Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 12:33





EDITOV





La double-impasse comme défi existentiel : la menace nucléaire iranienne et le refus palestinien de relancer le processus de paix.

 Par Marc Brzustowski 
pour aschkel.info et lessakele

 

 

 

L’Iran n’aura manqué aucune occasion, ces derniers mois, d’exploiter les failles de la diplomatie brouillonne de l’Administration Obama et du chorus international, quant aux questions moyen-orientales. Ahmadinedjad, pouvait jubiler, le jeudi 11 février, à l’occasion du 31 è anniversaire de la révolution islamique, alors que la contestation « Verte » semble s’essouffler, sous les coups de la répression.

Non seulement il se permet de multiplier les ultimatums à l’adresse de la Communauté Internationale, comme si, lui seul, pouvait lui dicter les règles du jeu, mais il peut encore se réjouir du caractère homéopathique des condamnations timorées dont il fait l’objet.  La même impunité prévaut, en ce qui concerne les droits de l’homme dans son propre pays, autant que la prolifération nucléaire dont il est devenu le magicien noir.

Il n’y a pas que la Communauté internationale qui apparaît « paralysée », au moment d’arrêter des sanctions communes, avec ou sans la Chine surtout, et la Russie, plus partagée quant à sa décision finale. Car, au sein même de l’Administration à Washington, lorsque Robert Gates appelle à « faire pression collectivement contre l’Iran », Hilary Clinton, au contraire, proclame, presque simultanément que : "l’Iran fait planer une menace réelle, mais qu’Al Qaëda pose un danger plus grand encore".

Ce cafouillage à deux voix trahit l’absence d’unité et de fermeté de la part de la Présidence sur l’examen des options encore possibles et la marche à suivre. Clinton se rabat sur les récentes tentatives du Jihad global au-dessus de Détroit, qu’Obama prétendait affaibli, comme pour échapper à une responsabilité au moins aussi grande, face au dilemme iranien. Si la diplomatie n’est pas au diapason de la défense, et, mieux, contredit la Présidence, il ne peut exister de processus décisionnel.

Mais, quand bien al Qaeda et le terrorisme serait vraiment la menace majeure, comment expliquer que l’on continue d’étouffer les doutes des différents services de renseignement occidentaux, dans l’explosion en vol de l’avion de l’Ethiopian Airlines, au –dessus de Beyrouth ? Le Ministre de la Santé libanais a reconnu cette nature de l’incident, sans nécessairement l’imputer au terrorisme. Mais, pire, Denis Pietton, l’Ambassadeur de France à Beyrouth, lui-même, fait état de son désir de quitter ce quartier-général du terrorisme moyen-oriental au plus vite, avec ses trois enfants, au nom desquels il aurait reçu des menaces de mort ces trois derniers mois. Jusqu’à cette heure, la France a suivi l’affaire sans trop ébruiter ses suspicions. Il est maintenant question d’une enquête indépendante de celle du Liban. A cette heure, aucune explication sérieuse n’a encore été retenue, à propos du vol 447 Rio-Paris, au cours de l’été dernier. Et cette fois, Maria Sanchez Pietton, la femme de l’Ambassadeur, a péri dans ce qu’il convient bien d’appeler une « explosion », alors que les intempéries ne peuvent seules, en justifier et que le pilote a choisi une autre voie que celle préconisée par la tour de contrôle. Comme dans le cas d’une autre affaire non-élucidée de possible pilote-kamikaze, au-dessus de Charm el-Cheikh en Egypte.

Toujours est-il qu’après que cette collusion soit apparue au Yémen, ou, conjointement ou à tour de rôles, des milices chi’ites et al Qaeda sèment le trouble au même endroit et au même moment, mais dans des sous-régions différentes, qu’est-ce qui permettrait totalement à Mme Hilary Clinton de dissocier les dossiers comme s’ils n’avaient aucun rapport entre eux ?  Comment ne pas voir, qu’au fur et à mesure que l’Iran menace un peu plus, soit par opportunisme, soit par alliance »objective », le Jihad global tire partie de ce qu’il considère comme une humiliation pour l’Occident, à travers ces provocations des maîtres de Téhéran ? D’autant si les évènements se déroulent en lisière de l’Iran, comme au Yémen, ou dans l’une de ses périphéries, dont l’aéroport est contrôlé par le Hezbollah, à Beyrouth ?

En dehors de ces points obscurs suscitant bien des interrogations, le Département du Trésor, est quand même parvenu à esquisser une première réplique : il a gelé les avoirs de 4 sociétés contrôlées par ou agissant au nom d’un groupe de contractants, appelé Khatam al-Anbiya, qui transfère des milliards de $ par an aux Gardiens de la Révolution, issus de ses activités dans des domaines aussi variés que le pétrole, la construction, le transport et bien d’autres industries. L’autre cible de ces premières mesures, c’est le Général Pasdran Rostam Qasemi, Commandant du Quartier-Général de la filière de la construction pour Khatam al-Anbiya. Ce groupe d’intérêts lié aux Gardiens de la Révolution a  obtenu une valeur d’au moins 6 milliards de $ de contrats divers de la part du Gouvernement iranien. A titre d'exemple, le maire de la mégapole que constitue Téhéran est Mohammad Baqer Qalibaf, l'ancien commandant de la composante aérienne de l'IRGC et proche compagnon d'Ahmadinejad.

Mais, il serait naïf de croire que toutes les activités des Pasdaran relèvent du domaine bancaire public : en particulier, leur emprise s’étend sur tout ce qui concerne les importations et les exportations de produits interdits par les sanctions internationales - notamment les armes ou les composants pour l'industrie nucléaire - relève de leur compétence. Les pasdaran ne se contentent pas que de cela : ils contrôlent également une grande partie de l'économie grise. Pour cela, ils se livrent à la contrebande à grande échelle et sont présents sur le marché noir. Ce secteur échappe, pour une large part, à toute vérification standardisée, relevant plus de la traque aux filières illicites que de l’annonce de « sanctions ».

A l’interne, ils ont la mainmise sur les médias, l’éducation, la culture. Ceci,  appuyé à la milice paramilitaire des Bassidjis et ses 2500 bataillons « Achoura », pour les hommes, et « Al-Zarha » pour les femmes, rend compte du quadrillage qui encercle actuellement le moindre mouvement de révolte.  Elle permet de surveiller et d'encadrer la population, particulièrement en s'assurant du respect strict des règles religieuses, d'organiser des manifestations de rue « spontanées », de truquer le processus électoral en bourrant les urnes ou en intimidant une partie des votants et, enfin, de participer au maintien de l'ordre.

Dans ce cadre, le « Mouvement Vert » et les oppositions qui le traversent,  sont, potentiellement, au départ, une manipulation pensée et gérée par certains membres, plus attirés par le mode de vie en Occident, tout en souhaitant mieux verrouiller la société iranienne à travers une illusion de libéralisation. Mais, on peut considérer que, dans un second temps, la spontanéité suscitée des foules a pu leur échapper, ou encore, qu’elle n’avait pour but que provoquer une réaction inverse et de renforcer leur mainmise sur les franges sociales à risque de rébellion.

Une autre hypothèse concerne une volonté de renforcement d’un système de type militaire et policier, au détriment de l’avis de certains mollahs attachés au Conseil de Discernement, et à la conduite du Velayat e-Faquih sous l’égide du seul Guide Suprême, Ali Khamenei. De fait, il s’agissait de rappeler à celui-ci que son pouvoir ne dépend que des éléments les plus zélés de l’encadrement Pasdaran, sans lequel le pays pourrait dériver vers le chaos et « l’occidentalisation » tant méprisée.

Quoique l’histoire nous apprenne de ce régime de type islamo-fasciste, on ne peut que constater le rapport de force en défaveur flagrante de toute velléité de changement interne. Ceux qui auraient misé sur une « révolution de Palais » pour s’éviter de se confronter directement à la nature du régime iranien en sont pour leurs frais.

A mesure que les manifestations de rue prenaient de l’ampleur, l’agressivité des nervis du régime se fait plus violente, contre les opposants, mais, simultanément, contre les ambassades étrangères sur leur sol : italienne, hollandaise, française. Les bassidjis en civil tentent de les prendre d’assaut en appelant à la mort de leurs dirigeants, sans rencontrer de réaction internationale en rapport à la nature de ces atteintes aux conventions diplomatiques. Que penser, par exemple, de la réplique de l’Italie, 2nd partenaire européen de l’Iran sur le plan économique, qui, après l’assaut contre sa représentation, se contente d’annoncer qu’elle n’assistera pas aux festivités du 31è anniversaire de la révolution khomeiniste ? L’ONU, très préoccupée par le rapport Goldstone, a-t-elle émis la moindre protestation ? La France doit ménager l’Iran, du fait de la prise d’otage de Chlotilde Reiss, qui attend toujours son jugement. Et, on l’entrevoit, au Liban ou sur d’autres vols, elle n’est jamais à l’abri d’un « présumé accident ».

De fait, il s’agit, pour le régime, de faire d’une pierre deux coups, et par ricochet, plus encore : il fait la démonstration du déploiement de force de ses soutiens qu’il prétend « populaires, spontanés » et enferme les opposants dans le rôle de piliers des pires ennemis de l’Iran, en tant qu’agents manipulés par l’Occident. Troisièmement, non content de se moquer ouvertement de la Communauté internationale, il la menace directement, en Iran même, au Liban, au besoin et partout où s’étend son influence.

De fait, le 11 février, les poches de résistance et d’insubordination semblent avoir été rapidement jugulées. On mentionne un début d’intifada dans le sud, des informations sur le net ont évoqué la mort de 32 personnes sous les coups des Bassidjis, durant de brèves émeutes.

L’autre possibilité, relative aux manipulations de foule, est que tant que l’espoir d’un changement de régime se maintient chez les Occidentaux, c’est autant de temps de gagner pour poursuivre un programme nucléaire avec ses réussites, mais aussi ses échecs, qui nous restent difficiles à cerner. Ainsi, l’ISIS, un institut expert américain se penchant sur la prolifération nucléaire, évalue que la production d’uranium enrichi et le fonctionnement des centrifugeuses de la Centrale de Natanz aurait pu baisser singulièrement, au cours des dernières années. Ces baisses de régime seraient dues aussi bien aux sabotages de la part de services occidentaux, que de l’inadaptation entre les matériels mis en œuvre et la formation des personnels. L’Iran aurait commis de lourdes erreurs, en se précipitant sur la production sans réelle maîtrise, et en s’appuyant sur des  centrifugeuses équivalentes à celles qu’employait la France dans les années 70. Certaines de ces machines seraient en voie de remplacement progressif. Et l’on sait très peu de choses, quant aux sites secrets, leur nombre exact, au-delà de la révélation de septembre concernant celle de Qom. L’Iran peut donc désinformer à merci l’AIEA, en lui faisant visiter les sites les plus mal en point, tout en se gardant de révéler le point exact où il en est de ses recherches sur les éléments les plus pointus de son programme.

L’autre dossier-clé sur lequel l’Administration américaine semble faire preuve de manque de discernement et demeure indécis, c’est, bien sûr, celui du processus de paix, qu’il a annoncé comme une priorité, par rapport au précédent, mais sur lequel il n’obtient pas plus de résultat.

Depuis quelques temps, l’idée d’une négociation indirecte fondée sur une médiation américaine, aurait fait son chemin, après le blocage total depuis un an, de la position palestinienne. L’Administration s’est longtemps acharnée à obtenir de signes tangibles que de manière unilatérale, de la part d’Israël. Mais le modèle a fait long feu et démontré que plus les Etats-Unis exigeaient de leur allié et plus les Palestiniens imaginaient tout haut qu’ils n’avaient, de leur côté aucun gage ni aucun effort à fournir. Mahmoud Abbas s’est mis en sommeil et a menacé de démissionner, pour s’éviter passage devant les électeurs en janvier 2010. Il a également fait savoir aux américains qu’ils devaient eux-mêmes, négocier à sa place. C’est la raison pour laquelle George Mitchell a fini par céder à ces manœuvres dilatoires et promis une médiation, sans que les parties ne se  rencontrent.

En réalité, Abbas n’a aucune capacité ni intention de négocier : il est pris dans les griffes de son impopularité qu’il sait grande et dans l’incapacité de réformer le système corrompu de l’AP : l’ancien responsable de la lutte  contre la corruption, lui-même évincé, Shami Shabaneh a commencé de faire des révélations et menacé d’étaler au grand jour la profondeur du phénomène… Un premier scandale sexuel a été diffusé par la chaîne 10 israélienne, mais ce n’est là que mise en bouche. Les fonds détournés des poches américaines, européennes, saoudiennes, se comptent par millions de $.

Mais Abbas étant considéré par l’Occident comme le premier « modéré »  palestinien, l’OLP comme le groupe ayant signé les accords d’Oslo, on se trouve en situation de double-verrouillage politique. Il n’y a pas d’alternative à la corruption, ou plutôt si, une : le Hamas, islamiste et qui ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas la validité d’un tel processus.

Le Hamas devenu une minorité de blocage qui se contente d’exister, fort de sa popularité, y compris en Judée-Samarie, sans grand besoin de se lancer dans de nouvelles tentatives aventureuses, comme celles qui ot présidé à l’opération « plomb durci ». Le rapport Goldstone a permis d’assurer cette réputation par défaut, en faisant du Hamas, le « représentant » par l’escalier de service dela victimologie palestinienne.

Là encore, les révélations vont bon train, rappelant les propos et prises de  position iniques des 4 principaux membres de cette Commission, comme ceux Christine Chinki, contre le droit même à se défendre d’Israël ; ou de Desmond Travers, l’auto-proclamé « expert militaire » de l’enquête, prétendant qu’il n’y aurait eu que 2 tirs de roquettes sur Israël, depuis la fin de la Hudna et que l’idée même de se servir de mosquées comme entrepôt d’armes est impossible, de la part d’islamistes, et « islamophobe », de la part de ceuxqui les accuseraient du procédé.

Peut-on croire que les protestations indignées d’Israël contre les biais de l’enquête suffiront à l’ONU pour désavouer ses émissaires et exiger un semblant d’équité ? Ou doit-on s’attendre que les clarifications traînent durant des années, puisquevrai ou faux, le rapport Goldstone aura fait fonction de « gaz paralysant », servant à embarrasser Israël, avant qu’il ne  projette de sortir de lui-même des chantages au terrorisme, en provenance des Palestiniens appuyés par de drôles d’Organisations soit disant humanitaires ou/et à la prolifération nucléaire venue d’Iran.

Partager cet article
Repost0
7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 12:27
Tambours de guerre… ou nouvelles exhibitions de muscles et de mots ?


07-02-2010

http://1.bp.blogspot.com/_H44IkuSV9qQ/St_9MECHSmI/AAAAAAAAMAs/CP2rkQDUZc8/s320/juniper_cobra.png





L’Amérique a mis environ un mois à répondre au non-respect iranien de la date-butoir du 31 décembre 2009, avant d’accepter les propositions de transfert de son uranium enrichi vers des pays tiers. Cette première réplique correspond, essentiellement à un renforcement défensif de ses alliés, depuis Israël jusqu’au Golfe arabo-persique. .

<<< Ecouter un résumé de l'Editov

enregistré par 

 



Auparavant, se sont déroulées les grandes manœuvres américano-israéliennes « Juniper Cobra », en fin octobre, le plus grand exercice commun de sanctuarisation du territoire israélien jamais réalisé jusqu’à cette date. 

 

En janvier, le Général David Petraeus a fait assaut de petites phrases suggestives. Il annonçait que son Etat-major a mis sur pied toutes sortes de plans, en vue d’un bombardement, tout-à-fait réalisable, à son avis, des installations nucléaires iraniennes, si les discussions échouaient. Obama joignait le geste à la parole, en envoyant l’USS Eisenhower, rejoindre l’armada américaine, dans le Golfe. 

 

.

Depuis la semaine dernière, les Etats-Unis ont franchi un cap supplémentaire, en dépêchant des batteries de missiles de type Aegis et « Patriot », sur le territoire de quatre pays du Golfe : le Koweit, les Emirats Arabes Unis, Oman et le Qatar.


Le Sénat a préconisé le renforcement des sanctions, visant à mettre un frein aux importations d’essence raffinée vers le pays des Mollahs. Mais, Obama veut encore croire à un front uni, engageant la Chine et la Russie, dans un tel train de mesures de rétorsion. Ce mythe de l'« union sacrée » s’achemine vers un « flop », puisque la Chine et la Russie font entendre que l’heure de nouvelles sanctions n’est pas encore « proche ». Autant dire qu’il est question, pour eux, de ne jamais désespérer Washington, tout en renvoyant une gêne effective pour l’Iran aux calendes grecques.

 

On apprenait aussi que l’Australie avait arraisonné 3 navires, bourrés de pompes servant au refroidissement d’installations nucléaires.

 

A cette heure, Ahmadinedjad et son gang ont, donc, de bonnes raisons de vouloir reprendre l’initiative diplomatique. En milieu de semaine intervenait une nouvelle proposition de leur part, exprimant le souhait de se plier au jeu de l’enrichissement externe de l'uranium enrichi.


 

Est-ce la preuve que le fait de mener conjointement les volets militaire et économique de cet encerclement finirait quand même par payer ? Ou s’agit-il simplement de ramener Obama à une attitude conciliatrice ? Toujours est-il qu'il n’en fallait pas plus pour qu’aussitôt, la Chine et la Russie approuvent la « sagesse » iranienne et l’incitent à retourner à la table des négociations. La partie de poker-menteur reprend, comme si de rien n'était.


 

Dans le même climat de bonhommie retrouvée, les Russes faisaient savoir aux Pasdaran qu’ils étaient disposés à honorer leur contrat de livraison des S-300 anti-aériens. Un point partout, la balle au centre, et toujours pas d’arbitre pour siffler la fin de la partie...


 

(2) Apparemment, les Européens ne sont pas prêts de s’en laisser conter. Guido Westerwelle, Ministre allemand des Affaires étrangères,  a rappelé que l’Iran avait joué de mots et de subterfuges durant des années, afin de gagner du temps. Et, surtout, qu’il n’était pas question d’accepter qu’il accède aux armes nucléaires. 

 

Pour ajouter à la tension croissante, les services de renseignement américains ont dévoilé leur découverte d’un plan d’invasion de la Galilée fomenté par les Gardiens de la révolution. Les Pasdaran entraînent 5000 miliciens du Hezbollah dans des camps à proximité de Téhéran, aux techniques de la guerre urbaine, de la prise d’otages et autres opérations commandos d’infiltration.

 

Comme pour confirmer l’information, Bachar al-Assad et son Ministre des Affaires étrangères, Walid Moallem, affirmaient à Miguel Moratinos « qu’Israël cherchait la guerre » et que la Syrie la porterait  au cœur des villes israéliennes. Une surenchère, au moment où les Européens veulent réchauffer les négociations en suspens à propos du Golan, dévoile bien d'autres intentions que pacifiques, une fois le Golan restitué.

 

Au cours des derniers mois, les allers-retours du Ministre de la Défense iranien, Amad Vahidi à Damas, se sont soldés par des accords avec la Syrie, de livraison de missiles sol-sol de moyenne portée, - suffisante pour atteindre des cibles en Israël. Ces armes fournies par l’Iran, sont redistribuées par Damas à l’intention des différents alliés de Téhéran, Hezbollah et Hamas compris.

 

 Face à ces provocations, le Ministre Avigdor Lieberman a rétorqué tout-à-trac qu’en « cas de guerre, la Syrie, non seulement, serait écrasée, mais que la famille Assad perdrait à tout jamais le pouvoir ». Une polémique interne s’en est suivie en Israël : la gauche, voyant ses perspectives d'échange de territoires contre la paix fondre comme neige sur le Mont Hermon,  a affirmé que Lieberman n’était, décidément, pas fait pour ce poste. L'arbitrage de Netanyahou intimait la plus grande réserve à ses Ministres sur la question syrienne. Mais cet emportement signale un fait géostratégique majeur : jusqu’à présent, la Syrie se contentait de redistribuer les cartes à sa guise, afin de « porter la guerre » chez l’ennemi sioniste ou de contrôler le Liban, par procuration, sans que ces conflits ne lui coûtent rien. Elle aurait changé son « missile » d’épaule, si l’on peut dire. Damas est, pas à pas, entrée en dépendance accrue vis-à-vis de Téhéran, et n’apparaît que comme un pays satellisé, à peine plus important que le Liban, en tant que plaque tournante essentielle à l’édifice de « l’arc chi’ite ».

 

Les Alaouites doivent être le centre nerveux des conflits, s’ils veulent demeurer au pouvoir. 

 

Pour accroître une position qui lui soit favorable, Bachar al Assad avait besoin d’être courtisé par les gouvernements européens. Ce fut le cas depuis 2008 et le changement d’approche conjointe franco-américaine, visant à sortir la Syrie du giron de l’Iran. Mais, alors que le ballet diplomatique battait son plein, Téhéran renforçait la dépendance militaire de Damas à son égard. Cette sensibilité aux flatteries des diplomates lui offrait aussi l’opportunité de pactiser avec la Turquie, frustrée par sa mise à l’index de l’Europe.

 

On ne peut oublier, dans ce tableau régional, les tractations énergétiques autour des pipelines de gaz et de pétrole, en Asie Centrale, et le profil des trois grands vainqueurs de la nouvelle route des carburants-fossiles : le Russe Gazprom, les bénéficiaires turcs par leurs débouchés sur l’Europe et, à l’autre bout du robinet, l’Iran des Mollahs.

 

 

En matière de sanctions, le serpent semble donc se mordre la queue et la grande coalition universelle de Mr Obama s’évanouit dans les sables. Les débouchés centrasiatiques, autour de la Caspienne ou vers la Méditerranée restent conséquents pour l’Iran. 
 

 Sur le plan militaire, le jeu du chat et de la souris se poursuit. Et même, les alliés de Téhéran se paient le luxe de relancer le cycle des provocations, si l’Iran doit faire profil bas. C’est qu’ils savent les Etats-Unis et l’Otan fortement préoccupés par leur propre situation en Irak, en Afghanistan, plus récemment, au Yémen et dans la Corne de l’Afrique. Ce qui ne peut que reporter indéfiniment toute vélléité de frappes américaines.

 

Y a-t-il une fenêtre d’opportunité pour prendre de vitesse un ennemi qui ne deviendra que plus dangereux, à mesure qu’il fait le lit de la prolifération nucléaire, par le biais des « bombes sales », pouvant être acheminées par ses filières terroristes, un peu partout sur le globe ?

 

Du fait de l’exiguïté de son territoire, Israël ne peut avoir le même agenda que ses alliés américains ou européens. Les Etats-Unis, visiblement, ont choisi de différer, tout en répondant graduellement, mais sur le mode défensif, à la montée en puissance de la menace balistique iranienne. L’Amérique peut encore croire, à l’instar de vastes entités comme la Russie ou la Chine, que du fait de sa superficie et de la dispersion de sa population, elle peut sortir terriblement marquée, mais victorieuse d’une tentative de frappe nucléaire d’une puissance moyenne comme l’Iran ou la Corée du nord. Jérusalem n’a pas, non plus, intérêt à voir l’alliance Atlantique s’éloigner d’elle, à la suite d’une action non concertée, laissant des villes iraniennes entièrement dévastées, sans certitude d’avoir atteint les cibles militaires et atomiques qui font l’objet stratégique des frappes.

 

Le journal égyptien Chorouk a fait état de mouvements de navires de guerre israéliens Saar 5 dans le sillage de la Vè flotte américaine, stationnée dans le Golfe. Comme si des équipages de renseignement cherchaient à coordonner leurs efforts et tracer la voie, pour des escadrilles aériennes, des sous-marins stratégiques ou des forces spéciales amphibies. A en croire cet article, l’Arabie Saoudite se serait inquiétée auprès de Washington, d’être ainsi tenue à l’écart d’éventuels préparatifs. Cette information, ou désinformation, peut avoir pour fonction d’ajouter un fer de lance offensif aux précédentes opérations de défense, largement détaillées, à mesure que la situation semble dessiner un statuquo inflammatoire.

 

A n’en pas douter, Benjamin Netanyahou, entouré de son cabinet restreint, aura à prendre la plus grave décision jamais arrêtée par aucun Premier Ministre israélien. Les provocations des cerbères régionaux, Assad, Moallem, Nasrallah, ou plus directement, Ahmadinedjad,  tirent un parti optimal du règne de l'indécision ; simultanément, elles affirment, qu’en cas de frappe, un embrasement d’ampleur comparable se rapprochera dangereusement des centres de décision et de répliques de l’Etat Juif.

 

Mais, à tout prendre, le danger n’en sera que plus grand, le jour où, à force de tergiverser, la dictature iranienne aura, bel et bien, traversé le miroir et pourra, désormais s’en prendre à qui bon lui semble, là où cela lui chante.


Lire l'Editov en entier 
 
 
Partager cet article
Repost0
6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 22:10


EDITOV

Editov (05/02)
 : 
Tambours de guerre… ou nouvelles exhibitions de muscles et de mots ? 2/2


Marc Brzustowski,

pour lessakele et aschkel.info



Apparemment, hormis les deux grandes puissances de l’Est mentionnées, les Européens, par le truchement du Ministre allemand, Guido Westerwelle sur une radio de son pays, 
Deutschlandfunk, ne sont pas prêts de s’en laisser conter. Celui-ci a rappelé que l’Iran avait joué de mots et de subterfuges durant des années, afin de gagner du temps. Et, surtout, qu’il n’était pas question d’accepter qu’il accède aux armes nucléaires. L'Allemand doit rencontrer son homologue russe, Sergei Lavrov ce vendredi et participer, dans la foulée, à la Conférence Internationale sur la Sécurité, qui se déroule à Munich, durant ces 3  jours, en présence, bien évidemment, des Américains. Dire que cette situation volatile y sera mentionnée tient du pléonasme.



Pour ajouter encore à la tension croissante, les services de renseignement américains ont dévoilé à Israël leur découverte d’un plan d’invasion de la Galilée fomenté par les Gardiens de la révolution. Les Pasdaran entraînent, à cet effet, 5000 miliciens du Hezbollah dans des camps à proximité de Téhéran, aux techniques sophistiquées de la guerre urbaine, de la prise d’otages et autres opérations commandos d’infiltration. Objectif : désorganiser toute défense israélienne de ses villes du Nord, de basse et haute-Galilée ; fomenter des insurrections arabes incontrôlables, pilonner les bases militaires avec l'appui de l'artillerie syrienne.

 

Semblant vouloir confirmer l’information, Bachar al-Assad et son Ministre des Affaires étrangères, Wallid Moallem, affirmaient, tour à tour, à Miguel Moratinos « qu’Israël cherchait la guerre » et que celle-ci serait directement portée, par la Syrie-même, au cœur des villes israéliennes. Une telle assurance dans la surenchère, au moment où les Européens s’empressent de vouloir réchauffer les négociations en suspens à propos du Golan, n’est pas sortie du chapeau diplomatique pour amuser la galerie ni détendre l’atmosphère. Elles dévoilent bien d'autres intentions que pacifiques, une fois le Golan restitué.

 

Au cours des derniers mois, les allers-retours d’officiels, tels que le Ministre de la Défense iranien Amad Vahidi à Damas, se sont soldés par des accords, avec son homologue syrien Ali Habib, de livraison de missiles sol-sol de moyenne portée, - suffisante, en tout cas, pour atteindre des cibles en Israël. Hassan Nasrallah, le dirigeant du Hezbollah, doit apposer plus tard sa signature, mais est, évidemment, un des premiers bénéficiaires de ces contacts. Ces armes fournies par l’Iran, sont redistribuées par Damas à l’intention des différents alliés de Téhéran, Hamas compris.

 

Sans y voir de lien de cause à effet, c’est, malgré tout, dans ce contexte qu’est survenue la mort suspecte de Mahmoud Mahbouh à Dubaï, il y a quelques jours, même si de nombreuses incohérences subsistent sur les circonstances de cette élimination : il a, par exemple, ouvert la porte à ses agresseurs, ce qui laisse entendre qu’il les connaissait et qu’ils constituaient, croyait-il, un des motifs de son séjour dans les Emirats, sans gardes du corps. Il était précisément, l’agent de liaison du Hamas, chargé de coordonner l’acheminement, depuis Damas, de matériaux de guerre divers, par les tunnels entre l’Egypte et Gaza.

 

 Face au redoublement de provocations syriennes du 3 février, le Ministre Avigdor Lieberman s’est enflammé, rétorquant tout-à-trac qu’en « cas de guerre, la Syrie, non seulement, serait battue, mais que la famille Assad perdrait à tout jamais le pouvoir ». Une polémique interne s’en est suivie en Israël : les chefs de clans à gauche, voyant leurs perspectives d'échange de territoires contre la paix fondre comme neige sur le Mont Hermon,  ont saisi l'occasion d'affirmer que Lieberman n’était, décidément, pas fait pour ce poste, requérant un minimum de tempérance. Là-dessus, l’arbitrage de Netanyahou s’imposait, intimant la plus grande réserve à ses Ministres sur tout sujet ayant trait à la question syrienne, sans pour autant désavouer son Ministre des affaires extérieures. Qu’on puisse ne pas apprécier la méthode, en matière diplomatique, est une chose. Des nerfs d’acier y sont vivement recommandés. Mais cet emportement signale un fait géostratégique majeur : jusqu’à présent, la Syrie était le maître du jeu terroriste, redistribuant les cartes à sa guise, afin de, justement « porter la guerre » chez l’ennemi sioniste ou de contrôler le Liban, sans que ces conflits ne lui coûte rien. Elle semble avoir, désormais, changer son « missile » d’épaule, si l’on peut dire. Damas est, pas à pas, entrée en dépendance accrue vis-à-vis de Téhéran, et n’apparaît plus que comme sa périphérie, un pays satellisé, juste un peu plus important que le Liban, en tant que courroie de transmission et plaque tournante essentielle à l’édifice de « l’arc chi’ite ».

 

Une chose est certaine : la Syrie, d’Hafez al Assad, depuis 1973, se cantonnait prudemment à éviter d’entrer en jeu, se contentant de guerres ou guérillas par procuration, menées en son nom par le Hezbollah et d’autres au Liban ou dans les territoires palestiniens Elle entend bien, sous la férule de son fils Bachar, rompre cette neutralité feinte, lors d’un virtuel prochain round contre Israël. D’une certaine façon, stratégiquement, elle n’a pas d’autre choix. Les Alaouites doivent se rendre indispensables à l’ensemble des acteurs locaux, être le centre nerveux des conflits, s’ils veulent demeurer au pouvoir. 

 

Pour accroître cette position favorable, Bachar al Assad avait besoin d’être courtisé par les différents gouvernements européens, ce qui fut le cas depuis 2008 et le changement d’approche conjointe franco-américaine, visant à sortir la Syrie du giron de l’Iran. Mais, alors que le ballet diplomatique battait son plein, feignant d’ignorer le rôle de la Syrie au Liban et en Irak, Téhéran renforçait sa dépendance militaire. Cette sensibilité aux flatteries des diplomates lui offrait, également, l’opportunité de pactiser avec la Turquie, frustrée par sa mise à l’index de l’Europe, au grand dam de l’Amérique. De fait, le jeu de l’alliance Atlantique, Turquie comprise ou incomprise, est devenu plus incertain.

 

On ne peut oublier, dans ce tableau des reconfigurations régionales, les tractations énergétiques autour des pipelines de gaz et de pétrole, en Asie Centrale, qui annoncent le profil de trois des grands vainqueurs de la nouvelle route des carburants-fossiles : le Russe Gazprom, les bénéficiaires turcs par leurs débouchés sur l’Europe et, à l’autre bout du robinet, l’Iran des Mollahs.

 

 

En matière de menaces de sanctions, voire de conflagration directe, le serpent semble donc se mordre la queue et la grande coalition universelle de Mr Obama s’évanouit dans les sables. Les débouchés asiatiques, centrasiatiques, autour de la Caspienne ou vers la Méditerranée restent conséquents pour l’Iran. Une partie seulement de l’Europe, de l’Amérique, voire des pays sunnites se coalisant, ne suffira pas à affaiblir économiquement le potentiel iranien. En période de crise, les entreprises renâclent à sacrifier des marchés qui, certainement, tomberaient dans l’escarcelle des « dragons d’Asie ».



 Sur le plan militaire, on semble continuer le jeu du chat et de la souris, un renforcement défensif faisant immédiatement suite à un autre, dans le camp adverse. Et même, les alliés de Téhéran, longtemps sur la réserve, se paient le luxe de relancer le cycle des provocations, si l’Iran doit montrer profil bas, soufflant sur les braises qu’on voulait croire en voie de s’éteindre. C’est qu’ils savent les Etats-Unis et l’Otan fortement préoccupés par leur propre situation en Irak, Afghanistan, plus récemment, Yémen et Corne de l’Afrique.

 

Y a-t-il, dans ce cadre, une ou des fenêtres d’opportunité pour prendre de vitesse un ennemi qui ne deviendra que plus dangereux, lorsqu’il fait le lit de la prolifération nucléaire imminente, par le biais des « bombes sales », pouvant emprunter les couloirs de ses réseaux terroristes, un peu partout sur le globe ?

 

Du fait de l’exiguïté du territoire d’Israël, ce petit pays, entouré de groupements terroristes et d’états belliqueux, ne peut avoir le même agenda que ses alliés américains ou européens. Les Etats-Unis, visiblement, ont choisi de différer, tout en répondant graduellement, mais sur le mode défensif, à la montée en puissance de la menace balistique iranienne. L’Amérique peut encore croire, à l’instar de vastes entités comme la Russie ou la Chine, que du fait de sa superficie et de la dispersion de sa population, elle peut sortir terriblement marquée, mais relativement indemne d’une tentative de frappe nucléaire d’une puissance moyenne comme l’Iran ou la Corée du nord. Les impératifs sécuritaires ne se situent pas à la même échelle, ni avec la même proximité géographique à têtes multiples. Jérusalem n’a pas, non plus, intérêt à voir l’alliance Atlantique s’éloigner d’elle, à la suite d’une action non concertée, laissant des villes iraniennes entièrement dévastées, leurs populations servant de bouclier humain au dispositif nucléaire éparpillé et souterrain, sans certitude d’avoir fait mouche sur les cibles militaires et atomiques faisant l’objet stratégique des frappes.

 

Le journal égyptien Chorouk est fréquemment utilisé par les services égyptiens comme relais afin de diffuser quelques informations sensibles, puisqu’il avait, le premier, mentionné les raids d’Israël au Soudan contre les convois de camions bourrés d’armes pour Gaza. Cette semaine, le quotidien cairote faisait état de mouvements de navires de guerre israéliens Saar 5 dans le sillage de la Vè flotte américaine, stationnée dans le Golfe. Comme si des équipages de renseignement cherchaient à coordonner leurs efforts, prendre leurs marques et tracer la voie, que ce soit pour des escadrilles aériennes, des sous-marins stratégiques ou des forces spéciales amphibies. A en croire cet article, l’Arabie Saoudite se serait inquiétée auprès de Washington, d’être ainsi tenue à l’écart d’éventuels préparatifs, dans une répartition des rôles à définir entre Américains et Israéliens. Cette information ou désinformation, connaissant l’inimitié persistante entre Le Caire, d’un côté, Téhéran et Damas, de l’autre, peut avoir pour fonction d’ajouter un fer de lance offensif aux précédentes opérations de défense, plus largement détaillées, à mesure que la situation semble laisser se dessiner un statuquo inflammatoire.

 

A n’en pas douter, la prise définitive de la plus grave décision jamais arrêtée par aucun Premier Ministre israélien est suspendue à la maîtrise de la situation globale, par l’actuel chef de gouvernement, entouré de son cabinet restreint, Benjamin Netanyahou. Les provocations de cerbères régionaux, Assad, Moallem, Nasrallah, ou plus directement, Ahmadinedjad,  visent, certainement, soit, à précipiter l’heure « H » au risque d’une ’atteinte imparfaite des objectifs israéliens, permettant à l’Iran de disposer, même très endommagé, d’un nouveau délai ; soit et simultanément, elles affirment, qu’aussitôt un embrasement d’ampleur comparable se rapprochera dangereusement des centres de décision et de répliques de l’Etat Juif.

 

La « Guerre Froide » et ses multiples crises, dans les années 50 à 70, apparaissent comme une joute musclée entre gentlemen conscients et raisonnables, comparés aux dilemmes auxquels le Moyen-Orient est, aujourd’hui confronté, à la merci des dérapages d’états-voyous. Mais, à tout prendre, le danger n’en sera que plus grand, le jour où chacun aura bien conscience que, cette fois, à force de tergiverser, la dictature mollachique a, bel et bien, traversé le miroir et peut, désormais s’en prendre à qui bon lui semble, là où cela lui chante.
Partager cet article
Repost0
6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 22:06


EDITOV


Editov (05/02) :
 
Tambours de guerre… ou nouvelles exhibitions de muscles et de mots ? 1/2


Marc Brzustowski,

pour lessakele et aschkel.info

 



L’Amérique a mis environ un mois à répondre au non-respect iranien de la date-butoir du 31 décembre 2009, avant d’accepter les propositions de transfert de son uranium enrichi vers des pays tiers. Cette première réplique correspond, essentiellement à un renforcement défensif de ses alliés, depuis Israël jusqu’au Golfe arabo-persique.


 

Si l’on reprend le fil des opérations de communication de l’Administration Obama, ces derniers mois, on observe qu’il est guidé par le principe de précaution face aux menaces d’Ahmadinedjad. L’Amérique cherche aussi à se montrer compréhensive à l’égard de ses alliés et de leurs inquiétudes légitimes, face à sa trop grande propension à l’ouverture envers un ennemi défiant, retors et rusé :


 

on doit, tout d’abord, remonter aux grandes manœuvres américano-israéliennes intitulées « Juniper Cobra », en fin octobre, qui représentent le plus grand exercice commun de sanctuarisation du territoire israélien, par mer, air et moyens antibalistiques, jamais réalisé jusqu’à cette date. Ceci ajouté à l’implication états-unienne dans le programme de défense « Hetz 3 », la démonstration globale veut offrir une sorte d’assurance, ou de kit de survie à Israël, quelle que soit la portée graduelle des menaces proférées par Téhéran. Il y a eu bien d’autres manœuvres, où Heyl Ha’avir, l’armée de l’air frappée du bouclier de David, a pu tester ses capacités de réapprovisionnement en vol sur longues distances, au-dessus des bases texanes de l’US -Air Force, ou en survolant les côtes de la Grèce, autre membre de l’OTAN.


 

Récemment, début janvier, le Général David Petraeus, commandant en chef du CENTCOM, était mis à contribution, et faisait assaut de petites phrases suggestives, en tant qu’expert de haut-rang à l’active. Il laissait, alors, entendre qu’évidemment, son Etat-major avait mis sur pied tous les scenarii possibles, en vue d’un bombardement réaliste, et tout-à-fait faisable, à son avis, des installations nucléaires de la Mollachie iranienne, si les discussions échouaient. Le discours étant insuffisant pour être pris au sérieux au Moyen-Orient, Obama joignait le geste à la parole, en envoyant la Vè Flotte autour de l’USS Eisenhower, rejoindre l’armada américaine déjà impressionnante, patrouiller dans le Golfe. Officiellement, il s’agissait surtout de prendre en considération les évolutions inquiétantes du Jihad au Yémen et en Somalie et d’appuyer les armées régionales alliées de l’Amérique : yéménite, saoudienne ou égyptienne, ayant maille à partir avec ces tentatives de sédition, qui prennent leurs ordres au QG des Gardiens de la Révolution islamique. Mais la profusion de moyens balistiques et aériens dont ce type de porte-avions et d’hélicoptères est équipé ne laisse que peu de doute sur leurs capacités multi-usages parant à toute éventualité. On peut même gager que cette force est surdimensionnée, s’il ne s’agissait que de disperser une insurrection de type guérilla terroriste, comme les Houtis du Nord Yémen ou les milices al-Shabab. Ce qui requérerait surtout des forces spéciales terrestres.


 

.

Depuis la semaine dernière, les Etats-Unis ont franchi un nouveau stade, dans ce qu’on appelle communément, « l’agitation » sécuritaire, en dépêchant, à grand renfort de publicité dans le New York Times et leWashington Post, des batteries de missiles antibalistiques de type Aegis et « Patriot », dans leur nouvelle version réputée plus efficace que durant la 1ère guerre du Golfe. Les Shahab 3 iraniens sont bien plus perfectionnés que les Scuds de Saddam Hussein. Ces engins de défense anti-aérienne sophistiqués américains sont, cette fois, déployés sur le territoire même de quatre pays du Golfe : l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Oman et le Qatar, qui constituent la première ligne de front géographique face à l’Iran, même s’ils n’en sont pas la cible privilégiée, puisque de tout temps, c’est Israël qui décroche le pompon des invectives génocidaires allumées par Téhéran. Au sujet de ce déploiement, on peut consulter l'excellent Stratfor du 1er février :http://www.stratfor.com/weekly/20100201_defensive_buildup_gulf .

 


Sur le plan juridique des sanctions, le Sénat emboîtait le pas du Congrès pour préconiser leur renforcement, avec pour objectif de mettre un frein aux importations d’essence raffinée vers le pays des Mollahs, qui en est dépendant pour sa consommation courante à plus de 35%. De fait, Oman, le Qatar et les Emirats représentant le poumon bancaire et économique de l’Iran, une fois passés sous la coupe sécuritaire des Etats-Unis, seront plus faciles à convaincre qu’ils ont un rôle à jouer dans l’application d’éventuelles sanctions de ce genre, le jour où une signature décisive émanerait du Bureau Ovale. Ceci est loin d’être acquis, d’autant qu’Obama veut encore croire à un front uni, engageant la Chine et la Russie, dans un tel train de mesures de rétorsion. On peut croire que le mythe de cette « union sacrée » s’acheminera vers un « flop », puisque, aussi bien la Chine que la Russie font entendre que l’heure de nouvelles sanctions n’est pas encore « proche ». Autant dire qu’il est question, pour eux, de ne jamais désespérer Washington, tout en renvoyant toute gêne effective pour l’Iran aux calendes grecques. Dans le même temps, on apprenait que l’Australie, autre allié de l’alliance Atlantique, avait arraisonné récemment 3 navires à destination de l’Iran, bourrés de pompes servant au refroidissement d’installations nucléaires.

 

Néanmoins, à cette heure, Ahmadinedjad et son gang ont de bonnes raisons de vouloir reprendre l’initiative diplomatique et de se montrer, à nouveau, plus doués pour le jeu d’échec que leurs adversaires. En milieu de semaine intervenait une nouvelle proposition de leur part, exprimant, finalement, et après une série de provocations sans discontinuer depuis décembre, le souhait de se plier au jeu de l’enrichissement externalisé de son uranium enrichi.


 

Est-ce, "enfin!"(soupir de lâche soulagement...), la preuve  tant attendue, que le fait de mener conjointement les volets militaire et économique finirait quand même par payer ? Ou s’agit-il encore de repousser toute échéance fatidique et de ramener Obama à une attitude conciliatrice, comme sentant que ses choix sont les bons, jusqu’à la prochaine fois ? Pour Téhéran, il s’agit simplement d’échanger de l’uranium à 3, 5%, pour que les grandes puissances lui renvoient, quelques mois plus tard, de l’Uranium à 20%, lui évitant ainsi de faire tourner ses propres centrifugeuses. Il n’en fallait pas plus pour qu’aussitôt, la Chine et la Russie approuvent la « sagesse » iranienne et l’incitent à retourner à la table des négociations. La partie de poker-menteur reprend, comme si rien ne s’était dit depuis décembre dernier.


 

Ce n’est, d’ailleurs, pas tout, puisque dans le même climat de bonhommie retrouvée, les Russes faisaient savoir aux Pasdaran qu’ils étaient disposés à honorer leur contrat de livraison de S-300 anti-aériens, que diverses manœuvres, notamment israéliennes -et de bouclier anti-missiles américain hors d'Europe-, étaient momentanément parvenues à suspendre, quelques mois durant. Un point partout, la balle au centre, et toujours pas d’arbitre pour siffler la fin de la partie : les défenses de chaque côté continuent de hisser la herse, toute tentative de frappe aérienne n’en deviendrait, a priori, que plus risquée.

 

( à suivre...)

Partager cet article
Repost0
6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 19:18

David Hartley, Les preuves du retour des Juifs sur leur terre (1749)

Par Sacha Bergheim
http://img.over-blog.com/200x150/1/98/99/81/shabbat-shalom/BOUTONS/Logo-dossiers/Banner-Sacha-1.jpg
Pour aschkel.info et lessakele

Parmi les auteurs anticipant le sionisme pragmatique de Herzl, les plus connus sont le rav Kalischer, qui appelle dès 1840 à une aliyah en nombre, et le rav Alkalai prenant en 1836 contact avec Montefiore pour financer l'achat de terres en Erets (son essai Derishat Zion sera publié en 1862, vingt ans avant l'Auto-émancipation de Pinsker et plus de 35 ans avant l'Etat des Juifs de Herzl).


De son côté, Mordechai Noah publie en 1844 un Discours sur la restauration des Juifs, dans lequel il envisage l'achat auprès du sultan turc des terres en « Syrie » (dénomination conforme à la géographie ottomane, pour qui le mot de « Filastin » est alors totalement inconnu), qu'elles seraient peuplées par des agriculteurs juifs polonais, allemands, russes de part et d'autre de la vallée du Jourdain, qui serait ainsi le coeur du nouveau pays.


L'idée d'un retour des Juifs sur leur terre n'est pas non plus étrangère à l'eschatologie chrétienne qui envisage le regroupement du peuple juif en Erets comme le premier signe de la parousie et de la fin des temps.

Mais de façon étonnante, on trouve sous la plume de David Hartley (1705-1757) l'assurance concrète de la future réalisation de ce plan divin.


En effet, le philosophe anglais évoque dans son essai publié en 1749, Observations on Man, his Frame, his Duty and his Expectations, les « preuves » d'une prochaine restauration nationale du peuple juif.

La restauration des Juifs sur leur terre à eux semble avoir été prédite dans le Nouveau Testament.

A cet argument tiré de la prophétie, nous pouvons ajouter quelques preuves supplémentaires suggérées par l'état actuel des Juifs.


En premier lieu, les Juifs sont restés un peuple distinct de toutes les autres nations parmi lesquels ils résident. Il semble qu'ils aient été préservés par la Providence par quelque signe favorable, après avoir subi leur juste châtiment.

En second lieu, on les trouve dans tous les pays du monde connu. Et ceci s'accorde avec de nombreux passages remarquables des Ecritures, qui évoquent tant leur dispersion que leur retour.

En troisième lieu, ils n'ont aucun droit de propriété dans aucun pays. Ils ne possèdent qu'un peu d'argent et quelques bijoux. De la sorte, ils peuvent se déplacer avec la plus grande facilité vers la Palestine.

En quatrième lieu, ils sont traités avec mépris et dureté, et parfois avec une grande cruauté, par les nations auprès desquelles ils séjournent. Il doivent être ainsi impatients de retourner dans leur pays à eux.

En cinquième lieu, ils tiennent une correspondance entre eux à travers le monde, et par conséquent doivent donc savoir dans quelles circonstances favoriser leur retour et être en mesure d'adopter de concert des mesures à ce sujet.

En sixième lieu, une grande partie d'entre eux parle et écrit l'hébreu rabbinique, aussi bien que la langue du pays dans lequel ils résident. Ils disposent ainsi en réalité d'une langue et d'un caractère universel, ce qui est en mesure de faciliter leur retour en dépit des obstacles qu'on pourrait imaginer.

En septième lieu, les Juifs eux-mêmes conservent l'espoir et l'attente que D' les conduira une fois de plus à les restaurer dans leur pays à eux.(p.397, éd.1810)


À partir du 18ème siècle, de nombreux auteurs chrétiens vont commencer à mettre en question les fondements du système politique européen, caracérisé par le despotisme, le fanatisme et l'injustice, et dont témoignait le sort des dissidences chrétiennes et des minorités juives.


Considérant qu'il n'appartient pas ou plus aux hommes d'affliger le peuple juif pour un châtiment divin et que les princes et la populace s'étaient plus servis de la religion comme prétexte aux persécutions qu'ils n'avaient servi ainsi leur religion, ils appellent à une égalité de droit progressive.


Pour autant, Hartley franchit le pas en invoquant des motifs rationnels – et non plus seulement théologiques – au retour du peuple juif sur sa terre.

De surcroît, il anticipe la définition moderne de la nation en rappelant la communauté de destin, de langue et même la propriété de la terre d'Israel à défaut de sa possession.


On peut noter la surprenante référence à un « hébreu rabbinique » comme sorte de lingua franca du peuple juif dispersé. De la sorte, cette langue en partage dénote aussi de la persistance d'une identité commune par-delà l'histoire, l'éloignement ( vaincu par la correspondance ! ) et les épreuves.


Même les persécutions, incarnées par la cruauté ou même par l'interdit d'accéder à toute propriété (qui allait de la propriété foncière ou du logement au droit à l'existence, puisque les communautés d'Europe étaient généralement soumises à des droits exorbitants de protection et péages corporelles, sans parler des spoliations et expulsions édictées par les Princes) sont convoquées pour dresser le portrait d'un peuple impatient, prêt à cette nouvelle sortie d'Egypte.


Il faudra attendre encore deux siècles et la recréation d'un Etat juif, pour que le droit à ne plus dépendre du bon vouloir des autres peuples soit chèrement acquis dans la souffrance et la libérté.

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 17:53


EDITOV


Goldstone/Auschwitz, kaléidoscope d’une mémoire sélective  quant au droit à l’existence du peuple juif


Par Marc Brzustowski

Pour lessakele. et aschkel.info

 

C’est ce vendredi 29 janvier même, que le Cabinet israélien se réunit avant de transférer sa réponse, celle du peuple d’Israël derrière son armée de défense, mais plus encore, celle du peuple juif, bien déterminé à ne plus s’en laisser conter, au responsable de l’ONU, Ban Ki-Moon, à propos du « procès » qui lui est intenté d’avoir usé de son droit légitime de réplique, durant « Plomb Durci ».

 

Il y a deux jours à peine, nous commémorions le désastre incommensurable de la Shoah. Commémoration programmée par le même organisme international, sans, visiblement, qu’il en ait tiré la moindre conséquence politique ou juridico-technique.

Ce que la mémoire sélective des nations ne semble pas avoir imprimé, c’est, tout simplement, qu’il y aurait un « avant » et un « après » Auschwitz. Si l’édification de l’Etat d’Israël n’est pas la seule réponse à la Catastrophe, si l’on doit, naturellement, se défier, de toute utilisation déplacée de l’évènement à des fins politiques, se plaçant du côté de la conscience juive, il n’en demeure pas moins qu’il n’y aura plus jamais de situation géopolitique, où elle ne saurait où trouver refuge, ni feu ni lieu, pour être en position inconfortable de se défendre, face aux aspirations génocidaires de tout ordre.

Aujourd’hui, l’Iran nargue la Communauté internationale qui peine à orchestrer une réaction unifiée face à ses menaces. Il y a un peu plus d’un an, son allié palestinien du Hamas refusait toute trêve et tout compromis, pour s’acharner à tirer des centaines de roquettes sur les centres habités du sud d’Israël, durant une guerre d’usure d’une durée infernale de 8 ans, dont l’objectif militaire consistait à faire déguerpir toute population juive de son périmètre et ainsi de suite, jusqu’à la mer.

 

Le rapport biaisé du Juge Goldstone en a déduit que tout se valait, l’agression délibérée comme la réplique, suffisamment forte à ce jour, pour avoir, au moins, dissuadé le Hamas de récidiver dans un avenir proche. Goldstone n’a pas jugé utile d’examiner les faits, la topographie des zones de combat délimitées par le Hamas, lorsqu’il attaque la population civile israélienne ou lorsqu’il se replie derrière la population civile de Gaza. Sa commission a relevé 36 cas de « violation », accusant Israël de s’en prendre « délibérément » aux civils. A cette inversion de la situation, le Rapport de l’Avocat Général de Tsahal va, également, répliquer par un dossier de 1000 pages assorti des vidéos enregistrées durant le déroulement des opérations démontrant un tout autre tableau de la situation sur le terrain. Sur les 36 cas mentionnés par la Commission, 30 s’avèrent être de pieux mensonges orientés et les 6 derniers sont liés à des « erreurs opérationnelles », de dérivation de tir ou de manquement de cible, sans aucun rapport avec une « intention délibérée ».

 

C’est autour de cette « intention » que prête Goldstone à l’Etat d’Israël, d’avoir planifié des meurtres de civils, que le Juge gagne sa qualité d’antisémite. Et c’est, vraisemblablement aussi, ce que restera ce rapport onusien : un procès d’intention fait à un Etat-Major et à ses exécutants.
L’Armée d’Israël a décidé de traquer le groupe terroriste et ses affidés là où ils se terrent. Et la technique de combat choisi par le Hamas est parfaitement connue et analysée par les stratèges de Tsahal sous le nom de « Doctrine Dahiya », depuis les précédents affrontements avec le Hezbollah, le véritable cerveau du Hamas, du nom du quartier-Sud de Beyrouth d’où le mouvement chi’ite orchestre sa guerre de harcèlement contre l’Etat hébreu. Il s’agit de mixer les savoir-faire du terrorisme, de la guérilla et de la guerre conventionnelle, en s’abritant dans les zones habitées, de façon à ne laisser d’autre choix à l’armée de défense classique que d’y entrer et de s’attirer ainsi les foudres de la Communauté Internationale. Mais qui planifie quoi ?
Les instructions et les précautions prises par l’Etat-Major israélien commencent toujours par des séquences d’alerte à la population, par envois massifs de flyers lui intimant de ne pas se laisser piéger par les groupes terroristes qui se servent d’elle.

Dans un deuxième temps, les cibles militaires sont redéfinies en fonction de leur valeur stratégique, selon qu’elles abritent des stocks d’armes, des combattants ou un centre nerveux de commandement guerrier, là où le Hamas choisit « délibérément » des mosquées, écoles, immeubles, pour en faire office. Si jamais, on perçoit un risque trop grand, par renseignement humain, drone ou autre, que des victimes collatérales vont être les premières victimes de l’opération prévue, elle est annulée ou remise à un moment plus favorable d’un point de vue militaire. De même que les nombreuses arrestations de combattants du Hamas prouvent que des sommations d’usage leur sont assignées, leur laissant le choix entre la vie en captivité ou la mort les armes à la main. Le simple fait qu’ils se rendent volontiers démontre qu’ils ne sont ni les « shahids » des légendes auto-entretenues, ni qu’ils n’envisagent de se faire massacrer dans une fosse commune. Où est « l’intention délibérée », dans de telles procédures d’engagement ?
La perte de victimes collatérales est, malheureusement, d’une trop grande régularité brutale, devenue presque banale par sa médiatisation, sur les théâtres d’opération du monde entier : Afghanistan, Irak, Sri Lanka, Yémen, etc. Mais Tsahal est allé plus loin, et a relevé les identités de chacune des 1161 victimes du conflit, pour chercher le statut de chacune, appartenance directe ou non au groupe des combattants, ou des non-combattants ayant servi d’appât et de « bouclier humain » dans un contact. Les chiffres de ces affiliations parlent d’eux-mêmes : 750 étaient des combattants, 250 des non-combattants et un nombre déterminé restait encore, il y a peu, sujet à caution. Ce qui veut dire qu’étant donné le théâtre le plus densément urbain de la planète, Tsahal a neutralisé 2/3 de paramilitaires terroristes ou guérilleros sans uniformes, cachés derrière environ 1/3 d’innocents pris au piège. Si l’on devait comparer, certes, de façon macabre, ce ratio à celui de la plupart des armées en opération dans le monde, parfois dans des zones désertiques ou montagneuses, comme en Afghanistan, peu parmi elles pourraient se targuer d’avoir à ce point limité les pertes civiles. Il n’y a, pour s’en assurer, qu’à se référer aux récentes polémiques en Allemagne ou entre les Etats-Unis et le Gouvernement Karzaï, à propos de débordements en Afghanistan ou à faire le décompte de toutes les opérations de ces dernières années, partout ailleurs.

 

Ce qui veut dire, en clair, que le Juge Goldstone entend interdire à Israël de défendre ses propres civils, au risque d’emporter, dans le feu des combats - où les tirs croisés du Hamas ont aussi tué des non-combattants -, les vies d’autres civils sans intention de la prendre. Mais, au-delà du cas israélien, il voudrait empêcher les armées occidentales se référant à des codes d’engagement variables, de mener des guerres anti-insurrectionnelles là où elles jugent utile de le faire pour prévenir un danger plus vaste qui affecterait certainement leurs propres populations. C’est même le sens de la présence de l’OTAN en Afghanistan/frontière du Pakistan nucléaire, de la chasse à al Qaeda ou à différentes milices au Yémen, ou encore de la guerre contre la terreur que mène l’armée irakienne. Soit le procès fait à Tsahal doit être étendu à tous les conflits en cours ou achevés, comme au Sri Lanka. Soit il existe deux poids-deux mesures, selon que tu seras un soldat juif ou non, et il est temps que l’ONU le déclare officiellement, pour peu qu’on ne s’en soit pas aperçu jusqu’à présent.

 

Que des vérifications soient faites pour savoir précisément si toutes les mesures d’engagement ont bien, individuellement, été respectées, et le cas échéant juger ou déclasser les déficitaires, est une chose. Accuser un état, une nation assaillie « d’intention délibérée » et, par conséquent, de « crime de guerre », voire probablement, de « crime contre l’humanité », est irrecevable en droit, hors de l’examen des faits, preuves à l’appui, et criminel en pratique, s’il doit contraindre un peuple et un seul à se laisser pilonner sans réagir. Ce qui se serait déjà vu dans l’histoire… Il faut que Goldstone dissolve toutes les armées, toutes les polices et, par conséquent, tous les Etats de droit de la planète et, alors, advienne que pourra des « droits de l’homme » qu’ils sont censés faire respecter.

 

Que devient l’innocent Hamas, dans ces péripéties judiciaires ?
Pour faire bonne figure, l’ONU lui a également demandé de procéder à son petit examen de conscience, qui a été très vite expédié, certain de ne pas être la « cible délibérée » de Goldstone.
Ainsi, le groupe islamiste prétend qu’il visait bien des infrastructures militaires en tirant sur les villes habitées israéliennes, mais que, malheureusement, ses projectiles se sont égarés en chemin. Human Rights Watch s’inscrit en faux contre ce procédé d’auto-excuse. La part de son idéologie que le Hamas omet de transmettre, c’est que, dans sa rhétorique jihadiste, tout sioniste, bébé, femme, vieillard, est un « soldat en puissance » ou a été un « soldat » et que, par conséquent, il mérite la mort. Et, d’autre part, que sa propre population subit un endoctrinement tel qu’il vante, quotidiennement, par ses organes de presse, le martyr des enfants se sacrifiant pour le Jihad, ou encore que « la beauté palestinienne, c’est la mère élevant ses enfants pour le Jihad » (émission Tv al Aqsa du Hamas à Gaza).

 

Dans le nazisme, tout juif est un « übermensch », un sous-homme parasitaire à éliminer. Dans le Jihadisme de type Hamas, tout Juif est un « soldat » ou un « comploteur » et doit pareillement être éliminé. C’est, d’ailleurs, ce qui annulerait,de facto, toute distinction confusionniste entre antisionisme et antisémitisme, en fonction de celui qui s’en sert pour les mêmes fins à des différences de degré près quant aux moyens. Mais, de même, il n’y a aucune distinction, pour le Hamas ou le Hezbollah, le terrorisme global, local ou glocal, entre le militaire et le civil, en ce qui concerne la population palestinienne vue par le Hamas, ou les « Croyants » face aux Impies, pour d’autres plus radicaux encore, et à un degré à peine moindre, par les idéologues du Fatah, version « martyrs d’al-Aqsa ». Tout Palestinien doit se sacrifier, mourir en martyr, et c’est la seule voie possible pour obtenir la reconnaissance de ses pairs, selon l’idéologie à laquelle se réfère le groupe dominant à Gaza.

 

D’où y a-t-il, de ce point de vue, la moindre notion de bien ou de mal faire, lorsqu’on se met dans la peau d’un « Shahid » du Hamas, s’il s’abrite derrière son fils, sa mère ou sa sœur ? L’endoctrinement de la société palestinienne, particulièrement celle de Gaza actuellement, est telle que le Juge Goldstone se soulage dans un violon, à édifier sa nouvelle « morale » à l’intention des cerveaux lavés sous administration jihadiste. Il n’y a, en territoire palestinien, surtout à Gaza, aucun droit de l’enfant, aucun droit de la femme, aucun droit du citoyen, aucun droit de vote, aucune institution, aucune liberté d’opinion autre que ceux inféodés à la Chari’a, version Ismaël Haniyeh. De fait, l’asymétrie de son rapport est telle qu’elle convient parfaitement, en ce cas, à ne désigner qu’un seul coupable, le conscient, l’Etat démocratique, tout en amnistiant les procédures de guerre terroriste, alors trop « sommaires », « barbares », voire « primitives » pour mériter de l’application de ce droit. Si le Hamas appliquait, ne serait-ce qu’un centième des principes d’engagement respectés par Tsahal, il n’aurait plus qu’à s’auto-dissoudre, certain de perdre « l’armée de réserve » que constitue sa population, du berceau jusqu’à la tombe.

 

Autrement dit encore, Goldstone est en train d’intenter un procès « colonial » à un régime terroriste qui en récuse jusqu’aux principes mêmes, pour la simple raison que toute vie locale est régie selon ses règles propres en vue de son objectif essentiel : l’éradication de « l’entité sioniste » honnie, ce pour quoi, les condamnations quasi-unilatérales dans leur principe que propose Goldstone lui rendent un service éhonté.

 

Au-delà des conséquences de cette guerre juridique intentée à un Etat et un seul, la cohérence même de cette mouvance islamiste, est, sur le plan régional, de plus en plus, mise à mal et sujette à la division. Ce même matin du vendredi 29, est annoncée, par l’un de ses dirigeants, la mort plus que suspecte, à Dubaï, de l’un de ses membres fondateurs, Mahmoud Abdel Raouf al-Mahbouh, initiateur avec d’autres de sa branche armée Ezz-al-Din al-Qassam et, surtout, instigateur des premiers enlèvements de deux soldats israéliens, dès 1988, Avi Sasportas z’l et Ilan Sa’adon z ‘l. Cette piste de l’inventeur du scénario qui occupe les échanges indirects entre Israël et le Hamas, à propos de Guilad Shalit, par go-between interposés, qu’il s’agisse anciennement de l’Egypte, de l’Allemagne démissionnaire ou de la France, peut-être en voie de remplacer ses prédécesseurs sur ce délicat dossier, semble désigner une mise en garde israélienne aux actuels détenteurs de Guilad. La moindre atteinte à son intégrité risquerait donc de se finir mal, très mal. La presse émiratie semble dire que cette annonce, intervenant 9 jours après les faits, ait été retardée pour tenter de mettre la main sur les acteurs de cette opération de présumées représailles. Le corps aurait été découvert à son hôtel, marqué de brûlures et de signes d’électrocution. La police émiratie pense que les tueurs d’al-Mahbouh, de type et de passeports européens, ont quitté depuis longtemps l’Emirat. Mais cette élimination, si c’en est une, intervient à un moment où, au sein même du Hamas, des oppositions nettes commencent à se faire jour, entre la branche damascène dirigée par Khaled Meshaal et Abu Marzouk, et la branche gazaouïe derrière Mahmoud a-Zahar.

 

Depuis quelques temps (source : Debkafile), Khaled Meshaal est pris entre les griffes d’intrigues que les médias arabes ont qualifiées de « Meshaalgate » : les services égyptiens, las des tentatives de réconciliation avortée avec le Fatah, se sont piqués de révéler aux médias le contenu d’un échange entre Meshaal et le prince saoudien, Ministre des affaires étrangères, Saoud al-Fayçal. A la question de ce dernier lui demandant : « -Dîtes-moi qui vous êtes : Un Arabe ou un Iranien ? », Meshaal aurait répondu par lettre écrite et rediffusée : « - Je ne suis pas un agent des Frères Musulmans ni même proches d’eux » (quand bien même le Hamas est une émanation de cette confrérie). Je ne suis pas, non plus, un fervent soutien de l’Iran ni un Iranien. Je ne soutiens pas la Syrie ni ne sers ses intérêts ». Les Egyptiens utilisent cette lettre comme un moyen d’accentuer le fossé entre l’Iran, la Syrie et les groupes palestiniens. Et le charme opère. Le dirigeant du Hamas est en train de perdre la face dans le monde arabe, en étant présenté comme un sous-fifre réprimandé, un individu faible et sous influence, face aux Saoudiens. Et, de leur côté, les Iraniens, qui financent, arment et entraînent le Hamas, exigent de lui et de l’ensemble du groupe dirigeant des éclaircissements sur le fait qu’il ne soit pas « un ami de l’Iran ». D’autre part, s’opposant au jusqu’auboutisme de Meshaal, Mahmoud a-Azhar n’hésite plus à dénoncer l’influence du régime al Assad dans l’attitude psychorigide de la branche damascène, au sujet des négociations concernant Guilad Shalit, qui ne peuvent aboutir dans ces conditions. Le Gazaouï s’en est ouvert directement aux Egyptiens, soucieux de régler par lui-même les trois problèmes en cours : cette libération contre un nombre conséquent de prisonniers palestiniens, l’état des mauvaises relations entre l’Egypte et le Hamas, et le dossier de la réconciliation inter-palestinienne, également toujours reportée.

 

Cette même unité palestinienne a toutes les chances de rester lettre morte, tant que la corruption et, par conséquent, la tentation populaire de se rabattre sur le mouvement islamiste, règnent à Ramallah, si l’on en croit les propos du traqueur de corrompus qu’a été Fahmi Shabaneh, ancien « Monsieur mains propres » de Mahmoud Abas, dans un entretien accordé au Jérusalem Post et rapporté dans Free Republic (http://freerepublic.com/focus/f-news/2439962/posts ). Il prévoit, en effet, que ce phénomène endémique mènerait le Hamas au pouvoir, du fait qu’Abbas lui-même se soit entouré des membres du Fatah les plus portés sur le détournement d’argent, y compris du temps d’Arafat qui, pourtant, semblait les diriger d’une main de fer. Il cite des cas nombreux où les caciques de l’OLP, sous prétexte de racheter des terrains « menacés par la colonisation », ont reversé les sommes extorquées de l’AP, elle-même gracieusement financée par les Etats-Unis et l’Union Européenne, sur leurs propres comptes, dans des états arabes ou des sociétés off-shore. Des personnages qui, selon ses dires, seraient arrivés dans les Territoires avec à peine 3000 $ en poche, seraient les possesseurs de fortunes qu’il estime à plusieurs centaines de millions chacun. Imagine t- on ces rentiers tuer la « poule aux œufs d’or » pour se voir imposer le pouvoir des islamistes ? Et en quoi ce pouvoir aurait-il la moindre chance d’annoncer autre chose que la guerre à outrance, civile, comme précédemment entre le Fatah et le Hamas dans la bande de Gaza, et à l’encontre d’Israël, pour autant qu’il reste un combattant valide? Il illustre son propos de scandales sexuels affectant les aides de camp directs de Mahmoud Abbas, péripéties légères qui sont à l’origine de sa propre mise à l’index. Il n’envisage pas que l’ordre dans le territoire puisse se passer de la présence israélienne.

 

Ehud Barak a eu beau jeu de proclamer, cette semaine, que la paix avec les Palestiniens était plus urgente, pour la définition de frontières sûres et reconnues, que la menace nucléaire iranienne, on ne voit guère, dans une telle configuration, qu’il faille surseoir à la seconde menace pour résoudre la première dans des temps d’autant plus rapprochés que la Mollachie se fait plus insistante sur son mépris pour la Communauté Internationale et les offres américaines, tout particulièrement.

 

C’est dans ce contexte que le Sénat américain a voté un renforcement des sanctions contre l’Iran, affectant directement l’importation d’essence vers Téhéran. Le processus devra en passer par une harmonisation des votes des deux chambres, avec les Représentants au Congrès, laissant à Obama la touche finale visant à parapher ces propositions.

 

Or, on peut, d’ores et déjà, considérer que le régime de sanctions ne fera pas fléchir Ahmadinedjad, du fait du clientélisme asiatique, et d’autre part, qu’il arrivera bien tard, alors que celui-ci n’est plus qu’à quelques encablures de son but, à en croire Der Spiegel. Là encore, Israël doit-il attendre l’approbation des nations, dont le rapport Goldstone lui donne un bref aperçu, avant de choisir les moyens appropriés pour faire à nouveau face à la situation qui lui est imposée et qu’il n’a pas recherchée ?

 

Partager cet article
Repost0
23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 18:08
EDITOVDu « processus de paix » à la gestion de conflits et à la prévention des catastrophes ? 2è Partie

Marc Brzustowski, pour lessakele et aschkel.info 

(Suite)

2) Le modèle unilatéral du Kosovo

Le Fatah est, de plus en plus, persuadé qu’il pourra échapper à une solution négociée pour imposer sa vision unilatérale, et même réclame, maintenant, des Américains, tellement attachés à la résolution du conflit, qu’ils négocient à sa place ! C’est, sûrement, du jamais vu, en matière d’autodétermination des peuples, que de se soulager de sa responsabilité sur le dos d’une superpuissance n’ayant que son influence, les pressions qu’elle exerce et aucune souveraineté de proximité à faire valoir. Mais les Palestiniens, enfin ceux du Fatah, ne sont pas complètement absurdes et puisent leur inspiration de ce qui s’est, néanmoins, déjà passé, entre le Kosovo et la Serbie, en février 2008, lors de la déclaration unilatérale de l’indépendance de celui-ci, reconnue par l’Europe et les Etats-Unis. Depuis, ils n’en démordent pas : ils « méritent » au moins, la même reconnaissance du fait accompli que les Kosovars ! Si les experts en droit international que sont le Professeur Ruth Lapidot et le Professeur Irwin Cotler, ancien Ministre de la Justice canadienne, démentent formellement toute forme de similarité juridique entre les deux situations, les dirigeants du Fatah s’accrochent, par diverses tentatives, à cet horizon fragile, en se refusant à tout échange de vue avec le Premier Ministre de l’Etat Juif, Benyamin Netanyahou.
Ainsi, cette stratégie ou ce modèle s’est imposé, avant même la conférence d’Annapolis, qui s’est soldée par un échec avec le précédent gouvernement Olmert-Livni-Barak, alors même que les acteurs palestiniens eux-mêmes, reconnaissent que jamais autant de concessions ne leur avaient été présentées par la partie israélienne. L’analyse du processus sur le moyen terme permet d’affirmer que la question n’est pas tant la personnalité ou la politique menée par l’actuel Premier Ministre, Netanyahou, qui serait à l’origine des blocages palestiniens, parce que celui-ci se garderait d’honorer des promesses faites antérieurement. Mais bien que les Palestiniens n’étaient, de toutes les façons, pas disposés à aller plus loin dans un dispositif de négociation. Le Gel du développement des implantations, s’étalant sur dix mois, est une nouvelle tentative de trouver un point de réinitialisation. Sans succès.
Entretemps, et toujours à l’encontre du gouvernement de négociation Olmert-Livni-Barak, on se souvient que l’Autorité Palestinienne avait appuyé, en sous-main, l’action de représailles contre les tirs de roquettes depuis Gaza. Réaction israélienne qui affaiblissait considérablement le pouvoir de nuisance du Hamas, y compris en Cisjordanie/Judée-Samarie, donc au profit de cette même AP. Dès les hostilités levées, le Ministre de la Justice palestinien, Ali Khashan est à l’origine de demandes répétées auprès de la Cour Internationale de la Haye que celle-ci condamne Israël pour « génocide », de la même façon que Karadzic s’est retrouvé arrêté et inculpé, là, sur des faits avérés, comme à Srebrenica ou ailleurs.
Lorsqu’on s’applique à distordre les faits au nom d’un cadre théorique préétabli, à tordre la réalité pour qu’elle se conforme point par point au modèle qu’on imite, cela donne l’intensité de la diabolisation à laquelle on a assisté dans les rues d’Europe ou d’ailleurs, pendant et après « Plomb Durci ». Et cela se poursuit dans les intentions mêmes de la Commission Goldstone, commanditée par la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, mais où, encore, les dirigeants de l’Autorité Palestinienne ont eu un rôle déclencheur et conducteur, afin de parvenir à leur travestissement de l’armée d’Israël en milices serbes de Karadzic et Milosevic. De même que ce sont des organisations palestiniennes qui portent plainte à tous les aéroports des pays porteurs de la « compétence universelle » (Grande-Bretagne, Espagne, Belgique…), dès que le moindre responsable israélien Tsipi Livni, Barak…) est censé monter dans un avion.
Pour des clans et des pouvoirs, surtout, qui se haïssent mortellement, on peut parler de complémentarité objective des rôles : l’un le Hamas se chargeant de « la lutte armée », et l’autre transférant son agressivité et son terrorisme intellectuel dans les manœuvres judiciaires en vue de gains diplomatiques.
Cette guerre à prolongations pénales, Israël semble avoir mis du temps à la comprendre et encore plus à y répondre, pièce par pièce…  à conviction. Même si elle n’a que très peu de chance de déboucher sur une quelconque procédure concrète, elle n’en empoisonne pas moins tout dispositif d’ouverture à la « négociation ».Elle a, justement, pour but de saboter le soi-disant « processus de paix », pour un bénéfice jugé plus grand, en cas ou après une éventuelle victoire sur le plan d’une Justice Internationale politisée, détournée et mise à contre-emploi : déclarer l’un des protagonistes « coupable » et donc illégitime et, de ce fait, accorder des « dommages et intérêts » territoriaux et politiques à celui considéré comme étant sa « victime » historique.
Etant données les capacités des institutions judiciaires israéliennes à répondre point par point aux interrogations d’une quelconque entité de Justice extérieure, et à invalider la démarche, ce rêve procédurier de l’Autorité Palestinienne, se terminera, vraisemblablement, en fiasco.
Reste alors à s’accrocher mordicus à la certitude que la lassitude des Américains, ou les besoins, tout bêtement, électoraux, d’un Obama pressé d’obtenir, au moins, un résultat sur l’un de ses « dadas » de campagne, finissent par le contraindre à une manœuvre inconsidérée : croire pouvoir déposséder Israël de sa souveraineté et de son contrôle sécuritaire sur les « zones C », en violation des précédents accords, par exemple, pour approuver un Etat palestinien autoproclamé sur toutes les terres qu’il revendique. A l’exception, sans doute de toutes les zones qu’Israël défendrait, comme les implantations, la vallée du Jourdain, Jérusalem… En termes de politique intérieure, un acte considéré comme dictatorial à l’encontre d’Israël, allant très au-delà des pressions, ne serait sans doute pas approuvé par le Congrès ni le Sénat, où les Démocrates ont déjà perdu ou risquent prochainement de perdre la majorité absolue. Ce pari palestinien est plus que présomptueux, à l’égard d’un pays où Israël compte toujours pas mal d’amis.
Il est peu probable qu’au-delà de recommandations non-contraignantes, le droit international se renie lui-même et désavoue les résolutions 242, 338, Oslo, la « carte routière », Annapolis... Ceci, juste pour imposer une « solution » à des adversaires qui se tournent le dos, par le refus de la négociation de l’un d’entre eux.
En attendant ce jour « béni » pour le directoire de Ramallah, et quoi qu’il tente de même acabit, les ouvriers palestiniens sont toujours contraints à travailler moins, à cause du chômage forcé dans les implantations. Malgré l’absence d’institutions fiables et démocratiques, l’économie de ce territoire suit son cours, des accords de coopération sécuritaire subsiste pour régir les différentes catégories de zones, la police du Fatah opère le jour et parfois, la nuit, quitte à arrêter, puis relâcher quelque affilié du Hamas ou du Jihad considéré, momentanément, nuisible ou dangereux pour lui-même plus que pour Israël. Les unités spéciales israéliennes se chargent du reste, du « gros œuvre ». Certaines filières de « brigades des Martyrs d’al Aqsa » ont repris la « lutte armée », mais les opérations qu’ils mènent sont vite découvertes et réprimées. Restent les tactiques réputées « non-violentes » en proximité de la barrière de sécurité.
Le Hamas, de son côté, n’est jamais en reste, ayant terriblement fait monter les enchères à propos du seul otage, le caporal franco-israélien Guilad Shalit, qu’il détient. Mais il s’est vu opposer des répliques cinglantes, de la part de Benyamin Netanyahou, qui a coupé net à l’inflation des exigences. Puis, surtout, de la part de l’Egypte, que le Hamas a écarté des négociations indirectes au profit d’un médiateur allemand. Si ce n’en est pas la raison principale, la tension n’a cessé de monter entre le régime de Moubarak et les islamistes de Gaza, avec l’édification du « mur d’acier » à leur frontière, qui met à mal le commerce illégal fructueux des clans, par les tunnels, et semble refermer le couvercle des pressions égyptiennes en vue d’une réconciliation contrainte et forcée avec le Fatah. Les perspectives s’amenuisent, d’autant qu’Israël vient d’annoncer la mise en service prochaine (entre 6 mois à 2 ans) de son système anti-missiles « Kipat Barzel » (dôme de fer) qui rendra quasi-invulnérables les zones civiles menacées par ces mouvements, au nord (Hezbollah) comme au Sud (Hamas, Jihad islamique, ou actuellement, prétendants à l’allégeance à al Qaeda).
Il ne peut y avoir de « risque zéro », on le voit encore par l’imminence se rapprochant du péril nucléaire iranien. Celui-ci dépend encore trop des décisions de sanctions économiques que tout le monde dit vouloir imposer à l’Iran, sans jamais trouver d’accord pour les rendre aussi étanches et massives que souhaitées, afin de provoquer le « déclic » qui ralentirait, gèlerait, ou ferait dérailler ce processus délétère. En proximité immédiate, du moins, la menace directe, sans être écartée, va continuer  sérieusement de s’amoindrir. Cela ne garantit aucunement une paix toujours aussi improbable. A contrario, force est de constater que les efforts mis en œuvre en matière de savoir-faire technologique, sécuritaire ou sanitaire (sécurité civile, dispositifs de masques à gaz, ou de piqûres contre toutes sortes de retombées mortelles, réactivité de différents services…) cernent, au plus près, les différentes formes de menace, au point de rendre fou l’apprenti-destructeur qui s’y aventurerait. Ainsi, pour autant qu’un Mollah, Guide Suprême, ou Président-leader des guildes pasdaran et bassidjies se prenait de l’envie d’appuyer sur le bouton rouge, la réplique de style « opération Samson » serait immédiate, par la voie des mers (Dolphins) ou/et des airs (système anti-missiles Hetz, missiles Jéricho, aviation…). La possibilité d’une paix n’est envisageable qu’à la condition qu’un tel processus de menace globale s’interrompe et que de tels démiurges et apprentis-sorciers soient rapidement ramenés à la raison, dans l’intérêt de la région et très au-delà d’elle, vers l’Europe du Sud et, même, les Etats-Unis.
Partager cet article
Repost0
23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 18:03



EDITOVDu « processus de paix » à la gestion de conflits et à la prévention des catastrophes ? 1ère Partie.




Marc Brzustowski pour
 lessakele et
 .aschkel.info
1ère partie : Outre-mer comme dans les airs, le savoir-faire israélien est le bienvenu

Le déploiement d’unités d’intervention rapide médicales, d’aide et de soutien de l’armée israélienne (commandement du front intérieur), mais aussi d’équipes de la police scientifique dans la recherche et l’identification des victimes du tremblement de terre sous les décombres de ce qu’il reste d’Haïti, a permis à l’Etat hébreu de faire la démonstration de ses aptitudes à faire front aux situations les plus catastrophiques et d’y apporter des solutions urgentes. Il a rappelé sa vocation universelle, fondé sur une éthique ancestrale d’aide envers son prochain affligé. Incidemment, il a constitué un modèle d’efficacité à mettre à disposition des populations accablées, en apportant l’hôpital de campagne et le matériel chirurgical, permettant aux autres équipes internationales de se tourner vers lui pour les opérations les plus dramatiques, tout en poursuivant les fouilles sous les bâtisses effondrées. Cet effort consenti au plus haut niveau, dès les premières heures du drame haïtien, s’est soldé par des appréciations enthousiastes, de la part des Haïtiens, premiers concernés, autant que des partenaires du corps expéditionnaire de sauvetage, qui mettent du baume au cœur des responsables et des membres d’une armée, sous le feu ininterrompu des clichés médiatiques les plus éculés, visant à sa diabolisation constante et à la judiciarisation de ses moindres faits et gestes.

De même, ce sont l’ONU et les Etats-Unis, les mêmes avec lesquels se posent des problèmes diplomatiques de long ou plus court terme, qui ont fait appel à Israël pour qu’il dépêche sur place une centaine de policiers chargés du maintien de la paix sociale, dans le cadre de la reconstruction des institutions haïtiennes, à cette heure, complètement pulvérisées et dépassées par l’ampleur des évènements. Incidemment, notons que ce rôle requis et acquitté avec un haut degré de performances, permet à Israël de sortir de l’enfermement dans les perceptions d’un conflit régional sans vraies perspectives de moyen terme, d’une imagerie préfabriquée et entretenue depuis des décennies, à propos de sa puissance militaire et de sa supériorité technique conduisant, nécessairement, à « l’injustice ». Elle s’avère, sur d’autres théâtres d’opération, offrir les meilleures garanties et les bienfaits directs qu’on vient d’indiquer. N’en déplaise aux antisionistes convaincus qui n’ont de cesse de gonfler leurs rangs au moindre frémissement. Ce modèle d’intervention, très professionnalisé, peut-il avoir des incidences sur les conceptions que le monde se fait, quant à la résolution des conflits qui perdurent au Proche et Moyen-Orient ?

Il y a peu de temps, alors que les services de renseignement américains exposaient leurs failles les plus criantes, au sujet du vol mal contrôlé de la Nordwest Airlines au-dessus de Détroit, nombre d’experts du contre-terrorisme ont vanté les mérites des techniques de profilage individuel des services de sécurité israéliens au départ des aéroports. Il apparait que si celles-ci avaient été transférées correctement au personnel d’embarcation, jamais un tel incident ne se serait produit. De telles capacités de discernement, permettant d’identifier les éléments dangereux dans une foule de voyageurs, ne donnent-elles aucune indication sur la façon dont une armée saura se comporter, sur la base de renseignements dument collectés, face à une population indistincte au sein de laquelle se cachent des terroristes avérés ? Ou dans la maîtrise des risques, face à une file de voitures, à un check-point ou un barrage, à l’orée de Gaza ou de Judée-Samarie/Cisjordanie ?

Ceci, pour les tous derniers événements révélateurs, mais il y a un certain temps déjà que l’état juif participe aux patrouilles de l’OTAN en Méditerranée, pour contrer les risques d’attaques maritimes, ou encore, qu’il est bien à l’origine des répliques anti-insurectionnelles basées sur l’efficacité des drones, auxquelles l’Administration Obama a, de plus en plus, recours, à la lisère des zones tribales talibanes ; que d’autres matériels à la technologie sophistiquée sont prisés par les armées confrontées à ce type de situations, sur toutes sortes de terrains extérieurs.

Sur le plan économique, un premier accord, en vue d’une intégration prochaine de l’état hébreu au sein de l’OCDE, insistait, à la fois, sur sa gestion saine, qui lui a permis de bien résisté durant la durée de la crise économique en cours, avec le maintien d’un PNB positif de 0, 5% et des perspectives de croissance entre 3 et 5% pour 2010, tout en insistant sur la persistance des inégalités sociales, par des aides inférieures aux autres états membres (dépenses sociales : 16% en Israël, contre 21% en moyenne chez les autres).

Ces exemples, tirés de différentes configurations, démontrent, au moins, une chose : quelle que puisse être la virulence de campagnes acharnées contre son identité ou son « image », il n’en ressort jamais que l’exemplarité de la résilience juive comme vision du monde, le sang-froid face aux enjeux les plus problématiques, et que ces aptitudes conservent toute leur fraîcheur dans les situations où le monde extérieur est conduit à faire appel à elles.

Perspective qui autorise un certain optimisme tempéré sans triomphalisme. Le temps des images d’Epinal et des louanges qui les commentaient, reflétant le courage des valeureux paysans-soldats et pionniers des kibboutzim est bel et bien obsolète. Mais, l’inversion des valeurs et représentations qui a suivi la victoire de 67, métamorphosant la victime en bourreau et s’appuyant sur la dénonciation unilatérale et outrancière du « fort » pour ses supposées exactions contre le « faible », peut, elle aussi, rencontré ses limites dans les situations paroxystiques qui constituent le sel des défis majeurs pour le monde contemporain : terrorisme biologique-chimique ou atomique, catastrophes naturelles, pouvoirs despotiques menaçant leurs voisins de poussées hégémoniques, crises en chapelets à prévenir plutôt que guérir, pathologies hier réputées incurables par la médecine classique, … Tous ces domaines requièrent une expertise de haut vol et de longue haleine, où les inclinations aux partis-pris idéologiques irresponsables, les rejets a priori, les vues de l’esprit, les scénarii conformes à ce que le monde « devrait être » et qu’il n’est pas, n’ont pas leur place et cèdent rapidement le pas aux compétences éprouvées sur le terrain, dans l’acceptation du risque et l’évaluation correcte des menaces patentes.

A ceux, donc, qui nourrissent leur quotidien de suspicions à propos du « machiavélisme » avec lequel un état donné, présumé pire que tous les autres, mènerait de sourds complots, par une succession d’actes mettant en valeur ses compétences, à des fins forcément néfastes et occultes, selon la trame des « Protocoles » (des Sages de Sion), les récents développements rappellent que les images et les mots, les insultes à l’intelligence s’envolent, là où les actes s’accomplissent, envers et contre, ou en dépit des commentaires que, ma foi et quoi qu’on fasse, on ne fera pas taire…

Au-delà même des effets secondaires positifs, en tout cas, apaisants, en termes de communication, l’art, en matière sécuritaire ou sanitaire, l’emporte, en définitive, sur la critique. Certaines vieilles recettes de la calomnie (Goebbels), de l’accusation mensongère, ou de l’inculpation univoque et sans contrechamp, - de droit de contre-expertise pour la partie incriminée- (comme dans les suppositions aventureuses et télécommandées du Juge Goldstone qui ne tiennent pas à l’examen objectif des faits) restent de portée limitée, souvent criarde et spectaculaire (les manifestations antisionistes de l‘hiver dernier), mais dont les lendemains qui chantent ne sont jamais assurés. L’enchaînement des actes et la démonstration par la preuve effective, efficace et efficiente, et non les suppositions oiseuses, les associations sémantiques contre-intuitives (Sionisme = racisme, apartheid, voire, « nazisme ») de journalistes ou/et de justiciers intellectuellement paresseux, ayant perdu toute notion de déontologie et d’équité de traitement, suffisent au pragmatique.

Cela veut-il dire que les évolutions, au sein et à la périphérie de la société israélienne soient indemnes de toute critique raisonnée ? Qui le prétendrait, qui, surtout, l’a jamais prétendu, hormis les esprits malveillants, dans un pays qui dispose d’une des presses parmi les plus libres au monde, aux dires mêmes des associations journalistiques, à l’inverse de tous les pays avoisinants ? Dans des institutions où l’on s’invective facilement entre représentants de telle ou telle tendance, courant ? Dans le cadre d’une société où bien des injustices, certes, subsistent, dans le flux incessant d’un melting-pot unique au monde sur une superficie aussi réduite, mêlant Russes, Ethiopiens, Francophones, Anglo-Saxons, Yéménites, Hindous, Sabras, laïcs et religieux… ?

En quoi cela permettrait-il, comme certains s’y emploient, de déduire que ce qu’Israël donne en Haïti ou dans la protection des aéroports, n’est que le contrepoids de ce qu’il aurait « usurpé » aux Palestiniens ? Ainsi a-t-on relevé telle ou telle rumeur d’une présence juive aux Caraïbes pour s’y livrer au prélèvement et aux trafics d’organes, de la part d’un activiste noir-américain de Seattle, dégoulinant de cynisme, qui a trouvé là une position d’inquisiteur plus confortable que de se retrousser les manches et d’entreprendre quoi que ce soit à l’intention de ceux en réelle difficulté.

Qu’est-ce qui permet au tribunal médiatique, manouvrier des opinions, de douter que les règles qui prévalent dans un cas ne sont pas les mêmes, en tout cas, trouvent leur origine dans celles qui ont cours à domicile ? Qu’y a-t-il de si difficile à comprendre que le savoir-faire qui puisse être utilisé ailleurs n’est autre que le fruit de compétences à la gestion de crise, quelle qu’en soit la nature, sécuritaire ou sanitaire, qui sont quotidiennement mobilisées  par une société exerçant ses talents transhistoriques de survie ? Que l’Haïtien sauvé des décombres bénéficie indirectement de la dextérité de tel policier, ou médecin, apprise lors de la dernièreIntifada, d’attentats à la bombe humaine (Zaka), de la protection de tel membre des unités de sécurité civile, généralement, affectées auprès des populations de Sderot ou de toute autre ville du Sud ?

La situation qui prévaut, actuellement, à l’égard des territoires palestiniens, est, d’un point de vue sécuritaire et diplomatique, difficile à définir précisément, comme se situant dans un « no man’s land » du « ni guerre ni paix », « ni accord ni trêve ». Elle semble trouver sa stabilité problématique par le vide, la quasi-absence d’hostilité, sinon manifestée par des actes relativement isolés en intensité et dans le temps. L’incident est toujours possible, des tentatives épisodiques de mettre le feu aux poudres ont bien eu lieu, à Jérusalem, durant l’automne, ou il y a quelques temps en lisière de Gaza. L’élément nouveau, c’est qu’elle est, de plus en plus, similaire, du côté égyptien de la frontière, où la même défiance prévaut à l’encontre de ces groupes. On a beaucoup hurlé et l’on manifeste encore contre la barrière de sécurité, notamment. Il n’empêche que si « ça marche », d’autres protagonistes proches s’en inspirent pour réduire et prévenir tout débordement.

Cette politique « du moindre risque », sans certitude totale sur le devenir, est la résultante de deux opérations militaires majeures, ces dernières années : l’opération « Rempart » menée par Moshé « Boogie » Ya’alon et Ariel Sharon, en 2003, et l’opération « Plomb Durci » de l’hiver dernier, conduite par Gaby Ashkenazi et le gouvernement Kadima d’alors, l’une comme l’autre, mais l’une plus que l’autre encore, tellement décriée sur la scène internationale.

Malgré l’absence totale d’accord définitif, malgré le refus de négocier de la partie palestinienne, côté OLP, ou même de reconnaître le droit d’existence de l’entité juive, côté Hamas, sans le moindre consensus d’ensemble, un modus-vivendi s’installe, toujours de façon provisoire, mais de ce genre de « provisoire » qui, néanmoins, tend à durer. Chaque entité, Hamas ou Fatah, mène bien, ou croit mener, sa propre stratégie dans l’ignorance ou aux dépends de l’autre, en faisant comme si la réalité d’une présence indéfectible ne s’imposait pas à eux.

( à suivre)
Partager cet article
Repost0
18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 15:17


EDITOV



Imbroglios diplomatiques en série, à mesure que s’étendent les risques de prolifération nucléaire

 

 

Edito, par Marc Brzustowski
Pourhttp://lessakele.over-blog.fr/ et http://www.aschkel.info/ 

 

 

a) Caraïbes dans la tourmente


La seconde semaine de janvier restera marquée par la tragédie haïtienne qui, à cette heure, aurait fait, au moins, 200 000 morts, engloutis sous les décombres. Les sauveteurs de tous les pays affluent, à commencer par les Américains proches, qui ont déjà dépêché, sur place, 3 000 hommes de troupe. Les Français présents depuis la Guadeloupe et la Martinique, ont testé les possibilités d’atterrissage sur l’aéroport dévasté de Port-au-Prince et affrété de premiers convois aériens. Israël, parmi tant d’autres, fort de ses liens anciens avec l’île et de son expérience des catastrophes naturelles, notamment depuis le tremblement de terre en Turquie, en 1999, où ses équipes de sauvetage avaient fait tout leur possible pour secourir la population sous les gravas, a envoyé ses équipes spécialisées, dont les membres de Zaka. La solidarité internationale se coordonne pour faire face aux conséquences du désastre. On ne connaîtra, peut-être jamais, le nombre exact de victimes, à cause de l’inexistence d’un état civil à jour, dans une île confrontée à une misère endémique, malgré de récents efforts pour assurer un embryon de démocratie, après les années de plomb des Duvallier et leurs sinistres « tontons macoutes »… Sur place, il faut aussi combattre le pillage et le banditisme qui freinent l’acheminement des secours aux plus nécessiteux. Face à de tels cataclysmes, on ne peut que de se raccrocher aux rares moments de miracle épars, où la vie triomphe du malheur, comme la naissance de cette petite fille dont la maman avait été sauvée quelques minutes plus tôt, dans l’un des hôpitaux de fortune mis à disposition par les jeunes volontaires de Tsahal. Drame qui n’est pas exempt de ces grands moments d’opéra-bouffe déplacés, où un tribun démagogue comme Hugo Chavez voit, dans le débarquement US d’urgence impérieuse, la « preuve » de l’invasion américaine des îles Caraïbes ! Quand la bêtise le dispute à l’indécence, il est des paranoïas ravageuses qui pourraient, en effet, mériter un traitement de choc !


b) Suite, et non fin, des tensions épisodiques turco-israéliennes


A propos de « séisme », symbolique et diplomatique, celui-là, le torchon s’est, un peu plus, consumé, entre la Turquie et Israël. Cette dramaturgie semble faire « boule de neige », malgré les démarches répétées, après incidents réitérés, pour tenter, une fois encore, de combler le fossé. Sans minimiser aucun d’entre eux, il faut pouvoir interpréter correctement les risques de glissement de la Turquie vers ses voisins de l’Est (Iran, Syrie), tout en tenant compte de l’ancrage dans des alliances consolidées avec l’Occident, aussi bien qu’avec Israël, au-delà des tentatives, d’ailleurs infructueuses, d’ingérence d’un autre démagogue populiste : l’islamiste antisioniste Recep Tayyip Erdogan, qui tire sa légitimité des frustrations populaires et des images d’Epinal diffusées sur le petit écran. Les orientations que celui-ci donne à son pays nourrissent la suspicion d’un retournement stratégique progressif qui se ferait au détriment de l’OTAN, en tout premier lieu et qu’on voit peu réagir ; sur le plan régional, par une propagande anti-israélienne qui ne manque jamais une occasion de créer le « scandale » (Davos, soutien inconditionnel à la bombe d’Ahmadinedjad, exercices militaires conjoints avec la Syrie, plutôt que traditionnels avec Israël…).


Elles visent deux choses : par son nationalisme baignant dans un islamisme, de plus en plus étriqué, tel qu’il est parfaitement incarné dans les séries « b » de la télévision turque, et ses héros primaires, antisémites et anti-américains, Erdogan et ses services de presse et de divertissement, donnent à manifester tout le mécontentement qu’il sent poindre dans les frustrations économiques et sociales populaires. Il exploite la fibre  susceptible, suite à la mise à l’index de l’Europe de ce pays situé au Levant asiatique, qui, comme il le démontre un peu plus chaque jour, par son soutien aux dictatures locales, a peu de points communs avec les valeurs défendues sur le vieux continent, en matière de droits de l’homme. Cette réactivité sert surtout d’aiguillon à la diffusion de la séduction maligne et fielleuse de positions islamiques « modérément radicales », se présentant sous la forme de l’anti-américanisme et de l’antisémitisme primaire.


Il serait grand temps que les Etats-Unis et l’Europe fassent clairement comprendre à Erdogan que ce n’est pas en présentant le portrait d’un pays mal éduqué, frustre et assoiffé de légendes le mettant en valeur, mais dont chacun sait qu’il  est prompt à recourir, depuis des décennies, au racisme contre ses propres minorités (Arméniens exterminés, Kurdes culturellement opprimés), puis lorsqu’il veut les apaiser, se tourne dans l’excès contre l’Amérique, les Juifs ou, demain, l’Europe, que la Turquie se rendra plus aimable aux yeux des chancelleries de l’Ouest, en faisant luire ses canines de prédateur. Il revient aux franges éclairées de la population, en Turquie,  qui accomplissent un travail réflexif sur leur propre histoire, en dehors des thèses officielles, de faire le départ entre les déclarations et les émissions qui la représentent et servent son devenir, ; ou qui, à force de vouloir salir l’image d’autrui, la cantonnent comme une sous-région encore peu irriguée par les lumières de la modernité et des valeurs qui la sous-tendent.


Ehoud Barak, ce dimanche, s’est donc livré à la gymnastique diplomatique, en se rendant à Ankara pour faire le point régional, maintenir les ponts entre les blocs, assortis de clarifications à propos d’un contrat de livraison de drones (10 engins sans pilote), promis par Ehud Olmert, à l’époque où la Turquie se faisait forte d’assurer la liaison entre Israël et la Syrie. « L’Orient compliqué »n’en devient que plus complexe, sans doute, par manque d’homogénéité, de fermeté et d’actes en conséquence, de la part d’un « Occident » qui apparaît indécis et dont la vision de l’histoire se limite à l’intérêt bien compris de chacun des partenaires qui le composent. La Turquie, militairement et stratégiquement, est devenue le point de rencontre où les ennemis et les amis se croisent et se défont ; tout comme le Qatar peut aussi bien être le banquier des Mollahs que l’hôte des entreprises occidentales exportatrices, dans un esprit bien compris du négoce de bazar.


Le fait est que la série télévisée, au centre de la dernière dispute, vise autant les soldats Israéliens, présentés comme des bourreaux d’enfants, que les troupes américaines en Irak,  à qui est faite la même réputation, assortie, pour les deux protagonistes principaux de ces caricatures, d’accusations de tortures diverses et de trafic d’organes. Il y a fort à parier que la « bonne conscience » turque, jamais inquiétée, au sujet du Génocide arménien, ni des brutalités de l’armée turque contre les enfants kurdes, pourtant condamnées par la commission des droits de l’enfant de l’ONU (http://lessakele.over-blog.fr/article-droits-des-enfants-bafoues-en-turquie-43075419.html : La résolution du Comité des droits de l’enfant de l'ONU adopté le 29 octobre 2009), ses années de dictature sanguinaire et tortionnaire, trouve dans les « crimes » imputés à bon compte à Tsahal ou aux G’I.s américains, matière à se refaire une virginité, des points de rassemblement électoral, tout en élargissant ses alliances à l’Est (Iran, Syrie) et auprès des populations arabes. Mais on note le peu d’empressement, de la part de l’Administration Obama, lui-même opposé à la guerre en Irak, de défendre, aux côtés d’Israël, l’honneur bafoué par la Turquie officielle, membre de l’OTAN ( !), de ses propres soldats venus défendre le peuple irakien contre l’une des plus sordides dictatures de la planète.


c) L’incapacité des grands de ce monde à construire une réaction homogène aux provocations de l’Iran


On ne peut percevoir les opportunités saisies par la Turquie, dans ce qui ressemble fort à un retournement d’alliances, qu’à la lumière du désir inextinguible, affiché par les Occidentaux, rétifs à déterminer tout agenda qui se tienne et se respecte,  de négocier. En contrepoint, ce don pour l'argutie indéfinie donne libre cours aux spéculations régionales consistant à faire monter les enchères à l’intention des plus offrants. Et, d’autre part, il relance les grandes manœuvres de retour en force de la Chine et de la Russie comme grandes puissances incontournables, en vue de tout « règlement » futur. La distribution des cartes qui se dessine, passe aussi directement par le tracé des oléoducs gaziers et pétroliers, en direction de l’Europe, contrôlés par l’entreprise russe d’Etat, Gazprom, et débouchant sur le Bosphore.


D’autre part, la volonté européenne et américaine de détourner Damas de son alliance indéfectible avec les Mollahs de Téhéran et son rôle d’entremetteur ou « plaque tournante » pour les Pasdaran avec le Hezbollah, a eu l’effet inverse de celui escompté. Tout au contraire, il a pu servir de cheval de bataille diplomatique à l’AKP de Recep Tayyip Erdogan pour lancer ses opérations de charme en direction des « Etats-voyous » (terme qui a disparu du vocabulaire de Washington) de la Région, sur fond de prévision du retrait américain d’Irak et de messages ambigus d’accommodation à l’imminence d’une bombe nucléaire iranienne. Ces assurances d’impunité à l’égard de Damas se soldent par la mise en sommeil d’un fameux « Tribunal de la Haye pour le Liban », un magnifique contrat européen de 35 millions d’€, cette même semaine, alors que les informations affluent à propos du fait que l’armée syrienne accueille dans ses bases les milices du Hezbollah, afin de les entraîner à la guerre anti-aérienne. Des missiles sol-sol d’une portée de 250 kms et sol-air ont ainsi été mis à la disposition de la milice chi’ite sous parrainage irano-syrien. Le Liban, qu’on prétendait, en 2005, libéré de cette même tutelle, n’en finit pas de voir ses dirigeants, druzes, sunnites, venir, ventre à terre, faire allégeance à la Grande Syrie des Alaouites.


 Et Nasrallah, en grande conférence avec les dirigeants du Hamas, hôtes de la Syrie, Meshaal et Marzouk, de braver encore Washington et les pays arabes engagés dans le « processus de paix », en attestant qu’il mettra toutes ses forces à le faire dérailler. A preuve, le refus entêté de Mahmoud Abbas, qui, finalement, vient certifier son alignement, au moins par prudence, sur ce même front du refus dirigé, de main de maître, par Bachar al-Assad. Le dirigeant palestinien déclare, sans ambage, que c’est à l’Amérique de proclamer que la « partie est terminée » et de régler toutes les questions afférant aux « réfugiés », à « Jérusalem » et aux frontières. En recourant à cette politique d’assistanat, le gouvernorat palestinien fait preuve d’immaturité, s’en remet totalement aux puissances qui l’ont fait sortir de terre, il y a 17 ans et assume son inexistence autre qu’artificielle. Dans ce cadre, l'échéance des 10 mois de gel proposée par Netanyahou a, au moins, le mérite de fixer des échéances, à partir desquelles, on peut ou non, "jouer la partie". Abbas, dans la défroque du petit homme qui ne marquera pas l'histoire, mais la défera, se contente paresseusement de déclarer forfait avant le premier coup de sifflet.


  Le « fiasco »diplomatique de Danny Ayalon, la semaine passée, n’apparaît plus, ici, que comme épiphénomène, illustration maladroite de l’exaspération israélienne, comptabilisant la somme de toutes les concessions accordées aux ennemis de la paix, au fur et à mesure des tergiversations des Occidentaux : depuis  les élections palestiniennes de 2007, voulues par GW Bush, sacrant le Hamas, Doha, renforçant le contrôle du Hezbollah sur le Liban, au printemps 2008, jusqu’au progressif retournement de tendance d’Ankara, saisissant l’opportunité de la campagne « Plomb Durci » et des faux témoignages de la Commission Goldstone, pour prendre la tête d’un mouvement antisioniste, de Caracas à Téhéran, en passant par El Arish ou Rafah aux portes de Gaza...


  Pendant ce temps, malgré des déboires électoraux conséquents, se traduisant par une opposition grandissante aux Mollahs radicaux en Iran, et par le reflux du Hezbollah dans les urnes, alors que sa victoire paraissait assurée, l’hégémonie iranienne n’a fait que se renforcer contre la volonté des peuples, brandissant la menace nucléaire et fragilisant les courants pro-occidentaux du 14 mars à Beyrouth, pour les conduire à faire l’impasse sur l’armement du mouvement chi’ite et, dans la foulée, sur celui des groupes affiliés, comme le Hamas palestinien, en parfaite violation de toute résolution 1701.  C’est ainsi qu’une explosion a eu lieu en plein Beyrouth, il y a deux semaines, dans laquelle au moins deux membres du Hamas ont trouvé la mort, auxquels s’ajoutent les blessures des nervis du Hezbollah tentant, semble t-il, de la désamorcer. Le propos n’est pas tant de savoir « qui », que de comprendre que tout est possible, lorsqu’on établit ses campements sur une poudrière.


Dans ce contexte, à Téhéran cette fois, un physicien nucléaire, Massoud Ali Mohammadi, trouve la mort dans l’explosion d’un engin piégé, à la sortie de son domicile. Le Régime et les opposants se disputent son affiliation, ces derniers accusant le pouvoir d’avoir fait disparaître le savant. Cette disparition paraît fort opportune pour tenter de ressouder les rangs contre l’ennemi extérieur, « les américains-sionistes ». Beaucoup d’éléments troublants viennent discréditer la thèse officielle, comme l’empressement à passer les lieux au kärcher ou à remettre d’aplomb l’architecture de l'endroit avant enquête d’une quelconque police scientifique. "Mais" le Régime a des "preuves"... Les photos prises quelques minutes après l’explosion, laissent entrevoir la présence de membres bassidjis ou pasdaran spécialisés dans la répression, six minutes à peine, après les faits. Mais, contre les sites radicaux qui accusent le régime, leur égérie, Mir Hossein Moussavi fait connaître son alignement sur la thèse officielle, coupant court aux spéculations, dans ses propres rangs.


Toute action pouvant freiner le programme iranien peut avoir une importance variable, sans lui porter une atteinte majeure : ici, pourquoi un théoricien serait-il visé, plutôt qu’un ingénieur ? Ses prises de position pour Moussavi, lors des élections et ses accointances scientifiques israéliennes et américaines, laissent penser qu’il aurait pu être tenté d’aller poursuivre ses recherches en Occident, comme d'autres transfuges l'ont fait, depuis la Turquie ( Ali Reza Ashgari) ou l'Arabie Saoudite (Sharham Amiri), encore dernièrement.


On ne connaîtra, sans doute, jamais les dessous de l’intrigue et l’on ne peut que suivre le fil de ses conséquences, à l’intérieur de l’Iran aussi bien qu’à l’extérieur. Ainsi, fait suffisamment rare pour le mentionner, un journal officiel égyptien, al-Ahram, profite de l’occasion pour faire l’éloge du directeur du renseignement extérieur israélien, Méïr Dagan. Façon de profiler cet acte dans une longue série, allant de l’élimination d’Imad Moughniyeh, en passant par le raid contre le réacteur nucléaire syrien ou contre les convois d’armes au Soudan, la mort d'un cacique du régime alaouite lié au Hezbollah ou d’autres membres influents du même mouvement islamiste chi'ite…


Entre la campagne pro-palestinienne que subit de plein-fouet le régime de Moubarak, à propos du mur d’acier à sa frontière avec Gaza, et ce type d’éloge, sans parler d’alliance sans ombrage, contrairement à ce qui se passe avec la Turquie, l’Egypte tend aussi à affirmer ses positions à l’égard de ses alliés arabes, Jordanie et surtout Arabie Saoudite. Le Royaume wahhabite tente aujourd’hui le grand écart, en souhaitant réconcilier les frères ennemis palestiniens, de la même façon que la cogestion du Liban a fini par être cédée à une coalition hétéroclite constituée du Hezbollah, maître du jeu, et des fameux « courants pro-occidentaux » dont la victoire électorale est bradée par leur manque de résolution à faire front aux diktats du « Parti de Dieu ». L’Egypte reste défiante à l’égard de ces chassés-croisés saoudiens, cherchant, de concert avec les Occidentaux, à réintégrer la Syrie dans le camp « arabe », tout en trouvant un « modus vivendi » à l’endroit des aspirations iraniennes.


En même temps, ces aspirations, l’Arabie saoudite en éprouve chaque jour un peu plus l’haleine fétide, à sa frontière avec le Yémen, fréquemment violée par les milices houties, formées par l’Iran et le même Hezbollah… Les trois tableaux montrent assez les failles des attitudes conciliatrices. En s’y engageant, l’Arabie du Roi Abdallah démontre surtout qu’elle perd confiance dans les alliés américains et européens, qui semblent s’accommoder du statuquo à l’égard de l’Iran. L’allié jordanien est aussi sur la sellette, devant faire face à des risques accrus d’attentats à partir de son territoire, soit contre ses propres intérêts, depuis l’affaire de l’attaque d’al Qaeda contre une base de la CIA en Afghanistan, révélant sa propre implication dans l’anti-terrorisme. Soit contre des ressortissants diplomatiques israéliens, sans qu’on sache, à cette heure, s’il s’agit d’une action de la mouvance islamiste sunnite ou du Hezbollah, toujours à la recherche d’une vengeance, depuis l’élmination d’Imad Moughniyeh.


d) L’improbable alignement russo-chinois sur le régime de sanction et l’échec des différents plans américains


La communauté internationale n’en finit pas de piétiner, au sujet d’un nouveau train de sanctions contre l’Iran et l’unité de façade se disloque, aussi du fait des réticences, surtout chinoises,qui va prendre la tête du Conseil de Sécurité, mais également russes, à accéder à de telles mesures de rétorsion, quand bien même toutes les preuves d’une accélération de ce programme nucléaire sont sur la table. De tels signes de l’affaiblissement de l’influence américaine n’ont pu que renforcer Erdogan dans sa volonté de rejoindre le camp de l’Axe qui étend ses réseaux sur Levant. Si on pouvait, déjà, relever des signes inquiétants de cet alignement turc, au moins, par sa neutralité au moment de l’invasion de l’Irak, ils n’ont jamais été aussi virulents que depuis l’accession au pouvoir de Barack Hussein Obama, dont la politique est entièrement rivée au processus de négociation, pour lequel il lui faut bien promouvoir des entremetteurs. Les attentats se multiplient en Irak, dont le gouvernement accuse ouvertement la Syrie de jouer de son contrôle de la frontière pour permettre l’afflux de Jihadistes vers Mossoul ou Bagdad. Qu’est-ce qui viendrait le dissuader de faire double-jeu, puisque les nations les plus démocratiques de la planète, France et Allemagne en tête, l’assurent de leur coopération économique la moins regardante possible quant à son implication terroriste dans la région ?


Le clan de la fermeté et des sanctions est dans l’impasse, du fait, surtout, que la Chine, au-delà de ses intérêts commerciaux en Iran, redoute, tout simplement, de favoriser le rapprochement de certains états-tampons, comme la Corée du Nord et l’Iran avec les Etats-Unis. Dans ces jeux d’influence trouble, « l’Empire du Milieu » craint l’empathie de l’opposition iranienne pour plus de conciliation à l’égard des inquiétudes occidentales (un de ses pères spirituels, l’Ayatollah Montazeri, récemment décédé, avait émis une fatwa contre la course à l’armement nucléaire). La sympathie que provoque, dans les rangs de ses propres opposants chinois, la « révolution de velours » téhéranaise, n’est pas absente de ses préoccupations. Si cette opposition chinoise n’est, actuellement, pas dangereuse pour Pékin, pas plus que les séparatistes Ouïghours, ou encore, les manifestations tibétaines vite réprimées, les caciques du parti communiste sont d’une susceptibilité paranoïaque, quant à une quelconque émulation qui pourrait les conduire à de nouveaux Tien-An-Men, dans un contexte de modernisation sous contrôle autoritaire. Ainsi, selon le Wall Street Journal (http://online.wsj.com/article/SB10001424052748704500104574649762717035296.html) une récente campagne de dissidents chinois, intitulée « CN4 Iran » via les réseaux internet Twitter, fustigeait l’envoi d’engins blindés chinois à l’intention des Bassidjis, qui répriment violemment l’opposition iranienne, et affichait son total soutien à la « révolution » dite « verte ». L’un des intervenants déclarait même, triomphaliste : « Aujourd’hui, nous libérons Téhéran, demain nous prendrons Pékin ! ». D’autre part, une compagnie chinoise, LIMMT Economic and Trade Co. se trouve mise en examen à New York, pour l’envoi de composants de missiles à l’armée iranienne.  Ainsi, la Chine nourrit dans sa main toute une panoplie d’Etats-voyous, susceptibles de dresser une muraille de sécurité contre l’influence occidentale : en Asie, avec la Birmanie, la Corée du Nord, l’Iran, en Afrique avec le Soudan, le Zimbabwe, en Amérique du Sud avec Cuba et le Venezuela.


 Sur cette ligne de front, entrent, évidemment, mais de façon instrumentale, tous les intermédiaires qu’on peut imaginer, au Moyen-Orient, dans les attitudes conciliantes de la Chine, envers les mouvements qu’alimentent les Pasdaran (Hamas, Hezbollah notamment, pour ne pas les citer), qui tirent partie de cette orientation tactique, partout ailleurs dans le monde. Cette mise en exergue de l’influence chinoise, déterminante dans le blocage des solutions en Orient et ailleurs, n’a, évidemment pas vertu à masquer le battage des cartes réalisé par Moscou, dans le même temps, au détriment de « l‘hyper-puissance » américaine, l’un et l’autre de ces ex ou actuels pouvoirs communistes ayant toute raison de se réjouir des déboires de la diplomatie US et de son charmeur de serpents en poste au Bureau Ovale, bien empêtré dans ses circonvolutions. L’effondrement du Mur de Berlin et le ralliement de nombre d’anciens pays du bloc de l’Est à l’OTAN ont simplement servi d’avertissement à la Chine, au détriment de son voisin immédiat à l’Ouest, la Russie, ce « colosse aux pieds d’argile ». La Chine ne souhaite pas subir d’effet-domino et s’en préserve en agitant des régimes-épouvantails.


Israël n’est, a priori, l’ennemi ni de la Chine ni de la Russie, malgré un long passé de défiance et de règlements de compte clandestins, en Afrique ou ailleurs, et l’Etat hébreu, notant l’infléchissement des politiques américaines, a pris soin de diversifier ses sources d’échange avec les deux grands de l’Est. Ce fut le cas, lors des visites d’Avigdor Lieberman, Shimon Peres, en Russie, ou dans son arrière-cour, au Turkménistan, en Azerbaïdjan, Ouzbékistan. Des intérêts communs ont été découverts, dans l’aéronautique, l’aérospatiale, les équipements militaires, les nanotechnologies… Mais on est en droit de se demander si, à l’heure actuelle, tous ces accords partiels et techniques ne restent pas périphériques, face à des tendances lourdes qui concernent directement la géopolitique de ces grandes puissances résurgentes et leur façon de concevoir leurs chasses gardées. Ceci s’illustrait, en août 2008, par l’intervention russe en Géorgie, par exemple.


Ainsi, encore, la diplomatie chinoise est fortement impliquée au Pakistan. Et c’est devenu un secret de Polichinelle que d’apprendre que l’origine du passage d’information atomique à Abdul Kader Khan a été orchestrée en sous-main depuis Pékin. Très récemment, les carnets secrets d'Abdul Kader Kahn ont été dévoilés (nouvelobs, 29 novembre 2009 : http://globe.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/11/13/bombe-pakistanaise-le-rapport-secret-d-a-q-khan.html), expliquant comment la Chine lui avait elle-même fourni les ingrédients de la bombe pakistanaise pour contrer leur ennemi commun : l’Inde. Il ne restait au père de la bombe pakistanaise qu’à sous-traiter son savoir-faire en Iran pour programmer la crise que le monde affronte actuellement. Or l’Inde est, aujourd’hui, le principal importateur de technologies en provenance d’Israël, pour les mêmes raisons de sécurité commune, à l’heure où l’Amérique et l’OTAN peinent à réinstaurer un semblant d’état viable en Afghanistan, règlement qui passe par Islamabad, allié des Américains… comme ils sont tributaires des Chinois.


De fait, les règlements « multipolaires », tant souhaités par Chirac, sont devenus de véritables « casse-tête », qui se jouent à la marge de la diplomatie, et où toute alliance qu'on prétendait stable, semble capable de rebondir d’une minute sur l’autre. Dans ce contexte, le « grand jeu » diplomatique ne pourra s’éterniser en évitant de prendre ses responsabilités à l’encontre des phénomènes de prolifération qui ne la rendent que plus inflammatoire, compliquée et dangereuse. Obama l’a-t-il, en partie, compris, en dépêchant de nouvelles formes de dissuasion maritime, dont l’USS-Eisenhower, au large des côtes du Yémen et de l’Iran ? Ou en faisant  intervenir le discours technique du patron du CENTCOM, David Petraeus, étudiant les possibilités de frapper l’Iran ?
Partager cet article
Repost0
1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 09:59


EDITOV


Esprit d’ouverture : 2009, une année de transition qui s’achève en trois actes tragiques pour l’Amérique.


* Dédicace furtive à l'ami Laurent Murawiec z"l, qui nous a quitté aux première lueurs d'octobre de cette année et qui aurait certainement exposé cela de façon plus crue et directe...

 

 


Marc Brzustowski pour 
http.//lessakele.over-blog.fr et www.aschkel.info

 

 

Difficile de faire le point sur une année aussi mouvante que celle qui s’achève, 2009 exposant tous les signes extérieurs d’une période de transition, sans que rien de décisif ne se dessine à l’horizon bleu du globe.


Il est, néanmoins, intéressant de relever ce qui a transité ou comment bougent les lignes , durant ce laps de temps qui nous file entre les doigts, comme le contenu volatil d’un sablier.


Transition d’abord, parce que les tenants du pouvoir ont changé, au timon du premier pays du monde, les Etats-Unis. Un jeune président métis, inexpérimenté, mais bourré de bonnes intentions quasi-messianiques et le verbe haut, prend les rênes, sur la foi d’une promesse indéfectible : « change !», qui se dit encore, en anglais de Chicago :  « Yes ! We can ! ». Alors, au-delà les belles formules marketing, qu’est-ce qui a pu être fait, et de quelles potentialités exceptionnelles sont aujourd’hui, un an plus tard, dotées les Américains ? Il apparaît bien aléatoire de le dire.


D’autant qu’à l’heure où nous rédigeons, les Talibans d’Afghanistan viennent de commettre, pour la St Sylvestre, un attentat au cœur même d‘une base de la très prestigieuse CIA, dans la province de Khost, tuant sa responsable et 7 autres agents et contractants, en blessant 6 autres. Ce nouveau drame se déroule une semaine après une tentative avortée d’explosion en vol sur une ligne menant d'Amsterdam à Détroit (Michigan), à peine plus d’un mois et demi après la tragédie de Fort Hood (Texas), qui vit un psychiatre militaire d’origine palestinienne massacrer 13 de ses compagnons d’armes… Comme si le mal qui ronge l’Amérique se logeait au cœur de sa conception de ses rapports avec le monde.


Rappelons-nous : il fallait à Obama, inverser la tendance de l’impopularité de l’Amérique dans le monde arabo-musulman. Et, là où son prédécesseur, parvenu aux plus hautes fonctions la veille d’un 11 septembre, promettait des larmes et du sang, son successeur s’était juré de tendre la main de la concorde universelle, même à ses pires ennemis. Alors, il y eut le discours inaugural du Caire qui débutait par ses mots : Salam Aleykoum !


Sinon que pour un coup d'essai, le jeune dirigeant démocrate a semblé ne pas bien décrypter, sur le prompteur, le monde auquel il s’adressait. Fort de l’histoire unifiée des 50 états qu’il représente, il voulait comme parler d’un seul tenant à une mythique civilisation « arabomusulmane » marchant d’un seul et même pas, celui de la Oumma. Il s’exprimait, en fait, face à un puzzle de nations, d’ethnies, de clans dominants se défiant des stratagèmes de leurs voisins immédiats. Le discours fut pris pour ce qu’il était, un effet d’annonce sans conséquences ni objectifs concrets. Pire, les pays arabes, aux  régimes aussi autoritaires que vascillants, se mettaient à redouter clairement que les mains tendues d’Obama, même embrassant celle du Roi d’Arabie, servent surtout à renforcer la puissance des ennemis, tout en affaiblissant la sécurité des alliés des Etats-Unis.


Désormais, cette conception semble étaler au grand jour les failles de cette bonhommie, par les négligences répétées auxquelles conduit une attitude naïve ou timorée, mettant en danger la vie même des représentants sécuritaires de l’Oncle Sam : on apprend que l’islamikaze de cette nuit, à la frontière pakistanaise, avait été invité et pas même fouillé par ses hôtes. Un "ami de l'Amérique", même doté d'une ceinture d'explosifs, reste un ami et cela ne se discute pas. De même qu’aucune mesure, qui aurait pu être perçue comme « discriminatoire », n’a jamais été prise, malgré des informations inquiétantes de contact avec al Qaeda, contre Nidal Hassan. Ainsi aussi s'explique que Farouk Abdulmuttallab ait, tranquillement, pu voyager jusqu’à tenter de mettre sa mission à exécution, stoppé net par l’action salvatrice d’un passager néerlandais,à qui la CIA doit bien un bouquet de tulipes.


A l’épicentre de la mosaïque moyen-orientale, Obama faisait comme s’il se permettait de remettre à demain l’urgence de la question nucléaire iranienne, à qui était proposé l’apaisement du temps de la "négociation », c’est-à-dire de la poursuite en toute impunité de son programme. Inversant les priorités, il se focalisait sur le centre d’attention de ceux qu’il comptait séduire par des paroles affables : Israël et ses quelques centaines de m2 supplémentaires d’implantation,alias croissance naturelle. La nouvelle administration, comme pour se donner des accents tranchant avec l’ancienne alliance indestructible entre les Etats-Unis et Israël, à une sorte de paroxysme historique, lors de la présidence de GW Bush et de la guerre conjointe contre la terreur, fustigeait tant et plus un autre pouvoir en émergence : celui de la coalition autour de Benjamin Netanyahou, sensiblement plus ferme sur les questions essentielles que son prédécesseur Olmert, qui eut pu être malléable à souhait.


En fait, là encore, il n’en fut rien. Netanyahou pliait sur quelques concessions programmatiques (reconnaissance d’un futur état palestinien démilitarisé, en échange d’une même reconnaissance de l’état juif et de la souveraineté israélienne sur Jérusalem, gel de 10 mois du développement des implantations…)  dans le sens des souhaits de son homologue de Washington, mais ne cédait rien sur l’essentiel. De fait, la balle retournait dans le camp de Mahmoud Abbas, réfugié dans la position sécurisante, mais quelque peu embryonnaire, du refus de tout pas en avant. Washington assouplissait progressivement sa position, en regrettant quelques décisions de Jérusalem ou exigeant des « éclaircissements » sur tel ou tel point, opération ou construction. Mais le spectre d’une confrontation diplomatique directe entre les deux administrations s’éloignaient.


Un second volet de l’écart entre les discours, tels que celui du Caire et les réalités concrètes de terrain concernait la stratégie qu’allait finalement adopter Obama, face au défi afghano-pakistanais, dont il avait fait, durant sa campagne un enjeu bien plus vaste que celui de l’Irak pour GW Bush ; façon de marquer sa différence en tant que futur Commander in Chief. Et sur ce plan, il lui restait à faire ses preuves. Là encore, le monde fut longtemps suspendu à l’indécision, apparaissant vite pour chronique, du nouveau venu dans l’arène des conflits centrasiatiques et moyen-orientaux. Le Général Mc Cristal insistait longtemps sur le besoin de renfort sur le front, évalué à un minimum de 40 000 "boys". On dit même que les couloirs du Pentagone bruissait de ces discordes entre l'Etat-Major et l'Administration Centrale.


Le problème afghan est complexe. D’abord, d’anciens chefs de guerre corrompus tiennent les rênes du pays, autour d’Amid Karzaï dont la fiabilité est plus que sujette à caution. La solution ne peut donc être purement militaire, puisque la nature du pouvoir n’a pas grand-chose à envier aux barbares talibans, avec ses mêmes trafics d’influence et d’opium auxquels il se livre, sans apporter concrètement de développement aux Afghans, touchant le fond de la pauvreté, du dénuement et du désespoir. Ensuite, le problème posé par l'Afghanistan n’est rien sans une révision de fond en comble des rapports avec « l’allié pakistanais », qui joue de l’influence talibane pour faire diversion dans son rapport de force permanent avec la puissance indienne dans la région.


Il fallait donc à Obama conditionner l’envoi de troupes à un effort quelconque de transparence de la part du captateur du pouvoir à Kaboul, appuyé à un « surge » autant civil que militaire, visant à renforcer, de concert, les infrastructures afghanes et la formation des troupes suffisamment encadrées et épaulées par la fraîcheur des bataillons de choc américains repassant à l'offensive. D’autre part, il devait faire pression sur les dirigeants du Pakistan, toujours trop près de renouer avec les Talibans et les inciter à un renforcement de la lutte menée contre les groupes insurrectionnels, liés à al Qaeda, tout en accentuant, côté US, le rythme et l’intensité des raids aériens et des éliminations par voie de drones "Predator" dans les zones tribales et parfois, en territoire même du Pakistan officiel et souverain.


Les décisions qu’il s’est finalement résolu à prendre, à la fin de cette année, après une longue réflexion, qui n’était pas tout-à-fait tissée que de tergiversations, modifient quelque peu le profil du nouveau dirigeant et contribue à le faire prendre un peu plus au sérieux par ses détracteurs. Mais, d’autre part, elles transposent directement sa propre image conciliatrice sur la ligne de front, comme le lui rappellent amèrement les trois évènements du 5 novembre au Texas, du jour de Noël, avec l’infiltration d’un terroriste nigérian au-dessus de Détroit, et du jour de l’An, par la mort de 7 des agents de la CIA, depuis une base d’où ils n’ont rien vu venir, mais au contraire, incité pacifiquement à les rejoindre pour "discuter".


Moins enclin à stigmatiser Israël de façon unilatérale, s’appuyant sur la médiation égyptienne à l’adresse de Mahmoud Abbas, plus régulier sur les comptes qu’il demande à ceux, au Pakistan ou en Afghanistan, qu’il aide directement, à condition qu’ils soient également prêts à « mettre le paquet », à moins que les Etats-Unis ne prennent sur eux d’accélérer le mouvement,  là où ilne saurait être question de victoire-éclair, le Barack Hussein Obama de la fin décembre n’est plus tout-à-fait celui qui discourait au Caire au joli mois de mai. Il n’est plus du tout, non plus, cette sorte d’égérie des anti-guerre, aux Etats-Unis, qui alimentait les urnes de ses critiques de l’interventionnisme de Bush en Irak. Au contraire, il se trouve directement défié et victime politique des inclinations imprudentes et dangereuses de ses propres services et conseils.


Autre conséquence indirecte de cette gouvernance libérale, le climat en Europe semble, par contrecoup, se durcir à l’encontre des pratiques de « Chari’a graduelle », « d’islamisme légal » ou « islamisme 2.0 », comme le désigne Daniel Pipes. Le vote suisse contre les minarets a été suivi d’une série de sondages de défiance contre l’islamisation rampante, dans toute l’Europe. En France, le débat sur « l’identité nationale » n’a pas réussi, malgré toutes ses précautions sémantiques, à faire l’impasse sur les questions de remplacement de population et de modification des comportements socioculturels qu’impose un « Islam en France » toujours plus revendicatif, se singularisant par sa visibilité, parfois outrancière (burqah, conquête de quartiers, comme le XVIIIè, convertis à la prière publique, encadrée de services d'ordre salafiste). Les questions frémissent, faisant le départ entre des élites frileuses et attachées aux postulats de l’antiracisme que contourne et dont se sert, précisément, l’islamisme, et les murmures de mécontentement populaire, voyant ses propres symboles foulés au pied (drapeaux et voitures qui flambent, émeutes sousl a Tour Eiffel, conspuassions régulières de la Marseillaise, rejet du « vivre-ensemble » par des manipulations identitaires ostentatoires, malgré la loi sur la laïcité…). D’autre part, plus Obama tempère les mesures qu’il convient de prendre à l’encontre de l’Iran, plus certains leaders européens, moins versés dans le diplomatiquement correct, s’inquiètent de sa désinvolture. Ainsi, souvent, la France de Sarkozy se saisit des menaces de durcissement. Elle est d’autant plus impliquée dans la question des droits de l’homme en Iran que de nombreux Occidentaux, comme Clotilde Reiss, sont la cible de la répression des Mollahs contre toute critique interne ou externe.


Il faut encore ajouter au carburant de l’Obama nouveau, l’appel à l’aide qui lui vient du Yémen, confronté à une insurrection chi’ite commanditée directement de Téhéran, à laquelle s’adjoignent les réseaux d’al Qaeda résurgents d’autres théâtres d’opération, que ce soit d’Irak ou d’Afghanistan. Mais le profil de bien des têtes de réseaux réapparaissant sur ce nouveau théâtre de guerre jihadiste lui revient, une fois encore, en boomerang, quant à ses promesses inconsidérées de campagne. En effet, un grand nombre d’entre eux semble sortir frais et moulus de l’école de Guantanamo qu’il s’était promis de fermer. Les sorties précoces n’ont pas tardé à porter leurs « fruits », mais là encore, le décompte est saumâtre. Beaucoup ont brigué des postes de leaders des cellules les plus actives et métastasiques contre les pouvoirs en place.


Par l’ouverture du front du Yémen, ce sont ses alliés arabes qui se trouvent, de plus en plus, engagés dans une guerre par procuration avec l’Iran. Comme si les incertitudes sur la stabilité en Irak, liées à la multiplication des actes terroristes, après les retrait des villes des troupes américaines ne pouvaient suffire. Le même scénario se joue vraisemblablement, par l’approvisionnement direct ou indirect des Taliban par Téhéran, ainsi que l’alliance objective que l’on peut lire entre groupes insurrectionnels chi’ites et al Qaeda, au Yémen, vers la Somalie ou ailleurs, plus à l'Ouest vers le Maghreb et l'Afrique subsaharienne (Nigéria, Mali, Mauritanie...).


Il s’agit, probablement, des premiers résultats de la guerre à outrance, mais non-déclarée, menée par les Pasdaran, contre ceux qu’ils considèrent comme responsables des déboires du pouvoir mollachique, depuis les fameuses élections truquées de juillet 2009 à Téhéran.


Et c’est là que se rappelle à Barack Obama, le dossier entrouvert, mais sur lequel aucune décision ferme n’a été prise à cette heure et qui augure de l’avenir incertain de toute la région, en Asie Centrale comme au Moyen-Orient.


Là, en effet, où l’on pouvait s’attendre à un renforcement des sanctions, l’Amérique tapant du poing sur la table d’une négociation à laquelle l’Iran n’a jamais consenti, Obama est demeuré évasif et excessivement prudent. Au point d’en perdre l’esprit d’initiative ? Qui mène la danse, de son désir « d’engagement » vis-à-vis de la puissance iranienne montante, mais contestée jusque dans ses ruelles sombres et ses salles de viol et de torture ?


Récemment, aussi bien le Congrès que le Sénat américain votaient massivement l’accentuation des sanctions économiques contre le programme nucléaire des Mollahs, par des mesures contre l’exportation d’essence raffinée à l’Iran. Mais, l’Administration Obama faisait savoir qu’elle envisageait des « sanctions plus ciblées », par crainte de pénaliser, du même coup, l’opposition en révolte, susceptible de mettre à mal le pouvoir en place. Cela dit, à force de ménager un adversaire hostile et rusé, il est également possible, par là, de prolonger son maintien au pouvoir, sans jamais permettre la moindre libéralisation en faveur de la société prétendument épargnée par le relâchement du régime de sanctions, qui aurait plutôt besoin qu’on l’en débarrasse, vite et fort. Au contraire, c'est peut-être osciller dans le sens de la prise en otage du peuple iranien tout entier : "si l'Occident nous sanctionne, nous serrons la vis, lentement...".


Si, d'autre part, l’on crédite d’une certaine plausibilité le jeu d’alliances terroristes en Orient et en Asie, hésiter à frapper le régime islamiste au cœur, c’est lui offrir la marge de manœuvre suffisante pour le lancement de sa guerre jihadiste préventive, lui laissant l’initiative, au risque de subir ses coups. Avoir tout loisir de frapper les intérêts occidentaux et martyriser son propre peuple, le régime sadique des Mollahs est aux anges.


2010 s’entrouvre par deux avertissements particulièrement sévères pour les services de renseignement américains (si l'on excepte l'aveuglement de Fort Hood). Obama, achevant à peine son précédent discours de colère et de promesse de poursuivre les « extrémistes » partout où ils se trouvent, se voit aussitôt renvoyé dans ses cordes, lui démontrant qu’il n’a pas forcément les moyens de sa politique et de ses menaces de rétorsion. Le pacifiste du Caire est devenu le belliqueux menaçant, mais empêtré dans ses propres contradictions de cette fin d’année. Il lui faudra monter un cran plus haut pour se mettre au niveau  des enjeux et des défis que lui adressent ceux à qui il tend encore la main pour mieux qu’ils la mordent…

 

 

Partager cet article
Repost0

Traducteur/translator

 

 

France  ISREAL  English

Recherche

logo-lien-aschkel-copie-1.jpg

 

France  ISREAL  English
Traduire la page:
By
retour à l'acueil

------------------------------------- 

 

Communication and Information

 

Vous souhaitez 

- proposer un article ?
 - communiquer une info ?

Contactez la rédaction

bOITE-a-mail.jpg

-------------------------------

 

Nous remercions par avance tous ceux

qui soutiendront le site Aschkel.info

par un don

icone paypal

Paiement sécurisé


Consultez les dossiers

Archives

Mon livre d'or

 

 Livre_dor

 


 

Visites depuis la création du site


visitors counter

Catégories