Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 06:21

logo a lireDIMANCHE 31 JANVIER 2010

Interview de Richard Landes sur l’affaire al-Dura

Interview par 
Véronique Chemla





Le professeur Richard Landes enseigne l’histoire médiévale à l’Université de Boston. Il dirige le Centre pour les études sur le millénarisme. Il a forgé le néologisme Pallywood pour désigner l’industrie audiovisuelle de la propagande palestinienne. Il a étudié l'affaire al-Dura, moderne 
blood libel(accusation fausse de crime rituel portée à l'encontre des juifs). Interview réalisée en janvier 2008
.


Vous êtes professeur d’histoire médiévale à l’université de Boston, spécialisé dans le millénarisme. Pourriez-vous présenter vos travaux ?

Le millénarisme (mille : 1 000 et anni : années) promet un royaume messianique, un monde parfait sur terre, qui durera 1 000 ans.

J'ai commencé par étudier les croyances millénaristes et leur activation au Moyen-âge, surtout aux alentours de l'an mil - paix de Dieu (1) -, et les croyances apocalyptiques, c’est-à-dire les croyances en la transition imminente de ce monde, qui doit être purifié/détruit, vers un monde parfait.

A l’approche de l'an 2000, je me suis intéressé plus particulièrement aux effets de la proximité du passage vers un nouveau millénaire sur les attentes apocalyptiques et au phénomène millénariste, laïc et religieux.

C’est alors que j’ai approfondi mes connaissances sur le millénarisme apocalyptique dans l'islam, shiite (ayatollah Khomeiny) et sunnite (ben Laden). Le but principal du jihad est la domination de l’islam dans le monde. Avançant des revendications millénaristes, l’islamisme promet qu’une fois vainqueur, la paix règnera sur le monde. En outre, le Dajjal, version musulmane de l’Antéchrist, devait survenir en 2000 : un juif prendrait d’assaut al-Haram al-Sharif (mont du Temple) et piétinerait la mosquée al-Aqsa. Ce qui devait induire une guerre apocalyptique au cours de laquelle Dajjal entraînerait l’Occident et Israël contre les musulmans. La description par des médias arabes de la visite d’Ariel Sharon sur le mont du Temple, en septembre 2000, correspond à cette croyance (2).

Maintenant, je travaille sur les manifestations du médiévisme au XXIe siècle : guerre sainte, accusation fausse de meurtre rituel (blood libel), culte des « martyrs ».

Le 30 septembre 2000, le JT de 20 h de France 2 diffusait un reportage de Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem, et de son cameraman palestinien Talal Abou Rahma. Charles Enderlin disait en voix off : « Près de l’implantation de Netzarim (bande de Gaza)… Jamal et son fils Mohamed (12 ans) sont la cible des tirs venus des positions israéliennes. Son père tente de le protéger... Une nouvelle rafale. Mohamed est mort et son père gravement blessé ». Comment avez-vous été amené à étudier l’incident al-Dura ?

J’ai noté que l’incident al-Dura a joué le rôle de blood libel(accusation fausse de crime rituel), et que cela avait réveillé le monde arabe de façon extraordinaire. A partir de la diffusion des images sur les al-Dura et l'Intifada II qui a suivi, le discours apocalyptique est passé des marges au centre du monde islamique.

A ce moment-là, je n’avais pas l’idée que ces images étaient mises en scène.

Par la suite, sur l’incident al-Dura, j’ai lu l’article de James Fallows dans Atlantic Monthly, (3) et j’ai aussi vu l’enquête télévisuelle de la journaliste Esther Schapira, Drei Kugeln und ein todes Kind(Trois balles et un enfant mort, qui a tué Mohamed al Dura ?)

J’ai effectué une recherche documentaire sur les conséquences de l’affaire al-Dura. Par exemple, on retrouve l’image des al-Dura dans une manifestation en octobre 2000 à Paris où on comparait les Israéliens aux Nazis et on criait : « Mort aux juifs ! » pour la première fois en public depuis la Shoah (4).

Ensuite je suis allé en Israël, où j’ai regardé à plusieurs reprises les rushes tournés par des cameramen (Reuters, AP) présents au carrefour de Netzarim ce 30 septembre 2000, date de l’incident al-Dura. Je les ai analysés avec l’assistance du physicien Nahum Shahaf qui m’a fait comprendre à quel point ces rushes comprenaient des scènes de guerre jouées par les Palestiniens.

Enfin, j’ai rencontré Charles Enderlin, correspondant de France 2 en Israël, dans son bureau à Jérusalem, et vu à trois reprises les fameux rushes du cameraman palestinien de France 2, Talal Abou Rahma.

Parlez-nous de vos trois rencontres avec Charles Enderlin à Jérusalem…

J'ai été surtout frappé par son manque de connaissances de ce qui s'était passé ce jour-là : il m'a dessiné le carrefour de Netzarim en plaçant la position israélienne sur le mauvais côté de la rue !

J’ai visionné les rushes dans son bureau. J’ai dit que cela semblait mis en scène. Charles Enderlin a affirmé : « Oh, ils font cela tout le temps. C’est un trait de culture. Ils exagèrent… » Je lui alors dit : « Ils font cela tout le temps, mais alors pourquoi pas dans le cas d’al-Dura ? » Il m’a répondu : « Oh, ils ne sont pas assez bons pour ça ». Je lui ai dit qu'il devrait au moins considérer comme hypothèse de travail la possibilité que son cameraman palestinien Talal Abou Rahma l’ait dupé. Charles Enderlin me répondit : « Talal n'aurait même pas songé à un tel projet, car pour le faire, il se serait rendu compte qu'il ne pourrait jamais me tromper, donc cela ne lui serait même pas venu a l'esprit ». J’ai pensé exactement le contraire. Et, plus tard, Charles Enderlin m’a dit : « Jamais [Talal Abou Rahma] ne me mentirait. Nous sommes des amis. Nos familles mangent ensemble ».

J’ai été étonné que Charles Enderlin n’analyse pas certaines sources. Lors de notre dialogue, il m’a passé un fax triomphalement : « Vous voyez, c'est comme ça tous les jours ». J’ai lu qu’un enfant palestinien avait été tué par un soldat israélien. « Comment est-on sûr de ces faits ? », ai-je demandé. Charles Enderlin m’a répondu : « La source, c'est quelqu’un à l'hôpital ». Je l’ai interrogé : « Comment cette source sait-elle d'où provenaient les tirs ? » Charles Enderlin me regarda avec mépris, comme si j'étais un pauvre imbécile.

Une autre fois, nous parlions des balles au sujet desquelles Talal Abou Rahma avait menti à Esther Schapira. Ce cameraman palestinien lui avait dit d’abord que les Palestiniens avaient les balles. Puis, quand cette journaliste lui a dit que le général palestinien ne les avait pas, il lui a rétorqué : « France 2 took them » (Ndlr : en français, « France 2 les a prises »). Et, quand il a du se rendre compte que ce n’était pas vrai et qu’Esther Schapira pouvait le constater en vérifiant ses allégations, il a souri et a dit : « Nous avons nos secrets pour nous, nous ne pouvons pas dire tout… juste, n’importe quoi ».

Quand j’ai interrogé Charles Enderlin au sujet des balles, il m’a répondu : « Le général palestinien les a dans un sac, dans son bureau ». Il me semble que si ce général avait les balles qui ont tué le petit Mohamed al-Dura et ont blessé son père Jamal al-Dura, et si ces balles étaient israéliennes, il les aurait montrées au monde entier. « Et tu crois [ce général palestinien] ? », ai-je demandé à Charles Enderlin. « Je le crois autant que le général Yom Tov Samia », me rétorqua-t-il. Or, le général palestinien n'a procédé à aucune enquête en expliquant : « On sait qui est coupable», tandis que le général israélien Yom Tov Samia avait fait une enquête. Si Charles Enderlin a commenté sur France 2 l’enquête du général Yom Tov Samia, donc il a du la lire, comment dès lors a-t-il pu se tromper dans le dessin qu’il m’a fait ? Il y a placé la position israélienne face aux al-Dura, alors que cette position se trouve de l’autre côté du carrefour de Netzarim, en oblique par rapport aux al-Dura protégés derrière le baril en béton.

France 2 a transmis à la Cour d’appel de Paris des rushes d’une durée de 18 minutes, et non de 27 minutes. Ces rushes ont été vus lors de l’audience du 14 novembre 2007. Que pensez-vous de cette audience (5) ?

Charles Enderlin a expliqué avoir procédé à des coupes dans les rushes. Aux Etats-Unis, la juge aurait dit : « Ce n’est pas à vous de prendre une telle décision, amenez-nous tous les rushes ! ».

Quand les avocats de France 2 se mirent debout et bloquèrent la vue au journaliste Luc Rosenzweig et à moi, j’ai été surpris que la juge ne leur ait pas dit de s'asseoir.

Il me semble que, quand on a laissé Charles Enderlin parler pendant le visionnage de ces rushes, cela lui a conféré un avantage : il a pu nous dire ce qu'on était en train de voir. Et puisque la suggestion joue un rôle immense dans cette affaire – les chaînes de télé ont dit aux spectateurs qu’ils allaient voir un enfant être tué, et c’est ce qu’ils ont « vu » même si ce n’est pas ce qu’ils voyaient –, cela m’a semblé une erreur.

J’ai également été étonné que la juge ne demande pas au journaliste Luc Rosenzweig et à moi après ce visionnement si toutes les images des al-Dura que nous avions vues, à Paris ou à Jérusalem, correspondaient bien aux images des rushes communiqués par France 2 et Charles Enderlin à la Cour.

Je me souviens avoir vu en présence de Charles Enderlin au moins cette scène : un Palestinien a fait semblant d’avoir été blessé à la jambe, mais au lieu d’attirer des jeunes costauds qui pourraient le lever et l’emmener vite, en dépassant les cameramen, il n’a attiré que des petits gamins. Il les a chassés, a regardé autour de lui, et, voyant que personne ne venait l’évacuer, il s’est redressé et s’est éloigné sans boiter.

Comme les « Nixon tapes » - les enregistrements sonores du président Nixon (6) –, je pense que ces rushes discréditent la thèse de Charles Enderlin : les dernières images des rushes communiqués par France 2 et Charles Enderlin nous montrent en effet Mohamed al-Dura vivant, lever son coude, regarder la caméra, alors que sur l’image précédente Charles Enderlin avait affirmé que l’enfant était mort.

Mais même si Philippe Karsenty, directeur de l’agence de notation des médias Media-Ratings (7), avait un handicap – il commentait les rushes de France 2 qu’il découvrait, qu’il n’avait pas vus auparavant -, je crois qu'il a montré de nombreux indices fondés permettant de douter de la version de Charles Enderlin.

Quelle est votre position sur l’incident al-Dura ? Pensez-vous qu’il s’agit d’une mise en scène ?

Je crois que les probabilités que ce soit une mise en scène sont immenses. Et ceci pour de nombreuses raisons : parjure du seul témoin, Talal Abou Rahma, absence de la scène d’agonie de l’enfant que Charles Enderlin avait jugée «trop insupportable », angle des tirs exonérant les Israéliens, pas de sang, pas de scène d’évacuation en ambulance, Mohamed al-Dura tient sa main sur ses yeux, et pas sur son ventre où il est censé avoir été blessé, etc.

Comment analysez-vous l’affaire médiatique al-Dura et ses conséquences ?

Malheureusement, une grande partie du monde, surtout arabe et européen, a soif d'images d'Israéliens agissant mal et a gobé ces images comme un gourmand.

Les conséquences de ces images sont entre autres :

- l'essor d'une nouvelle phase du jihad mondial, beaucoup plus populaire parmi les musulmans à travers le monde. Mohamed al-Dura en est devenu le martyr. Ben Laden a déclaré : « En tuant ce gamin, les Israéliens ont tué tous les enfants du monde » et a tout de suite utilisé les images de Talal Abou Rahma dans sa vidéo de recrutement pour le jihad ;

- l'essor d'un antisionisme/antisémitisme parmi les Européens qui à la fois encourage la violence de populations immigrées, et qui empêche les Européens de comprendre le danger qui les menace. Quand les Européens ont montré cette image à la télé - presqu'aussi souvent que le monde arabe -, ils ont éveillé des forces de la haine qui les visent – comme « Croisés » - tout autant qu'elles visent les Israéliens.

D'un autre point de vue, il me semble que de grands medias ont failli, n’ont pas fait d’investigation, et au contraire, ont essayé de marginaliser ceux qui, comme moi, ont fait un travail de vérification à leur place.

Ceci représente un avertissement essentiel aux publics français/européen/occidental. Si des medias ont agi ainsi sur une histoire comme celle du petit Mohamed, nos informations sur le conflit en Proche-Orient sont-elles atteintes par les mêmes faiblesses internes que l’incident al-Dura ? Et quelles en sont les conséquences ?

Vous avez créé le néologisme Pallywood (Palestine/Hollywood). Comment définissez-vous Pallywood ?

C'est un jeu de mots sur Bollywood, l'industrie cinématographique indienne (Bombay), et Hollywood. Pallywood désigne l'industrie cinématographique palestinienne qui réalise ses mises en scène, des scènes créées pour être présentées au public, palestinien aussi bien qu’occidental, comme étant des vrais événements, des actualités.

Le mot Pallywood m’est venu à l’esprit après avoir vu les rushes de Talal Abou Rahma chez Charles Enderlin : ces rushes contenaient des scènes jouées.

Quand on examine les rushes des cameramen palestiniens, on s'aperçoit qu'il y a des scènes « spontanées » - quelqu’un fait semblant d'être blessé, on l'amène à toute vitesse en passant devant les cameras dans une ambulance -, on a des metteurs en scène, et des lieux de tournage.

Mais le plus terrible, ce n'est pas que les Palestiniens emploient les medias comme arme de guerre, c'est qu’une très grande partie de nos medias, au lieu de leur expliquer que cela ne se fait pas selon la déontologie journalistique, prennent ces images et nous les présentent comme étant réels.

Vous avez fondé deux sites Internet : The Second Draft etThe Augean Stables (8). Dans quels buts ?

The Second Draft - deuxième jet en américain – est ma réponse aux journalistes qui se présentent comme écrivant « le premier jet de l’histoire ». En tant qu’historien, j’examine et critique leur « premier jet ». Dans le cas de Pallywood et l’affaire al Dura, j’ai mis sur ce site non seulement mon analyse, mais toute la «documentation » sur Pallywood et sur l’affaire al-Dura. Cela laisse à ceux qui veulent se former leur propre opinion la possibilité de visionner les rushes, pas ceux de France 2, mais ceux d'un autre cameraman palestinien datant du même jour, le 30 septembre 2000, des émissions, des interviews et discussions.

Je crois que chacun devrait se faire ses propres conclusions dans cette affaire, et disposer d’informations quand il lit les articles publiés sur l’affaire. Je ne pense pas que tout le monde sera d'accord avec moi, mais j'imagine que parmi ceux qui verront ces images, la majorité conviendra que de grands medias se sont trompés.

Theaugeanstables est mon blog. Je l’ai appelé ainsi en référence aux écuries d’Augias, le 5e des 12 travaux d’Hercule/Héraclès (9). J’y présente et j’analyse les erreurs de médias et l’extraordinaire résistance de ces derniers à les reconnaître, ce qui crée des problèmes dans le monde. J’y publie également mes articles, ceux d’autres auteurs – journalistes, islamologues, etc. – que je commente.
(1) Dans l’Occident médiéval (Xe-XIe siècles), l’église catholique a promu la paix de Dieu, un mouvement spirituel et social afin de maîtriser ou juguler l’usage de la violence dans la société.
(2) Richard Landes, Jihad, Apocalypse et Antisémitisme. JCPA, Post-Holocauste et Antisémitisme, n°. 24, 1er septembre 2004/15 Elul 5764 à http://www.jcpa.org/phas/phas-fr-24.htm
(3) James Fallows, Who Shot Mohammed al-Dura ?, The Atlantic Monthly, juin 2003, àhttp://www.theatlantic.com/doc/200306/fallows
(5) Véronique Chemla, Mohamed al-Dura est vivant à la fin des rushes de France 2 !
(9) Ce héros de la mythologie devait nettoyer en un jour les écuries d’Augias, rendues inaccessibles par la grande quantité de fumier de ses nombreux troupeaux.
Partager cet article
Repost0
28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 04:56

USA : des députés demandent des pressions sur Israël

[Mercredi 27/01/2010 22:14]

 

Cinquante quatre membres (sur 435) de la Chambre des Représentants américaine, tous affiliés à l’aile gauche du parti démocrate, ont signé une lettre adressée au Président américain Barack Obama, lui demandant de faire pression Israël afin que l’Etat hébreu lève le blocus de la Bande de Gaza. Les deux initiateurs de cette requête sont l’avocat Keith Ellison, du Minesota, seul membre musulman de la Chambre, et qui est très actif dans la défense des Musulmans aux Etats-Unis, ainsi que Jim Mc Dermott, représentant de l’Etat de Washington. Dans cette lettre, les signataires « reconnaissent le fait qu’Israël agit avec la crainte justifiée de la poursuite des actes terroristes », mais « réfutent la nécessité de punir collectivement les habitants de la Bande de Gaza ». Ils demandent au Président Obama, « dans le cadre de ses efforts pour la paix au Proche-Orient, de faire pression immédiate sur le gouvernement israélien ». Il n’y a aucun risque que cette démarche n’aboutisse sur une Résolution du Congrès, et elle ne fera pas beaucoup de vagues, si ce n’est des félicitations « des Amis de Shalom Akh’shav » aux Etats-Unis, et du Lobby de gauche J-Street. L’Administration américaine, et l’immense majorité du Congrès US savent très bien qu’Israël permet le passage de certains convois humanitaires, et ne sont pas opposés à ce qu’Israël maintienne sa pression sur le pouvoir du Hamas, surtout tant que l’Affaire Guilad Shalit n’est pas résolue. Les Etats-Unis ne sont pas favorables non plus à une union éventuelle entre le Fatah et le Hamas, qui se ferait forcément à l’avantage du deuxième.

Partager cet article
Repost0
26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 17:24

Désinformation: Après les reportages à charge, le silence complice! (Mohammed al-Dura)

25 janvier, 2010

JC-Durbant
Le correspondant de France 2 à Gaza, Talal, qui a filmé la scène (…) travaille en toute confiance pour notre chaîne depuis 1988. Charles Enderlin
Pour moi, l’image correspondait à la réalité de la situation non seulement à Gaza, mais aussi en Cisjordanie. L’armée israélienne ripostait au soulèvement palestinien par l’utilisation massive de tirs à balles réelles. (…) Du 29 septembre à la fin octobre 2000, 118 Palestiniens sont morts, parmi eux 33 avaient moins de 18 ans. Onze Israéliens ont été tués, tous adultes. (…) J’ai coupé les images de l’agonie de l’enfant. C’était trop insupportable. L’histoire était racontée, l’information donnée, ça n’aurait rien ajouté. Quant au moment où le gamin reçoit des balles, il n’a même pas été filmé. Charles Enderlin
En répondant à Denis Jeambar et à Daniel Leconte dans le Figaro du 23 janvier 2005 que « l’image correspondait à la réalité de la situation, non seulement à Gaza, mais en Cisjordanie », alors que la diffusion d’un reportage s’entend comme le témoignage de ce que le journaliste a vu et entendu, Charles Enderlin a reconnu que le film qui a fait le tour du monde en entrainant des violences sans précédent dans toute la région ne correspondait peut-être pas au commentaire qu’il avait donné. Laurence Trébucq (Présidente de la Cour d’appel de Paris, le 21 mai dernier)
La tâche sacrée des journalistes musulmans est, d’une part, de protéger la Umma des « dangers imminents », et donc, à cette fin, de « censurer tous les matériaux » et, d’autre part, « de combattre le sionisme et sa politique colonialiste de création d’implantations, ainsi que son anéantissement impitoyable du peuple palestinien ». Charte des médias islamiques de grande diffusion (Jakarta, 1980)
Il s’agit de formes d’expression artistique, mais tout cela sert à exprimer la vérité… Nous n’oublions jamais nos principes journalistiques les plus élevés auxquels nous nous sommes engagés, de dire la vérité et rien que la vérité. Haut responsable de la Télévision de l’Autorité palestinienne
Je suis venu au journalisme afin de poursuivre la lutte en faveur de mon peuple.Talal Abu Rahma (lors de la réception d’un prix, au Maroc, en 2001, pour sa vidéo sur al-Dura)
Oh, ils font toujours ça. C’est une question de culture. Charles Enderlin
L’image de Mohammed et Jamal Al-Dura se cachant derrière un fût de béton, dans le vain espoir d’échapper aux balles des soldats israéliens, est devenue le symbole de la cruauté et de la brutalité d’Israël et a donné de Tsahal l’image d’une armée assoiffée de sang, et agissant selon des normes illégitimes. Les 55 secondes diffusées par France 2, la chaîne [nationale] de télévision française, au terme desquelles le journaliste, Charles Enderlin, déclara : « Mohammed est mort », ont ouvert « les vannes d’un énorme déluge de désirs de vengeance », pour reprendre les termes de Amos Arel et Avi Isacharoff, dans leur livre « La septième guerre ». Reuven Pedatzur
Nous ne voulons pas la guerre. Nous souhaitons que le calme et la paix pour notre peuple. Mais si une bataille nous est imposée, nous sommes prêts avec tous nos effectifs et équipements pour affronter n’importe quelle guerre sioniste, tout crime et toute attaque indépendamment de l’échelle. (…) L’ennemi développe ses armes et utilise des armes interdites au niveau international contre nous. Par conséquent, nous avons le droit d’utiliser toute arme que nous jugeons appropriée et nous avons le droit de faire entrer dans Gaza toute arme que nous considérons comme approprié à la bataille en cours avec l’occupation.Abu Ubaida Izz el-Deen (porte-parole des Brigades al-Qassam, branche armée du Hamas, décembre 2009)
Le Hamas continuera de rejeter l’occupation et de refuser de reconnaître la légitimité de l’entité sioniste. La priorité reste de construire et de développer la résistance. (…) La pression, le siège, les tentations, les portes ouvertes ou les canaux de communication ne berneront pas le Hamas, qui n’acceptera aucun compromis sur les droits. Le Hamas ne sera séduit que par la restitution de la terre. (…) Le Gaza triomphant est aujourd’hui encore blessé. Ses maisons sont toujours détruites. Il est toujours assiégé et ses frontières restent closes. (…) Aujourd’hui, nous ne cherchons pas la guerre (avec Israël) mais si la guerre s’impose à nous, nous combattrons farouchement. Khaled Mechaal (leader du Hamas, 1er anniversaire de la fin du conflit de Gaza, Damas, le 23 janvier 2010)

Après les articles, reportages et films à charge, voici la conspiration du silence!

Fusillade de « 45 minutes » (« au moins 400 balles ») produisant 8 trous dans le mur et aucun impact dans les corps du père et du fils et pas la moindre goutte de sang sur le sol, enfant qui lève le bras et jette un coup d’œil en direction de la caméra après avoir été déclaré mort, enfant enterré arrivé à l’hôpital Shifa à 10 h du matin pour des tirs ayant eu lieu qu’à 14 h et Mohammed évacué après 15 h, photo d’un enfant touché par balles à la jambe droite alors que l’enfant de l’hôpital Shifa avait été atteint à la jambe gauche, visages analysés comme différents par un spécialiste de l’identification biométrique, père exhibant des cicatrices de blessures au couteau datant de six ans auparavant …

A l’heure où même pour parler du bilan du président américain ou de l’épuration « ethnique » des chrétiens en terres d’islam, il faut blâmer Israël …

Où, après un rapport notoirement partial sur l’offensive de Gaza d’il y a un an, le Machin s’apprête à recommander la saisine de la Cour pénale Internationale pour de prétendus crimes de guerre …

Et où, après de fantaisistes accusations de viols de jeunes Palestiniennes par la fille du patron du Nouvel Observateur et sans compter une flopée régulière de documenteurs, un journaliste suédois a récemment dénoncé un prétendu trafic d’organes de l’armée israélienne …

Retour, avec le journaliste d’Haaretz Reuven Pedatzur, sur l’une des plus grandes victoires de la propagande palestinienne (jusqu’aux timbres et noms de rues dans tout le monde arabe), pour donner de l’armée israélienne l’image d’un « conquérant cruel tueur d’enfants« , à savoir la campagne de désinformation sur la prétendue mort du petit Mohammed al Doura.

Mais surtout sur ce qui a rendu tout cela possible, à savoir, au-delà de l’évidente carence de l’information israélienne et malgré la sortie de plusieurs documentaires et enquêtes critiques, le long silence complice (qui veut, contre l’indéboulonnable correspondant de France 2 dont on pprendra seulement plus tard qu’il n’était même pas sur place, jouer les conspirationnistes à la Meyssan?) tant de la Télévision d’Etat française et son fraichement emmédaillé correspondant Charles Enderlin que de l’ensemble de la profession …

Mohammed n’est pas mort (Israel’s worst PR failure)
Reuven Pedatzur
Haaretz
Traduction française : Menahem Macina pour debriefing.org
lundi 25 janvier 2010

L’image de Mohammed et Jamal Al-Dura se cachant derrière un fût de béton, dans le vain espoir d’échapper aux balles des soldats israéliens, est devenue le symbole de la cruauté et de la brutalité d’Israël et a donné de Tsahal l’image d’une armée assoiffée de sang, et agissant selon des normes illégitimes. Les 55 secondes diffusées par France 2, la chaîne [nationale] de télévision française, au terme desquelles le journaliste, Charles Enderlin, déclara : « Mohammed est mort », ont ouvert « les vannes d’un énorme déluge de désirs de vengeance », pour reprendre les termes de Amos Arel et Avi Isacharoff, dans leur livre « La septième guerre ».

Mohammed Al-Dura devint un martyr, le symbole de la lutte du peuple palestinien contre le conquérant cruel. Des timbres à l’effigie du père et du fils furent imprimés dans tout le monde arabe, et le nom de l’enfant fut donné à des rues. L’affaire Mohammed Al-Dura est une formidable victoire de la propagande palestinienne. Mais il s’avère qu’elle est aussi la plus grande et la plus incompréhensible carence de l’information israélienne. Carence, du fait qu’il y a suffisamment de preuves montrant que le récit de la mort de l’enfant n’a été qu’une mise en scène réalisée avec un art consommé par les Palestiniens.

Ce qui est inquiétant, dans toute cette affaire, c’est l’indifférence dont a fait preuve l’Israël officiel à l’égard des témoignages et des enquêtes qui se sont accumulés aussitôt après l’événement. Le documentaire de la journaliste allemande, Esther Shapira, et l’enquête effectuée par l’homme d’affaires français, Philippe Karsenty, font naître le soupçon que le caméraman qui a réalisé le film transmis à France 2, a concocté l’histoire en concertation avec beaucoup de gens. Le témoignage du caméraman est rempli de contradictions. Il raconte que « les soldats ont tiré de sang-froid sur le père et son fils durant 45 minutes ». Or, si les soldats de Tsahal voulaient vraiment atteindre, « de sans froid », Mohammed et son père, ils auraient pu les éliminer en moins d’une minute. A la question portant sur le nombre de balles tirées dans leur direction, Abu Rahmah a répondu : « au moins quatre cents ». Sur les lieux, on peut voir clairement qu’il n’y a que huit trous dans le mur [auquel étaient adossés Mohammed et son père].

Karsenty a obtenu les rushes réalisés par Abu Rahmah et, lors de la projection des dix secondes filmées après que Enderlin ait déclaré : « Mohammed est mort », on voit l’enfant lever le bras et jeter un coup d’œil en direction de la caméra. Dans aucune des prises de vues du film on ne voit d’impacts de balles dans les corps du père et du fils, alors même que le père affirme avoir été lui-même atteint de douze balles et son fils de trois. On n’a pas trouvé la moindre goutte de sang sur le lieu de l’événement.

Les funérailles de Mohammed Al-Dura ont rassemblé une foule de gens. Toutefois, au témoignage du médecin qui l’a réceptionné, l’enfant qui a été enterré était arrivé à l’hôpital Shifa à dix heures du matin. Les tirs au Carrefour de Netzarim n’ont eu lieu qu’à 14 heures et Mohammed a été évacué après 15 heures. Sur la photo qu’exhibe le médecin pathologiste de Gaza, on voit, certes, un enfant touché par des balles, mais ses blessures ne sont pas celles qu’a évoquées Jamal [le père de Mohammed]. Alors que le père témoigne que Mohammed a été atteint à la jambe droite, l’enfant de l’hôpital Shifa a été atteint à la jambe gauche. Un spécialiste de l’identification biométrique a comparé la photo de l’enfant inhumé avec celle de l’enfant du Carrefour de Netzarim, et il est arrivé à la conclusion qu’il s’agit de deux enfants différents.

Jamal affirme que 12 balles ont percé son corps et exhibe publiquement les cicatrices de ses bras. Mais Shapira a pu rencontrer le docteur Yehouda David, lequel témoigne qu’il a opéré Jamal six ans avant l’événement de Netzarim, et que les cicatrices que l’homme a montrées sont la conséquence de blessures au couteau.

Et malgré tout cela, l’Israël officiel garde le silence. Pour une raison difficilement compréhensible, une occasion en or de mettre en doute la fiabilité de la version palestinienne concernant l’un des événements marquants de l’histoire du conflit, a été perdue. Tsahal se rend plus d’une fois coupable d’utilisation excessive de la force militaire, causant ainsi la mort de gens innocents. Mais quand il s’avère que, dans le cas des Al-Dura, les soldats de Tsahal n’ont pas tiré sur un enfant et son père, tant les responsables de l’information de Tsahal que le ministère des Affaires étrangères se taisent. De la sorte, Israël abandonne le champ de la communication aux Palestiniens, qui en font un usage sophistiqué, en profitant de la coopération des chaînes de télévision favorables à la cause palestinienne, comme c’est le cas de France 2.

Et voilà ce qui a été écrit par le Monde Diplomatique et le Nouvel Obs

La légion d’honneur pour Charles Enderlin: Retour sur l’affaire « Mohamed Al Durah »
Dominique Vidal (Monde diplomatique)
le Post
le 03/08/2009

Acharnement contre Charles Enderlin

Le 30 septembre 2000, deuxième jour de la seconde Intifada, Talal Abu-Rahmeh, qui travaille pour France 2, se trouve au carrefour de Netzarim, au centre de la bande de Gaza. Soudain, une fusillade éclate entre combattants palestiniens et soldats israéliens : la caméra saisit la mort d’un enfant dans les bras de son père.

Via les chaînes d’information continue, des millions de téléspectateurs assistent ainsi à l’agonie du petit Mohamed Al-Dura. Des images qui symbolisent — pour l’opinion arabe, musulmane et internationale — la violence de la répression contre le soulèvement palestinien.

Pour briser cette « icône », les inconditionnels d’Israël polémiquent d’abord sur l’origine des balles meurtrières. Dans son commentaire, Charles Enderlin, le correspondant permanent de France 2, penchait pour l’hypothèse de tirs israéliens — qu’un porte-parole de l’armée n’exclura d’ailleurs pas. Eux s’efforcent, expertise balistique à l’appui, d’incriminer les Palestiniens. Avec l’entrée en scène de la Metula News Agency (MENA), l’affaire bascule. Arguant de la prétendue absence de quelques minutes de « rushes » du reportage, en fait entièrement disponible, cette officine basée en Israël prétend qu’il s’agirait d’une… mise en scène. Heureusement pour elle, le ridicule ne tue pas.

Pourquoi un journaliste franco-israélien aussi respecté que Charles Enderlin se serait-il prêté à pareille tromperie ? Outre Mohamed Al-Dura et son père, des centaines de soldats israéliens et de tireurs palestiniens auraient-ils participé à cette supercherie, sous les yeux de nombreux journalistes israéliens et étrangers ? Survivant, l’enfant aurait-il échappé à l’armée d’occupation, ses légendaires services secrets et ses dizaines de milliers de collaborateurs ? Non seulement nos propagandistes ne répondent pas à ces questions, mais ils font mine d’ignorer que 985 autres enfants palestiniens ont perdu la vie depuis la fin septembre 2000…

La fable d’un « jeu de rôles » n’a pas une once de crédibilité. Le tribunal correctionnel de Paris, en octobre dernier, avait donc logiquement donné raison à Charles Enderlin contre l’un de ses diffamateurs, M. Philippe Karsenty. La Cour d’appel vient pourtant de décider, le 26 mai 2008, que les propos tenus par ce dernier portaient « incontestablement atteinte à l’honneur et à la réputation des professionnels de l’information », mais a admis sa « bonne foi » et estimé qu’il avait « exercé son droit de libre critique » et « n’a pas dépassé les limites de la liberté d’expression ».

Sans avoir, il est vrai, jugé sur le fond, la justice a délivré ainsi un étrange « permis de diffamer ». Certes, aucun terrorisme intellectuel ne musellera les intellectuels et journalistes honnêtes qui, connaisseurs du dossier et habitués du terrain, informent l’opinion sur la colonisation et la répression israéliennes. Victimes, avant Charles Enderlin, de ce genre d’attaques, Daniel Mermet, Edgar Morin, Esther Benbassa et tant d’autres ont tenu bon. Mais ces campagnes scandaleuses pourraient intimider ceux qui, moins compétents et moins déterminés, seront tentés d’« arrondir les angles » plutôt que risquer d’être, à leur tour, ciblés.

Sans parler de l’évolution de la politique proche-orientale de la France, sous la présidence de M. Jacques Chirac à partir de 2005 et a fortiori avec le nouvel hôte de l’Elysée. On sent déjà, depuis, les effets de cette « prudence ». Une nouvelle preuve : durant la semaine tragique vécue par Gaza fin février-début mars, certains médias ont beaucoup plus parlé des quatorze victimes israéliennes des Qassam (en sept ans) que des cent quinze Palestiniens tués par Tsahal (en cinq jours).

APPEL

Pour Charles Enderlin

NOUVELOBS.COM
02.10.2008

Sept ans. Voilà sept ans qu’une campagne obstinée et haineuse s’efforce de salir la dignité professionnelle de notre confrère Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jerusalem. Voilà sept ans que les mêmes individus tentent de présenter comme une « supercherie » et une « série de scènes jouées » , son reportage montrant la mort de Mohammed al-Doura, 12 ans, tué par des tirs venus de la position israélienne, le 30 septembre 2000, dans la bande de Gaza, lors d’un affrontement entre l’armée israélienne et des éléments armés palestiniens.
Le 19 octobre 2006, le tribunal correctionnel de Paris avait jugé le principal animateur de cette campagne, Philippe Karsenty, coupable de diffamation.
L’arrêt rendu le 21 mai par la cour d’appel de Paris, saisie par Philippe Karsenty reconnaît que les propos tenus par ce dernier portaient « incontestablement atteinte à l’honneur et à la réputation des professionnels de l’information » mais admet, curieusement, la « bonne foi » de Philippe Karsenty qui « a exercé son droit de libre critique » et « n’a pas dépassé les limites de la liberté d’expression ». Cet arrêt qui relaxe Philippe Karsenty nous surprend et nous inquiète.
Il nous surprend, car il accorde la même crédibilité à un journaliste connu pour le sérieux et la rigueur de son travail, qui fait son métier dans des conditions parfois difficiles et à ses détracteurs, engagés dans une campagne de négation et de discrédit, qui ignorent tout des réalités du terrain et n’ont aucune expérience du journalisme dans une zone de conflit.
Il nous inquiète, car il laisse entendre qu’il existerait désormais à l’encontre des journalistes une « permission de diffamer » qui permettrait à chacun, au nom de la « bonne foi », du « droit de libre critique » et de la « liberté d’expression » de porter atteinte impunément « à l’honneur et à la réputation des professionnels de l’information ».
Au moment où la liberté d’action des journalistes est l’objet d’attaques répétées, nous rappelons notre attachement à ce principe fondamental, pilier de la démocratie et nous renouvelons à Charles Enderlin notre soutien et notre solidarité.

Paris, 27 mai 2008

Pour soutenir cet appel, envoyez vos coordonnées par mail en cliquant ici
La liste des signataires est mise à jour une fois par semaine le vendredi.

Les premiers signataires

Journalistes

Christophe Airaud (France2), Rachid Alik (Liberté), Claude Angeli (Le Canard Enchaîné), Carine Azzopardi (France 3), Farid Aïchoune (Le Nouvel Observateur), Gilles Anquetil (Le Nouvel Observateur), Hervé Algalarrondo (Le Nouvel Observateur), Guillaume Arvault (journaliste), Josette Alia (Le Nouvel Observateur), Jacqueline Ansart (Journaliste), Marie Andrieu (Le Courrier de l’Atlas), Max Armanet (Libération), Association du Prix Albert Londres, Claude Askolovitch (Le Nouvel Observateur), Florence Aubenas (Le Nouvel Observateur), Laurent Abadjian (Téléram), Nicolas Ancelin (GEO Magazine), Paul Aubriat (journaliste), Pierre Abramovici (journaliste), Jean-Claude Allanic (ex-médiateur France 2), Kristian Autain (Grand Reporter France 2), Mehdi Alami (juriste et journaliste reporter), Kamel Azzouz (RTBF), Malika Abdelaziz (journaliste-coopération), Annie Anas (La vie du rail), Eric Biesse (JRI pigiste), Xavier Baron (AFP), Alexandre Boussageon (Le Nouvel Observateur), Christine Bertrand-Nielsen (AFP), Djamal Benmerad (Journaliste-écrivain), Carole Barjon (Le Nouvel Observateur), Daniel Bouy (France 3), François Bazin (Le Nouvel Observateur), Fathi B’Chir (MedAfrique), Michel Berthelot (Journaliste), Pierre Barbancey (l’Humanité), René Backmann (Le Nouvel Observateur), Bruno Birolli (Le Nouvel Observateur), Cécile Berecz (France 2), Sophie Benoits (CBNews), Christian Billmann (RFI), Corinne Bouchouchi (Le Nouvel Observateur), Joy Banerjee (France 3), Jean-Baptiste Bussière (Canal Plus), Luc de Barochez (Le Figaro), Frédéric Barreyre (France Inter), Loïc Barrière (Radio Orient), Michel Bessaguet (GEO-Magazine), Renaud Bernard (France 2), Stéphan Breitner (journaliste), Philippe Brassard (La Dépêche du Midi), Olivier Bonnard (Le Nouvel Observateur), Tristan Berteloot (Etudiant à l’ESJ), Michel Boulen (retraité SFP), Nébia Bendjebbour (Le Nouvel Observateur), Michel Bôle-Richard (Le Monde), Christophe Boltanski (Le Nouvel Observateur), Jacques Bourget (Bakchich.Info), Nicolas Brimo (Le Canard Enchaîné), Philippe Bidalon (l’Express), Vincent Berthe (Rap Mag), Denis Brunetti (TF1), Loïck Berrou (France 24), Ariane Bouissou (France Info), Michel Bailly, Jacqueline Beaulieu, Michel Bertrand, Alain Bradfer, Andrei Brauns (TV Journalist / Producer KDB Media), Henry Beauduin (journaliste retraité), Barbara Boulet (RTBF), Anne Blanpain (RTBF), Yves Barraud (journaliste), Eric Boever (RTBF), Pascal Bustamante (RTBF), Christine Borowiak (RTBF), Marc Bouvier (RTBF), Edmond Blattchen (RTBF), Pierre Bardina (Rédacteur), Jean Belot (journaliste retraité Télérama), Gérard Beaufils (Directeur des rédactions Radio Caraïbes International – Correspondant TF1 Martinique / Guadeloupe), Djamal Benmerad (Journaliste, écrivain), Sam Bernett (journaliste-auteur-animateur), Mathieu Bouton (TF1), Philippe Bregowy (journaliste pigiste Actufax, Sud Ouest), Etienne Bastide (Radio Galère), Jean Beauchesne (journaliste retraité), Alain Bedu (ancien journaliste), Bernard Le Bars (photographe), Benoit Brigardis (journaliste pigiste), Georges et Eliane Cadiou (Radio France), Gilles Cayatte (Documentaliste), Hervé Chabalier (Capa), Sorj Chalandon, Marc de Chalvron (France 24), Peggy Cidor (Jerusalem Post), Anthony Curnow (Journaliste-retraité), Alain de Chalvron (France 2), Richard Cannavo (Le Nouvel Observateur), Jean-Jacques Coltice, Olivier Coret (photographe), Jean Corneille (JRI France 3), Germain Dagognet (LCI), Jean-Claude Dassier (LCI), Alain Chollon (Journaliste), Catherine Ceylac (France2), Jean-Gérard Cailleux (Pigiste), Patricia Costes (France 2), Olivier Coret (fedephoto), Patrice Claude (Le Monde), Maureen Cofflard (AFP), Noëlle Coussinié (Ouest-France), Sorj Chalandon (journaliste, romancier) Sylvain Cypel (Le Monde), Patricia Chaira (Troisième Œil Productions), Thomas Coex (AFP), Vincent Cotinat (Ouest-France), Vincent Cheynet (La Décroissance), Elise Colin (journaliste), François Clauss (envoyé spécial permanent Europe1 au Proche-Orient), Jacques Cardoze (France 2), Sébastien Carbonnier (étudiant et correspondant Calais TV), Elodie Cartier (Radio Côte d’amour), Robin Cornet (journaliste RTBF-Radio), Cécile Cazin (RTBF), Jean-Marie Coat (RFI), Daniel Creusot (ancien rédacteur en chef de l’Agence Française d’images), Eddy Caekelberghs (RTBF), Lisa David (RFO Martinique), Valérie de Saint-Do (Journaliste), Ignace Dalle (Journaliste retraité AFP), Gilles du Jonchay (Réalisateur), Geneviève de Cazaux (TF1),Olivier Da Lage (RFI), Bénédicte Delfaut (journaliste), Bernard Dilasser (Secrétaire général Rédaction France 3 Corse), Dominique Derda (France 2), Bernard Dussol (France3), Jean Daniel (Fondateur du Nouvel Observateur, écrivain), Michel Diard (journaliste, syndicaliste), Sara Daniel (Le Nouvel Observateur), Cécile Deffontaines (Le Nouvel Observateur), Caroline Diebold (Journaliste), Christian Dauriac (FR3), Esther Delord (étudiante à Science-Po), Jean-Baptiste Diebold (Challenges), Evelyne Deparis (Journaliste), Emilie Dudon (Midi Olympique), Jacqueline de Linarès (Le Nouvel Observateur), Gilles Delafon (Le Journal du Dimanche), Grégoire Deniau (France 24), Jack Dion (Marianne), Michel Dumont (Arte), Mireille Duteil (Le Point), Efraïm Davidi (ancien chef de la Rédaction de Davar- syndicaliste Histadroute), Patrice De Bruyne (Editeur et journaliste), Luc Delfosse (Rédacteur en chef adjoint Le Soir – Bruxelles), Bernard Delcord (hebdo satirique PAN), Monique Discalcius, Marie-Claire Déchaux ( pigiste-journaliste à Premiers Secours Magazine), Hervé Deguine (journaliste), Alain Delaunois (RTBF), Alain Dremière (RTBF), Philippe Dutilleul (Journaliste/ Réalisateur Unité Documentaire de la RTBF), Agnès Dronnikov ( journaliste retraitée AFP), Jean-François Ebeling (Arte), Gilles Egloff (France 3), Malika Elkord (le Nouvel Observateur), Josselyne El Fassy (France 2 Jérusalem), Kathleen Evin (France Inter), Christophe ESNARD (La Charente Libre), Willy Estersohn (journaliste retraité), Michel Enaudeau (journaliste TF1 retraité), Olivier Erouart (directeur d’Accent 4 Radio), Cyrille Emery (journaliste, rédacteur en chef adjoint du Moniteur des travaux publics), Jean-Pierre Favreau (Photographe), Olivier Fernbach (Radio France), Alani Feurat (Journaliste indépendant), Didier François (Europe 1), Emmanuel François, Jean-Jacques Fresko (rédacteur en chef de Terre Sauvage), Jean-Claude Fournier (ASTV), Dominique Fournier (France Télévisions), Max Fougery (Ouest-France), Pascale Fiori (Le Nouvel Observateur), Patrick Fournier (Le Nouvel Observateur), Régis Faucon (TF1), Roger Faligot (journaliste-écrivain), Yann Fronty (France2), Emmanuel Faux (Europe 1), Christian Fruchard (Cameraman France 2), Daniel Fontaine (RTBF), Marie-Pierre Fonsny (RTBF), Pierre France (DNA), Véronique Fievet (RTBF), Marie Fauchier-Magnan (Journaliste France Amérique), Pierre Ganz (RFI), Lisa Grattery (France 2), Marc Ghostine, Alain Gourbault (France 3), Alain Girard (Ouest France), Catherine Gouëset (L’Express), Claude Gauthier (La Marseillaise), Cécile Goffette (Journaliste), Cédric Gouverneur (journaliste indépendant), Claude Gueneau (France3), Mathieu Guillochon (Journaliste), Henri Goldman (codirecteur de la revue de débats « Politique » Bruxelles), Martin Gouesse (France2), Carole Gozlan (France 2 Jérusalem), Martine Gozlan (Marianne), Georges Gros (Union internationale de la Presse francophone), Gérard Grizbec (France2), François Gross (Temps/Genève), Jean-Claude Guillebaud (Journaliste et éditeur), Jean-François Gazon (Journaliste), Bernard Geniès (Le Nouvel Observateur), Julien Gautier (journaliste), Jérôme Garcin (Le Nouvel Observateur), Pascal Guimier (Arte), Ursula Gauthier (Le Nouvel Observateur), Véronique Groussard (Le Nouvel Observateur), Philippe Gélie (Le Figaro), Philippe Gault (Directeur de la rédaction à l’Equipe), Günter Liehr, (RFI), Henri Guirchoun (Le Nouvel Observateur), Gilles Grandpierre (L’Union de Reims), Faïza Ghozali (Jeune Afrique), Laurent Gotti (journaliste), Manon Globensky (journaliste), Jeremy Giltaire (RTBF), Tom Goldschmidt (retraité RTBF), Jean Gueyras, François Gérald (journaliste pigiste), Evelyne Garcia Jousset (France 3), Daniel Goude (France 3), Francis Grandjean (Télessonne), Guillermo García (rédacteur « Panorámica Latinomericana »), Iris Gaudin (Journaliste à Cap 24), Allain Graux (Journaliste « Le pays des mille et une nuits « ), Mario Guastoni (journaliste), Fontaine Holda (retraitée TF1), Abderrahmane Hayane (People Tv News), Thierry Hornet (M6), Vincent Hugeux (L’Express), Nicolas Henin (Journaliste indépendant), Stéphane Haumant (Canal Plus), Soraya Hamdani (Le Nouvel Observateur), Vincent Hayez, Karim Halbaoui (caméraman), Isabelle Horlans (France Soir), Dominique Hennequin, Samy Hosni (journaliste RTBF), Rudy Hermanns (journaliste radio RTBF), Mathieu Hiron (Eveil Normand), Patrick Heuschen (RTBF), Laurent Hamida (Reuters), Suzannah Horowitz (journaliste), Jean-Marc Illouz (France 2), Henri Israël (CFDT Magazine), Yves Izard (France Info), Erwan Jourand (AFP), Alain Jégou (Journaliste), Arnaud Jadoul , Jacques Julliard (Le Nouvel Observateur), Vincent Jauvert (Le Nouvel Observateur), Philippe Jarry (France 3), Christian Jade (RTBF), Hélène Jourdan-Gassin (journaliste/art pour le magazine Côte), Maryse Jacob (RTBF)n Amnon Kapeliouk, Amine Kochlef (journaliste), Sammy Ketz (AFP), Serge Kovacs (France 3), Benjamin König (étudiant en journalisme), Francis Kochert (journaliste), Bernard Langlois (Journaliste), Dominique Lagarde (L’Express), Jean-Noël Lauqué (France 3), Marie-Pierre Levasseur Brêtas (France2), Jean-Paul Luciani (France Bleu/Corse), Nathalie Lhayani (EurActiv.fr), Marie Lemonnier (Le Nouvel Observateur), Karim Lebhour (RFI-La Croix), Nadia Lamarkbi (Courrier de l’Atlas), Michel Labro (Le Nouvel Observateur), Jo Laengy (Dernières Nouvelles d’Alsace), John Paul Lepers (La TéléLibre.fr), Jean Lacouture (Ecrivain), Olivia Le Sidaner (Géo Magazine), Serge Lafaurie (Le Nouvel Observateur), Loïc Lemoigne (France3), Daniel Laumbert (Auteur/réalisateur) , Barbara Landrevie (Journaliste), Caroline Laurent-Simon (ELLE), Gwenaëlle Lenoir ( France3 ), Manon Loizeau, Alain Louyot (L’Expansion), José-Manuel Lamarque (France Inter), Serge Leblal (Digital World), Yves Loiseau (Ancien administrateur de France Télévisions), Guénaël Lemouée (La Provence), Robert Louis (journaliste honoraire RTBF), Colette Louis (pré retraitée RTBF), Anne Lippler (Inter Générations TV), Pierre Le Flao (auteur-réalisateur de documentaires), François Louis (RTBF), Charlotte Legrand (RTBF), Philippe Lefebvre (France Inter), Laurent Lacroix (RTBF Radio), Anne Lombard (monteuse RTBF), Martine Lagardette (journaliste), Ymre Le Brasier (journaliste), Patrick Le Hyaric (L’Humanité), Alexandre Lenoir (journaliste indépendant), Emilie Lançon (France 2), Quentin Lepoutre (journaliste), Frédérique Moser (Paperjam Luxembourg), Aline Maume (GEO Magazine), Agnès Molinier (Présidente de la Société des journalistes de France 2), Colette Mainguy (Le Nouvel Observateur), Claude Michel (journaliste), Daniel Mermet (France-Inter), Emmanuel Moreira (journaliste), Florence Malleron (Le Nouvel Observateur), Guillaume Malaurie (Le Nouvel Observateur), Marc Meimon (France 3), Gérard Moulinet (RFO), Jean-Paul Mari (Le Nouvel Observateur), Jean-Louis Morgan (Encyclopédie du Canada), Louis Morice (Le Nouvel Observateur), Marco Mosca (Le Nouvel Observateur), Marie-Laure Mas (Le Nouvel Observateur), Pierre Magnan (France 2), Yves Michel (RTL), Jamila Mimouni (France 2), Martin Meisonnier (Réalisateur), Conny Mus (RTL 4 News Holland), Bruno Masure, Robert Ménard (Reporters sans frontières), Pascal Mourot (SOS-Reporters), Robert Malet (journaliste honoraire), Paul Moreira (Premières lignes TV), Stéphane Méril (Journaliste reporteur d’images), Stéphane Malterre (Tac-presse), Sophie Michard (journaliste), Thierry Michel (Groupe Réussir), Sébastien Morelli (Le Parisien), Louis Moulin, Abdessamad Mouhieddine (« La Gazette du Maroc », « VH – Version Homme », « Challenge »), Michel Moutot (Agence France Presse, membre du jury du prix Albert Londres), Rédaction du « journal Media Production », Rachel Mulot (Sciences et Avenir), Valérie Montmartin (Ligne de Mire), Alain Mihaly (Points critiques), Yves-Etienne Massart (RTBF), Carine Maillard (journaliste free-lance), Joëlle Meert (RTBF), Anina Meeus (RTBF), Flora-Lyse Mbella (RTBF, pigiste), Philippe Marinval (chargé de recherche au CNRS), Nahida Nakad (TF1), Marie-Hélène Nougaret (Maison Nature), Fouad Naim (Radio Orient), Gaëlle Noujaim (Le Nouvel Observateur), Jean-Baptiste Naudet (Le Nouvel Observateur), Frédéric Noy (photo journaliste Agence Cosmos), Régis Nusbaum (France 3), Jacques Nobécourt (journaliste retraité du Monde), Lynda Nacer (journaliste Algérie), Jean-Marc Nouk-Nouk (France 2), Robert Neys (RTBF), Vincent Nguyen (France 2), Denis Olivennes (Le Nouvel Observateur), Gaël Olivier-Lamcap (Stratégie), Azzedine Oumouhand (journaliste), Didier Pillet (Président directeur général du groupe La Provence), Claude Perdriel (Le Nouvel Observateur), Daniel Pasche (retraité TSR), Dominique Pradalié (France 2), David Peressetchensky, Frabrice Puchault (France 2), Jordan Pouille (Médiapart), Julien Paolacci (Canal Plus), Jean-Marc Pillas (TF1), Pierre Prier (Le Figaro), Rafaele Pelleau (Le Nouvel Observateur), Maurice Padioux (ancien grand reporter, ancien rédacteur en chef du Républicain Lorrain), Philippe Perrot (RFO), Yann Perrier (France 3), Virginie Plaut (BFM TV), Jackie Poggioli (Journaliste FR3 Corse), Patrick Perotto (Grand Reporter à L’Est Républicain), Lama Peyroles (ex-grand reporter et journaliste AFP, INA, RMC), Sylvie Puech (journaliste), Claire Pecheux (RTBF), Michel Pauss (RTBF), Audrey Pulvar (France 3), François Pommies (ex-journaliste), Odile Quirot (Le Nouvel Observateur), Yves Quemener (France3), Jean-Marie Quemener, Meron Rapoport (Haaretz), Jean-Paul Rustan (Le Figaro), Emilie Raffoul (Canal Plus), Jonathan Randal (Washington Post), Lois Rousse (Photographe), Philippe Rochot (France 2), Marie-Elisabeth Rouchy (Le Nouvel Observateur), Pascal Roger-Praud (Journaliste), Stéphane Renard (Journaliste indépendant), Gilles Rabine (France 2), Sibylle Rizk (Le Commerce du Levant / Liban), Bruno Roger-Petit (Europe1/sport), Jean Rabinovici (Journaliste honoraire), Marie-France Rémond (Le Nouvel Observateur), Audrey Racine (journaliste-présentatrice Medi 1 Sat Maroc), Jean-Paul Rustan (Le Figaro), Francine Raymond (France 3), Vincent Rea (journaliste indépendant), Yoann Robic (Agence de presse IDE), Christine Ruol (RTBF), Jean Roquecave, Paul Reb dit PAUL (dessinateur-journaliste), Philomé Robert (France 24), Simone Reumont (RTBF), René-Paul Savignan (Photographe), Amira Souilem (Etudiante à l’Ecole de journalisme de Science Po), Alexendra Sasower (journaliste), Ben Salama (France3), Claude Soula (Le Nouvel Observateur), Gérard Saint-Paul (France 24), Marie-Christine Simonet (Journaliste), Isabelle Staes (France 2), Georges Servat (Le Courrier de l’Unesco), Patrick Saint Paul (Le Figaro), Samah Soula (France 2), Anne Sogno (Le Nouvel Observateur), Eric Scherer (AFP), Claire Servajean (France Inter), Christophe Sabatier (France 24), Carole Sandrel (journaliste-écrivain), Daniel Salvatore Schiffer (écrivain et journaliste), François Schlosser (Le Nouvel Observateur), Georges Sassine (Al-Balad), SCAM (Société civile des auteurs multimédia), Société des Journalistes de France 2, Syndicat SNJ-CGT de France Télévisions, Jean-Luc Slama (journaliste), Squalli Salma (Tv 2M Maroc), Arnaud Saint-Maxent (France Guyane), Maurice Szafran (Marianne), Matthias Second (France 2), Pierre Sorgue (GEO Magazine), Patrick Seale (Journaliste), Séverine Stéfanesco (France 5), Olivier Siou (France 2), Gilles Schneider (Radio France), Wala’a Said Kadim, Jean-Pierre Séguéla (France 3), Julie Safar (Chef-Monteuse, ex France 2), Clément Saccomani (photographe indépendant), Anne Suply (journaliste), Radia Sadani (RTBF), Hadjira SAKER (journaliste Al Hayat Newspaper), Ghila Sroka (journaliste, éditrice Tribune Juive Canada), Malak Mustapha Sahioni (journaliste), Hugues Serraf (rédacteur en chef Internet de L’argus de l’automobile), Pierre Siankowski (Les inrockuptibles), Ludovic Tomas l’Humanité), Julien Trillat, Marcel Trillat (Journaliste), Michel Turin (Journaliste), Natacha Tatu (Le Nouvel Observateur), Olivier Touron (journaliste), Patrice Trapier (Le Journal du dimanche), Michel Vuez (Journaliste honoraire AFP), Nathalie Talboom-Cabréra (Journaliste Mai Juin Productions), Jean-Marie Tricaud (M6), Chantal Tolley (animatrice radio), Jean-Marc Turine (producteur radio), Jean-Marie Trimbour (journaliste retraité), Catherine Tardrew (Parisien-Aujourd’hui), Killian Tribouillard (Le Mensuel du Golfe du Morbihan), André Urbain (RTBF), Dominique Vittupier (Le Nouvel Observateur), Jean-Louis Validire (Le Figaro), Michel Valio-Cavaglione (France2), Nicolas Valode (TAC Presse), Michel Vagner (L’Est Républicain), René Vigié (journaliste honoraire), Olivier Vanlangendonck (journaliste), Agnès Voiret (France 3), Sylvie Véran (Le Nouvel Observateur), Martine Vanbreuseghem, Michel Visart (RTBF), Fabien Van Eeckhaut (RTBF), Gérald Vandenberghe (RTBF), Alain Vaessen ( président Société des Journalistes RTBF), Philippe Vannini (Aligre FM 93.1), Pierre Weill (France Inter), Frédéric Wittner (France Info), Franck Weill Rabaud (RFI), Wiaz (Le Nouvel Observateur), Youcef Tahar (Journaliste), Monique Younès (RTL), Alexandre Wajnberg (journaliste scientifique), Willy Vandervorst (RTBF), Catherine Zimmermann (réalisatrice radio), Laurent Zecchini (Le Monde), Zinou Zebar (Photojournaliste), Nicolas Zomersztajn (Regards)

Personnalités
Benjamin Abtan (Ancien président de l’Union des Etudiants Juifs de France), Jacques Attali (écrivain), Jean-Christophe Attias (Directeur d’études à l’EPHE Sorbonne), Marie-Louise Abramovici (présidente du Collectif Européen Contre l’Extrême Droite et le Fascisme « C.E.C.E.D.E.F. »), Yves Aubin de la Messuzière (ancien Ambassadeur, chercheur associé à Science.Po), Michel Adam, ancien Ambassadeur de Belgique et son épouse, Janine Adam, André Burgière (Historien), Hervé Bourges (Ancien président de TF1, de France Télévisions et du CSA), Avraham Burg (ancien président de la Knesset), Evelyne Burgière-Pujeau (sociologue), Annette Becker (historienne), Olivier Bétourné (éditeur), Pascal Boniface (directeur de l’IRIS), Martine Billard (Député de Paris), Mathilde Boudou (Avocate au Barreau de Paris), , Esther Benbassa (Directrice d’Etudes à l’EPHE Sorbonne), Robert Bret (Sénateur des Bouches-du-Rhône), Jean-Pierre Becker (comédien), Catherine Becker (DG d’une société de communication internationale), Jean-Yves Camus (chercheur à l’IRIS), Philippe Cohen-Grillet (France-Soir), Monique Cerisier ben Guiga (Sénatrice des Français établis hors de France), Monique Combescure (Directeur de recherche au CNRS en physique théorique, lauréate du prix Irène Joliot Curie 2007, femme scientifique de l’année), Alain Combescure (Professeur des universités INSA Lyon), Régis Debray (Ecrivain, directeur de la revue Medium), Guy Dutron (Ecrivain), Marilyne FERRE (Secrétaire du C.E.C.E.D.E.F.), Salomé Franck (réalisateur du film « Un mur à Jérusalem »), Alexandre Faro (Avocat au Barreau de Paris), Anne Grauwels (co-présidente de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique), Alfred Grosser (Professeur), Marcel Gotlib (dessinateur BD), Nadia Ghalem (journaliste et écrivaine), Véronique de Keyser (Députée européenne PSE/Belgique), Théo Klein (Avocat, ancien président du CRIF), Michel Kichka (caricaturiste TV1 Israël), Jack Lang (Député), Lucien Lazare (historien), Jacques Le Goff (Historien), Roger Halimi (médecin), Jean-Claude Lefort (Député honoraire), Jean-François Leroy (Directeur de Visa pour l’Image), Serge Moati (réalisateur), Noël Mamère (Député), Erik Orséna (Académicien), André-Louis Perinetti (Président d’Honneur de l’Institut International du Théâtre/UNESCO), Olivier Roy (directeur d’études à l’EHESS), Elisabeth Roudinesco (psychanalyste, historienne), Paul Rozenberg (producteur), Hélène Sielka (écrivain), David Susskind (président d’honneur du Centre Communautaire Laïc Juif de Bruxelles), Simone Susskind (Présidente de Actions in the Mediterranean), Michèle Szwarcburt (Présidente du Centre Communautaire Laïc Juif à Bruxelles), Shlomo Sand (professeur Université Tel Aviv), Hubert Vedrine, (ancien ministre des affaires étrangères), André Vignau (écrivain), Guillaume Weill-Raynal (avocat), Henri Wajnblum (co-président de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique), Mirjam Zomrsztajn (directrice du Centre Communautaire Laïc Juif de Bruxelles)

Partager cet article
Repost0
25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 05:33

Désinformation: Rien ne va plus pour Obama mais c’est la faute à Israël 

24 janvier, 2010 

jcdurbant
The Lobby (Latuff)A une époque où la dé-légitimation et par la suite l’éradication d’Israël est un but crié avec une ferveur grandissante par les ennemis de l’état juif, il est plus que décourageant de voir des Juifs eux-mêmes rajouter à la calomnie. Que certains le fassent même au nom du judaïsme, rend la nature de leurs attaques des plus grotesques. (…) Leurs contributions à ce qui est en train de devenir un discours normatif, sont toxiques. Elles permettent de rendre respectables les visées antisémites contre l’état juif, par exemple, en affirmant que c’est un état de type nazi, comparable à l’apartheid en Afrique du Sud, qui est engagé dans un nettoyage ethnique et un génocide. Ces accusations ne sont pas vraies mais peuvent avoir comme effet de délégitimer Israël. Alvin Rosenfeld

 

Les faucons affirment (…) que le président Ahmadinejad a déclaré vouloir “rayer Israël de la carte”. Mais cet argument repose sur une mauvaise traduction de ses propos. La traduction juste est qu’Israël “devrait disparaître de la page du temps”. Cette expression (empruntée à un discours de l’ayatollah Khomeiny) n’est pas un appel à la destruction physique d’Israël. Bien que très choquant, son propos n’était pas un appel à lancer une attaque, encore moins une attaque nucléaire, contre Israël. Aucun État sensé ne peut partir en guerre sur la foi d’une mauvaise traduction. John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt

Ne l’enterrez pas si vite (…) Rien ne va plus pour Obama mais son bilan est bon et d’autres présidents avaient connu pire (…) La page n’est pas, déjà, tournée sur Barack Obama. La passe est rude, très rude, pour ce président. La veille même de l’anniversaire de son entrée à la Maison-Blanche, les démocrates ont perdu le siège sénatorial laissé vacant par la mort de Ted Kennedy. Cette défaite fait passer son parti au-dessous de la majorité qualifiée permettant d’empêcher les républicains de bloquer les débats de la Chambre haute. Priorité de Barack Obama sur la scène intérieure, le projet d’extension de la couverture médicale en est menacé alors que la résolution du conflit israélo-palestinien, sa priorité internationale, paraît toujours aussi lointaine. Bernard Guetta

Rien ne va plus pour Obama mais d’abord… Israël est un état d’apartheid!

Guantanamo pas fermé, tribunaux militaires, détentions préventives et redditions extraordinaires maintenues, attaques de drones au Pakistan et en Afghanistan intensifiées, calendrier du retrait des troupes d’Irak pas respecté, négociations avec l’Iran et en Israël au point mort …

A l’heure, où, bilan catastrophique oblige, les thuriféraires du pire président qu’aient connu les Etats-Unis depuis au moins Carter se voient contraints, après l’avoir tant porté aux nues, de noyer le poisson …

A savourer, dans La Croix, pour l’inimitable manière dont nos médias choisissent leurs spécialistes américains pour parler de l’Amérique et en plus on a deux articles pour le prix d’un!

Recette désormais bien rodée: prenez, parmi tous les spécialistes des affaires internationales d’Harvard, un anti-républicain et anti-Bush notoire doublé d’un féroce critique d’Israël (son fameux rapport, avec son collègue de Chicago John Mearsheimer, sur le lobby pro-israélien aux Etats-Unis) et thuriféraire résolu de ses ennemis (leur tout aussi fameuse défense – fallait quand même oser! – du célèbre « rayer Israël de la carte » d’Ahmanidejad).

Et, sous couvert de parler du pire bilan d’un président américaindepuis au moins Carter (il a repris ou intensifié, contre toutes ses promesses de campagne et sans jamais le dire tout en en dénonçant constamment son prédécesseur, l’essentiel des mesures que l’on reprochait à celui-ci – mais, on le sait, c’est la faute à Bush et à son « pragmatisme »!), vous vous retrouvez avec une attaque en règle de la politique israélienne qualifiée, pour faire bonne mesure, d’apartheid!

Donc voici ce fameux spécialiste Walt !

Barack Obama a réalisé un changement de style, plus que de substance »
La Croix
20.01.2010

Pour Stephen M. Walt, professeur de relations internationales à l’université Harvard (1), le président n’a pas su, en un an de mandat, définir ses priorités de politique étrangère et son pragmatisme encourage plutôt ses opposants

ENTRETIEN
Stephen M. Walt
Professeur de relations internationales à l’université Harvard

La Croix : Un an après son arrivée à la Maison-Blanche, quel bilan faites-vous de la politique étrangère de Barack Obama ?
Stephen M. Walt : Un an, c’est trop tôt pour porter un jugement. George W. Bush avait très mal commencé mais au bout d’un an, après les attaques du 11 septembre 2001, il était devenu un président en guerre, très déterminé et populaire. Cela n’a pas empêché qu’à la fin, il était considéré comme un des plus mauvais présidents de l’histoire.

Barack Obama a hérité d’une situation très difficile, peut-être le défi le plus lourd à relever depuis Roosevelt : une économie en crise, deux guerres (Irak et Afghanistan), sans compter une série de problèmes difficiles comme l’Iran, le conflit israélo-palestinien, les relations avec la Russie ou le changement climatique. Affronter séparément ces problèmes, c’est compliqué, les affronter tous en même temps, c’est très difficile.

La question est de savoir si les positions prises sont les bonnes et si le président se montre résolu, capable de les maintenir même quand il rencontre une opposition. De ce point de vue, le bilan est mitigé. Il entend mettre les engagements des États-Unis plus en adéquation avec leurs ressources.

Jusque-là, il a réalisé une rupture symbolique avec l’administration Bush, un changement de style plus que de substance. La torture a été interdite, des mémorandums ont été publiés, l’interdiction des voyages à Cuba a été levée. En même temps, Guantanamo n’est toujours pas fermé, les tribunaux militaires, les détentions préventives et les redditions extraordinaires sont maintenues, tandis que les attaques de drones au Pakistan et en Afghanistan s’intensifient. Barack Obama a aussi tenté avec un relatif succès de mettre les relations avec la Russie sur une voie plus constructive.

Quel regard portez-vous sur son action au Moyen-Orient ?
Avec l’Iran, il a mis l’accent sur la diplomatie – avec raison car le recours à la force serait une énorme erreur –, mais il ne sera pas possible de parvenir à un accord dans un futur proche. En l’absence de résultats, certains continueront à soulever la question d’une action militaire, même si beaucoup de gens aux États-Unis, particulièrement parmi les militaires, y sont hostiles.

Sur la question du conflit israélo-palestinien, le président a été plus décevant. Il a commencé par exprimer de bonnes idées dans son discours du Caire, avant de faire machine arrière sur la question du gel des implantations israéliennes et de dénoncer le rapport Goldstone sur Gaza.

Sur la question de l’Afghanistan et du Pakistan, ses décisions impliquent un engagement à long terme et les perspectives de succès ne sont pas élevées. En Irak, le calendrier du retrait des troupes sera difficile à respecter. Sur ces questions, la situation dans trois ans devrait beaucoup ressembler à celle qui prévalait au moment de son élection. Le mieux qu’il puisse faire, c’est d’éviter que ces problèmes ne s’aggravent.

Comment expliquez-vous le revirement sur la question des colonies israéliennes ?
C’est une décision politique. L’administration a donné la priorité à l’adoption de la réforme de l’assurance-maladie. Elle a besoin du Congrès où beaucoup de parlementaires s’opposent à cette politique de fermeté à l’égard d’Israël. Elle n’a pas voulu risquer de compromettre le vote démocrate.

L’erreur a été de ne pas avoir su anticiper ce que serait sa politique si les Israéliens refusaient d’arrêter la construction des colonies. L’administration a pensé qu’il suffisait d’être très ferme pour obtenir très rapidement la coopération israélienne. Quand ils ne l’ont pas obtenue, ils ne savaient plus quoi faire et ils n’avaient clairement pas la volonté d’aller plus loin.

Barack Obama comprend le problème et il sait ce qu’il faudrait faire mais ce n’est pas sa priorité. C’est une tragédie car cela signifie que les négociations n’aboutiront pas et que la solution des deux États devient impossible : trop de colonies israéliennes, pas de soutien politique en Israël pour les évacuer et des Palestiniens divisés. Cela conduit à un état d’apartheid. Certains pensent que le point de non-retour a déjà été atteint. Un jour, tout le monde le reconnaîtra. Quelle sera, alors, la politique américaine ?

L’Afghanistan peut-il devenir un nouveau Vietnam ?
La décision d’envoyer des renforts supplémentaires a répondu à des considérations de politique intérieure et non à une pensée stratégique claire. Obama ne pouvait dire non aux demandes du général McChrystal sans payer un prix politique très élevé. Et comme il ne voulait pas non plus en faire trop, il a choisi une demi-mesure. L’alternative aurait été de reconnaître que le problème de l’Afghanistan ne pouvait pas être résolu militairement et n’était pas d’un intérêt vital pour les États-Unis.

Barack Obama court-il le risque de finir comme Jimmy Carter, un président faible et discrédité ?
Comme Clinton et Carter, c’est un président jeune, intelligent et curieux qui tente de faire trop de choses à la fois. Mais il a plus de flair politique que Carter et est plus discipliné que Clinton. Le système de gouvernement américain rend les changements difficiles et l’administration n’a pas su établir clairement ses priorités et s’y tenir. Ils ont essayé de résoudre trop de problèmes à la fois et ils ont fini par ne rien faire. Résultat, beaucoup de bonnes choses faites dans les premiers mois commencent à être perçues comme des gestes vides.

Barack Obama est un pragmatique. Il fixe des objectifs ambitieux dans des délais courts et il est prêt au compromis. Cela encourage ses opposants, aux États-Unis comme à l’extérieur, à chercher à gagner du temps.

Au bout du compte, politiquement, le problème le plus important pour lui reste l’économie américaine. C’est ce qui conditionnera sa réélection. Une reprise suffirait à l’assurer alors qu’une nouvelle détérioration le mettrait en position vulnérable.

Recueilli par François d’ALANÇON

(1) Auteur de plusieurs ouvrages dont Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, Éditions La Découverte, 2007.

Partager cet article
Repost0
24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 15:03

 

Je remercie Victor pour l'envoi de ce texte


De procès en procès

 

On ne peut contester de nos jours qu’Israël est vu, par un très grand nombre, comme l’empêcheur de pactiser à tout rompre. Si ce n’est pour le conflit proche-oriental lui-même, il est jugé responsable aussi pour ce qui concerne le reste de la planète. Même la météo serait à son service si l’on en juge par l’accusation grotesque, lancée par leHamas, de tentative de noyade des Gazaouis. C’est dire toute la puissance de cet état et, évidemment, de son lobby !

 

Le monde ‘’humaniste’’, procureur en chef de l’état juif -devenu juif des nations-, voit le conflit comme un antagonisme de type colonial. L’armée israélienne occupant un territoire ne lui revenant pas de droit et le ‘’colonisant’’, il suffirait, à croire ces ‘’faiseurs de paix’’, que le ‘’peuple palestinien’’ recouvre ses pleins droits sur « sa terre » pour que la concorde règne en cette région et, par ricochet, sur le reste du globe.

 

Un monde s’affichant ‘’humaniste’’ et oublieux cependant que les seules frontières, dont cet état à naître peut se prévaloir, ne sont autres que ceux tracés par la ligne d’armistice de 1949 et nulle autre, et que l’état de ‘’Palestine’’ établi, le conflit n’en serait pas terminé pour autant. Car outre que Jérusalem-est devra être la capitale de l’état en devenir, Israël sera tenu de rendre ‘’justice’’ aux ‘’réfugiés’’, non par un dédommagement pécuniaire, mais par un « droit de retour » dont il n’aurait son mot à dire. Ou presque.

 

On se demande bien ce qui a empêché, jusqu’à ce jour, l’état juif et son peuple de souscrire à ce plan de paix mirobolant, oublieux de ses droits, entre autres, sur leMont du Temple, le caveau des Patriarches, le tombeau de Rachel ou encore celui de Joseph, mais aussi celui de refuser de succomber à une démographie galopante d’une minorité, active envers l’objectif d’un état de tous ses citoyens et non plus celui d’un refuge pour le peuple juif ?

                                                                                                                                                         

Autre procès en cours.

 

De plus en plus de voix s’élèvent aujourd’hui pour réclamer la fin du blocus de la bande de Gaza. Ces voix ‘’sages et éclairées’’, accusatrices de la légitime défense israélienne, condamnent bien sûr l’attitude du Hamas ainsi que sa charte appelant à la destruction de « l’entité sioniste ». Mais au nom des civils ‘’palestiniens’’ de la bande de Gaza, Israël se doit, selon elles, d’être magnanime et permettre la reconstruction de ce territoire. Ce qui, par la bande, assurerait celle de la politique des islamistes du coin et rétablirait le danger pour les populations frontalières par l’import des matériaux nécessaires à la fabrication des  « roquettes artisanales » voire l’import de missiles prêts à l’emploi.

 

Mais cela, ces ‘’consciences’’, oublieux également du soldat Guilad Shalit retenu otage depuis plus de trois années, ne le prennent pas en compte. Certaines d’entre elles osent affirmer par ailleurs, pour convaincre, que le Hamas ne peut nuire à Israël. L’affirmer, à les entendre, serait ridicule ! Sauf que l’addition -non exhaustive- du Hamas, du Fatah, du Hezbollah, du Liban, de la Syrie et de l’Iran risque d’être, au final, salée pour les Israéliens.

 

Ces deux exemples de procès à charge ne sont qu’un pâle reflet de la verve accusatrice qui a saisi la planète à l’encontre d’Israël. Dans les médias, les instances nationales et internationales, quoiqu’il fasse, la rationalité sera abandonnée au profit d’une mise à l’index automatique. Rare, en effet, sont ses agissements qui n’ont été condamnés, dénaturés ou désavoués.

 

Est-ce dans l’unique objectif de le rendre illégitime tel que le fut le Juif à travers l’histoire ? Au fil du temps, le doute à ce sujet s’évapore.

 

Victor PEREZ ©

Partager cet article
Repost0
20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 17:17

Haïti : la réponse disproportionnée d’Israël

par Peggy Shapiro, American Thinker, le 18 janvier 2010



Traduction : Danielle Elinor Guez

Rédaction d’Objectif-info :
Selon Tom Gross, les états arabes ont fait le choix de ne pas contribuer à l’aide à Haïti dévasté. Ils pourront éventuellement corriger cette attitude dans les jours et les semaines qui viennent. On doit cependant souligner qu’ils étaient restés totalement indifférents aux catastrophes du même ordre qui se sont abattues ces dernières années sur la Turquie et l’Iran, et qu’ils n’ont jamais levé le petit doigt devant les situations de famine en Afrique. A l’époque les équipes israéliennes s’étaient tout de suite portées au secours des Turcs, tandis que l’Iran des mollahs déclinait leur offre d’intervention.
S’il est opportun de rappeler aujourd’hui cette réalité, c’est parce que les états arabes, largement relayés par les Européens, ont déclenché depuis des décennies une guerre de délégitimation et de diffamation contre Israël, fondée sur son prétendu défaut de sens moral. Quand on voit Israël, ce pays minuscule, déployer instantanément ses moyens et ouvrir ce qui sera le seul hôpital opérationnel d’Haïti pendant plusieurs jours, la question du rapport entre Israël et la morale et l’humanité appelle d’autres conclusions que celles que suggèrent les campagnes de diffamation des états et des sinistres ONG des droits de l’homme. Quand on voit ses accusateurs vautrés dans l’indifférence face à l’un des pires drames humains de la décennie, on a aussi des informations précieuses sur leur sens moral et leur sincérité. C’est au pied du mur que l’on juge le maçon. Le drame d’Haïti montre de façon aveuglante qui est qui.

Au milieu de la tragédie et du chaos qui règnent dans la capitale haïtienne, des médecins israéliens appartenant à IsraAid-First (un forum israélien d’aide internationale) ont permis l'accouchement décent d’un petit garçon en bonne santé, dans un hôpital militaire de campagne de l'armée israélienne. Quand la mère du bébé, Gubilande Jean Michel, pleine de reconnaissance, a vu son bébé de sexe masculin vivant et en bonne santé, elle lui a donné le nom d'Israël en témoignage de sa gratitude pour les personnes et la nation qui lui ont apporté cette bénédiction.

Le petit Israël fait partie des centaines de personnes qui ont été sauvées par des équipes de secours ou des médecins israéliens. Une équipe de recherche et de sauvetage de l’organisation internationale israélienne ZAKA, a extrait huit étudiants haïtiens d'un bâtiment effondré de huit étages appartenant à l'Université. Israël, est un petit pays qui a pourtant envoyé un contingent important de spécialistes hautement professionnels pour aider les sinistrés d'Haïti. Deux avions gros porteurs transportant plus de 220 médecins, infirmières, ingénieurs civils et autres membres de l'armée israélienne dont une équipe de sauvetage, et un hôpital de campagne, ont été parmi les premières équipes de secours arrivées en Haïti. En fait, ils ont constitué la première équipe étrangère de secours capable de prodiguer des traitements médicaux à l'hôpital principal de Port-au-Prince, partiellement détruit. Ygal Palmor, le porte-parole du ministère israélien des Affaires Étrangères a déclaré : « c'est une délégation importante mais nous sommes prêts à envoyer davantage de personnel s’il le faut».

Les agences internationales qui condamnent Israël quand il est attaqué, pour «sa réponse disproportionnée », ne mentionnent pas la réponse disproportionnée d'Israël à la souffrance humaine. Les États-Unis ont promis 100 millions de dollars et envoyé des hommes et du matériel. Le Royaume-Uni a promis 10 millions de dollars et envoyé 64 pompiers et 8 volontaires. La Chine avec ses 1325 millions d’habitants, à comparer à Israël et à ses 7,5 millions d'habitants, a envoyé 50 sauveteurs et 7 journalistes. Les 25 nations de la Ligue arabe n'ont rien envoyé.

La réponse « disproportionnée » d'Israël découle de la mémoire et de la tradition juive. Mati Goldstein, chef de l'Unité internationale de secours ZAKA décrit ce qu'il voit : «partout, l'odeur acre des corps flotte dans l'air. C'est exactement comme les récits sur l'holocauste que l'on nous a racontés, des milliers de corps répandus partout. Il faut comprendre que c’est une situation inimaginable, on voit chaque jour davantage de nouveaux cadavres dont il est impossible d’évaluer le nombre. C'est au-delà de tout ce que l’on peut imaginer». Au début de la réunion ordinaire du Conseil des ministres de dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a annoncé que l'équipe israélienne avait déjà traité des centaines de patients. « Je pense que cela représente la meilleure tradition du Peuple juif, c'est cela la véritable alliance de l'État d'Israël et aussi du Peuple juif » dit-il. « C'est la continuation des opérations que nous avions menées au Kenya et en Turquie ; bien que nous soyons un petit pays, nous avons répondu avec un grand cœur. Je sais que c'est vraiment l'expression de notre héritage juif car l’éthique juive nous apprend à aider l'autre ».

Dans les décombres et les souffrances d'Haïti, les Israéliens, essayent sans relâche de sauver des vies. C'est cette réponse disproportionnée qui énerve le plus leurs ennemis car elle met en lumière leurs travers ordinaires.
Partager cet article
Repost0
19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 18:41

Merci à Victor pour l'envoi de ce texte






Par.Victor PEREZ

 

Le parti-pris de Charles Enderlin

 

Charles Enderlin dirige le bureau de France 2 à Jérusalem depuis 1991. Depuis près de vingt ans, il pilote l’information concernant le conflit proche-oriental à destination des téléspectateurs de cette chaîne ainsi que d’autres médias francophones. Il écrit aussi des livres sur la question et accorde des interviews dès qu’un avis de ‘’spécialiste’’ est requis par un regain de tension dans cette région. Le public est donc en droit de se questionner sur l’objectivité de ce journaliste et son respect de la déontologie de la profession. Rien de mieux donc pour parfaire son jugement sur les qualités professionnelles de ce dernier qu’une lecture d’un de ses entretiens abordant le fond, publié sur Media4You.be (1).

 

Chacun jugera à cette lecture. Cependant, quelques précisions ne seront pas superflues pour pouvoir déterminer le parti pris de l’envoyé permanent de France 2. C’est ainsi, que pour appuyer sa démonstration, il n’hésite pas à citer Fayçal Husseini -ancien ministre de l’Autorité palestinienne pour Jérusalem- qui « disait : Avec nous, une Palestine indépendante à vos côtés. Avec Yacine, aucun accord possible ».

 

Citation trop limitée, indigne d’un véritable professionnel car sensé connaître le sujet. Juste avant de mourir le même Fayçal Husseini léguait au quotidien égyptien Al-Arabi une interview parue le 24 juin 2001 où il affirmait que « (…) notre but suprême est [toujours] la libération de toute la Palestine historique de la Rivière [du Jourdain] à la Mer [Méditerranée], même si cela signifie que le conflit durera pendant encore mille ans ou pendant beaucoup de générations… La Palestine est en entier une terre arabe, la terre de la nation arabe, une terre que personne ne peut vendre ou acheter (…) ».

 

Ce qui démontre, indubitablement, le refus d’admettre le droit du peuple juif à s’autodéterminer sur une partie de sa terre ancestrale. Ce qui n’empêche point, pour autant, Charles Enderlin d’affirmer dans l’entretien « qu’une fenêtre d’opportunité se ferme ». Les Israéliens ont, eux, de la peine à savoir si elle s’est vraiment ouverte !

 

Autre sujet enterrant quelque peu l’objectivité du journaliste : « Aujourd'hui, on a une initiative de paix saoudienne, soutenue par la Ligue Arabe, qui est une reconnaissance de facto d'Israël. Retrait sur les frontières de 67 avec négociation des frontières et solution juste pour les réfugiés. C'est raisonnable sauf si on ne veut pas la Paix ». Sans se fouler les méninges, chacun devinera ici qu’Israël ‘’ne veut pas la paix’’ ! Mais là n’est pourtant pas l’essentiel de sa ‘’pensée’’.

 

Tout au long de l’interview, Charles Enderlin ignorera l’exigence arabe d’un droit au retour de ‘’réfugiés malgré eux’’ au sein même de l’état du peuple juif et approchera ce sujet uniquement au travers de la demande d’une  « solution juste » pour ces derniers. Y a-t-il solution plus juste pour toutes les parties que d’installer ces ‘’réfugiés’’ dans l’état à naître ? Est-ce une ‘’solution juste’’ que d’augmenter la menace démographique à l’encontre des citoyens juifs de l’état d’Israël ?

 

Pour Charles Enderlin, aux deux questions la réponse est OUI.

 

Pas une fois ce journaliste n’a trouvé incongru le concept même d’un retour d’individus au sein d’une population qu’ils haïssent depuis leurs naissances ! Une éducation à la haine promue par les Fatah, Hamas et autres organisations sensées signé une paix avec l’état du peuple juif.

 

Pas même incongrue, pour lui,  l’idée qu’Israël se doit, au nom de cette ‘’Paix juste’’, de renoncer à la « souveraineté sur l'esplanade des mosquées ». D’aucuns, Juifs en tête, auront compris qu’il s’agit ici de l’esplanade du Mont du Temple, premier lieu saint du Judaïsme !

 

Pas même celle que « Si Israël veut détruire le Hamas à Gaza, une des premières choses à faire c'est d'ouvrir les barrages et de laisser les travailleurs palestiniens venir travailler en Israël » ! Quid de l’Egypte, pays frère des ‘’Palestiniens’’ et frontalier de la bande de Gaza ?  Pas un mot évidemment !

 

Par, entre autres, la lecture de cette interview, on ne peut plus douter que l’envoyé permanent de France 2 à Jérusalem soit empreint d’une opinion toute faite sur le conflit qui, forcément, altère peu ou prou les informations qu’il délivre aux médias.

 

La lecture de son blog (2) confirme, si cela était nécessaire, que sa vision du conflit modifie incontestablement son jugement lorsqu’il tente, par exemple, de diminuer ses contradicteurs faute de contre-argumenter. Il préfère les incriminer d’avoir ‘’déversé leurs biles en l’accusant de vénalité’’, sans pour autant permettre à ses propres lecteurs de se forger un avis sur la question en fournissant les liens.

 

Ainsi agit ce ‘’journaliste’’ au sein d’un  média certes public, mais qui n’a de cesse d’empêcher toute création d’une commission d’enquête sur ce qui est sensé démontrer la ‘’sauvagerie’’ israélienne. A savoir l’Affaire Mohamed Al-Dura.

 

Faut-il alors s’étonner de son manque d’objectivité ?

 

Victor PEREZ ©

 

 

Liens :

 

(1) : http://www.medium4you.be/168-Rencontre-avec-Charles.html   

 

(2) : http://blog.france2.fr/charles-enderlin/index.php/2009/11/16/152554-antisemites


Partager cet article
Repost0
14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 04:12
Record mondial : 70% de "pauvres" à Gaza ont accès à l'Internet
logo a lire
Source: Elder of Ziyon (
70% of poor, impoverished Gazans have Internet access) et 
philosemitismeblog.

70% des pauvres, des indigents, de la prison à ciel ouvert de Gaza ont accès à Internet

D'après un sondage de l'institut Near East Consulting, 
plus de 70% de la population de Gaza a accès à l'Internet - davantage que les habitants de Cisjordanie !

Toutefois ils ne sont que 8.4% à  fréquenter des cyber cafés [
Les jeunes qui fréquentent les cyber cafés du "ghetto" de Gaza]. Ce qui est de toute évidence une décision judicieuse du fait que des "activistes"/"militants" les font régulièrement exploser.

A titre de comparaison, on aimerait savoir combien d'Africains ont accès à l'Internet. Vous savez, ceux que 
Jimmy Carter affirme être mieux nourris que les Gazaouis.

Selon ce site 
http://www.internetworldstats.com/stats.htm  la moyenne au Moyen-Orient est de 28.3%, en Afrique de 6.8%, en Europe de 52% et en Amérique du Nord de 74.8%.

Gaza croule sous les marchandises - la mecque du shopping
Le Hamas et les Madoff de Gaza 
L’industrie des tunnels ou les Madoff de Gaza 
Parc d'attractions dans le 'ghetto' de Gaza 
Scène équestre sur la plage du "ghetto" de Gaza 
Scènes de prospérité dans le "ghetto" de Gaza 
Beach parties dans le "ghetto" de Gaza 
Carte postale de Gaza 
Les jeunes qui fréquentent les cybercafés du "ghetto" de Gaza (filmés par une chaîne chinoise) 
Partager cet article
Repost0
10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 18:45
Je remercie Victor Perez(http://www.victor-perez.blogspot.com/pour l'envoi de ce texte



http://leniddelalbatros.blogspot.com/2009/12/la-peau-de-lennemi.html



Photo http://www.jerusalemplus.tv/

Le petit tsunami provoqué par les "révélations" de Donald Boström n'en finit pas de faire des vagues,étant donné que personne n'a la moindre preuve -et pour cause- que des Israéliens ont enlevé et tué de jeunes Arabes palestiniens afin de voler leurs organes, les amateurs de la "critique" permanente d'Israël se rabattent sur ce qu'ils trouvent. Dans ce cas précis, ils raclent les fonds de tiroirs pour ressortir triomphalement tout ce qui concerne un prélèvement ou trafic d'organes impliquant au moins un Israélien.

Nancy Scheper-Hughes, professeur d'anthropologie à l'Université de California-Berkeley a récemment dévoilé une entrevue datant de l'an 2000 faite avec un certain Yehuda Hiss, ancien directeur de l'Institut médico-légal d'Abu Kabir, près de Tel-Aviv. Qu'a donc dit M. Hiss? Que dans les années 90, des spécialistes à Abu Kabir avaient prélevé de la peau, des cornées, des valves cardiaques et des os sur des corps qui passaient par l'Institut (1).

Ces prélèvements se faisaient sans la moindre considération pour l'origine des personnes, les défunts étaient Israéliens (civils ou militaires), Palestiniens, voire même des étrangers qui travaillaient et vivaient en Israël. M. Hiss ajoutait que l'accord des familles n'était ni nécessaire ni demandé et que les spécialistes agissaient avec discrétion. Cela n'a pas empêché que des familles (juives ou arabes) protestent. [Précisons que la loi israélienne, qui était floue dans le passé, a récemment été mise à jour.

Une autorisation est désormais requise. Il est même possible de trouver un formulaire en ligne, le remplir, le signer, puis le retourner par fax à l'organisme public qui centralise ces données.] Dans les médias (pas uniquement anti-"sionistes") cette entrevue vieille de neuf ans mais tout récemment dévoilée est devenue:

Israël: des organes ont été prélevés sur des Palestiniens

 

Dans le corps de l'article, le site NouvelObs est très évasif sur la nationalité des défunts: "des corps, notamment palestiniens". La présentation des "faits" par NouvelObs est très intéressante:

Le Dr Hiss a fait ces déclarations en 2000 à un universitaire américain. Ce dernier a décidé de ne le rendre public maintenant en raison d'une controverse qui a éclaté l'été dernier. Un article d'un journal suédois avait laissé entendre que des soldats israéliens tuaient des Palestiniens pour faire commerce de leurs organes.

Des allégations qu'Israël a vivement démenties. Des extraits de l'entretien ont été diffusés ce week-end sur la 2e chaîne de télévision israélienne. Le Dr Jehuda Hiss précise que des cornées ont été prélevées sur des cadavres "de manière extrêmement informelle.

Aucune autorisation n'était demandée à la famille". En réponse à ce reportage, l'armée israélienne a reconnu que les faits avait [sic] eu lieu. L'activité a cessé il y a dix ans et cela n'arrive plus, d'après un communiqué de Tsahal repris par la télévision.Le découpage des paragraphes et le flou de la formulation pourrait laisser penser que "l'armée israélienne a reconnu que les faits avait eu lieu" fait référence à "Un article d'un journal suédois avait laissé entendre que des soldats israéliens tuaient des Palestiniens pour faire commerce de leurs organes" et non pas à "des cornées ont été prélevées sur des cadavres de manière extrêmement informelle".

The Guardian, journal britannique de gauche, a publié lui aussi un article reprenant la nouvelle, avec un titre identique à celui de NouvelObs: Israel admits harvesting Palestinian organs (The Guardian, 21 décembre). Mais le titre de l'édition Internet a été modifié et est devenu: Doctor admits Israeli pathologists harvested organs without consent (The Guardian). La différence est de taille. Le Guardian a expliqué la raison de cette modification:Le titre ne reflétait pas le contenu de l'article. Il était suffisamment inexact et trompeur pour que le Guardian, journal pourtant connu pour ses vives "critiques" d'Israël, le modifie radicalement.

Regardons un peu le contenu de la "nouvelle". La dépêche reprise par tous les médias fait systématiquement référence à l'article initial de Boström. Le rapport entre Boström et Hiss est pourtant fortement tiré par les cheveux, mais comme d'habitude lorsqu'il s'agit d'Israël il suffit que des mots se ressemblent pour qu'on établisse un lien. Les mots magiques, dans ce cas, sont "prélèvements d'organes", "trafic d'organes" et "sans autorisation de la famille" (ou du défunt). Le Dr. Hiss n'a jamais dit -et pour cause (bis)- que l'armée israélienne abattait de jeunes Arabes pour les transporter ensuite à Abu Kabir à des fins de prélèvements, ni que ces prélèvements servaient à alimenter le marché noir, mais qu'importe!

Il suffit qu'au moins un prélèvement ait été fait sur au moins un Arabe palestinien sans autorisation de sa famille pour alimenter la machine à ragots (re)lancée cet été par Aftonbladet.

Scientifique et militant, c'est possible

Alison Weir contribue au WRMEA dont le responsable (publisher) est Andrew Killgore. Weir et Killgore sont aussi deux dirigeants de l'organisation If Americans Knew (Si les Américains savaient... sous-entendu, si les Américains savaient la vérité sur Israël, ils deviendraient anti-israéliens). Weir part du principe que l'article de Boström présentait de bons éléments de preuve (grisly evidence suggesting that Israel had been taking Palestinian internal organs) mais que les Israéliens ont comme d'habitude hurlé à "l'antisémitisme" (les guillemets sont d'elle).

Elle affirme ensuite que les prélèvements d'organes en Israël sont documentés depuis de nombreuses années (3). C'est exact, mais ça n'a pas grand-chose à voir avec le pamphlet d'Aftonbladet. Weir s'appuie largement sur les travaux de Scheper-Hughes, qu'elle cite à plusieurs reprises (mais rien n'indique qu'elles se connaissent ou s'apprécient). À propos du commerce des organes, Scheper-Hughes aurait déclaré: "Israël est au sommet. Il a des tentacules partout dans le monde" (Israel is at the top. It has tentacles reaching out worldwide.)

 

S'il est exact que des Israéliens trempent dans le commerce des organes, il est intéressant de voir une anthropologue parler des "tentacules" israéliens. L'image est pour le moins malheureuse (le thème de la pieuvre est un classique de la littérature judéophobe; se référer par exemple à l'ouvrage de Joël et Dan Kotek, Au nom de l'antisionisme, Éd. ComplexeQuant à voir Israël au "sommet" en matière de commerce d'organes, je suis perplexe. Le communiqué de l'université de Berkeley en 1999 annonçant la)création d'Organs Watch

ne mentionne même pas Israël (il est par contre question de l'Afrique du Sud, du Brésil, de l'Inde, de la Chine, et des USA). Dans une longue entrevue de 2004 accordée à Three Monkeys Online (4) sur le sujet du trafic mondial des organes, Scheper-Hughes mentionne -parmi d'autres cas- un intermédiaire israélien impliqué dans un "échange" de reins entre des donneurs brésiliens (vivants) et des receveurs israéliens Dispelling the myth. The realities of organ trafficking. Professor Nancy Scheper-Hughes in interview (novembre 2004).

En 2004 pourtant, Scheper-Hughes avait déjà dans son tiroir depuis 4 ans les déclarations du Dr. Yehuda Hiss. Israël aurait-il atteint le "sommet" entre 2004 et 2009?La faute à la Shoah ?Scheper-Hughes (toujours citée par Alison Weir) va un peu plus loin.

Dans un exposé l'anthropologue aurait déclaré percevoir deux motivations aux trafiquants israéliens: l'appât du gain, bien sûr, mais aussi "une vengeance, une restitution - en réparation de l'Holocauste" (Revenge, restitution—reparation for the Holocaust). Des intermédiaires -et même des médecins- israéliens (qu'elle ne nomme pas) auraient même dit à Scheper-Hughes: "c'est une sorte d'œil pour œil dent pour dent. Nous prendrons tous les reins, foies et coeurs que nous pourrons. Le monde nous le doit." (it’s kind of ‘an eye for an eye and a tooth for a tooth. We’re going to get every single kidney and liver and heart that we can.

The world owes it to us) Toujours dans le cadre de cette analyse psychologique de comptoir, l'anthropologue voit dans de simples prélèvements de peau (nécessaires pour le traitement des grands brûlés) un lourd symbole: il s'agirait de "prendre la peau de la population perçue comme ennemie" (5) Et la clinique de greffe de cheveux de l'oncle Shlomo, c'est pour scalper l'ennemi? Comme le dit Alison Weir dans son article, Israël est unique de bien des manières (Israel is unique in several significant ways). Unique de par l'hystérie qu'il suscite, sans aucun doute.

Propagande et vieilles rengaines

 

L'article de Weir ne se base pas que sur Scheper-Hughes. C'est en fait un résumé très complet de toutes les rumeurs circulant sur les Israéliens "voleurs d'organes". Elle va même jusqu'à insinuer que dans au moins un cas (celui d'Abraham Sadegat en 1968), il est possible, peut-être même probable, que le cœur ait été prélevé alors qu'il battait encore (Sadegat’s medical condition before his heart was removed has not been made public. It is possible—perhaps probable—that up until his heart was removed it was still beating) Elle cite également l'agence de presse de la République islamique d'Iran (A 2002 news story from IRNA) et Yasser Arafat interviewé par Al-Jazeera.

La citation du vieux chef est claire et correspond bien au personnage: "Ils assassinent nos enfants et utilisent leurs organes comme pièces de rechange" (They murder our kids and use their organs as spare parts) Pour faire bon poids, Weir ajoute un petit rappel sur le "racisme" et le "chauvinisme" du judaïsme. Elle affirme ainsi que la Loi juive permet "probablement" que l'on prenne l'organe d'un non-juif innocent qui passe par là afin de sauver la vie d'un Juif. Elle affirme baser son délire sur deux rabbins.

Honnête journaliste, Alison Weir écrit que "Bien qu'il soit impossible de savoir si des Israéliens ont déjà agi en fonction de ces autorisations religieuses de tuer un non-juif afin de fournir des organes à des Juifs, certains observateurs considèrent que c'est une possibilité" (While it is impossible to know whether any Israelis have ever acted on such religious permission to kill a non-Jew in order to provide body parts to Jews, some observers have considered this a possibility) À ce stade on n'est plus très surpris de voir le nom d'Israel Shahak apparaître à l'appui de telles élucubrations (Weir mentionne son ouvrage Jewish History, Jewish Religion). Note rapide: Shahak était un chimiste israélien. Il a développé une obsession maladive envers la religion juive. Ses "travaux" servent de source à nombre de "critiques" d'Israël (voir par exemple Werner Cohn).

Des pétitionnaires pour la Vérité

 

En conclusion de son article délirant, qui mélange habilement informations et ragots, WRMEA invite le lecteur indigné (comment ne pas l'être?) à ajouter son nom à une pétition. Le but de la pétition est d'obtenir une enquête sur les "possibles" crimes de guerre israéliens (dans ce cas, les "vols d'organes").

Les organisateurs font bien évidemment référence à l'article de Boström et aux propos de Scheper-Hughes, parmi d'autres sources.

Le soutien aux thèses de Boström est explicite: "En tant que personnes profondément concernées par les droits humains (...) nous soutenons Donald Boström et Aftonbladet dans leur décision de publier l'article 'On pille les organes de nos fils'. Nous saluons le refus du gouvernement suédois de se soumettre aux pressions israéliennes à l'encontre de la liberté de la presse. Nous appuyons les appels à une enquête et exhortons le Comité International de la Croix Rouge et autres tribunaux compétents à entreprendre une enquête fouillée et impartiale des allégations selon lesquelles les Israéliens ont illégalement pris des organes à des Palestiniens" (6) Parmi les soutiens officiels de la pétition on retrouve If Americans Knew, d'Alison Weir. Weir a bien évidemment signé cette pétition "pour une enquête impartiale".

Elle est en 3e position sur la liste des signataires. Mais on trouve d'autres personnes, plus ou moins intéressantes. Leurs commentaires traduisent fort bien leurs inquiétudes... et souvent aussi leurs paranoïas: Michelle J. Kinnucan est le nom de l'auteur d'un article passionnant sur les scandaleuses célébrations entourant la fête nationale israélienne.

 

Elle y voit une célébration triomphante du racisme et du génocide: "The Jewish Federation's triumphal celebration of racism and genocide would be a travesty anywhere but such a display of wealth and power is even more egregious in a place like the State Fair neighborhood" (Palestine Chronicle). Salut à Z-Word Blog au passage. On trouve au moins un pasteur, Edward P., qui recommande de "rester fort" (stay strong). Le bon berger a eu jadis des soucis avec la justice dans une sombre histoire d'achats de votes lors d'une élection... des broutilles (7).

D'ailleurs ses amis le disent franchement, il a été condamné parce le jury était composé de Blancs et le juge était corrompu (8). R. E., du Texas, a signé.

Il a aussi donné 400$ à la campagne de Barack Obama en 2008 (Political Contributions). Comme quoi on peut être Démocrate et parfaitement "gullible". Darlene Wallach profite de la pétition pour écrire que "This is beyond disgusting, atrocious, dispicable! Those participating must be held accountable!".

Darlene Wallach, c'est aussi le nom d'une membre de Free Gaza Activists. Avec d'autres personnes elle a pris deux fois le bateau pour "briser le blocus" de Gaza. R.H. écrit en commentaire: "Zionist butchers!". En voilà un qui a été convaincu par la rhétorique Weirienne. I. S. pense qu'il faut mettre un terme aux crimes sionistes: "The criminal zionists need to be stopped before many more crimes are done by them" Selon S. Al-M., le vol d'organes est contre l'éthique, la décence et la religion "y compris le judaïsme". Il ajoute dans la foulée que c'est particulièrement honteux lorsque le vol d'organes est commis par des rabbins juifs! Le pléonasme est offert, sans frais supplémentaire (Organs theft is whither by Jews or otherwise is against any standard of decency, ethics, religions including Judaism itself, human rights. It is mean and digusting.

It is shameful specially when committed by Jewish rabbis who are supposed to be, instead, a guidance to their followers) Eleanor O. commente ainsi: "

The UN pictures of White Phosphorous being dropped intentionally on civilians in Gaza by Israel last January is another crime that Israel should be prosecuted for, along with the American corporations which devise and sell such weapons. It seems this "law-abiding" nation is anything but that!"

Elle peut donner des leçons en matière de ventes d'armes et d'observation des lois internationales puisqu'elle fait partie du American-Iranian Friendship Committee. Mark Dankof laisse un commentaire de soutien assez long dans lequel il félicite ses "bons amis" Alison Weir, mais aussi Chuck Carlson de We Hold These Truths (une organisation chrétienne plutôt anti-israélienne semble-t-il):

"My good friends Alison Weir of If Americans Knew, and Chuck Carlson of We Hold These Truths, are among those doing an invaluable service for the world in attempting to get at the bottom of the latest tragedy involving the State of Israel. The organ harvesting and trafficking scandal, along with the USS Liberty tragedy, the Gaza genocide, and the Pollard/AIPAC spy cases, begs the question as to how much longer American conservatives specifically, and the American public generally, will allow the Israeli lobby to operate with complete impunity in its control of the media and government of the United States.

Enough is enough" M. Dankof est animateur sur RBN Radio, auteur, activiste etc., "membre de l'aile Taft/Buchanan du Parti Républicain". Un de ses récents invités était "Dr." David Duke, extrémiste de droite, ex-membre du KKK et auteur de "Jewish Supremacism: My Awakening to the Jewish Question". Ah, le suprémacisme juif... J'ai gardé le meilleur (?) pour la fin. En 2e position sur la liste des signataires on trouve un certain Imad Mughniyah, Beirut. Soit il s'agit d'un homonyme, soit c'est un cas de communication avec l'au-delà. Imad Mughniyah était le nom d'un chef du Hezbollah. Il a été victime d'un attentat à Damas début 2008.

Conclusion (temporaire ?)

Comme souvent, on constate que des gens intelligents, des gens qui s'engagent pour soulager les souffrances d'autrui, ne sont pas immunisés contre la bêtise; plusieurs mettent leur esprit critique en berne et adoptent une vision proprement paranoïaque dès qu'il est question d'Israël. Des agitateurs judéophobes profitent de cette hystérie ambiante.

Le problème du prélèvement d'organes "sauvage" (qui n'implique pas nécessairement un trafic) n'est pourtant pas propre à Israël; voir par exemple cette enquête actuelle en Grande-Bretagne (The Telegraph, merci à G.) Comme tout commerce, légal ou pas, le trafic d'organes est fondé sur l'offre et la demande. Tant qu'il y aura des pauvres et tant qu'il y aura des malades en attente d'une greffe, le commerce continuera. Autant dire qu'on n'est pas sortis de l'auberge.

Vous ne trouverez pas cette info chez les anti-"sionistes" mais des Israéliens (y compris juifs, eh oui) s'efforcent de lutter contre les trafics et l'exploitation de la misère humaine. Lire par exemple ce texte de Yaakov Lavi (orthographe alternative Jacob Lavee) sur le site de Haaretz. L'auteur est directeur de l'unité de transplantation cardiaque au Centre médical Sheba de Tel-Hashomer, en Israël (autant dire qu'Alison Weir ne signera jamais de pétition en sa faveur...) Y. Lavi constate qu'Israël est mal placé en matière de dons d'organes.

Un adulte sur dix seulement aurait une carte d'autorisation de prélèvement. Il a même rencontré des malades en attende de greffe qui lui ont confié qu'eux-mêmes refuseraient de donner les organes d'un proche, s'il venait à mourir! [Nancy Scheper-Hughes, qui peut très bien faire des observations pertinentes, pense que les pays musulmans ainsi qu'Israël ont des difficultés dans ce domaine car leurs habitants auraient souvent l'impression que le don d'organes contrevient à des préceptes religieux.] Lavi suggère une solution originale: introduire un nouveau critère afin d'établir la liste d'attente des malades.

Parallèlement aux critères médicaux habituels (qui resteraient prépondérants), il propose de prendre en considération l'attitude du patient envers le don d'organes. Toutes choses égales par ailleurs, un patient qui aurait signé -un an ou deux auparavant- une autorisation de don grimperait un peu plus haut dans la liste d'attente. Augmenter le nombre des dons est sans doute le meilleur moyen de tarir le trafic. Dans cette conclusion nous nous sommes bien éloignés d'Aftonbladet et de If Americans Knew. C'est normal: Jacob Lavee n'a pas encore fait don de son cerveau.

Et lui il s'en sert. Vous êtes dégoûté par le commerce des organes? Signez une autorisation de prélèvement! Ce sera cent fois plus efficace que de signer une pétition débile. Au fait, combien de personnes parmi les 500 et quelques signataires de la pétition de Weir & Cie sont des donneurs d'organes? On se le demande...

Partager cet article
Repost0
31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 18:00
Faut-il sauver le soldat Enderlin ?

Cela fait maintenant plus de neuf ans qu'un reportage de France 2 filmé à Gaza par le cameraman palestinien Talal Abou Rahma, puis monté et commenté par Charles Enderlin, le correspondant de la chaîne en Israël, alimente une polémique médiatique et l'actualité judiciaire. Il s'agit, on l'aura compris, de cette fameuse affaire Al Dura, où l'on aurait vu, au journal du 20 h de France 2, un enfant mourir à Gaza, dans les bras de son père, fauché par des balles en provenance d'une position militaire israélienne, le père étant, lui, grièvement blessé.

La photo qui a fait le tour du monde et a déchaîné l’opinion publique contre Israël. Le petit Mohammed se réfugie derrière son père pour esquiver les balles israéliennes. 
PHOTO: DR , JPOST

Le retentissement mondial de ces images, et leurs conséquences dans le conflit israélo-arabe (déclenchement de l'Intifada, montée de haine anti-israélienne dans tout le monde arabo-musulman, exécution du journaliste américain Daniel Pearl sur un fond de photos d'Al Dura père et fils) leur confèrent le statut d'icône d'un moment intense de l'histoire. Aujourd'hui, avec le recul, on peut affirmer qu'à chaque stade de cette affaire, la direction de France 2 a mis tous les moyens en œuvre pour empêcher la vérité de surgir. Dissimulation des rushes, présentation de "preuves" de blessures de Jamal Al Dura qui se révéleront ensuite être dues à d'autres causes, diffamation des contradicteurs qualifiés "d'extrémistes sionistes", et enfin sabotage conscient - et organisé ? - d'une commission d'enquête concédée de mauvaise grâce au président du CRIF, voilà la liste non exhaustive des manœuvres de la chaîne publique française pour sauver sa réputation, et le soldat Enderlin du déshonneur professionnel qui l'attend.

La stratégie de France 2 dans cette affaire a d'abord été celle du "circulez, y'a rien à voir" lorsque les premiers doutes émis par des militaires israéliens sur l'authenticité de la scène ont été formulés. Ceux qui contestent le reportage de France 2 sont, pour les dirigeants de la chaîne publique, des excités sionistes extrémistes, des "négationnistes" qui veulent salir la réputation d'un journaliste, Charles Enderlin. Ce dernier n'est pas avare de déclarations dans la presse internationale, où il affirme, entre autres, qu'il avait coupé au montage, des scènes d'agonie de l'enfant car elles étaient trop insupportables. Jusqu'au mois d'octobre 2004, la direction de France 2 refusera de montrer ces rushes (images tournées mais non diffusées) à ceux qui en faisaient la demande, notamment Stéphane Juffa, animateur de Metula News Agency, un site Internet israélien francophone qui avait, le premier rendu, publics ses doutes sur l'authenticité du reportage.

Lorsque, en octobre 2004, des journalistes établis, comme le directeur de L'Express Denis Jeambar, le producteur de documentaires Daniel Leconte et moi-même émirent le souhait de visionner ces rushes, Arlette Chabot, directrice de l'information de France 2, ne put faire autrement que de les présenter. Il s'avéra que dans ces 27 minutes d'images, aucune des scènes prétendument insupportables d'agonie n'était présente, et qu'au contraire, l'image finale coupée par Charles Enderlin montrait l'enfant, supposé mort, levant la jambe et tournant la tête en direction de la caméra. Par ailleurs, d'autres scènes montrant des manifestants blessés étaient purement et simplement jouées, ce que reconnaissaient même les représentants de France 2 assistant à la projection. Dès ce jour-là, pour mettre fin à la controverse, je suggérais à la direction de France 2 de faire effectuer une expertise médico-légale indépendante de Jamal Al Dura.

Des journalistes triés sur le volet

En lieu et place de cette expertise, Arlette Chabot demanda à Charles Enderlin et Talal Abou Rahma d'aller filmer les cicatrices de Jamal Al Dura, ce qui fut fait. La projection de ce "reportage" eut lieu en novembre 2004 dans les locaux de France 2 devant des journalistes triés sur le volet. Cette projection eut l'effet escompté : même les plus sceptiques des journalistes présents ne pouvaient nier que le corps de la "victime" présentait des stigmates impressionnants, preuves, selon France 2, des blessures subies le 30 septembre 2000.

Parallèlement, France 2 engageait une série de procédures contre des sites Internet qui avaient repris les informations de Metula News Agency. C'est ainsi, qu'en première instance, France 2 parvint à faire condamner pour diffamation Philippe Karsenty, animateur du site Medias-Ratings. Dès lors, pour France 2, cette affaire était terminée, les détracteurs d'Enderlin confondus et condamnés, l'honneur de la chaîne définitivement sauf. Dans cette perspective, l'appel interjeté par Karsenty ne serait qu'une formalité, confirmant le premier jugement et mettant un point final judiciaire à une affaire qui n'avait que trop duré.

Or, les choses ont tourné autrement. D'abord, face aux nombreuses incohérences de la version de France 2 relevées à l'audience, la présidente de la Cour d'appel exige la projection des rushes à l'audience suivante. La chaîne s'exécute de mauvaise grâce, présentant au tribunal un film de 18 minutes sur 27, donc amputé de 9 minutes. Les passages coupés étaient ceux où les mises en scène de fausses blessures sur des manifestants étaient par trop flagrantes. D'autre part, un élément nouveau était intervenu entre le procès en première instance et l'appel : un chirurgien israélien d'origine française, le Dr Yehouda David, devant l'utilisation mensongère faite par France 2 des cicatrices de Jamal al Dura, se décide à violer le secret professionnel.

Il prouve, dossier médical à l'appui, qu'il avait en 1994 pratiqué plusieurs opérations chirurgicales sur Jamal Al Dura à l'hôpital Tel Hashomer de Tel-Aviv à la suite d'une agression à la hache dont ce dernier avait été victime à Gaza en 1992. Cet élément, ajouté à une expertise balistique accablante pour la thèse de France 2, conduit la Cour d'appel de Paris à débouter France 2 de sa plainte contre Philippe Karsenty le 21 mai 2008.

Pour France 2, c'est la catastrophe : non seulement l'affaire n'est pas close, mais le doute sur l'authenticité du reportage gagne maintenant des milieux qui, jusque-là, avaient accepté la version de la chaîne publique, comme les journalistes Elisabeth Lévy et Gil Mihaely. En juin 2008, ces derniers prennent contact avec Richard Prasquier, président du CRIF, qui organise le 2 juillet une conférence de presse où sont présentés des éléments (films, images, témoignages d'experts) qui mettent sérieusement en question la thèse de France 2. Richard Prasquier invite France 2 à constituer, avec le CRIF, une commission d'experts qui sera à même de faire toute la lumière possible sur cette ténébreuse affaire. Dans un premier temps, Patrick de Carolis rejette cette idée, puis accepte à contre-cœur cette procédure. En septembre 2008, des réunions sont organisées sous l'égide de Patrick Gaubert, président de la LICRA, entre des représentants du CRIF et de France Télévisions pour mettre au point un protocole de mise en place et de fonctionnement de cette commission.

Mais France 2, suivant un adage bien connu de la vie politique française, croit avoir enterré l'affaire en créant une commission. C'était sans compter sur la ténacité de Richard Prasquier qui insiste pour que celle-ci se mette en place.
Au bout de plus de six mois d'inaction, et sous la pression de Richard Prasquier, les dirigeants de France Télévisions affirment qu'ils vont entreprendre les démarches permettant à Jamal Al Dura de venir en France pour être soumis à des examens médicaux. Les mois passent, et ne voyant rien venir, au mois de juin 2009 Richard Prasquier s'enquiert auprès de Patrick de Carolis de l'avancement de la procédure visant à faire venir Jamal Al Dura à Paris. Dans sa réponse, datée du 5 août 2009, Patrick de Carolis explique le retard pris dans l'organisation de la venue en France de Jamal Al Dura par "sa sédentarité contrainte à Gaza", entendez le blocage du territoire par Israël, qui l'empêcherait de venir faire renouveler son passeport à Ramallah. Renseignement pris, il se révèle qu'aucune demande de laissez-passer pour Jamal Al Dura n'a été sollicitée auprès de l'administration israélienne par France 2. Cette dernière, par la voix du ministère des Affaires étrangères, informe Richard Prasquier qu'elle ne mettrait aucun obstacle aux déplacements de M. Al Dura. (1)


Demande de passeport fictive 
Malgré tout cela, au cours de l'été 2009, Charles Enderlin est décoré de la Légion d'honneur, un signe que le pouvoir soutient le journaliste de France 2. Patrick de Carolis, qui brigue un nouveau mandat à la tête de France Télévisions a pris bonne note de la position officielle. Au diable, donc, les accords avec le CRIF, il faut tenir jusqu'à ce que la Cour de cassation se prononce sur l'arrêt de la cour d'appel défavorable à France 2, une décision que l'on espère, cette fois-ci conforme aux vœux de la chaîne.

Comme par hasard, en septembre 2008, alors que les discussions sur la commission d'enquête entre le CRIF et France 2 vont bon train, une plainte en diffamation est déposée au parquet de Paris par... Jamal Al Dura contre le journaliste Clément Weill-Raynal et le docteur Yehouda David, qui, dans un article de l'hebdomadaire Actualité Juive, contestent la réalité des blessures prétendument subies par Jamal Al Dura. Dans cette procédure, Jamal al Dura est représenté par Me Orly Rezlan. En dépit de son réel talent, elle aura du mal à faire croire au tribunal et au public que c'est de sa propre initiative que M.

Al Dura, de son domicile de Gaza, a pris la mouche à la lecture - en français ! - d'un article d'une publication qui n'est pas diffusée dans le territoire... En fait, Charles Enderlin ne pouvait pas attaquer directement Clément Weill-Raynal, par ailleurs rédacteur en chef à France 3, une entreprise du groupe France Télévisions.

Alors, il instrumentalise Jamal Al Dura pour régler des comptes qu'il n'ose pas régler à visage découvert... Les avocats de Yehouda David et de Clément Weill-Raynal ne vont pas manquer de demander une expertise médico-légale de Jamal Al Dura pour apporter des preuves de la bonne foi de leurs clients. S'il est fait droit à cette demande d'expertise, ce sera alors le bout du chemin pour France 2 et Enderlin, et il n'est pas sûr qu'il les mène à la gloire.

1. Sollicité par nous de répondre aux critiques de Richard Prasquier et de préciser quelles démarches France-Télévisions avait entreprises pour organiser la venue en France de Jamal Al Dura, son PDG Patrick de Carolis a fait répondre par son attachée de presse qu'il ne "commentait jamais les procédures en cours". Cela s'appelle, en bon français, se défiler devant des questions gênantes.

L'auteur est journaliste, ancien rédacteur en chef du Monde et a collaboré à Libération. Cet article est initialement paru dans le journal Information juive.

Partager cet article
Repost0

Traducteur/translator

 

 

France  ISREAL  English

Recherche

logo-lien-aschkel-copie-1.jpg

 

France  ISREAL  English
Traduire la page:
By
retour à l'acueil

------------------------------------- 

 

Communication and Information

 

Vous souhaitez 

- proposer un article ?
 - communiquer une info ?

Contactez la rédaction

bOITE-a-mail.jpg

-------------------------------

 

Nous remercions par avance tous ceux

qui soutiendront le site Aschkel.info

par un don

icone paypal

Paiement sécurisé


Consultez les dossiers

Archives

Mon livre d'or

 

 Livre_dor

 


 

Visites depuis la création du site


visitors counter

Catégories