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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 04:46
Interview de Bat Ye’or sur la dhimmitude et Eurabia (1/2)
Bat Ye’or est une historienne spécialiste des minorités religieuses dans le monde islamique. Elle a forgé le terme dhimmitude pour désigner le statut cruel des minorités non-musulmanes dans les pays islamiques ou en « terre d’islam ». Elle a aussi analysé Eurabia, alliance euro-arabe visant à unir l’Europe aux pays arabes dans un ensemble méditerranéen. Interview réalisée en janvier 2008.


Quel a été votre parcours ? Votre nom d’écrivain, Bat Ye’or, signifie « fille du Nil » en hébreu…

Je suis née dans une famille juive religieuse et aisée du Caire. Mon père était italien et ma mère française. Mon père gérait la fortune dont il avait hérité. Après la proclamation des lois raciales italiennes, mon père qui avait demandé à être égyptien perdit sa nationalité italienne.

Je dois à ma mère ma passion de la lecture car notre appartement était empli des livres qu’elle achetait. J’ai très tôt découvert ma vocation d’écrivain qui m’entraînait hors de mon milieu bourgeois sur des voies iconoclastes.

Mes parents étaient assez ouverts pour tolérer mon refus des pratiques religieuses et de certains préjugés ordinaires dans mon milieu. 

Cependant, je me sentais très proche du combat des Juifs palestiniens. On en parlait entre nous avec de grandes précautions de crainte des dénonciations et arrestations. En effet, durant la Seconde Guerre mondiale, les partis fascistes, pronazis et les Frères Musulmans (2) faisaient régner un climat de peur et d’insécurité. On savait que les masses arabes étaient favorables aux forces de l’Axe (3). 

Comment a évolué la situation des juifs en Egypte après 1945 ?

Dès 1945 le combat des nationalistes égyptiens et des Frères Musulmans contre le sionisme et l’Angleterre (4) provoqua des manifestations de foules dans les rues. Ces foules hurlaient des slogans anti-juifs, saccageaient les magasins, attaquaient les quartiers juifs où vivait une population indigente, pillaient, violaient et incendiaient les écoles et les biens communautaires.

La situation empira avec la guerre d’Indépendance d’Israël ou 1ère guerre israélo-arabe en 1948. Une vague de violences se déclencha, accompagnée de meurtres, d’expulsions, d’arrestations et de mises sous séquestre, dont celles de biens de mon père.

Les troubles sociaux endémiques, l’impopularité du roi Farouk et la défaite humiliante des cinq armées arabes face à l’Etat d’Israël provoquèrent la révolte des Officiers Libres en juillet 1952 et l’abolition de la monarchie en 1953. 

En 1954, Gamal Abd al-Nasser s’empara du pouvoir et accueillit en Egypte de nombreux criminels nazis qui participèrent au gouvernement.

En 1955, mon passeport égyptien ne fut pas renouvelé. Malgré cela, je me sentais encore plus égyptienne que juive.

Les violences, les expulsions, les emprisonnements, les meurtres et la confiscation des biens s’amplifièrent avec la guerre de Suez en 1956. 

Mais ces excès étaient aussi liés à la situation politique, et surtout au fanatisme haineux fomenté par les Frères Musulmans et le grand mufti de Jérusalem Amin al-Husseini (6). 

La population en général, les classes populaires ou celles éduquées, demeurait amicale, souvent hostile à ces débordements. Des juifs furent sauvés par des musulmans au cours de manifestations où ils auraient pu être tués. 

Comment votre famille a-t-elle vécu cette période dramatique ?

Ma mère en tant qu’ex-française fut mise en résidence surveillée et ne put sortir de l’appartement durant un certain temps. Il en fut de même de mon beau-frère anglais qui fut ensuite expulsé. 

Des règlements humiliants furent proclamés interdisant aux Juifs certaines professions, la fréquentation des lieux publics, des clubs et des cinémas. Il n’était plus possible de rester. En quelque mois une communauté vieille de 3 000 ans disparaissait (7). J’avais le sentiment de vivre et d’observer un événement extraordinaire. Beaucoup de juifs partaient en cachette, sans dire adieu de crainte d’être retenus. De 1948 à 1957, environ 60 000 Juifs sur 75 000 à 80 000 quittèrent l’Egypte (8). 

Notre départ avait été retardé par une chute qu’avait faite ma mère. 

Puis, en 1957, ce fut notre tour de partir en cachette avec un laissez-passer d’apatrides ; les deux valises autorisées pour chacun furent à plusieurs reprises vidées sur le sol par des policiers égyptiens tandis que l’on nous abreuvait d’insultes. Nous fumes fouillés minutieusement, le plâtre qui enveloppait la jambe de ma mère fut cassé et on me confisqua les 50 livres égyptiennes permises. L’avion de la compagnie hollandaise fut longtemps retenu ; les bras croisés, son équipage attendait, révolté par ce spectacle contre deux personnes pouvant à peine marcher - mon père était infirme - et une jeune fille.

Nous avions difficilement obtenu un visa pour l’Angleterre où ma mère voulait rejoindre ma sœur et sa famille. Quant à moi, j’avais l’intention de partir en Israël, mais avec deux parents invalides, il me fallut remettre ce projet à plus tard. Toute ma famille, qui comptait quatre générations, s’éparpilla à travers le monde. 

Ce phénomène toucha toute la communauté ; les cellules familiales implosèrent, un style de vie et de société disparaissait (9).

Comment s’est passée votre arrivée en Angleterre ?

A Londres, un Comité pour les réfugiés juifs nous permit de nous débrouiller. J’obtins une bourse pour étudier à l’Institut d’Archéologie de l’université de Londres. C’est là que je rencontrais David G. Littman (10) en 1959, étudiant l’archéologie de la terre d’Israël. Nous nous mariâmes quelque mois plus tard.

Je découvrais que je venais d’un monde différent de celui de mes camarades étudiants : celui de l’autocensure et de la menace. Leur insouciance et leur liberté me faisaient prendre conscience de ce comportement particulier inhérent à la dhimmitude que je décrivis plus tard.

Deux ans après, je retrouvais ces mêmes attitudes chez les juifs et les chrétiens au cours de mes voyages avec mon mari en Tunisie, au Maroc, au Liban. Parce que je venais de leur monde, celui de la vulnérabilité et de la peur, je pouvais lire leurs sentiments, mais parce que j’avais moi-même changé, je pouvais aussi désormais, les reconnaître. 

C’est aussi à Londres, dans les épreuves de la pauvreté et de l’exil que je compris et décidais que j’appartenais définitivement au peuple juif.

Comment vous êtes-vous intéressée à la dhimmitude (11), un concept que vous avez forgé ?

Je ne me suis pas intéressée à la dhimmitude, je l’ai découverte au cours de mes recherches sur les chrétiens des pays musulmans (12), dans mes discussions avec eux, mes observations et mes analyses. 

C’est un outil conceptuel que j’ai forgé quand je travaillais sur la traduction anglaise d’une édition augmentée de mon livre Le Dhimmi. A la demande de mes amis chrétiens, j’y avais introduit un grand nombre de documents historiques les concernant et ce concept me permettait d’embrasser un vaste éventail de domaines corrélés. Je n’osais pas l’utiliser dans mes écrits, compte tenu de la malveillance de certains à l’égard de mes livres et articles qui, non seulement affirmaient ouvertement mon sionisme, mais introduisaient aussi une analyse critique de la tolérance islamique.

Etant l’une des fondatrices de WOJAC (World Organization of Jews from Arab Countries) en 1974-75, je militais pour les réfugiés juifs du monde arabe, presque un million, et combattais un certain racisme à leur égard.

Cette attitude m’attirait beaucoup d’ennemis, juifs et non-juifs. On raillait mes analyses sur le dhimmi et sur le sionisme. Ces positions exprimaient beaucoup de préjugés inconscients et une attitude paternaliste envers les juifs orientaux.

Le refus d’accepter la judéophobie de l’islam s’explique dans le contexte des efforts de paix de l’Etat d’Israël avec son environnement et la souffrance très présente à cette époque –quelques années après l’extermination dans les camps – de l’ampleur de la Shoah, certainement le plus grand crime commis contre le peuple juif et l’humanité. L’antisémitisme chrétien avait été bien documenté et étudié. Il n’en allait pas de même pour la condition du dhimmi, qui du reste avait été aboli par la colonisation. Les terribles épreuves de la Shoah, les récits des survivants qui commençaient à être publiés, les études historiques sur ce sujet focalisaient l’intérêt du monde juif. 

Mon mari était beaucoup plus sensible que moi à ces attaques et me soutenait toujours.

Je discutais souvent de la dhimmitude avec mes amis chrétiens libanais proches de Béchir Gemayel (14). Nous cherchions un mot pour définir cette situation particulière et le mot dhimmitude me semblait le meilleur, mais j’hésitais à l’utiliser.

C’est seulement quand Béchir Gemayel le mentionna dans son dernier discours précédant son assassinat (15), que j’eus le courage de l’utiliser à mon tour dans le sens d’une condition existentielle déterminée par la théologie, la juridiction et l’histoire des pays islamisés.

Je pensais que désormais les chrétiens l’accepteraient. Mais je me trompais, seule une très petite minorité l’adopta et ce mot aggrava l’ostracisme qui me frappait.

Quelle est la définition de la dhimmitude ? 

La dhimmitude est corrélée au jihad. C’est le statut de soumission des indigènes non-musulmans – juifs, chrétiens, sabéens, zoroastriens, hindous, etc. - régis dans leur pays par la loi islamique. Il est inhérent au fiqh (jurisprudence) et à la charîa (loi islamique). 

Quels en sont les éléments caractéristiques ?

Les éléments sont d’ordre territorial, religieux, politique et social. 

Le pays conquis s’intègre au dar al-islam(16) sur lequel s’applique la charîa. Celle-ci détermine en fonction des modalités de la conquête les droits et les devoirs des peuples conquis qui gardent leur religion à condition de payer une capitation mentionnée dans le Coran et donc obligatoire. Le Coran précise que cet impôt dénommé la jizya doit être perçu avec humiliation (Coran, 9, 29). 

Les éléments caractéristiques de ces infidèles conquis (dhimmis) sont leur infériorité dans tous les domaines par rapport aux musulmans, un statut d’humiliation et d’insécurité obligatoires et leur exploitation économique.

Les dhimmis ne pouvaient construire de nouveaux lieux de culte et la restauration de ces lieux obéissait à des règles très sévères.

Ils subissaient un apartheid social qui les obligeait à vivre dans des quartiers séparés, à se différencier des musulmans par des vêtements de couleur et de forme particulière, par leur coiffure, leurs selles en bois, leurs étriers et leurs ânes, seule monture autorisée. 

Ils étaient astreints à des corvées humiliantes, même les jours de fête, et à des rançons ruineuses extorquées souvent par des supplices. L’incapacité de les payer les condamnait à l’esclavage.Dans les provinces balkaniques de l’Empire ottoman durant quelques siècles, des enfants chrétiens furent pris en esclavage et islamisés. Au Yémen, les enfants juifs orphelins de père étaient enlevés à leur famille et islamisés. Ce système toutefois doit être replacé dans le contexte des mentalités du Moyen Age et de sociétés tribales et guerrières.

Certains évoquent la Cordoue médiévale ou al-Andalous (Andalousie médiévale sous domination arabe) comme des modèles de coexistence entre juifs, chrétiens et musulmans. Qu’en pensez-vous ? Est-ce une vision idéalisée ou l’occultation, voire l’ignorance de la dhimmitude ?

C’est une fable. L’Andalousie souffrit de guerres continuelles entre les différentes tribus arabes, les guerres entre les cités-royaumes (taifas), les soulèvements des chrétiens indigènes, et enfin de conflits permanents avec les royaumes chrétiens du Nord. Les esclaves chrétiens des deux sexes emplissaient les harems et les troupes du calife. L’Andalousie appliquait le rite malékite, l’un des plus sévères de la jurisprudence islamique. 

Comme partout, il y eut des périodes de tolérance dont profitaient les dhimmis, mais elles demeuraient circonstancielles, liées à des conjonctures politiques temporaires dont la disparition provoquait le retour à une répression accrue.

La dhimmitude a-t-elle évolué au fil des siècles ?

En 1860, le statut du dhimmi fut officiellement aboli dans l’Empire ottoman (17) sous la pression des puissances européennes, mais en fait il se maintint sous des formes atténuées compte tenu des résistances populaires et religieuses.

Hors de l’Empire ottoman, en Iran, en Afghanistan, dans l’Asie musulmane et au Maghreb, il se perpétua sous des formes beaucoup plus sévères jusqu’à la colonisation. En Iran, la dynastie Pahlavi tenta de l’abolir et d’instituer l’égalité religieuse. C’est aussi l’une des raisons de l’impopularité du Shah dans les milieux religieux. Une fois au pouvoir, ceux-ci rétablirent la charîa et la juridiction coranique.

Quels sont les effets psychologiques de la dhimmitude sur les juifs ?

Les juifs des pays musulmans n’ont pas développé une conscience de droits politiques et humains inaliénables parce que ce concept est étranger au dar al-islam et que ce combat ne fut jamais mené par les musulmans, contrairement à la situation en Europe où juifs et chrétiens s’associèrent dans la lutte pour l’égalité et les droits démocratiques. 

La notion de droits s’oppose à celle d’une tolérance concédée au vaincu du jihadmoyennant l’acceptation de mesures discriminatoires, situation qui caractérise la condition du dhimmi. Cette tolérance, du reste, est provisoire et peut-être abolie si l’autorité musulmane juge que le dhimmi contrevient aux règlements de son statut. Dans ce cas, divers châtiments sont envisagés. En outre, la notion de laïcité est inexistante dans l’islam et semble même blasphématoire. 

Au Yémen et au Maghreb, régions les moins touchées par la modernisation et l’évolution des idées en Europe et où le statut des juifs était parmi les plus sévères, les juifs nourrissaient un sentiment de gratitude envers l’autorité musulmane qui protégeait leur vie. Seule cette protection, mais non le droit, permettait leur existence. Résignés par leur extrême vulnérabilité à subir un despotisme déshumanisant, les juifs inspiraient par leur endurance aux persécutions, l’admiration de nombreux voyageurs étrangers. Seul leur espoir dans la rédemption d’Israël, c’est-à-dire leur libération de l’exil, leur permettait de supporter les humiliations et les souffrances de la dhimmitude. 

Comment l’arrivée des colonisateurs français, britannique ou italien a-t-elle été perçue par les dhimmis ?

Il est difficile de généraliser car les colonisateurs n’avaient pas adopté les mêmes systèmes politiques. Mais tous abolirent les lois de la dhimmitude qui s’appliquaient aux juifs et aux chrétiens. 

Cependant cette émancipation ne concernait pas seulement la suppression de la dhimmitude, elle impliquait aussi une émancipation de la tutelle exercée par l’autorité religieuse et les notables de chaque communauté sur leurs coreligionnaires. Elle introduisit la modernisation des institutions communautaires et un enseignement scolaire européen (18). 

Ces transformations provoquèrent des conflits, mais en général les dhimmis étaient avides de s’instruire, d’accéder aux connaissances modernes et de s’échapper de l’ignorance et de la dégradation que leur imposait le monde sclérosé de la dhimmitude.

Y a-t-il eu des oppositions à cette libération des juifs de la dhimmitude ?

Oui, bien sûr. Il y eut en Algérie le mouvement des colons antisémites qui s’opposaient à l’octroi de la citoyenneté française aux Juifs d’Algérie (19) car elle les libérait de la dhimmitude (20).

En Irak (21), le colonisateur anglais favorisait les musulmans par rapport aux juifs et aux chrétiens. Après l’indépendance de l’Irak en 1932, et bien qu’y ayant gardé des bases militaires, les Britanniques laissèrent massacrer un millier de chrétiens Assyriens en 1933-34. Londres adopta la même politique à l’égard des Juifs palestiniens.

Comment, dans les années 1950, l’indépendance imminente des colonies a-t-elle été perçue par les anciens dhimmis ?

La colonisation avait supprimé les souvenirs de l’état d’avilissement antérieur, d’autant plus que les juifs, mais surtout les chrétiens, voulaient s’intégrer au mouvement de modernisation et de laïcisation de leur pays amorcé avec la colonisation. Cet oubli explique la nostalgie juive des « temps heureux » dans les pays arabes où n’est évoquée que la période de la colonisation, mais non les discriminations de la dhimmitude.

L’amnésie est encore plus forte chez les chrétiens car elle se fonde sur un tabou politique qui attribue à la restauration de l’Etat d’Israël les persécutions des chrétiens dans les pays islamiques. Ce tabou commence à s’écorner depuis que j’ai démontré qu’elles émanent de la structure juridique et théologique de la dhimmitude établie depuis le VIIe siècle et maintenue quasi-inchangée dans certaines régions, ou atténuée au XIXe siècle dans l’empire ottoman, jusqu’à sa suppression par la colonisation.

Comme les indépendances s’accompagnèrent de guerres nationalistes de type jihadiste, elles réveillèrent les antagonismes religieux traditionnels contre les juifs et les chrétiens. 

Les guerres arabes contre Israël provoquèrent des pogroms dans tous les pays arabes. L’indépendance de ceux-ci était liée à une réislamisation qui restaurait la haine religieuse.

Les juifs, donc, anticipaient des temps très difficiles et se préparaient à émigrer. La majorité d’ailleurs était profondément sioniste et voulait ardemment retourner dans la patrie juive historique enfin libérée. Mais l’Etat Israël, peuplé notamment de rescapés de la Shoah et qui venait de repousser les armées de cinq pays arabes, souffrait d’une grave crise économique. Cette situation de pénurie ne lui permettait pas de recevoir dans de bonnes conditions l’afflux de centaines de milliers de réfugiés totalement démunis. Il le fit dans des conditions très pénibles.

Comment vos études sur la dhimmitude ont-elles été reçues ? 

Mes écrits, dès le début, suscitèrent une vive opposition. Mais j’ai toujours bénéficié des conseils de quelques amis universitaires.Au-delà de ce petit groupe très restreint auquel je dois beaucoup et de l’aide indéfectible de mon mari, mes écrits m’attirèrent beaucoup d’hostilité. 

On me reprochait de nier le sort heureux des dhimmis et de lier les juifs et les chrétiens dans un statut commun. Ceci était un sacrilège contre la tendance politique pro-palestinienne des années 1970 en Europe qui visait à rapprocher les chrétiens et les musulmans dans un front uni contre Israël.

La guerre au Liban renforçait cette politique sur laquelle se fondait toute une stratégie euro-arabe antisioniste (Eurabia [22] ). Mon livre ne pouvait tomber à un pire moment. 

On m’accusa d’arrière-pensées sionistes démoniaques pour avoir révélé en toute innocence une vérité vieille de 13 siècles, que l’on cachait obstinément au public afin d’attribuer à Israël, les persécutions infligées aux chrétiens par les musulmans. Cette dernière allégation était une façon de démontrer l’origine satanique d’Israël. Décrire un statut d’avilissement commun aux juifs et aux chrétiens inscrit dans la charîa et imposé durant treize siècles, constituait pour les antisionistes et leurs alliés un blasphème impardonnable. 

Les thèses de l’universitaire américain Edward Said (23) triomphaient alors. Elles glorifiaient la supériorité et la tolérance de la civilisation islamique et infligeaient un sentiment de culpabilité aux Européens qui s’en délectaient. 

Toute la politique euro-arabe d’union et de fusion méditerranéennes se bâtissait sur ces fondations ainsi que sur la diabolisation d’Israël. Mais, à l’époque, je l’ignorais et je ne comprenais ni la nature ni l’origine de l’ostracisme et de la haine qui me frappaient.

Et quel a été l’accueil de vos analyses dans le monde musulman ?

A ma connaissance, les quelques réactions dans le monde musulman furent toutes négatives, mais certains musulmans européens ont réagi très positivement.

Comment avez-vous réagi à ces réactions d’hostilité ?

Les réactions négatives ne me gênaient pas beaucoup car j’ai toujours été une iconoclaste solitaire, cherchant ma voie. Je ne me préoccupais pas particulièrement de mes détracteurs dont les arguments me semblaient très puérils.

Cette recherche débouchait sur un combat politique que je n’avais pas prévu. J’ignorais que je déchirais un tissu de mensonges opaques créés pour soutenir une idéologie politique, celle de la fusion du christianisme et de l’islam fondée sur lathéologie de la libération palestinienne(24) et la destruction d’Israël. 

C’était toute la structure idéologique, politique, culturelle d’Eurabia, mais je l’ignorais alors.

Vos écrits suscitent aussi l’estime de bien des penseurs…

Des réactions très positives s’élevèrent d’autres milieux. 

A la publication du Dhimmi en 1980, je fus très fortement soutenue par le professeur Jacques Ellul (25) que je ne connaissais pas. 

A Londres, mes écrits intéressèrent Robert Wistrich (26) qui n’était pas encore l’universitaire mondialement connu qu’il devînt. Il eut le courage de publier deux études dans le Wiener Bulletin malgré ses supérieurs. Je bénéficiais de l’aide amicale du professeur Paul Fenton et du soutien indéfectible de mon mari qui avait une formation d’historien et menait ses propres recherches sur les juifs du Maroc.

Je reçus aussi des éloges d’universitaires spécialistes de ce domaine, mais ces universitaires appartenaient à une génération de chercheurs qui précédait la politisation des études sur l’islam. 

Des organisations chrétiennes évangéliques diffusèrent mes livres en grand nombre. Elles me soutinrent ainsi que des chrétiens dhimmis qui me procurèrent des documents et avec lesquels je pus discuter de ces problèmes. Ces chrétiens dhimmis m’encourageaient à poursuivre et m’étaient très reconnaissants de révéler leur histoire. Ils reprochaient à leur hiérarchie religieuse de la dissimuler.

Ce statut de dhimmitude est-il appliqué dans des pays musulmans en ce début du XXIe siècle ? 

Malheureusement oui, avec plus ou moins de sévérité selon le degré de réintroduction de la charîa dans les lois du pays. 

Les talibans l’appliquèrent à l’égard des Hindous, les coptes en Egypte continuent d’en souffrir ainsi que les chrétiens en Irak, en Iran, au Soudan, au Nigeria. Même la Turquie maintient certaines restrictions sur les lieux de culte. 

La dhimmitude ne pourra pas changer tant que l’idéologie du jihadse maintiendra. 

A suivre ....


http://veroniquechemla.blogspot.com/
 
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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 04:24
Ci-joint la suite de ma série "Au coeur du genre humain". 
Merci de m'en dire un mot ou de la faire connaître. 
Cordialement 
F.C.

Pour http://www.aschkel.info/ et http://lessakele.over-blog.fr/

Merci à vous Cher François pour votre magnifique série !

Egalement publié sur http://www.libertyvox.com/

1ère partie   

Au cœur du genre humain. Partie 1 Du présent à la nuit de Cristal. F.Célier

2ème partie

Au cœur du genre humain - Ismaël ou la haine d’Israël. Par F.Celier

3ème partie 

Au cœur du genre humain - De la shoah et de l’Enfer François Cellier



Par
©François Celier, écrivain. 


Au cœur du genre humain. Partie 4

Un peu de philosophie métaphysique par François Célier. 

Un serpent s’est lové dans le cœur du genre humain. En Eden, le serpent répandit le venin du doute métaphysique. L’antisémitisme ne peut être annihilé que par l’antidote du sionisme (Dieu est le 1er des sionistes). Cette réflexion nécessite de revoir la source du drame primordial avec : Dieu le Créateur, Adam et Eve, premier couple ayant l’esprit ouvert par son souffle (Dieu est Esprit) et le Serpent distillant le doute: Dieu a-t-il dit ? Le Pacte avec Dieu... Interdit d’interdire ! La rébellion contemporaine (Mai 68).

IV. La source du drame en Eden

Satan est le Père du mensonge (1) de même que l’inventeur du doute métaphysique et du 1er meurtre fratricide (tous les hommes étant frères humains). Dieu donna aux hommes le pouvoir de contrecarrer ses manœuvres malignes et ses desseins mortifères par la volonté de la foi en Dieu ou (dans les temps anciens), le sacrifice d’un bouc émissaire, en tant que substitut. «Le sacrifice consiste le plus souvent en la mise à mort d’une victime animale ou humaine. Cette opération est faite dans un cadre rituel qui obéit à des règles très strictes. Celles-ci définissent quelles sont les victimes, qui les exécute, quand et comment cela doit se produire. Tout se passe comme si l’on cherchait à contrôler la violence en l’orientant vers une victime relativement indifférente, une victime «sacrifiable», une violence qui ne risque pas de frapper ses propres membres, ceux qu’elle entend à tout prix protéger». (Eric Haeussler. Des figures de la violence).

Selon la Bible, Satan est le Prince de notre planète. Il est le principe de notre Terrae (princeps hujus mundi) en constante évolution. Il ne s’agit pas d’une hypothèse métaphysique qui ferait de Satan l’adversaire de Dieu (du moins de ses œuvres) ; du Christ Jésus et du genre humain. Non. Il serait plutôt d’une sorte d’Agent corrupteur, de tamis de la condition, permettant de filtrer la propension du cœur des hommes, inclinant vers le Mal (le Malin) ou vers le Bien. Demeuré prodigieusement intelligent malgré sa rébellion ontologique, Satan détient encore un pouvoir de nuisance extrême ainsi que le génie dialectique d’emprisonner les hommes, prédateurs primaires, en les aliénant dans des systèmes de pensées les prédisposant à la violence. Cette entité maléfique dispose d’une capacité (non contestée par Jésus) d’offrir pouvoirs et richesses en échange du détournement de l’adoration vouée à Dieu, sur sa propre identité de nuisance foncière et de domination.

Satan est fondamentalement celui qui se met en travers du dessein de Dieu et de sa création, faibles et vulnérables d’homo sapiens que nous sommes. Ne l’ignorant nullement (of course), Dieu enverra Jésus, l’expression de sa volonté compatissante envers les hommes. Incarnée dans le genre humain, le modeste qui soit, il aura pour mission de montrer aux hommes, malencontreusement assujettis au Prince du mensonge, la manière de vaincre ce dernier, de rejeter sa main mise sur nos consciences par un acte de volonté et de courage. Nos grands aïeux, les premiers hommes, ne comprenaient pas le monde qui les environnait. Ce ne sera que plus tard, dans leur tâtonnante progression vers l’autonomie d’être que, selon le livre de la Genèse, Dieu leur donnera un pouvoir sur les créatures qui les environnaient en les nommant par leur nom (la puissance du verbe). Nos grands aïeux homo sapiens devaient combattre sans cesse, s’adapter et trouver continûment des solutions, affronter des climats épouvantables, des désastres naturels, des fléaux pandémiques et chasser au péril de leur vie pour se nourrir. Ils se devaient d’être forts, rusés, ingénieux et endurants et ce, sans relâche car il en allait et d’eux-mêmes et de leur descendance.

Dans l'Antiquité égyptienne et grecque, les juifs s'opposaient déjà aux dieux païens. Aussi, dès le IVème siècle avant l'ère chrétienne, sont-ils considérés comme différents des autres peuples et par là même, marginalisés. Leurs lois éthiques et leurs coutumes novatrices sont contestées par le monde profane. Mais l’antisémitisme le plus marqué se propagera surtout par le christianisme puis par l'islam, deux religions issues elles-mêmes du monothéisme juif.

Sem, fils de Noé, parlait les langues sémitiques (l'hébreu, l'arabe, l'araméen, le babylonien, l'assyrien et l'amharique). Il généra les peuples et les tribus bibliques "Sémites" et leur postérité, notamment celles des Hébreux et des Arabes. Antisémitisme (anti-Shem) signifie tout bonnement ne pas aimer Sem, fils de Noé le post-diluvien, ni sa descendance. Autrement dit, la haine du Juif, terme plus tardif identifiant les Hébreux de la Bible, implique tout autant celle de l’Arabe que du juif ancien ou contemporain. Or, l’évolution du terme anti-Shem équivaudra précisément à haine du juif (ou judéophobie).

Ce socle posé, que deviendra le juif (n’ayant pas honte de l’être) conscient de ses origines et de sa vocation élective (avec pour charge le choix de Dieu d’être parmi les peuples, y compris sémites, l’unique gardien et garant de Son Alliance avec le genre humain). Ce mandat divin pèsera très lourd sur ses épaules : devenir une “lumière des nations et porter Son Nom jusqu’aux extrémités de la terre” (Esaïe 49:6) ? Quel prodigieux destin ! Et quel challenge ! Criblé d’épreuves indicibles et de souffrances, cette histoire d’Alliance divine avec le peuple le plus indocile et rebelle qui soit, se dévoile au cours des millénaires, jusqu’aux lendemains de nos jours… Tout juif bien né doit garder son attachement à Israël (l’Alliance avec Dieu) et, quoi qu’il arriva durant son errance au sein de nations hostiles, se souvenir que Jérusalem fut le lieu choisi par Dieu “pour y mettre Son Nom” (I Rois 11:36). Tiendra-il la distance supra marathonienne de ce formidable challenge métaphysique qui nous concerne tous ?«Le salut (de l’homme et du monde) vient des juifs» déclara le prophète le plus extraordinaire de tous les temps : Jésus le juif. Cette élection spirituelle (!) perturbe, dérange et suscite la jalousie des empires, des nations et des hommes, d’où : mise à l’écart, incompréhension, moquerie, mépris, raillerie, rejet, exactions, persécutions, haine atavique, pour en arriver aux meurtres en masse.

Dans l’Antiquité, l’antisémitisme existait à Rome, à Alexandrie, partout où se trouvaient des Juifs, notamment à Antioche où eurent lieu de grands massacres. En Libye, à l’époque de l’empereur Vespasien, les foules furent engagées à fomenter des émeutes et à tuer les Juifs. La littérature antisémite d’Apion (Traité contre les Juifs) ou de Rutilius Namatianus, poète et fonctionnaire d'origine gauloise en font foi. «Nous lui répondons par les injures que mérite son ignoble race, nation éhontée qui pratique la circoncision, qui est devenue la racine de toutes les sottises, qui célèbre de toute son âme la fête si froide du sabbat, mais dont l'âme est encore plus froide que sa religion : passer dans une honteuse oisiveté un jour sur sept, à l'imitation de son dieu fatigué.» (416 après J-C).

Un exemple de cet antisémitisme politico-métaphysique se retrouve dans le livre d’Esther, en Perse babylonienne. Rappel des faits. Descendant probable de la royauté du sinistre Amalek (archétype de tous les tyrans de l’Histoire), Haman fut élevé à la plus haute charge officielle de l’empire Perse (curieuse analogie avec celle de l’Ahmadinejad de Téhéran), en dépit (ou à cause) de sa bassesse d’âme et de caractère. Haman qui détestait viscéralement les Juifs, dit au roi Assuérus : «Il y a dans toutes les provinces de ton royaume, un peuple ayant des lois différentes de celles de tous les peuples et n’observant point les lois du roi. Il n’est pas dans l’intérêt du roi de le laisser en repos. Si le roi le trouve bon, qu’on écrive l’ordre de les faire périr.» (Esther 3:8-9). En conséquence, tous les juifs de Babylone encoururent la peine de mort et en particulier quatre hommes particulièrement détestés par Haman : «Or, il y a des Juifs à qui tu as remis l'intendance de la province de Babylone, Schadrac, Méschac et Abed-Nego, hommes qui ne tiennent aucun compte de toi, ô roi ; ils ne servent pas tes dieux, et ils n'adorent point la statue d'or que tu as élevée». Pour ne pas entrer dans une problématique politique, le roi les fit aussitôt arrêter et les fit jeter dans une fournaise ardente, de même que le fameux prophète Daniel qui lui, fut jeté dans la fosse aux lions. Mais, grâce à Dieu et aux interventions héroïques de Mardochée et de sa fille Esther, tous quatre furent sauvés miraculeusement, ainsi que leur peuple (Daniel Chap. 6).

Autre exemple, la destruction du temple d’Éléphantine érigé sur l’île du même nom en Egypte, dans laquelle vivait une importante colonie de juifs hébreux. Des papyrus araméens de l'époque perse témoignent de l'existence, dans cette île égyptienne au VIème siècle avant notre ère, d'une colonie juive qui avait son propre temple consacré à YHWH, le Dieu d’Israël (moindre en grandeur mais de style et de fonctionnement semblable à celui de Jérusalem). Dans toute l’Egypte pharaonique de cette période, le mot Israël n’apparaît qu’une seule fois sur la stèle de Mérenptah (en -1207). En  410 avant notre ère, une révolte éclate dans l’île, fomentée par les prêtres égyptiens du Dieu Khnoum, contre le temple juif. Mais là encore, ce furent des officiers Perses qui dirigèrent cette action et le détruisirent entièrement. En 167 avant Jésus-Christ, l’empereur Epiphane, Antioche IV, entre à Jérusalem. Non content d’y interdire le Judaïsme en le remplaçant par le culte de Zeus, il profanera le Temple en y sacrifiant des cochons sur l’autel. En moins 164, Juda Maccabée prit le commandement de la révolte, reconquit le Temple et le fit purifier par les Prêtres avant de le dédicacer à nouveau au Dieu d’Israël.

Durant les premières années de l’ère chrétienne, la Synagogue et l’Eglise furent toutes deux honnies, car juifs et chrétiens ne voulurent pas s’incliner devant l’aigle impérial. Ils enseignaient qu’il était erroné d’adorer des idoles. De concert, Juifs et chrétiens se déclaraient citoyens d’un autre pays et se tinrent prêts à souffrir pour leur foi. Mais lorsqu’en 312 l’empereur Constantin se convertit à la foi nouvelle, il décréta que seul le Christianisme serait religion officielle de l’empire romain. Consécutivement, les Chrétiens rompirent alors tout lien qu’ils pouvaient avoir avec les juifs et l’enseignement de la Synagogue.

A propos de la présence juive en Occident, l'Histoire nous raconte qu'en -50, sous César, les Juifs de l'empire occidental : Italie, bassin du Rhône et portes de la Germanie, avaient assez de coreligionnaires (Judéens et païens convertis... païennes surtout, sans doute, vu les haplo groupes maternels mitochondriaux découverts par la génétique des populations récente...) pour faire procès au Procurateur de Judée, Flaccus, accusé de détournements des fonds envoyés par les Juifs (Dîme) de Rome par voie fiscale, au temple de Jérusalem... Cicéron (déjà sorte de "Vergès" avant la lettre), défendit Flaccus... avec des "arguments" d'antijuif païen, comme sera aussi le discours d'Appion à Alexandrie le siècle suivant...  F. Josèphe lui répondant bien vainement déjà dans son "Contre Appion" (1).

Qu’elle le veuille ou non, l’Eglise demeure fille de la Synagogue. Cette reconnaissance pénètre peu à peu dans la conscience des chrétiens éclairés d’aujourd’hui. L’Eglise originelle naquit et grandit sous l’aile du Temple de Jérusalem durant le premier siècle de son existence (sa période apostolique) en symbiose avec les communautés juives. Au cours de ses voyages missionnaires, l’apôtre Paul se rendait toujours dans les synagogues locales. Tous les judéo-chrétiens de l’époque, disciples de Jésus et de Moïse, participaient au culte judaïque. Par la suite, après la conversion (politique) de l’Empereur Constantin, les Juifs orthodoxes demeurèrent fidèlement rebelles à l’empire romain. Mais d’autres juifs et gentils christianisés suivront l’apôtre Paul (de parents judéo-grecs) enjoignant à : «rendre à César ce qui appartient à César». Dès lors, pour l’orthodoxie synagogale, ils seront considérés comme des renégats. Cependant, il faut reconnaître que la vision missionnaire de Paul d’atteindre le plus grand nombre de peuples et de nations n’aurait put s’accomplir en demeurant une petite secte judéo-chrétienne, ne gardant farouchement son enseignement que pour elle-même. Cette nouvelle Eglise (et non plus synagogue judéo-chrétienne) prit le risque d’oublier ses racines et de s’anémier (jusqu’à dépérir spirituellement… n’étant plus alimentée par la sève matricielle de la Torah) ; le risque d’oublier que Jésus et les apôtres étaient tous juifs… et oublier enfin qu’IL était venu avant tout pour sauver les brebis perdues de la Maison d’Israël, selon les Evangiles.

Au cours des âges, croissant en nombre, jusqu’à dépasser le milliard et demi de croyants, et en puissance politico-religieuse émanant de l’Etat du Vatican et de sa hiérarchie pontificale, la majorité des chrétiens vont quasiment ignorer à quel point le message de la connaissance du salut fut accompli par les juifs, frères aînés (à peine reconnus comme tels de nos jours). Dès le début du schisme judéo-chrétien, de malentendu, rivalité et divergence, les Chrétiens en arrivèrent à accuser les Juifs de déicide (!) bien que la crucifixion fut la peine de mort privilégiée par les Romains aux criminels et aux séditieux (parmi lesquels ils rangèrent Jésus) ; quant à la peine capitale juive (très rarement appliquée), c’était la lapidation. Ce sont bien les autorités et les soldats romains qui crucifièrent Jésus. Les autorités chrétiennes ne pouvaient feindre de l’ignorer ou carrément l’occulter.

Or, si Jésus, le Christ (Oint par Dieu) est mort pour les péchés de l’humanité, tout le genre humain en était responsable. L’irréprochable prophète Jean le Baptiste ne proclamait-il pas aux portes de Jérusalem : «Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde» ? (Jean 1:29). Jésus souffrit volontairement la crucifixion pour le salut de l’humanité. Une humanité déchue depuis qu’Adam et Eve rompirent le Pacte de loyauté avec Dieu, en Eden. Certes, le Malin les séduisit, mais doué de son libre arbitre, le couple entra néanmoins dans son jeu, pour le malheur des humains. Si Jésus n’avait pas donné sa vie pour rétablir le Pacte, nous serions encore égarés, sans espoir de salut, ni pardon de nos indignités.

Quant à l’autre religion dominante du monde et à son prophète Mahomet… Déjà trop de paroles, d’articles, de documents et de livres sur son œuvre guerrière, sa vie dissolue et sa fin mystique, si poétiquement imaginée par Dante Alighiéri dans sa Divine Comédie (voir mon article précédent), se répandent dans le monde. Seules des études critiques scientifiques et historiques révéleront toutes les ombres et les noirceurs de ce système à vocation hégémonique. Le christianisme dut s’y soumettre précédemment, à contrecœur d’ailleurs (Inquisition, Réformes, guerres religieuses) ; et l’islam moyenâgeux (qui perdure et s’obstine à le demeurer) devra faire de même. Le plus tôt serait le mieux pour sa maintenance civilisationnelle et l’économie d’un effroyable conflit thermonucléaire qui ne saurait tarder.

De plus en plus de travaux d’intellectuels et de théologiens seront fournis pour effacer dans la tradition de l’Eglise et dans l’esprit de ses ouailles, les origines juives de Jésus, des Apôtres et des premiers milliers de convertis. Les Pères de l’Eglise des trois premiers siècles, tels Saint Jean Chrysostome qui prononcera huit «Discours contre les Juifs», de Saint Grégoire de Nysse, de Saint Augustin, de Saint Ambroise et d’autres encore, qui écriront des sermons enflammés contre les Juifs, les nommant de toutes sortes de noms avilissants, propageant (médias moyenâgeuses) par écrits, dogmes, sermons, vitraux et statuaire leur haine antisémite et anti-judaïque.

Dès l’époque où le Christianisme devint religion d’Etat, les païens en général et les Juifs en particulier furent persécutés. Sous l’Empereur Théodose Ier et sous son fils Arcadius, des synagogues furent incendiées, des Juifs massacrés à Rome et dans d’autres cités. L’inquiétude primordiale de l’Eglise du deuxième jusqu’au cinquième siècle de notre ère fut de séparer définitivement les Chrétiens et les Juifs, n’hésitant pas à user de coercition et de violence afin de les convertir. En fait, il faut se rappeler que pendant six siècles de notre ère, jusqu’à l’avènement de Mahomet, l’antijudaïsme provenait de l’Eglise Catholique Romaine.

Des huit Croisades qui s’étalèrent de 1096 à 1270, la première d’entre elles fut organisée par la Pape Urbain II. Il lança une sainte conscription pour tous les volontaires de la chrétienté à partir pour Jérusalem, promettant une rémission des péchés comme récompense. Version catholique d’une reconquista chrétienne, analogue aux razzias jihadistes pratiquées depuis quatre siècles en islam-land proposant Paradis posthume, martyrologie honorifique et quelques butins en passant (mais sans houris vierges aux grands yeux noirs). Aussi, des troupes de paysans dépenaillés, de mercenaires de peu de foi, de chevaliers, de moines et de seigneurs s’embarquèrent pour l’expédition dont le but (et le butin ?) était de libérer les Lieux Saints de Palestine et de châtier tous les infidèles, quels qu’ils soient. Guibert de Nogent rapporte : Nous souhaitons combattre les ennemis de Dieu en Orient, mais nous avons sous les yeux les Juifs, une race plus hostile à Dieu que tous les autres… A Rouen, Richard de Poitiers mentionne que les croisés : «Avant de se rendre en ces lieux (les Croisés) exterminèrent par de nombreux massacres les Juifs dans presque toute la Gaule, à l’exception de ceux qui se laissèrent convertir»…

Conduite par Guillaume le Charpentier et Emicho de Leisingen, des colonnes de pèlerins turbulents, ambitieux, cupides et impatients commencèrent à franchir le Rhin en avril 1096. Mais avant de partir, une rumeur enfla disant qu’il y avait des ennemis du Christ dans les parages et que leur destruction apporterait le salut de ceux qui mèneraient à bien cette œuvre bénie (!) Constitué de chevaliers français et normands, le corps principal de l’armée entreprit de s’emparer de Jérusalem en 1099 pour l’établissement du Royaume latin de Jérusalem. Arrivé à Jérusalem le 15 juillet 1099, le fameux «Godefroid de Bouillon» fera entrer des Juifs, hommes, femmes et enfants dans une synagogue et y mettra le feu… Quel déshonneur dans cette «bravoure» !

La deuxième croisade fut conduite par le moine cistercien Bernard de Clairvaux, maître à penser du Pape Eugène III. Mais apprenant les persécutions préliminaires contre les juifs en Allemagne, Bernard tentera de les empêcher en rappelant honnêtement dans l’ardeur de ses prêches que l’antisémitisme qui prévalait ne saurait être toléré par un chrétien : «Ne sommes nous pas spirituellement des sémites» ? La 7ème et la 8ème croisade furent conduites par Louis IX, Roi de France. Là encore, il faut se rappeler la folie meurtrière des Croisés massacrant tous les infidèles sur leur chemin, ce qui incluait Juifs et Musulmans. L’islamisme radical actuel peut se prévaloir de ces lettres de déshonneur et d’indignité…  Oui, je me dois de le dire. Le signe de la croix (qui bouleversa ma propre vie et fit de moi un disciple de Jésus) fut à cette époque un symbole de torture et de persécution, et non de pardon, de miséricorde et de salut.  La Croisade des Enfants de 1212 comporta près de 30.000 enfants âgés de 10 à 18 ans qui marchèrent 800 kilomètres de Paris à Marseille afin de revendiquer la libération de Jérusalem des mains des hérétiques. Quelques milliers seulement survécurent à leur enthousiasme idéaliste. Nous devrions reconnaître que la survie d’Israël dans un monde où les peuples lui sont hostiles témoigne que l’intervention de Dieu est de l’ordre d’une probabilité absolument positive.

Si tenace par la démonstration de sa foi, Israël représenterait «un danger» pour les nations (?). Ne témoigne-t-il pas, existentiellement, de ce qu’en dépit des lois de la nature et de l’hostilité qui menace son existence, il vit plus intensément que jamais. Il montre au monde profane non seulement sa liberté intérieure surpassant toute oppression, mais encore sa relation avec la transcendance, c’est-à-dire cette étincelle d’éternité qui réside en chacun de nous et que nous percevons parfois.

«Dans les sociétés occidentales s’observe de plus en plus des comportements tribaux à travers les rites et la violence des gangs, le repli identitaire, les piercings et les tatouages, la musique répétitive et martelée des raves party, techno ou transe propres à entraîner des centaines d’individus dans une sorte d’hystérie névrotique, avec drogues abrutissantes (copies conformes des fêtes sacrificielles d’antan). La multiplication des sectes et l’adoration de dieux et idoles de tous poils, les stades remplis à craquer de milliers de personnes venues adorer les dieux morts, les dieux du sport ou les jeux Olympiques, manifestation religieuse planétaire imitée des Grecs.  De Dieux immatériels ou virtuels, le Dieu de l’argent, des idoles ou du culte de soi, de la Politique, de l’Art, etc. La pensée magique est partout, le cinéma fantastique, mythique (celtique), Harry Poter, le monde de Narnia, jeux de stratégie peuplés de créatures fantastiques, antiques ou moyenâgeuses, intemporelles, habités de magiciens, de monstres, de guerriers hybrides, de cultures païennes. L’occultisme, le satanisme, les croyances primitives, les fêtes antiques et autres âges, avec déguisements et reproductions des rites, des enchantements artificiels et fabuleux. Les comportements superstitieux, gris-gris et talismans conjuratoires, maraboutisme, sorcellerie, gourous, prédicateurs apocalyptiques… L’absence de Dieu dans les consciences modernes conduit à ces régressions extrêmes, souvent inavouables. La violence opprime la vérité et celle-ci, de plus en plus affaiblie, ne peut rien pour l’arrêter» (Selon René Girard, penseur des mécanismes de la violence et du religieux).

La note suivante du Ministère des Affaires étrangères d’avril 2009 arrêta ces jours-ci mon attention : «L'enseignement de Jésus de Nazareth créa les premières communautés chrétiennes en Israël. Après sa mort (et sa résurrection), l'Eglise apostolique demeura essentiellement judéo-chrétienne à ses débuts, en tout cas dans Jérusalem et alentours, jusqu'à la reconstruction de la cité (vers l'an 130 de l'ère chrétienne) par l'empereur Hadrien. Jérusalem fut alors nommée Aelia Capitolina. Dès lors, l'Eglise locale fut composée de gentils».

Cette info ministérielle montre que les autorités politiques Israéliennes semblent tenir compte de l’identité spirituelle de leurs amis judéo-chrétiens répartis dans le monde (dont je m’honore d’être), fondés que nous sommes sur Yéchoua ben Yossef (Jésus, fils de Joseph). Mais alors, et je vous en prie, encore un geste de magnanimité frères aînés israéliens, soucieux de la menace nucléaire de l’Amalek iranien. Veuillez simplement reconnaître combien Yéchoua ben Yossef, bien que dénaturé par certaines théologies, est pleinement des vôtres. N’est-il pas le juif le plus extraordinaire de tous les temps ? Lui dont l’éthique compassionnelle se répandit dans le monde jusqu’à inspirer indirectement la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948 ? Ce serait une sainte bénédiction d’Hachem pour vous et votre pays, si vous invitiez le nom deYéchoua à la Knesset. Cette vision remplit mon cœur depuis longtemps… depuis le jour où je fus parmi le groupe fondateur de l’Ambassade Internationale Chrétienne de Jérusalem. Monsieur le Premier Ministre Netanyahou, j’attends ce moment depuis trente ans et mon espoir demeure entier, barouh Hachem.

Miloslav Vlk, l’archevêque de Prague, nommé par le Pape Jean-Paul II en 1991, fut persécuté sous l'ancien régime communiste. Avant de prendre sa retraite (en 2007), il donna sa vision de la situation actuelle de l'Europe :  «Si les chrétiens ne se réveillent pas il se pourrait qu'une islamisation de la vie ait lieu. Si le rapport de l'Europe envers ses propres racines ne change pas, l'Europe s'islamisera. Comme la vie des Européens est systématiquement dépourvue de contenu chrétien, un espace vide se crée que (les musulmans) remplissent très facilement». Car l'Europe a "renié ses racines chrétiennes qui pourraient donner au vieux continent une force de braver le danger d'être conquis par les musulmans". Par ailleurs, il affirme que "l'islam n'a pas conquis l'Europe par le biais des armes de guerre à la fin du Moyen Age et au début des temps modernes" et que "le combat est aujourd'hui mené par des armes spirituelles que l'Europe ne possède pas. Les musulmans, eux, en sont pourvus à la perfection". (4)

Or, Chez nous, en doulce France, Eric Besson, ministre de l’immigration et de l’identité nationale, en visite dans la cité des 4000 à La Courneuve déclare d’une lourde langue de bois : «La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage»…  Croit-il ce qu’il dit ? L’amour du mensonge (ou de la takkya) l’aurait-il saisi ? Peut-il décemment parler au nom de la France de nos pères et de nos héros morts pour elle ???

Pour conclure ma réflexion (3) sur Le cœur du genre humain, en regard des menaces qui s’amassent et nous environnent, des exhortations à la résistance, voire à la rébellion me montent aux lèvres, mais je citerai seulement une parole d’Emmanuel Kant : «Sapere aude» ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Je me permets d’y ajouter : Ne jamais craindre d’aller à contre courant de la pensée unique ; être ferme dans nos convictions et agissons ! Pour l’amour et la liberté de nos fils.

 

© François Célier pour LibertyVox

 

Notes :

1) «Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole. Vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fond ; car il est menteur et le père du mensonge ». (Jean 8 : 43-44)

2) «Contre Appion ». Ed. Belles Lettres. Je remercie le Dr. J. Borek de m’avoir communiqué cette référence, accompagnée d’un mot chaleureux.

3) «Le bonheur de la liberté réside dans un effort de réflexion, de lucidité sur ses propres décisions et déterminations concrètes permettant de réaliser un choix pour sa vie. L’erreur originelle d’Adam et Eve, symbolisée par «l’arbre de la connaissance», signifie de «l’accompli et de l’inaccompli». Dieu créa l’homme en situation d’inachèvement en lui suscitant un désir «d’achèvement» par l’intelligence, la volonté de savoir, à l’aide du verbe, de la parole de connaissance par l’inspiration et l’esprit de Dieu ». J-F. Revel, Académicien.

4) www.rebelles.infos 6. 01. 2010. 
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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 04:00

Guy Milliere 
jeudi 07 janvier 2010


http://www.les4verites.com/





Lorsqu’une année s’achève, il est toujours utile de faire un bilan et de tracer des perspectives. Commençons par le bilan.
L’année 2009 aura été celle où une « crise », que certains décrivaient comme potentiellement pire que celle de 1929, se sera révélé n’être qu’un accident de parcours, un simple épisode parmi d’autres de ce que Joseph Schumpeter a défini comme la « destruction créatrice » inhérente au dynamisme capitaliste.

Des entreprises ont périclité, d’autres ont prospéré, des banques ont déposé leur bilan, d’autres ont grandi et fait des profits, de l’argent virtuel a disparu, de l’argent virtuel a été gagné. Le chômage s’est accru ici ou là. Des gouvernements se sont endettés au-delà du raisonnable. Mais, dans aucun pays développé, on n’a vu des millions de gens tomber brutalement dans la misère absolue.

La grande révolution technologique et la recomposition du monde
 qui sont au centre de mon dernier livre, « La septième dimension », se poursuivent. 
Certains économistes ont su raison garder, ainsi Thomas Sowell, ou John B. Taylor. D’autres ont dit n’importe quoi. Il est regrettable qu’en France, on écoute essentiellement ceux qui disent n’importe quoi.

L’année 2009 aura vu aussi l’arrivée au pouvoir d’
un nouveau Président des États-Unis, dans un contexte d’extase planétaire et d’idolâtrie délirante. Après une ascension d’une rapidité sans précédent, ce nouveau Président a commencé une dégringolade, également d’une rapidité tout aussi inédite. Le peuple américain, en proportion croissante, montre qu’il regrette son erreur. Les dictateurs de tous les continents ont déjà pris la mesure du personnage. Il n’y a guère qu’en Europe qu’on trouve encore des qualités extraordinaires à un homme qui restera sans doute dans l’histoire comme l’un des pires parmi tous ceux qui ont occupé la Maison blanche.

J’ai, bien avant l’élection, décrit en divers articles le vrai visage d’Obama, et j’aurais préféré me tromper. Divers politologues outre-Atlantique ont fait leur travail, de Bill Kristol à Charles Krauthammer. Les grands médias américains n’ont, eux, pas fait le leur et ont perdu une large part de leur crédibilité.

Là encore, en France, d’une manière quasiment hégémonique, les commentateurs se sont situés non pas du côté des politologues qui ont fait leur travail, mais du côté des grands médias qui n’ont pas fait le leur. C’est consternant et terriblement significatif.

L’année 2009, enfin, aura vu, du côté des très mauvaises nouvelles, se confirmer 
l’avancée de l’Iran islamique vers l’arme nucléaire et vers une férocité dictatoriale de plus en plus obscène. Elle aura également vu s’accroître la déstabilisation de l’Afghanistan et du Pakistan par les talibans. Voici les fruits amers du comportement inepte de l’administration en place à Washington.

Du côté des bonnes nouvelles, on peut placer l’échec du sommet de Copenhague : la prétention de certains à utiliser la falsification des données scientifiques pour faire avancer une confiscation planétaire de la liberté d’entreprendre est durement atteinte, même si elle n’est pas morte. 

Sur la base de ce bilan, les perspectives peuvent être aisément énoncées.
 L’économie planétaire va poursuivre son redémarrage : plus vite en certains lieux, bien moins vite en d’autres, la France risquant fort d’être dans la seconde catégorie. Les États-Unis devraient voir s’opérer en novembre un changement de majorité à la Chambre des représentants et peut-être au Sénat : Obama ne pourra plus compter sur un Congrès acquis à sa cause, ce qui limitera les dégâts. Si le projet de réforme du système de santé a été une victoire temporaire pour Obama et ses compères, c’est une victoire à la Pyrrhus.

La déstabilisation de l’Afghanistan et du Pakistan risque de s’accroître encore : en s’obstinant à ne pas donner à l’armée de son pays les moyens qu’elle demandait et en annonçant un retrait dès 2011, Obama a tout fait pour qu’il en soit ainsi.
Le dossier iranien sera au cœur de toutes les préoccupations : Obama, pour l’heure, pratique le défaitisme actif, comme les Européens. Le gouvernement israélien sait qu’un Ahmadinejad disposant de la bombe serait un péril mortel. Et le peuple iranien, abandonné de tous, continue à s’insurger contre un régime que tous les peuples civilisés devraient souhaiter révolu…
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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 16:54

Marc Brzustowski, pour 

 




EDITOV

Le moins qu’on puisse dire est que la première semaine de janvier 2010 aura débuté sur des chardons ardents, en mettant en évidence plusieurs points-clés dont dépend la sécurité globale au Proche et Moyen-Orient, ainsi que de tout ressortissant d'une puissance qui s'y trouverait impliquée.

 

L’ordre des priorités immédiates, du point de vue américain, est marqué par le rappel à l’ordre et la révision des méthodes d’analyse des services de renseignement US, auquel dit vouloir procéder le Président Obama. Fautes qualifiées de « systémiques », qui n’ont été imputées à personne en particulier.
Mais, on peut aussi se demander si les décisions politiques qu’orientent, depuis bien longtemps, ces jugements erronés, ne sont pas partie prenante et parfaitement solidaires du même type d’auto-aveuglement, partagé par les conseillers et les cercles dirigeants de l’Administration.
Exemple particulièrement frappant, les décideurs américains, deux ans plus tard, commencent juste à reconnaître que les évaluations de 16 agences américaines de renseignement, de novembre 2007, misant sur le fait que l’Iran aurait stoppé ou gelé son programme nucléaire en 2003, s’avéreraient aujourd’hui fallacieuses et obsolètes.
Toutes les révélations obtenues depuis septembre 2009 contredisent en tout point ce parti-pris pour la sous-estimation. Or, n’est-ce pas ce même sursis offert clé-en-main par l’évaluation de la NIE, qui tient lieu de fondement à toute la pseudo-politique d’engagement de négociations à l’égard de Téhéran qu’orchestre encore aujourd‘hui l’Administration Obama ? Et en quoi a-t-elle fait baisser, ne serait-ce que d’un iota, les tensions qui se développent à l’échelle de toute cette région assise sur les volcans de Qom, Ispahan, Natanz, Arak, Yaed, Bouchehr, …, pour n’en situer que quelques-uns ? Et dont les coulées telluriques se font sentir jusque dans les zones de conflit ouvert qu’alimentent à l’envi les réseaux pasdaran et leurs obligés : Pakistan et Afghanistan, Irak, Yémen et Somalie, Liban, bande de Gaza ? Concernant des zones plus excentrées,  l’orchestration de la même propagande, dans des pays comme le Nigéria, justement, sont connues depuis au moins mai 2008 (
http://www.mediarabe.info/spip.php?article1421 ). Ce ne sont là que quelques exemples de la nébuleuse agitée par les Gardiens de la Révolution, à travers le monde, d’Afrique en Amérique du Sud, qui trouvent plus pratique et moins voyant d’agir, partout, par procuration.

 

  Tenons-nous en, pour le moment, aux quelques approximations sécuritaires récemment mises en causes. Les failles exposées sont, en effet, plus nombreuses que le cas qui a retenu l’attention : celui de l’infiltration, jusqu’au-dessus de Détroit, du terroriste nigérian Omar Farouk Abdulmutallab. Il s’agit, plutôt, de défaillances en cascade qui semblent reliées entre elles par un fil invisible les rattachant à une même unité centrale et souterraine, une même batterie de causalités en boucle, reposant sur un ensemble de justifications métapolitiques de la guerre contre l’Occident. Par exemple, on constate que le « psychiatre » palestino-américain Nidal Malik Hassan qui a abattu de sang-froid 13 de ses collègues et en a blessé une cinquantaine, a été en contact avec le même Imam, actuellement réfugié au Yémen, que le Nigérian de Détroit : l´imam Anouar Al-Awlaki. Lequel, selon MEMRI, « n´a cessé de gagner en influence ces dernières années. On lui impute – du fait de son influence en ligne – l´attentat manqué de Fort Dix, dans le New Jersey, le récent attentat de Fort Hood, au Texas, et la tentative d´attentat dans un avion survolant Detroit, dans le Michigan ». Ses prêches sont donc entièrement dédiés au territoire et à la population américains.

 

Autre coup mortel porté à l’Amérique et qui aurait pu être évité, l’attentat mené par un soit disant informateur, Humam Khalil Abu-Mulab al-Balawi, un médecin palestino-jordanien, contre la base Chapman (Khost) en Afghanistan. Parmi trois jihadistes semeurs de mort, tous appartiennent aux classes supérieures et privilégiées par le style de vie que permet la civilisation occidentale : l’un fils d’ex-ministre et de banquier du second pays le plus riche d’Afrique, et deux, émanant, significativement, du monde médical. Comme si le terrorisme, fruit amer de la culture de mort et des rituels suicidaires palestiniens, devait purifier leur vie. Aucun ne provient directement ou ne réside sur une zone de conflit particulièrement touchée, puisque nous avons, tour à tour, un citoyen américain, un citoyen jordanien dont le pays est en paix avec ses voisins directs, l’autre, un riche héritier installé à grands frais dans une prestigieuse université londonienne.
Mais tous appartiennent à deux cultures musulmanes qui, statistiquement, décrochent le haut du tableau dans le soutien aux attentats-suicide (respectivement : 68% pour les Palestiniens, et 43% pour les Nigérians), selon les observations du 
Pew Global attitudes Project, alors même que ce soutien a progressivement diminué dans tous les autres pays musulmans depuis 2002. Attentats-suicide dont on doit la mise au point à la Révolution islamique iranienne, lors du conflit avec l’Irak, dans les années 80. Comme le révélaient, de façon aussi sanglante que spectaculaire, les attaques contre les baraquements de l’armée américaine, à l’aéroport de Beyrouth –aujourd’hui contrôlé par les caméras du Hezbollah- ou des paras français du Drakkar, au Liban, le 28 octobre 1983.
Les sinistres succès de leur planificateur, l’archi-terroriste Imad Mughniyeh - autre Palestinien recommandé par Arafat aux futurs guides révolutionnaires chi’ites de Téhéran-, de Beyrouth jusqu’à Buenos-Aires (1992 et 94) ouvraient alors le bal au Jihad Global, puisque c’est à partir de cette période que Ben Laden a demandé à son hôte et mentor soudanais, al Tourabi, d’organiser sa rencontre avec Moughniyeh, dont, envieux, il admirait les prouesses (éléments consignés par la 
Commission d’enquête sur le 11 septembre 2001). Entre les deux formes, chi’ite originelle ou sunnite, applicatrice zélée de la première, changeant simplement d’échelle, de terrains de prédilection et de cibles, en fonction de ses propres ambitions d’hégémonie, on peut donc, tout au plus, parler de concurrence objective et de complémentarité opérationnelle.
La grande « invention » d’al Qaeda est donc le produit hybride et massivement meurtrier de la conjugaison entre les détournements d’avions par les groupes palestiniens, dans les années 70, et leur parachèvement dans le sacrifice suprême, tiré de leur amplification chi’ite.

 

Celui organisé contre la base de la CIA visait à désorienter les cerveaux d’une politique qui s’est montrée particulièrement ravageuse pour les rangs des chefs du Jihad, Taliban, al Qaeda ou encore du réseau Haqqani réunis : la politique, empruntée à Israël par les Etats-Unis, mais qu’Obama a progressivement fait monter en puissance, par des frappes plus intensives, précises et hautement qualitatives,  d’élimination ciblée des têtes de réseau, à l’aide d’une noria de drones Predator.
A titre d’illustrations récentes, et de l’aveu même d’al Qaeda,
Abdullah Said al Libi, commandant en chef de l’Armée de l’Ombre (shadow Army ou Lashkar al-Zil), maîtresse des zones tribales à la frontière pakistano-afghane, a connu ce sort funeste, ainsi, que Saleh al-Somali, son ancien chef des opérations externes, focalisé sur les attentats en Occident, le 8 décembre, ou encore, Beitullah Mehsoud, chef du réseau Haqqani, le 5 août 2009.

 

 Cet attentat est donc une  vengeance, qu’al-Qaeda revendique. Il a été mené par al-Balawi, et visait au cœur du dispositif, puisqu’il s’en est pris à la base de commandement de ces opérations, en tuant sa responsable et 7 autres agents, dont un officier-traitant jordanien. La faille, cette fois, exploitée, c’est la rapidité de réaction dont doivent faire preuve les décideurs, pour diriger un de ces tirs sur une cible identifiée.
De fait, l’agent double n’a pas été fouillé parce qu’il était urgent d’agir sur la foi d'informations qu’il était censé livrer. Cet acte recèle au moins deux points communs significatifs avec la tuerie délibérée de Fort Wood : l’élément retourné par al Qaeda,
 originaire de la même ville que son compatriote Abu Mussab al-Zarqawi, Emir d’al Qaeda en Irak, éliminé en juin 2006, est également palestinien, tout comme Zarqawi, tout comme Nidal Malik Hassan (ou encore Moughniyeh, l’enfant chéri d’Arafat et coordinateur des commandites des Mollahs iraniens).

 

L’épouse d’al Balawi, depuis la Turquie, exprime sa fierté pour la réussite de son mari dans la conduite de ce coup tordu, touchant l’organisation sécuritaire américaine de l’intérieur, et la prenant par son principal défaut : les manques dans le renseignement humain, auxquels pallient des alliés arabes des Etats-Unis, pourtant passés maîtres dans l’utilisation du double-jeu, afin de piéger ceux qui menacent leur régime le plus directement. Son propre frère justifie encore les activités criminelles de ce docteur Petiot venu de Jordanie, en affirmant qu’il était très révolté par l’opération israélienne « Plomb Durci » à Gaza. La boucle des justifications idéologiques de ces meurtres en série est-elle bouclée pour autant ?

 

A la faveur d’un « processus de paix » aléatoire, enclenché en 92 et aujourd’hui dans l’impasse, des éléments palestiniens ou palestino-jordaniens parviennent aisément à se faire passer pour des recrues de choix de l’Amérique, mais, au dernier instant de la décision cruciale, optent pour rejoindre le Jihad global. Et, malgré, ou, plutôt du fait de l’extension de la « pax americana », ces dernières années, sur l’ensemble de la région, ils ne font, résolument, aucune différence entre l’existence d’Israël qu’ils combattent, tout comme Ahmadinedjad rêve de l’éradiquer, et la présence américaine en Irak (al-Zarqawi), sur ses bases en Afghanistan (al-Balawi), voire au Texas (Malik Hassan).

 

Sur les plans politique et tactique, Obama paie lourdement son insistance sur la centralité du conflit israélo-palestinien, là même où il entend renforcer une guerre qu’il peine à nommer : celle contre le Jihad, qu’il préfère encore, dans ses discours, appeler la guerre « contre les extrémistes ». Et ce terme résonne précisément comme un distinguo auquel il tient, entre Islam radical et celui qualifié de « pacifique », au Caire ; ou encore, entre les "modérés" du camp Abbas à Ramallah et les « radicaux » palestiniens. Qui sont-ils, actuellement ? Ce sont ceux du Hamas, bien sûr, mais relayés par ceux du Jihad islamique, les Comités Populaires de la Résistance qui, aujourd’hui, contrôlent une part dangereuse des marchés noirs et trafics et dominent, grâce au clientélisme, la plupart des groupes jihadistes souhaitant prêter allégeance à al Qaeda (Jaish al Islam, etc.), qui ont pris pied dans la bande de Gaza. C'est, peut-être, dans cette prétention de groupes palestiniens, renforcés par des Jihadistes étrangers, dont certains de France, Belgique, de Grande-Bretagne, à être reconnus comme membres à part entière du réseau al Quaeda, que réside une partie des raisons pour lesquelles un nombre croissant de Palestiniens d'origine se retournent contre les intérêts américains et occidentaux, comme une façon de rompre avec les objectifs de moyen terme, aussi bien du Fatah que du Hamas traditionnel. Une récente étude de Matthew Levitt et Yoram Cohen, pour le Washington Institute for Near East Policy, démontre que les caciques du Jihad Global attendent patiemment que ces groupes d'environ 1200 à 1500 individus, à cette heure, peu à peu rejoints, qui essaiment dans la bande de Gaza, se soient établis et  aient consolidé leur réputation, par exemple, en réalisant un coup d'éclat contre les intérêts occidentaux, au-delà même d'Israël en tant que cible privilégiée.
De fait, des individus apparemment isolés, mais déjà en lien avec al Qaeda historique, ont, eux, franchis le pas, incarnant, comme à titre d'échantillon, ce recyclage de la cause palestinienne dans le Jihad global qui la subsume. Tout se passe comme si, selon les cerveaux du terrorisme international, ce n'est que lorsqu'il aurait fait toucher les épaules à terre de l'Europe et, surtout, de l'Amérique, qu'il pourrait caresser le rêve de mettre à bas Israël. Et non l'inverse, comme le préconiseraient les théoriciens du Palestinisme. On aurait là comme une sorte d'hommage rendu par le vice à la vertu, une façon d'évaluer correctement les forces et faiblesses des différents adversaires, contrairement, aux errements de la bureaucratie américaine.
L'objectif final de tous ces groupes, c'est le Qalifat mondial, et non, ou seulement accessoirement, d'avoir vaincu Israël, puisque là réside le "mal" ou le djinn et que cette forteresse sera dernière à tomber. Quoiqu'il en soit, résoudre ou pas, en urgence, la question de l'Etat Palestinien, ne rendrait caduque aucune des autres justifications de la guerre entreprise, par les groupes d'obédience al Qaeda contre l'Occident. On peut même penser que, jusqu'à un certain point, elle pourrait l'attiser encore, comme ayant réussi à faire admettre aux premiers combattants des différents courants palestiniens qu'ils pouvaient vivre, comme des moutons, en paix auprès du Lion de Judas.
On peut encore inverser la proposition et dire qu'il n'y aura pas de paix réelle israélo-palestinienne, tant que l'Occident lui-même, n'aura pas résolu son problème avec le monde arabo-musulman dans son ensemble, lorsque les Universités d'Europe, les facultés de médecine et de psychiatrie des Etats-Unis ou leurs bases militaires servent de berceau ou de théâtre d'opérations au Jihad mondial. Bref, les deux problèmes n'ont qu'un rapport instrumental, et non générateur, comme on tend à le râbacher dans l'entourage des différents locataires successifs de la Maison Blanche.
La question de la stabilité d'un éventuel état palestinien concerne légitimement l'ensemble des Etats arabes impliqués, un jour ou l'autre, dans les guerres passées avec l'Etat hébreu, absolument pas ceux qui, dans l'ombre, visent à faire chuter ces mêmes régimes. Et commenceront par les plus faibles d'entre eux, comme on  l'observe au Yémen, en Somalie, Afghanistan, Irak... dont celui-ci, en projet de Pénélope de la "pax americana".

 

Il y a longtemps que le Hamas, fort de sa prise de pouvoir à Gaza, menace l'aura fragile du réfractaire Abbas. Lequel, pourtant, refuse toujours, malgré les pressions des Saoudiens, des Jordaniens, des Egyptiens surtout, du Quartette enfin, de reprendre des négociations qui traînent en longueur.
Au point de provoquer la lassitude du principal conseiller de la Présidence US, Rahm Emmanuel, jusqu’à ce que ce dernier menace les deux parties de mettre un terme au parrainage américain de toute tentative de résolution du conflit. Abbas-Mazen, précisément, ne peut pas grand-chose, du fait de cette pression exercée sur lui, depuis Gaza. Le processus est donc dans l’impasse, tant que la politique de rétention observée à l’encontre du Hamas n’aura pas porté ses fruits, amenant le mouvement vert à plus de conciliation à l’endroit de la reconnaissance des conditions minimales d’entente avec l’Autorité Palestinienne, par l’entremise de l’Egypte et de l’Arabie Saoudite. Ceci reviendrait, tout à la fois, à conférer à Mahmoud Abbas la légitimité dont il a besoin, mais, par là, à lui faire allégeance, et à adhérer, 
a minima, au bien fondé de la négociation en vue de l’édification d’un Etat que tous disent souhaiter, à commencer par les Etats-Unis depuis Bill Clinton, et bien avant lui, depuis Bush père et la conférence de Madrid.

 

Or, le Hamas, soi-même, n’est pas ou n’a plus la clé du problème. Il s'est politiquement affaibli depuis sa dernière défaite contre Israël qu’il a provoqué durant 8 ans. Même s’il reste le principal détenteur de stocks d’armes, avec le soutien logistique du Hezbollah, de la Syrie et de l’Iran. On l’a vu être défié sur son propre terrain de l’islamisation, par les membres du Jund Ansar Allah, filière locale apparentée à al Qaeda, dès le mois d’août 2009, dont 28 membres ont péri dans des affrontements fratricides et sanglants. Mais d’autres groupes, tour à tour complices ou rivaux pour la prise de contrôle, tirent directement parti de l’économie souterraine organisée par les tunnels. Deux autres challengers contrôlent deux camps opposés, selon une dépêche de Debkafile : le clan de Zakaria Doghmush et celui d’Abdul Khalim Fayoumi, qui vient de tenter, sans succès, d éliminer le précédent. Celui de Doghmush est l’un des plus vastes de la bande de Gaza.
Il tire son influence des trafics et du racket. Il domine le Jaish al-Islam, autre bras armé se revendiquant d’al Qaeda, qu’il avait embrigadé, sous les ordres du Hamas, pour réaliser l’enlèvement du caporal franco-israélien Guilad Shalit, dont le sort est directement lié aux règlements de compte entre ces factions, et, guère à un geste quelconque de bonne volonté supplémentaire de la part du Gouvernement israélien, qui tombe en déconvenue à chaque tentative d’approche diplomatique par des voies détournées.

 

C’est ainsi que les abords de la Bande de Gaza se sont, à nouveau, enflammés, tout au long de la journée de jeudi 6 janvier, sur ordre, semble t-il de Doghmush, à la fois pour venger la mort de l’un de ses lieutenants à Khan Younès, Jihad al-Samiri, éliminé par Tsahal, la veille, et gagner en prestige, au détriment du Hamas, aussi bien que de son rival direct, Fayoumi, dit « le Grand-Père ».

 

Un autre signe, cette semaine, que le Hamas, peut, progressivement, perdre le contrôle de la bande de territoire : c’est le meurtre délibéré d’un policier égyptien par un sniper palestinien, lors d’une manifestation, à l’appel du même Hamas, contre l’édification du mur d’acier sur 14 kms de frontière commune palestino-égyptienne. Les forces de répression du Hamas ont alors dû s’en prendre aux jeteurs de pierres et aux francs-tireurs isolés canardant les forces régulières de Moubarak qui protégeaient la frontière. L’agitation permanente et les trafics, sont, en effet, de bien mauvaise augure pour le Régime du Caire, qui peine à maîtriser le nord du Sinaï, point de rencontre et d’échanges d’armes en tous genres, entre ses propres opposants, les Frères Musulmans, le Hamas, et ses principaux alliés et rivaux, dont ce groupe terroriste issu des Frères Musulmans peut, lui-même, à long terme, être la prochaine proie, tout comme il a déstabilisé le Fatah à Gaza, courant 2007.

 

Gaza est devenue une zone clanique, de la même façon que les zones tribales d’Afghanistan tiennent entre leurs mains l’avenir de l’Asie Centrale. C’en est, à la fois, la réplique exemplaire et une sorte de modèle réduit que les Etats stables de Jérusalem, plus vacillants et autoritaires, du Caire, ou, ailleurs, d’Islamabad sous la pression des Américains, s’emploient à contenir. Ces foyers de tension sont, de surcroît, alimentés par l’Iran qui tente, par là, sa propre « stratégie des dominos », au détriment de toutes les puissances régionales concurrentes. Il lui suffit d’allumer la mèche pour que des réactions en chaîne aux effets insoupçonnés, mettent en péril tout équilibre géopolitique global et local(« glocal »). Il entretient ainsi des dizaines de « zones-tampons » qui puissent dissuader les vélléités de répliquer à ses coups, directs ou indirects, de façon appropriée.

 

Y a-t-il une issue à ce cercle vicieux?  L'une consisterait à faire prendre conscience à des pays tels que le Pakistan, que leur ennemi vient  des Fous de Dieu de l’Est (Iran), bien plus que de sa rivalité traditionnelle, mais qui reste à codifier, avec l’Inde placide, à propos du Cachemire. L’autre consiste, pour l’Amérique, à voir à quel point ses tentatives de pacification et sa prédilection pour la négociation est incompatible avec les stratégies employés par les maîtres du jeu du Jihad : la négociation ne s’applique qu’à l’issue d’un conflit territorial avec un adversaire conventionnel, partageant des principes similaires, ou susceptible de s'entendre autour d'un plus petit dénominateur commun.
L’Iran des Mollahs est le premier prédicateur de la guerre contre l’Occident, pour l’expansion hégémonique de sa révolution, au-delà de toute frontière. Même s’il a été imité par les desesperados d’al Qaeda, leurs réseaux atomisés ne creusent leur lit qu’en tirant parti des rapports de forces tracés entre des puissances centralisés et organisées : par le déclin, puis la chute de l’Union soviétique, hier, par le défi à l’Amérique depuis les années 90 en Somalie ou au Soudan, puis le tournant tragique de 2001 jusqu’à ce jour. Al Qaeda n’est jamais que le mauvais génie sorti du flacon des services secrets pakistanais et saoudiens pour prendre de vitesse les funestes desseins des fils spirituels de Khomeiny, avant que le monstre enfanté ne leur échappe et ne se retourne contre eux.
A ce jour, on lui compte deux principales chouras ou cercles dirigeants : l’une encore présente dans les montagnes frontalières d’Afghanistan, l’autre hébergée, otage volontaire ou complice dévouée des jeux d’influence de l’Iran, dans l’Est du pays, de l’autre côté de la frontière, et que les Mollahs manipulent à merci, en fonction de leur propre agenda.

 

Le premier acte consiste à identifier et connaître son ennemi, ses manies, intrigues, finalités présentes et de long terme. Il est des services payés pour ce faire, mais qui, plutôt que de remettre des rapports objectifs, orientent les faits pour les présenter sous un meilleur jour politique et renâclent à pratiquer d’autres conclusions provisoires que sur le mode du déni. Pour maximiser ses chances, Obama devrait commencer d’admettre de l’entrevoir…

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 12:47
Merci à Victor Perez pour l'envoi de cette vidéo
http://www.victor-perez.blogspot.com/ 


elle fait suite à un article déjà paru en Juillet 

Confession d’un terroriste palestinien / Walid Shoebat




Une vidéo  

road90

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 12:13

POT POURRI POLITIQUE sans PERIODICITE ni PRIORITE

 

Albert Soued et www.nuitdorient.com  N° 8 - le 07/01/10

 

http://www.aschkel.info/ et http://lessakele.over-blog.fr/

 

Rappel des résolutions de la Ligue des Nations et du Congrès américain

 

- 51 pays membres, soit la totalité de la Ligue des Nations, ont déclaré à l'unanimité le 24 juillet 1922: "Nous reconnaissons le lien historique qui relie le peuple Juif à la Palestine, et la justification de reconstituer leur foyer national dans ce pays"

 

- Le 30 Juin 1922, une résolution conjointe des 2 chambres du Congrès des Etats-Unis avait donné son aval à l'unanimité "pour établir en Palestine un foyer national pour le peuple Juif", confirmant le droit irrévocable des Juifs de s'installer en Palestine, entre le Jourdain et la mer Méditerranée. Cette résolution est appelée Résolution "Lodge-Fish". Il était clairement entendu que rien ne devait être fait qui portait préjudice aux droits civils et religieux des Chrétiens et des communautés non juives et que les lieux saints et les édifices religieux seraient convenablement protégés. Le texte en anglais:

"Favoring the establishment in Palestine of a national home for the Jewish people.

"Resolved by the Senate and House of Representatives of the United States of America in Congress assembled. That the United States of America favors the establishment in Palestine of a national home for the Jewish people, it being clearly understood that nothing shall be done which should prejudice the civil and religious rights of Christian and all other non-Jewish communities in Palestine, and that the holy places and religious buildings and sites in Palestine shall be adequately protected."

Le 21 Septembre 1922, le Président Warren G. Harding signe la Résolution "Lodge-Fish" confirmant la Déclaration Balfour et l'établissement d'un foyer national juif en Palestine.

 

ONU

 

Située à la frontière Israélo-libanaise, l'agence Mena (Metulla News Agency) a pris des photos le 28/12/09  montrant la collusion cynique des forces Finul (Force Internationale des Nations Unies au Liban) avec le Hezbollah: une énorme effigie de HassanNasrallah, chef de la milice terroriste affiliée à l'Iran, le Hezbollah, trône sur le quartier général de la Finul, avec un drapeau des "Fous de D.", remplaçant celui de l'Onu. Une autre photo montre un placard sur une tourelle de l'Onu avec la photo des funérailles d'un Israélien et la mention "VOTRE EXTERMINATION EST CERTAINE "

Cette collusion rappelle celle d'une filiale de l'Onu, l'UNRWA qui prête ses ambulances pour le transport d'armes, d'explosifs et de terroristes à Gaza.

 

Sondages en Egypte et en Arabie

 

Le Middle East Forum (MEF) a chargé en novembre l'Institut de sondages PechterMiddle East Polls de poser 3 questions en arabe, en un face à face intime à 1.000 personnes représentatives en Egypte et à 1.000 Saoudiens des villes.

1. En supposant que le gouvernement iranien poursuive son programme d'enrichissement de l'uranium, soutenez-vous une attaque de ses installations nucléaires par Israël ?

En Egypte, 17% soutiennent une attaque israélienne, en Arabie 25%.

2. Même question, si l'attaque est réalisée par les Etats-Unis ?

En Egypte, 25% soutiennent une attaque américaine, en Arabie 35%

David Pollock a trouvé des résultats encore plus significatifs lors d'un sondage réalisé par son "Washington Institute for Near East Policy".

3. Acceptez-vous un état juif en Palestine ?

En Egypte 27% répondent par l'affirmative, alors qu'en Arabie seulement 9%.

 

Iran & Nucléaire

 

- Les provocations du régime des mollahs et leurs velléités d'hégémonie régionale et d'extermination nucléaire n'étant pas défiées par l'Occident et les Etats-Unis notamment, les pays arabes limitrophes de l'Iran sont progressivement amenés à faire allégeance à l'Iran: le Liban du fait de la participation active du Hezbollah dans le gouvernement, l'Autorité palestinienne du fait de la collusion du Hamas avec les Gardiens de la Révolution Iraniens, le Soudan, le Qatar, Bahrein…

Suite à la visite au Caire de Ali Larijani, speaker du Parlement iranien, l'Egypte semble avoir trouvé un accommodement avec l'Iran qu'elle s'est empressée de partager avec l'Arabie. La coexistence avec l'Iran semble devenir le meilleur pari pour les pays arabes. Quant au rapprochement de la Turquie avec la Syrie, il renforce l'axe de résistance à l'influence au Moyen Orient des "2 Satans, le grand et le petit", au profit de l'Iran.

 

- Inquiète des capacités sous-marines de l'Iran, la Marine Américaine vient de révéler que ce pays a reçu de la Corée du Nord toute la technologie de fabrication de sous-marins, ainsi que des sous-marins de poche. L'ONI ou Office of Naval Intelligence (le Renseignement maritime américain) a déjà diffusé un rapport sur la marine conventionnelle iranienne où il révèle que le Corps des Gardiens de la Révolution Islamique ont des programmes pour parvenir à fabriquer des sous-marins indétectables et que la marine est un facteur majeur dans leur ordre de bataille. L'Iran est le seul pays du Golfe persique qui possède des sous-marins.

 

- Pour la 1ère fois le quotidien libéral le plus lu aux Etats-Unis, le New York Times, écrit le 24/12/09 : "Les négociations pour empêcher la prolifération nucléaire est toujours préférable à une action militaire. Mais devant l'échec patent de la diplomatie, l'usage de la force est préférable à l'apaisement. Nous avons atteint le point où les attaques aériennes constituent l'option la plus plausible, parmi toutes celles utilisées à ce jour pour empêcher l'Iran d'acquérir un arsenal nucléaire. Retarder l'action militaire ne fait que permettre à l'Iran d'élargir, de renforcer et de disperser ses capacités nucléaires. Plus tôt la décision d'agir des Etats-Unis sera prise, le mieux c'est"

 

Palestine

Economie

 

En 2009, la croissance de l’économie palestinienne en Cisjordanie est comparable à la celle de la Chine. Le 1er ministre Salam Fayad a qualifié la croissance de "très bonne" et fait remarquer qu’en 2009, elle s’élevait à 8% "si ce n’est plus". Tony Blair, émissaire spécial du Quartet pour le Proche-Orient a déclaré qu’une croissance à deux chiffres était atteignable en 2009.

Israël continue de collecter et de transférer les revenus des taxes vers l’Autorité Palestinienne sur une base régulière d'environ 300 millions sh/mois. Par ailleurs, chaque mois Israël transfère 50 millions de shekels à la bande de Gaza pour les salaires des employés de l’Autorité Palestinienne et jusqu’à 13,5 millions pour les salaires des travailleurs de l’UNRWA dont la plupart sont palestiniens. Malgré les progrès économiques mentionnés ci-dessus, le budget de l’Autorité Palestinienne est en déficit de 200 millions de dollars en raison d’une pénurie de donations en 2009, même après avoir reçu une aide de 200 millions de dollars de l’Arabie saoudite.

Les investissements étrangers en Cisjordanie ont été multipliés par 6 en une année.

 

Hamas

 

Selon une enquête de l'organisation "Palestinian Women's Information and Media Center" basée à Gaza, 77,1 % des femmes sont l'objet de sévices. Ce pourcentage aurait augmenté depuis l'arrivée du Hamas, en juin 2007.

L'organisation fait part de plusieurs types de maltraitances: 67 % souffrent de violences verbales, 71 % de violences psychiques, 52 % de violences physiques et 14 % de violences sexuelles.

Selon le rapport, 2/3 des 350 femmes interrogées constituent la seule ressource financière du foyer et à peu près les 2/3 dépendent des aides des organisations internationales. Or le chômage croissant des femmes provoque des conflits : 31% des épouses ont reçu des menaces de divorce pour cette raison.

 

Israël

Réunion imprévue

 

Le ministre des Affaires Etrangères Avigdor Liberman a réuni pour la 1ère fois la semaine dernière tous les ambassadeurs et consuls généraux du pays dans une conférence à Jérusalem, pour les consulter avec une mise au courant mutuelle sur les sujets sensibles, pour discuter des futurs plans d'action face aux défis qui attendent le pays sur le plan international, notamment la menace iranienne, et pour faciliter le dialogue entre les dirigeants du pays. Il a conclu la réunion en leur recommandant "La notion de fierté nationale a une valeur au Proche-Orient! Je vous demande de ne plus rien laisser passer et de ne pas tendre la joue gauche lorsqu'Israël est insulté! Je ne vous demande pas de provoquer ni de faire des esclandres, il faut tâcher d'être en bons termes avec les pays qui nous accueillent, mais il y en a plus qu'assez de s'aplatir et ne pas réagir comme cela a été si souvent le cas!"

 

Mont du Temple

 

Grand Recteur de l’Université d’Al Qods depuis 1995, docteur ès Sciences Politiques de l’Université de Harvard, philosophe diplômé d’Oxford, politicien de l’OLP jusqu’en 2002, en charge du "Dossier Jérusalem", Sari Nusseibeh connaît le sujet sur le bout des doigts. Descendant de l’une des plus anciennes familles arabes de Jérusalem, Sari Nusseibeh a reconnu le droit du peuple juif sur le Mont du Temple et sur la Terre d’Israël dans sa globalité. Il vient de publier ses pensées dans une encyclopédie consacrée à Jérusalem: "D. a sanctifié la Terre de Canaan et il l’a destinée aux Enfants d’Israël. Le Temple légendaire de Jérusalem est probablement l’endroit ou résidait la Présence divine, la Chékhina et c’est là que les grands prêtres ont servis D.". Il ajoute un peu plus loin être "consterné par tous ces combats et ces effusions de sang pour la conquête de l’endroit Saint".

Espagne

 

Pilar Rahola est une journaliste espagnole engagée à gauche sur le plan politique. Voilàles conclusions d'un article publié récemment:

"Je ne suis pas Juive. Je me situe à gauche sur le plan idéologique et je suis journaliste. Pourquoi ne suis-je pas aussi anti-israélienne que mes collègues? Parce que non Juive, j'ai la responsabilité historique de me battre contre la haine gratuite des Juifs et maintenant contre celle de leur patrie historique, Israël.

La lutte contre l'antisémitisme n'est pas seulement le devoir des Juifs, c'est notre devoir.

Comme journaliste, c'est mon devoir de rechercher la vérité au-delà des poncifs, des manipulations, des mensonges et des préjugés. La vérité sur Israël n'est pas dite, elle est tue. Je suis une femme de gauche qui aime le progrès. Je défends la liberté, la culture, l'éducation civique des enfants, la coexistence et les lois des Tables de l'Alliance, devenues des principes universels. Le fondamentalisme islamique a systématiquement détruit ces principes.

Comme non-juive et journaliste de gauche, j'ai un devoir moral triple vis-à-vis d'Israël, parce que si ce pays est détruit, la liberté, la culture et la modernité seront détruites aussitôt. La lutte d'Israël, même si le monde ne veut pas l'admettre, c'est la lutte du monde entier pour sa survie".

 

Canada

 

Selon "One Free World" organisation des droits de l'homme défendant la persécution des Chrétiens dans le monde et créée par Rév Majd el Shafei, un Egyptien converti au christianisme, toutes les 3 minutes un Chrétien est torturé en Islam et entre 200/300 millions de Chrétiens sont persécutés dans le monde dont 80% en Islam. Selon le très sérieux www.WorldChristianDataBase.com entre 160/170 000 Chrétiens sont massacrés chaque année, essentiellement en pays musulman.

 

Etats-Unis - Le saviez-vous ?

 

- L'administration Obama a récemment libéré Laith Qazali, terroriste responsable de la mort de 5 américains à Kerbala (Irak), en échange des corps de 2 otages anglais. Puis elle a libéré 5 Gardiens de la Révolution d'Iran, de la force d'élite al Qouds, les 5 d'Irbil qui étaient à la tête d'opérations qui ont coûté la vie à des centaines de soldats américains. Et Qais Qazali, qui était à la tête d'un réseau terroriste, a été libéré contre un otage britannique et les corps de 3 gardes sous contrat.

 

- Parmi les 8 agents de la CIA morts dans un piège en Afghanistan, il y avait un agent jordanien Sharif Ali Ibn Zeid, signe que la Jordanie coopère étroitement avec le Renseignement américain pour débusquer les risques d'attentats. Mais là, ces agents n'ont pu débusquer à temps leur propre élimination, le kamikaze, Al  Balawi, un médecin lui-même agent double Jordanien, retourné par al Qaeda les ayant pris de vitesse. Pourtant il avait annoncé son "martyr" sur le net…

Mais Rita Katz, une femme courageuse de Bagdad, avait déjà annoncé depuis une dizaine d'années l'incompétence des agences de sécurité américaine et leur inadaptation au terrain islamique (lire L'infiltrée : Une femme au coeur des réseaux terroristes islamistes)

 

- Du coup ce type de calicot semble se développer sur l'arrière des véhicules américains

 

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 17:53



Nous vivons dans un monde qui a perdu ses repères et dans lequel des pays comme Israël et les États-Unis notamment, ne sont plus dirigés avec force et audace. Il est temps que les leaders politiques occidentaux lisent ou relisent Machiavel sur l' art et la manière de gouverner.

Par:Sroussi Frédéric

 <<<<  Ecouter 



  

 
http://www.jerusalemplus.tv/ 


 

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 06:10
2010: Année de menaces et de compromis 
29/12/2009 


Freddy Eytan  |  
JcpaLogo

L'année 2009 a débuté dans l'espoir d'un avenir meilleur pour Israël et le monde, et voilà qu'elle s'achève dans la morosité et dans l'angoisse du pire. L'élection de Barak Obama a profondément déçu et a prouvé que le lauréat du Nobel ne pourra combattre les fléaux et les conflits sans employer un langage clair et la main forte. Les Américains sont toujours plongés dans les bourbiers en Irak et en Afghanistan et leur diplomatie a échoué face à la menace iranienne ou à l'égard du règlement du conflit avec les Palestiniens. L'entente entre les puissances n'est pas non plus harmonieuse et cohérente face aux grands enjeux de la planète:       

 Le terrorisme international, le projet nucléaire iranien, les crises économiques et financières ou les catastrophes écologiques. Obama, Sarkozy et Merkel doivent accorder leur violon et admettre que la planète est déchirée et divisée par une guerre de religion, par un combat entre modérés et extrémistes et par une lutte inlassable et sans merci contre le culte de la mort. La donne géopolitique a également changé. La Chine et le Brésil sont désormais des puissances qui peuvent dicter l'ordre du jour mondial. Longtemps et injustement, la Chine a été écartée des décisions cruciales. L'Europe et l'Amérique devraient trouver une entente à long terme. La concertation est valable pour résoudre le conflit avec l'Iran et régler le problème avec les Palestiniens. 

L'année 2010 sera marquée en Israël par des grands défis à relever. Le gouvernement actuel n'est certes pas idéal tant que la réforme du système électoral ne sera pas appliquée mais néanmoins il devrait reprendre le processus de paix avec les Palestiniens et les Syriens.

En dépit des nombreux obstacles existants, ce gouvernement est assez fort et bien stable pour pouvoir faire face aux menaces intérieures et extérieures, pour se doter de frontières défendables et assurer au peuple israélien des garanties sécuritaires et un avenir meilleur. Les chancelleries et l'opinion internationale favoriseront toute initiative dans ce sens et sortiront l'Etat juif de son isolement diplomatique. Le pragmatisme, la sagesse et la bonne volonté devraient prévaloir sur toutes les divergences politiques et les querelles intestines.


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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 22:41
article de la semaine


              Adapté par Aschkel
Mis à jour: 04/janvier/2010 08:41
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Professeur en Sciences Politiques 
A Tel-Aviv


La question des réfugiés

 

Comme nous l'avons vu, le véritable obstacle à la conclusion d'un accord de paix entre Israël et les Palestiniens est la question du soi-disant "droit au retour."  Entre le sommet de Camp David en juillet 2000 et la proposition d'Éhud Olmert en novembre 2008, Israël a cédé sur la question de Jérusalem et sur la question des frontières, mais pas sur la question des réfugiés palestiniens.

 

L'exigence palestinienne sur la question des réfugiés se traduirait par l'entrée en Israël d'environ 10 millions d'Arabes (un chiffre, entre parenthèses, qui semble être indexé au taux d'inflation puisqu'il augmente d'année en année).  Cela signifierait que les Juifs ne constitueraient plus que 40% de la population de leur propre pays et donc qu'Israël cesserait d'être l'Etat nation du peuple juif.  Comme l'avait clairement expliqué le Ministre égyptien des Affaires étrangères Muhammad Salah al-Din dans une interview avec le quotidien Al Misrile 11 octobre 1949: "Il est évident que les Arabes exigent le retour des réfugiés en Palestine pour liquider Israël."  Ou comme le déclara le Président égyptien Gamal Abdel Nasser au journal Zuercher Woche le 1er septembre 1961: "Si les Arabes reviennent en Israël, Israël cessera d'exister."

 

Même un journal comme The Economist, qui ne mâche pourtant pas ses mots sur Israël, a écrit récemment à ce sujet qu'accepter l'exigence palestinienne sur le "droit au retour" consisterait à réparer une injustice en en créant une autre.

 

Les Palestiniens savent que les Etats-Unis et l'Europe ne les soutiennent pas sur la question du "droit au retour."  Il y bien sûr des franges relativement marginales des opinions publiques américaine et européenne qui les soutiennent sur cette question, mais il ne s'agit pas d'un soutien au niveau des dirigeants.

 

D'où la tentative palestinienne de présenter le retour des réfugiés palestiniens comme un droit de l'homme reconnu par le droit international.  L'idée et de présenter le refus israélien sur la question des réfugiés palestiniens comme une violation des droits de l'homme et une violation du droit international.  Cette idée fait son chemin, lentement mais sûrement.

 

Les Palestiniens affirment que d'après les résolutions de l'ONU, et en particulier la Résolution 194 de l'Assemblée générale (adoptée en décembre 1948), Israël a l'obligation de réintégrer les réfugiés palestiniens de 1948, ainsi que leurs descendants.  C'est faux.  Les résolutions de l'Assemblée générale ne constituent que des recommandations et n'ont pas force exécutoire en droit international. Donc Israël n'est en aucun cas tenu d'exécuter une résolution qui n'est pas exécutoire.  Mais au-delà du fait que la Résolution 194 est une recommandation non exécutoire, elle ne recommande pas à Israël de réintégrer les réfugiés arabes de 1948, ainsi que leurs descendants.

 

Voilà ce que dit la Résolution 194 de l'Assemblée générale des Nations Unies: "Les réfugiés qui souhaitent retourner dans leurs maisons et vivre en paix avec leurs voisins doivent être autorisés à le faire (…) Ceux qui décident de ne pas revenir seront indemnisés pour la perte de leurs biens."

 

La résolution ne parle pas de réfugiés palestiniens, mais de réfugiés. Et pour cause: le conflit israélo-arabe de 1948 a créé un double problème de réfugiés, à savoir 900,000 réfugiés juifs expulsés des pays arabes et des territoires de l'ancien mandat britannique sur la Palestine conquis par les armées arabes, et 600,000 réfugiés arabes palestiniens ayant fuit leurs maisons sous l'injonction des armées arabes pendant le conflit de 1948.  Les pays arabes exigent d'indemniser les réfugiés palestiniens, mais ils refusent d'indemniser les réfugiés juifs.

 

Par ailleurs, comment peut-on imaginer que les descendants des réfugiés palestiniens de 1948 souhaiteraient, comme le dit la résolution 194, "vivre en paix avec leurs voisins?"  Comme le disaient clairement Salah al-Din et Nasser dans les interviews que je viens de citer, le but du retour des réfugiés est de mettre fin à l'existence d'Israël par la démographie et pas de vivre en bon voisinage.  Cela fait trois générations que les réfugiés palestiniens et leurs descendants vivent dans des camps au Liban et ailleurs et qu'ils sont éduqués dans la haine d'Israël.  À l'évidence, ils n'ont aucune intention de vivre en paix avec leurs voisins, et ne se conforment donc pas à l'exigence explicite de la Résolution 194.

Le droit international ne reconnaît pas de droit au retour collectif, mais uniquement un droit individuel.  Comme l'explique le juriste suédois Stig Jägerskiöld, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 et la Convention internationale sur les Droits civils et politiques de 1966 ne s'appliquent "qu’à des individus faisant valoir leurs droits individuels. Il n’y a jamais eu ici aucune intention de répondre aux demandes des masses humaines qui ont été déplacées par suite d’une guerre ou d’un transfert politique de territoire ou de population, tels que la transplantation de populations ethniquement allemandes d’Europe de l’Est pendant et après la Seconde Guerre mondiale, la fuite des Palestiniens de ce qui allait devenir Israël, où l’exode des Juifs des pays arabes."

Donc le droit international ne reconnaît pas un droit collectif des réfugiés palestiniens de 1948 de revenir en Israël.  Mais si un tel droit existait, cela ne devrait pas poser problème.  Des 600,000 réfugiés palestiniens de 1948, probablement 200,000 sont encore en vie aujourd'hui, et la plupart sont âgés.  Pour en finir avec le conflit, Israël serait prête à les réintégrer.  Mais d'après les "calculs" des Palestiniens, ils sont aujourd'hui plusieurs millions –entre 4 et 10 selon les versions.  Comment sommes-nous passés de 600,000 à 10 millions?

Tout simplement à cause d'une définition aberrante qui ne s'applique qu'aux réfugiés palestiniens.  Il y a aujourd'hui dans le monde deux types de réfugiés: les réfugiés, et les réfugiés palestiniens.  Tous les réfugiés du monde, sauf les réfugiés palestiniens, sont sous la responsabilité du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés.  Il n'y que pour les réfugiés palestiniens qu'une agence spéciale des Nations Unies, l'UNWRA, a été créée en 1949.  Inutile de dire qu'aucune agence spéciale de l'ONU n'a été créée pour les réfugiés juifs expulsés des pays arabes et musulmans.  Mais cette discrimination n'est pas uniquement institutionnelle.  Elle a trait avant tout à la définition même du statut de réfugié par le Haut Commissariat et par l'UNWRA.

Pour le Haut Commissariat, un réfugié est une personne expulsée de son pays.  Point.  Mais pour l'UNWRA, cette définition se transmet de génération en génération à tous les descendants des réfugiés palestiniens de 1948 ad vitam æternam.  C'est pourquoi le nombre de réfugiés dans le monde ne cesse de diminuer, tandis que le nombre de réfugiés palestiniens ne cesse d'augmenter.  Les chiffres parlent d'eux-mêmes.  De 60 millions en 1948, le nombre de réfugiés dans le monde est passé à 17 millions aujourd'hui.  Mais dans le cas des réfugiés palestiniens, le nombre est passé de 600,000 en 1948 à 10 millions aujourd'hui.

Mais l'absurdité des définitions de l'UNWRA de s'arrête pas là.  D'après l'UNWRA il suffit, pour être considéré comme réfugié palestinien, d'avoir résidé pendant au moins deux ans dans le Mandat britannique en Palestine avant la guerre de 1948.  Autrement dit, un ouvrier égyptien venu trouver du travail à Jaffa en 1946, et qui serait reparti en Égypte en 1948 pour fuir les hostilités, est aujourd'hui considéré par l'UNWRA comme un réfugié palestinien.  Et s'il n'est plus en vie, ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants (bref, tous ses descendants ad vitam æternam) sont considérés comme des réfugiés palestiniens.  Et il ne s'agit pas là de chiffres anecdotiques, puisqu'il y a eu une forte immigration arabe vers la Palestine ottomane puis britannique dès le début du 20e siècle, en particulier à cause des opportunités offertes par l'économie créée par le Yishuv (la communauté juive de Palestine).  Comme l'avait écrit le Président Roosevelt à son Secrétaire d'État dans une note datée du 19 mai 1939: "Depuis 1921, l'immigration arabe en Palestine a été bien plus élevée que l'immigration juive."

Imaginez si le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés appliquait les définitions de l'UNWRA aux 25 millions de réfugiés nés du partage du sous-Continent indien en 1947, aux 15 millions de réfugiés allemands expulsés d'Europe de l'Est en 1945, ou au million et demi de Grecs expulsés de Turquie en 1922.  D'après cette même logique, un pays comme la Pologne devrait accueillir les dizaines de millions de descendants des réfugiés allemands de 1945.  Et il faudrait également que les centaines de millions de descendants des réfugiés hindous et musulmans de 1947 retraversent en sens inverse les frontières de l'Inde et du Pakistan.

Et la liste des aberrations ne s'arrête pas là.  Pour les Palestiniens, pour l'UNWRA, le petit-fils d'un ouvrier égyptien ayant quitté Jaffa en 1948 après y avoir vécu pendant deux ans a le droit de s'installer aujourd'hui à Jaffa.  En revanche, le petit-fils d'un Juif de Hébron qui a été assassiné lors du pogrom organisé par Hadj Amin al-Husseini en 1929, et dont la famille vivait à Hébron depuis plusieurs dizaines de générations, lui, n'a pas le droit de revenir à Hébron.

Autrement dit, l'État juif devrait intégrer des millions de réfugiés arabes fictifs, mais l'État palestinien, lui, ne tolérera pas un seul juif en son sein et expulsera tous les Juifs qui vivent actuellement au-delà de la ligne verte.  Ce qui me mène à mon quatrième point.

 

La question des minorités et des frontières

Le conflit israélo-palestinien n'est pas unique en son genre.  Il s'agit d'un conflit entre deux nationalismes qui se disputent un même pays et qui ne veulent pas vivrent ensemble dans le cadre d'un État binational.  Bien que différent à de nombreux égards, ce conflit est semblable à celui qui oppose jusqu'à aujourd'hui les Hindous et les Musulmans dans le sous-Continent indien.  La Grande-Bretagne, qui était la puissance coloniale aussi bien en Inde qu'en Palestine, porte une lourde part de responsabilité dans l'aggravation des tensions entre Hindous et Musulmans, et entre Juifs et Arabes.  Fidèle à sa stratégie de "diviser pour mieux régner" ("Divide and Rule"), la Grande-Bretagne proposa l'idée de partage entre deux pays, tant en Inde qu'en Palestine.

En 1937, la Commission Peel proposa la division de la Palestine entre un État arabe et un État juif.  Elle proposa également des échanges de populations pour que Juifs et Arabes soient respectivement réintégrés dans leurs futurs États.  La Commission prit d'ailleurs pour exemple l'échange de populations entre la Grèce et la Turquie en 1922.

Le principe de la partition, cependant, n'implique pas l'absence de minorités.  Il y a une minorité musulmane en Inde et une minorité hindoue au Pakistan.  Mais lorsqu'il s'agit du conflit israélo-palestinien, la solution de la partition (ou ce que l'on appelle aujourd'hui "deux États pour deux nations"), exclut a priori l'idée qu'il puisse y avoir une minorité dans chaque État.  Ou plus exactement, il doit y avoir une minorité arabe dans l'État juif (elle est aujourd'hui de 20%), mais pas de minorité juive dans l'État arabe.

Et si un Juif de Hébron, dont la famille y vit depuis des dizaines de générations (avant même l'invasion de la Palestine par les Arabes au 8e siècle), préférerait y rester en tant que citoyen de l'État palestinien?  Pour lui, vivre à Hébron est plus important que de réaliser ses aspirations nationales dans le cadre d'un Etat nation juif.  Pourquoi le choix (qui n'est pas un choix facile) entre vivre en tant que minorité dans la ville de ses grands-parents et vivre comme majorité dans une autre ville doit-il exister uniquement pour les Arabes palestiniens mais pas pour les Juifs israéliens?

En théorie, il n'y aucune raison pour qu'il y ait une minorité arabe en Israël et pas de minorité juive en Palestine.  Mais en pratique, nous savons pourquoi cela n'est pas réaliste.  Tandis qu'Israël est à la fois un État nation et un État de tous ses citoyens (c'est-à-dire un Etat nation où la minorité arabe jouit des même droits civiques que ceux de la majorité juive), l'État palestinien, lui, sera uniquement un Etat nation (ou même un État islamique au vue de la montée du Hamas) qui ne tolérera pas le moindre juif.

Il suffit de se souvenir du sort des Israéliens qui furent lynchés à Ramallah le 12 octobre 2000 sous les acclamations d'une foule en délire.  Après quinze ans d'une propagande antisémite haineuse dans les médias, les écoles et les mosquées de l'Autorité palestinienne, on voit difficilement comment une minorité juive pourrait être tolérée et vivre en sécurité dans l'État palestinien.

Donc le partage territorial prévu entre Israël et les Palestiniens, contrairement au partage du sous-Continent indien entre l'Inde et le Pakistan, est unique en son genre puisqu'il n'envisage l'existence de minorités que dans l'un des deux pays issus dudit partage.

Au moment du retrait unilatéral israélien de la Bande de Gaza en 2005, certains habitants juifs de la Bande de Gaza avaient publiquement exprimé leur préférence de rester dans leurs villages après le retrait israélien et de devenir des citoyens palestiniens.  Il leur était plus important de rester dans leurs maisons en tant que minorité que de vivre ailleurs en tant que majorité dans leur propre Etat nation.  La réponse du Gouvernement israélien était que leur sûreté et leur vie même en tant que minorité juive sous souveraineté arabe serait menacée.  Malheureusement, c'est vrai.  Mais je pose la question: Pourquoi l'Europe, pourquoi le monde, tolèrent cette intolérance palestinienne à l'égard des Juifs qui expriment leur désir de vivre en tant que minorité dans le futur État palestinien?

Et ce partage, comment doit-il se faire?  Sur la base de quelles frontières?  À cette question, la plupart des gens répondent: "Sur la base des frontières de 1967, bien entendu."  Encore une réponse qui prouve à quel point il faut remettre les pendules à l'heure.

D'abord, je me pose une question.  S'il suffit de revenir à ce que l'on appelle à tort "les frontières de 1967" pour arriver à la paix avec les Palestiniens, comment se fait-il qu'il n'y avait pas la paix avant 1967? Les Palestiniens ont fini par convaincre le monde que l'occupation est la cause du conflit.  Mais, en réalité, l'occupation est la conséquencedu conflit.  C'est précisément parce qu'on était en état de guerre avant 1967 et que les pays arabes déclenchèrent la guerre de juin 1967 qu'Israël s'est retrouvée en situation d'occupant.

Par ailleurs, l'expérience des quinze dernières années prouve que l'équation entre conflit et occupation est fausse.  D'abord l'occupation israélienne en Cijordanie et à Gaza a pris fin en 1995 avec le retrait israélien de tous les villes et villages palestiniens et avec l'établissement d'un gouvernement autonome palestinien.  Est-ce que cela a mis fin au conflit?  Au contraire: c'est précisément après le retrait israélien que les vagues de terrorisme palestinien ont commencé a frapper les civils israéliens dans des proportions sans précédent.  Même chose dans la Bande de Gaza: en 2005, Israël a déraciné des centaines de familles juives et rasé tous les villages juifs.  Israël voulait prouver qu'elle était prête à faire des concessions douloureuses pour la paix et à démanteler ce que les Palestiniens appellent "les colonies."  Et qu'avons-nous eu en retour?  Des milliers de roquettes tirées quotidiennement sur nos maisons, nos écoles, et nos usines.

Encore une fois, s'il suffisait de se retirer aux lignes de 67 et de démanteler toutes les habitations juives de Judée-Samarie pour arriver à la paix, comment se fait-il qu'il n'y avait pas la paix avant 1967? Tout simplement parce que cette théorie simpliste est fausse.

Alors, vous me direz: avec l'Égypte, on est revenus à la frontière de 67, et on a eu la paix.  C'est vrai.  Ou, plus exactement, c'est partiellement vrai, puisque la paix entre Israël et l'Égypte est purement formelle.  C'est une paix froide, sans échanges commerciaux et culturels.  Depuis trente ans qu'Israël et l'Égypte ont signé un accord de paix, aucun chef d'État égyptien ne s'est rendu en Israël (à l'exception de la visite éclair de Moubarak pour les funérailles de Rabin).

Avec les Palestiniens, les choses sont plus compliquées, car il y a un contentieux sur la question des réfugiés et sur la question de Jérusalem.  Mais il y a également un contentieux sur la question des frontières.

Avec l'Égypte, la question des frontières ne posait pas problème, puisqu'il y avait une frontière internationale reconnue entre l'Égypte et Israël avant la guerre de juin 1967.  Mais entre Israël et les Palestiniens, le concept même de "frontières de 67" est inexact.

Il n'y a jamais eu de frontière internationale reconnue entre Israël et les Palestiniens et il n'y a jamais eu d'État palestinien indépendant conquis et occupé par un pays tiers.

En 1947, la commission spéciale des Nations Unies créée pour trouver une solution au conflit en Palestine britannique, l'UNSCOP, recommanda le partage du Mandat britannique entre un État arabe et un État juif.  Le 29 novembre 1947, l'Assemblée Générale des Nations Unies approuva cette recommandation par un vote majoritaire.  Mais, comme nous l'avons vu tout à l'heure, les votes de l'Assemblée Générale ne sont que des recommandations et n'ont pas force exécutoire en droit international.  Donc, contrairement à une idée reçue, l'ONU n'a en rien créé Israël.  L'ONU n'a d'ailleurs pas le pouvoir de "créer" des États.

Les frontières proposées par le plan de partage de l'UNSCOP auraient pu théoriquement devenir des frontières internationales reconnues si le plan avait été accepté et mis en place par les parties.  Mais ces frontières potentielles devinrent nulles et non avenues dès l'instant où les pays arabes et les Palestiniens rejetèrent le plan de partage et engagèrent une guerre d'extermination contre la population juive de la Palestine britannique.  À l'issue du conflit, le nouvel État d'Israël réussit à repousser l'agression arabe.  Conscientes de leur défaite, les armées arabes (à l'exception de l'armée irakienne) signèrent des accords d'armistice avec Israël à Rhodes en 1949.

Les Accords de Rhodes n'établirent pas des frontières, mais des lignes d'armistice.  Non seulement des lignes d'armistice, mais des lignes d'armistice qui furent clairement et explicitement définies comme "temporaires" dans les accords, parce que les pays arabes l'exigèrent. Ils ne voulaient pas, en effet, que ces lignes d'armistices puissent être considérées comme permanentes ou, pire, comme des frontières, ce qui pour eux aurait constitué une reconnaissance de facto d'Israël. Aujourd'hui, les Palestiniens et les pays arabes parlent de "frontières de 1967" alors qu'à l'époque ils ne voulaient surtout pas entendre parler du mot "frontière."  Ils ont complètement retourné leur position à ce sujet.

Après la signature des Accords de Rhodes en 1949, les Palestiniens et les pays arabes auraient pu établir un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza.  Pendant les dix-huit années qui s'écoulèrent entre les Accords de Rhodes et la Guerre des Six Jours, les Palestiniens et les pays arabes s'abstinrent de créer un État palestinien.  Au lieu de cela, l'Égypte et la Jordanie s'emparèrent des territoires destinés aux Palestiniens d'après le plan de partage de l'ONU (ou plutôt ce qu'il en restait après les Accords de Rhodes).

Lorsque l'Égypte et la Jordanie envahirent respectivement la Bande de Gaza et la Rive occidentale du Jourdain, elles le firent dans une guerre d'agression, mais elles n'envahirent pas un territoire souverain.  Parce que les territoires en question n'étaient pas un État souverain et ne faisaient pas partie d'un État, il y avait là un vide juridique, et donc il ne s'agissait pas d'une occupation au sens légal du terme.  Mais la Jordanie alla plus loin, puisqu'elle annexa la rive occidentale du Jourdain, qu'elle renomma "Cisjordanie."  La communauté internationale ne reconnut pat cette annexion (à l'exception de la Grande-Bretagne et du Pakistan).

Donc quand Israël s'empara de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza pendant la Guerre des Six Jours, elle ne traversa pas une frontière mais une ligne d'armistice temporaire.  Et elle ne conquit pas des territoires souverains avec un statut juridique reconnu par la communauté internationale.  Par ailleurs, tandis que l'Égypte et la Jordanie conquirent la Bande de Gaza et la rive occidentale du Jourdain dans une guerre d'agression, Israël s'empara de ces territoires dans une guerre de légitime défense –ce qui a des implications en termes de légitimité et de légalité.

La présence israélienne en Judée-Samarie est plus légale et plus légitime que la présence jordanienne à l'époque, précisément parce que la présence israélienne est le résultat d'une guerre d'autodéfense, alors que la présence jordanienne était le résultat d'une guerre d'agression.  Par ailleurs, le droit des Juifs de vivre en Judée-Samarie a été reconnu par le Mandat de la SDN en 1922, un document de droit international qui n'a jamais été abrogé.

Tout cela pour dire qu'il n'y pas de justification légale à un retrait israélien aux lignes d'armistice de 1949.  En s'emparant de la Cisjordanie en juin 1967, Israël n'a pas envahi un pays souverain avec une frontière internationalement reconnue.  Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle la résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations Unies n'exige pas d'Israël un retrait aux lignes d'armistice de 1949.

La Résolution 242 a été adoptée en novembre 1967, alors que la guerre était finie depuis le mois de juin, c'est-à-dire cinq mois plus tôt.  Pourquoi?  Parce que les négociations furent ardues entre les membres du Conseil de Sécurité qui voulaient un retrait israélien total et inconditionnel (comme l'Union soviétique et la France), et ceux qui voulaient que le retrait israélien soit conditionné par un accord de paix et que son étendue soit sujette à négociation (comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne).

La Grande-Bretagne, qui présidait le Conseil de Sécurité à l'époque, finit par faire accepter sa version de la résolution qui lit le retrait israélien à un accord de paix avec les belligérants, et qui n'exige pas un retrait israélien total mais un retrait de territoires ("withdrawal from territories").  La formule demandée par la Russie et la France était "from all the territories" puis "from the territories" mais c'est finalement la formule "from territories" qui a été retenue.  Ces négociations figurent dans les travaux préparatoires du Conseil de Sécurité.  Tant Lord Caradon, qui était à l'époque le représentant de la Grande-Bretagne aux Nations Unies, que Georges Brown, qui était le Ministre britannique des affaires étrangères, ont témoigné de ces négociations et ont confirmé que c'est la version anglaise qui fait autorité.

Le fait que la France ait traduit "from territories" par "des territoires"au lieu de traduire par "de territoires" parce qu'elle n'avait pas eu gain de cause n'a aucune implication juridique.

Donc le droit international n'exige pas d'Israël de se retirer aux lignes d'armistice de 1949 dans le cadre des négociations avec les Palestiniens, et certainement pas de les "compenser" avec des territoires israéliens souverains en contrepartie des territoires qui seraient annexés par Israël au-delà des lignes de 1949.

Cela inclut la question épineuse de Jérusalem, ce qui me mène à mon cinquième et dernier point.

 

La question de Jérusalem

À la question "comment dit-on Jérusalem en Arabe" les gens répondent généralement: al-Quds.  Ce qui n'est pas faux, mais il s'agit là d'un terme récent.  Car à l'origine, les Arabes appelaient Jérusalem Bayt al-Maqdis, ce qui est bien entendu la translittération arabe de l'HébreuBeit Hamikdash, qui signifie "Le Temple de Jérusalem."  Avant le conflit de l'époque moderne, les Arabes reconnaissaient, dans leur langage même, le passé juif de Jérusalem.

Et tel était le cas jusqu'à récemment.  Un guide touristique publié par le Conseil musulman suprême en 1924 dit la chose suivante à propos du Mont du Temple: "Ce site est l'un des plus vieux du monde.  C'est là que fut érigé le Temple de Salomon."  Plus récemment encore, l'historien palestinien Araf al-Araf (qui était un proche collaborateur de Hadj Amin al-Husseini, et qui ne peut donc pas être soupçonné de sympathies pro sionistes) écrivit dans son livre Tariah al-Quds (publié en 1951), que le Mont du Temple est "sur le Mont Moriah mentionné dans le Livre de la Genèse (…) Il fut acheté par David pour construire le Temple, mais c'est son fils Salomon qui le construisit en l'an 1,007 avant l'ère chrétienne."  Le même al-Araf écrit dans son livre Une histoire détaillée de Jérusalem (publié en 1961) que "Le Mur des Lamentations est la partie extérieure du mur du Temple érigé par Hérode.  Il est fréquemment visité par les Juifs, surtout le 9 du mois de Av.  Là, ils commémorent une histoire glorieuse et inoubliable."

Je rappelle ces faits parce que, aujourd'hui, les Palestiniens nient purement et simplement l'existence même du Temple de Jérusalem, ainsi que tout lien historique et religieux entre le peuple juif et la Ville sainte.

À la Conférence de Camp David en juillet 2000, le Président Clinton fut abasourdi d'entendre Arafat nier l'existence du Temple de Jérusalem. Il ne s'agissait pas là d'une simple provocation, mais de ce qui est devenu un mythe palestinien.  Ce négationnisme est repris par les Arabes israéliens eux-mêmes, qu'il s'agisse de Raed Salah (le chef de file du mouvement islamique d'Israël), des membres de la Knesset, ou anciens membres de la Knesset, Abdulmalik Dehamshe et Muhammad Barakeh, et du Président du Comité de Suivi Arabo-Israélien Shuki Khatid.  Tous ont affirmé récemment que le Temple de Jérusalem n'a jamais existé et que les Juifs n'ont par conséquent aucun droit historique et religieux sur le Mont du Temple.

Ce négationnisme historique remonte à l'époque de Hadj Amin al-Husseini, le Mufti de Jérusalem nommé par les Britanniques.  Jusqu'au dix-septième siècle, il n'y avait aucun consensus entre les savants musulmans concernant l'endroit précis où Mahomet attacha son cheval lors de son passage à Jérusalem.  Ce n'est qu'à partir du début du vingtième siècle que al-Husseini affirma que le site en question était le Mur des Lamentations.  Comme par hasard, c'est précisément à cette époque que les Juifs commencèrent à prier de façon régulière au Mur. Mais bien qu'il ait soudainement déclaré ce site sacré pour l'Islam, al-Husseini en fit un dépôt d'ordure et de déchets humains pour tenter d'empêcher les Juifs d'y prier.  Étrange façon de traiter un lieu saint.

Al-Husseini ne se contenta pas d'inventer des théories farfelues niant l'existence du Temple et décrétant que le Mur des Lamentations était un lieu saint islamique (bien qu'il le profana lui-même, comme nous l'avons vu).  Il propagea également des théories du complot sur la volonté des Juifs de s'emparer du Mont du Temple pour reconstruire le Temple de Jérusalem (remarquez d'ailleurs la contradiction: comment les Juifs pouvaient-ils reconstruire le Temple, si celui-ci n'avait jamais existé?).  En 1929, il affirma que les Juifs étaient sur le point d'envahir le Mont du Temple, ce qui incita les Musulmans à la violence et au massacre de Hébron de 1929.  Arafat ne fit que répéter ce scénario en septembre 2000 lorsqu'il affirma qu'Israël menaçait la Mosquée d'Al-Aqsa sur le Mont du Temple.  C'est ce qui déclencha l'"Intifada d'Al-Aqsa."

Arafat reprit également à son compte la "transformation" par al-Husseini du Mur des Lamentation en un site islamique.  À plusieurs reprises, Arafat a affirmé que le véritable nom du Mur des Lamentations est Al Buraq, c'est-à-dire le lieu où Mahomet a attaché son cheval, et que cela est écrit dans le Coran.  Bien entendu, cela est complètement faux.  Le Coran ne mentionne ni Jérusalem ni le Mur des Lamentations, et la théorie selon laquelle c'est là que Mahomet aurait attaché son cheval est une invention de al-Husseini.  En février 2001, le Mufti de Jérusalem publia un fatwa déclarant que le Mur des Lamentations fait partie de la Mosquée Al-Aqsa.  Ce qui est complètement aberrant.  Le Mur des Lamentations est le dernier vestige du Second Temple –un vestige qui existait 635 années avant la construction de la mosquée en l'an 705.

Ce négationnisme a des conséquences.  Nier l'histoire d'autrui, c'est n'avoir aucun respect pour sa foi, pour ses valeurs, pour ses lieux de mémoire.  Et ce n'est donc pas un hasard si les lieux saints du judaïsme ont été systématiquement profanés et détruits par les Palestiniens et par les Jordaniens.  La Jordanie a violé les Accords d'Armistice de 1949, qui régissaient entre autres le statut des lieux saints juifs de Jérusalem-Est.  D'abord, elle ne permit pas aux Juifs de venir prier au Mur des Lamentations.  Ensuite, elle fit détruire les 58 synagogues et écoles juives de la Vieille Ville de Jérusalem.  Enfin, elle profana le cimetière juif du Mont des Oliviers, utilisant les pierres tombales pour la construction de routes, de camps militaires, et de latrines.

L'Autorité palestinienne, quant à elle, a également violé les clauses des Accords d'Oslo régissant le respect des lieux saints juifs.  En septembre 2000, elle fit détruire le Tombeau de Joseph à Shekhem (Naplouse), ainsi que l'ancienne synagogue de Jéricho.  Elle en appela également à la "libération" du Tombeau de Rachel à Bethlehem, affirmant qu'il s'agissait en réalité d'une ancienne mosquée.  Et, depuis 1996, elle se livre à des actes de vandalisme archéologique sur le Mont du Temple pour effacer toute trace des deux Temples de Jérusalem.

En 1996 et en 1999, le Wakf (qui est contrôlé par l'Autorité palestinienne) a construit deux énormes mosquées sous le Mont du Temple: La Mosquée des Étables de Salomon en 1996, et la MosquéeAl Aksa Al-Qadim en 1999.  Dans les deux cas, le Wakf fit des travaux de forage énormes et jeta plusieurs milliers de tonnes de débris qui contenaient des vestiges archéologiques.  Des dizaines de vestiges archéologiques, dont des inscriptions hébraïques et des étoiles de David, furent retrouvés par des archéologues israéliens dans les poubelles municipales de Jérusalem, mais la plupart des vestiges jetés par le Wakf ont été perdus à jamais.

Donc d'un côté les Palestiniens nient l'existence du Temple, mais d'un autre côté ils font tout pour effacer les témoignages de son existence.

Nous savons quel est le sort des lieux saint juifs sous souveraineté musulmane.  Et nous savons quel est le sort des lieux saints musulmans sous souveraineté juive.  Dès juin 1967, Israël vota des lois garantissant la liberté de culte et la protection des lieux saints des trois religions monothéistes.  Israël est le seul pays de la région qui a prouvé son respect pour les lieux saints des autres religions.

Même lorsque les pays arabes tentèrent de prouver le contraire grâce à leur majorité automatique à l'ONU, ils furent contredits par les faits. Dans les années 70 et 80, il y avait ce rituel à l'UNESCO pour vérifier les soi-disant destructions archéologiques israéliennes à Jérusalem-Est.  À chaque fois, l'UNESCO nomma une commission sous la direction du Professeur Raimond Lemaire (un archéologue belge).  Et à chaque fois, le Professeur Lemaire rejeta les accusations des pays arabes, et prouva qu'Israël était extrêmement respectueuse des sites musulmans.

Ceux qui en appellent à la re-division de Jérusalem ne semblent pas être conscients du fait qu'une re-division entraînera la profanation et la destruction des lieux saints juifs et des lieux saints chrétiens, tandis que les lieux saints musulmans et chrétiens sous souveraineté israélienne sont respectés et préservés.

Il existe des dizaines de propositions et de solutions pour un partage de souveraineté sur le Mont du Temple.  Mais le problème n'a pas trait à la souveraineté; il a trait à la reconnaissance du passé juif.  En décembre 2000, le Ministre israélien des affaires étrangères, Shlomo Ben-Ami, tenta in extremis d'arriver à un accord avec les Palestiniens sur le Mont du Temple.  Il était prêt à remplacer la souveraineté israélienne sur le Mont du Temple par une souveraineté palestinienne exclusive, mais à condition que les Palestiniens reconnaissent le fait que ce site est cher aux Juifs, et à condition que le Wakf  y cesse son vandalisme archéologique.  Mais même cette proposition fut rejetée par les Palestiniens, qui n'étaient pas prêts à s'engager à laisser les Juifs prier au Mur des Lamentations dans le cadre d'un transfert de souveraineté.

Je me souviens jusqu'à aujourd'hui d'un débat que j'avais organisé à l'Université de Tel-Aviv en mars 2007 entre le député arabe israélien Ahmad Tibi et Shmuel Berkowitz, le plus grand expert israélien sur la question des lieux saints.  Lors du débat, Berkowitz finit par demander à Tibi: "Je ne comprends pas.  Pour moi, le Mont du Temple fait partie de mon patrimoine national, historique et religieux en tant que Juif.  Mais je reconnais qu'il fasse également partie de votre patrimoine national, historique et religieux en tant que Musulman. Pourquoi refusez-vous de reconnaître l'importance que ce site revêt pour moi, tout en exigeant que je reconnaisse l'importance qu'il revêt pour vous?"

Cette question demeura sans réponse.  Et tant qu'elle restera sans réponse, re-diviser Jérusalem ne résoudra pas le conflit.  Ce qui me mène à ma conclusion.

***

 

Il est possible de contrer la propagande arabe tout simplement en disant la vérité.  Et la vérité, contrairement à ce que l'on entend souvent dire, est que:

Israël ne fait pas obstacle à la paix et à la solution de deux États pour deux nations;

Reconnaître Israël comme État juif, cela signifie reconnaître le droit des Juifs à disposer d'eux-mêmes;

Le droit international ne reconnaît pas aux réfugiés palestiniens et à leurs descendants un droit au retour en Israël;

Le droit international n'exige pas d'Israël un retrait aux lignes d'armistice de 1949;

Aucun accord ne sera possible sur Jérusalem tant que les Palestiniens nieront l'histoire juive et tant qu'ils ne montreront aucun respect pour les lieux saints juifs.

Ce sont là des faits, quelles que soient les opinions politiques de chacun.  Mais encore faut-il que les Juifs d'Europe redressent les contre-vérités qui sont devenues monnaie courante.  Comme l'a dit Edmund Burke: "Il suffit, pour que la mal triomphe, que les gens de bien ne fassent rien."

 

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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 22:31

article de la semaine


Que peut encore faire la communauté juive pour aider à la réhabilitation de l'image d'Israël 1/2 
            Adapté par Aschkel
Mis à jour: 04/janvier/2010 08:41

Professeur de Sciences politiques à Tel-Aviv

 

Si un extra-terrestre atterrissait sur notre planète et qu'il allumait la télévision ou la radio, il arriverait rapidement à la conclusion que la Terre est une planète paisible et que tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si ce n'était pour les problèmes causés par un pays illégitime et responsable de tous les conflits du Proche-Orient, un pays coupable des pires violations des droits de l'homme, un pays de sadiques qui aiment la guerre et qui prennent plaisir à occuper militairement des peuples sans défense et à tuer leurs enfants.  Ce pays, c'est Israël.

 

Il n'y a bien sûr aucun rapport entre la réalité et la façon dont elle serait perçue, à travers les médias, par cet extra-terrestre.  Le problème est que ce fossé entre la réalité et la façon dont elle est perçue ne concerne pas seulement cet extra-terrestre imaginaire.  Elle concerne les centaines de millions de personnes bien réelles qui regardent la télévision, écoutent la radio, lisent le journal, et surfent sur Internet.  Et le problème est que la représentation imaginaire et mensongère de la réalité a un impact sur la façon dont les gens agissent sur cette réalité.  C'est parce que la propagande nazie réussit à convaincre les Allemands que les Juifs œuvraient dans le secret à la destruction de l'Allemagne que l'Holocauste a eu lieu.

 

La propagande est une arme à la fois redoutable et imperceptible. Comme le disait Victor Hugo: "On résiste à l'invasion des armées, on ne résiste pas à l'invasion des idées."  Et pour reprendre la formule de Mark Twain: "Un mensonge peut faire le tour du monde pendant que la vérité se met en route."  Autrement dit, les idées peuvent être plus fortes que les tanks, et elles n'ont pas besoin d'être vraies pour atteindre leur cible.  Joseph Goebbels, le chef de la propagande nazie, l'avait bien remarqué à son époque.  Lorsqu'un mensonge est énorme, disait-il, il suffit de le grossir encore plus et de le répéter incessamment, et les gens finissent par le croire.

 

En 1989, la revue militaire américaine Marine Corps Gazette publia un article intitulé "Fourth Generation War" ("La guerre de la quatrième génération").  Selon cet article, la première génération de la guerre était une guerre de bataillons où les soldats s'affrontaient directement.  La deuxième génération était une guerre d'artillerie.  La troisième génération était une guerre de contournement de l'ennemi et d'effondrement de sa base arrière.  La quatrième génération consiste à appliquer la tactique de la troisième génération au niveau psychologique.  Autrement dit, à vaincre l'ennemi en convaincant sa population qu'elle est dans le tort et qu'elle ne peut pas gagner.

 

Il ne s'agit pas là d'une simple théorie universitaire qui n'a jamais franchi le pas de la tour d'ivoire.  Figurez-vous que lorsque les troupes américaines envahirent l'Afghanistan après le 11 septembre, elles trouvèrent une copie de cet article dans la grotte de Tora Bora, où se cachait al-Qaida.  Et en février 2002, Abu Ubeid al-Qurashi, l'un des proches collaborateurs de Bin Laden, publia un article dans le journal Al Ansar dans lequel il expliqua que al-Quaida avait adopté le principe de la guerre de quatrième génération pour vaincre les Etats-Unis.

 

En fait, al-Qaida n'a fait que reprendre à son compte une tactique qui avait déjà réussi au moment de la Guerre du Vietnam.  Comme l'expliqua le général vietnamien Giap: "En 1968, il devint évident que je ne pouvais pas vaincre les 500,000 troupes américaines déployées au Vietnam.  Et je ne pouvais pas vaincre la septième flotte avec ses centaines d'avions.  Mais je découvris que je pouvais gagner la guerre par la télévision en servant chaque soir aux Américains des images qui les convaincraient de cesser la guerre."

 

Les écrits de Giap furent traduits en 1970 par l'OLP, qui excella à mettre la théorie en pratique avec la première guerre du Liban.  Par exemple, le 10 juin 1982, le Directeur du Croissant Rouge palestinien fit circuler l'"information" aux agences de presse internationales selon laquelle 600,000 Palestiniens étaient devenus sans abris durant les premiers jours de la guerre, alors même qu'il y avait 300,000 réfugiés palestiniens dans la zone des combats.  L'OLP diffusa également la photo d'un enfant palestinien criblé de balles, une photo qui fit le tour des média.  Or cette photo s'avéra être un faux.

 

Même chose lorsque Arafat lança sa guerre terroriste à l'automne 2000.  L'Autorité palestinienne distribua en septembre 2000 une photo aux agences de presse internationales montrant un soldat israélien avec une matraque et un jeune homme au visage ensanglanté.  Cette photo fut publiée en première page du New York Times avec le sous titre: "Un policier israélien et un Palestinien sur le Mont du Temple." Là aussi, il s'agissait d'un montage.  Derrière le policier israélien, on peut voir une inscription en Hébreu disant "station d'essence."  Comme vous l'imaginez, il n'y a pas de station d'essence sur le Mont du Temple.  Quant au Palestinien soi-disant tabassé par le policier Israélien, il s'agissait d'un jeune Juif américain de Chicago qui étudiait à la Yeshiva en Israël.  Le New York Times s'excusa d'avoir publié ce photomontage sans vérifier ses sources, mais le mal était fait.

 

La liste de ces manipulations est tellement longue, que je pourrais passer toute la soirée à les énumérer.  Et cette longue liste inclut bien entendu l'affaire al-Dura.  Le 30 septembre 2000, la télévision française France 2 diffusa les images du scène de tirs à Gaza, montrant un enfant tentant en vain de se protéger derrière son père. Le caméraman palestinien Talal Abu-Rahmah affirma que l'enfant, Mohammed Al-Dura, fut tué par les balles israéliennes, une affirmation qui fut reprise par Charles Enderlin, qui n'était pas sur les lieux. Depuis, de nombreuses enquêtes ont prouvé qu'il s'agissait d'une mise en scène, et que Talal Abu-Rahmah a menti.  Mais, là encore, le mal fut fait.  Et quel mal.  Ces images déclenchèrent une vague d'attaques antisémites dans le monde.  Et lorsque les bourreaux de Daniel Pearl le décapitèrent devant les caméras, ils montrèrent les images de Mohammed Al-Dura pour bien faire comprendre qu'il s'agissait d'une vengeance.

 

Cette propagande ne se limite pas aux médias.  Elle se fait également par le biais de l'ONU, où les Arabes jouissent d'une majorité automatique depuis les années 1960, et par le biais des ONG qui sont généreusement financées par l'Arabie saoudite.

 

Par exemple, l'ONG Human Rights Watch a récemment été prise la main dans le sac en train de recevoir des donations d'Arabie saoudite.  Une soi-disant organisation des droits de l'homme financée par l'Arabie saoudite!  Il a va de même de Amnesty International qui a récemment publié un rapport accusant Israël de priver les Palestiniens d'eau.  Ce rapport est truffé de mensonges, mais les gens le prennent pour argent comptant.  Israël est un leader mondial dans les technologies d'économies d'eau.  C'est grâce à ces technologies que la consommation israélienne en eau a fortement diminué entre 1967 et 2006, alors que la consommation palestinienne, elle, a augmenté de 300% pendant cette même période.

 

Même chose à l'ONU.  Depuis les années 1960, les Arabes disposent à l'ONU d'une majorité automatique.  Comme l'avait dit Abba Eban à l'époque, si les pays arabes voulaient passer une résolution à l'Assemblée générale pour déclarer que la Terre est plate, ils auraient une majorité.  C'est cette même majorité qui déclara en 1975 que le sionisme est une forme de racisme.  Et c'est cette majorité qui élit au Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies des pays comme la Chine, la Russie, et l'Arabie saoudite.

 

Le soi-disant Conseil de Droits de l'Homme passe son temps à condamner Israël, mais jamais il ne mentionne les véritables violations des droits de l'homme perpétrées par des pays comme l'Arabie saoudite ou la Chine.  Et pour cause: ces pays siègent au Conseil des Droits de l'Homme.  La Commission Goldstone est la suite logique de cet univers orwellien.  Le même Conseil des droits de l'homme qui a mandaté la Commission Goldstone pour faire un rapport sur la guerre de Gaza, s'est refusé en mai 2009 à nommer une commission pour enquêter sur les crimes de guerre commis par le Gouvernement sri lankais contre les Tamils.  L'ONU elle-même estime que plus de 7,000 civils Tamils ont été tués par les forces armées sri lankaises, que des centaines de milliers de Tamils ont été déportés et internés dans des camps, et que l'armée sri lankaise a volontairement visé des civils.

 

Israël, qui a tout fait pour limiter les pertes civiles, est sur le banc des accusés pour avoir exercé son droit à la légitime défense.  Mais le Sri Lanka, qui a écrasé un mouvement de libération nationale et a tout fait pour tuer le maximum de civils, a été félicité par l'ONU pour sa victoire.  Et, bien entendu, vous n'avez jamais entendu l'ONU protester lorsque pendant huit années consécutives, le Hamas a bombardé de missiles les villes israéliennes mitoyennes de la Bande de Gaza en visant expressément des cibles civiles.

 

Afin de contrer la propagande arabe, il faut remettre les pendules à l'heure sur cinq sujets cruciaux:

 

Les véritables raisons de l'échec du processus de paix;

La reconnaissance d'Israël comme État juif;

La question des réfugiés;

La question des minorités et des frontières;

La question de Jérusalem.

 

 

Les véritables raisons de l'échec du processus de paix:

 

En janvier 2000, le Premier Ministre israélien Ehud Barak et le Ministre des Affaires étrangères syrien Farouk al-Shara étaient réunis par l'Administration Clinton à Shepherdstown (Virginie occidentale) aux Etats-Unis pour négocier un accord de paix entre les deux pays.  Sans le vouloir, les deux hommes se retrouvèrent au même moment dans la salle de gym de l'hôtel où se déroulaient les négociations.  Tous deux faisaient leur jogging sur un tapis roulant, et Barak ne put s'empêcher de faire la remarque à al-Shara: "Ces tapis roulants, c'est comme le processus de paix.  On court, on court, mais on reste sur place."

 

C'est une bonne allégorie.  Cela fait maintenant plus de seize ans qu'Israël négocie avec l'OLP, et ce que l'on appelle communément le "processus de paix" ressemble à un processus sans fin.

 

On entend souvent dire, aussi bien en Europe qu'en Israël, que tout le monde sait quels sont les paramètres du futur accord de paix entre Israël et les Palestiniens: l'établissement d'un État palestinien sur la totalité de la Bande de Gaza et de la Judée-Samarie (ou Cisjordanie), le partage de Jérusalem, et la renonciation palestinienne au droit au retour avec cependant l'acceptation par Israël d'un nombre symbolique de réfugiés palestiniens.

 

Si tel est le cas, comment se fait-il que les Palestiniens aient rejeté cette solution à trois reprises?

 

À Camp David, en juillet 2000, Ehud Barak accepta l'établissement d'un État palestinien sur la totalité de la Bande de Gaza, sur 91% de la Judée-Samarie, le partage de Jérusalem, et un fonds de compensation pour les réfugiés palestiniens.  Arafat rejeta l'offre sans faire de contre-proposition.

 

En décembre 2000, le Président Clinton soumit à Israël et aux Palestiniens une plan de paix  prévoyant l'établissement d'un État palestinien sur la totalité de la Bande de Gaza et sur 95% de la Judée-Samarie avec une compensation territoriale israélienne, la division de la Vieille Ville de Jérusalem avec une souveraineté palestinienne sur le Mont du Temple, et la renonciation palestinienne au "droit au retour." Le "Plan Clinton" fut accepté par le gouvernement israélien et rejeté par l'Autorité palestinienne.

 

En novembre 2008, le Premier Ministre israélien Ehud Olmert proposa à Mahmoud Abbas l'établissement d'un État palestinien sur la totalité de la Bande de Gaza, sur 97% de la Judée-Samarie avec une compensation territoriale israélienne de 3%, l'internationalisation de Jérusalem, et l'acceptation par Israël d'un millier de réfugiés palestiniens.  Mahmoud Abbas rejeta l'offre.  Non seulement il la rejeta, mais il déclara au Washington Post en mai 2009 que la proposition d'Éhud Olmert montre à quel point le fossé entre Israël et les Palestiniens reste "énorme."

 

Le fossé est "énorme" entre la position palestinienne et entre ce que tout le monde dit être la solution au conflit.  Et l'énormité de ce fossé est due au refus palestinien d'abandonner le soi-disant "droit au retour" qui mettrait fin à l'existence d'Israël comme Etat nation du peuple juif.  Ce qui me mène à mon deuxième point.

 

 

La reconnaissance d'Israël comme État juif

 

Dans son "Discours de Bar-Ilan" en juin 2009, le Premier Ministre israélien a déclaré qu'il acceptait l'établissement d'un État palestinien, à deux conditions: 1. Que cet État soit démilitarisé; 2. Que les Palestiniens reconnaissent Israël comme État juif.

 

Tout le monde comprend ce qu'est un État démilitarisé.  Mais certains se posent la question: Qu'est-ce que les Israéliens entendent par "État juif?"  N'est-il pas plus démocratique d'avoir un État de tous ses citoyens?

 

La solution de deux États pour deux nations (un État nation pour les Juifs israéliens et un État nation pour les Arabes palestiniens) est incompatible avec la définition palestinienne du "doit au retour" puisque celle-ci ferait des Juifs une minorité dans leur propre pays. Tant que les Palestiniens n'auront pas renoncé au "droit au retour" (et ils n'y ont toujours pas renoncé), cela prouvera qu'il n'acceptent pas la solution de deux États pour deux nations et qu'il ne reconnaissent pas le droit des Juifs à leur propre État nation.  Inversement, tant qu'ils refuseront de reconnaître Israël comme État juif, cela sera la preuve qu'ils n'ont pas renoncé au "droit au retour."

 

C'est pourquoi les Palestiniens et leurs alliés tentent de délégitimer le concept même d'État juif, en particulier au sein de l'opinion publique européenne.  Ils tentent de convaincre le monde que l'idée d'un État juif est raciste, discriminatoire et anti-démocratique, et qu'Israël devrait être un "État de tous ses citoyens."

 

Il s'agit là d'un argument sophiste, puisque Israël est à la fois un État juif et un État de tous ses citoyens, de la même manière que la France est à la fois un État français et un État de tous ses citoyens, ou que le Japon est à la fois un État japonais et un État de tous ses citoyens.  Comme la plupart des pays du monde, et comme la plupart des pays Européens, Israël est un Etat nation.  C'est-à-dire un État qui incarne l'identité et la liberté nationales d'une peuple.  L'Etat nation est l'expression du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Dans le cas d'Israël, cela signifie que le peuple juif constitue une majorité, qu'il se gouverne lui-même, que l'Hébreu est la langue nationale, que les fêtes juives sont des fêtes nationales, et que les symboles nationaux tels que le drapeau et l'hymne expriment l'indépendance du peuple juif.  Mais l'Etat nation juif est également un État de tous ses citoyens, puisque tous les citoyens israéliens, qu'ils soient juifs ou non, jouissent des mêmes droit civiques et font partie intégrante de la souveraineté nationale –qu'ils soient Arabes, Druzes, Bédouins, Musulmans, ou Chrétiens.

 

Le statut des minorités en Israël est le même que celui des minorités dans les autres Etats nation démocratiques: l'État n'exprime pas leurs aspirations nationales, mais il préserve leurs droits civiques.  Prenez la France, par exemple.  La langue officielle est le Français; les fêtes nationales sont les fêtes catholiques et les dates qui commémorent des événements importants de l'Histoire de France; le drapeau tricolore et la Marseillaise sont des symboles de la Révolution française et ils expriment l'indépendance du peuple français.  Lorsque je vivais en France, l'Etat nation français n'exprimait pas mes aspirations nationales en tant que Juif, mais il respectait mes droits civiques en tant que citoyen.  Comme Israël, la France est à la fois un Etat nation et un État de tous ses citoyens.

 

Donc l'argument selon lequel Israël ne peut pas être à la fois un Etat nation et un État de tous ses citoyens, ou un État juif et démocratique, est un argument sophiste.  Les pays européens qui se laissent tenter par ce raisonnement ne semblent pas réaliser qu'il remet en cause leur propre légitimité nationale.  Comme l'a dit l'écrivain israélien Aleph Beth Yéhosoua, est-ce que le Danemark est prêt à ajouter un symbole musulman à son drapeau pour donner une expression aux aspirations nationales ou religieuses de sa minorité musulmane?

 

Les Palestiniens ont le culot d'avancer cet argument alors même que les droits civiques des minorités ne sont pas reconnus dans les pays arabes.  Théoriquement, un État peut être à la fois arabe et démocratique, mais dans les faits cela n'existe pas.  Et je ne parle pas seulement l'Arabie saoudite ou du Soudan.  Au sein de l'Autorité palestinienne, les minorités ne sont pas respectées, et les Chrétiens sont persécutés.  Les Palestiniens veulent qu'Israël devienne uniquement un État de tous ses citoyens, mais l'État palestinien qu'ils disent vouloir établir ne serait pas, lui, une État de tous ses citoyens. Ce serait un Etat nation arabe, non démocratique, et dans lequel pas un seul juif ne sera toléré



 A suivre....

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