Parallèlement à la tentative -toujours périlleuse- de ne pas nous laisser noyés par les tumultes de l'actualité, nos blogs, aschkel.over-blog et Lessakel collaborent avec des pages qui nous rappellent qu'on ne peut comprendre le présent sans connaître les processus originels. C'est ce que fait, de main de maître, l'ami Sacha, sur : http://contrecourant1.wordpress.com/. De concert avec lui, nous publions, en hebdomadaire, les cinq volets de son enquête passionnante sur la pensée de Théodore Herzl, ici introduite par une présentation d'Elie King. Bonne lecture à tous!.
Aussi sur http://lessakele.over-blog.fr/article-35737574.html
Par Elie Kling
http://www.actu.co.il/2009/08/herzl-une-nouvelle-et-indispensable-relecture/
La simple évocation de certains noms de personnages de l’histoire juive, aujourd’hui pourtant disparus, provoque encore chez certains d’entre nous des réactions extrêmes, voire carrément hystériques.
Je me souviens par exemple d’un cours que je donnais un jour dans la synagogue d’un hôtel à Eilat. On m’y avait invité pour animer le Seder et la fête de Pessah’. Je ne sais plus dans quel contexte j’ai mentionné le nom du fondateur du sionisme politique, Théodore Herzl. Aussitôt, l’un des participants se leva, rouge de colère, et se dirigea sans mot dire vers l’Arche Sainte pour la recouvrir d’un Talith. A l’assistance qui, tout comme moi, n’avait pas compris ce qui avait provoqué chez lui cette réaction surprenante, il expliqua, contenant difficilement son émotion: « Il est des noms qu’on ne prononce pas dans une synagogue! »… Apres la conférence et jugeant que notre homme avait probablement eu le temps de se calmer, j’allais le trouver pour m’excuser d’avoir pu le choquer et j’en profitais pour lui demander s’il aurait eu la même conduite pour le cas où j’aurais cité Spinoza ou Marx (Karl, pas Groucho).
- Vous savez bien que ce n’est pas pareil, me répondit-il, excédé à nouveau par ce qu’il pensait être de ma part de l’évidente mauvaise foi!…
Binyamin-Zeev-Théodore Herzl est mort le 3 juillet 1904, à l’âge de 44 ans. Plus d’un siècle après, que savons-nous réellement de celui que les manuels d’histoire en Israël appellent « le visionnaire de l’Etat Juif »? Je suppose que si nous leur posions la question, beaucoup de Juifs, israéliens ou non, répondraient quelque chose du genre: « Herzl fut un juif assimilé, journaliste en poste à Paris, secoué par la dégradation du capitaine Dreyfus, et qui fut amené à chercher une réponse à l’antisémitisme sous la forme d’un refuge territorial quelconque pour le peuple juif, n’importe lequel faisant l’affaire ». Encore que je soupçonne que mon petit juif irascible d’Eilat aurait été plus direct encore (si tant est qu’il eût été en mesure de me répondre malgré son indignation). J’imagine fort bien de sa part une réponse ressemblant plutôt à ceci: « Herzl, juif honteux, n’avait qu’un but: la disparition du peuple juif. Au départ, il aurait souhaité convertir tout le monde au catholicisme mais se rendant compte des difficultés de la tâche, il opta pour une assimilation collective sous la forme d’un mouvement qu’il appela « sionisme » pour mieux masquer son objectif… »
En effet, on m’a fait récemment remarqué que certaines vidéos propageant ce même message et commentées par de respectables rabbins, circulaient en ce moment sur le net. J’ai visionné l’une d’entre elles et le moins que je puisse en dire avec certitude est que leurs auteurs n’ont jamais lu intégralement le moindre ouvrage du journaliste viennois (je n’ose en effet imaginer que l’ayant lu, c’est sciemment qu’ils déforment ainsi la réalité et lui font un tel procès d’intention). Reste à espérer que lesdits rabbins se renseignent davantage sur leur sujet avant de légiférer sur une question de Halakha, par exemple. Quoique pour reprendre une expression du regretté Pierre Desproges : »Si les gens ne parlaient que de ce qu’ils connaissent, est-ce que les communistes parleraient de liberté? »
Tout ceci, chers lecteurs, pour vous dire avec quel bonheur j’accueille la sortie de l’ouvrage de Georges WEISZ, « Théodore Herzl, une nouvelle lecture » paru chez « l’Harmattan ».
Weisz, sans jamais avoir partagé le virulent message véhiculé par les vidéos susmentionnées, avait sur le journaliste viennois, comme la plupart d’entre nous, les idées reçues contenues dans les lignes précédentes. Or, par une belle journée de l’été 1998, allongé sur une chaise longue au bord d’une magnifique piscine d’un Kibboutz de Haute Galilée, notre homme relisait distraitement le (seul) roman de Théodore Herzl, l’Altneuland, dans la traduction française de Paul Giniewski. Il fut alors stupéfait de découvrir à quel point les idées du fondateur du sionisme politique, telles qu’elles apparaissaient dans l’ouvrage, étaient éloignées de celles que l’on était en droit d’attendre de la part de ce Juif profondément assimilé qui constituait l’essentiel de l’image que Weisz en avait alors. De retour chez lui, l’ami Georges se précipita sur les autres ouvrages d’Herzl: le »Judenstaat », bien sûr, mais aussi et surtout, son fameux Journal, ainsi que ses autres écrits sionistes. Sa conviction était faite: l’homme qui avait réussi à placer sur la scène de la diplomatie internationale l’émouvante mais jusqu’alors irréalisable idée d’un retour en masse des juifs sur leur terre, n’était pas celui qu’on lui avait décrit jusque là. Certes, « cela n’en fait toujours pas un Hassid de Lijnask », comme aurait dit mon grand père, mais on est quand même très loin de l’image du juif déjudaïsé qui reste la sienne dans la conscience populaire d’Israël. Restait alors à savoir qui, comment, à quel moment et surtout pourquoi, on avait brossé d’Herzl un portrait tant éloigné de la réalité. L’ouvrage de Weisz est donc à la fois une tentative de réhabiliter l’homme, ou plutôt de lui rendre sa véritable image, et un acte d’accusation contre ceux qui se sont complaisamment portés volontaires pour jouer le rôle de son miroir déformant. Les premiers visés sont les historiens et penseurs laïques, sionistes ou non, qui avaient intérêt à créer un leader à leur image. Suivent ensuite tous ceux qui, opposés à ses thèses, furent trop heureux de leur emboîter le pas sans prendre la peine de vérifier les sources et donc l’authenticité du récit qu’ils en faisaient.
A lire le livre de Weisz, on apprend que Shimon Leibl, le grand père de Théodore était h’azan de la petite communauté de Zemlin dont le rabbin était alors le fameux rav Alkalaï, précurseur de l’idée que le temps était venu d’organiser le grand retour des Juifs sur leur terre; que son père, Yakob, fréquentait régulièrement la grande synagogue orthodoxe de Budapest et que Théodore y célébrera sa bar-Mitsva en lisant le maftir et en récitant la haftara « d’une voix forte et assurée ». On s’aperçoit aussi qu’Herzl a suivi des cours d’enseignement religieux dans une école primaire juive (on peut lire sur son bulletin scolaire que: « Théodore obtient de bonnes notes en matières hébraïques et d’excellents résultats en matières religieuses »), qu’il quitta le collège technique pour marquer son indignation devant une réflexion antisémite de l’un de ses professeurs, qu’il claqua violemment la porte de l’association des étudiants de laquelle il faisait partie suite à une soirée d’hommage à Wagner qui dégénéra en manif antisémite ( »se taire, c’est être complice », écrira-t-il dans sa lettre de démission), qu’il insulta un professeur de l’Université de Berlin dans une critique du livre antisémite que celui-ci venait d’écrire sur les Juifs ( »quand un esprit aussi cultivé… peut sortir un tel fatras d’infâmes stupidités, que peut-on espérer de la populace illettrée? ») et qu’il est obsédé par la question juive bien avant l’Affaire Dreyfus! On apprend aussi, malgré l’adoption provisoire au 6eme Congrès de la fameuse proposition ougandaise, à quel point Herzl est viscéralement lié à Erets Israël, qu’il appelle souvent en hébreu: « Erets Avosseinou », la terre de nos ancêtres! On est bien loin du Juif honteux et déjudaïsé que décrivent ses détracteurs ou ses biographes.
Parlons-en de ses biographes! Chercheraient-ils à vouloir vider le projet herzlien de toute dimension juive qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Jugez plutôt: le mercredi 25 Août 1897, Herzl arrive à Bâle pour veiller aux derniers préparatifs du 1er Congrès Sioniste qui doit s’ouvrir dimanche 29. Chabbat, il se rend à la synagogue où il est appelé à la Thora. Voici le récit qu’il en fait dans son Journal, une semaine plus tard, dans le train qui le ramène à Vienne: « J’ai demandé à un ami de m’apprendre les « brokhès » (Herzl utilise le terme hébraïque retranscrit avec la prononciation ashkénaze. Herzl qui n’était plus monté à la Torah depuis fort longtemps avait oublié les paroles) et lorsque je suis monté à la Bima, j’étais plus tendu que pendant tout le congrès. Les quelques mots hébraïques de la Brokhé m’ont serré la gorge d’émotion plus encore que le discours d’ouverture et de fermeture du Congrès ou que durant la conduite des débats ». Or voici comment les 3 biographes classiques de Herzl rendent compte de l’événement et de sa charge émotive. Amos Elon parle de l’anxiété, du trac, ressenti par Herzl avant de réciter la difficile formule liturgique. Pawel affirme qu’il s’agit là d’une corvée assez désagréable que s’était imposée Herzl pour se concilier des Juifs religieux: « Il réussit à apprendre par cœur les quelques mots de la prière hébraïque, ce qui, se plaindra-t-il dans son Journal, lui arracha beaucoup plus de sueur que tout un long discours »! Quant à Alex Bein, il décide tout simplement de ne pas mentionner l’événement…
Et pourtant, le lendemain de son émouvante visite à la synagogue, où il a récité les mots hébreux qui proclament l’élection d’Israël par le don de la Torah, Herzl monte sous les applaudissements à la tribune du congrès ou il va prononcer son premier discours. Perfectionniste, soucieux des moindres détails tout au long de l’organisation de cette première réunion des représentants du Peuple Juif depuis la destruction du Temple de Jérusalem, Herzl, on s’en doute, a écrit et réécrit son discours, fignolé chaque phrase, pesé chaque mot. Or, de ce discours historique, voici quelle fut la première phrase: « Nous sommes pour ainsi dire revenus à la Maison. Le Sionisme est le retour à la Judaïté avant même d’être le retour au Pays des Juifs! »
Heureusement que les annales du Congrès existent toujours pour témoigner de la réalité de cette phrase explosive, la première de ce Congrès qui bouleversera l’Histoire Juive: vous l’aurez deviné, les biographes officiels l’ont tout bonnement oubliée…
Merci donc à Georges Weisz de nous l’avoir rappelé.
Arrêtez-moi si je dis des bêtises…
Comme vient de le rappeler à juste titre Elie King, Herzl est généralement connu à travers des raccourcis où le fondateur du sionisme pragmatique ne serait qu'un Juif assimilé doublé d'un opportuniste, oscillant entre l'option ougandaise et les flatteries de Juif de cour auprès des puissants, du sultan Abdülhamid II et de l'empereur Guillaume II à l'antisémite ministre de l'intérieur russe Plehve. Qui plus est, en ces temps de judéophobie parée de l'alibi antisioniste, Herzl devient l'incarnation du colonisateur cynique, à l'origine d'une invention déracinée, le sionisme.
Pour autant, en 1902 paraissait à Leipzig, deux ans avant qu'il ne décède, un roman intitulé Altneuland, dont le sous-titre faisait office de programme : « Si vous le voulez, ce ne sera pas un rêve. »
Nous vous proposons un parcours dans ce roman, afin de découvrir ou re-découvrir la pensée de Herzl et son humanisme pétri d'attachement au peuple juif.
En 1897, le Premier Congrès Sioniste de Bâle marque la naissance du mouvement sioniste pragmatique. Pour son initiateur, Theodor Herzl, cela semblait improbable, mais cinquante années plus tard, ce n'était plus un projet, c'était une réalité.
En 1902, il publiait Altneuland, un roman qui prenait pour thème la restauration du peuple juif sur sa terre.
Roman utopique, pour les contemporains de l'auteur, roman quasi prophétique, pour nous, alors que nous avons fêté les soixante ans de l'Etat pour les Juifs tant espéré par Herzl.
Je vous propose de partir en cinq étapes à la découverte de ce roman, plutôt méconnu, où l'analyse de la société juive ashkénaze dans l'Empire austro-hongrois s'associe avec un attachement délicat et indéfectible à la terre d'Israel et à la renaissance nationale et culturelle du peuple juif.
SACHA BERGHEIM
Mille Mercis Cher Sacha, pour ce magnifique cadeau de 5 épisodes fait au blog d'Aschkel et Lessakele.
THEODORE HERZL
ALTNEULAND
de
THEODOR HERZL
C'est une terre qui a marqué chacun des pas loin d'elle, une terre qui marque le passé et qui guide l'avenir de ceux qui désirent la rejoindre. Une terre qui n'était pour beaucoup qu'un souvenir, mais aussi appel et promesse : une invocation.
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le Shana haba'a be Yerushalayim ha Bnouyah
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Une terre toujours présente dans son absence, une terre, une destination. Une terre, un renouveau. Erets Yisra'el.
Le roman Altneuland de Theodor Herzl est généralement moins connu que son essai sur l'Etat pour les Juifs (Der Judenstaat). Pourtant, c'est sans doute dans ce roman que s'exprime avec le plus de sensibilité et de force l'amour du peuple juif pour sa terre.
Une terre, un pays, ancien et nouveau à la fois. Un pays qui n'est pas inconnu, un pays qui est un défi.
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Altneuland
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A l'instar des romans de Schnitzler ou de Roth, c'est dans l'Empire autrichien, plus précisément dans la Vienne impériale que se lève le rideau. Nous sommes en 1902.
Le Dr Friedrich Löwenberg est assis, seul, à une table de marbre, au café Birkenreis qu'il fréquente depuis qu'il est étudiant. Il est perdu dans ses pensées et se souvient de ses amis : Heinrich, qui s'est suicidé, et Oswald, parti au Brésil dans le but d'y fonder un établissement où le prolétariat juif pourrait prospérer, mais il y a contracté la fièvre jaune.
Il pense à sa solitude et à sa situation. Il espère épouser Ernestine Löffler, en vain, car il est ruiné. Un jeune homme l'aborde de façon inopportune, le jeune Schiffmann, qui fait parti également du cercle de connaissance des Löffler. Tous les deux se rendent chez cette famille de la moyenne bourgeoisie juive viennoise sans que Löwenberg ne sache pas qu'il s'agit des fiançailles d'Ernestine avec le fils d'un capitaine d'industrie aisé de Moravie. À peine arrivés, ils sont entourés de cette ambiance festive où les fiançailles peinent à faire oublier ni l'hostilité du monde environnant ni la misère des provinces de l'Est qu'ils ont quittées.
Herzl décrit la situation de ces Juifs, qui à la faveur des Edits de tolérance, ont vu certaines sphères de la société occidentale s'ouvrir timidement à eux, sans qu'ils ne puissent parvenir à une véritable égalité.
Sans cesse dépendant du bon vouloir des administrations pour les protéger, ils hésitent entre la fierté d'être Juif et le mimétisme permettant l'abandon de ce qu'ils vivent comme une marque de ségrégation.
Puis, l'un des invités déclare, au détour d'une conversation concernant les attaques contre les Juifs de Moravie : « Nous allons bientôt devoir porter à nouveau des signes infamants ».
« Il reste aussi la possibilité d'émigrer », déclare un rabbin présent dans l'assemblée.
« Émigrer où? », lui demande-t-on de manière sceptique.
« Depuis quelques années, il y a un mouvement qui s'appelle le mouvement sioniste. Il envisage de trouver une solution à la question de la place des Juifs en organisant une émigration massive, vers notre vieille patrie, vers la Palestine. », ajoute-t-il, laissant les invités pensifs.
La patrie, la terre des Juifs, une idée toujours présente à l'esprit, enfouie dans la mémoire, au profit d'une précaire acceptation dans la société chrétienne. Ce projet n'était-il pas risqué ? Vers un pays lointain ? Retrouverait-on la même vie qu'à Vienne ? Chacun des convives se mit à rire en pensant qu'ils postuleraient tous pour de devenir ambassadeur du nouvel Etat juif en Autriche.
À peine sorti, Löwenberg reprit le chemin du café Birkenreis, lieu de sociabilité viennois par excellence. Et il se souvient d'une curieuse annonce que lui avait montré Schiffmann un peu plus tôt : un certain N.O. Body recherchait quelqu'un qui n'avait plus d'attaches et qui souhaitait vivre une dernièr expérience. Il se décide à le contacter.
Devant le café, il retrouve le jeune garçon qui mendiait dans le froid, accompagné de son père. Löwenberg les aborde et prend le parti de venir avec eux. Il découvre alors la misère de cette famille venue de Galicie pour trouver du travail. La maman malade, le père, un homme bon et pieux, et le fils, courageux et fervent sioniste.
La première partie du roman de Herzl sait avec brio faire naître une curiosité pour chacun de ces personnages, chacun de ses héros à leur façon. Individualisé avec précision, chaque personnage est aussi représentatif de la situation du judaïsme germanique, à la croisée du modèle assimilationniste et des ferments du renouveau culturel et national présent parmi les communautés de l'Est, de la Galicie à la Russie.
En filigrane se dessine deux moments de l'antisémitisme européen.
On y trouve ces élites de la moyenne bourgeoisie qui ont pu quitter leshtetl à mesure que les administrations levaient péniblement et avec restriction les barrages menant à la liberté. Élites qui penseront qu'en taisant leur judéité ils parviendraient à devenir des citoyens à part entière, et qui vivront le drame de la haine nazie et l'effroi face à l'anéantissement qu'ils espéraient pouvoir éviter.
On y trouve aussi ce « prolétariat », comme on disait à l'époque, cette majorité de la population juive subissant l'arbitraire et la pauvreté, accusée des calmonies les plus insensées. Parlant plutôt yiddish mais maîtrisant les prières hébraïques traditionnelles, ce sont eux qui sont animés du sionisme le plus fervent, en tant qu'il les rattache à leur histoire et représente un espoir d'où il pourrait agir et construire leur avenir.
C'est par l'intermédiaire du personnage du Dr Löwenberg que Herzl parvient à nous faire découvrir ces deux mondes et à rendre la figure du jeune David particulièrement attachante. À partir de ce parcours individuel, Herzl fait de Löwenberg un regard intime et distant à la fois de ce « monde d'hier », comme le décrivait un autre écrivain juif viennois, Stefan Zweig, où toute l'Europe ahkénaze se trouve réunie.
C'est dans cette Vienne qui élira un maire sur un programme antisémite que se concentre la Bukovinie, les Balkans, la Hongrie et la Galicie jusqu'à la Pologne, ce monde vulnérable et prometteur qui trouve dans l'aspiration sioniste une véritable ouverture des portes des ghettos.
À suivre Dimanche prochain le 2ème épisode