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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 12:59

 

 

 

Gaza_20101


 
europe-israel.

 

 

 

 

Europe Israël adresse cette lettre ouverte à M. Edouard Carmignac, Président de Carmignac Gestion, qui a financé un concours photo dont le titre était « GAZA 2010″ et dont le lauréat est Kai Wiedenhöfer est connu pour être un militant d’extrême gauche anti-israélien. Carmignac Gestion finance ainsi l’exposition photos qui se tient actuellement au Musée d’Art Moderne « GAZA 2010″ 

voir sur le sujet les articles suivants :

 

Exposition Gaza 2010 : quand la finance soutient le Hamas par Jean-Marc MOSKOWICZ

Une exposition de propagande « antisioniste » à Paris par Guy Millière

Compte rendu: Gaza au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.

 

 

Lettre ouverte à M. Edouard Carmignac

 

En ma qualité de Président de l’Association Europe-Israël, qui a pour but et unique vocation de favoriser l’émergence d’une paix juste et équitable au Proche-Orient, en rééquilibrant l’information dans le sens de la vérité, de la justice et de l’équité, je me permets de vous adresser cette lettre au nom de tous ses membres et sympathisants.

Une part non négligeable de la communauté juive de France s’est trouvée particulièrement consternée d’apprendre que le prix « Carmignac du photojournalisme » a pour thème « Gaza 2010 », avec pour corollaire d’exacerber le climat de haine intercommunautaire qui sévit dans notre pays, et à la stimulation des bas instincts antisémites d’une frange de la population, même si la dénomination « moderne » de la bête immonde sous le masque « l’antisionisme », les met pour le moment à l’abri de poursuites judiciaires.


En mettant au premier plan, avec la complicité sans surprise de la Mairie de Paris, un thème aussi polémique, vous vous deviez de présenter une version objective d’un problème complexe qui dépasse largement les intérêts d’une opération promotionnelle, même à caractère « artistique » qui, croyez-vous, donnerait du relief et une certaine consistance à votre société.

Le conflit arabo-israélien, vu de la place Vendôme, peut paraitre abstrait. Mais sur place, des êtres humains, dans les DEUX CAMPS, meurent régulièrement du fait qu’à l’abri, d’autres font la guerre avec le sang des autres.  

Vous avez choisi pour une obscure raison d’attribuer votre prix, de manière peu transparente d’ailleurs, à un homme dont le parti-pris et l’engagement, souvent douteux, sont de notoriété publique. Faisant cela, vous faites rejaillir sur votre société des doutes et des suspicions que suscite une prise de position arbitraire et subjective peu compatible avec l’image de sérieux et de réflexion qui sied aux sociétés de gestion.  

En contribuant à l’instauration d’un climat intercommunautaire délétère en France, vous portez l’entière responsabilité d’une mise en scène agressive et mensongère. Vous contrevenez ainsi aux règles élémentaires du journalisme que vous prétendez soutenir par la mise en scène de propos partiaux, incomplets, et faux.  

En cela, c’est toute la communauté juive de France que vous mettez en danger, au regard de l’augmentation des agressions antisémites commises au nom des Palestiniens.

C’est pourquoi vous vous devez d’infirmer cette attitude par une déclaration forte et rassurante en sa direction.

En attendant, notre Association se fera un devoir moral de porter à la connaissance de chaque établissement financier, de chaque fonds d’investissement, de chaque leader d’opinion économique en France, en Europe et aux Etats Unis, votre engagement et vos déclarations très spécieux dans le cadre du prix que vous organisez.

Gageons que si, sans nul doute, cette exposition avait pour but de plaire à une certaine frange de votre clientèle, mais une autre que nous représentons saura l’appréciez à sa juste mesure et réagir en conséquence.

Salutations


Jean-Marc MOSKOWICZ
Président d’Europe Israël
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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 05:57

 

Tribunal RUSSEL "auto-proclamé" - Une imposture et un mépris supplémentaires envers les civils israéliens confrontés à la terreur

 

Logo le scandale des ONG-copie-1

 

Ce Week-end se tient à Londres sous l'égide d' Amnesty international le Tribunal autoproclamé RUSSEL, avec juges tout autant proclamés, une imposture qui rassemble tout ce que l'on peut compter d'antisionistes notoires, de durbanistes, d'idiots inutiles en mal d'expression.

Les citoyens israéliens du sud notamment les enfants confrontés à la terreur des copains de Hessel le 'Hamas apprécieront !

 

pour en savoir plus et vous faire une idée - quelques textes

 

 

Le  tribunal fantoche appelé le Tribunal Russell sur la Palestine. Il prévoit de se réunir en Novembre pour créer son deuxième spectacle du procès contre Israël, avec les membres du "jury", y compris ces enragés détracteurs d'Israël que sont Spéphane Hessel, Mairead Corrigan Maguire, John Dugard, Ronald Kasrils et même complot nutjob théorie Cynthia McKinney. Il est parrainé par le Barreau de l'Angleterre.

 

Il s'intitule
Responsabilités des entreprises dans les violations des droits humains et du droit international humanitaire par Israël-20.21.22/11/2010 et se passe à Londres dans les bureaux d'Amnesty.
Rien que ca !

 

§   10: 00 Pierre Galand (Belgique) inaugurera la session au nom du comité d’organisation international du TRP. accusé d'alimenter la diabolisation d'Israël et en conséquence la judéophobie - il s'en défend préside http://www.association-belgo-palestinienne.be/  avait déclaré à Beyrouth en 2006 : "Israël est un danger pour la paix mondiale"

Danièle Mitterrand soutient la création d'un tribunal anti-Israël - philosemitismeblog.

 

C'est au cours de l'odieuse conférence de l'ONU sur le racisme à Durban que le belge Pierre GalandPrésident du Comité européen de coordination des ONG pour la question de Palestine, a annoncé que la fondation de la veuve de l'ancien Président de la République française François MitterrandDanièle Mitterrand, soutenait :

"la réactivation d’un tribunal des peuples où l’on puisse identifier l’ensemble des violations dont sont victimes les Palestiniens, annonçant qu’il a déjà obtenu l’accord des Fondations Rossel [Belgique] et Danièle Mitterrand" (ONU, Communiqué de presse, AG/PAL/818, Conférence internationale des Nations Unies de la société civile en solidarité avec le peuple palestinien, 24/09/2002).

On trouve Danièle Mitterrand, Présidente de la fondation France Libertés, parmi les signataires de la pétition de soutien àStéphane Hessel.  On remarquera que Pierre Galand est le créateur du Tribunal Russell sur la Palestine et qu'il fut "inauguré en présence du diplomate français Stéphane Hessel, un des pères de la Déclaration universelle des droits de l'homme, son [du "tribunal] objectif affiché est de "réaffirmer la primauté du droit international comme base du règlement du conflit israélo-palestinien" et de "mettre fin à l’impunité de l’Etat d’Israël" (Médiapart).  

 

Pour en savoir plus sur les activités anti-Israël de Pierre Galand cliquer ICI.

 

Extrait du texte : La débauche d'Amnesty international avec les Durbanistes, antisémites et antisionistes de tous poils continue.

 

>Al-Manar du Hezbollah invite Stéphane Hessel, antisioniste notoire, avec le soutien diploma-carpettique du Consulat de France à Jérusalem!

>Stéphane Hessel - Quel mépris pour les enfants de Sdérot, d'Aschkélon, et bon nombre de petits gazaouis !

>Lettre ouverte à Catherine David, du Nouvel Obs, sur Stéphane Hessel - Bernice Dubois

>La réponse de Pierre-André Taguieff à Catherine David

 

 

Méga mensonge en direct

 

Débat télévisé sur le "tribunal Russel" Vergès-Goldnadel-Halimi....Vidéos

clic

Vérification


C'est Leïla Shahid qui a créé le "Tribunal Russel pour la Palestine"

clic

La précédente imposture se tenait a Barcelone

 

>Barcelone accueille le "Tribunal Russell" : l’antisémitisme, cette très vieille maladie espagnole

clic

 

Ou va l’Espagne ? Me G.W Goldnadel

clic

 

Conclusion de Schmuel TRIGANO

Victimes ET coupables Les Juifs dans le regard du Service Public de l’Audio-visuel S.Trigano

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 17:03

 

 

 

 

La réponse de Pierre-André Taguieff à Catherine David

bibliobs

Le 5 novembre dernier, Catherine David publiait ici même une vigoureuse tribune intitulée «Sakineh et Hessel, même combat», où elle reprochait à Pierre-André Taguieff de s'en être pris à Stéphane Hessel dans des termes «infamants». Celui-ci n'a pas manqué de répondre ; le débat qu'on peut lire ci-dessous a suivi

Pierre-Andre_Taguieff_Baltel-Sipa_1.jpgChère Catherine David,


J'avoue avoir été blessé par votre article sur BibliObs, stupéfié par la virulence de vos attaques, et aussi très étonné : comment avez-vous pu vous contenter de reprendre, sans y regarder de plus près, des attaques contre moi venant de milieux communistes, islamistes et «antisionistes» professionnels? Faire confiance à de douteux délateurs? Et ce, alors que je fais l'objet d'une véritable chasse à l'homme lancée par diverses officines? Qui est pourchassé dans cette affaire? Qui est mis au pilori? Et qui est encensé d'une façon aveugle et unanime, si ce n'est Stéphane Hessel? Faire passer aujourd'hui l'«icône» Hessel pour une victime relève du tour de force. Il n'est pas de figure «morale» aussi adulée et encensée dans l'espace médiatique. Ma situation est tout autre. Mais j'imagine que vous n'en avez aucune idée. Savez-vous que mes employeurs sont assaillis d'appels téléphoniques orchestrés, selon des tactiques d'inspiration maccarthyste, demandant des sanctions professionnelles contre ma personne? Que j'ai dû annuler toutes mes interventions publiques dans des lieux universitaires, compte tenu des menaces et des risques de «désordre»?

Savez-vous par exemple que la phrase virulente qui m'est attribuée est douteuse, qu'elle ne provient pas de l'un de mes textes publiés (livre, article ou interview) et que mes accusateurs prétendent l'avoir récupérée dans les poubelles de Facebook? Je ne saurais en confirmer l'authenticité, puisque, sur mon «mur» de Facebook (donc, dans le cadre d'une discussion en principe privée), j'ai supprimé rapidement tout le passage, trop polémique à mes yeux, où je variais sur la fameuse épigramme de Voltaire contre Fréron (où il est question de serpent particulièrement venimeux). Si j'ai supprimé le passage, c'est précisément parce que je pensais que la dimension littéraire de la satire ne serait pas perçue et que la métaphore polémique serait malencontreusement prise à la lettre. Rappelons l'épigramme voltairienne : 

«L'autre jour au fond d'un vallon, Un serpent piqua Jean Fréron. Que croyez-vous qu'il arriva? Ce fut le serpent qui creva.»

Non sans effronterie, j'ai remplacé dans ma paraphrase le nom de Fréron par celui de Hessel. Mais les inquisiteurs embusqués ne se souciaient pas d'ironie voltairienne : ils attendaient le «dérapage» à exploiter pour discréditer l'intellectuel gênant que je suis à leur yeux, résistant à la séduction de la vulgate «antisioniste», et même l'analysant froidement comme un discours idéologique parmi d'autres. Ils ont cru trouver ledit «dérapage» dans un passage d'une vive discussion sur la campagne BDS («Boycott, Désinvestissement, Sanctions») dirigée contre Israël et, en particulier, sur le rôle de grand légitimateur qu'y joue, depuis le 15 juin 2010, Stéphane Hessel. J'ai formulé clairement sur mon «mur» de Facebook, sans métaphores ni images, mon opinion sur les positions anti-israéliennes, de plus en plus radicales, de Stéphane Hessel, mais ces propos ne sont jamais cités par mes accusateurs. En voici un extrait :

«Il aurait certainement pu finir sa vie d'une façon plus digne, sans appeler à la haine contre Israël, joignant sa voix à celles des pires antijuifs. Même le grand âge ne rend pas imperméable à la vanité, et ne met pas fin au goût d'être applaudi.»

Il n'y a ici rien de haineux, mais bien plutôt l'aveu d'une déception, n'allant pas sans une certaine tristesse. Ce jugement sévère mais mesuré, vérifiable et publié, relevant du libre examen critique, n'a bien sûr pas été retenu par les inquisiteurs et les délateurs jouant les «indignés». Ce qui montre la malveillance et la mauvaise foi de ces derniers. Je me suis par ailleurs expliqué longuement dans une interview sur l'affaire, publiée sur divers sites Internet (voir les liens indiqués ci-dessous).  Tout ce que j'ai affirmé concernant certains faits de la vie de l'ancien diplomate (son statut de déporté politique alors qu'il est donné pour un «rescapé de la Shoah», sa pseudo-participation à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme, etc.) est fondé sur une lecture critique de ses propres témoignages (le problème, c'est qu'il varie beaucoup dans ses déclarations !), recoupés avec d'autres sources d'information. Il n'y a rien là d'«inadmissible», sinon bien sûr pour ceux qui supposent que Hessel est un saint homme, une «icône», et qu'il est intouchable, incritiquable, quoi qu'il fasse. S'interroger par exemple sur le vrai, le douteux et le faux dans sa geste héroïque telle qu'elle est racontée dans la plupart des médias, cela est perçu comme un acte sacrilège. L'admiration est de rigueur. Quant à moi, je ne me prosterne pas devant les idoles, aussi «élégantes» et sympathiques soient-elles, mon seul souci est celui de la vérité historique.

J'indique ci-dessous les liens vers quelques documents susceptibles de vous montrer l'affaire (Hessel? Taguieff?) sous un autre éclairage.

Bien à vous

Pierre-André Taguieff

PS. Malgré les incitations de mon avocat, j'ai tenu à m'adresser à vous directement, en faisant l'hypothèse qu'en possession des informations requises, vous cesseriez de me percevoir comme un «scorpion» et un «mollah».

Quelques liens :

- La pétition me soutenant (mise en ligne le 20 octobre 2010 : 6244 signataires le 12 novembre 2010) : «Appel pour le soutien à Pierre-André Taguieff», http://bbpetition.org/

- Site du Crif, plusieurs articles sur l'affaire (notamment de Marc Knobel) : http://www.crif.org/

- Site de la revue RING : http://www.surlering.com/article/article.php/article/pierre-andre-taguieff-repond-sur-l-affaire-du-mrap (mon interview publiée d''abord sur crif.org), et d'autres documents sur l'affaire.

- Site Causeur : http://www.causeur.fr/, «Brèves» ;http://www.causeur.fr/il-faut-sauver-le-soldat-taguieff,7758

***

Réponse de Catherine David

Catherine-David_DR_0.jpgCher Pierre-André Taguieff,

J'aime mon pays, la France, mais cela ne m'empêche pas de critiquer certains aspects de la politique de Sarkozy. Pour les mêmes raisons, on peut critiquer la politique du gouvernement israélien sans être antisioniste ou antisémite. Etre en désaccord avec l'attitude rigide de Netanyahu ne signifie pas haïr Israël, et c'est peut-être même le contraire.

C'est parce que j'aime Israël depuis ma plus tendre enfance que j'ai signé «l'appel à la raison» de J Call et que je me suis inscrite sur le site de la Paix maintenant, dont je reçois régulièrement les publications.

Le vrai clivage à mon sens passe par la distinction entre modérés et extrémistes dans tous les camps, et non par un affrontement mortifère entre deux religions ou deux cultures à la manière préconisée par Huntington. Ce sont les musulmans modérés qu'il importe aujourd'hui de soutenir, ceux qui peuvent servir d'interlocuteurs dans un processus de paix. Ce sont les juifs favorables à la paix qu'il faut aider, au lieu de les diaboliser et de les accuser de trahison et de désertion.

Il est possible de s'inquiéter du devenir des réfugiés palestiniens sans pour autant être antisioniste. Il est possible de s'inquiéter du fanatisme d'une partie du peuple palestinien sans verser dans l'anti-islamisme.

Le fanatisme, voilà l'ennemi véritable, vous ne me direz pas le contraire. Le fanatisme du Hamas comme celui de certains colons israéliens. En effet, malheureusement, nous le constatons tous les jours, il y a des fanatiques dans les deux camps. Dans certains milieux il est interdit de parler de la Shoah comme d'une réalité historique. Dans d'autres milieux, il est impossible de s'inquiéter du sort des réfugiés palestiniens ou des habitants de Gaza sans passer pour un ennemi d'Israël - voire pour un antisémite.

La violence est fille de cette mauvaise foi bien partagée. La maladie du fanatique vient de son adhésion inconditionnelle à ses propres certitudes - ou aux certitudes qu'on lui a fourrées dans le crâne en le persuadant qu'elles étaient les siennes. Le fanatique a l'impression de faire corps avec la masse de ceux qui pensent la même chose que lui. Chaque fois qu'une doctrine religieuse ou politique assemble les individus en masses compactes et décide de leur sort en fonction de leur origine ou de leur appartenance, il y a déjà un problème. Le communautarisme ne cesse de marquer des points aujourd'hui, et ses victoires accompagnent la montée des fanatismes.

Figurez-vous donc que j'aime Israël, même si je ne suis pas d'accord avec tous ses choix. Car c'est une réalité, Israël est comme toutes les nations, Israël n'est pas infaillible. Et à l'intérieur de ses frontières, Israël est en position dominante - c'est-à-dire en position de responsabilité, au moins depuis 1967, comme me l'a fait remarquer Yeshayahou Leibovitz quand je l'ai rencontré à Jérusalem.

Justement, c'est en août 1967 que je suis allée en Israël pour la première fois, dans l'euphorie des premiers jours à Jérusalem-Est. J'y suis retournée à de nombreuses reprises, soit pour rendre visite à mes cousins de Netanya, soit pour des raisons professionnelles - pour l«e Nouvel Observateur». C'est ainsi que j'ai eu la chance d'interviewer des gens comme Amos Oz, Abraham B. Yehoshua, David Grossmann, Idith Zertal, Elie Barnavi. J'ai eu pour amis Edmond Jabès et Marie-Claire Mendès-France. Tous ces grands témoins m'ont convaincue de la nécessité d'œuvrer en faveur de la paix, et de la possibilité de penser librement. Il ne s'agit pas de se prosterner devant des idoles, mais de reconnaître que sur une parole nuancée comme la leur, on peut bâtir une négociation.

Mettre de l'huile sur le feu en soupçonnant de traîtrise et en tentant d'affaiblir par le soupçon un avocat de la paix comme Stéphane Hessel, c'est d'abord mettre Israël en danger, c'est manquer de prudence. Comment ne pas voir que la poursuite de la colonisation juive est un obstacle majeur à la fin de ce conflit qui épuise deux peuples et met le monde en danger?

Mieux vaudrait unir nos énergies pour lutter contre un personnage monstrueux comme Ahmadinejad, plutôt que d'essayer de discréditer Stéphane Hessel qui est un incontestable humaniste. Aimer Israël dans toutes ses dimensions, c'est l'empêcher de devenir une théocratie, c'est s'opposer à la mainmise des religieux sur le pouvoir politique.

Je ne suis pas comme vous une spécialiste de la question du Proche Orient, mais voilà ce que je crois. Nous devons laisser la place au doute. Et surtout, laisser la place à l'autre.

Hessel vous agace par son élégance, son style vous déplaît, il vous paraît égocentrique, c'est votre droit. Il n'est pas d'accord avec vous, c'est son droit. Remettre en cause son attitude dans les camps nazis n'est pas un argument recevable et pourrait être considéré comme diffamatoire. Vous n'y étiez pas, moi non plus. Nous ne pouvons nous permettre de juger aussi légèrement des faits qui se sont produits il y a plus de soixante ans.

Je n'ai jamais rencontré Stéphane Hessel. Il se trouve que je lui ai consacré récemment un article à la demande de la rédaction de «Téléobs». Le film de la série Empreintes, diffusé par France 5, m'a convaincue de sa bonne foi et de la sincérité de ses engagements. En découvrant qu'il faisait l'objet d'attaques aussi virulentes - et à mon avis infondées - j'ai éprouvé le besoin de compléter mon article.

Si j'ai parlé de mollah et de fatwa, c'est venu de mon allergie à la chasse à l'homme quelle qu'elle soit. Je n'y peux rien, je ne supporte pas les attaques ad hominem. Vous vous plaignez d'en être vous-même victime, vous devez me comprendre. Mais j'espère bien que personne n'a proposé de vous écraser la tête !

Cela dit, si je vous ai offensé, je vous prie de bien vouloir m'en excuser. Je retire bien volontiers les mots «mollah» et «fatwa». J'aurais en effet dû vérifier le contexte dans lequel vous avez publié cette phrase, mais je ne suis pas sur Facebook et ne souhaite pas m'y inscrire. Malheureusement ma culture insuffisante ne m'a pas permis d'y reconnaître une attaque de Voltaire contre Fréron.

Il se trouve que j'ai été récemment accusée de «ne pas aimer Israël» parce que j'avais émis des réserves à l'égard de l'accueil fait par Tsahal à la première flottille à destination de Gaza. C'est en somme à cette insulte que j'ai continué à répondre à travers vous, en ayant le sentiment de reconnaître dans vos propos à l'égard de Stéphane Hessel la même absence de nuances que lors de cet échange traumatisant.

Disons enfin que je suis, de manière très rétro, favorable à l'usage d'une certaine politesse dans les débats politiques. Je vois que vous la pratiquez à merveille dans votre lettre, et je vous en remercie.

Shalom, Salaam,

Catherine David

***

Réponse de Pierre-André Taguieff

Chère Catherine David,

Comme moi, et je m'en félicite, vous aimez la France, notre pays, et, comme moi,  vous vous reconnaissez le droit de critiquer librement la politique de tel ou tel gouvernement français. Mais je ne pense pas que, par une radicalisation de cette légitime critique, vous iriez jusqu'à mettre en question le droit à l'existence de l'État-nation français. Hormis quelques groupuscules autonomistes, nul ne propose d'éliminer la nation française en raison de ses «crimes», fondateurs ou non. C'est là pourtant ce que n'hésitent à faire un nombre croissant d'ennemis déclarés d'Israël, qui est le seul État-nation au monde dont la légitimité est récusée et le droit à l'existence nié par ses ennemis.  Et ce, depuis sa création en 1948. Or, Hessel est devenu l'un des plus actifs compagnons de route des délégimateurs de l'État d'Israël. Il a mis son image de marque de «militant de la paix» au service de ceux qui appellent tous les jours à la haine et à la discrimination contre Israël, en s'efforçant de criminaliser l'État juif, de l'isoler par un boycott généralisé et de le traiter comme un État en trop, qu'il faudrait éliminer.

Hessel a résumé sa vision négative d'Israël dans un «Rebonds» de Libération :

«Il reste un État sans légitimité avec un peuplement scindé, comportant des Juifs maîtres et des Palestiniens voués à un régime de non-droit.»

Il superpose ainsi, à l'opposition dominants/dominés, l'opposition maîtres/esclaves, qui recouvre également l'opposition bourreaux/victimes. C'est là une vision manichéenne simpliste qu'il partage avec ceux qui, oubliant le tragique de l'histoire et les dures réalités de la politique (des forces qui s'affrontent), se contentent d'intervenir comme des prêcheurs de vertu et des donneurs de leçons.

On entend beaucoup dire : «Il est interdit de critiquer la politique d'Israël sous peine d'être accusé d'antisémitisme.» Je dirai au contraire, pour rétablir la vérité : il est interdit de ne pas critiquer systématiquement et avec virulence la politique d'Israël, quelle qu'elle soit, sous peine d'être accusé de «sionisme». Ma position est fort claire : la critique démocratique de la politique de tel ou tel gouvernement israélien, relevant du débat public légitime, ne doit pas être confondue avec l'appel à la destruction de l'État-nation juif, conclusion logique de la négation de son droit à l'existence, ce qui définit le projet de l'antisionisme radical. Seul ce dernier illustre la forme contemporaine dominante de la judéophobie. Je distingue ainsi la critique légitime d'une politique israélienne de la mise en question du droit à l'existence d'Israël, passeport pour la destruction de l'État juif.

Si je n'ai pas signé l'«Appel à la raison» («J Call»), lancé à Bruxelles le 3 mai 2010, alors même que je considère comme légitime toute discussion critique  portant sur la politique menée par un quelconque gouvernement israélien (au même titre que celle de tel ou tel gouvernement en France ou ailleurs),  c'est d'abord parce que cet appel se laisse emporter par le «deux poids, deux mesures» en réservant ses critiques au seul État juif, oubliant la dictature islamiste qui sévit à Gaza, les ambiguïtés tactico-stratégiques de l'Autorité palestinienne et l'hostilité  à Israël de tous les régimes autoritaires qui entourent la seule démocratie libérale/pluraliste de cette région. C'est ensuite en raison de la logique paternaliste qu'il présuppose : supposer que les Américains ou les Européens savent mieux que les Israéliens ce qui est «bon» pour ces derniers, et que les grandes puissances peuvent seules imposer la paix au Proche-Orient.  Ce qui revient à demander à l'État juif de remettre avec confiance son destin entre les mains de grandes puissances qui, ordinairement stigmatisées pour leur «impérialisme» et leurs dérives interventionnistes, sont soudainement supposées bienveillantes et efficaces. Israël ne saurait prendre un tel risque.

Sur le fanatisme, en spinoziste autant qu'en voltairien, je partage bien évidemment vos inquiétudes. Au niveau de généralité où vous sous situez, on ne peut qu'être d'accord avec vous: le fanatisme et l'extrémisme sont les grands ennemis de la liberté et de la vérité, donc de la pensée libre. Mais il ne s'agit pas de s'installer pour autant dans la bonne conscience, et de prendre la posture du «modéré» chère aux bien-pensants et aux faux dévots. Il y a certes des extrémistes dans les deux camps, ou plus exactement dans tous les camps,  y compris, apparent paradoxe, dans le camp des «modérés» déclarés. Mais il y a extrémistes et extrémistes: on ne saurait mettre sur le même plan les islamistes radicaux ou jihadistes et les «colons extrémistes» israéliens, ou les extrémistes religieux juifs. Parmi ces derniers, il faut également faire des distinctions. Je vous ferai observer par exemple que certains sont violemment «antisionistes » et n'hésitent pas à pactiser avec les dictateurs islamistes iraniens. Quoi qu'il en soit, il n'est rien de comparable aujourd'hui, au sein du monde juif comme au sein du monde chrétien, à l'islamisme radical d'inspiration jihadiste, professant le culte de la mort, et en particulier de la mort en «martyr» (les «bombes humaines»). Les Juifs religieux traditionalistes, quant à eux, ne menacent pas le monde et n'organisent pas des attentats terroristes.

Hessel jouerait-il le rôle d'un «avocat de la paix», comme disent ses adulateurs? Toutes ses prises de position publiques sur le conflit israélo-palestinien, en particulier depuis 2006, montrent le contraire.

1° Il participe activement à la diabolisation d'Israël, d'une part, en accusant Israël de «crimes de guerre», voire de «crime contre l'humanité», et, d'autre part, en n'hésitant pas à scander lui-même un slogan tel que «Israël assassin !» lors de manifestions violemment anti-israéliennes organisées par des milieux propalestiniens radicaux, qu'ils soient islamistes ou d'extrême gauche.  Criminaliser ainsi l'État d'Israël, c'est le vouer à la destruction. Naguère, les ennemis des Juifs accusaient ces derniers de pratiquer le meurtre rituel  et concluaient par un appel bien connu: «Mort aux Juifs!». Aujourd'hui, les ennemis des Juifs commencent par lancer «Israël assassin!» et concluent par le slogan «Mort à Israël !».  Le raisonnement est simple: puisque l'État-nation juif est intrinsèquement criminel, alors il doit disparaître.

2° Hessel s'efforce de légitimer la campagne BDS («Boycott, Désinvestissement, Sanctions») dirigée contre Israël. Il incite même à y participer activement. Or, les appels au boycott contre Israël sont non seulement illégaux, parce que discriminatoires, et à ce titre judiciairement sanctionnables,  ils sont aussi assimilables au plan international à de véritables actes de belligérance, et mettent en danger quotidiennement la paix civile.

3° Hessel est l'un des «parrains» du Tribunal Russell sur la Palestine, machine de guerre idéologique visant à délégitimer l'État juif en vue de le démanteler. Il collabore donc activement à la campagne visant à priver l'État d'Israël du droit à l'existence.

4° Hessel s'est risqué à faire son voyage à Gaza, comme d'autres naguère faisaient leurs voyages initiatiques à Moscou, à Cuba ou en Chine, pour rencontrer les dictateurs qui les fascinaient. La rencontre à Gaza de Stéphane Hessel avec le chef du Hamas présenté abusivement comme «le Premier ministre palestinien», Ismaïl Haniyeh, a eu lieu à l'occasion d'une invitation de l'ancien diplomate au Centre culturel de Gaza (27 octobre 2010). Cette rencontre courtoise avec un chef islamo-terroriste, bien sûr globalement «positive», n'équivaut-elle pas à une opération de blanchiment? Revenons au réel. Le 5 novembre 2010, Mahmoud Zahar, l'un des leaders du Hamas à Gaza, a annoncé que les Juifs seraient bientôt expulsés d'une Palestine «libérée» : «Ils n'ont aucune place parmi nous à cause de leurs crimes. Ils seront bientôt expulsés d'ici et nous prierons à la mosquée Al-Aqsa [à Jérusalem].» Or, c'est avec de tels leaders que l'angélique Hessel voudrait que les Israéliens se risquent à «négocier».

Ce que je reproche aux «belles âmes» comme Hessel, c'est d'abord de participer à la propagande anti-israélienne visant à présenter scandaleusement le Hamas comme une victime d'Israël et un interlocuteur crédible, c'est ensuite de  légitimer la campagne internationale de diabolisation d'Israël en l'assimilant d'une façon trompeuse à une forme de résistance contre un régime «raciste» et «colonialiste». La campagne BDS présuppose cette nazification de l'État juif.  C'est là suggérer que la lutte contre Israël se situe dans le prolongement de la lutte contre le nazisme. Monstrueux amalgame. Voilà qui montre l'envers du discours paternaliste tenu par les antisionistes radicaux, qui se justifient ainsi: «Nous critiquons Israël parce que nous aimons Israël», en postulant qu'ils savent mieux que les Israéliens ce qui est bon pour les Israéliens. Bref, «qui aime bien châtie bien». De tels «amis» d'Israël, qui se multiplient ces derniers temps, sont pires que des ennemis déclarés.

Je n'ai rien contre l'homme Hessel, que je respecte en tant qu'ancien résistant et ancien déporté. Je suis plutôt amusé devant le spectacle donné par ce camelot des «bons sentiments» qui, à 93 ans, ne tient pas en place et passe d'un plateau de télé à un autre. Mais je critique librement et fermement les positions extrémistes qu'il a prises ces dernières années contre Israël, sur le mode de la condamnation morale et de la dénonciation édifiante. L'ancien diplomate n'a pas seulement professionnalisé la posture de l'indigné permanent, il pratique l'indignation sélective. Dans sa brochure publiée en octobre 2010, «Indignez-vous !», il confie : «Aujourd'hui, ma principale indignation concerne la Palestine, la bande de Gaza, la Cisjordanie.» Et il n'hésite pas à  justifier le terrorisme palestinien en ces termes élégamment diplomatiques : «Il faut reconnaître que lorsque l'on est occupé avec des moyens militaires infiniment supérieurs aux vôtres, la réaction populaire ne peut pas être que non-violente.» Si la forme reste académique, le fond participe d'un esprit extrémiste qu'on pouvait croire étranger à une telle «icône» du droit humanitaire international.

 

Je lui reproche aussi d'avoir multiplié les déclarations contradictoires sur certains moments de sa vie, pour nourrir sa légende héroïque. Je n'en donnerai qu'un exemple, concernant la Déclaration universelle de 1948. Le statut prestigieux qui lui est reconnu dérive de la conviction qu'il serait le «co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l'homme». Or, Hessel a tenu  lui-même des propos contradictoires sur sa prétendue «participation» à la rédaction de la Déclaration de 1948. N'en citons que deux, enveloppant des affirmations qui ne peuvent être vraies en même temps, et autorisent à supposer que non seulement que le «sage» pratique le double discours (variant selon le public auquel il s'adresse), mais qu'il n'hésite pas à rester dans le flou, voire à mentir quand cela l'arrange. Le premier extrait est tiré de ses mémoires («Danse avec le siècle», Paris, Le Seuil, 1997), le second d'une interview publiée le 10 décembre 2008 sur le site des Nations Unies :

1° Le co-rédacteur : «J'eus pour privilège de participer à la rédaction du premier volet de cette charte des droits de l'homme» (1997, p. 116) - affirmation qu'il réitère en 2010 dans sa brochure intitulée «Indignez-vous !» :«J'ai eu la chance après la Libération d'être associé à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme» (p. 15), ainsi que dans le film documentaire qui lui est consacré : «J'ai 30 ans, me voici à New York. Je m'engage dans ce nouveau combat. (...) J'ai travaillé sur la Déclaration universelle des droits de l'homme (...) Ma Déclaration universelle des droits de l'homme (...) a été votée.» (France 5, 12 novembre 2010)- ;

2° le non-rédacteur, dans une interview publiée le 10 décembre sur le site des Nations unies :

«J'étais en contact permanent avec l'équipe qui a rédigé la Déclaration, dont l'Américaine Eleanor Roosevelt et le Français René Cassin. (...) Au cours des trois années, 1946, 1947, 1948, il y a eu une série de réunions, certaines faciles et d'autres plus difficiles. J'assistais aux séances et j'écoutais ce qu'on disait mais je n'ai pas rédigé la Déclaration. J'ai été témoin de cette période exceptionnelle.» (Source : «Hessel: La Déclaration des droits de l'homme, témoin de l'audace de l'époque», 10 décembre 2008, http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=17952&Cr=droits&Cr1=anniversaire).

«Témoin» ou «co-rédacteur»? A-t-il «assisté» ou a-t-il «participé»? Il ne peut dire la vérité dans les deux cas. Les déclarations de décembre 2008 ressemblent à un aveu, fait devant ses pairs, dans le cadre de l'ONU. Mais s'il a dit alors la vérité, il s'ensuit qu'il mentait dans ses autres déclarations. Il va de soi que le statut de simple «témoin» dans le processus qui a abouti à la Déclaration de décembre 1948 ne saurait conférer à l'ancien diplomate l'aura dont il bénéficie aux yeux du grand public. C'est vraisemblablement la raison pour laquelle Hessel se laisse présenter, sans réagir, comme le «co-rédacteur» de la Déclaration de 1948, affirmation fausse ou, dans la bouche de certains laudateurs qui savent la vérité, mensongère. Il laisse dire ceux qui font profession de le célébrer, même lorsque les faits allégués sont faux ou mensongers, dès lors qu'ils relèvent de la geste héroïque de son personnage historique tel qu'il l'a construit.  L'«icône» tient à demeurer «icône». Attitude en vérité peu glorieuse.

Du haut de sa vie réussie, l'heureux «favori du destin» (comme il dit de lui-même) lançait aux «jeunes» en 2007 : «Je suis convaincu que l'engagement permet de devenir quelqu'un de respectable et de mener une vie agréable.»Que demander de plus à la vie? Il a récemment dévoilé sa formule du bonheur: l'indignation et l'engagement. Rien là qu'un sartrisme vaguement hédoniste pour école maternelle. Il indique ainsi le chemin le plus sûr vers le confort intellectuel, moral et social. Tel est l'idéal bourgeois célébré par le singulier «dissident» Hessel. Voilà qui, par contraste, me fait songer avec nostalgie à des figures que l'on peut admirer sans réserve : un Jean Moulin, un René Cassin.

Vos amis de «J Call» (parmi lesquels je compte aussi de nombreux amis, malgré nos désaccords), ainsi que des responsables socialistes, ont récemment signé un appel contre le boycott d'Israël publié dans «Le Monde», alors qu'était rendue publique l'importante «Déclaration des Prix Nobel en réponse à la campagne BDS d'appel au boycott académique». Et le PS, par la voix de Martine Aubry, a clairement rejeté le boycott. Je constate que les signataires de «J Call» et ceux de «Raison garder» (appel que j'ai signé) se rejoignent sur un point fondamental: un rejet de principe des campagnes de boycottage. Celles que Hessel et ses amis soutiennent. Je vous laisse conclure.

Bien à vous

Pierre-André Taguieff

***

Réponse de Catherine David

Comme vous me l'avez dit au téléphone, nous sommes d'accord sur l'essentiel :«la critique démocratique de la politique de tel ou tel gouvernement israélien, relevant du débat public légitime, ne doit pas être confondue avec l'appel à la destruction de l'État-nation juif.»

En somme, il est urgent de ne pas se tromper d'adversaire.

Alors que les véritables ennemis d'Israël, sous la houlette du monstrueux Ahmadinedjad, propagent leur version fausse et criminelle de l'Histoire du XXe siècle, il est urgent que les humanistes d'Israël et de la diaspora unissent enfin leurs forces, malgré leurs éventuelles divergences, en faveur d'une paix équitable pour les deux peuples en présence, au lieu de s'injurier, de se menacer et de s'entre-déchirer.

Catherine David

 

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 09:47

 

Articles associés

 

>ONU: Harper dit qu'il défendra Israël coûte que coûte

 

>Déclaration du Bureau de S.Harper en français

>Déclaration du Premier ministre du Canada sur la conférence d'Ottawa sur la lutte à l'antisémitisme

"Le Protocole d'Ottawa" définit les limites de l'antisémitisme

La déclaration internationale destinée à éradiquer "l'une des haines les plus persévérantes" résume les efforts accrus au Canada et dans le monde entier pour combattre l'antisémitisme qui est actuellement en forte hausse.

La déclaration, dénommée "Le Protocole d'Ottawa" a été publiée hier à la suite d'un congrès qui s'est poursuivi pendant deux jours à Ottawa, et auquel ont participé des membres de parlements et des experts d'une cinquantaine de pays.

"Nous sommes inquiets de la montée de l'antisémitisme et de la haine sur internet, un moyen médiatique crucial pour la promotion de la défense de la liberté d'expression, de la liberté d'information et de la participation de la société civile" est-il écrit dans la déclaration.

Parmi les engagements inscrits dans le Protocole d'Ottawa: Voici le texte intégral de la Convention d 'Ottawa:

- Encourager les universités à combattre l'antisémitisme avec le même sérieux avec lequel elles s'opposent à d'autres formes de crimes.

- Créer une force de mission international de spécialistes en internet, y compris des parlementaires et des experts, afin de créer des outils pour l'identification et le suivi de l'antisémitisme et d'autres crimes de la haine sur internet, en vue de la préparation de recommandations sur la politique et de conseils aux gouvernements sur le moyen dont lequel les gouvernements devraient faire face au problème.

- Œuvrer pour que la police ait une vaste base de données universelle sur les crimes de la haine et en général, qui se développent également en attaques antisémites.

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 13:06

 

 

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La gauche occidentale, de la sympathie pour Israël vers le rejet et la détestation de l'État juif. Le cas Tony Judt. Pierre Itshak Lurçat.

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[Article paru dans le dernier numero de Controverses, l'excellente revue dirigée par Shmuel Trigano, dont la réputation n'est plus a faire]. Titre original :

Tony Judt (1948-2010)

Un alterjuif au parcours emblématique

 

 

tony_judt1.jpgL'historien Tony Judt, décédé le mois dernier à New-York, n'était pas seulement un représentant de l'intelligentsia de gauche américaine. Son parcours intellectuel et politique permet de comprendre comment une certaine frange de la gauche en Occident a évolué au cours du demi-siècle écoulé, du soutien et de la sympathie pour Israël vers le rejet et la détestation de l'État juif.

 

Né à Londres en 1948 – la même année que l'État d'Israël – de parents juifs assimilés, originaires de Lituanie et de Russie, il a fait sa carrière aux États-Unis, sa patrie d'adoption, et a consacré une dizaine d'ouvrages à ses deux domaines de prédilection : l'histoire de l'Europe d'une part 1 et l'histoire des idées et en particulier celle des intellectuels français d'autre part 2.

 

Dans un article paru dans la New York Review of Books 3, dont il était un collaborateur régulier, Judt décrit son engagement sioniste socialiste et sa progressive désaffection pour Israël, qui le conduira à prendre des positions radicales et à prôner un État binational à la place de l'État juif. Adolescent, il passait ses étés en Israël, au kibboutz, et fréquentait un mouvement de jeunesse sioniste, le Dror, dont il fut brièvement le secrétaire national en Angleterre. Il adhère alors à l'idéologie sioniste socialiste, qui sanctifie le travail de la terre et aspire à créer un Nouveau Juif, ou plutôt un Nouvel Hébreu, dans le droit fil des courants utopistes européens du début du siècle.

 

En 1966, âgé de 18 ans, il passe six mois au kibboutz Ma'hanayim, en Haute Galilée. La description qu'il fait dans la New York Review of Books de son séjour au kibboutz évoque les livres d'Amos Oz. Comme ce dernier, Judt reproche aux membres du village collectiviste leur étroitesse d'esprit et les décrit comme des êtres frustres, occupés essentiellement à convoiter les biens et les femmes de leurs voisins… Il y a toutefois une difference entre Tony Judt et Amos Oz : ce dernier critique le kibboutz (et Israël) de l'intérieur, adoptant la position du prophète de malheur, chère à Yeshayahou Leibowitz. Judt, lui, est amené progressivement à rejeter toute identification avec l'idéal sioniste de gauche qu'il a partagé dans sa jeunesse.

 

"Je préfère les marges et les bordures" – Cette déclaration qui fait penser à l'attitude d'un Michel Warschawski (dont l'autobiographie s'intitule Sur la frontière4), s'accompagne d'un éloge du cosmopolitisme et des "villes cosmopolites", parmi lesquelles Judt cite, pêle-mêle, Alexandrie, Tanger, Odessa, Salonique, Beyrouth… Il manque évidemment, dans cette énumération sortie d'un guide touristique du pourtour de la Méditerranée, Tel-Aviv et Jérusalem, qui sont pourtant tout aussi cosmopolites.

 

Tony Judt, Edward Saïd et Shlomo Sand

 

edward_said_lanceur de pierres.jpgDans ce même texte, Judt fait référence à la figure tutélaire de l'intellectuel "libéral" américain, Edward Saïd [sur la photo ci-contre, en train de lancer des pierres contre Israel...], dont il préfacera le livreD'Oslo à l'Irak 5. Politiquement, Judt (qui est historien des idées) se définit comme un social-démocrate, "en porte-à-faux avec [ses] collègues radicaux". Mais sur la question d'Israël, il en vient pourtant, dans les années 2000 – à l'époque de la deuxième Intifada et de la radicalisation du débat en Occident – à adopter des positions extrêmes qui ressemblent à celles de son collègue Shlomo Sand (lui aussi historien des idées et spécialiste de l'Europe).

 

Comment en est-il arrivé là ? Tout récit autobiographique comporte nécessairement une part de mensonge, fut-ce par omission. Quand Judt décrit sa désillusion envers Israël, il prétend découvrir soudain une réalité différente de celle qu'il croyait connaître (le kibboutz, société étriquée et provinciale, ou l'armée israélienne, macho et chauvine). Mais il omet d'expliquer comment il a, lui, changé de point de vue… Comme l'amant qui cesse d'adorer sa maîtresse, il veut croire que c'est l'objet de son amour qui est devenu autre, alors que c'est lui qui a cessé d'aimer.

 

L'attitude de Judt pourrait bien illustrer celle de toute une partie de la gauche européenne, qui aimait autrefois Israël et qui l'abhorre aujourd'hui. Dans un article publié en octobre 2003, Judt expliquait en quoi Israël était devenu "anachronique 6":

 

Dans un monde où les nations et les peuples se mêlent de plus en plus et où des mariages interraciaux sont monnaie courante ; où les obstacles culturels et nationaux à la communication se sont pratiquement tous effondrés ; où nous sommes de plus en plus nombreux à avoir de multiples identités électives, et où nous nous sentirions injustement entravés si nous devions n’en avoir qu’une, dans un tel monde, Israël est vraiment un anachronisme

 

A l'heure du "village global" et du multiculturalisme, nous dit Judt, Israël en tant qu'État juif est anachronique. Il convient donc de le remplacer par un État de tous ses citoyens, c'est-à-dire par un État binational… "Je suis suspicieux – écrit-il dans sa description du kibboutz – à l'égard de la politique de l'identité (identity politics) sous toutes ses formes, et juive par-dessus tout". Cet aveu en dit plus long qu'il n'y paraît : son rejet de l'État nation, motivé par son analyse dépassionnée d'historien de l'Europe, est avant tout, comme il le dit lui-même, un rejet de l'État juif et de la nation juive… Comme si sa prise de position de l'automne 2003 était motivée par le rejet de sa propre identité ! (il se décrit ailleurs comme un "Juif mal à l'aise avec la judéité").

 

Ainsi, son rejet sans appel du projet sioniste, auquel il a autrefois adheré, n'est pas tant le fruit d'un raisonnement intellectuel (en quoi Israël serait-il moins légitime en 2003 qu'il ne l'était quarante ans plus tôt ?) que d'un règlement de comptes avec son propre parcours, une manière de couper les liens avec sa famille et son peuple, au moment où il devient de plus en plus difficile d'être Juif sur les campus américains, sinon en adoptant la posture de l'alterjuif, c'est-à-dire du Juif contre Israël…

 

Conclusion : un alterjuif emblématique

 

Le rejet de l'Etat-nation est une idée à la mode qui s'est imposée dans de larges secteurs de la gauche européenne et américaine, et au-delà. Mais c'est dans le cas d'Israël seulement que cette conception a des conséquences radicales – éliminer l'Etat juif pour édifier sur ses ruines un Etat binational – projet politicide qui a trouvé des supporters de plus en plus nombreux depuis une vingtaine d'années. L'attitude de Tony Judt, ancien sioniste de gauche devenu un militant antisioniste, partisan d'un Etat binational est emblématique de celle d'une partie non négligeable du monde intellectuel occidental et de la gauche en particulier. C'est en raison du travail de sape d'intellectuels comme Tony Judt qu'Israël est ainsi devenu, dans la vulgate occidentale contemporaine, le "Juif des Etats", pour reprendre l'expression parlante de Paul Giniewski.

Pierre Itshak Lurçat

Notes

1. Voir notamment Après guerre, une histoire de l'Europe depuis 1945, Hachette 2009.

2. Un passé imparfait, Les intellectuels en France 1944-1956, Fayard 1992.

3. "Kibbutz", 11/2/2010, www.nybooks.com

4. Sur Warshawski, je renvoie à mon article "Michel Warshawski : s'identifier à l'ennemi d'Israël" paru dans le numéro 4 de Controverses, février 2007.

5. Paru chez Fayard en 2005.

6. "Israel : The Alternative", 23/10/2003, traduction française de Menahem Macina, parue sur le site www.upjf.org.

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 19:06

 

affaire du synode

 

 

Les échos sinistres d'un Synode perfide 

par Jean-Pierre Bensimon, pour Objectif-info, le 10 novembre 2010

 

objectif-info

 


 

 

 

 

Le message du Synode pour le Moyen Orient réuni au Vatican du 10 au 24 octobre peut être relu à travers plusieurs évènements qui ont retenti par la suite, en forme d'échos. Il s'agit de l'attentat épouvantable de Bagdad qui a couté la vie à plusieurs dizaines de malheureux chrétiens orientaux. Dans la foulée, de la déclaration de guerre islamiste aux Chrétiens d'Egypte, non moins barbare. Enfin, last but not least, des critiques proférées en France pour regretter l'accueil consenti à quelques uns de ces Chrétiens irakiens couverts de blessures et confits de terreur, au prétexte que la France ne doit pas compatir davantage avec des Chrétiens qu'avec les victimes musulmanes d'autres attentats à Bagdad et de par le monde.

 

Revenons au message du Synode. Le cœur de cette déclaration peut se résumer en une idée simple. Les Chrétiens d'Orient affrontent aujourd'hui des périls majeurs et la responsabilité en incombe fondamentalement aux Juifs, c'est-à-dire à Israël. Le synode affirmait ainsi:

 

" Nous avons eu conscience de l’impact du conflit israélo-palestinien sur toute la région, surtout sur le peuple palestinien, qui souffre des conséquences de l’occupation israélienne : le manque de liberté de mouvement, le mur de séparation et les barrières militaires, les prisonniers politiques, la démolition des maisons, la perturbation de la vie économique et sociale et les milliers de réfugiés. Nous avons aussi réfléchi sur la souffrance et l’insécurité dans lesquelles vivent les Israéliens. Nous avons médité sur la situation de la ville sainte de Jérusalem. Nous sommes préoccupés des initiatives unilatérales qui risquent de changer sa démographie et son statut."

 

On croirait cette philippique rédigée par les services BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) de Saeb Erekat le responsable "modéré" de la propagande palestinienne en direction des Occidentaux. Non, nous sommes au Vatican, et l'accusation d'Israël de pratiques criminelles est balancée par une allusion, fugace et très hypocrite à "la souffrance et l'insécurité" des Israéliens.

 

La "souffrance" qui touche "surtout le peuple palestinien" ne l'empêche pas cependant de connaitre une explosion démographique, et d'enregistrer les meilleurs indices de tout le monde arabe en matière de santé publique, de longévité et de niveau de vie. Les longs mois de travaux préalables du synode n'ont peut-être pas été suffisants aux évêques pour consulter quelques sources. Ils ont eu du temps cependant pour accabler Israël.

 

Les accusations. "Occupation" d'un peuple dont c'est l'héritage antique, de 5% des anciennes Judée et Samarie, parce que ses vis-à-vis arabes refusent depuis des décennies son minuscule état dans la région, "mur de séparation" qui a le tort d'économiser des vies juives, "prisonniers politiques"; qui peut imaginer qu'ils aient du sang sur les mains après des lustres d'Intifada et d'attentats-suicide (?), etc. Refus aussi de Jérusalem comme capitale de l'état juif, plus cocasse encore pour l'historien que serait la contestation du Vatican aux Catholiques. Et pour parfaire cette charge contre la légitimité et la souveraineté juive sur une petite parcelle du Proche-Orient,

 

" Il n’est pas permis de recourir à des positions bibliques et théologiques pour en faire un instrument pour justifier les injustices."

 

Sûr, supprimons la Bible et ses fondements historiques et archéologiques, et que viennent donc faire là des Juifs aujourd'hui ! Un certain Marcion avait voulu faire de ce tour de passe passe la doctrine de l'Eglise il y a 19 siècles et elle lui avait alors réservé un sort cuisant. Mais l'agression "théologique" ne supprime pas le tir de boulet politique sous forme d'appel à:

 

"l’application des résolutions du Conseil de Sécurité et la prise des mesures juridiques nécessaires pour mettre fin à l’occupation des différents territoires arabes...." Israël devant se cantonner " au-dedans des frontières internationalement reconnues."

 

C'est là la reprise du grand concept du retour aux frontières de 1967, c'est à dire celles de 1949. Forte allusion, sauf qu'il s'agit de lignes de cessez-le feu, et non de frontières qu'à l'époque la Jordanie avait refusées, et que les résolutions du Conseil de Sécurité (242 et 338) prévoient justement d'autres véritables frontières que ces lignes de cessez-le-feu.

 

A la suite du Synode, la thèse fondamentale, celle de la "centralité du conflit", imputant à Israël tous les autres conflits du monde, et au passage le malheur des Chrétiens d'Orient, a d'ailleurs été reprise par le cardinal français J-L Tauran avec cette assurance enracinée dans des préjugés et une inoxydable mauvaise foi.

 

" Le conflit israélo-palestinien, non résolu, est la mère de toutes les crises. Tant qu’il ne sera pas résolu, la paix ne reviendra pas"

 

Il faut quand même être capable de franchir tous les seuils, tous les sommets du cynisme et de la licence, pour mettre sur les épaules d'Israël la guerre Iran-Irak, l'Afghanistan, les guerres sunnites-chiites, le Yémen, l'Algérie, l'AQMI, les convulsions du Soudan, etc.

 

Les "modérés" de Ramallah ont bien entendu été ravis d'entendre cette douce parole synodale couler le long de leurs oreilles. Saeb Erakat s'est félicité "du clair message au gouvernement d'Israël qu'il ne peut pas revendiquer Jérusalem comme une ville exclusivement israélienne" et il a demandé au Vatican "d'engager des discussions pour consolider nos fabuleuses relations". Dame ! Et nos "modérés" de Ramallah ont annoncé dès le lendemain qu'ils engageaient des travaux pour restaurer l'église de la Nativité à Bethléem, quitte à ce que cela coûte "des millions d'euros".

 

Le feu nourri misérable du Synode contre Israël et le judaïsme, dans le sillage du voyage du pape en Terre Sainte l'an dernier, avait un motif d'évidence : donner des gages, apaiser, endormir le monstre jihadiste aussi friand de chair chrétienne que de chair musulmane ou juive, et lui jeter en pâture la chair juive. Que dirait-on si les Juifs ou Israël compilaient les fonds d'archive où les Chrétiens moquaient et diabolisaient les Musulmans et leur prophète, et s'ils élaboraient un argumentaire pour implorer les jihadistes de préférer la chair chrétienne à la chair juive? S'ils confectionnaient dans ce but la chronique parfois bien concrète, d'hier ou d'aujourd'hui, des cruautés perpétrées par les premiers à l'encontre des seconds? Qu'ils seraient misérables, n'est-ce pas? Mais ils ne le font pas et ne l'ont jamais fait. Rétrospectivement, c'est à ce miroir que l'assemblée du Synode devrait se dévisager elle-même, tout au fond des yeux.

 

Exactement une semaine après la clôture du Synode, un groupe de jihadistes armés pénétrait dans la cathédrale Sayidat al-Najat (Notre-Dame du Perpétuel-Secours) dans le quartier de Karrada à Bagdad, terrorisant la centaine de pauvres Chrétiens rassemblés là pour prier, ôtant la vie à plus de quarante d'entre eux. Cet horrible épisode allait être passé totalement sous silence par les dirigeants arabes du monde entier et leur média surpuissants. Il était tout autant escamoté par les grands réseaux européens et français. La France pourtant s'honorait d'une déclaration sans ambigüité de Dalil Boubaker, et de la décision gouvernementale d'accueillir dans notre pays et dans nos hôpitaux, des blessés chrétiens et leurs familles.

 

Le massacre de Bagdad était une réponse de la réalité et de la vérité à l'assemblée ecclésiale qui venait de se clore. Quel était le motif du massacre ? Israël ? Nous défions le Cardinal Tauran et consorts d'oser encore l'affirmer. En fait, il s'agissait de la manœuvre d'un courant sunnite désireux de gagner de l'influence et du pouvoir au sein de la communauté des sunnites irakiens dans le bras de fer qui oppose cette puissante minorité religieuse aux chiites du cru pour le contrôle du pays. Un véritable résumé des conflits moyen-orientaux où se dévorent les sunnites et les chiites, le clan étendu saoudien au clan étendu iranien, sur fond de pétrole, de leadership religieux et de régimes fanatiques et sanguinaires. L'attentat montrait de façon aveuglante que le conflit israélo-palestinien n'est en aucune manière "la mère de toutes les crises" et que cette "mère" si elle existe n'est autre que le fanatisme religieux jihadiste, l'âpre désir de dollars, la soif de pouvoir absolu, qu'un Islam archaïque affiche en arborant aussi bien le costume trois pièces, la djellaba ou l'habit de l'égorgeur devant sa caméra.

 

La saignée de Sayidat al-Najat a été le démenti de l'analyse du Synode et une grande gifle pour ses auteurs que la vie venait d'inviter à repenser leur stratégie s'ils désirent vraiment la protection des Chrétiens d'Orient. Et notons au passage que s'il est un endroit de cette terre orientale où les Chrétiens sont en totale sécurité, où leur nombre augmente, où ils pratiquent leur culture sans nulle entrave, et où ils peuvent s'éduquer et se construire un avenir libre, c'est justement dans l'état des Juifs.

 

On n'a pas encore entendu une déclaration de la commissaire européenne Viviane Reding félicitant la France d'accueillir des blessés chrétiens d'Irak et leur famille après le drame de Bagdad. Par contre des voix se sont élevées, comme celle d'un certain Hosham Dawod, anthropologue diplomé, relayé par des journalistes, qui écrit dans Le Monde du 10 novembre:

 

"il faut aider les victimes d'attentats en Irak comme ailleurs, mais qu'elles soient chrétiennes ou musulmanes, kurdes ou arabes, mandéennes, Yazidis ou shabaks. Il peut paraître incompréhensible pour les Irakiens que, à l'heure des deuils et des enterrements, la France trie dans les victimes."

 

Quand la France envisage une situation à l'étranger, il ne doit pas exister pour elle d'identité propre, de voisinage culturel, d'affinité, mais une espèce de don soi, de devoir indifférencié au service de la figure unique de La Victime, totalement abstraite, réduite à un patrimoine génétique et des molécules qui lui donnent figure humaine. Une France sans passé, des droits universels intemporels, des victimes sans physionomie. Non seulement la France, la traditionnelle "fille ainée de l'église", ne serait plus chrétienne mais elle devrait oublier même de l'avoir été un jour. Et elle est coupable de trier entre les victimes en recevant des Chrétiens d'Orient étrillés par des Musulmans. Elle doit ses services par contre à n'importe quelle victime musulmane de n'importe où dans le monde. Mieux en aidant les Chrétiens, elle les compromettrait en Irak. Il y a quelque chose de comique à voir l'anthropologue diplômé énumérer les victimes abstraites puisque réduites à leur seule nature d'êtres humains, justement en leur donnant un nom, Kurdes, Mandéens, Yazidis, etc. c'est-à-dire un passé, une histoire, une filiation, un héritage, et des intérêts propres.

 

Quel est le message de l'anthropologue et de la cohorte des catho-gaucho-bobos dans son sillage? Que la France -ce n'est dit pas mais c'est tout comme- oublie qu'elle a, qu'elle a eu, une identité chrétienne et qu'elle se mette plutôt au service de la grande Oumma.

 

Pendant que le Synode roue Israël et les Juifs à grand coups de verge, on conteste aux Chrétiens d'avoir droit de cité dans leurs plus anciennes place-fortes. Cet effacement, au sens de coups de gomme sèchement appliqués à l'histoire, a de multiples causes, dont la pusillanimité de personnages politiques aussi caricaturaux que Jacques Chirac qui interdisait de mentionner les origines chrétiennes de l'Europe dans la constitution européenne. Aujourd'hui, ce n'est pas vers la catholicité institutionnelle qu'il semble falloir se tourner pour rendre sa place et sa souveraineté à l'Europe, mais vers des personnages plutôt inattendus comme Mme Merkel avec son adresse aux Turcs d'Allemagne, ou le très ambigu Régis Debray répondant à la question "pourquoi des frontières?" "Pour mettre un stock de mémoire à l'abri. Sauvegarder l'exception d'un lieu et la singularité d'un peuple." Des Synodes scélérat comme celui du mois d'octobre n'y contribueront certainement pas, au détriment des Chrétiens mis en pièces en Orient.

 

 

 

Y a-t-il des raisons d'espérer après le Synode sur le Moyen-Orient?

par Edith Sitbon, pour Objectif-info le 10 novembre 2010

 

 


« L'Eglise, qui réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes, quels qu'ils soient, et poussée, non par des motifs politiques, mais par la charité religieuse de l'Évangile, déplore les haines, les persécutions et les manifestations d'antisémitisme, qui, quelle que soit leur époque et leurs auteurs ont été dirigés contre les Juifs. »

 

Avec Nostra Aetate, Vatican II avait su marquer une évolution considérable dans les relations entre Juifs et chrétiens. Et cela, à un point tel qu'on aurait pu croire avoir tourné définitivement les pages sombres de l'antijudaïsme passé de l'Eglise.

 

En 1993, le Saint-Siège reconnaissait l'État d'Israël.

 

Et pourtant, qu'avons-nous lu et entendu au cours du Synode pour le Proche-Orient de si peu conforme aux paroles d'apaisement et d'espoir de Vatican II.

 

Nous avons entendu parler le Patriarche émérite des Jérusalem, Michel Sabbah , déclarer sur Rai News 24

 

« Le peuple palestinien vit sous l'oppression : c'est une obligation de résister. »

 

« Israël voudrait avoir toute la Palestine mais sans les Palestiniens. On chasse les Arabes de leurs maisons pour les donner aux Juifs. »

 

C'est carrément de nettoyage ethnique qu'il accuse Israël.

 

Quand à Mgr Cyrille Salim Boustos il déclare :

 

« nous chrétiens, nous ne pouvons parler de Terre Promise pour le peuple juif. Il n'existe plus de Peuple élu.

 

Le concept de Terre Promise ne peut être employé comme base de la justification du retour des juifs en Israël et du déplacement des Palestiniens.

 

La justification d'Israël ne peut se fonder sur les Saintes Ecritures. »

 

Elias Chacour, archevêque catholique de Galilée et de Nazareth reprend l'accusation de nettoyage ethnique. Twal, lui, propose un État binational.

 

Le custode de Terre Sainte, le père Pizzaballa attaque durement les chrétiens sionistes.

 

Le Cardinal JL Tauran déclare que le conflit israélo-palestinien non résolu et la mère de toutes les crises. Twal a déclaré que la raison de l'exode des Chrétiens palestiniens de Cisjordanie et dû uniquement à l'occupation israélienne. Il a fait valoir qu'un État démocratique ne peut être juif, il n'est pas possible d'allier démocratie et sionisme.

 

Quant à l'archevêque Naguib, rapporteur du synode, que dit-il ?

 

Il parle de la responsabilité exclusive du conflit israélo-palestinien, « qui ne cesse de perturber la vie de nos pays », surtout celles des Palestiniens qui « pâtissent du manque de liberté de circulation, du mur de séparation, des barrages militaires,... » D'où la nécessité d'une paix avec retour aux « frontières internationalement reconnues ». Et pour la Ville sainte, elle doit être juive, chrétienne, et musulmane.

 

Et enfin, il s'adresse aux Chrétiens, du bout des lèvres, avec les précautions oratoires que des siècles de dhimmitude ont formatées. Et pour leur dire quoi ? Que « les chrétiens commencent à se sentir dans la sécurité, bien qu'à des degrés divers, dans les pays du Moyen-Orient. »

 

Que s'ils partent, « qu'ils gardent leurs biens et leur terre ». Car il faut garder un lien avec « la Terre patrie. »

 

Qu'est-on en droit de comprendre après un tel réquisitoire anti-israélien, d'une violence haineuse telle qu'elle pourrait ne plus laisser place au dialogue judéo-chrétien.

 

Rien sur la volonté d'islamiser la Terre Sainte, berceau du judaïsme et du christianisme.

 

Rien sur les traitements subis par les populations chrétiennes.

 

On peut y voir :

 

- Le retour à la pseudo théologie de la substitution : Israël ne peut se servir de la Bible pour justifier son retour sur la terre d'Israël et son lien avec la Terre Sainte.

 

Donc pas de validité théologique de la religion juive.

 

Mais les chrétiens, eux, doivent garder ce lien s'ils quittent leur pays.

 

- C'est aussi délégitimer l'existence même d'Israël.

 

- Donner à Israël la responsabilité exclusive de la situation des Palestiniens et du départ des chrétiens.

 

Alors quoi ?

 

- Haine millénaire de retour avec remise en cause de Vatican II ?

 

- Peur extrême de dhimmis, à ce point imprégné de leur dhimmitude qu'ils préfèrent perdre la vie en terre d'islam que vivre en Israël ?

 

- Lâcheté dans un consensus international antisioniste, anti-israélien, sans parler de la libération de la parole révisionniste dans la bouche de certains prélats ?

 

Pourquoi un tel abaissement de l'Eglise ? Son rôle n'était-il pas de défendre âprement ses fidèles maltraités, ses femmes violées, ses populations chassées de leur patrie arabe ?

 

Il n'y a eu ni Amour ni Justice dans ces discours qui nous laissent un goût bien amer.

 

C'est, dit le rabbin Rosen « qu'il est très facile pour ces évêques d'attaquer Israël en tant qu'État juif, parce qu'ils ne risquent rien à le faire, alors qu'ils paieraient un prix très élevé s'ils attaquaient directement Islam radical. » Et il ajoute que « cette stratégie n'apporte aucun bénéfice à leur communauté ».

 

Et pour ne pas sombrer dans le pessimisme, nous terminerons en rendant hommage à trois personnalités dont les déclarations ont remis un peu de la spiritualité qui a tant manqué au cours de ce synode.

 

Hommage à l’Abbé Alain René Arbez qui dénonce « la dérive apostate d’une communauté initialement issue du judaïsme mais toujours plus inféodée à une politique panarabe ».

 

Hommage au pasteur Gérald Fuhisholz qui a fustigé ces prélats qui « ont sali le nom de D. par leur verbiage et leur mépris de la parole » et qui a rappelé que « Bethléem a été vidé de sa population à cause de l'islam », faisant d'Israël un refuge pour les chrétiens fuyant leur patrie arabe.

 

Hommage également à Mgr Raboula Antoine Beyloni, archevêque libanais d'Antioche, pour avoir eu le courage de dire l'impossibilité d'un dialogue entre Chrétiens et Musulmans, l'impossibilité même de voir appliquer « les droits de l'homme, institués par les Nations unies » parce que « le Coran permet aux musulmans de cacher la vérité aux chrétiens et de parler et d'agir contrairement à ce qu'ils pensent et croient».

 

Tant qu'il y aura des Justes…

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 11:57

 

 

 

 

Le pitoyable clown antisémite professionnel du nom ou pseudonyme de Hervé Ryssen, bien connu des services, perd à nouveau ses nerfs, sur un papier de récupération émanant d'une des fosses sceptiques auxquelles il puise son miel habituellement : mais ne sachant guère si la moindre librairie, hormis ses collègues jihadistes spécialisés, mettra en vente ces pamphlets racistes, il préfère prendre les devants et se lance dans une campagne d'affichage à même le mur des villes. Prière de remettre ces inepties à leur place, sans pour autant obstruer les caniveaux :

 

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 21:28

 

 

Appel a Bertrand Delanoë  en direction de la

rue des Rosiers

 

 

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Action pour la rue des Rosiers : envoyez tous un courrier à Monsieur Delanoë!

détail  ICI

 

 

 

Nous amis et partenaire d'europe-israel en pleine action rue des Rosiers -

 

> voir les photos ICI

 

Dimanche 7 novembre, Europe-Israël a distribué des tracts, rue des Rosiers devant l’emplacement du restaurant Goldenberg.

Sous la pluie, de nombreuses personnes se sont jointes à nous ;  des passants et aussi une vingtaine d’auditeurs qui, ayant entendu Eva Soto de Judaïques FM m’interviewer, ont eu la gentillesse de se rendre rue de Rosiers, afin de nous rencontrer, et obtenir un exemplaire du courrier à envoyer. 

Ma surprise a été grande, nombre de passants n’avaient pas remarqué que la plaque commémorative de l’attentat avait disparu ! Il fallait les emmener devant les 4 trous pour qu’enfin ils en croient leurs yeux !

Scandalisés ils ont pris notre tract, afin d’envoyer un courrier à Monsieur Delanoë, en nous remerciant pour notre action. 
Les touristes nous ont manifesté un grand intérêt et ont promis d’écrire, eux aussi !

Nous sommes restés tout l’après midi, et avons pu  rencontrer Lyne Cohen Solal, adjointe au Maire de Paris, venue à la manifestation organisée par l’OSE pour l’ouverture du Café des Psaumes. Nous lui avons remis notre tract, elle était au courant de la disparition de la plaque, et à affirmé que l’appât du gain de certains était responsable de la disparition de nombreux commerces traditionnels de ce quartier dont le restaurant Goldenberg ! Nous attendons donc de voir si elle obtient la pose d’une nouvelle plaque commémorative !!!

Ce fut une belle après midi, nous avons rencontré des personnes formidables, qui nous ont longuement parlé de leur enfance en Pologne pendant la guerre, à Paris dans le Plezel, leurs souvenirs du restaurant Goldenberg, des librairies et autres commerces disparus, et ont toutes dit leur désolation devant la perte de l’âme de ce quartier.

Donc, l’action continue, diffusez auprès de vos connaissances,  envoye des courriers à Monsieur Delanoë, distribuez les aux personnes qui n’ont pas accès à internet !

Europe-Israël poursuit ses actions et a besoin de votre soutien !

Danièle Kaplan

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 07:54

 

 

 Les magazines et coups de gueule précédents

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Merci à Michaëla, Yossi et Aaron

Pour aschkel.info  et lessakele .

 

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AUX DIABOLISATEURS D’ISRAEL

 

Novembre 2010

 

Danny Ayalon, vice-ministre des Affairesétrangères a réagi dernièrement aux déclarations du synode du Moyen-Orient en affirmant que "des évêques anti-israéliens ont détourné le Vatican". Ll'archevêque de l'Eglise grecque melchite, Cyrille Salim Bustros avait affirmé : "Nous, chrétiens, ne pouvons parler de Terre promise pour le peuple juif. Il n'existe plus de peuple élu. Tous les hommes et les femmes sont devenus le peuple élu. Le concept de Terre promise ne peut être employé comme base de la justification du retour des Juifs en Israël et du déplacement des Palestiniens. La justification de l'occupation israélienne de la terre de Palestine ne peut se fonder sur les Saintes Ecritures". (Source : Guysen.International.News) La delégitimation d'Israël s'amplifie et gagne du terrain.

Nous pouvons énumérer jusqu'à présent des organismes qui participent à cet activisme lâche et mensonger : des ONG  des associations pro-palestiniennes à travers le monde, y compris en Israël , des partis politiques de gauche et/ou de gauche radicale, des universitaires, des syndicats de travailleurs principalement de gauche, des journalistes, des étudiants, des artistes, certains députés et sénateurs européens, des maires de communes , et voici qu'à cette liste non exhaustive, ce sont ajoutés, ces dernières semaines,d'une part des archevêques et d’autre part des anciens dirigeants de pays en mal d'action.

Une petite phrase lancée récemment par le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Dany Ayalon, nous éclaire sur cette quasi-unanimité qui est une injustice flagrante, comme toute unanimité : «des agents sont engagés à travers le monde,

en guise d'activistes dans des organisations humanitaires pour la délégitimation d'Israël ». En d'autres termes, ceux qui oeuvrent à travers le monde pour la délégitimation d’Israël, ne le font pas par conviction ou par idéal, mais pour des raisons mercantiles, comme le feraient des mercenaires. Nous avons dénoncé à maintes reprises ces actions dirigées par l'Autorité palestinienne et financées par la Ligue Arabe ainsi que par la Conférence des organisations islamiques.

Il est aisé de soupçonner également d'autres pays ennemis d'Israël (tels que l'Iran), de contribuer à cette diabolisation, ainsi que des pays qui utilisent ce conflit pour accéder à des positions de dirigeants du monde musulman, comme le fait la Turquie.

Le synode des archevêques de l'Eglise réuni à la mi-octobre au Vatican est un exemple du détournement, cette fois-ci de la religion, à des fins politiques, voire antisémites notoires et l'utilisation par certains archevêques de la « notoriété de l'Eglise», pour falsifier l'histoire, l'influencer, l’annihiler, le tout

 

Lire en cliquant sur le magazine page 12 et 14

 

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 15:41

 

 

Merci Laurence pour l'envoi de cet article

 

 

Compte rendu: Gaza au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris.

 

 

 

Tout d'abord, une alerte diffusée sur internet, concernait une affiche montrant une femme mutilée, une photo prise à Gaza, une photo annonçant une exposition au Musée d'Art Moderne: Gaza 2010.

 

Alors, j'achète l'Officiel des Spectacles: oui, il est indiqué que l'exposition a lieu au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, du 5 Novembre au 5 Décembre, entrée libre.

C'est très difficile à trouver, sur place aucune indication, plusieurs gardiens interrogés ne sont pas au courant. Enfin, une dame avisée m'indique que l'exposition se trouve dans les collections permanentes (?) et que le vernissage a eu lieu hier. J'imagine un cocktail un peu mondain, des petits fours devant des tableaux, cela semble étrange sur un tel sujet.

Je suis entrée en enfer, j'y suis restée 40 minutes, j'en suis ressortie atterrée et nauséeuse. J'explique :

A l'entrée de la salle 17, il est annoncé « Gaza 2010, photographies de Kai Wiedenhöfer. Prix Carmignac, gestion du photo journalisme »

Et aussi « Avertissement, certaines photos peuvent heurter la sensibilité du public ».

On apprend que Kai Wiedenhöfer, photographe allemand, est, depuis l'âge de 14 ans, un spécialiste du Moyen-Orient (sic). Que ce jeune prodige a appris l'arabe pour parler avec les gens qu'il photographie et commencer « un inventaire clinique des effets de la guerre sur la terre et les hommes ».

 

Je comprends qu'il va m'être démontré que la guerre c'est laid; mais je le savais. Mais je ne le savais pas à ce point. Dans une belle salle aux murs blancs sont présentés une centaine de tableaux, alternant photos de maisons détruites et portraits de personnes mutilées. J'écris « portraits » car chaque image semble avoir été étudiée, le sujet, homme, femme ou enfant, est comme peint, dans un décor approprié, assis sur un vaste sofa couvert de lourds tissus, ou debout dans l'encadrement d'une porte en ogive, ou accoudé à une table où s'épanouit un bouquet de fleurs. Le sujet pose, les décors sont soignés, les couleurs vives et l'image de qualité.

 

Mais chaque sujet expose sa blessure, moignons de jambes coupées, mains écrasées qui ne servent plus à rien, cicatrices mal refermées, peau en lambeaux. Une femme entièrement voilée, assise sur un fauteuil roulant soulève sa longue jupe pour montrer ses prothèses. Un enfant, torse nu, exhibe des traces de balles.

 

Sous chaque tableau, une légende explique le lieu de la maison détruite, la date de l'attaque, le nom de la victime mutilée, son âge, ses séquelles. Ces textes racontent que les victimes sont aveugles, que leurs estomacs sont encore criblés d'éclat d'obus, que des maris ont abandonné leurs épouses brisées, que des enfants sont orphelins. Parfois, dans ces légendes, il est fait référence au rapport Goldstone. Car nous sommes à Gaza, en 2010 et ces images de cauchemar sont le fait d'Israël. Une femme blessée a été, selon la légende en dessous, « abattue d'une seule balle par un soldat israélien ». Il est lourdement insisté sur les attaques d'écoles.

 

 

Sur un large mur, un historique tronqué énumère les dates majeures de ce conflit depuis 1948 et affiche une carte de la région: Gaza est en rouge, couleur de sang . Cette expo/propagande est si simpliste qu'on s'attendrait à lire «un jour Israël a décidé de massacrer Gaza »...

 

Je regarde les visiteurs autour de moi: ils se taisent, passent d'une photo à l'autre, comme hébétés.

Cette exposition étant installée parmi les collections permanentes, il est évident que nombreux sont ceux qui y entrent par hasard, au cours de leur visite générale.

Quelle sera leur opinion en quittant ce lieu de propagande, cette avalanche d'images insoutenables sans explications, cette présentation fallacieuse des victimes innocentes d'une armée sans pitié?

 

Sous couvert d'art, (mais où est l'art?) cette soit-disant exposition est un acte politique, un mensonge par omission qui ne raconte qu'une seule version de l'histoire, une indécence pour les victimes, même si je suppose et espère que les 50.000 euros gagnés par ce photographe ont servi à rémunérer les malheureux blessés.

 

Sous couvert d'art, verra t'on s'étaler ainsi sur les murs de nos musées nationaux les images des corps déchiquetés des récentes victimes de l'église syriaque de Bagdad? Des 70.000 morts de la guerre au Sri Lanka, des femmes éventrées dans les conflits en Afrique ?

 

Sous couvert d'art, durant un mois, des visiteurs « innocents » vont subir un appel à la haine d'Israël, un de plus, et des plus vicieux.

 

Vendredi 5 Novembre 2010

Laurence Nguyen

Association France-Israël

 

 

PS:

Pour voir l'exposition, tapez dans Google: Carmignac ou Kai Wiedenhöfer, des photos et des vidéos présentent et expliquent cette réalisation.

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