Encore une fois, merci pour votre soutien et pour votre confiance, et shana tova à vous et à votre famille.
Emmanuel Navon.
Dr. Emmanuel Navon
www.navon.com
emmanuel@navon.com
Pour ma part je te remercie Ma chère amie Michaela pour avoir organisé a Ashdod la récéption du Dr Emmanuel Navon, et remercie également Sara Brownstein d'avoir si bien relaté la belle ambiance qui y régnait.
Aschkel
Impossible n’est plus français…
Par Sara Brownstein
Les gens se pressent, nombreux et attentifs. L’avenir de leur pays les tient à cœur. Dans la moiteur d’Ashdod, les éventails sont sortis. Ce sera le seul bruit audible durant l’intervention d’Emmanuel Navon. Cet universitaire venu de France il y a plus de quinze ans, venu à leur rencontre aujourd’hui, leur dresse un portrait clair et concis du système politique israélien. Il s’exprime calmement mais son enthousiasme transparait dans ses propos. Les exemples abondent. Il faut apporter des changements au pays. Tous en sont convaincus. Mais que faire ? Ce sera le plus grand défi de ce candidat à la Knesset : changer la mentalité de ces francophones qu’il n’hésite pas à qualifier d’apathiques face aux problèmes de notre société. Peu représentés, en dépit de leur nombre sans cesse croissant, ils ont du mal à être considérés comme un groupe incontournable dans les décisions du pays. Un certain individualisme et un manque d’homogénéité sont souvent cités pour expliquer leur quasi-inexistence dans le paysage politique israélien. Il est difficile de les regrouper et ceux qui ont tenté dans le passé d’être leur porte-parole ont presque tous échoués. Un membre dans l’audience explique : « En France, nous étions en tant que Juifs, peu impliqués dans la vie politique. Un camp ou l’autre, cela importait peu. Nous ne votions qu’en fonction de leurs propos envers Israël et tout le monde était à nos yeux plus ou moins dans le même sac. C’est difficile à présent de changer de casquette et de se dire que nous pouvons nous impliquer. En fait, c’est grisant et nouveau mais cela intimide aussi. »
Emmanuel Navon l’a compris. Il leur parle de grandes idées certes, mais bien concrètes. Il les incite à jouer un rôle actif, non pas en tant que collectivité mais en tant que simple individu. Comment ? En utilisant tout simplement le garant de toute démocratie : le droit de vote. Les mots d’encouragement se succèdent fréquemment : « bougez-vous, faites, agissez. Rien n’est inéluctable. Impliquez-vous dans un parti, n’importe lequel mais surtout ne restez pas passifs. »
Le public réagit, contaminé par son énergie. Leur préoccupation initiale, voir davantage de traduction française dans les formulaires et documents officiels, a vite cédé la place à un désir plus grand, une volonté de changer les choses, de peser, de compter, en bref, de pouvoir mériter son titre de citoyen de l’état d’Israël.
Souvent qualifiés d’électorat de « droite », ces francophones ne semblent pas avoir jusqu'à ce jour trouvé un représentant adéquat pour faire valoir leur droit. Les promesses abondent au fil des années, mais les réalisations se comptent elles, sur les doigts de la main. Plusieurs font mention de leur réserve et scepticisme mais peu à peu, se retrouvent séduits par ce mélange d’homme d’affaires et universitaire qui leur fait face. Ses idées correspondent aux leurs et ses propos touchent leur cœur. Et pourtant, ce ne sont pas uniquement en tant que francophones qu’Emmanuel Navon les sollicitent. Ses projets sont plus ambitieux, ses aspirations plus profondes : ce qu’il désire ultimement est de faire d’Israël un meilleur pays, une démocratie forte de l’intérieur autant qu’à l’extérieur. Il dénonce les vrais pouvoirs, ceux qui tirent les ficelles, influencent les décisions de nos dirigeants et pèsent de tout leur poids sur la politique du pays : La Cour Suprême, les Universités, les medias.
Les décisions sont prises par le gouvernement, aux yeux de cet électorat potentiel, en dépit du bon sens : le gel des territoires, l’attitude face aux Etats-Unis, le mur de séparation. Ils veulent comprendre les événements mais davantage encore les rouages du pays, l’apparent et le caché. Tout y passe, tous les sujets sont abordés, même le problème des conversions. Le « politiquement-correct », Emmanuel Navon ne connait pas. Sa sincérité séduit. On lui demande : « pourquoi passer par le Likoud ? ». Sa réponse est franche, sans détours : « il existe une multitude de petits partis. Ce phénomène entrave la formation de tout gouvernement. Nous nous laissons distraire en votant pour eux et affaiblissons notre efficacité. Il faut tout miser sur les plus grands, Kadima, Likoud, Shas et une fois à l’intérieur d’un de ces groupes politiques, proposer réformes et lois à la Knesset pour tenter de faire bouger les choses. »
On ne peut lui donner tort. Les habitants d’Israël n’ont jamais été plus passifs, déçus et sans illusions sur leurs dirigeants politiques. Ce à quoi rétorque Emmanuel Navon : « Il s’agit de notre pays, Nous avons entre nos mains le pouvoir de le changer ou du moins la responsabilité d’essayer. »
Un mouvement d’étudiants et d’universitaires a récemment vu le jour. Son succès ressemble à une vague déferlante. Son nom : Im Tirtzu, ses membres : les citoyens d’Israël, toutes origines et tendances confondues. Im Tirtzu souhaite par son ampleur, influer sur les décisions du pays. Ses membres ont déjà commencé et le mouvement enregistre à ce jour plusieurs victoires: certaines réformes proposées ont été votées à la Knesset. Emmanuel Navon annonce une série de conférences d’Im Tirtzu dans tout Israël. Chacun souhaite en savoir plus. Les questions fusent jusque tard dans la nuit. Contre toute attente, ces francophones « passifs » ne veulent savoir qu’une chose : « que faut-il faire ? Comment agir ? ». La réponse est simple : ils sont invités à s’inscrire au Likoud. Si leurs inscriptions sont validées avant le 12 Septembre, ils pourront participer aux prochaines élections en 2012 pour élire le candidat du parti. La première étape sera alors franchie.
« Et ensuite ? Que se passera t –il ?» interpelle une jeune femme du fond de la salle. Puis sans attendre la réponse, elle se lève pour s’en aller remplir le formulaire d’inscription du Likoud. Elle déclare à ceux qui l’entourent : « Si rien ne marche dans ce pays, il ne faudra pas rejeter la faute sur quelqu’un d’autre. S’il existe une possibilité de pouvoir changer les choses, alors il faut s’investir. »
Les francophones commenceraient-ils à se mobiliser ? Après les lobbies russes et anglophones, faudra t-il désormais compter avec celui des francophones ? Une bouffée d’air frais commencerait-elle à souffler sur le paysage saturé du monde politique israélien ? L’avenir nous le dira car nous devrions avoir réponse à ces questions dès les prochains mois.
Shana Tova à tous