Consternation sur nos campus universitaires et dans nos salles de rédaction!
A l’heure où, après avoir démontré au monde en quelques petits mois qu’Israël n’avait rien à voir avec leurs problèmes, les islamistes s’apprêtent à confisquer au nom de la Charia la liberté qu’était censé avoir apporté le prétendu « printemps arabe » …
Pendant que le Monde libre aide le peuple libyen à remplacer le régime de terreur qui les oppriment depuis 40 ans par un ramassis de crieurs d’allah akbar, d’anciens tortionnaires et de jihadistes d’Al Qaeda …
Ne voilà-t-il pas (tout fout vraiment le camp!) que s’effondrent, après les prétendus soldats tueurs d’enfants, violeurs ou dépeceurs, des décennies de convictions et vérités jusque là solidement établies?
A savoir, de la bouche même de l’ancien juge sud-africain Goldstonequi avait il y a deux ans accusé Israël de crimes de guerre voire contre l’humanité lors de l’opération de son armée contre les lanceurs de roquettes de Gaza, qu’Israël n’était en fait coupable que de ne pas avoir collaboré à son enquête?
Et en plus, si l’on en croit la lettre ouverte d’un islamologue irlandais qui a réussi à faire avorter un boycott anti-israélien au sein même de son ancienne université d’Edimbourg, qu’Israël ne serait ni un Etat nazi ni un Etat d’apartheid?
Autrement dit, aussi incroyable que cela puisse paraître en ces temps de communications instantanées, d’informations en temps réel et à flot continu comme de voyages intercontinentaux, qu’il n’y aurait en Israëlni camps de concentration ni Einzatsgruppen ni SS ni lois de Nuremberg ni même de solution finale?
Qu’échappant à la sagacité de générations des plus brillants de nos étudiants et de nos universitaires, les 20% de citoyens arabes israéliens auraient selon la loi israélienne exactement les mêmes droits que les juifs, les musulmans, les chrétiens, les Baha’is qui y ont même leur centre mondial?
Qu’ils y représenteraient 20% de la population universitaire comme de la population tout court, peuvent aller où ils veulent, utilisent les transports en commun, mangent dans les restaurants, vont à la piscine, dans les bibliothèques, au cinéma à côté des Juifs?
Que les hôpitaux israéliens non seulement soigneraient les Juifs et les Arabes, mais aussi les Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie, dans les mêmes chambres, dans les mêmes salles d’opération?
Que les femmes y auraient les mêmes droits que les hommes, que leshomosexuels n’y subiraient aucune discrimination et même que les gays palestiniens se réfugiraient souvent en Israël, car chez eux, ils risquent la peine de mort?
Et enfin qu’ils auraient même, pendant que les Etats voisins tirent à balles réelles sur leurs propres citoyens,… le libre droit de manifester?
Boycott d’Israël: le pire n’est pas toujours sûr
Environ 270 étudiants de l’université d’Edimbourg ont voté en faveur d’une motion qui qualifie Israël d’Etat d’apartheid et ont appelé à un boycott de ses produits. Pour autant, le Jewish Chronicle rapporte que ce boycott ne sera pas appliqué, une information confirmée par l’Association des étudiants de l’université d’Edimbourg (EUSA).
La lettre ouverte ci-dessous, écrite par un ancien élève de cette université a indubitablement contribué à ce sursaut de bon sens.
LETTRE OUVERTE À L’ASSOCIATION DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ D’EDIMBOURG (EUSA) À PROPOS DU BOYCOTT D’ISRAEL
29 mars 2011
«Permettez-moi de dire quelques mots aux membres de l’EUSA. Je suis diplômé d’Edimbourg (promotion 1975). J’y ai étudié le persan, l’arabe et l’Histoire de l’islam avec William Montgomery Watt et Laurence Elwell Sutton, deux des experts britanniques les plus pointus de leur époque sur le Moyen-Orient. J’ai ensuite passé un doctorat à Cambridge et j’ai enseigné l’arabe et la civilisation islamique à l’université de Newcastle. Tout naturellement, j’ai publié plusieurs livres et des centaines d’articles sur ces sujets
Si je vous dis tout cela, c’est pour vous montrer que je sais de quoi je parle en ce qui concerne le Moyen-Orient et c’est précisément pour cette raison que je suis choqué et accablé par la motion votée par l’EUSA. Je suis choqué pour une raison simple : il n’existe pas et il n’a jamais existé d’apartheid en Israël. Ceci n’est pas une opinion, c’est un fait qui peut être vérifié par tous les étudiants d’Edimbourg : il leur suffira de se rendre en Israël pour le constater par eux-mêmes.
J’insiste, car j’ai l’impression que les étudiants qui ont voté pour cette motion n’ont pas la plus petite idée de ce qu’est Israël et qu’ils sont certainement victimes d’une propagande mensongère du lobby pro-palestinien. Être contre Israël n’est pas critiquable en soi. Mais je ne parle pas de la critique ordinaire d’Israël. Je parle d’une haine qui ne met aucune limite aux mensonges et aux mythes qu’elle répand.
Ainsi, Israël est-il qualifié à plusieurs reprises d’Etat «nazi». En quoi ce qualificatif peut-il se justifier, même comme métaphore? Où sont les camps de concentration israéliens? Les Einzatsgruppen ? Les SS ? Les lois de Nuremberg ? La solution finale ?
Rien de tout cela ni quoi que ce soit d’approchant n’existe en Israël, justement parce que les Juifs, plus que tout autre peuple sur la planète, savent exactement ce qu’était le nazisme. On prétend qu’il y a eu un holocauste israélien à Gaza (ou ailleurs). Où ? Quand ? Aucun historien sérieux ne peut traiter cette affirmation par autre chose que par le mépris qu’elle mérite. Mais qualifier les Juifs de nazis et prétendre qu’ils ont commis un holocauste est l’exemple le plus criant de détournement de l’Histoire que j’ai jamais rencontré.
Pareil pour l’apartheid. Pour qu’existe un apartheid, il faut une situation qui ressemble à celle qui prévalait en Afrique du Sud sous ce régime. Malheureusement pour ceux qui croient cela, un week-end dans n’importe quelle partie d’Israël suffit à démontrer le ridicule de cette affirmation. Qu’une association étudiante l’ait cru et ait voté sur cette base en dit long sur l’état de l’enseignement de nos jours.
Les victimes évidentes d’un apartheid seraient les 20% de citoyens arabes israéliens. Selon la loi israélienne, les Israéliens arabes ont exactement les mêmes droits que les juifs ou n’importe qui d’autre, les musulmans ont les mêmes droits que les juifs ou les chrétiens. Les Baha’is, durement persécutés en Iran, s’épanouissent en Israël, où ils ont leur centre mondial. Les musulmans Ahmadi, sévèrement persécutés au Pakistan et ailleurs, sont protégés par Israël. La sécurité des lieux saints de toutes les religions est garantie par une loi spécifique israélienne. Les Arabes représentent 20% de la population universitaire (une réplique exacte de leur pourcentage dans la population générale). En Iran, les Baha’is (la plus nombreuse minorité religieuse) sont exclus des universités et n’ont pas le droit d’ouvrir leurs propres universités. Pourquoi les membres de votre association ne boycottent-ils pas l’Iran ?
En Israël, les Arabes peuvent aller où ils veulent, à la différence des Noirs sud africains du temps de l’apartheid. Ils utilisent les transports en commun, ils mangent dans les restaurants, ils vont à la piscine, dans les bibliothèques, au cinéma à côté des Juifs – ce qu’aucun Noir ne pouvait faire en Afrique du Sud au temps de l’apartheid. Les hôpitaux israéliens non seulement soignent les Juifs et les Arabes, mais aussi les Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie. Dans les mêmes chambres, dans les mêmes salles d’opération.
En Israël, les femmes ont les mêmes droits que les hommes : il n’y a pas d’apartheid entre les sexes. Les gays et les lesbiennes n’ont à subir à aucune discrimination, si bien que les gays palestiniens se réfugient souvent en Israël, car chez eux, ils risquent la peine de mort. Je m’étonne que les groupes lesbiens et gays appellent au boycott d’Israël et ne disent rien au sujet des pays comme l’Iran, où les homosexuels sont pendus ou lapidés à mort. Cela illustre un état d’esprit qui défie l’entendement. Des étudiants intelligents pensent qu’il vaut mieux se taire sur les régimes qui tuent les homosexuels, mais qu’il faut condamner le seul pays du Moyen-Orient qui les sauve et les protège. C’est une blague de mauvais goût.
L’université est censée être un lieu où l’on apprend à utiliser son cerveau, à penser rationnellement, à examiner les preuves, à tirer des conclusions à partir de faits avérés, à vérifier ses sources, à comparer les points de vue. Si celle d’Edimbourg ne peut former que des étudiants qui n’ont pas la moindre notion de toutes ces choses, alors l’avenir est sombre. Je n’ai aucune objection à la critique argumentée contre Israël. Mais je m’oppose à ce que des gens supposés intelligents stigmatisent l’Etat juif comme celui qui traiterait sa population de la pire façon.
Le plus grand soulèvement depuis les VIIe et VIIIe siècles est en train de se produire au Moyen-Orient et il est clair que les Arabes et les Iraniens se rebellent contre des régimes tyranniques qui ripostent en tirant à balles réelles sur leurs propres citoyens. Les citoyens israéliens, Juifs et Arabes, ne se soulèvent pas (alors que le droit de manifester y est libre et garanti). Pourtant, les étudiants de l’université Edinburgh Mount ne manifestent pas contre ni n’appellent au boycott de la Libye, de Bahrein, de l’Arabie saoudite, du Yémen ou d’Iran. Ils préfèrent inventer de fausses accusations contre l’un des pays les plus libres au monde, le seul au Moyen-Orient qui ait accueilli des réfugiés du Darfour, le seul qui offre une protection aux gays et aux lesbiennes, le seul qui protège les Bahaïs… Je continue ? Le deux poids deux mesures crève les yeux et ne fait pas honneur à ceux qui ont voté pour ce boycott.
Faites preuve de bon sens. Demandez des renseignements à l’ambassade d’Israël. Demandez-lui de vous envoyer des conférenciers. N’écoutez pas qu’un seul son de cloche. Ne vous faites pas d’opinion tant que vous n’avez pas entendu les deux parties. Vous avez un devoir vis-à-vis de vos élèves, c’est de les protéger des arguments à sens unique. Ils ne sont pas à l’université pour recevoir un lavage de cerveau. Et ils ne sont certainement pas là pour être embarqués dans de l’antisémitisme en stigmatisant un pays entre tous, celui qui se trouve être le seul Etat juif de la planète. S’il y avait eu un Etat juif dans les années 1930 (ce n’était malheureusement pas le cas), vous ne croyez pas qu’Hitler aurait décidé de le boycotter ? Bien sûr que si, et il ne se serait pas arrêté là. Votre génération a le devoir de veiller à ce que ce racisme particulièrement vivace qu’est l’antisémitisme ne prenne jamais racine parmi vous. Aujourd’hui, pourtant, il est clair qu’il l’a fait et qu’il cherche à se renforcer. Vous avez encore une chance d’éviter un grand crime, simplement en utilisant votre raison et en montrant un minimum de justice. Dites-moi que vous comprenez ce que je vous dis. Je vous ai donné quelques éléments de preuve. C’est à vous d’en chercher d’autres.
Sincères salutations
Dr. Denis MacEoin»
Traduction Liliane Messika © Primo-Info
Denis MacEoin (né en 1949, Belfast, Irlande du Nord) est un écrivain irlandais et ancien enseignant, titulaire d’un doctorat en histoire de l’Islam. Il a fait une partie de ses études à Edimbourg. Ses spécialités universitaires sont notamment le Chiisme, le Shaykhisme, le Babisme et le Bahaisme, sur lesquels ses publications sont nombreuses.
Ses romans sont écrits sous les pseudonymes de Daniel Easterman et Jonathan Aycliffe.
Il vit avec sa femme à Newcastle upon Tyne, en Angleterre.
Voir aussi:
Reconsidering the Goldstone Report on Israel and war crimes
Richard Goldstone
The Washington Post
April 1, 2011.