Nous avons déjà assisté à cela. Lors de la dernière remise des gaz de Netanyahou comme Premier ministre, il est apparu que chaque fois qu’il devait rendre une visite à Washington, les conseillers du Président de l’époque, Bill Clinton, organisaient une réunion avec le prédécesseur d’Abbas, Yasser Arafat avec les media israéliens. Arafat y jurait combien il désirait la paix avec Israël, et combien il attendait seulement un accord de la part de Netanyahou pour adhérer à la cause de la paix.
Les media israéliens ivres de paix rapportaient avec enthousiasme les mensonges d’Arafat au Peuple israélien sans mettre en question soit les motivations d’Arafat, soit sa bonne foi. S’ils avaient démontré ne serait-ce qu’un minimum de compétence journalistique, ils auraient au moins vérifié pour voir ce que les media palestiniens contrôlés par Arafat rapportaient sur leur entretien avec le « Raïs ».
Mais cela aurait ruiné leur récit diffamant Netanyahou. De cette façon, le public israélien se voyait interdire de savoir que non seulement les media palestiniens contrôlés par Arafat ne parvenaient pas à rapporter leur entretien, mais les journaux et les émissions de télévision d’Arafat rapportaient couramment au Peuple palestinien qu’il ne pouvait pas exister de paix avec les Juifs. De fait, ils exhortaient tous les jours les Palestiniens à considérer la destruction d’Israël comme le plus grand objectif.
De la même façon, alors que cette semaine les journaux d’Israël publiaient des titres extatiques sur la modération d’Abbas et son désir de paix, les media palestiniens contrôlés par Abbas ne faisaient pas mention de la réunion. De plus, dans les semaines récentes, les media palestiniens contrôlés par Abbas ont intensifié leurs incitations contre Israël et les Juifs.
Comme ‘Palestinian Media Watch’ (PMW) l’a rapporté cette semaine mardi, la télévision de l’AP contrôlée par Abbas a diffusé un sermon du mufti de l’AP, le sheikh Muhammed Hussein. Celui-ci a déclaré : « Les Juifs sont les ennemis d’Allah et de son messager, les ennemis d’Allah et de son messager ! Les ennemis de l’humanité en général, et des Palestiniens en particulier… le Prophète dit : « Vous combattrez les juifs et vous les tuerez »… De même la semaine dernière, la télévision de l’AP a rediffusé un film « documentaire » dans lequel tout Israël est décrit comme la « Palestine occupée ».
Dans un extrait cité par PMW, le narrateur du film affirme : « La Rive Occidentale et Gaza comprennent une autre partie en Palestine, la côte palestinienne, qui s’étend le long de la mer méditerranée, depuis Ashkelon au Sud, jusqu’à Haïfa, dans les Montagnes du Carmel »... Il poursuit :
« Haïfa est un port palestinien bien connu. Haïfa a joui d’un statut élevé parmi les Arabes et les Palestiniens, en particulier avant qu’il ne soit tombé sous l’occupation d’Israël en 1948. Au Nord, nous trouvons Saint-Jean d’Acre (Acco), A l’Est, nous atteignons une ville riche en histoire et en importance, Tibériade, près d’un lac fameux, la Mer de Galilée. Jaffa, ancienne ville côtière, est la fiancée de la mer, et la porte de la Palestine sur le monde ».
Mardi, Abbas le modéré a déclaré à ses hôtes israéliens qu’il est prêt à tenir des négociations directes avec Netanyahou aussitôt que le Premier ministre lui donnera ses positions sur les frontières et la sécurité.
Comme la déclaration complète d’Abbas l’a montré clairement, ce qu’il signifie par cela c’est qu’il négociera avec Netanyahou après que ce dernier ait adopté les positions de son prédécesseur Ehud Olmert sur les frontières et la sécurité. Ces positions comprenaient un retrait israélien aux lignes de l’armistice de1949 – dont une division de Jérusalem – et le stationnement de forces étrangères le long de la frontière avec la Jordanie.
Pour sa part, le gouvernement Obama met sa propre pression sur Netanyahou pour satisfaire Abbas – et le président des USA Barack Obama. Au cours des semaines écoulées, le gouvernement des USA a mis la pression sur Netanyahou pour prolonger l’interdiction de 10 mois sur la construction juive en Judée et en Samarie au-delà de sa date limite programmée en septembre.
Comme adoucissant destiné à aider Netanyahou à gober la pilule désastreuse stratégiquement et politiquement, Obama et ses assistants prétendent qu’une prolongation de cette politique draconienne et intolérante servirait de mesure de construction de la confiance pour convaincre Abbas d’entamer des négociations directes avec Israël.
Dans la tentative d’Obama pour convaincre Netanyahou de prolonger l’interdiction de construction juive, nous voyons l’équivalent en politique étrangère de la méthode d’un vendeur de voitures d’occasion de vendre deux fois la même voiture patraque à un même client – en usant de divers mensonges à chaque fois.
L’an dernier, Obama et ses conseillers ont justifié leur exigence que Netanyahou agisse pour étrangler les communautés juives de Judée et de Samarie en déclarant qu’en faisant cela, le monde arabe normaliserait ses relations avec Israël.
Le substitut juif d’Obama, l’ancien représentant au Congrès Robert Wexler, a dit à Netanyahou en juillet dernier qu’en échange d’une interdiction pour les Juifs de construire des jardins d’enfants au cœur d’Israël, Israël verrait vingt ambassades arabes s’ouvrir à Tel Aviv.
Bien sûr, non seulement cela ne s’est pas produit, mais des moments après que Netanyahou eût annoncé l’interdiction de la construction juive, le médiateur de la paix d’Obama, George Mitchell proclama que cette concession massive et sans précédent était insuffisante.
Imitant Abbas, Mitchell déclara que les USA attendent d’Israël son accord pour détruire toutes les communautés juives de Judée et Samarie et se retire aux lignes d’armistice indéfendables de 1949.
Des semaines après les concessions de Netanyahou en Judée et Samarie, le gouvernement américain commença son attaque contre la construction juive à Jérusalem.
A mesure que les minutes s’égrènent avant la visite de Netanyahou à la Maison Blanche, Il démontre qu’il est prêt à utiliser la même voiture d’occasion une seconde fois. Bien que Netanyahou continue à insister sur son refus de préconditions à des négociations, il a donné le pouvoir au ministre de la défense Ehud Barak de prendre un rôle moteur dans les contacts avec l’AP.
Mercredi, Barak a annoncé qu’il mènera dans les prochains jours, des discussions directes avec le Premier ministre de l’AP, Salam Fayyad, qui boycotte Israël. Au début de la semaine passée, Barak a en effet annoncé son soutien à un retrait israélien aux lignes d’armistice de 1949 même sans traité de paix. Dans un entretien avec les media, Barak a déclaré que les retraits unilatéraux de Gaza et du Liban Sud étaient de grands succès qui devraient être répétés.
La volonté de Netanyahou d’éviter une confrontation avec le gouvernement Obama est compréhensible.
Suivant la nature des media israéliens, Netanyahou paierait certainement un prix politique si on devait lui reprocher de tourner le gouvernement américain contre Israël. Mais la vérité est qu’aujourd’hui plus que jamais, Obama partage le désir de Netanyahou d’éviter un affrontement ouvert.
Les élections de la mi-mandat au Congrès sont à quatre mois d’ici et les collègues Démocrates d’Obama font campagne dans la crainte. Les sondages montrent que le Parti Démocrate perdra probablement le contrôle sur la Chambre des Représentants. Les Démocrates verront aussi certainement leur contrôle sur le Sénat affaibli si ce n’est perdu. Comme l’analyste politique du ‘Wall Street Journal’s’ John Fund l’a rapporté cette semaine, sur 70 districts du Congrès en compétition, les Démocrates en perdront probablement 60 et perdront donc le contrôle sur le Parlement.
En avançant vers une telle saison électorale problématique, la dernière chose dont Obama ait besoin est une confrontation ouverte avec Israël. Une nouvelle querelle avec Netanyahou ne nuira pas seulement aux Démocrates dans des Etats clés comme la Floride, New York, le New Jersey, l’Illinois et la Pennsylvanie.
Elle nuira aux efforts pour lever de fonds des Démocrates parmi les donateurs Juifs américains. Au cours des mois écoulés, on a rapporté de façon répétée que les Juifs américains ont coupé drastiquement leurs donations aux Démocrates. Le courant augmentera sans doute si Obama pousse Netanyahou dans un corner la semaine prochaine.
Ce qui signifie que Netanyahou est bien placé pour s’opposer à la pression d’Obama. S’il joue bien son jeu, il peut dire non à Obama en évitant une confrontation ouverte. Par exemple, au lieu de donner son accord à la prolongation de l’înterdiction de la construction, Netanyahou devra dire qu’il veut discuter cette exigence dans des négociations en face à face avec Abbas. Plutôt que d’accorder les préconditions d’Abbas, Netanyahou devra dire qu’il veut entendre la position d’Abbas dans des négociations en face à face. Et ainsi de suite. De telles déclarations de la part de Netanyahou écarteront de lui la pression pour faire des concessions et mettront Obama et Abbas sous le projecteur.
Plus important encore, cela fera gagner du temps à Israël.
Et gagner du temps devrait être l’objectif principal d’Israël vis-à-vis de Washington aujourd’hui. Depuis sa prise de fonction, Obama a montré de façon répétée qu’il ne reconsidèrera pas sa vision fondamentalement hostile à l’égard d’Israël. L’opinion basique d’Obama est que la force et la dimension d’Israël doivent être blâmés pour la violence et le radicalisme dans le monde arabe qui ne sont pas susceptibles de changer, sans égard à la façon claire et continue dont les évènements sur le terrain prouvent que c’est faux.
Pire encore pour Israël, Obama n’est pas le seul de cet avis. En fait, comme un article dans la revue ‘Foreign Policy’ de cette semaine le démontre, la position d’Obama sur Israël est modérée si on la compare aux positions revendiquées dans des cercles de stratégie politique de l’armée des USA.
Mercredi, ‘Foreign Policy’ a publié le contenu d’un mémo rédigé le mois dernier au Commandement militaire central des USA. Ce mémo, une évaluation de « l’équipe Rouge » sur la façon dot les USA devraient se positionner vis-à-vis des émules du Hamas et du Hezbollah, révèle que parmi les membres clés de la communauté des décideurs de la stratégie politique des USA, Israël est considéré avec une extrême hostilité.
Le mémo parvenu suivant une fuite reflèterait les opinions d’un nombre significatif d’officiers de haut niveau et de niveau moyen au commandement central (Centcom), dont un grand nombre d’officiers du renseignement, ainsi qu’un nombre significatif d’analystes de la zone stationnés au Moyen-Orient. Il met en avant qu’il est inopportun pour les USA de mettre dans le même panier des mouvements jihadistes comme le Hamas, les Frères Musulmans, al Qaïda et le Hezbollah en un seul groupe.
Ecartant la signification du dogme religieux identique qui est à la racine de ces mouvements, le mémo affirme que le Hamas et le Hezbollah sont des forces pragmatiques et sociales avec lesquelles les USA doivent encourager de bonnes relations.
Le mémo appelle les USA à soutenir l’intégration des forces du Hezbollah dans l’armée libanaise. Il appelle aussi les USA à encourager et permettre l’intégration des forces du Hamas dans les forces de sécurité palestiniennes formées par les USA.
En ce qui concerne Israël, Le mémo reproche à l’Etat juif l’échec des USA jusqu’à présent à adopter ces recommandations de stratégie politique. De plus, les auteurs du mémo condamnent le blocus maritime de Gaza par Israël, maintenant « la zone au bord d’un perpétuel effondrement humanitaire ».
Le mémo du ‘Centcom’ condamne aussi la décision d’Israël en juillet 2006 de répondre au bombardement non provoqué du Nord d’Israël, et à son attaque non provoquée à travers la frontière contre une patrouille de Tsahal au cours de laquelle cinq soldats furent tués et deux kidnappés puis assassinés.
En niant la relation de subordination du Hezbollah au régime iranien, le rapport proclame que la décision d’Israël d’utiliser la force pour se défendre contre les actes de guerre du Hezbollah ont servi à renforcer les liens du Hezbollah avec Téhéran.
Ce que montre ce mémo, c’est qu’il reste peu d’espoir à Israël pour voir un changement dans le sens d’une meilleure politique des USA dans le futur proche et son meilleur pari aujourd’hui est de jouer la montre. La semaine prochaine dans le Bureau Ovale, Netanyahou devrait capitaliser sur son avantage pour les quatre mois avant les élections au Parlement et mettre la charge de la preuve sur Obama et Abbas pour démontrer leurs bonnes intentions.
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