Quand le chœur des hypocrites hurle avec les loups.
Claude Salomon LAGRANGE
pour Aschkel.info et Lessakele
Ils tentent ainsi de nous faire croire que leur opération nommée « Gaza Freedom Flotilla », prévue depuis plus de deux mois et conduite par des centaines de « militants-activistes » et leurs sponsors, consistait à acheminer une « aide humanitaire » pour la population de Gaza.
Qui a pu croire un instant au caractère humanitaire de cette démarche ? Quelques personnes sincères dont l’opinion se fait à partir d’informations parcellaires et frelatées que leur distillent les médias officiels. Mais pas du tout les organisateurs de cette expédition qui annonçaient dès le départ que ce n'était pas leur but principal.
Est-ce que Gaza a réellement besoin de l’aide promise ?
Toute personne bien informée et surtout honnête, sait qu’il n’en est rien. Gaza reçoit quotidiennement des centaines de camions qui franchisent le terminal depuis Israël pour alimenter sa population, soit environ 15 000 tonnes d’aide humanitaire par semaine.
Seuls sont soumis à embargo, des matériaux pouvant être détournés par le Hamas pour reconstituer son potentiel de terreur.
Car dans l’hypocrisie générale qui prévaut, on feint de négliger la nature fasciste du Hamas, ce pourquoi ce blocus est mis en place par Israël (comme par l’Egypte), oubliés les milliers de roquettes Quassam et autres projectiles tirés sur les populations civiles israéliennes pendant des années dans le silence assourdissant des « belles âmes », oubliés les massacres commis par ce même Hamas contre ses propres populations civiles et ses opposants politiques !
Alors, ces « activistes » embarqués sont-ils des humanitaires et des pacifistes que l’on veut nous présenter ?
Toute personne bien informée et surtout honnête, savait dès le départ qu’il n’en était rien. Qu’il y ait eu quelques nigauds instrumentalisés « à l’insu de leur plein gré » pour cette provocation – car ce n’était rien d’autre ! -, il en fut.
Mais pour qui a suivi en direct ce sinistre « show » organisé par ces fascislamistes et leurs supporters ces derniers jours sur vidéo a la fin du texte, il était évident que nous avions à faire à une provocation cyniquement orchestrée dans l’intention d’aboutir à un affrontement violent : retransmission télévisuelle en direct, chants haineux contre Israël qui n’avaient rien, pour qui comprend un peu l’arabe, des « youkaïdi, youkaïda » de pèlerins en croisière. Nous avions en boucle prières et invocations d’« Allaouh akbar » que même les speakers qui se relayaient au micro et devant les caméras récitaient en permanence, exhibitions d’armes blanches et autres objets par destination, etc.
Ces « matelots » étaient prêts à l’embuscade contre les soldats israéliens, puisque l’on sait qu’ils avaient préparé des lance-pierres, des boules métalliques, des haches, des produits bouillants prêts à être projetés sur les soldats israéliens, etc., qu’ils ont utilisé contre les forces israéliennes dès le début de leur intervention de maintien de l’ordre malgré les sommations d’usage.
Il était donc clair dès le départ que cette initiative, qui n’avait d’humanitaire que le nom, n'était destinée qu'à berner tous ceux qui aspirent à l'être. Comme on pouvait également subodorer d’autres objectifs sournois de la part de la Turquie qui cherche le clash pour installer son leadership vis-à-vis des pays musulmans de la région, et qui a managé cette action et assuré sa logistique, de concert avec certains participants islamistes affichés dans cette équipée paramilitaire.
On comprend mieux l’extrême sauvagerie de cet équipage terroriste à s’en prendre aux soldats israéliens, et la virulence de la Turquie qui se fait prendre la « main dans le sac » à collaborer étroitement avec le Hamas !
Car qui peut croire que la Turquie fait dans l’humanitaire, quand on sait qu’elle a commis des dizaines de milliers morts kurdes, victimes de sa répression depuis 1984. A titre de comparaison, dans toutes les guerres entre les pays arabes et Israël depuis 1948, on s’accorde sur le chiffre de 51.000 morts.
Rappelons, puisqu'il le faut, que le nombre de réfugiés kurdes est bien plus élevé que le nombre de réfugiés palestiniens. C’est ainsi qu’en Turquie, le 10 octobre dernier, le ministre d’Etat chargé des droits de l’homme, M. Azimet Köylüoglu, reconnaissait que 600 villages et 790 hameaux avaient été évacués en dix ans, dont la moitié ces deux dernières années. Le 9 décembre 1994, M. Nahit Mentese, ministre de l’intérieur, avançait le chiffre de 2 433 villages « vidés » depuis novembre 1991. Ce chiffre n’est que provisoire. Certaines sources parlent même de cinq millions de personnes. » Qui peut donc croire aux soudaines vertus humanitaires de la Turquie ? Sûrement pas les Kurdes !
Avez-vous vu ou entendu un tollé international ? Etes-vous au courant s’il y a eu convocation des instances internationales ? Des manifestations des ligues des « droits de l’homme ?
Si l’intention de ces provocateurs avait été réellement humanitaire, ses initiateurs auraient pu soit décider de passer par l’Egypte, soit d’accepter les propositions des autorités israéliennes de débarquer leurs cargaisons au port d’Ashdod pour être acheminées ensuite à Gaza, comme cela se fait déjà. Mais là encore, leur but n’était pas celui là et leur scénario n’avait pas retenu d’issue pacifique à leur équipée meurtrière.
Quels sont donc les torts des Israéliens dans cette gestion de crise ? Il est objectivement encore trop tôt pour les énoncer. Mais qu’importe, d’aucuns s’en chargent déjà par anticipation, sans attendre le moindre indice factuel, considérant l’Etat des Juifs comme intrinsèquement coupable quoiqu’il fasse.
Un autre Etat de droit aurait-il géré une affaire identique mieux que cela ? Imagine-t-on un instant, en extrapolant, une flottille de clandestins ou d’indésirables débarquer sur les côtes françaises, ou d’un autre pays, que se serait-il passé ? La police maritime et des frontières interviendrait selon les règles du droit en vigueur. Elle investirait les embarcations avec ses armes règlementaires. Et que se produirait-il si ces forces de police faisaient l’objet d’une embuscade mortelle une fois à bord ? Riposteraient-elles, ou se laisseraient-elles gravement agresser sans réagir ?
Mais voilà, il s’agit d’Israël qui est en état de guerre et à qui est dénié son droit et sa légitimité à se défendre, voire à exercer sa légitime défense quand il y a embuscade, cet exercice étant requalifié de « raid » par ses détracteurs obsessionnels.
Et la machine à clouer Israël au pilori est bien huilée : conclusions automatiques des médias en sa défaveur avant enquêtes, condamnations générales, agitation diplomatiques, etc.
Alors, Israël a-t-il cru, naïvement, que des bateaux, affrétés par la Turquie et ayant appareillé depuis des ports européens (Grèce, Irlande, Suède, etc.) ne pouvaient servir de piège à ses soldats ? Que tout cela ait été une supercherie préméditée par les Turcs et les islamistes du Hamas, que c’était cousu de fil blanc afin de provoquer une réaction israélienne que les médias dans leur majorité assureraient la suite de la prestation en participant au lynchage d’Israël ?
Certes, les responsables israéliens étaient en présence d’un faux-choix. Ils ont dû opter pour la moins mauvaise riposte possible face à ce piège diabolique qui leur a été tendu et qui, quelle que fut l’option choisie, comportait de graves inconvénients pour eux et que des avantages pour le Hamas et la Turquie.
Mais ce qui était sûr, c'est que, ici ou là, les experts en pataphysique surgiraient de toutes parts sur les plateaux médiatiques pour faire la leçon et les « martyrocrates » dégouliner de fausse compassion.
Pourtant, cette fois encore, les gouvernements européens, comme les autres, n’ignoraient pas cette réalité des faits, bien avant le déclenchement de cette opération. Comme les médias qui ont vocation d’informer et qui préfèrent fermer les yeux sur la réalité tangible, dès qu’il s’agit de participer à la dénonciation d’Israël.
Mais, comme toujours, et en chœur, les hypocrites qui nous ont habitués à avoir quelques condamnations d’avance contre Israël, hurlent avec les loups islamistes.
Alors bien sûr, il y a morts d’hommes. Pas tant des civils que des activistes en « civil » qui ont participé directement à l’embuscade.
Comme à Gaza précédemment en 2008-2009 lors de l’Opération « Plomb fondu » lorsque des civils servirent de boucliers par les mêmes terroristes de Hamas.
A ce précédent “Grand mensonge”, vient s’ajouter ce nouveau mensonge. Une spécialité en quelque sorte.
Ainsi, réunion d'urgence de l'Otan à la demande de la Turquie ; l’Autorité palestinienne demande une session spéciale du Conseil des droits de l'homme ; la Suisse demande une enquête internationale ; Chypre convoque l'ambassadeur d'Israël ; A. Merkel fait part de son inquiétude ; convocation d’une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU ; les États-Unis réagissent ; le Quartet se dit « choqué » ; le Danemark convoque l'ambassadeur d'Israël ; la chef de la diplomatie de l'UE réclame « une enquête d'Israël après l'intervention meurtrière contre une flottille humanitaire internationale » ; la France convoque l'ambassadeur israélien ; le PS « demande une réunion immédiate de l'ONU en espérant que les États-Unis s'associent à la condamnation solennelle de cette opération » ; le Vatican exprime sa « douleur » ; Le Président Sarkozy « exprime sa « profonde émotion » ; l'Italie « déplore le meurtre de civils » ; la Belgique « invite » l'ambassadeur d'Israël à s'expliquer » ; la Grèce est furieuse ; l'Égypte condamne les « meurtres » ; BHL stigmatise ; les Pays-Bas se disent « choqués » ; la Norvège juge « inacceptable » l'assaut de l'armée ; l'Irlande s'insurge ; Amnesty réclame une enquête « crédible et indépendante » ; Moscou condamne une « violation grossière » du droit international ; le NPA, le PCF et les Verts appellent à manifester, etc.
Pensez-vous que cela soit en réaction aux 1.054 civils afghans tués « collatéralement » par la coalition lors de ses opérations contre le terrorisme islamiste pour la seule année 2009 ?
Pas du tout. C’est parce qu’Israël tente, maladroitement peut-être, dans la marge étroite de manœuvre qui est la sienne, de défendre sa souveraineté et sa sécurité face aux mêmes fascislamistes que combattent les forces de la Coalition internationale en Afghanistan.
Et maintenant que nous savons précisément ce qu’il en est de la nature exacte de cette « flottille » et de ses motivations, pensez-vous que tous ceux qui sont mus par leur pavlovisme anti israélien et leur mercantilisme moral vont venir corriger leurs déclarations intempestives ?
Pas du tout, la détestation d’Israël est, aujourd’hui plus qu’hier dans ces temps pervers que nous connaissons, devenue une nouvelle vertu politique qui permet un double bénéfice : s’octroyer un titre de « bon objet » en se camouflant derrière un discours qui n’est qu’un moyen interlope de la haine de l’Etat des Juifs.
Quant aux Juifs citoyens des pays du monde, ils ne peuvent être tolérés par ceux qui s’autoproclament « bien pensants », qu’à la condition d’obtempérer à l’injonction qui leur est adressée de collaborer à faire d’Israël le « Juif des Nations », sachant que ce qu’il advient du destin d’Israël détermine le traitement des Juifs au sein des Nations.
Tenir tête à ce déferlement de désinformation qui alimente la haine d’Israël est-ce possible ? C’est la lutte du pot de fer contre le pot de terre, nous le savons hélas de trop.
Mais pour y faire face, Israël en tant que Peuple continuera, pour reprendre un kōan japonais, à faire des nœuds avec de l’eau pour gérer efficacement l’absurdité de la condition qui lui est faite en préférant les condamnations injustes aux condoléances de convenance.