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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 11:01

 

 

editorial 1

 

D. Cameron et N.Sarkozy ont-ils capté les messages d’I. Haniyeh et de B.Netanyahou ?

 

 

Par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

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Cette semaine s’est produite une interférence majeure dans le fleuve tranquille de la communication diplomatique :

 

à deux jours de signer l’accord de réconciliation avec l’OLP, Ismaïl Haniyeh s’est lâché et présenté au monde sous son vrai visage. Décontenancé par l’élimination ciblée du terroriste n°1 sur la planète, il a bredouillé que l’Amérique, et non Israël, était sa véritable cible et rendu un hommage appuyé au « Cheikh Ben Laden », le salaud le plus tendance et le plus « romantique » de ces dix dernières années. 48 heures plus tard, au Caire, il devait réjouir le cœur des groupies de « l’Etat palestinien », en reprenant une contenance plus « modérée » pour serrer la main de son homologue de Ramallah.

 

Le hiatus sème le trouble qu’on s’évertue à dissiper : la réunification des deux branches de la « lutte » palestinienne » est indispensable à soutenir l’idée d’un peuple, d’une nation, sans lesquels il ne saurait exister d’Etat. L’aveu du chef du Hamas à Gaza rappelle à qui voudrait bien l’entendre, que son mouvement n’est pas seulement un groupe islamo-nationaliste, mais partie intégrante d’un Jihad global dont Al Qaeda représente le fer de lance le plus hardi et le plus avancé. Ses alliés sont les Shabab somaliens qui empêchent depuis 10 ans l’émergence d’un ordre et de règles à Mogadishio, le Lashkar-e-Taïba pakistanais au Cachemire, qui a perpétué des attentats complexes à Mumbaï, et bien d’autres groupes en Tchétchénie, Bosnie, Indonésie,… partout où s’est affirmé une présence musulmane. Osama Ben Laden s’est ingénié à représenter l’objectif mondial de toutes ces aspirations en allant droit au but, trop loin, trop vite. Israël, dans cette configuration, n’est jamais considéré que comme l’antithèse de cette domination fantasmée du Qalifat mondial, le contre-exemple et le poste avancé de cet Occident honni.

 

Si on veut bien remonter au fondateur d’al Qaeda, on retrouve l’origine commune à cette nébuleuse et au Hamas : les medias, pressés d’oublier le cauchemar des Twin Towers, attribuent, désormais, la paternité du Jihad global à Ben Laden et l’affaire est « réglée » à peu de frais. 4 hélicoptères et quelques navy seals au-dessus d’Abbottabad suffisent à clore le chapitre. En réalité, le père d’al Qaeda est un Palestinien, Abdullah Azzam, disparu dans des conditions troubles, à Peshawar, en 1989, en rupture de ban avec l’OLP, qu’il jugeait, déjà, corrompu. Abdallah Azzam appartenait à la secte des Frères musulmans (Lire: Origine des Frères Musulmans) Il enseignait la théologie islamique en Arabie Saoudite. Dans les années 70, il a été le professeur d'Oussama Ben Laden qui s'est attaché à lui (voir "La guerre infernale "). Abdallah Azzam avait créé un centre pour recevoir les islamistes arabes qui venaient au Pakistan, à Peshawar. Certains d'entre eux partaient ensuite pour combattre en Afghanistan. Ni, donc, les Frères Musulmans d’Egypte, encore moins I. Haniyeh n’ont pu renier leur origine et leur raison d’être, dans la mort de leur figure de proue, Ben Laden. Tout ce qui change, c’est la méthode et l’agenda qu’on se donne pour parvenir aux mêmes fins.

 

L’OLP, jusqu’à présent, est le fruit de l’islamo-nationalisme arabe ou nassérisme authentique. Hier encore, sous la coupe de l’Egypte militariste, mais vaincue de Sadate et Moubarak, de la Jordanie à la poigne de fer « modérée », des influences syriennes et saoudiennes, l’organisation pouvait se prêter au jeu des « négociations » avec Israël, tout en restant dans l’ambiguïté, à chaque moment-clé où une résolution définitive risque de poindre à l’horizon.  

 

 Le processus engagé en 1993 frise l’autisme depuis le refus marqué par M. Abbas de reprendre les négociations avec Israël.

 

L’obstination palestinienne ne date nullement de l’élection d’un gouvernement d’union à droite à Jérusalem, mais bien d’Annapolis, en 2007, autour du généreux plan Olmert. Plus loin, dans le temps, l’Autorité de Ramallah n’a jamais répondu aux propositions ni d’E. Barak, ni de Bill Clinton, par une contre-proposition aux fameux « paramètres Clinton ». En d’autres termes, les délégations palestiniennes ont mené des pourparlers, des approches, mais n’ont, jusqu’à présent, jamais négocié aucun des fondamentaux de la paix qui remettrait en cause leur lutte. A preuve, c’est parce que leurs chartes, jamais modifiées, restent foncièrement compatibles que Fatah et Hamas peuvent décider d’arrêter de s’entretuer pour redéfinir ensemble qui est « l’ennemi ».

 

Un groupe de chercheurs issus des milieux chrétiens non-évangélistes américains, « les Chrétiens pour un témoignage équitable sur le Moyen-Orient » (http://www.christianfairwitness.com/ ) revient sur les « vraies-fausses révélations d’Al Jazeera », ou « Papiers Palestiniens », ou encore « Palileaks » de janvier 2011. Il démontre qu’Al Jazeera, par goût du sensationalisme, a largement menti et biaisé les conclusions réelles qu’on est en droit de tirer de ces trois moments forts :

 

-   la position de l’équipe de négociation palestinienne sur les Réfugiés n’a pas varié d’un pouce au cours du temps : aucune concession majeure n’est jamais intervenue de sa part et elle souhaite que le droit de « retour » en Israël soit révisable au fur et à mesure de l’arrivée de millions de ces bénéficiaires d’un statut aussi élastique.

 

-   Il n’y a jamais eu de contre-proposition « généreuse » d’Erekat, Abbas ou quiconque, aux Paramètres Clinton de décembre 2000

 

-   Les conseillers de Mahmoud Abbas ont insisté pour qu’il ne fasse aucune contre-proposition à l’offre d’Ehud Olmert, à Annapolis, en 2008. Le « scandale » Al Jazeera repose entièrement sur l’illusion que des « concessions » allant très loin aient été formulées par l’équipe à l’époque. Le conseil tenait en quelques mots : il fallait attendre la chute électorale du camp républicain de GW Bush à Washington pour que la pression se desserre.

 

Tous ces objectifs de maintien d’une chimère de « négociations » ont été atteints par le Fatah. Et Obama, l’Europe, en faisant pression sur Israël, ont donné entière satisfaction aux illusionnistes. Hormis la guerre fratricide de 2007, Fatah et Hamas n’ont, fondamentalement rien à se reprocher mutuellement. Chacun a parfaitement joué son rôle dans la division des tâches : continuation du Jihad et vernis d’une légitimité internationale. Ils peuvent donc signer.

 

Benyamin Netanyahou s’est rendu à Londres et Paris, ce jeudi 5 mai, lendemain de « l’accord » pour tenter de soulever un coin du voile sur les perspectives qu’il inaugure. L’aveu d’Ismaïl Haniyeh tombait à pic, pour clarifier plusieurs points :

 

- L’influence croissante et décisive des Frères Musulmans, pères du Hamas et d’al Qaeda, sur la future politique égyptienne initie une révision régressive de tous les traités entre les deux pays.

 

- Cela commence par la rupture des accords gaziers, assortie d’explosions répétitives du gazoduc et de procès pour « corruption » du camp Moubarak.

 

- Qu’à cela ne tienne : le Ministre qatari de l’industrie, Hassan Abdullah Fakhro a proposé à Israël une fourniture illimitée de gaz à des prix défiant toute concurrence.

 

- L’autre point-clé, c’est la fin du blocus égyptien de Rafah, permettant le transfert d’armes et les déplacements d’hommes civils et paramilitaires, sans encombre des deux côtés de la frontière.

 

Résumons-nous : ce sont les restes du nationalisme étatique arabe qui sont en train de se disperser dans les sables, à partir de la « révolution » de la place Tahrir. La réconciliation Hamas-Fatah est surtout l’enfant « illégitime » de celle entre le Caire et Téhéran. La Syrie, de son côté, est affaiblie par le soulèvement contre Assad, mais peut le réprimer et massacrer en toute impunité, pendant que l’Occident est occupé ailleurs. L’OLP conserve de faibles appuis qui l’incitent à être conciliant envers les nouveaux maîtres égyptiens.

 

La question subsidiaire reste de savoir si les diplomaties européennes sont capables de déchiffrer les risques pour la région. Cameron et Sarkozy, finalement, vont-ils poursuivre leur discours en forme d’injonction paradoxale contre Israël : « Trouvez les moyens de négocier quand même avec des gens qui ne veulent négocier à aucun prix…, sinon nous reconnaissons unilatéralement l’état palestinien codirigé avec les terroristes » ?

 

Ou sont-ils suffisamment préoccupés des conséquences de leur assassinat de toute diplomatie, une fois ce diktat transformé en réalité sur le terrain ?


L’élimination de Ben Laden a, provisoirement, suspendu le train de pressions et le discours de chantage contre Jérusalem et les intérêts bien compris américains et européens dans la région. Emerge faiblement de ces entretiens au sommet que Sarkozy aurait admis du bout des lèvres la reconnaissance d’Israël par le futur gouvernement palestinien comme condition importante de la résolution du conflit.

 

Les poignées de mains amicales sont faites pour être trahies. Israël vient de bénéficier d’un sursis sous forme de « wait and see ». En réalité, N. Sarkozy dispose de peu d’arguments de campagne pour sa réélection. Il a marqué des points en incarnant un leadership en Europe, partenaire critique de l’Amérique en plein désarroi. Il partage le même objectif de moyen-terme qu’Obama : obtenir coûte-que-coûte une résolution, quel qu’en soit le prix pour les parties prenantes. L’Europe est, ainsi, entraînée à reconnaître un état semi-terroriste, négation de l’état de droit et aligné sur l’axe irano-égypto-syrien contre elle-même. Cette politique d’apaisement prépare les guerres futures et ne résout rien. Paris propose une conférence (http://www.lefigaro.fr/international/2011/05/05/01003), en juin, lors de la réunion des principaux donnateurs à l'Autorité palestinienne, pour aplanir encore le risque de cette reconnaissance unilatérale débouchant sur le chaos. 

 

La mort de Ben Laden est une bonne nouvelle, mais reste l’arbre qui cache la forêt des ententes à la marge, de Washington, Londres et Paris avec les Frères Musulmans, simulant la modération. Il n’y a que si l’Europe comprend qu’elle n’est pas quitte de retours de flammes, lorsqu’elle lie les mains de Netanyahou, qui pourra influer sur les attitudes de ses principaux dirigeants. Il n’y a pas, à cette heure, parmi ces gestionnaires, le moindre visionnaire capable de se projeter le jour d’après. Un homme averti en vaut deux, Bibnet a donc rencontré 4 dirigeants. Laquelle de ces double-faces  lui a t-il prêté une oreille distraite?

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 12:02

 

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Les traités et processus de paix avec l’Egypte et Mazen ont franchi le point de non-retour au Caire.

 

 

 

Par Marc Brzustowski

 

 

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Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

 

L’accord initial entre Abu Mazen (qui reprend son nom de guerre) et le Hamas de Mazouk, Meshaal et Haniyeh, a pris Américains et Israéliens par surprise, hier, au Caire, en présence des nouveaux dirigeants antisionistes de la « nouvelle Egypte » présumée « post-islamiste ».

 

Malgré ou à cause de la chute probable du régime syrien d’Assad, à plus ou moins long terme, c’est l’Iran qui se positionne en grand vainqueur de ce virage stratégique dramatique découlant du vent de révoltes dans les pays arabes. Le rôle des chancelleries européennes et américaines soufflant sur les braises d’un « islamisme à visage humain » à la turque, en Tunisie, Libye et, surtout, en Egypte, signe l’aveuglement complet du « Quartette », cramponné à ses mirages du « processus de paix ». Prenant la mesure de la déroute syrienne, mais surtout, du soutien inconditionnel du nouveau gouvernement au Caire, le Hamas se prépare à évincer l’OLP du pouvoir au sein de l’Autorité Palestinienne et à conquérir la Judée-Samarie, au grand dam de Jérusalem et de Washington.

 

Benyamin Netanyahou a eu beau insisté auprès d’Abbas sur sa faiblesse face au groupe terroriste de Gaza, celui-ci, poussé par le rêve d’une reconnaissance unilatérale à l’ONU que ne cesse de lui faire miroiter, notamment, le Quai d’Orsay, pivot de l’Europe, a préféré sauter à pieds joints dans le nouveau train Le Caire-Gaza. Il lui fallait, à tout prix, avant septembre, apparaître, à la tribune, comme le dirigeant, même factice, d’un peuple réunifié pour obtenir, plutôt une reconnaissance symbolique qu’organiser des institutions solides et durables, dans le respect des accords passés. Khaled Meshaal a, quant à lui, surtout besoin d’une nouvelle adresse postale, en phase avec les insurrections populaires et de se démarquer, in extrémis du « Damassacreur » et « tueur en Syrie », son hébergeur patenté Bachar al-Assad.

 

L’illusion a été totale, alors que Bibi Netanyahou passait un accord secret avec Ankara, afin que la Turquie repousse la date de la prochaine flottille vers Gaza. D’autre part, Abu Marzouk, du Hamas, a laissé filtrer, à partir du 14 avril, l’existence d’un nouveau cycle de négociations sur le sort du soldat kidnappé, Guilad Shalit. La Turquie, là encore, espérait affirmer son rôle régional en étant instrumental dans cette médiation. Alors que ces tractations se déroulaient en secret, sous couvert des révoltes arabes, Mahmoud Abbas et Nabil Alaraby le nouveau Ministre égyptien des Affaires étrangères, s’ingéniaient à concevoir une nouvelle voie pour faire échouer cette initiative américano-israélo-turque et conserver la mainmise sur tout futur développement.

 

Pour y parvenir, Abbas a dû lâcher des concessions majeures : si cet accord avec le Hamas parvient à son terme, sa position dominante et celle du Fatah apparaissent fort compromises, sans faire mention des intérêts sécuritaires même d’Israël.

 

La première mesure a été d’établir un Conseil Suprême de la Sécurité, conjoint au Hamas terroriste et au Fatah. Celui-ci passera donc outre la supervision américaine de longue haleine menée par le Général Dayton et offrira clé-en-main des blindés et des savoir-faire américains au Hamas, et par conséquent, à l’Iran qui le dirige. Toutes les opérations israélo-palestiniennes seront suspendues et éventées, au profit de la sophistication des tactiques terroristes, parfaitement débriefées sur les techniques de contre-insurrection mises au point au fil des années.

 

Un échange complet de tous les prisonniers des deux groupes permettra aux cerveaux du Hamas encore sous bonne garde de laisser libre cours à leurs talents mortifères. Cette mesure compromet gravement la résistance même de Netanyahou à ne pas céder aux exigences du Hamas de libérer tous les prisonniers ayant du sang sur les mains en échange de Guilad Shalit.

 

Des élections législatives et présidentielles devraient alors se tenir dans l’année, réduisant le rôle d’Abbas, assis sur un siège éjectable, et de son Fatah, ne représentant plus que l’arrière-garde ankylosée, face à l’instinct prédateur des « jeunes turcs » du Hamas, partie intégrante du nouvel « OLP ». Comme tout accord avec Israël ne concerne que cette structure en phase terminale, tout processus ou traité de paix, y compris avec la « Nouvelle Egypte » des Frères Musulmans, parrains du Hamas, pourra s’éteindre de sa belle mort : comme la confrérie aura veto au Caire sur tout ce qui concerne ces arrangements passés depuis 1979, ainsi leur agent intérimaire Alaraby a-t-il favorisé le dessin du futur combat pour « la libération d’al Qods » dans l’intérêt de ses épigones de Gaza. Salam Fayyad, mascotte de la Maison Blanche et de Bruxelles, qui fait semblant de se réjouir, sera de la première charrette.

 

Ni Jérusalem, Washington, encore moins Ankara ou Bruxelles n’ont pris la mesure de leur exclusion de fait des processus de réchauffement des hostilités en cours. Ils n’ont fait preuve que de leur excès de confiance en soi, de la médiocrité et de leur incapacité à prévoir la moindre issue aux évènements en cours, et de la faiblesse d'analyse des renseignements dont ils disposent sur la situation de dépendance majeure de tout pouvoir palestinien à l’égard de ce qui se passe au Caire.

 

Le tandem Juppé-Sarkozy, leurs homologues féminines Clinton et Ashton, et autres grands « protecteurs de la paix dans le monde et de la liberté des peuples », ne pourront qu’assister, pantois et déconfits, aux embrassades obscènes de Khaled Meshaal, - en lieu et place d’Ahmadinedjad,- et de Mahoud Abbas, l’éternel « modéré » des Européens, sous la houlette de Nabil Alaraby, nouveau joker « post-islamiste » de l’Administration Obama.

 

Une telle brochette d’idiots utiles et de ravis, prêts à succomber à tous les franchissements de ligne rouge, mérite bien une photo pour la postérité. Elle ne déparerait pas, au Panthéon, avec celles de Daladier et Chamberlain ménageant le Grand Chancelier à Munich, en 1938.

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 13:01

 

 

 

editorial 1

Comme d'habitude un brzustowski, clair net précis et documenté

 

 

Israéliens, Saoudiens, Libanais, Américains mis au même poteau d’exécution par Assad


 

 

Par Marc Brzustowski

 

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Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 


 

 

Hier encore, on suggérait que la Syrie dirige le Liban en sous-main et dispose de puissants réseaux d’indicateurs lui décrivant les faits et gestes de ses adversaires au pays du Cèdre. Depuis hier, il semble que la tendance s’inverse, puisque l’Ambassadeur syrien au Liban accuse un membre du Bloc du Futur (autour d’Hariri), Jamal Al Jarrah, de fomenter les troubles chez son voisin dominateur et de transférer des armes aux insurgés. De ce qu'on vient de dire, gageons qu'il a pu être assez simple de monter une mystification, où des agents de Damas acceptent de réaliser un faux transport d’armes et de se faire, comme par hasard, épinglés comme des novices à la frontière pour attester de l’existence de ces passages d'armes clandestins. L’artillerie lourde du mensonge dont Damas est capable était, au même moment, dévoilée par deux sources : l’une sur facebook, à partir de documents officiels restant à authentifier ; l’autre, par les renseignements américains ayant intercepté des communications entre Téhéran et les services de la capitale syrienne :

 

Des instructions fournies aux services de police et aux ambassades syriennes détaillent précisément la marche à suivre pour confondre les rebelles au régime alaouite :

 

- Il s’agit, pour que la répression passe sous les radars de la « Communauté internationale », de limiter le nombre officiel de tués quotidiens à 20 morts.

- La police secrète doit, ensuite, tuer des militaires, pour confondre "l’ennemi" et attiser l’animosité de l’armée contre lui.

- Il faut relier ces manifestations aux figures haïes par la « populace » syrienne, en désignant l’influence des Saoudiens, des Libanais, des Sionistes et des Etats-Unis.

- Il faut encore enrôler des officiers druzes et chrétiens pour alimenter les haines sectaires.

- Faire parler devant les caméras des « témoins » dotés d’un narratif favorable au régime.

- Enrôler des célébrités médiatiques qui donneront la même image favorable.

- Il va de soi qu’un contrôle total d’internet et des médias s’impose.


- D’autre part, la CIA reconnaît, enfin, l’implication massive de l’Iran et du Hezbollah, d’une part, dans ce type de « maintien de l’ordre » à la Pasdaran, où tous les coups sont permis ; ils font l'inverse, dans l’incitation à la révolte chez les voisins du Golfe, au Bahrein et ailleurs, mais aussi, et c’est sûrement dangereux, en renforçant les liens naturels entre Chi’ites irakiens et Bahreïnis, pour les pousser à s’armer contre l’Arabie Saoudite.

 

Les éléments nouveaux, générateurs de panique, au sein de l’appareil de répression irano-syrien viennent s’ajouter les uns aux autres, jour après jour. ils démontrent l’incapacité de ces mesures, même avec l’appui avéré de Téhéran et du Hezbollah, à mettre un frein au puissant mouvement de contestation qui traverse, désormais, toutes les couches de la société : Universitaires de Damas, Sunnites d’Alep, mais aussi Druzes de Sweida, Kurdes du Nord-Est et même Alaouites défavorisés, qui ne veulent pas passer pour des collaborateurs du régime et être l’objet de vengeance si et quand le régime tombera. Maltraités par leurs propres coreligionnaires, ils n’ont rien à perdre à la chute d’Assad, sauf d’en faire les frais, en tant que minorité bouc-émissaire.

 

La fin de la prière de ce vendredi sera un nouveau signal d’alarme pour le clan Assad. D’autant que des rumeurs de fuite de certains hauts dignitaires du régime mettant leur famille à l’abri, ont des relents d’escapade à la Ben-Ali.

 

Contrairement à la « vraie-fausse » révolution égyptienne qui n’a finalement profité qu’aux favoris des Frères Musulmans et à leur rappel de la Chari’a, le mouvement multiconfessionnel et multiethnique syrien a, peut-être, plus de chance, quoique plus de difficultés aussi, d’éviter de tels écueils. Il paraît plus proche des revendications de droits civiques, idéaux partageables par l’ensemble des groupes. L’approche multiconfessionnelle est bien une composante de l’identité syrienne qui lui donne sa similarité avec son voisin libanais. Il est clair qu'il déstabilise tant Assad que ses alliances.

 

D’après les observateurs un peu habilités, ce qui n’est pas le cas des chancelleries occidentales affairistes, les Frères Musulmans restent un parti extrêmement faible en Syrie et parmi les exilés. Son compte Facebook, par exemple, compte à peine 400 adhérents, sous l’égide de Mohamed Riyad Shaqfeh. Abu Bassira al-Tartoussi (de Tartous) s’est, quant à lui, fait tout petit à Londres et clame à qui veut l’entendre qu’il s’oppose aux attentats-suicide.

 

Comparativement, la page de la révolution syrienne, malgré la censure qui s’abat sur elle, compte 110. 000 membres. Hussain Abdul Hussain, du journal Al Raï, à Washington, évalue les chances de la confrérie à quasi-nulles. Certains d’entre eux, parce que minoritaires, ont rejoint Al Qaeda, comme  Abu-Mosaab al-Souri (alias Mustafa Sit-Maryam) impliqué dans les attentats de Madrid et de Londres.

 

Les groupes d’opposition kurdes sont bien plus représentatifs des aspirations à plus de liberté et d’expression culturelle. Ils sont, surtout, un groupe-charnière, dispersé sur les trois frontières avec l’Iran, l’Irak (Kurdistan autonome) et la Turquie. Et c’est une des raisons principales pour lesquelles les régimes qui soutiennent Assad sont inquiets. Leur dirigeant charismatique Mishal al-Tammo est emprisonné depuis 2009 pour 3 ans et demi, au simple motif de « faible moralité nationale ». Habib Ibrahim, ancien prisonnier politique, prend actuellement une part active dans les protestations.

 

D’autres opposants des droits civiques, tels que Riad Turk, Aref Dalida –qui a dénoncé le cousin d’Assad, le gangster Rami Makhlouf, invité d'honneur d'Eric Chevallier, Ambassadeur de France (!lCl), pour l’étendue de la corruption du régime-, Anwar Bunni, avocat inlassable des droits de l’homme, Haitam Maleh, ancien Juge, Ahmad Tumeh, médecin respecté, Fawaz Tello, Mamoun al-Homsi en exil au Canada, Mouamaz al-Katib, ou la dirigeante de l’organisation Sawasiah, Montaha al-Atrash, fille de Sultan Pacha, qui mena la révolte contre les Français, ou encore Suhair al-Atassi, sont toutes et tous des personnalités de valeur qui appuient, par leurs déclarations, jusqu’à leur emprisonnement, le mouvement en cours.

 

Les citer revient à dire que ceux qui, au sein des cercles diplomatiques occidentaux, désinforment sciemment pour afficher le régime syrien comme la seule alternative contre le déferlement des islamistes, sont les complices du calvaire du peuple syrien. Alors que l’Administration Obama, Nicolas Sarkozy et David Cameron ont eu un mal fou à identifier des dirigeants rebelles crédibles à Benghazi, cette liste leur éviterait cette peine ou de protéger des éléments d’al Qaeda au sol, en leur offrant un appui aérien.

 

La reconnaissance par la Maison Blanche, de l’engagement de l’Iran auprès de son commissionnaire Assad ou aux côtés des insurgés chi’ites est un premier signe qu’on écarquille péniblement les yeux, sans toutefois, vouloir s’en mêler. Les accusations d’Assad contre le jeu des puissances qui l’environnent, sont un aveu en creux -un lapsus- qu’un combat féroce, bloc contre bloc, est en cours, bien que les alliés objectifs ne soient pas toujours conscients de leur lutte à l’intérieur du même camp.

 

Il est, désormais, certain qu’Obama ne fera rien de concret pour le Moyen-Orient. Et, même, il est presque préférable, du fait de sa profonde myopie quant aux enjeux, qu’il ne fasse rien ! Il devient impératif, du simple fait d’être « mis dans le même sac » que Saoudiens et Israéliens scellent un pacte, semblable à celui entre l’Amérique et l’Union Soviétique, durant la Seconde Guerre Mondiale : à savoir qu’ennemis idéologiques, ils ont néanmoins, face à eux, les mêmes challengers, tous les désaccords fondamentaux mis temporairement de côté.

 

Israël est plus loyal qu’Obama envers ses alliés arabes : il a soutenu Moubarak, quand la Maison Blanche appelait à le révoquer sine die. L’Etat Hébreu soutient à bouts de bras le petit roi de Jordanie, face aux remuants palestiniens et aux frères musulmans du royaume.

 

Les campagnes antisionistes ne sont plus du tout, une garantie de survie d’un régime, comme le démontrent les cas de la Syrie, de la Libye.

 

Le principal danger pour tous reste l’Iran, même si Assad tombait. Wikileaks l’a assez répété.

 

Prioriser un Etat palestinien n’apporte aucune garantie que celui-ci ne tombe, la semaine suivante, entre les mains du Hamas, allié de l’Iran. Une prise de pouvoir à Ramallah comme à Gaza mettrait directement en péril l’équilibre instable de la Jordanie, donc des autres Sunnites, par effet-domino. L’Arabie Saoudite se trouverait, ainsi, encerclée par le Nord-Ouest, l’Irak, l’Iran, le Yémen, etc.

 

Le Gouvernement Netanyahou perd son temps à tenter de persuader Américains et Européens que cette solution à deux-Etats ne ressemble à rien de crédible, à l’heure du grand déballage arabe et de la pression qu’ils ont réussi à instaurer depuis l’Egypte contre Israël et contre les pays du Golfe. Ces alliés occidentaux ont démontré l’ampleur de leur manque d’acuité visuelle et vivent dans un déni permanent, la tête cachée dans les sables mouvants.

 

Il y a plus urgent et prioritaire à faire si on veut lucidement reconstruire les conditions de la stabilité au Moyen-Orient, sans l’interférence des démagogues de l’Ouest, voués à tirer des plans sur la comète. Il est temps que les Orientaux s’occupent eux-mêmes de leurs propres affaires, hors des ingérences postcoloniales. 

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 12:59

 

 

editorial 1

 

Dure semaine pour le Hamas : Goldstone, Dirar Abu-Sisi, Assad en ballotage, frappe au Soudan, tunnels, cellule de kidnapping…

 

Par Marc Brzustowski

 

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Editorial - dur pour le hamasECOUTER ICI-copie-1

 


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Il y a des semaines comme celle-ci, où il ne doit pas faire bon être le comptable du Hamas chargé de rendre des comptes à ses commanditaires et financeurs à Téhéran. Après avoir été à l’offensive au cours du mois précédent, le groupe vient de subir une série de revers sous tous les aspects de cette guerre d’usure et d’anéantissement qu'il mène contre Israël :

 

- Planification et ingénierie balistique : les chefs d’accusation contre Dirar Abu Sisi, dit « le père des Qassam », sont publiés, dès lors qu’Israël ne se cache même plus de l’avoir exfiltré depuis Kiev. Aux dires de ceux qui l’ont consulté, le document judiciaire à ce sujet, est fascinant : non seulement, les détails apportés par l’inculpé démontrent sa pleine collaboration à l’enquête ; mais encore, il permet une excellente compréhension des modes opératoires et objectifs de moyen et long terme de la branche armée du Hamas : les Brigades Ez-al Din al Qassam.

 

- Logistique terroriste : une source militaire israélienne confie, jeudi, au Time-Magazine que l’état hébreu serait bien derrière l'élimination du chef des opérations de l’organisation terroriste au Soudan. Il était chargé d’acheminer des bombes chimiques vers Gaza et le Liban.

 

- Sur le terrain : une cellule terroriste, cherchant à kidnapper d’autres soldats que Guilad Shalit, est démantelée en Judée-Samarie. Des tunnels sont détruits, mais cela, c’est la routine.

 

- Samedi 2 avril au petit matin : 3 cadres de l’organisation sont éliminés par un missile, entre Khan Younès et Deir el-Balakh. Leur mission : fomenter le chaos des deux côtés de la « ligne verte » et dans le Sinaï, destination privilégiée des vacanciers israéliens de Pessah.

 

- Politique : il est plus sage pour Khaled Meshaal de se trouver rapidement une base de repli : son Quartier-Général à Damas est sous les feux croisés des manifestants contre la répression organisée par les gangs maffieux de son protecteur Bachar al-Assad. Il semble que le tapis rouge se déroule sous ses pieds au Caire, où de nombreux amis l’attendent, avec la bénédiction candide des Américains, dont les services sont payés pour de ne rien voir venir…

 

- Sécurité régionale : Ne soyons, cependant, pas excessivement sévères : pour la première fois, depuis le début des troubles dans le monde arabe, Robert Gates, Secrétaire à la Défense, s’est rendu à Riyad, où il a, enfin, pointé du doigt l’ingérence iranienne dans le Golfe. Jusqu’à présent, depuis qu’il a exhibé la tête de Moubarak aux foules, Washington souhaitait ignorer pudiquement toute trace de cette main invisible ainsi que celle du Hezbollah, notamment dans l’agitation chi’ite locale. L’Administration Obama commence t-elle à regretter de flatter, par démagogie, « le côté obscur de la force » ?

 

 

- Justice et diplomatie : Depuis 2 ans, le Hamas bénéficiait d’un bouclier juridique international lui valant la sympathie de foules en délire en Europe et dans le monde. Grâce à la couverture du rapport Goldstone, le Jihad pouvait poser en victime devant les caméras avec l’approbation de toutes les bonnes consciences, au Salon du livre : Stéphane Hessel, Jimmy Carter et les « Sages » de l’ICG de Soros, et tant d’autres cautions crypto-diplomatiques, intellectuelles dévoyées… Les dégâts sont difficilement réparables, mais l’image de vertu du groupe terroriste et de ses promoteurs internationaux s’écorne quelque peu. Le député Likoud Danny Danon, séjournant aux Etats-Unis, a déjà recruté des avocats américains, dans le but de poursuivre le Juge au motif de fausses accusations de crime rituel contre l’Etat hébreu.

 

 Danny Danon

 

Il ne s’agit pas de se payer de satisfécits devant ces « trophées » de chasse, mais de bien comprendre, au contraire, la priorité qui pèse au-dessus de l’organisation. Si, comme disait, via Wikileaks, un certain monarque saoudien, il faut « écraser la tête du serpent », désignant par là le régime des Mollahs, la révolution égyptienne a fait du groupe gazaouï le fer de lance du Jihad, aux portes de Jérusalem.

 

Nous avons longuement parlé du « pacte de Khartoum pour la libération d’al Qods », tacitement signé, le 6 mars, entre Meshaal, Mohammed Sayyed, du Hezbollah et l’Imam Youssouf al Qaradawi, dont la "3è Intifada" Internet est un avatar médiatique. Il n’y avait pas, non plus, mystère sur les préparatifs de guerre associés à la saisie de navires, comme le Victoria, d’avions en Turquie ou de convois à la frontière soudanaise.

 

Lorsque la menace est pressante, elle peut se solder préventivement par une élimination ciblée dans l’espace aérien d’un pays-tiers. Dans ces deux cas, nous constatons que l’étape du transit soudanais apparaît comme la queue du scorpion venu d’Iran (Androctonus crassicauda).


 

Le gouvernement d’El Béchir est au centre de la toile terroriste, tissée, au fil des années, par les réseaux clandestins des Gardiens de la Révolution, au bénéfice de leurs associés, Hamas et Hezbollah. Les installations portuaires de Port-Soudan leur servent de quartier-général et de zone de chalandise pour matériaux sensibles : ce serait, actuellement, le cas en préparation, du stockage de ces fameux missiles dotés de gaz chimique et troqués auprès d’autres nouveaux « amis » de l’Occident : les chefs rebelles libyens.

 

 

La tête de l’animal, elle, s’était profondément enfouie, non dans le sable désertique, mais les neiges d’Ukraine, en espérant se faire oublier. Nous ne reviendrons pas sur les circonstances rocambolesques de la « disparition » à Kiev de Dirar-Abu-Sisi et sa réapparition à la prison d’Ashkelon, réputée la plus drastique du pays. C’est le statut de l’ingénieur qui explique cet emballage express et précautionneux, à la Houdini (né Ehrich Weiss ) :


 

 

Selon Ron Ben-Yishaï, correspondant d’Ynet, il ne s’agit pas d’un simple technicien mettant ses compétences au service d’une cause, mais bien d’un homme qui a grimpé, à force de volonté, vers le sommet pyramidal de la branche militaire du Hamas. L’objectif de cette entreprise était destiné à offrir aux brigades Ez-al-Din al Qassam, de nouvelles capacités, améliorées pour leur haute valeur stratégique contre Israël (tirs contre Ashkelon, Ashdod, BeerSheva, Rishon le Tzion, etc.).


 

 

 

L’acte d’accusation contre Dirar Abu Sisi comporte plusieurs enseignements intéressants : d’abord, les éliminations ciblées contre des maillons importants de la chaîne sont un moyen très efficace de mettre les projets terroristes en suspens : la liquidation d’Adnan al Ghoul, un personnage très important dans la hiérarchie du Hamas, en 2004, a permis de différer l’avancée des travaux sur les qassams et Grad améliorés, d’environ un an et demi, selon les estimations.

 

 

La seconde leçon, c’est la présence significative des services de renseignement israéliens, sur les lieux mêmes de production de la terreur contre Israël. La première comparution de Sisi devant la Justice israélienne suit de quelques jours la nomination officielle d’un nouveau chef à la tête des services intérieurs, Yoram Cohen. Il est connu pour son haut degré de coordination avec Yoav Galant, alors responsable militaire de la région Sud. Surtout, il est persuadé qu’Israël avait les moyens d’anéantir totalement l’infrastructure du Hamas à Gaza, lors de l’opération « Oferet Yetsuka » (« Plomb Durci »). Cette désignation souligne assez l’orientation que pourrait prendre la politique de la Maison Israël à l’encontre du groupe terroriste. D'autant que le bouclier-Goldstone, n'est plus aussi fiable pour le Hamas.


 

 

 

En ne faisant pas de réels efforts pour dissimuler trop longtemps la présence de l’ingénieur sur le territoire israélien, en lui permettant de dire à son épouse Véronika, en Ukraine, ce qui lui était arrivé, Tsahal et ses collègues du renseignement, ont délivré un message clair aux dirigeants du Hamas : il n’est pas exclu que l’un ou l’autre d’entre eux disparaisse dans des conditions toutes aussi mystérieuses, chaque chose en son temps. Et ceux-ci savent que le niveau d’information sur leur mouvement et leurs commanditaires, remis à jour par Dirar Abu Sisi, peut, d’autant faciliter l’exécution de ce type d'opération, pour autant qu’elle apparaisse pertinente et requise par les circonstances, voulues par le Hamas.

 

A n’en pas douter, l’initiative a changé de camp, en un peu moins d’une semaine. 

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 15:53

 

editorial 1

 

 

Le verrou syrien est-il en train de sauter

et au profit de qui ?

 

 

Par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info




Ce « vendredi des martyrs » est annoncé comme le moment d’un tournant décisif pour la domination alaouite du clan Assad. Après les centaines de morts dans les rues de Deraa ou des dizaines à Lattaqiyeh et ailleurs, le discours d’apaisement et la démission du gouvernement en place semblent n’avoir fait qu’attiser les revendications et la volonté d’en découdre de la rue syrienne.

 

Pour les alliés traditionnels du régime, après une mobilisation, qui n’est pas moins « mercenaire » que celle mise en place par Kadhafi en Libye, le Hezbollah, l’Iran et les groupes terroristes palestiniens s’affichent sur le repli : les deux premiers seraient en train de procéder au transfert de leur arsenal de missiles, soit vers Téhéran, mais surtout, vers le Liban dominé par la milice chi’ite. Quant au Hamas, Jihad islamique, mais aussi au FPLP et autres supplétifs du terrorisme syrien, ils démarcheraient, qui au Qatar, qui en Iran, pour se trouver protecteur plus sûr.

 

On dit aussi que Khaled Meshaal serait parti négocier une « approche plus souple » de l’Imam Youssouf Qaradawi, qui a appelé les Sunnites à se joindre à la contestation. Or, ceux-ci représentent, non seulement, 70% de la population, mais également, une partie imposante de l’armée. Est-il prêt à lui offrir la tête de Bachar sur un plateau d'argent, en gage de gratitude à la main qui l'a nourri? 

 

Contrairement à la Tunisie et à l’Egypte, cette composante militaire de la Syrie n’est pas unifiée, mais au contraire, contrôlée à tous les échelons importants, par des officiers alaouites. Les Sunnites sont renvoyés à des rangs subalternes, sans véritable chance de promotion. De même, les Kurdes et autres minorités sont fréquemment humiliés, voire évincés. Ce qui porte à dire qu’au-delà d’une garde prétorienne dédiée à sauver la peau du régime, la plupart ont, à terme, partie liée avec les revendications de la contestation : soit pour des motifs d’avancement, soit par esprit de revanche ethnique, soit par fidélité confessionnelle et clanique, les rendant réticents à s’enfoncer dans la répression, au risque de sauter avec leurs chefs qu’ils n’affectionnent pas vraiment.

 

La fameuse Moukhabarat, ou police politique, a démontré son incapacité à anticiper et faire avorter le mouvement.

 

Lorsque l’on constate avec inquiétude, à quoi donne lieu la soi-disant « transition en douceur » dans les deux précédents pays, ou encore, comment la confrontation avec l’armée « loyaliste » de Kadhafi a tourné à la guerre civile et de position entre Tripoli et Benghazi, en Libye, c’est peu de dire que les perspectives « démocratiques » apparaissent encore plus ténues en Syrie.

 

L’idée-même que, sur le plan géostratégique, cette révolte briserait l’arc irano-syrien est sujette à caution : certes, on a mentionné le repli tactique des affidées habituels, armée terroriste au service de leurs intérêts conjoints contre Israël et les Etats-Unis. Dans la mesure même du rapprochement entre les Frères Musulmans et l’Iran, contre l’Arabie Saoudite, entre Golfe et Sinaï, et Israël (Gaza), la liquidation du régime alaouite peut aussi se solder par une forme de pacte de non-agression entre Sunnites extrémistes et Chi’ites, comme on a déjà assisté à des plate-formes communes de ce type, au Liban.


En ce cas, le Levant serait susceptible d’éclater en une répartition ethnique des territoires, ou en une vaste « irakisation » de la région-nord, sans nécessairement modifier les alliances préalables, fondées sur l’opposition à l’ennemi ontologique.

 

Des groupes, comme le Hamas, font, depuis longtemps, charnière en s’arrangeant de ces contradictions théologiques apparentes. La situation à Gaza est, en cela, éclairante : le Hamas se construit avec les conseils paramilitaires du Hezbollah et de la Syrie, le Jihad islamique pro-iranien lui reste globalement inféodé, tandis que le Hezbollah lui-même, est sous les ordres d’un ordonnateur des mollahs. Plutôt que de conflit, il faut plutôt parler d’imbrication ayant appris à coexister, même si des rivalités tactiques se manifestent.

 

On doit donc plutôt conclure à une stratégie qui se construit en marchant et s’arrange des obstacles et freins relevés sur le terrain, -voire perte d’alliés devenus encombrants, comme Assad ou Kadhafi-. Elle consiste en un isolement par encerclement progressif des « alliés de l’Amérique », sans distinction, qu’ils soient Arabes, Juifs ou Kurdes, Druzes, Chrétiens, etc.

 

Et c’est bien cette dissolution par étapes de la puissance des alliances américaines au Moyen-Orient que n’ont absolument pas détecté le fantasque Obama, ses proches conseillers saoulés à l’hydromel de la « démocratie en marche » (on se souvient des inepties dignes d’un débutant, du Directeur du renseignement, James Clapper, qui restera comme le « Dingue du Magasin » ou le Jerry Lewis dans l’histoire des auto-intoxications célèbres et détonnantes). Lorsque l’on sait qui sont les principaux inspirateurs de cette ligne politique et de cette doctrine de rapprochement avec les Islamistes « acceptables », à savoir : l’International Crisis Group piloté par le milliardaire illuminé G. Soros, des gens comme Mohammed El Baradei, Mary Robinson (lCl), prêts à se rendre à un thé dansant organisé par Ismaïl Haniyeh à Gaza, bras-dessus, bras-dessous avec Dhimmi Carter, on peut s’interroger sur le niveau de décadence atteint lors de ce mandat, par cette ex-grande puissance…

 

Actuellement, l’armée américaine investit des sommes folles dans une opération de soutien aérien et militaire aux Rebelles libyens, quand l’Amiral américain de l’Otan, James Stavidris, semble être bien le seul à se préoccuper de la présence d’éléments d’al Qaeda et du Hezbollah parmi ces insurgés du 3è type. L’Administration Obama est parvenue à convaincre de son aveuglement ses principaux alliés, tout en leur laissant croire qu’ils prenaient les gouvernes de l’Alliance et à mettre son armée au service d’une coordination intérimaire dont on sait trop peu de ses chefs et de ses trafics. Ainsi ont été pillés et mis aux enchères les stocks d’armes et de gaz moutarde et innervant du dictateur, toujours bien vivace, aux plus offrants. Leurs noms ne sont pas difficiles à deviner : l’Iran, le Hezbollah et le Hamas.

 

Se repliant de Syrie, leur zone de prédilection paraît plus propice au développement dans le grand bazar du Sinaï, devenu le carrefour de tous les trafics humains, narcotiques ou guérilleros. Ainsi, apprend t-on que la branche Ez-al Din al Qassam du Hamas est parvenue à mettre la main sur des lance-missiles sol-air mobiles et d’autres, se portant à l’épaule, du même type que ceux dont disposait al Qaeda, lors de ses tirs contre un avion israélien de ligne, à Mombassa au Kenya, en 2002. La leçon enseignée par al Qaeda, qui sert un peu d’éclaireur ou de pisteur dans ces jeux croisés, est qu’il est toujours utile de procéder à la Somalisation à l’échelle d’une région entière comme le Moyen-Orient. Et ensuite de glisser de région en région pour échapper aux frappes ou opérations de débarquement de l’ennemi.

 

Mais, les Frères Musulmans ont fait encore plus fort, en s’évitant toute déclaration de guerre théologique aux supplétifs de l’Iran, par Hamas et Hezbollah interposés : ils sont parvenus à obtenir la couverture aérienne et médiatique occidentale de leur soi-disant aspiration à la laïcité et à la démocratie, pendant qu’ils réévaluent le prix de leur allégeance au véritable pouvoir en danger : celui de la Révolution islamique d’Iran. Qui, en effet, se risquerait à une frappe en règle des installations nucléaires iraniennes, si ce sont les Frères Musulmans qui détiennent les clés de la "rue arabe"?

 

La coalition des pays du Golfe a été bien inspirée de tenter de contenir la poussée chi’ite alimentée par Téhéran au Bahreïn et ailleurs, sachant que cette déstabilisation ne fait que commencer.

 

Tsahal publie, dans le Washington Post, la carte de la colonisation par le Hezbollah du Sud-Liban, soit- disant démilitarisé, depuis la résolution 1701. Anticiper sur le type de régime non-étatique qui est en train d’être mis en place au Nord-Sinaï, voire demain, sur le plateau syrien, donnerait à Israël la « profondeur stratégique », lui permettant de sonder un avenir assez sombre, dans la carte du « Nouveau Moyen-Orient démocratique », dessinée par le professeur Schmok Obama de l’Université d’Harvard… L'autorité Palestinienne aurait, alors beau jeu d'affirmer que Jérusalem ne veut pas "négocier", en rassemblant ses soutiens du Jihad à ses portes, avec la bénédiction de l'ONU, des Etats-Unis et de l'Europe médusée, mais toujours prête à se concilier un Orient décidément trop compliqué!

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 12:59


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Assad lâche du lest à ses opposants pour mieux se consacrer à l'offensive du 'Hamas contre Israël

 

Par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info 

tags :SyrieBachar al-assadiran, nucléaireterrorisme, hamas

Editorial Al Assad-HamasECOUTER ICI-copie-1

 

 

Deux faits récents semblent indiquer un fléchissement de la position syrienne, après la répression, qui a encore fait 100 morts mercredi dernier à Deraa, à 100 kms au Sud de Damas.

 

-  Face à la détermination des manifestants, la TV officielle syrienne a fini par annoncer que les principaux opposants arrêtés ces derniers jours seraient relâchés ; que le régime damascène souhaite répondre à leurs revendications en assouplissant l’état d’urgence qui prévaut depuis 1953. Quelques hausses de salaire pourraient s’ensuivre.

 

-      D’autre part, menacé à l’intérieur, le Ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem a reconnu, du bout des lèvres, la légitimité de l’intervention, au Bahreïn, des forces de la Coopération dans le Golfe autour de l’Arabie Saoudite.

 

Tout se passe comme si, sous la pression des évènements, Damas cherchait à retrouver un statuquo favorable dont il a le secret, dans tous les dossiers qui le concernent : au sujet d’Israël et du Golan ; concernant sa présence au Liban par Hezbollah interposé ; concernant ses relations avec l’Occident qui le considère avec justesse comme le verrou de l’hégémonie iranienne dans la région.

 

Si la répression exercée est allée jusqu’au massacre, il s’agit, maintenant, de minimiser les pertes et d’en réduire l’ampleur, avant de basculer dans une contestation du type de celle qui a déjà emporté Moubarak. Du fait de la rapidité des communications internet, Assad n’a pas la liberté de manœuvre dont disposait son père ou son frère Rifat, en 1982, pouvant se permettre 20 000 morts sans que l’Occident ne lève le petit doigt. Engagée en Libye, la coalition franco-anglo-américaine aurait du mal à donner dans la caricature du « deux-poids-deux-mesures » et à s’abstenir de toute réflexion désobligeante.

 

D’ailleurs, Ban Ki-Moon a déjà réagi à l’ONU, comme pour dire : « S’il vous plaît, épargnez-nous d’avoir à vous condamner trop sévèrement, nous sommes déjà débordés ailleurs ! ». Les Occidentaux ont besoin qu’Assad réprime en silence !

 

Sur le second point, bien qu’allié indéfectible de Téhéran, la Syrie est obligée de jouer les boîtes aux lettres entre les deux camps, sunnite et chi’ite. En pleine répression-maison, comment dire à l’Arabie Saoudite qu’elle a tort de veiller à ne pas se laisser déborder par le Bahreïn, sur ses propres marges chi’ites, et champs de pétrole ? Iran et Syrie se sont entendus pour maintenir le cap de la pénétration en douceur des flancs de leurs adversaires immédiats et de tout faire pour conserver leurs acquis.

 

L’Arabie saoudite, de son côté, a pris la mesure de la déstabilisation égyptienne et des gains amassés par l’Iran, par l’intermédiaire des Frères Musulmans et du Hamas, leur bras idéologique armé. L’intervention des pays du Golfe vise à donner un coup d’arrêt à cette expansion, pour éviter la contamination du Yémen, Bahreïn, Oman, régions saoudiennes… jusqu’à Gaza et au Caire, l’Iran s’affirmant alors comme le chef de file de la « nouvelle révolution… islamique ».

 

La chute de Moubarak a représenté pour le Roi Abdallah, le coup de grâce de l’Amérique d’Obama contre ses anciens alliés. De son côté, Washington peut considérer qu’il n’y a plus d’abonnés au n° de téléphone à Riyad et que le Roi gère ses propres affaires comme bon lui semble. La modestie même de la participation américaine en Lybie, derrière la France et l’Angleterre, signe la confusion et l’embarras qui se sont emparés de la politique arabe de la Maison Blanche : Obama ne souhaite absolument pas donner le sentiment aux Arabes qu’après Le Caire, il est résolu à faire tomber Tripoli, vers les vents mauvais de la tribalisation à la somalienne.

 

Dans ce contexte, les relations indirectes entre Israël et l’Arabie Saoudite, autrefois entretenues à Amman ou au Caire par l’entremise d’Omar Souleimane ou de l’autre roi Abdallah de Jordanie, sont susceptibles de prendre un tour nouveau. Il serait uniquement concentré sur la façon d’envisager une stabilisation régionale suffisante pour faire barrage à l’extension des dominions pro-iraniens à leurs frontières immédiates, sans l’aide des Etats-Unis, qui jouent les utilités.

 

Israël n’a encore arrêté aucune mesure de dissuasion qui se tienne, face à la pluie de missiles qui s’abat sur le sud, ni en ce qui concerne le quintuple assassinat d’Itamar, ni encore, de réplique appropriée à l’attentat en plein cœur de Jérusalem.

 

Une des raisons à cela, c’est la position très, trop modérée d’Ehud Barak, qui, visiblement, ne tient pas à ce que le conflit palestino-israélien fasse, à nouveau, la une des gazettes internationales, tombant dans le piège tendu par le Hamas, dont la fonction principale est le détournement des « révolutions arabes ». La posture est tactique, mais ne remplit aucune des conditions relatives à la dissuasion stratégique dont Israël a grand besoin.

 

L’autre raison, c’est le voyage de Benyamin Netanyahou à Moscou. Il est intéressant de noter que le Premier Ministre s’y rende, en pleine période d’intervention européenne en Libye, à laquelle la Russie s’oppose. Il n'est pas, non plus, totalement indifférent que l'artisan du rapprochement Jérusalem-Moscou, Avigdor Lieberman ait été invité, pour la première fois, à Paris, au même moment. 


 Le chef de Gouvernement israélien a même pu croiser le Prince Saoud al-Fayçal, lors d’une entrevue programmée par ses hôtes moscovites. L’un et l’autre ne deviendront ni alliés ni amis, mais ont les mêmes cailloux dans la chaussure et Dmitri Medvedev et Vlad Poutine le savent. Ils ont aussi en commun le fait d’avoir été les seuls, de par le monde, à critiquer le lâchage en règle de Moubarak par la Maison Blanche. Ils ont conscience que les fameux soulèvements arabes ont renvoyé aux calendes grecques quelques grandes questions d’actualité, comme celle du nucléaire iranien. Téhéran gagne un temps précieux pour parfaire ses têtes atomiques, à mesure que les troubles dans la rue arabe divertissent l’opinion et que Washington ne sait plus où donner de la tête pour conserver un statut de « libérateur des peuples ».

 

L’avertissement indirect donné à l’Iran par l’entremise de la Syrie et de l’agitation à domicile qui peut troubler le jeu du transfert d’armes lourdes au Hezbollah, va inciter Téhéran a jouer plus finement : au Bahreïn, au Liban, en Egypte. De même, Bachar al-Assad préfère jouer la modération.

 

Leur reste, alors, le joker qui marche à tous les coups : celui de moins compter sur les révoltes populaires pour tenter, par tous les moyens de recentrer l’attention mondiale sur le « vilain petit canard » du Moyen-Orient. Et provoquer les conditions d’une intervention massive israélienne contre ses supplétifs à Gaza, mais qui débordent aussi sérieusement sur la Judée-Samarie, Ramallah et Jérusalem.

 

L’Amérique n’a plus la main, Abbas s’aligne sur le Hamas. Reste à la Russie de Medvedev et Poutine à s’incruster dans le rôle d’arbitre ou de « faiseur de paix régionale », plus à l’écoute des préoccupations conjointes de Riyad et Jérusalem, bien que conservant un rôle de parrain de l’Iran et de la Syrie…

 

Assurément, le grand jeu se complique et les dominos qui tombent ne sont pas forcément ceux que l’on croit voir mordre la poussière… 

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 12:56


 

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Mieux vaut tard que jamais : le Conseil de sécurité de l'ONU s'emploie à freiner Kadhafi. Mais "les révolutions arabes" survivront-elles au projet djihadiste de Khartoum ?

 

 Par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info 


C’est tard dans la nuit de jeudi à vendredi qu’on a assisté au vote de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Elle établit une zone d’exclusion aérienne et laisse les pays intervenants libres de toute mesure jugée utile à protéger les populations civiles, en Libye. La France a porté ce projet depuis la reconnaissance du Conseil national insurgé libyen par Nicolas Sarkozy. Elle imprime la marque de son changement d’orientation, après les nombreux reproches de complaisance à l’égard des dictatures, dont Kadhafi n’est pas le dernier avatar.

 

Il s’agit d’un précédent. Le « droit d’ingérence » est prôné par les recommandations Kouchner depuis plusieurs années, fondé sur la notion d’assistance aux populations en danger. Le régime Kadhafi, dans sa folie massacrante, offre toute les caractéristiques du cas d’école pour l’application de cette doctrine. Il menace, désormais, d’étendre le terrorisme à tout navire ou avion militaire ou civil circulant en Méditerranée, donnant une vague notion de sa démesure. Et, plutôt que de s’en prendre à l’Amérique ou Israël, selon la rhétorique classique du tyran arabe renvoyé dans ses cordes, c’est la France, initiatrice de la résolution, qui est la cible principale de sa vindicte.

 

On observe donc un renversement complet de perspectives, si l’on compare la situation actuelle avec celle qui prévalait en 2003, au moment du veto de la France à l’ONU contre l’intervention américaine en Irak. La France, à qui nombre de pays africains reprochent encore ses réseaux, entend marquer son domaine de juridiction, là où elle tend à abandonner les questions moyen-orientales aux Etats-Unis. Elle n’en est pas à ses premières échauffourées avec la dictature tripolitaine, puisque des confrontations ont déjà eu lieu au nord du Tchad, par le passé, contrant l’hégémonie libyenne sur le continent.

 

Elle supplée également à la « fatigue interventionniste » américaine, qui, quoi qu’elle fasse ou ne fasse pas, se trouve sous le feu d’accusations d’impérialisme et d’hégémonie pétrolière. La Présidence Obama est le symptôme de cette lassitude, tout comme Ehud Olmert le fut pour Israël, lorsqu’il annonçait : « nous sommes fatigués de nous battre »… avant d’être entraîné dans deux guerres frontalières suscitées par son projet politique de retraits et de concessions permanentes.

 

En réalité, la force de frappe des Etats-Unis reste la garantie de la validité des entreprises diplomatiques françaises et européennes. Cinq forces aériennes conjointes sont prêtes à frapper les colonnes infernales de Kadhafi : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, mais aussi les Emirats Arabes Unis et le Qatar, qui interviennent au nom de la caution arabe dont les Occidentaux ne peuvent se passer dans cette région.

 

Les intérêts économiques ne sont pas absents de ces préoccupations. Le prix à la pompe ne cessera de monter, tant que le calme ne sera pas rétabli, en Libye comme au Bahreïn et dans le Golfe. Mais l’argument d’autorité politique a prévalu, avec cette idée d’accompagnement du mouvement de réformes engagé en Tunisie et en Egypte, voisins directs. Notons, à ce titre, que le chef des armées égyptiennes, Mohammed Tantawi, conscient de sa fragilité politique, a refusé à Hillary Clinton l’utilisation de ses bases, comme El-Mansoura, pour y assurer le turn-over des avions veillant au respect de la zone d’exclusion.

 

Comme nous l’avons mentionné (ICI), l’équilibre des forces se transforme, en faveur du retour des valeurs occidentales dans l’accompagnement du mouvement global né des « révolutions arabes » et sert d’avertissement aux pays qui les exploitent aux fins de détourner l’histoire en fonction de leur propre projet hégémonique. La Syrie et l’Algérie seront moins enclines à envoyer leurs pilotes risquer d’être interceptés par la chasse internationale et devront trouver d’autres voies pour régler leurs problèmes intérieurs. La Syrie a connu, mardi et mercredi, ses premiers troubles sérieux et la répression y a été féroce. Mais, à ce jour, aucune mise en garde particulière ne leur est adressée, Kadhafi seul faisant l’objet de l’attention des alliés.

 

La Libye, en plus d’être un débouché important de l’Afrique et du Maghreb vers l’Europe, face à l’Italie –qui assure la logistique de ses bases aériennes et de ses ports pour les forces de contention-, est aussi la veine jugulaire de l’Islamisme vengeur soudanais. Kadhafi, comme Moubarak, avaient soutenu le génocidaire Omar El-Bachir contre le projet de partition de l’ONU, offrant l’indépendance du Sud-Soudan chrétien. N’ayant pu ouvertement s’opposer à la Communauté internationale, le maître de Khartoum menace toujours de faire voler cette autonomie politique en éclats. Surtout, il a entrepris des représailles contre les pays qui soutiennent cette libération des Chrétiens du sud. En ligne de mire, Israël, qui fournit des équipements militaires à Juba.

 

C’est en ce sens qu’il faut prendre l’organisation de la réunion « pour al-Qods » de toutes les instances islamistes dans la capitale soudanaise, le 6 mars dernier : parmi ses figures de proue, le Cheikh Al-Qaradawi, après son retour triomphal, place Tahrir, en compagnie de son alter-égo terroriste, Khaled Meshaal, chef de la branche damascène du Hamas, et Ibrahim al-Sayyed pour le Hezbollah libanais. El-Béchir, allié de l’Iran, a bien évidemment ouvert ses portes aux services secrets des Pasdarans, afin de planifier les conséquences concrètes de cette petite assemblée. On peut penser que le massacre d’Itamar, le shabbat suivant, découle directement du type d’instructions qui ont pu être passées entre les différents protagonistes.

 

 

>Soudan - repaire de génocidaires à la 8ème conférence pour la fondation d'Al Quds (Jérusalem)

>Exclusif et terrifiant - Le discours de Yussuf Al-Qaradawi, le Chef des frères musulmans au Caire lors de son retour

>HAMAS et Al-Béchir du SOUDAN - Le Jihad contre Israël, ciment de l'unité palestinienne

>Le 'Hamas a ordonné l'assassinat de cinq Israéliens à la suite des pourpalers islamistes secrets de Kharthoum

 

C’est bien là où se situe le « nœud de vipères » et le risque de « baiser mortel » des fameuses révolutions arabes, avec une tentative volontariste de les faire dériver vers le Jihad, en s’appuyant sur les arguments traditionnels de l’islamisme et de l’antisionisme en Orient comme en Occident. Ce détournement nécessite de disposer d’une boîte postale et d’une sorte de « vitrine légale » que constituent les Frères Musulmans au Caire, déjà approchés par les Américains et le Quai d’Orsay. Il s’accompagnera de tentatives de réactiver une « 3ème Intifada », vouée à attirer, quand l’heure serait venue, les médias loin de leurs centres actuels d’intérêt (Tripoli, le Japon). Il est certain que, pour le moment, l’insurrection libyenne, maintenant soutenue par l’ONU, ou encore, l’arraisonnement du Victoria par Israël et d’autres convois de camions par l’Egypte, en provenance du Soudan, ne font pas leur affaire.

 

Par contre, les émirats, participant à la zone d’exclusion en Libye, y gagnent le droit d’assurer, aux côtés de l’Arabie Saoudite, la police dans le Golfe et au Bahreïn. Pendant que l’Iran les menace de soutenir militairement les insurgés chi’ites, comme elle le fait déjà, depuis quelques temps, en Azerbaïdjan :

 

le Président Ilham Aliyev a ouvertement accusé Téhéran d’être à l’origine de mouvements de protestations à Bakou, la capitale pétrolière de la Caspienne. Cette république d’Asie Centrale, dont la population est à 85% chi’ite, est alliée à l’Occident et à Israël, avec lequel s'établissent des échanges de renseignements et de nouvelles technologies sécuritaires, telles que le marché des drones. Ce pays est également situé sur les marches de l’ancien empire soviétique, ce qui conduira Téhéran à rester prudent pour ne pas déranger le tigre qui dort. Mais, cette poussée traduit la rivalité croissante de l'Iran à l’encontre de la totalité de ses voisins sunnites au Sud ou asiates au Nord et à l’Est, en utilisant la voie détournée des « révolutions » antiautoritaires. Les Mollahs suspectent toujours Bakou de manipuler les minorités azéries d’Iran pour les déstabiliser et profitent donc du climat ambiant pour tenter une percée, quoi qu’à un degré moindre qu’au Bahreïn, au Yémen, Oman et, objectif ultime, dans les zones pétrolifères d’Arabie Saoudite.

 

Surtout, Téhéran soupçonne Bakou d’être un relais efficace des services d’espionnage israéliens, britanniques et américains, dans les entreprises de sabotage de son programme nucléaire, ou l’assassinat de ses savants, à partir des régions kurdes et baloutches d’Iran.

 

Ces différentes zones de conflit et de tumulte, actuelles ou virtuelles sont enchevêtrées et encore relativement cloisonnées. Les traités et alliances demeurent instables. Des lignes de force laissent entrevoir une redistribution des cartes, où le sort des révoltes populaires - ou clairement insurrectionnelles et armées -, ne se joue pas sur une même partition de la « démocratisation ». Certaines, comme en Libye, sont fortement entachées de vieilles rivalités tribales et régionales : le Tripolitain contre la Cyrénaïque, l’ancienne royauté contre le putschiste Kadhafi.

 

D’autres, comme la Tunisie et, a fortiori, l’Egypte, oscillent clairement entre une tendance à se tourner naturellement vers l’Europe et la tentation de se jeter dans les bras de la Turquie, encore stable et surtout, de l’Iran, en recherche de débouchés sur la Mediterranée. La révolution islamique y a vu l’occasion de jeter des petites sœurs dans la bataille, de façon à marquer son influence dans le bras de fer qui l’oppose aux Etats-Unis et à l’Union Européenne.

 

En ce sens, si la bataille pour Benghazi est essentielle à la sauvegarde des intérêts occidentaux en Méditerranée, derrière le miroir se profile la capacité d’intervention occidentale dans les crises graves qui menacent l’avenir de son modèle politique. A l’horizon, la tragédie japonaise nous rappelle que la puissance nucléaire qu’ambitionne d’obtenir Téhéran reste extrêmement dangereuse, pour les autres, mais également pour lui-même…

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 20:35

 

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Politique proactive d’Israël et du Golfe contre l’Iran versus passivité antlanto-méditerranéenne face au terrorisme dictatorial à Benghazi

 

 

Par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele 

 

A l’heure où nous rédigeons,  au moins deux tremblements de terre sont en cours sur cette planète :

 

l’un, au Japon, représente une catastrophe naturelle qui a déjà des conséquences nucléaires, avec risque de rejets radioactifs à Fukushima ;

 

l’autre est le fait des hommes et bouscule tous les pouvoirs de la région, au Moyen-Orient et au Maghreb. Avec le risque d’assomption d’une puissance nucléaire : l’Iran est premier bénéficiaire de l’affaiblissement des autres puissances et exploite la crise, en dépêchant des armes et des hommes, afin d’alimenter le chaos.

 

Dans un cas, toutes les instances de salubrité publique et de prévention des catastrophes du monde sont prêtes à se mobiliser pour éviter le pire.

 

Dans l’autre, rares sont les protagonistes qui acceptent de se mettre en travers de la route de ceux qui cherchent à tirer un profit maximum des troubles.

 

A preuve, la réponse négative du G8, le club des pays les plus riches, à la proposition française d’intervention contre le dictateur libyen. Celui-ci est, tout simplement, en train d’écraser les rebelles qui le défient depuis le 17 février. Un mois plus tard, Benghazi et d’autres bastions sont encerclés et près de tomber sous un déluge de canonnades, venu de l’air, de la terre et de la mer. Le choix de la passivité euro-atlantique totale face aux dictatures, en parfait contraste avec le soutien virulent d’Obama à la chute de Moubarak, en Egypte, démontre que toutes les aspirations à la liberté ne se valent pas et que le droit d’ingérence s’arrête au pic des baïonnettes.

 

La France, flanquée de l’ancien empire britannique, en la personne du véhément et parfois brillant David Cameron, se sera montrée hardie et échevelée en bonnes paroles diplomatiques et guerrières. Mais elle aura surtout affiché son impuissance à passer du discours aux actes et aux armes, citoyens ! Elle devra se contenter de rodomontades et sabres de bois qui rendent le tableau du devenir d’un hypothétique pacte Euro-Méditerranée d’autant plus douteux et variable selon la géographie et les aléas de l’histoire…

 

Surtout, depuis le début de cette nouvelle guerre de Troie qui ne devait pas avoir lieu, on sait que, quelles que fussent les velléités d’en découdre de quelques rares, tout dépendait, en fait, des ordres donnés ou non à Washington, plutôt qu’à Bruxelles. Un temps les paris donnait Obama gagnant le bras de fer contre Robert Gates, Secrétaire à la Défense, pour qui l’attaque n’apparaît pas la meilleure protection de la démocratie et des idéaux qu’elle véhicule.

 

Barack Obama a bien tenté, à diverses reprises, de tenir la dragée haute et le discours frondeur à Mouammar Kadhafi, lui intimant, comme il le fit autrefois envers Moubarak, de partir sine die. Mais preuve en est que le cacique tripolitain, bien secondé, selon des rapports convergents, par ses acolytes algérien et syrien lui acheminant des pilotes et des armes, a jugé qu’il était aisé d’en faire fi. Comme s’il se doutait, depuis le tout début, de la lâcheté de ses vis-à-vis, incapables de la moindre suite dans les idées. Un répression sanguinaire et continue s’est déroulée, de jour comme de nuit, sous les yeux médusés des caméras du monde entier, des AWACS de l’OTAN ramenant des photographies précises du théâtre de guerre et des porte-avions les plus puissants du monde mouillant à quelques miles marins. Ils attendaient l’ordre de ne rien faire ou celui de venir à la rescousse des premières épaves de migrants flottant au large de Benghazi sous les bombes…

 

Il est certain que Misratah, Brega, Syrte ou Zenten n’ont rien à voir avec la place Tahrir au Caire, entourée de chars et de journalistes, pris entre les deux feux des insurgés et des pro-Moubarak. Kadhafi démontre par l’absurde et le sang des siens aux dirigeants arabes sur la sellette, que la rébellion contre l’Europe et l’Amérique est plus payante que de céder au chant des sirènes de la « démocratie en marche ». Que ce système n’a plus de défenseurs au-delà de leurs propres frontières, prêts à tous les accommodements avec le mal, les massacres, les tortures, du moment que les approvisionnements en pétrole ne risquent pas de se tarir.

 

Il semble qu’il n’ait pas fallu plus que cet avertissement pour que le Roi saoudien, Abdallah II, ordonne au Conseil de Coopération du Golfe et à ses troupes de voler au secours de son vassal, le roi du Bahreïn, très proche d’être submergé par les foules en colère. 3500 hommes de troupe saoudiens, un bataillon de tanks et une brigade mécanisée, des unités koweitiennes et émiraties ont franchi les frontières bahreïnies, le 14 au petit matin. Ils sont venus sécuriser les intérêts du régime-frère. Ils ont rapidement pris le contrôle des routes et points stratégiques du petit royaume.

 

C’est la réponse sans équivoque qu’adressent les dirigeants arabes aux incitations à la révolte en provenance de la Maison Blanche, mesurant toute l’inconséquence des Occidentaux face au chaos libyen. La veille de cette intervention, bien militaire celle-là, des chefs sunnites, Robert Gates était au Bahrein pour tenter de lier les mains d’Ahmad Bin Isa Al Khalifa, l’Emir du Bahreïn, et l’empêcher de recourir à toute mesure répressive de sauvegarde de son régime en péril. Gates s’est avéré complètement sourd aux requêtes et preuves établies par ses hôtes de l’ingérence iranienne dans leurs affaires, de sa fourniture d'armes aux insurgés chi'ites, principalement dans les zones pétrolifères. Au contraire, il a réclamé d’eux d’encore plus grandes concessions, comme cette même Administration le fit, concernant Israël et sa sécurité, depuis le début de son mandat. La ruée de ces dernières heures des blindés légalistes sunnites à Manama et dans les zones chi'ites pourrait déboucher sur une confrontation armée entre eux et des éléments soutenus par l'Iran...

 

De son côté, le petit roi de Jordanie ne sait plus à quel saint se vouer et s’il doit demander protection à Ahmadinedjad ou à Jérusalem, pour éviter la chute. Quant à Bachar al-Assad, tout en continuant de profiter des largesses de l’Occident, il n’a pas hésité une seconde à offrir son bouclier aérien et militaire à Kadhafi, sans que cela n’altère en rien ses excellentes relations avec Washington et Paris. A Damas et dans de nombreuses autres villes syriennes, les premières manifestations des mardi 15 et mercredi 16 se sont soldées par plusieurs tués, de nombreux blessés et des arrestations en masse. Mais là encore, l’Occident a su conserver tout le sens de la démocratie sélective et de la diplomatie qui convient.

 

Le printemps arabe semble donc s’achever dans le sang un peu partout, sorte d’écran de fumée qui enorgueillit brièvement les médias de l’Ouest de la justesse de leurs bonnes causes et qui ne laisse finalement guère plus de deux pays : la Tunisie et l’Egypte, suspendus à un fil, en équilibre des plus précaires. Si le maître du Caire, Mohammed Tantawi garde d’excellentes relations avec Washington, sa police et son armée n’osent guère plus montrer leur visage en plein jour, de crainte d’être reconnues par la foule comme des symboles de l’ancien régime. Les rues peuvent encore s’embraser du jour au lendemain, sous un prétexte quelconque, ou l’action de quelque agitateur professionnel.

 

C’est dans ce contexte houleux que, Mardi 15 mars, les commandos israéliens du Shayeret 13 ont arraisonné le « Victoria ». Ce cargo battant pavillons libérien et turc, appartient à une société allemande, mais est géré par une compagnie française, la CMA-GMG. 50 tonnes d’armes de pointe, dont des missiles sol-mer C 704 chinois, des éléments radars contre les vedettes lance-missiles, des roquettes dernier cri, ont été inventoriées en provenance d’Iran. Elles étaient stockées depuis un mois dans les entrepôts militaires syriens à Lataqiyeh, livrées par les deux navires de guerre des Mollahs qui avaient profité du tumulte en Egypte pour franchir le Canal de Suez. Le « Victoria » lui-même, mouillait dans les eaux du port de Lataqiyeh, mais a effectué une boucle par le port turc de Mercin de façon à brouiller les pistes. Sa destination était bien le port d’El Arish en Egypte, sujet à des coups de force du Hamas et des clans bédouins, au début février et où il est certain que l’armée joue profil bas.

 

Tout démontre donc que pendant que les régimes locaux battent de l’aile, la Syrie et l’Iran mettent toute leur ingéniosité en œuvre pour attiser les flammes du terrorisme contre Israël ou en vue de prises de pouvoir dans les pays limitrophes. Seuls les pays du Moyen-Orient qui prennent en charge leur sécurité et décident de combattre leur influence néfaste ont encore quelque chance d’en sortir.

 

Les tentatives récentes de conciliation de Mahmoud Abbas vis-à-vis du Hamas et la passivité de ses services, lors de l’assassinat de la famille Fogel à Itamar, dans l’indifférence généralisée, si ce n’est la complicité ouverte des médias et des chancelleries en Europe, attestent de plusieurs points :

 

Abbas a senti d’où vient le vent. l’Egypte qui le soutenait ne sera plus jamais la même, mais se teintera fortement de l’influence des Frères Musulmans, approuvés tant par l’Administration Obama que par le nouveau maître du Quai d’Orsay, Alain Juppé.

Si la Jordanie hésite, mieux vaut prendre l’option que là aussi, les Frères Musulmans auront leur mot à dire.

Toute la diplomatie occidentale ne repose que sur des mots et ses positions varient fortement, selon qu’on lui tient tête ou qu’on l’incline, la croyant capable de mettre quelque menace que ce soit à exécution.

Comme l’Occident a su plier face à la Libye, on peut parier qu’il continuera à céder du terrain face à l’hégémonie iranienne.

Mieux vaut donc s’aligner sur Téhéran-Damas-Ankara-le Hezbollah et donc le Hamas, que de croire en la moindre promesse de Washington, Bruxelles ou Paris.

Lorsque la tourmente se sera calmée, faute de combattants, cette diplomatie de girouettes reprendra ses travers traditionnels et jettera Israël en pâture aux pays arabes en mal de solutions et de mots d’ordre pour apaiser les foules…

 

Ne lui reste plus qu’à prendre les devants et prêter allégeance, plutôt que d’être le dernier pion que Washington, Bruxelles et Paris n’ont pas encore lâché et dont la vie ne tient plus qu’à ce fil ténu du « processus de paix » contre la logique de guerre par accès de faiblesse qui continue de se profiler à l’horizon. 

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 19:34

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Pourquoi il est aussi urgent d'attendre avant de s'engouffrer dans une nouvelle proposition de paix palestino-israélienne, que l'instabilité régionale voue à l'échec

 

L'Editorial de Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info 

 

 

 

 

Depuis quelques jours, on parle beaucoup d’une nouvelle initiative de pourparlers de paix que Benyamin Netanyahou devrait présenter devant le Congrès américain, autour du 15 mai prochain. Ehud Barak semble y pousser très fort, se disant que le vent de la démocratie arabe aidant, l’opportunité est, peut-être venue se présenter de faire œuvre philanthropique et bienveillante.

 

De son côté, l’Administration américaine relance ses efforts diplomatiques et fait même preuve de relative flexibilité, en dépêchant un hébraïsant de 41 ans, Dan Shapiro, en remplacement de George Mitchell, sans doute épuisé par la noria de ses aller-retour stériles, depuis plusieurs années. Cette nomination, si elle est de bon augure pour Jérusalem, sera, nécessairement perçue comme un cadeau fait à Israël, par une Administration contestée au Congrès, enclenchant une méfiance renouvelée, sujette à d’autres manifestations de refus et de blocage…

 

Quelques lignes de force de la proposition Netanyahou ont déjà filtré dans la presse, à l’occasion de sa visite dans des bases militaires de la Vallée du Jourdain. Hors de question de céder en une telle période d’instabilité, sur les questions essentielles de sécurité. La remarque est d’autant plus pertinente que le royaume hachémite proche a déjà fait l’objet de manœuvres de déstabilisation, notamment sous l’impulsion des Freres_Musulmans locaux et que l’improbable est devenu possible. La symétrie devrait être vraie dans l’environnement de Gaza et de l’Axe Philadelphie, en lisière d’un Sinaï devenu un no man’s land pour les trafics divers et dont l’armée égyptienne n’est pas sûre d’être capable d’assurer la quiétude minimale exigible. Par mauvais temps, on a plus besoin de reconstruire des digues que de se lancer sur des barques fragiles par vent debout et mer agitée...

 

Disant cela, le Premier ministre reconnait lucidement que certains points seront d’autant moins négociables que la stabilité de la région demeure un horizon lointain. La seule sortie de crise possible, ce sont ces fameuses frontières provisoires au futur Etat palestinien, en attendant d’avoir vérifié sur le moyen terme, qu’elles sont viables pour l’un et l’autre protagoniste. La partie palestinienne, quant à elle, est aux antipodes de ces bonnes dispositions d’esprit. Elle menace à tour de bras de déclarer son indépendance unilatéralement, soit sans passer par aucune forme de négociation et ne veut surtout pas entendre parler de période probatoire… Mais sur le tracé de quelles frontières mythiques et contestables, sujettes à de nouvelles relances conflictuelles? En vérité, les Palestiniens, depuis Camp David en 2000, ne se sont jamais résolus à aucun règlement définitif sur la base d'un impossible "accord historique"...

 

Alors pourquoi tant de manœuvres diplomatiques dont le contenu paraît bien utopique ?

 

Tâchons seulement d’énumérer quelques obstacles très concrets qui se dressent actuellement et qui risqueraient de faire de tout terrain de négociation une pente glissante vers un nouvel échec, appelant l’un comme l’autre côté, à s’abstenir de vaines promesses vite intenables. Ces bonnes raisons restent valables, y compris si l'on cesse un moment de tenter d'attribuer la "responsabilité" principale de l'échec à l'un ou l'autre bord, pour des motifs purement idéologiques et partisans :

 

1.  Les Palestiniens ont rejeté, de façon répétée, tout plan leur proposant un état à l’intérieur de frontières provisoires depuis que celui-ci leur a d’abord été proposé au milieu de l’année 2010. Ils le refuseront à nouveau. Au contraire, le risque est grand d’approfondir encore un peu plus le sentiment d’impasse à l’heure qu’il est. Il accentue les incertitudes du temps présent, du fait que le monde arabe et le Moyen-Orient a, depuis, été pris dans le tourbillon de révoltes populaires contre les dictateurs arabes, dont les conséquences sont, à ce jour, totalement imprédictibles.


2.   Les dirigeants palestiniens Mahmoud Abbas et Salam Fayyad conviennent parfaitement au portrait de dirigeants conservateurs susceptibles de devenir rapidement les cibles potentielles de nouvelles révoltes populaires. Pour eux, s’impliquer dans des négociations avec Israël dans le cadre d’un processus exigeant des concessions réciproques pourrait bien constituer un calcul à somme nulle. Pourquoi s’y risqueraient-ils ? Al-Jazeera l’a déjà amplement montré : toute rétrocession de leur part est automatiquement interprétée comme une « trahison » qui pourrait leur valoir condamnation à mort physique ou politique, face au Hamas. L'attitude consistant à s’enferrer dans le mutisme et le refus est, pour eux, devenue une nouvelle forme de survie.

 

 

   Les soulèvements arabes ont, jusqu’à présent, conduit au pouvoir des juntes militaires et sérieusement augmenté les chances des  Freres_Musulmans et d’autres mouvements islamistes radicaux, auxquels est affilié le Hamas palestinien, en Egypte et en Tunisie.

 

    Les deux dirigeants palestiniens ont gravement été affectés par la chute de Moubarak, selon toutes les estimations des renseignements. Il est difficile de calculer quels dommages supplémentaires ils devraient encore subir, si jamais la contagion des révoltes touchait de façon sérieuse la Jordanie et l'Arabie Saoudite, ou la chute de tout autre dirigeant arabe traditionnel (à commencer par celle de Kadhafi, dans les cartons). Pour Abbas et Fayyad, chercher, actuellement, un arrangement avec Israël, au beau milieu de cette tempête ne ferait que faire le nid de l’opposition radicale palestinienne et pourrait, par conséquent, s’avérer suicidaire – de surcroît, si ces négociations s’achèvent en fiasco. A l'inverse, des évènements graves survenant à Damas et Téhéran, mettant ces pouvoirs en péril, desserreraient l'étau qui les prend actuellement en tenaille. Mais, nous en sommes loin.


3.  Et si, quoi qu’il en soit de ces rappels utiles à prendre ses précautions, les deux camps reviennent à la table des négociations, en quoi un quelconque négociateur israélien pourrait-il parier sur le type d’état palestinien dont il pourrait être question dans les trois mois à suivre ? Sous le contrôle de quel parti, « réformateur » ou « radical »? Qui est seulement capable de telles prévisions en pariant sur la comète ?

 

  L’agitation est susceptible de balayer n’importe lequel des actuels dirigeants arabes connus à ce jour, pour peu que les prétendants ou les leaders de l’opposition soient en situation de les chasser du pouvoir… Jérusalem n’est pas en mesure de présager de quelle façon tout cela se terminera, lorsque ce processus s’épuisera de lui-même, ni si l’Administration Obama souhaitera encore, à ce moment-là, parrainer la diplomatie palestino-israélienne, en vue de parvenir à la « paix ».

 

   En cette période hautement inflammatoire et volatile de l’histoire du Moyen-Orient, le Président américain et ses conseillers sont peut-être très loin d’être aussi impatients que cela de voir le Premier Ministre israélien s’adresser au Congrès, dans une période aussi rapprochée de l’épicentre des évènements arabes, soit au mois de mai prochain. Pas plus que Jérusalem, ne disposent-ils de boule de cristal pour leur dire comment les révoltes dans le monde arabe auront alors évolué à ce moment, le jour où Netanyahou se présentera pour parler sur la Colline du Capitole.

 


4.  Jusqu’à présent, Israël ou « le processus de paix » n’ont pas été les facteurs principaux invoqués, loin de là, dans les slogans de ces soulèvements arabes. Le thème du conflit palestino-israélien a été totalement ignoré et laissé de côté au sein des mouvements rebelles de Tunisie, d'Egypte, de Libye, du Bahrein et du Yémen, à aucun moment de leurs campagnes. C'est même la grande "vraie-fausse" révélation de ces évènements : le braquage idéologique ne nourrit ni son homme ni les peuples.

 

    Ceci est aussi partiellement dû au fait que les dirigeants israéliens, pour la plupart, sont demeurés relativement silencieux et observateurs, au sujet de la tourmente en cours dans le monde arabe. Cependant, si le premier ministre israélien ramène « le problème » sur le devant de la scène, les dirigeants de la contestation, et pas seulement les Palestiniens, pourraient bien se saisir de cette opportunité pour rassembler leurs forces et les jeter à nouveau dans les rues. Les dirigeants arabes harcelés par les foules pourraient, en contrepartie, être tentés de raviver leurs campagnes de haine contre Israël comme un moyen de propagande efficace à leur sauver, même provisoirement, la mise. En d'autres termes, cela s'appelle "donner des bâtons pour se faire battre", lorsqu'on est en dehors de la mêlée et sans vraie raison d'y plonger!

 

  Pour toutes ces raisons, les dirigeants israéliens pourraient être bien avisés de conserver profil bas durant cette période d’incertitude et ce, jusqu’à ce qu’une stabilisation relative soient en vue… Netanyahou a surtout intérêt à tenir à bonne distance les pressions venant vers lui de toutes parts, qu’elles soient américaines, européennes, palestiniennes ou en provenance du Quartette dans l’impasse et à court d’idées.

 

Autrement dit, quand les conditions ne s'y prêtent pas, il est inutile de chercher à tout prix à forcer le destin. L’heure est bien plus propice à la proposition d’un plan de stabilité régionale, permettant de raffermir le sol sous les pieds des révolutions, que de voler au secours de représentations symboliques, comme l’Autorité Palestinienne. Plus l’agitation durera, et plus celle-ci sera menacée d’être renversée par les radicaux de Gaza, soutenus par l’Iran et les  Freres_Musulmans égyptiens. Ce sont ces dangers majeurs qui sont à désamorcer, pour l’ensemble du nouveau Moyen-Orient, avant d’envisager quelque sécurité et prospérité partagées…

 

 


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Catégorie : CONFLIT ISRAELO-ARABECHANTAGE ET "ETAT PALESTINIENPOLITIQUE ISRAELIENNE

PAYS ARABO-MUSULMANS ET VOISINS HOSTILES

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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 12:24

 

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L’Administration Obama se rend compte, mais un peu tard, que les Frères Musulmans sont aussi les relais du Hamas, Hezbollah et de l’Iran.

 

 

Par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info 

 

 

Editov obama et les freres musulmansECOUTER ICI-copie-1

 

 

 

 

D’après Scott Wilson, du Washington Post, l’essentiel des études internes qui circulent au sein de l’Administration américaine, consiste à évaluer quels sont les divers partis islamistes maghrébins et moyen-orientaux qui paraissent fréquentables et ceux qui le sont moins.

 

L’Amérique aurait ainsi fait son choix, préférant la stabilité régionale à la promotion de la démocratie, des ententes partielles ou une « paix froide » à des conflits permanents et vite ingérables, parce que dupliqués à l’infini.

 

Ne voulant pas céder à la panique, il s’agit de graduer du vert pâle au vert foncé, en éludant la question du recours à la ruse (ou Taqqyia) en vue de bénéfices ultérieurs plus grands. C’est ainsi qu’il faut comprendre les remarques de Clapper, le n° 2 du renseignement américain, prenant al Qaeda pour critère ultime, tandis qu’il accorde aux Frères Musulmans, également confrérie internationale, des motivations « laïques » et nationalistes, qu’on serait bien en peine de leur trouver, sauf à considérer que le mouvement est bien né en Egypte au siècle dernier.

 

Le répit que s’accorde l’administration permet de conclure provisoirement ces études par le constat d’une diversité des positions et sources de pouvoir au sein de ces mouvances : certaines seraient gérées à « la turque », à « l’égyptienne », à la « tunisienne » ou à la « jordanienne », etc. Finalement, partout, la question nationale ou culturelle propre au pays reprendrait le dessus, tout en se teintant d’un substrat islamique avec lequel, ma foi, et depuis le fameux discours d’Obama au Caire de 2009, nous devrions nous résigner à vivre.

 

Ayant posé ce postulat de l’islam comme fait socioculturel compatible, voire fongible dans le système pluraliste et démocratique, l’Amérique cesse, de facto, de se faire championne des valeurs du monde libre, pour valoriser une sorte de « modèle de coexistence à la turque ». l’Egypte et la Tunisie postrévolutionnaires en seraient les premiers laboratoires.

 

Il subsisterait une forme de contrôle militaire garant des institutions en développement, pendant que les Islamistes réputés « les plus modérés » seraient libres de prendre le pouvoir et de passer des lois limitant l’exercice de ces mêmes libertés démocratiques. Aux frontières, la dissuasion mutuelle, avec un léger avantage technologique à Israël, ferait le reste pour qu’on évite de se déclarer la guerre. Et tout irait pour le moins mal possible dans la plus lancinante des guerres de religion, dont l’occurrence, tenant de l’apocalypse, la rendrait à tout jamais indésirable…

 

Là où ce modèle se complique, c’est lorsqu’on entre l’Iran et la problématique cohabitation avec Israël dans la base de données...

 

Depuis le 1er mars, Hillary Clinton a commencé de stigmatiser l’ingérence des affidées de l’Iran, comme le Hezbollah et le Hamas, aussi bien dans les pays du Golfe, Yémen et Bahreïn, qu’en Egypte.

 

Selon Debkafile, Barack Obama a dû dépêcher d’urgence Robert Gates au Caire pour tenter de voir, avec le Conseil Militaire, comment reprendre les choses en main : les insurgés anti-occidentaux se sont, en effet, emparés de plusieurs centres du renseignement, dont celui d'Alexandrie. Gates est de ceux-là mêmes qui développaient le discours dénégateur de l’absence de toute manipulation iranienne dans les affaires des différents états arabes en proie aux troubles.

 

Vendredi soir, des milliers de manifestants ont pris le contrôle des quartiers généraux de la police chargée de la sécurité intérieure en Egypte (Mahabis Namn El Dawla, sorte de DST à l'égyptienne), à Alexandrie, au Caire et dans 6 autres villes, interrompant toutes ses activités sur le territoire.

Durant les dernières heures, la Junte militaire a perdu la maîtrise des évènements, pendant que des éléments anti-occidentaux, dynamisés par l’aide iranienne, renforçaient leur mainmise sur le mouvement de protestation.

 

La plupart des informations, hier confidentielles et réservées au seul Ministre du Renseignement, Omar Souleimane, leur est, désormais accessible.

 

Il semble bien qu’en favorisant l’émergence de ce contre-pouvoir au régime de Moubarak, les agences de renseignement américaines aient gravement failli à leur mission : elles n'ont pu réellement identifier ni les dirigeants de l’ombre de ce mouvement, ni leurs commanditaires étrangers, reliés à Téhéran.

 

Ainsi a-t-on entretenu le public dans l’illusion d’une sorte de coup d’état militaire en douceur, déposant l’ancien tyran pour favoriser le pluralisme dans le pays. A l’heure qu’il est, on est plus près d’un coup de poker islamiste, alimenté par les subsides tirés des pétrodollars iraniens, que de toute transition rêvée par l’Amérique du crédule Barak Obama.

 

Des sources du renseignement constatent que de vastes sommes d’argent iranien ont ainsi rejoint les poches des Frères Musulmans égyptiens. Au fur et à mesure, ceux-ci radicalisent leurs messages et mots d’ordre hostiles à la Junte, à l’Amérique et à Israël, face à des foules prêtes à les suivre sans broncher.

 

A l’intérieur même des cercles militaires, on est en droit de se demander si une jeune génération d’officiers n’est pas en train de remplacer progressivement les vétérans, minés par leur compromission avec l'ancien dictateur. De son côté, le Hamas palestinien est chargé d’acheminer cet argent frais iranien vers ses homologues Frères Musulmans, afin que le mouvement se poursuive indéfiniment.

 

L’objectif est de rendre la frontière avec Gaza totalement perméable, offrant au Hamas et à ses commanditaires la profondeur stratégique du Sinaï, du Canal de Suez désormais ouvert, et la liaison avec le commandement militaire du Hezbollah à Beyrouth.  

 

C’est en ce sens qu’on peut, d’ores et déjà, interpréter les procès lancés contre la corruption de Moubarak, qui ont surtout eu pour premier effet de suspendre la fourniture de gaz à Israël et à la Jordanie, après un premier attentat contre le gazoduc, le 5 février.

 

En Arabie Saoudite, suite aux menaces des parlementaires iraniens contre le Royaume, les services de sécurité interdisent toute manifestation qui bloquerait l’acheminement de 40% du pétrole mondial, se surajoutant à l’inactivité intermittente des puits libyens, depuis le début de l’insurrection qui s’y déroule.

 

Sur place, depuis Benghazi, un Conseil national constitué autour de Moustapha Abdeljalil, l’ancien Ministre de la Justice de Kadhafi, est à la recherche de la légitimité internationale. Les combats se déplacent vers l’Ouest où siège Kadhafi à Tripoli, pendant que des massacres se déroulent dans les dernières villes qu’il tient encore, grâce aux renforts de ses mercenaires, comme à Zawyiah. Lorsque la ville natale du tyran, Syrte, tomberait aux mains des rebelles, le compte à rebours avant l’exfiltration de Mouammar Kadhafi pourrait commencé. On en est encore loin, les différentes milices mobiles étant également sujettes à des informations vite contradictoires. Ces manquements flagrants rendent diffcile toute décision de soutien militaire aux insurgés.

 

Du fait de la sollicitude américano-européenne relative, mais toujours sur la réserve, dont bénéficie cette révolte anti-Kadhafi, et d’une situation de plus en plus volatile autour du Bahrein, d’Oman et du Yémen, ainsi qu’à la frontière égyptienne, une redistribution des cartes est en cours, dont l'issue demeure incertaine : certains états à fortes minorités chi’ites pourraient être sous la menace de tomber sous le contrôle indirect de l’Iran, alors que cette ingérence serait tenue en respect, notamment au Maghreb. Mais que peu nombreux restent les dirigeants arabes prêts à accorder la moindre confiance à Obama, après son lâchage en règle d'Hosni Moubarak...

 

On comprend alors d’autant mieux la crainte des Palestiniens de Gaza d’assister à un renouvellement des éliminations ciblées israéliennes de plusieurs des organisateurs des trafics d’argent et d’armes avec les partis islamistes égyptiens, encore fréquentables hier, selon les définitions américaines, parfaitement inappropriées, si l'on veut imaginer un avenir viable pour cette région d'instabilité prolongée.

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