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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 20:27


LES FRAGILES FONDATIONS DE L’ETAT  PALESTINIEN

 

Par Bertrand Ramas-Muhlbach

pour : http://lessakele.over-blog.fr et http://www.aschkel.info/

 

http://aval31.free.fr/photosdiverses/histoire/Abu_Mazen.jpg


A l’occasion du cinquième anniversaire de la mort de Yasser Arafat célébré chez les palestiniens ce 11 novembre 2009, les annonces relatives à l’indépendance de l’Etat de Palestine ont fusé de toutes parts : Mahmoud Abbas a déclaré que l’Etat Palestinien était un fait établi pour le monde entier et que le combat à mener ne portait plus que sur la reconnaissance des frontières. La veille, soit le 10 novembre 2009, le gouvernement de l'Autorité palestinienne a décidé de « la création d'un comité de pilotage » pour aider à réduire sa dépendance vis-à-vis de l'aide étrangère et développer des piliers de l'économie nationale en vue de la création d'un état palestinien. Ce même jour, le gouvernement palestinien a imputé à la communauté internationale la responsabilité dans la stagnation du processus politique et lui a reproché son incapacité à atteindre des objectifs convenus. Enfin, il a décrété que le 15 novembre serait un jour férié marquant la « Déclaration d'indépendance palestinienne ».


http://next.liberation.fr/files/images/resampled/485x320/keffiehintro.jpg


Côté israélien, une certaine inquiétude était perceptible : le 10 novembre,  le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a confirmé qu'Israël était prêt à entamer immédiatement des négociations avec l'Autorité palestinienne, annonce précédée deux jours plus tôt par celle du responsable kadima Shaoul Mofaz. Celui-ci a proposé un plan diplomatique avec à la clé la formation d'un Etat palestinien provisoire sur 60 % de la Judée-Samarie et à gaza (où  vivent 90 % des Palestiniens) et des négociations ultérieures sur les frontières définitives, les blocs d’implantations situés à l’est  (sur lesquels résident 228 000 israéliens) n’ayant pas vocation à être évacués.


http://www.capital.fr/var/cap/storage/images/media/images/photo-v2-457x222/reuters/ofrtp-po-palestiniens-israel-etat/5110338-1-fre-FR/ofrtp-po-palestiniens-israel-etat_large.jpg


La notion « d’Etat de Palestine » n’est en réalité pas nouvelle. Elle date du 15 novembre 1988 lorsque le Conseil National palestinien a proclamé « l’établissement de l’État de Palestine sur notre terre palestinienne avec pour capitale Jérusalem ». La proclamation qui a pris soin de détailler les fondements de cet Etat de Palestine, a d’ailleurs fait l’objet d’une reconnaissance internationale. Dans sa 82e séance plénière, l’Assemblée Générale de l’Onu a, le 15 décembre 1988, « pris acte de la proclamation de l’Etat Palestinien » par le Conseil National Palestinien le 15 novembre 1988, affirmé « qu’il était nécessaire de permettre au peuple palestinien d’exercer sa souveraineté sur les territoires occupés depuis 1967 » (sic), décidé qu’à compter du 15 décembre 1988 la désignation de « Palestine » devait être substituée à celle «d’Organisation de Libération de la Palestine » et enfin prié le secrétaire Général de prendre toutes les dispositions pour appliquer la  présente résolution (résolution 43/177 de l’Onu du 15 décembre 1988).

Il ressort en réalité de la proclamation palestinienne du 15 novembre 1988 que les fondements de l’Etat de Palestine sont particulièrement fragiles, quand bien même le texte s’est grandement inspiré de la déclaration portant fondation de l’Etat d’Israël par David Ben Gourion le 14 mai 1948.


http://a32.idata.over-blog.com/505x484/1/07/02/02/1923-mandat.JPG


Tout d’abord, le texte du 15 novembre 1988 débute par le postulat selon lequel « la Palestine est le pays natal du peuple arabe palestinien ». Cette affirmation qui est naturellement à rapprocher de l’acte du 14 mai 1948 (« Eretz Israël est le pays où naquit le peuple juif ») contient toutefois une contradiction. En effet, les invasions arabes de la Palestine (VII° siècle ec) n’avaient pas encore débuté lorsque l’empereur romain Adrien a baptisé la région de ce nom en 135 ec.

 

Le texte mentionne également : « c’est là qu’il (le peuple) a grandi, qu’il s’est développé, et qu’il s’est épanoui ». Or, le texte justifie la nécessité de créer un Etat Palestinien par l’affirmation d’un lien immuable entre le peuple palestinien et sa terre au moyen d’expressions habilement choisies :  « Son existence nationale et humaine s’y est affirmée, dans une relation organique ininterrompue et inaltérée, entre le peuple, sa terre et son histoire », ou encore « Continuellement enraciné dans son espace, le peuple arabe palestinien a forgé son identité nationale, et s’est élevé, par son acharnement à la défendre, jusqu’au niveau de l’impossible », voire« l’attachement permanent de ce peuple à sa terre a néanmoins imprimé au pays son identité et au peuple son caractère national », ou enfin « le peuple arabe palestinien s’est développé dans une complète unité entre l’homme et son sol ».... En réalité, au début du XX° siècle, la volonté était de réunir la nation arabe dans un  Etat arabe sur l’ensemble du pourtour méditerranéen.

 

A l’instar de la proclamation du 14 mai 1948 qui évoque l’exil du peuple juif, les souffrances qu’il a endurées tout au long de son histoire et son attachement à restaurer son indépendance nationale, le texte palestinien de 1988 développe l’injustice subie par les palestiniens privés du droit à l’autodétermination : «  En dépit de l’injustice historique imposée au peuple arabe palestinien qui a abouti à sa dispersion et l’a privé de son droit à l’autodétermination au lendemain de la résolution 181 (1947) de l’Assemblée générale des Nations unies recommandant le partage de la Palestine en deux États l’un arabe et l’autre juif... ». Sur ce point, la proclamation palestinienne de 1988 fonde la légitimité de l’Etat de Palestine (et le droit du peuple arabe palestinien à la souveraineté et à l’indépendance) sur la résolution de 1947 alors que les arabes de Palestine tout comme l’ensemble des pays arabes de la région avaient rejeté le plan de partage de la Palestine en 1947. 

 


http://identitejuive.com/wp-content/uploads/2007/12/patv.jpg


La proclamation palestinienne affirme finalement qu’il existe un droit fondamental à l’établissement de l’Etat de Palestine : «Conformément aux droits naturels, historiques et légaux du peuple arabe palestinien à sa patrie, la Palestine, et fort des sacrifices des générations successives de palestiniens pour la défense de la liberté et de l’indépendance de leur patrie... ». Sur ce point, bien que l’affirmation de ce droit rappelle celle de David Ben Gourion (« C’est de plus le droit naturel du peuple juif d’être une nation comme les autres nations et de devenir maître de son destin dans son propre Etat souverain»), elle n’est pas sans susciter certaines interrogations.

 

 

Le texte évoque en effet les conditions dans lesquelles s’est développé le peuple palestinien et notamment : « Inspiré par la multiplicité des civilisations et la diversité des cultures, y puisant ses traditions spirituelles et temporelles » alors que ce n’est pas exactement l’image qu’a donnée le peuple palestinien au cours des 40 dernières années. De même, le texte fait référence aux multiples messages religieux de pardon et de paix véhiculés sur cette terre : « Sur les pas des prophètes qui se sont succédés sur cette terre bénie, c’est de ses mosquées, de ses églises et de ses synagogues que se sont élevés les louanges au Créateur et les cantiques de la miséricorde et de la paix »... Une fois encore, les palestiniens n’ont jamais montré dans l’affirmation de leur identité nationale, un visage clément qui mène au pardon...

 

http://www.seraphicpress.com/images/PalestinianNaziSalute01.jpg

Procession du "grand pardon" palestinien

Car c’est en fait le véritable problème des palestiniens : leur indépendance nationale ne sera pas fonction d’une auto persuasion quant à l’existence d’un cordon ombilical liant des individus à la terre, mais juste de leur capacité à vivre en harmonie avec leur environnement. Les palestiniens ont effectivement le droit à l’autodétermination puisqu’ils se présentent comme constituant une unité humaine sur un territoire donné. Toutefois, ils ne pourront jouir de cette prérogative que lorsqu’ils disposeront de la maturité politique pour y accéder. La guerre menée depuis des décennies  contre les juifs et celle fratricide entre le Fatah et le Hamas, permettent tristement d’en douter.



http://www.ynetnews.com/PicServer2/04062007/1142764/JRL160_wh.jpg
Procession du "Grand Pardon" inter-palestinien à Gaza -juin 2007, pour les 40 ans de la Guerre des "six-jours"


http://www.guysen.com/photos/p90_hamas_fatah_logos.jpg
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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 10:14
Lieberman sceptique

Le retour aux frontières de 1967, avec un Etat palestinien en Judée-Samarie ? Cela reviendrait à importer le conflit sur le sol israélien, estime le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman.

Le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman. 
PHOTO: AP , JPOST

La création d'un Etat palestinien ne mettra pas fin au conflit, a poursuivi Lieberman, lors d'un discours prononcé au Forum Saban de Jérusalem. Les échanges du forum devaient se tenir à huis clos, mais les commentaires du ministre ont immédiatement été repris par les médias israéliens.

Si un Etat palestinien était fondé sur les terres de Judée-Samarie, les Arabes israéliens demanderaient automatiquement l'autonomie de la Galilée et du Néguev, et ils noueraient des liens plus solides avec l'Autorité palestinienne (AP), affirme Lieberman.

Le principal négociateur de l'AP, Saëb Erakat, a déclaré de son côté que les Palestiniens ont l'intention de demander au Conseil de sécurité de l'ONU de reconnaître l'existence de leur Etat, dans les frontières pré-1967 et avec pour capitale Jérusalem-Est.

En réponse, une source du gouvernement israélien a précisé que toute solution [au conflit] devra-t-être négociée et faire l'objet d'un accord. Toute décision unilatérale n'est qu'un "mirage", ajoute la source.

D'autres estiment que les déclarations palestiniennes visent avant tout à faire pression sur Washington et Jérusalem pour le gel total des implantations, avant la reprise des négociations. Erakat a pris la parole la veille du 21e anniversaire de la décision unilatérale du Conseil national palestinien de proclamer un Etat palestinien.

Depuis, plusieurs pays d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie ont reconnu cet Etat, contrairement aux Etats-Unis et à la plupart des pays européens. Les Nations unies ne l'ont pas accepté en tant qu'Etat membre.

Selon Ruth Lapidot, experte juridique, une telle demande palestinienne ne relèverait même pas de la compétence du Conseil de sécurité. Elle devra-t-être considérée par l'Assemblée générale. L'AP devrait alors s'assurer du soutien de deux tiers des membres de l'Assemblée pour être acceptée en tant qu'Etat membre.

Fox News précise que si les Palestiniens échouaient à obtenir ce statut à l'ONU, ils envisageraient de dissoudre l'AP et d'encourager la solution binationale.

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 16:16
AP : nouveau report des élections ?


Les élections palestiniennes reportées

[Jeudi 12/11/2009 16:27]

 

La situation politique dans les territoires sous contrôle de l’AP n’est pas très stable depuis quelques temps. Dans ces conditions la commission électorale palestinienne a annoncé jeudi après-midi avoir l’intention de reporter la date des élections du nouveau chef de l’AP et des membres du « parlement ». Les élections, auxquelles Mahmoud Abbas (Abou Mazen) a annoncé ne pas vouloir se représenter, auraient dû avoir lieu le 24 janvier.

Un haut responsable du Fatah – qui a souhaité garder l’anonymat – a en effet déclaré plus tôt dans la journée que « la commission électorale recommanderait le report des élections, à cause du Hamas qui interdit la tenue du vote dans la bande de Gaza. »

En fait ces derniers jours, les proches de l’actuel chef de l’AP ont fait comprendre que le report des élections pourrait être une solution temporaire à l’intention d’Abbas de ne pas présenter sa candidature.

Parallèlement, un des conseillers d’Abou Mazen a déclaré que la commission électorale devait présenter un rapport sur la possibilité de tenir des élections avant que soit décidé comment nommer le remplaçant d’Abbas. Et d’ajouter qu’il fallait également voir si la situation dans la bande de Gaza permettait la tenue d’élections et si Israël autoriserait l’ouverture de bureaux de vote à Jérusalem Est. Les élections étant reportées, il n’est pas impossible que le chef de l’AP décide de rester à son poste.

Ces derniers événements ne surviennent qu’un mois après que le chef de l’AP a signé un décret officiel fixant la date des élections générales de l’AP. Dans ce décret, Abbas a appelé tous les Palestiniens de Judée Samarie, de la bande de Gaza et de Jérusalem Est à venir voter.




Par JPOST.FR 
12.11.09

Le comité électoral de l'Autorité palestinienne (AP) recommande de reporter les élections présidentielles, initialement prévues le 24 janvier prochain.

Le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. 
PHOTO: AP , JPOST

Selon le directeur du comité, Hanna Nasser, il sera impossible d'organiser des élections dans la bande de Gaza - contrôlée par le Hamas. Sans la participation de tous les Palestiniens, le scrutin ne peut avoir lieu, précisent des sources officielles.

Le Hamas a déjà annoncé, le mois dernier, son intention de boycotter les futures élections présidentielles et législatives de l'AP. Le ministre de l'Intérieur du Hamas avait alors menacé de punir tout Palestinien qui tenterait de voter ou qui assisterait le comité électoral dans la bande côtière.

Le mouvement islamiste est opposé à organiser un scrutin avant qu'une "réconciliation" ne soit signée avec ses rivaux du Fatah. Il souligne, par ailleurs, que le chef de l'AP Mahmoud Abbas n'a aucun droit de publier un "décret présidentiel", appelant à de nouvelles élections.

De son côté, Abbas a déclaré, mercredi, qu'il souhaitait toujours résoudre ses différends avec le Hamas. "Nous voulons la réconciliation, ainsi que la réunification de notre peuple et de notre terre", a-t-il annoncé lors d'une cérémonie organisée à l'occasion du 5e anniversaire de l'ancien leader palestinien, Yasser Arafat. "Le Hamas existe et continuera d'exister. Le Hamas a été élu et nous lui proposons aujourd'hui de se soumettre encore au vote du peuple."

En ce qui concerne sa décision, la semaine dernière, de ne pas se présenter à sa propre succession, Abbas ajoute : "Je ne veux pas reparler de mon désir ou non de me présenter aux élections. Mais, d'autres options sont possibles. Elles dépendront de la suite des événements."

Si Abbas choisit de reporter le scrutin, il pourrait encore rester à la tête de l'AP pour une durée indéterminée.

Khaled Abu Toameh et l'Associated Press ont contribué à la rédaction de cet article.

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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 19:04
Guerre froide à Ramallah
11.11.09
 

CA CHAUFFE !!!!!


http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1257770037740&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull


Les responsables du Fatah ont accusé le Premier ministre de l'Autorité palestinienne (AP), Salam Fayyad, de fomenter un coup d'Etat contre le chef de l'AP, Mahmoud Abbas. Ces allégations, clairement émises lors d'une série de réunions du Fatah cette semaine, stipulent que Fayyad disposerait de l'aide des Etats-Unis, de quelques nations européennes et des pays arabes.

Salaam Fayyad.
Photo: AP , JPost

Le Comité central du Fatah et le Conseil révolutionnaire - les deux principaux organes du parti - ont tenu des réunions quotidiennes depuis jeudi 5 novembre. Date à laquelle Abbas a annoncé n'avoir "aucun désir" de briguer un autre mandat.

Or, le Comité central, dirigé par Fayyad s'est abstenu d'inviter Abbas à reconsidérer sa décision. Il a simplement approuvé la tenue d'élections présidentielles et législatives le 24 janvier prochain.

Dimanche soir, les membres du Conseil révolutionnaire ont violemment attaqué l'attitude de Fayyad qui, selon eux, espère prendre la place du chef de l'AP.

Basé à Londres, le quotidien palestinien Al-Qods al-Arabi a rapporté que les représentants du Fatah avaient également critiqué le dernier plan Fayyad visant à établir un Etat dans les deux prochaines années. Et pour cause : le Premier ministre n'avait pas consulté son parti à ce sujet avant de s'engager.

Depuis plusieurs mois déjà, les opinions de Fayyad et d'Abbas divergent en tous points, de la plus petite question financière aux problèmes administratifs les plus graves.

Par ailleurs, l'un des leaders du Fatah redoute un soutien américain et européen à la candidature de Fayyad aux élections de janvier 2010.

Les partisans d'Abbas ont donc voulu envoyer un message clair à la communauté internationale, pour qu'elle n'intervienne d'aucune manière. Des rassemblements de soutien au leader palestinien ont lieu quotidiennement dans les Territoires de Judée-Samarie. Les manifestants sont principalement des fonctionnaires, des policiers et des militants du Fatah. Ils exhortent Abbas de revenir sur sa décision.

Selon le négociateur en chef de l'AP, Saëb Erakat, les Palestiniens et le Fatah n'ont pas d'autre alternative que l'actuel leader. "Nous n'allons pas chercher de remplaçant pour Abbas, ni maintenant, ni jamais", a-t-il déclaré. "Il représente le programme national palestinien et les principes pour lesquels le Fatah a toujours lutté."

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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 14:17

MEMRI    Middle East Media Research Institute

L´écrivain libanais Farid Salman : La Jordanie et la Cisjordanie devraient constituer le futur Etat palestinien

 

Voir les extraits-vidéo sous-titrés en français :http://www.memritv.org/clip/en/0/0/0/0/0/0/5039.htm?lang=fr


Ci-dessous des extraits d´une interview de l´écrivain libanais Farid Salman, diffusée sur OTV le 6 mai 2009 :  


Farid Salman : La Jordanie est une invention. La Transjordanie, qui était un émirat avant de devenir le Royaume hachémite, fait partie de la Palestine. La Grande-Bretagne l´a créée pour couronner l´un des fils d´Hussein, de la péninsule Arabique, sur une partie du Levant - sur la Palestine. Cela consti tue la raison éternelle... Si on ne la supprime pas, le problème palestinien ne pourra être résolu.  

Interviewer : Certains en Israël évoquent l´option jordanienne…     

Farid Salman : Ils ont raison. 

Interviewer : A l´époque d´Abba Eban...   

Farid Salman : Nous avons raté une occasion avec Abba Eban. C´est pourquoi les batailles de Septembre noir de 1969 et 1970 ont eu lieu et la crise a été déplacée ici, au Liban. 

Interviewer : Mais le roi Hussein a réussi à sauver sa couronne…     

Farid Salman : Ce n´était pas lui. Ce sont les Anglais qui ont sauvé sa couronne. Glubb Pasha l´a fait pour son grand-père, et les Anglais poursuivent sur sa lignée. Les Israéliens aussi l´ont fait. Le régime sioniste en Israël est contre la paix. Il ne veut pas la paix. Abba Eban était l´un des personnages les plus importants en Israël, mais nous n´avons pas su profiter de lui, et les sionistes ont fini par se débarrasser de lui. Ils l´ont envoyé enseigner en Amérique, l´écartant de la scène. Il a vu la vérité. Aujourd´hui, je ne sais pas si je dois rire ou pleurer quand j´entends un Jordanien dire qu´il est Jordanien, alors qu´il existe des camps de réfugiés palestiniens en Jordanie. Il a oublié qu´il est Palestinien. Que voulez-vous dire par "Jordanien" ? Il existe une Transjordanie exactement comme il existe une Cisjordanie. Le roi de Jordanie était derrière la guerre du Liban. Il a envoyé les Palestiniens au Liban. Nous ne devons pas oublier le rôle joué par la Jordanie au Liban. 

[…]

En ce qui concerne Israël, je suis très optimiste. Cela fait 40 ans que j´écris sur ce sujet - sur le sionisme et ceux que j´appelle les "Juifdaniens", ces Juifs dans le monde qui sont contre la philosophie et l´Etat sionistes. Ils sont maintenant au pouvoir, eux et Obama. 

Interviewer : Ils ont commencé… 

Farid Salman : Avec le projet de Bush père... 

Interviewer : A Madrid... 

Farid Salman : Oui. Ce sont eux qui ont mené Obama au pouvoir. Ils l´ont soutenu financièrement. Il y a quelques semaines, ils ont annoncé qu´ils créaient un lobby. Jusqu´à présent, ils agissaient en coulisses, mais maintenant ils agissent au grand jour. Une crise existentielle israélienne a vu le jour chez les Juifs eux-mêmes - opposant les sionistes aux non-sionistes. Les sionistes au pouvoir aujourd´hui - Liebermann et Netanyahou…

La paix ne pourra jamais venir d´eux... Ils susciteront une crise (d´identité) juive en Israël et dans le monde, et je pense qu´ils seront les perdants. S´ils n´en sont pas les perdants, ce sera la fin du régime sioniste en Israël.  

Interviewer : Les Juifdaniens, qui soutiennent Obama, peuvent-ils saisir la solution et accorder aux Palestiniens le droit au retour ?  

Farid Salman : Nous avons fait du droit de retour un casus belli… Laissez-moi vous dire une chose : le jour où sera établi un Etat palestinien et que la Jordanie deviendra l´Etat palestinien, avec la Cisjordanie… 

Interviewer : C´est la solution, à votre avis ? 

Farid Salman : Bien sûr. Et ce jour, nous n´aurons pas besoin de l´accord d´Israël pour le repeuplement… Quand il y aura un Etat palestinien, ce dernier invitera les Palestiniens. La Jordanie peut recevoir 30 millions (d´habitants). A New York, il y a 20 millions de personnes. 

Interviewer : Pensez-vous que nous nous trouvions au début d´un processus d´effondrement de régimes et de trônes dans la région ?     

Farid Salman : Bien sûr. 

Interviewer : Comme aux dominos, l´un entraînera la chute de l´autre ?   

Farid Salman : Sans aucun doute. Il n´y a pas d´autre solution au Moyen-Orient. Qui a inventé l´histoire du repeuplement (des réfugiés palestiniens) au Liban ? Soyons clairs : ce sont les sunnites. C´est Hariri, et sa soeur suit sa voie. L´ambassadeur palestinien au Liban est leur complice.

Interviewer : Abbas Zaki ? 

Farid Salman : Lui-même, avec Fouad Siniora. Il existe un plan visant à accroître le nombre de sunnites en intégrant les Palestiniens au Liban. Ce sont eux qui parlent de repeuplement. Le jour où le problème palestinien sera résolu et où ils auront un Etat - en Jordanie, en Cisjordanie, ou ailleurs… 

Interviewer : Arafat disait : "Donnez-moi un Etat, ne serait-ce que sur le dos d´un âne." 

Farid Salman : Où que ce soit… Un demi-million de Palestiniens au Liban iront dans leur Etat. Et on en finira avec cette histoire. Et on n´aura besoin ni de l´accord d´Israël ni de celui du monde. Ce sera leur Etat, et on les y invitera. Fin de l´histoire.

  

 

 

Pour adresser un email au MEMRI ou faire une donation, écrire à : memri@memrieurope.org.

 

Pour consulter l´intégralité des dépêches de MEMRI en français et les archives, libres d´accès, visiter le site www.memri.org/french.

 

Le MEMRI détient les droits d´auteur sur toutes ses traductions. Celles-ci ne peuvent être citées qu´avec mention de la source.


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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 18:55


Après l'excellent article de Bertrand Ramas-Muhlbach, hier :http://lessakele.over-blog.fr/article-mahmoud-abbas-anticipe-l-impossible-tenue-des-elections-38999489.html , on peut se demander où va l'AP, et vers quelles issues catastrophiques  son dirigeant cherche t-il à entraîner tous ceux qui se sont investis pour sa cause, à commencer par l'Union Européenne, les Etats-Unis et les différents dirigeants israéliens signataires ou négociateurs de telle ou telle phase de processus?

Si l'on entend bien la vieille stratégie du chantage qu'a adopté Abu Mazen, contre l'Amérique, l'Egypte et Israël qui ne lui en donneraient jamais assez, on peut s'interroger sur les issues auxquelles un tel désir d'auto-dissolution de la Présidence, mais aussi de l'Autorité Palestinienne en tant que telle, pourraient bien conduire. "Après moi le Chaos" est le leitmotiv de tous les dictateurs et le roitelet de Ramallah entend se faire courtiser. Le problème est, semble t-il, que depuis l'avènement au pouvoir d'un Gouvernement Netanyahou, dans le décours d'une obligation d'intervention à Gaza pour le précédent, territoire que, précisément, Abbas a perdu, la pseudo-solution dite des "territoires contre la paix", ad infinitum, est en panne. La médiation égyptienne entre Hamas et Fatah est en panne. Abbas-Mazen semble donc faire payer sa propre "impuissance" à agir pour offrir des solutions viables à l'ensemble des partenaires, comme s'étant reporté sur l'Administration Obama qui manifeste ses premiers signes de faiblesse après à peine un an de magistrature suprême, pour faire adopter par le monde une solution palestinienne au conflit qui se joue aussi ailleurs, au Liban, au Yémen, voire au Vénézuéla. Comme s'il n'existait aucun "lendemain" à la victimisation et que l'idée même de construire un Etat Palestinien relevait de la chimère. Il lui suffirait juste de mettre ses menaces à exécution (dissolution de l'AP) pour contraindre d'autres pays à reprendre la gestion des territoires qu'il a déjà acquis, afin d'éviter la dérive chaotique et donc, nécessairement, terroriste, qui mette en péril toute continuité à un "processus de paix". Là où Netanyahou lui propose de renforcer les bases institutionnelles, démocratiques, économiques de l'existant pour mieux discuter des questions en suspens, il oppose exactement la solution inverse, à savoir l'évanescence dans les sables du peu déjà échaffaudé... 
 

Par Gad
http://lessakele.over-blog.fr/article-le-chantage-abbas-heure-apres-heure-39110447.html 


Abbas : Spéculation sur un vrai-faux "retrait"
Par AP ET MARIE LAÎNÉ 
10.11.09




Mahmoud Abbas a annoncé son retrait de la course électorale palestinienne. Mais que cache cette annonce surprise ?

Mahmoud Abbas salue ses partisans à Hébron, le 8 novembre. 
PHOTO: GPO , JPOST

Un retrait irrévocable ou un coup de poker pour tester sa popularité ? Lors d'un discours télévisé le 5 novembre dernier, Mahmoud Abbas a annoncé qu'il n'avait "aucun désir" de se représenter aux prochaines élections présidentielles. Tout en précisant comme pour anticiper les critiques : "Ce n'est pas une manœuvre". Cette révélation laisse perplexe. Est-elle définitive ? Rappelons que, déjà le mois dernier, le dirigeant palestinien avait déclaré à la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, son intention de se retirer. Mais selon les conseillers du leader palestinien, un coup de fil de Barack Obama avait suffi pour changer la donne.

Message à Washington

L'annonce fracassante du 5 novembre vise sans aucun doute Washington. En visite à Jérusalem fin octobre, la secrétaire d'Etat a donné raison à Israël : le gel des implantations ne doit pas être une condition préalable à la reprise des négociations. Une exigence pour Ramallah arc-bouté sur cette question. L'avertissement d'Hillary Clinton a été perçu comme un coup de poignard par l'équipe de Mahmoud Abbas persuadée du soutien aveugle du nouveau président Barack Obama. En visite à Hébron et à Bethléem le 8 novembre, le leader palestinien ne s'est pas adressé directement à Washington mais a préféré jeter toute la faute sur Israël. Selon le chef de l'Autorité palestinienne, l'Etat hébreu "ne veut ni la paix, ni cesser la construction dans les implantations, ni une solution à deux Etats." La foule est en liesse. Il n'y a pas si longtemps, elle qualifiait son leader de "traître" en pleine tempête Goldstone. Début octobre, le leader palestinien s'était en effet prononcé en faveur d'un report du vote devant le Conseil des droits de l'Homme. Avant de faire volte-face. Ce qui mène à une seconde hypothèse : en annonçant son retrait électoral, Mahmoud Abbas entend-il compter ses soutiens ? Provoquer un électrochoc afin d'apparaître plus fort face au Hamas ?

Renforcer son ego ?

A la suite de ses déclarations sur Goldstone, les sondages pré-électoraux le placent à égalité avec le leader du Hamas à Gaza, Israël Haniyeh, loin derrière le grand vainqueur : l'abstention. L'hypothèse d'une crise d'ego est confirmée par certains de ses conseillers. On dit que l'homme de 74 ans peut être lunatique et irritable face aux critiques et la crise Goldstone a dû faire ressortir ses traits de caractère. Le leader palestinien a tenté un premier pari risqué en annonçant de manière unilatérale la tenue d'élections le 24 janvier prochain. Mahmoud Abbas a tenté un nouveau coup de poker en se retirant officiellement de la course électorale. Il va même encore plus loin et envisage publiquement une dissolution de l'Autorité palestinienne.

La stratégie du "après moi, le déluge" sera-t-elle payante pour resserrer les rangs ? Pour l'instant, elle semble être efficace. De toute part, on supplie Mahmoud Abbas de changer d'avis. A Hébron, la foule a exhorté son leader à ne pas démissionner. Dans les capitales occidentales, les appels pleuvent. Jusqu'au président israélien, Shimon Peres. Lors des cérémonies en hommage à Itzhak Rabin à Tel-Aviv le 7 novembre, il a adressé un message tout personnel à son "partenaire" Abbas : "Nous avons tous les deux signé les accords d'Oslo. Je m'adresse à vous en tant que collègue : n'abandonnez pas", a-t-il lancé. Pourtant, pour le reste de la classe politique israélienne, c'est silence radio.

Binyamin Netanyahou a refusé de faire le moindre commentaire. Tout juste peut-on entendre le scepticisme du ministère des Affaires étrangères devant ce qu'il considère comme une "manœuvre". De son côté, la presse israélienne est bien plus loquace sur ce "scénario catastrophe". Pour le Yediot Aharonot, "C'est le début du déluge". En effet, dans l'hypothèse où le retrait se confirme, qui sera le successeur de Mahmoud Abbas ? Et les pronostics des journaux israéliens sont loin d'être optimistes. C'est Marouane Barghouti, incarcéré en Israël, qui remporte les suffrages. L'Etat hébreu pourrait ainsi devoir choisir entre le prisonnier ou le Hamas... Mais au-delà des spéculations, la prudence est de mise. Mahmoud Abbas a annoncé son retrait de la course électorale et non pas sa démission de son poste au sein de l'AP. Cette distinction est importante. Devant l'hostilité du Hamas, la perspective d'élections le 24 janvier prochain est plus qu'incertaine. Le leader "fatigué" devrait ainsi rester à son poste.

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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 11:35
Je veux bien croire qu'Abbas ait des problèmes avec ses gentils petits collègues, mais qu'il arrête de faire du chantage en racontant n'importe quoi surtout des mensonges.

Qu'il aille un peu se reposer  dans sa magnifique propriété payée au frais de la communauté internationale.............




Abbas : "Israël ne veut pas la paix"

"Israël ne veut ni la paix, ni cesser la construction dans les implantations, ni une solution à deux États", a affirmé dimanche le chef de l'Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas.

Le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. 
PHOTO: AP

Selon lui, les Palestiniens ne sont pas prêts à de nouvelles concessions.

"Les Israéliens doivent commencer à penser à ce qui doit être fait s'ils veulent vraiment la paix", poursuit-il lors d'une visite exceptionnelle à Bethléem et à Hébron.

Citant des responsables de l'AP, le Jerusalem Post a révélé dimanche qu'Abbas envisageait d'ores et déjà de démanteler l'AP afin de protester contre l'échec de Washington à forcer Israël à geler la construction des implantations.
Abbas a assuré qu'il ne posait pas de conditions préliminaires à la reprise des négociations de paix avec Israël et ne faisait qu'exiger la mise en application de la Feuille de route pour la paix au Proche-Orient.

"Nous avons accepté la Feuille de route, les résolutions des Nations unies et avons rempli toutes nos obligations envers le processus de paix", a déclaré Abbas. "Nous avons accompli de véritables prouesses concernant la sécurité et l'économie [en Judée Samarie], alors que les Israéliens n'ont rien fait."

Il assure ensuite à la foule que Jérusalem, Bethléem et Hébron, ainsi que leurs mosquées et leurs églises, resteraient palestiniennes pour toujours.

"Peu importe combien ils [Israël] essayent d'attaquer nos sites saints et nos terres, nous ne leur permettrons pas de le faire. Jérusalem restera la capitale éternelle du peuple palestinien", ajoute le président de l'AP.

Il exhorte les Palestiniens à ne pas perdre foi en la paix et à poursuivre leurs efforts pour parvenir à la sécurité, la stabilité et l'indépendance.

Abbas s'en est également pris au Hamas, accusant le mouvement islamiste de ruiner les tentatives égyptiennes de mettre un terme à la crise avec le Fatah.

Ces déclarations suivent l'annonce d'Abbas de ne pas se présenter aux prochaines élections présidentielles. D'après l'analyste Dan Diker, il aurait prononcé ces paroles pour s'assurer du soutien des Etats-Unis.

Par ailleurs, les médias ayant révélé l'existence d'un accord secret entre le président américain Barack Obama et le Premier ministre de l'AP Salaam Fayad sur la création d'un Etat palestinien indépendant, un responsable du Fatah a exprimé la crainte que les Etats-Unis tenteraient de " remplacer Abbas par Fayad ".

"On a le sentiment que les Américains ont décidé de faire de Fayad le chef de l'Autorité palestinienne", a affirmé le responsable du Fatah. "Cela crée des tensions entre les deux hommes."

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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 17:39

MAHMOUD ABBAS ANTICIPE L’IMPOSSIBLE TENUE DES ELECTIONS PREVUES EN JANVIER 2010

 

Par Bertrand RAMAS-MUHLBACH

 

pour http://lessakele.over-blog.fr et http://aschkel.over-blog.com 


 

http://k43.pbase.com/g4/73/577473/2/60498995.AbuMazem.jpg



Ce 5 novembre 2009, Mahmoud Abbas a annoncé son refus de briguer un nouveau Mandat lors des prochaines élections présidentielles qu’il a fixées au mois de janvier 2010. Sa position serait justifiée d’une part, par le refus pour l’Etat hébreu de geler les implantations sur le territoire qu’il qualifie comme étant palestinien et d’autre part, par l’absence de pressions exercées par les Etats Unis sur Israël pour qu’il cesse son expansion. Plus précisément, ce serait le soutien apporté par Hilary Clinton au Premier Ministre israélien Netanyahou (le 2 novembre 2009) sur le principe d’une reprise des pourparlers sans conditions préalables, qui l’aurait convaincu de ne pas se représenter. Le président de l’Autorité Palestinienne a ainsi confirmé que sa décision était définitive : « Ce n'est pas une manoeuvre. J'espère que tout le monde comprendra cette décision et je vais m'efforcer de la faire comprendre ».

Cette décision n’a pas manqué de provoquer un certain émoi au sein des instances palestiniennes : Le Fatah embarrassé, a affirmé qu’aucun autre candidat ne serait proposé (selon les commentaires du député arabe israélien Ahmed Tibi, personne ne sera capable de négocier avec Israël pour aboutir à la création d'un Etat palestinien en dehors de Mahmoud Abbas). De son côté, le Hamas animé d’une soudaine affection pour le parti du président de l’Autorité Palestinienne a promis de « lui tendre la main » tout en le dissuadant de chercher un compromis avec Israël.

La communauté internationale n’est pas non plus restée indifférente à cette annonce : la ligue arabe, l’Egypte ou la Jordanie l’ont exhorté à revenir sur sa décision, la France et l’Allemagne estiment que ce refus de briguer un nouveau mandat constitue une menace pour la paix dans la région, voire encore le Maroc (dans un autre registre) qui a appelé le Président Palestinien à « poursuivre son combat légitime pour la cause palestinienne ».

Pour sa part, Israël n’entend pas s’immiscer dans les affaires intérieures de l’Autorité Palestinienne ni réagir à cette prise de position. Aussi, l’Etat hébreu s’est-il contenté d’indiquer, par la bouche de son vice-ministre des Affaires étrangères Dany Ayalon, qu’il était important pour lui comme pour les Etats-Unis ou les pays occidentaux que l'Autorité palestinienne dispose d'une autorité « stable, responsable, pragmatique et modérée ».

La question peut en réalité se poser de savoir si le retrait de la candidature du Président Abbas n’est pas simplement une façon d’anticiper l’impossible tenue des élections palestiniennes prévues en janvier 2010. Déjà, le 4 novembre 2009, le négociateur palestinien Saëb Erakat avait émis des doutes sur l'organisation des élections palestiniennes après l’interdiction faite par le Hamas d'organiser le scrutin dans la bande de Gaza : « On ne peut pas avoir des élections sans Gaza car on ne peut pas avoir d'État palestinien sans Gaza »… A défaut, cela « mènerait à une séparation totale entre la Cisjordanie et Gaza ».

Certainement, la scission décrétée par le Hamas a motivé cette décision mais d’autres facteurs rendent également impossible l’organisation des élections palestiniennes. Tout d’abord, il convient de rappeler que le principe démocratique ne fait pas partie de la culture palestinienne : lors des précédentes élections législatives de janvier 2006, le Hamas avait remporté les élections et obtenu 74 députés sur les 132 que compte le Conseil Législatif palestinien. Pour autant, aucun gouvernement dirigé par le Hamas n’avait été constitué alors que tel aurait dû être le cas.

Certes, la communauté internationale n’avait pas non plus accepté le choix démocratique des palestiniens car le Hamas dénie le droit pour Israël d’exister, prône la lutte armée pour le défaire et considère l’Autorité Palestinienne comme étant illégitime puisque crée en 1993 par les accords d’Oslo dont la finalité est de parvenir à la création de deux Etats pour deux peuples. Elle avait donc refusé de transférer ses dotations financières contraignant le mouvement islamiste à cantonner son pouvoir sur la bande de Gaza.

Par ailleurs, le programme électoral de janvier 2010 devait porter sur les conditions de la paix avec Israël (pour satisfaire la communauté internationale) alors que les palestiniens n’y sont pas favorables. Pour les sympathisants du Hamas, la Charte du mouvement l’interdit, et pour les proches du Fatah, les milices armées directement affiliées au mouvement n’ont jamais été démantelées comme les Tanzim (avecMarouane Barghouti condamné à 5 peines d’emprisonnement à vie, comme ancien responsable) ou encore les Brigades des Martyres d'Al Aqsa. Rappelons à cet égard que dans les jours qui avaient précédé les élections de janvier 2006, le Jihad islamique, les factions armées liées au Fatah ou encore le Hamas avaient mis fin à la trêve des attaques contre Israël négociée en Egypte en mars 2005 au Caire.

S’agissant de Mahmoud Abbas lui même, la difficulté d’organiser des élections tient aux contradictions internes au mouvement qu’il souhaiterait incarner. Le Fatah créé par Yasser Arafat conserve l’image d’un parti autocrate et corrompu. En outre, le nom de Fatah n’est autre que l'acronyme inversé partiel de «harakat ut-tahrîr il-wataniyy ul-falastîniyy», ou encore « Mouvement national palestinien de libération ». Mahmoud Abbas ne peut être à la tête d’un parti dont le nom exprime l’éradication de l’entité sioniste et prôner dans le même temps des négociations avec l’Etat juif sauf à mépriser les électeurs, à manquer d’intégrité et, à tout le moins, faire preuve d’une extraordinaire incohérence. La rue palestinienne a récemment eu l’occasion de le lui rappeler lorsqu’il avait demandé le report de l’examen du rapport « Goldstone» à Genève, avant de se rétracter. De même, la population palestinienne n’admet pas les reproches qu’il a adressé au mouvement Hamas concernant l’absence de réconciliation des factions palestiniennes initiée par l’Egypte.

En fait, le véritable problème des palestiniens qui interdit actuellement toute manifestation de type démocratique (même s’ils n’en ont pas forcément conscience) tient précisément à cette conviction selon laquelle l’Etat palestinien ne verra le jour qu’après la disparition d’Israël, cette disparition devant résulter d’un anéantissement par les armes.

La saisie ce 5 novembre 2009, d’un navire acheminant 300 tonnes d’armes d’origine iranienne à destination du Hezbollah en est une parfaite illustration. Pour les ennemis d’Israël, la fin justifie les moyens. Peu importe les processus d’expression populaire ou les décisions internationales comme la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’Onu qui interdit le déploiement d’armes sans le consentement du gouvernement du Liban ou encore l’existence d'autre autorité que celle du gouvernement libanais.

De plus, et grâce à la « Jurisprudence Goldstone », ceux qui s’en prennent à Israël savent que l’Etat hébreu ne peut riposter sauf à encourir le risque d’une traduction devant la Cour pénale Internationale pour « crime contre l’humanité ».

Dans ces conditions, il est préférable de reporter les élections législatives et présidentielles palestiniennes, de limiter les divisions internes, de maintenir le cap concernant les objectifs nationaux et naturellement d’imputer à Israël et aux Etats-Unis l’absence de consultation démocratique des palestiniens.  

MARMOUD ABBAS ANTICIPE L’IMPOSSIBLE TENUE DES ELECTIONS PREVUES EN JANVIER 2010
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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 05:04
Mahmoud Abbas fait son précieux
Pierre Lefebvre
© Primo, 06-11-2009
 

La dernière plaisanterie de Mahmoud Abbas ne fait rire que lui et quelques Palestiniens bien informés de sa faiblesse de caractère. 

Ce qu’il n’a pu obtenir, faute de bonne volonté, à savoir un début de négociation avec Israël, il cherche à le conquérir par le chantage. 

Moi ou le chaos ? 

« J'ai indiqué à nos frères de l'OLP que je n'avais aucune envie de me présenter à la prochaine élection ». 

Mahmoud Abbas a donc annoncé une fois encore, non sa démission, comme cela a été un peu hâtivement annoncé sur les grandes chaînes d’info, mais sa volonté de ne pas se représenter. Ce qui n’est pas la même chose. 

Il attribue son geste tant à la mauvaise volonté d’Israël qu’à l’attitude des USA, selon lui, trop en faveur du peuple Juif. Un autre dirigeant arabe avait déjà fait le coup de la démission. Après sa défaite dans la guerre des Six Jours, Nasser présenta sa démission, mais des manifestations spontanées se produisirent dans la rue, lui demandant de rester au pouvoir, ce qu'il a fait sans barguigner. 

Les dirigeants arabes sont de grands joueurs. Le problème pour Abbas est qu'il n'y avait pas foule devant la Moukata pour lui demander de rester. 

Une manière de dire que c’est à l’insu de son plein gré qu’il s’en ira.

Depuis des années, bien avant de prendre la succession d’Arafat à la tête de l’Autorité palestinienne, il ne cesse de rejeter sur le monde entier la responsabilité de tout ce qui arrive aux Palestiniens. 

Si le Hamas le détrône à Gaza, c’est la faute aux Islamistes et aux régimes qui les soutiennent. 

Si des représailles ensanglantent le peuple palestinien après un attentat contre des civils israéliens, c’est la faute à l’Etat hébreu.

Si le peuple Palestinien vit dans la misère, c’est la faute aux pays arabes qui ne tiennent pas leurs engagements financiers. 

Pas une seule fois, Mahmoud Abbas n’a mis en cause son petit appétit pour les réformes. 

Pas une seule fois, il n’a tenté de prendre un peu sa part de responsabilité dans l’enlisement du conflit israélo-palestinien. 

Il a toujours été homme à se réfugier derrière les instances internationales, lesquelles, il faut bien l’avouer, lui ont souvent fait la courte échelle. 

Il remplaçait par des discours incantatoires la force, l’intelligence et l’intuition qui lui manquaient pour impulser un nouveau mouvement. La diplomatie internationale ne le regrettera, s’il tenait ses promesses de quitter ses fonctions, que pour une seule raison : la peur du vide. 

Il oublie, dans ses dernières déclaration, d'évoquer le revers qu'il a essuyé de la part de ses soi-disant 'frères' lorsqu'il a déclaré ne pas soutenir le rapport Goldstone. Mahmoud Abbas était en train de perdre le pouvoir. Sa dernière pirouette est calculée, une fois encore. La ficelle est un peu grosse. En cela, elle est la preuve qu'il était vraiment au bout de ses compétences. 

Car qui mettre à sa place ? 

Un prisonnier, Marwan Barghouti, emprisonné à vie en Israël pour crimes de sang ? Le Mandela palestinien, comme aiment à le nommer les mouvements pro-palestiniens ? 

Ces crédules pensent vraiment que Barghouti est très malheureux dans une cellule de 1 m sur 2. Sauf qu’il y reçoit ses invités, qu’il a accès à ses avocats israéliens, qu’il donne des interviews aux télévisions arabes et étrangères et abreuve les agences de presse de ces communiqués de principes à partir de son portable. 

Il serait plus raisonnable de penser que Marwan Barghouti bénéficie d’une cellule VIP et de la visite de nombreux diplomates israéliens qui entretiennent avec lui des rapports cordiaux. 

Lorsqu’il sortira, car il sortira malgré ses nombreuses condamnations, il sera présenté au peuple palestinien comme le recours, en ayant pris soin de négocier auparavant quelques concessions afin d’asseoir son pouvoir et sa légitimité. 

C’est le jeu ! 

Israël, depuis 1948, ne peut pas être pris en défaut pour son manque de pragmatisme. C’est d’ailleurs en partie grâce à cela que ce pays existe encore.

Le Hamas refusera de collaborer avec Barghouti car ce dernier a souvent pris position pour l’existence d’Israël. Et le mouvement islamiste sera fragilisé et délégitimé devant l’ensemble des deux peuples palestiniens, celui de Judée Samarie comme celui de Gaza, pour avoir refusé de travailler avec le « martyr ». 

L’hypothèse est hasardeuse, soit, mais on ne fera croire à personne qu’Israël n’a pas envisagé ce scénario et prévu les remplacements en cas de disparition soudaine, voire accidentelle. 

Mais cela ne pourra se faire que lorsque l’Iran ne sera plus une menace pour quiconque. 

Qui d’autre, sinon ? 

Autre hypothèse : Salam Fayyad, un ministre compétent, qui a su faire la preuve de sa lutte incessante contre la corruption. 

Il n’a pas que des amis au sein de l’Autorité Palestinienne, du fait même de son combat contre les riches familles de Samarie et les comptes offshore détenus par les caciques du mouvement.

Lui seront fidèles les gouvernements occidentaux qui l’ont vu à l’œuvre et qui lui font confiance, milieux financiers en premier. 

Mohamed Dalhan est également sur les rangs, mais il traîne une sulfureuse réputation depuis plusieurs années. 

Il a trempé dans de sordides affaires de racket. De plus, son attitude peu courageuse, sa fuite au milieu des bois et en sous-vêtements lors du putsh du Hamas à Gaza en 2005, ont légèrement entamé sa crédibilité.

Un gros dur intransigeant, telle est l’image qui voulait laisser. Depuis sa fuite peu glorieuse, ses airs de matamore ne trompent plus personne. 

Alors, qui reste-t-il à moins d’un homme ou d’une femme providentielle ? 

Il reste Mahmoud Abbas qui reviendra sur sa position quand il aura obtenu les deux choses qu’il cherchait : une légitimité retrouvée auprès du peuple palestinien et quelques concessions de la part d’Israël. 

 moins vraiment que l’attrait de sa splendide demeure dans les pays du Golfe, avec vue sur la mer, ne soit irrépressible. 

Auquel cas, il faudra bien respecter son souhait le plus cher et le laisser partir, avec une confortable retraite prélevée sur les fonds de solidarité avec le peuple palestinien. 

Si le chaos éclate à son départ, il pourra alors dire tête haute qu’il était irremplaçable. 

Il en profitera pour donner de coûteuses conférences à l’étranger. Bush père et fils, Clinton, Al Gore, Gorbatchev et autres chefs d'Etat goûtent en ce moment à cette retraite dorée et ils n’ont pas l’air de s’en plaindre. 

I Pierre Lefebvre
© Primo, 06-11-2009
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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 18:27
Abbas ne se représentera pas
Par JPOST.FR 
05.11.09
 http://fr.jpost.com/

Le chef de l'Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a annoncé aux membres du comité central du Fatah, jeudi, qu'il n'a pas l'intention de se présenter aux prochaines élections palestiniennes.

Le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. 
PHOTO: AP , JPOST

Selon un représentant officiel du Fatah, Abbas s'est dit particulièrement déçu de l'attitude américaine. Il estime que les Etats-Unis ont renoncé à imposer le gel des constructions israéliennes.

Une autre source précise que, sans Abbas, le Fatah ne pourra présenter aucun candidat réaliste pour son remplacement.

Des proches du chef de l'AP ont confié, de leur côté, qu'ils ne voient aucun horizon politique, à ce stade. Si la solution à deux Etats n'est pas davantage soutenue, les Palestiniens pourraient pencher pour un plan d'Etat binational, ont-ils ajouté.

Abbas expliquera, jeudi soir, sa sortie de la course électorale, précise une source de l'OLP.

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