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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 05:47

 

 

Voile intégral: La pratique de la dissimulation du visage peut être un danger pour la sécurité publique 

24 juillet, 2010

J-C Durbant

Casques de moto interdits.
 Panneau à l’entrée de magasins anglais
Des CRS tentent d’encercler des petits groupes de jeunes, insaisissables, qui courent et cassent tout ce qui se trouve sur leur chemin. Une quinzaine d’entre eux, certains le visage masqué par un T-shirt blanc, détruisent deux abribus avec des battes de base-ball. « Les jeunes m’ont dit : vous avez tué un des nôtres. De toutes les manières, vous êtes une sale race, on va vous tuer aussi », assure de son côté un policier déployé à la Villeneuve, confirmant la haine de la police exprimée par de nombreux jeunes du quartier. « Tout ce qui est européen, on va tirer dessus », dit-il avoir également entendu. Des riverains de tous âges, personnes âgées comme enfants, descendent dans la rue pour regarder les scènes de violence, et expriment eux aussi leur colère. Au passage des CRS, une femme âgée leur crie : « Rentrez chez vous ! ». « Les flics, quand on en a besoin, ils sont jamais là, zéro. Et quand on en a pas besoin, ils viennent. C’est à cause d’eux tout ça », accuse une jeune femme en djellaba bleue, descendue dans la rue à une heure avancée de la nuit alors que les forces de l’ordre tirent des flash-balls en l’air pour disperser les groupes. « Toutes les mamans, elles sont venues et elles ont vu le corps par terre. Qu’est-ce que ça veut dire tout ça. Les enfants sont choqués. Les flics sont des chiens », ajoute une trentenaire portant le voile intégral, descendue vérifier que sa voiture ne brûlait pas. (…) La police affirme avoir agi en état de légitime défense lors de la mort de Karim Boudada, poursuivi jusque dans le quartier de la Villeneuve après le braquage du casino d’Uriage-les-Bains. Selon les forces de l’ordre, les malfaiteurs ont ouvert le feu avec des fusils d’assaut, blessant un policier à la tête. Les policiers assurent qu’ils ont alors riposté, tuant l’un des deux braqueurs, pendant que l’autre parvenait à prendre la fuite à pied. TF1 news (sur les récentes émeutes de Grenoble)Pendant plus de cinq ans, entre 1999 et 2004, Dhiren Barot a minutieusement travaillé à ses projets macabres. Les services antiterroristes du MI5 l’ont très vite placé sous surveillance, mais Dhiren Barot s’est révélé un expert dans l’art de tromper les filatures, utilisant des messages codés sur Internet, ne téléphonant que de cabines publiques. En juillet 2004, le MI5 perd sa trace. Initialement, Dhiren Barot avait prévu de s’attaquer aux États-Unis. Il y a effectué plusieurs voyages de repérages, filmant des cibles potentielles comme les sièges du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington, ou le New York Stock Exchange. Mais, après les attentats du 11 septembre 2001, auxquels il ne semble pas avoir été lié, il se concentre sur le Royaume-Uni. ( …) Dans les documents mis à jour, il révèle son intention de bourrer des limousines de cylindres de gaz et de les faire exploser dans les parkings en sous-sol d’hôtels de luxe de la capitale britannique. Il souhaite provoquer une série d’attentats simultanés, sur le modèle du 11 septembre 2001 ou des attentats de Madrid le 11 mars 2004. Le train Heathrow Express, qui relie le coeur de Londres à l’aéroport, est visé, comme les principales gares. La fabrication d’une bombe radioactive est envisagée, ainsi que l’explosion d’une rame de métro passant sous la Tamise. Le Figaro
Le mystère Adlène Hicheur commence à s’éclaircir. Ce physicien franco-algérien de 32 ans, employé sur le site du Cern à Genève et arrêté le 12 octobre dernier à Vienne (Isère), envisageait de s’en prendre au 27e bataillon de chasseurs alpins d’Annecy. Outre cet objectif, une source de haut niveau confie au Figaro qu’«il devait faire valider par l’échelon algérien d’autres projets», comme «l’élimination de personnes physiques à haute responsabilité , des hommes politiques ou autres. (…) Au pôle antiterroriste parisien, un spécialiste voit dans cette affaire la confirmation que «le terroriste isolé devient une menace de plus en plus sérieuse». Quelques contacts pris sur Internet peuvent ainsi faire basculer la vie d’individus jusqu’alors inconnus des services de police. «C’est pour nous le pire des scénarios», estime un cadre de la Direction générale de la police nationale. (…) «Ces nouveaux profils sont d’autant plus difficiles à détecter qu’ils peuvent correspondre à des individus parfaitement insérés», assure un professionnel du renseignement à Paris. (…) Le 5 novembre dernier, la fusillade de Fort Hood, aux États-Unis, où treize personnes ont trouvé la mort, n’a fait que confirmer les craintes des experts de la Place Beauvau. Car le psychiatre militaire de 39 ans, Nidal Malik Hasan, à l’origine de cette action, n’avait éveillé les soupçons de personne. Le Figaro
S’ils peinent à étayer leurs convictions par des faits, plusieurs chercheurs, sous le couvert de l’anonymat, dénoncent un contexte de “délire sécuritaire”, accentué par le sentiment “antimusulman” du fonctionnaire de défense en poste au CNRS. Il se murmure par exemple que la jeune musulmane chercheuse en microbiologie sanctionnée à Toulouse l’a été “parce que, dans le cadre de ses recherches, elle avait accès à des virus”. Le Monde
La pratique de la dissimulation du visage qui peut au surplus être dans certaines circonstances un danger pour la sécurité publique, n’a donc pas sa place sur le territoire de la République. Projet de loi de l’Assemblée nationale
Le projet de loi destiné à interdire le port du voile intégral dans l’espace public a été adopté mardi par l’Assemblée nationale. L’opposition a choisi de ne pas prendre part au vote. Le texte a été voté par 335 voix pour (principalement UMP et Nouveau Centre, ainsi que quelques élus de gauche) et une voix contre. Comme ils l’avaient annoncé, le groupe socialiste, ainsi que les députés communistes et du Parti de gauche, n’ont pas pris part au vote, quittant l’hémicycle au moment du scrutin. Les Verts ont fait de même. Toutefois, dix-huit élus PS, dont Aurélie Filippetti et Manuel Valls, ainsi que le communiste André Gerin (président de la commission parlementaire sur le voile intégral), ainsi que Jacques Desallangre, du Parti de Gauche, ont voté en faveur du texte. Le seul vote contre est celui de Daniel Garrigue, député non-inscrit de Dordogne (ex-UMP, désormais membre de République solidaire, le nouveau parti de Dominique de Villepin). Le Nouvel Observateur (13.07.10)
Les fondamentalistes ne sont pas fous. Ils nous connaissent bien. Ils savent que, pour certains socialistes, cette question n’est toujours pas prioritaire. Ils commencent fort intelligemment par la burqa (…) mais ensuite, ils demanderont des temps de piscine distincts, des classes séparées. A Lyon, ils demandent déjà des espaces séparés dans les bus. Ils veulent des programmes scolaires purgés de toute allusion à la sexualité. Yvette Roudy

Bombe-chaussure, bombe-caleçon, rectum ou vagin-coffres, projets de bombe à partir des matériaux radiologiques de nos hôpitaux ou universités, boucliers humains et prise en otages de populations entières, faux dissidents …

A l’heure où nos malfrats comme nos terroristes rivalisent d’imagination pour arriver à leurs fins, contraignant la plupart d’entre nous à d’incessantes fouilles dans les lieux publics …

Et où les preuves s’accumulent du degré de dissimulation et de perfidie auxquels ont de plus en plus recours les jihadistes du Hezbollah/Hamas comme leurs commanditaires iraniens contre la seule démocratie du Moyen-orient …

Retour, avec une tribune dans le nouvel Observateur de l’ancienne ministre de la condition féminine de Mitterrand Yvette Roudy au moment où l’Assemblée nationale vient de voter l’interdiction de la dissimulation du visage dans l’espace public, sur le remarquable aveuglement volontaire de la gauche française vis à vis du dernier cheval de Troie que se sont choisis les islamistes en Occident, à savoir le voile intégral …

Voile intégral : Yvette Roudy dénonce « la faiblesse » du PS

L’ancienne ministre des Droits de la femme se dit « stupéfaite » de la position socialiste.

Le Nouvel observateur

13/07/10

Yvette Roudy s’est élevée mardi 13 juillet contre les consignes données aux députés socialistes de ne pas prendre part au vote du projet de loi interdisant le port de la burqa dans l’espace public.

Dans une lettre ouverte à Jean-Marc Ayrault, adressée avant le vote, l’ancienne ministre socialiste aux Droits de la femme s’insurge : « J’apprends avec stupéfaction que le groupe socialiste ne va pas voter l’interdiction du port de la burqa. J’entends dire qu’il y aurait des choses plus importantes. Mais cela fait plus de 200 ans que nous entendons cette objection et je pensais que, depuis 50 ans, nous avions là-dessus fait quelque progrès. »

« En matière de liberté, de progrès, de démocratie, rien n’est donc jamais définitivement acquis », ajoute l’ancienne ministre de François Mitterrand à l’intention du président du groupe socialiste à l’Assemblée.

« Certains laïques enragent de nous voir si faibles »

« Les fondamentalistes ne sont pas fous. Ils nous connaissent bien. Ils savent que, pour certains socialistes, cette question n’est toujours pas prioritaire. Ils commencent fort intelligemment par la burqa (…) mais ensuite, ils demanderont des temps de piscine distincts, des classes séparées. A Lyon, ils demandent déjà des espaces séparés dans les bus. Ils veulent des programmes scolaires purgés de toute allusion à la sexualité. Ce sera l’apartheid ». « Nous aurons accepté le communautarisme par peur de stigmatiser une population », poursuit Yvette Roudy, qui souligne que « certains laïques enragent de nous voir si faibles ».

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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 05:05

 

Voir la carte ICI


Kosovo: le devoir de responsabilité

Le Kosovo restera sans doute pour des décennies une épine dans le flanc oriental de l’Europe. Même si les juges de la Cour internationale de justice (CIJ) ont affirmé, hier à La Haye, que l’indépendance de l’ex-province serbe n’a pas violé le droit international, la question kosovare est loin d’être réglée


Aux autorités serbes, avant tout préoccupées de leur intégration dans l’UE, les juges de La Haye ont adressé un avertissement: continuer, après ce texte, certes non contraignant sur le plan légal, de vouloir contester la sécession de leur ex-province au sein des Nations unies sera un exercice à haut risque. Le fait que les Etats-Unis aient de suite appelé les Européens à en tirer les conséquences est d’ailleurs révélateur. Mieux vaut dès lors, pour le président serbe Boris Tadic, se focaliser sur les pourparlers avec Bruxelles. Et tourner la page du passé dont le général bosno-serbe Ratko Mladic, toujours en fuite, demeure l’ultime fantôme.Le Kosovo restera sans doute pour des décennies une épine dans le flanc oriental de l’Europe. Même si les juges de la Cour internationale de justice (CIJ) ont affirmé, hier à La Haye, que l’indépendance de l’ex-province serbe n’a pas violé le droit international, la question kosovare est loin d’être réglée. La Serbie s’estimera amputée pour longtemps encore. Tandis qu’au sein de l’Union européenne, les pays les plus soucieux de leur intégrité territoriale – comme l’Espagne ou Chypre – continueront sans doute de bouder la reconnaissance du nouvel Etat, né de la guerre de 1998-1999 et des exactions du régime de Slobodan Milosevic à l’encontre de la population albanaise. Il n’empêche: l’avis consultatif des magistrats de la CIJ marque une étape importante dans la normalisation espérée de ces «Balkans occidentaux» issus de la désintégration, dans la violence et l’épuration ethnique, de l’ex-Yougoslavie. Car il impose à Belgrade comme à Pristina un devoir de responsabilité.

Aux autorités de Pristina, les juges ont implicitement rappelé leurs responsabilités. Leur Etat, fût-il acceptable au regard du droit international, ne le sera pleinement que lorsque la loi y sera respectée, que les minorités y seront protégées sans le cordon sécuritaire de l’OTAN, et que l’économie ne sera plus l’apanage de clans mafieux nourris par une corruption endémique. Engagée au Kosovo dans une mission de soutien à l’Etat de droit, notamment en matière de police, de justice et de douanes, l’Union européenne – avec le soutien de la Suisse – doit donc s’appuyer sur l’avis de La Haye pour poursuivre ses efforts. Des deux côtés de la frontière.

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22 juillet 2010 4 22 /07 /juillet /2010 10:06

 

 

http://www.israel7.com/2010/07/

 

Après des mois de blocage, Israël a obtenu sa première grande victoire sur le terrain des diamants. Il est parvenu à dénouer le dossier épineux du Zimbabwe et de ses pierres précieuses du Marange. Israël occupe, en effet, cette année la présidence tournante de l’organisme de contrôle du commerce du diamant, appelé Processus de Kimberley. Ce dernier est chargé de délivrer des certificats afin de combattre le commerce des « diamants du sang », provenant de pays utilisant cette manne financière pour s’approvisionner en armes au mépris des droits de l’Homme.

Depuis quelques mois, les pierres précieuses du Zimbabwe dirigé d’une main de fer par l’autoritaire Robert Gabriel Mugabe étaient dans la ligne de mire de l’organisme qui a posé ses valises à Tel-Aviv en janvier dernier. « Un accord était urgent pour mettre fin à la crise. Ces derniers mois ont été excessivement difficiles mais ils ont clairement montré que non seulement le Processus de Kimberley a du cran mais en plus il est efficace », explique l’Israélien Boaz Hirsch qui dirige l’organisme.

Suite à une nouvelle réunion en Russie à la mi-juillet, le Zimbabwe a finalement obtenu l’autorisation d’organiser deux ventes de ses diamants en provenance des mines de Marange, sous la stricte supervision du processus de Kimberley. Sour l’impulsion israélienne, l’organisme avait bloqué les ventes de ce pays d’Afrique noire après avoir eu la preuve de graves violations des droits de l’Homme dans les mines de Marange : travail forcé, mauvais traitements, tortures…

Le mois dernier, une conférence organisée à Tel-Aviv s’était achevée sans parvenir un accord avec les autorités du Zimbabwe. Aujourd’hui, le commerce du diamant peut reprendre son cours mais sous l’œil vigilant d’Israël.

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 19:21

 

 


La base juridique du blocus naval israélien de Gaza 

Pr Ruth Lapidoth 

Professeur émérite de droit international à l'Université hébraïque de Jérusalem 

  

gaza


http://www.jcpa.org/JCPA/Templates/ShowPage.asp?DRIT=1&DBID=1&LNGID=1&TMID=111&FID=442&PID

=0&IID=4402&TTL=The_Legal_Basis_of_Israel’s_Naval_Blockade_of_Gaza

Titre original : The Legal Basis of Israel's Naval Blockade of Gaza

Adapté par Aschkel 

pour aschkel.info et lessakele 

 

A lire également : Contre la flottille Israël a respecté le droit international -

Pr N.Weiss-Livori

 


  • Les relations entre Israël et le Hamas entrent dans la catégorie des conflits armés. Aujourd'hui, aucune déclaration de guerre formelle n'est nécessaire. C'est pourquoi les règles du droit des conflits armés s'appliquent. Cela signifie qu'Israël peut contrôler les expéditions à destination de Gaza - même lorsque les navires sont toujours en haute mer.
  • Les règles de la guerre navale n'ont pas été entièrement codifiées dans un traité et sont soumises aux règles communément admises et actuellement en vigueur. Elles peuvent être trouvées dans les manuels pertinents des armées occidentales (en particulier ceux des États-Unis et de la Grande-Bretagne) ainsi que dans le Manuel de San Remo préparé par un groupe d'experts.
  • Afin d'être légal, le blocus doit être déclaré, annoncé, efficace, non discriminatoire, et doit permettre le passage de l'aide humanitaire à la population civile. En outre, le Manuel de San Remo de 1994 comprend deux conditions: premièrement, l'Etat qui applique le blocus peut décider où et quand et par quel port l'aide devra atteindre la côte. En outre, l'État peut exiger qu'une organisation neutre sur la côte doivevérifier qui est le destinataire de l'aide. En ce qui concerne la bande de Gaza, par exemple, cette aide doit-elle atteindre les civils ou le Hamas? 
  • Un navire qui a clairement l'intention de violer le blocus peut être arrêté quand il est encore en haute mer. L'arrêt de la flottille en direction de Gaza dans les eaux internationales à 100 kilomètres des côtes israéliennes n'était pas illégal ; en temps de conflit armé, les navires ayant l'intention de violer le blocus peuvent êtrerecherchés, attrapés, même en haute mer.
  •  Israël est dans son droit et est en pleine conformité avec le droit international, car il a rempli toutes les conditions ci-dessus pour un blocus légal. Par exemple, en Janvier 2009, Israël a informé les autorités compétentes de son intention de mettre en place un blocus sur la côte de la bande Gaza.

  

Quelle est la base juridique d'un blocus israélien sur la Bande de Gaza? 

Les relations entre Israël et le Hamas (qui gouverne la bande de Gaza depuis 2007) entrent dans la catégorie des conflits armés, ce qui signifie que les règles du droit des conflits armés s'appliquent. Cela signifie qu'Israël peut contrôler les expéditions à destination de Gaza - même lorsque le navire est toujours en haute mer. Israël ne peut pas le faire dans la mer territoriale d'un pays tiers, tels que Chypre, mais en temps de conflit armé,Israël peut contrôler les navires en haute mer qui se dirigent vers la bande de Gaza.

Lors d'un  blocus naval, tous les moyens doivent être mis en œuvre pour prévenir le passage (entrée ou sortie) de tous les navires des ports ou zones côtières de l'ennemi, quel que soit le type de marchandises transportées par ces navires. Il faut définir clairement les frontières de la zone à laquelle s'applique le blocus. Le blocus doit être distingué des autres applications de la guerre navale, tels que les zones d'exclusion et les zones de sécurité. 


Les sources du droit international sur les barrages 

Quelles sont les sources du droit international sur les barrages?  

Les règles sur les blocages sont fondées sur le droit international en vigueur, car il n'y a pas de traité international global sur le sujet. Le droit coutumier est contraignant en droit international. Conformément à l'article 38 du Statut de la Cour internationale de Justice, les sources du droit international sont les suivantes :

  

a) Les traités internationaux,

b) les usages internationaux,

c) les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées.  

Une règle coutumière contraignante est créé lorsque de nombreux Etats se sont depuis longtemps comportésd'une certaine façon et l'ont fait parce qu'ils estimaient l'obligation de se comporter de cette manière. 

Les blocages ont existé depuis des centaines d'années. Ils ont été spécifiquement mentionnés dans la Déclaration de Paris de 1856 (après la guerre de Crimée) en respectant le droit maritime. Un texte plus détaillé a suivi en 1909 - la Déclaration de Londres sur la guerre navale. Cette déclaration a cherché à codifier les règles de la guerre sur mer, mais les Etats qui ont participé à la déclaration ne l'ont jamais ratifié. Toutefois, les États ont effectivement suivi les règles fixées dans cette déclaration, et donc ses dispositions sont devenues des règles obligatoires et coutumières.

 

Les règles coutumières sur le blocage se trouvent dans les manuels de droit de la guerre émis par certains pays occidentaux, comme les États-Unis et la Grande-Bretagne. En outre, il existe un manuel élaboré par un groupe international d'experts en 1994 sous le Manuel de San Remo. (Alors que certains parlent de l'Accord de San Remo, il n'y a pas d'accord, mais plutôt un manuel). En outre, les principes généraux du droit des conflits armés s'appliquent également à la guerre navale. 


Quand un blocus est-il légal? 

Pour être légal, plusieurs conditions doivent être
réunies. La première est l'exigence d'informer largement quand un blocus est appliqué et de s'assurer que tout navire qui est arrêté sait qu'il y a un blocus. Aujourd'hui, le problème de la notification est beaucoup plus facile que par le passé, grâce à l'amélioration conséquente des outils de communication.

 

Une autre condition de la légalité d'un blocus maritime est l'efficacité. Il ne suffit pas de déclarer un blocus. Il doit être exécuté, sinon il n'est pas valide ni légal.

Selon une autre condition, le blocus ne doit pas couper un État indépendant étranger de l'accès à la mer. Dans le cas de Gaza, le blocus ne fait pas obstacle à l'Egypte pour atteindre la mer.

En outre, le blocus doit être fondé sur l'égalité: Elle doit s'appliquer à tout le monde. Bien sûr, il ya toujours une possibilité pour que la partie bloquante puisse accorder une permission spéciale pour laisser le passage de certains navires neutres, mais cela demeure une exception.

Un blocus doit permettre le passage de l'aide humanitaire si nécessaire. Toutefois, le Manuel de San Remo comprend deux conditions (article 103) : d'abord, la partie bloquante peut décider où, quand et par quel port l'aide devra atteindre la côte. En outre, l'État peut exiger qu'une organisation neutre sur la côte contrôle la distribution de l'aide. Par exemple, en ce qui concerne la bande de Gaza, l'aide atteint-elle les civils ou le Hamas?

Enfin, il y a la condition qu'un Etat ne peut pas affamer la population civile (San Remo, article 102). C'est aussi conforme aux principes généraux de la législation sur les conflits armés. 


Et si un navire désobéit au blocus? (Ne se conforme pas)

Que doit-on faire lorsqu'un navire ne se conforme pas au blocus? Ici, il peut y avoir une distinction entre les navires marchands et des navires de guerre. Un navire marchand peut être visité, fouillé, ou arraisonné, et si le navire résiste, il peut être attaqué. La situation des navires de guerre neutres n'est pas tout à fait claire : des navires de guerre peuvent également être recherchés et capturés, mais les avis sont partagés sur l'opportunité, et s'ils peuvent être attaqués. Une attaque est certainement permise dans une situation de légitime défense.

Un navire qui a clairement l'intention de violer le blocus peut être traité alors qu'il est encore en haute mer. L'arrêt de la flottille dans les eaux internationales à 100 kilomètres des côtes Israéliennes était légale : en temps de conflit armé, les navires qui ont l'intention de franchir le blocus peuvent être recherché, même en haute mer. 




Les précédents cas de blocus 

Il existe de nombreux précédents cas de blocus. Pendant la guerre de Corée entre 1950 et 1953 il y avait un blocus. En 1971, le Bangladesh ayant tenté de faire sécession du Pakistan, l'Inde a appliqué un blocus. Au cours de guerre
Iran-Irak  entre 1980 et 1988, il y avait un blocus sur le Chatt el-Arab.  Le Liban a été bloqué pendant plusieurs mois lors de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, et Israël a autorisé le passage en toute sécurité du Liban à Chypre de navires à des fins humanitaires.

 

 

Dans le traitement de la flottille en direction de Gaza, Israël a agi en conformité avec le droit international parce qu'il a rempli toutes les conditions d'un blocus légal.
 En Janvier 2009, Israël a informé les autorités compétentes du blocus de la Bande de Gaza - comme moyen légitime de la guerre navale. L'existence d'un conflit armé entre Israël et le Hamas à Gaza était bien connu et n'a pas besoin d'une déclaration spéciale à cet effet. 



Mais Gaza n'est pas un État 

La bande de Gaza peut-elle être considérée comme un ennemi bien que Gaza ne soit pas un Etat? Selon le droit international, cela est possible. En tout cas, en fonction de plusieurs arrêts de la Cour suprême israélienne, le conflit avec la bande de Gaza est un conflit international et non intérieur dans la mesure où Gaza ne fait pas partie d'Israël. Ni Gaza ni la "Cisjordanie" n'ont été annexés par Israël, aucune administration ni juridiction n'y ont été étendus (comme cela a été le cas avec Jérusalem-Est en 1967 et les hauteurs du Golan en 1981). 

 

En ce qui concerne le statut de Gaza : le territoire était sous souveraineté ottomane de 1517 jusqu'en 1917, puis il est devenu partie du mandat britannique sur la Palestine mandataire. En 1948, la Grande-Bretagne a quitté la région et Gaza a été occupé par l'Egypte, mais l'Egypte ne l'a pas annexé. En 1967, Gaza a été occupé par Israël, qui ne l'a pas non plus annexé. En 2005, Israël s'est retiré de Gaza, et en 2007 il a été entièrement pris en charge par le Hamas. Certains disent que la bande de Gaza est une zone "sui generis", ce qui signifie une situation particulière, tandis que selon d'autres, il s'agit d'un territoire autonome -administration de certains pouvoirs-, mais pas avec tous les pouvoirs d'un État.

Dans les deux cas et lors de la Déclaration de principe israélo-palestinienne de 1993 sur des arrangements intérimaires d'autonomie et les arrangements israélo-palestiniens de1995 sur la "Cisjordanie" et la bande de Gaza, il a été convenu que, après un certain laps de temps, les négociations auraient lieu sur la permanence du statut de Gaza et de la "Cisjordanie", mais ces négociations n'ont pas abouti jusqu'à présent. La Feuille de route de 2003, sur laquelle les deux parties se sont entendus, prévoit une solution à deux Etats, et qu'un Etat palestinien doit être établi à la suite d'un accord avec Israël. 




Israël occupe-t-il la bande de Gaza? 

La question récurrente est de savoir si la bande de Gaza est toujours occupée ou non. Certains disent que, puisque Israël a toujours le contrôle de l'espace aérien de Gaza et le contrôle des côtes, Israël l'occupe toujours. Selon un autre avis, en vertu du Règlement de La Haye de 1907 (concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre), ceci [NdT : le statut d'occupation] doit inclure le contrôle total de la région. («Un territoire est considéré comme occupé lorsqu'il se trouve placé de fait sous l'autorité de l'armée ennemie. L'occupation ne s'étend qu'aux territoires où cette autorité a été établie et où elle peut être exercée." - Article 42), et bien sûr Israël ne contrôle pas l'ensemble du territoire de Gaza. Par conséquent, il n'est pas responsable de ce qui s'y passe.

 

À mon avis, Israël ne contrôle pas Gaza, et donc n'en est pas l'occupant, mais dans les domaines dans lesquels Israël a toujours le contrôle - notamment la mer et l'espace aérien - Israël est responsable. Ici, nous avons à distinguer entre le plein contrôle du territoire et le contrôle seulement maritime et de l'espace aérien.

  

* * * 

  

Le Professeur Ruth Lapidoth, membre du Jerusalem Center for Public Affairs, est largement reconnue comme une sommité en matière de droit international. Elle est lauréate 2006 du Prix d'Israël pour la recherche juridique et s'est vue décerner le prix de l'American Society of International Law en droit international. LeProfesseur Lapidoth a travaillé au sein de la délégation israélienne de l'ONU de 1976 à 1979 et a été nomméconseillère juridique du ministère israélien des Affaires étrangères. Elle est l'auteur de neuf livres et de plus d'une centaine d'articles sur le droit international, sur les droits de l'homme, le conflit arabo-israélien à Jérusalem.

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 15:32

 

 

 

Entretien publié dans Diplomatie magazine - Freddy Eytan sur la nouvelle géopolitique au Moyen-Orient

Freddy Eytan :

Il est essentiel de resituer les événements au sein d’un contexte géopolitique nouveau. Dans la course à l’hégémonie au Moyen-Orient, la donne a en effet changé. D’une part, l’Iran et la Turquie poussent leurs pions, Israël se trouvant au milieu. D’autre part – élément grave à la fois pour Israël et pour l’Occident en général – nous nous trouvons face à un nouvel axe Téhéran-Damas-Ankara. La visite de Dmitri Medvedev en Syrie le 10 mai dernier démontre de surcroמt la connivence qui entoure le retour de l’ex-Union soviétique dans la région.

 

Lire la suite de cet entretien dans le magazine Diplomatie  aff statégiques entretien F.Eytan doc AschkeletGad ICI 

 

Pour © 2010 aschkel.info et © 2010 lessakele

 

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 20:57

 

 

IRAN/ETATS-UNIS : L'AFFAIRE SHAHRAM AMIRI
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Alain Rodier
16-07-2010

Le 14 juillet 2010, Shahram Amiri, un scientifique iranien, est revenu en Iran après avoir disparu lors du pèlerinage qu'il effectuait à Médine, en juin 2009. Téhéran a toujours soutenu que Amiri avait été enlevé contre son gré par les services secrets américains et saoudiens. Si Riyad n'a fait aucun commentaire sur cette affaire, Washington a, dans un premier temps, affirmé qu'Amiri était arrivé de son plein gré aux Etats-Unis et qu'en conséquence, il pouvait en repartir quand il le souhaitait. Dans un deuxième temps, les autorités américaines ont laissé filtrer l'information comme quoi il avait livré des informations intéressantes sur le programme nucléaire iranien. Cette affaire est à classer dans la rubrique « guerre secrète » que se livrent les Etats-Unis et l'Iran depuis des décennies. Il est toutefois utile de tenter de la décrypter.

Les faits

Shahram Amiri, un scientifique âgé de 32 ans, est employé au sein de l'Université Malek Ashtar de Défense et de Technologie, placée sous la coupe des Gardiens de la Révolution (pasdarans). Ses qualifications et son domaine de compétences ne sont pas exactement connus. Selon Téhéran, il s'occuperait seulement d'étudier les « radioisotopes médicaux ». Selon d'autres sources, il serait un des plus brillants scientifiques de sa génération et aurait été associé à la construction du site enterré de Fordo, situé près de Qom, qui devait accueillir 3 000 centrifugeuses dont la tâche consiste à enrichir le minerai d'uranium.

Fin 2008/début 2009, Amiri aurait effectué un déplacement professionnel à Francfort. Il aurait rencontré un citoyen allemand auquel il aurait exprimé son désir de faire défection. Cette information aurait été transmise à la CIA qui, depuis 2005, a mis en place un programme baptiséBrain Drain dont le but consiste à accueillir les scientifiques étrangers - particulièrement iraniens - impliqués dans des affaires de prolifération nucléaire.

Ainsi repéré, c'est au cours d'un séjour qu'il effectue à Vienne auprès des représentants iraniens de l'AIEA, au printemps 2009, qu'Amiri aurait secrètement rencontré des officiers traitants de la CIA. Ces derniers se seraient assurés de sa fiabilité scientifique avant de monter, avec son assentiment, une opération d'exfiltration. Cette dernière aurait eu lieu quelques temps plus tard à l'occasion du pèlerinage qu'effectuait Amiri en Arabie Saoudite. Etant donnée l'importance de l'opération, les services saoudiens auraient été mis dans le coup afin d'apporter leur soutien logistique. Riyad qui est en conflit larvé avec Téhéran depuis la Révolution de 1979, et qui craint par-dessus tout un Iran nucléarisé, n'aurait pas fait de difficultés. L'intéressé aurait ainsi été récupéré à Médine, la partie de la ville interdite aux non musulmans étant plus restreinte qu'à la Mecque. Ainsi, les opérationnels de la CIA ont pu agir plus facilement dans cette localité.

Amiri aurait été rapatrié clandestinement aux Etats-Unis par les soins de la CIA. Il aurait ensuite été débriefé pendant un an dans un lieu protégé dédié à cet effet, dans la ville de Tuckson, en Arizona. En octobre 2009, il aurait même effectué un voyage (encadré) à Vienne où il aurait rencontré les inspecteurs de l'AIEA chargés de visiter pour la première fois le site Fordo près de Qom. En effet, il était alors la seule source humaine ayant des informations sur ces installations permettant aux inspecteurs de chercher au bon endroit. Par mesure de sécurité, son identité et ses activités n'auraient pas été dévoilées à ses interlocuteurs. Il leur aurait été simplement précisé qu'il s'agissait d'un scientifique qui avait eu accès aux installations. D'autre part, Amiri aurait reçu la somme de 5 millions de dollars en récompense de sa collaboration avec les services américains. Désormais rentré en Iran, il semble qu'il ne pourra avoir accès à cette argent.

En juin 2010, Amiri apparaît sur trois films vidéo où il fait des déclarations contradictoires. Sur un premier film, il prétend avoir été enlevé par les Américains avec l'aide des services secrets saoudiens, puis avoir été placé en détention. Il aurait été interrogé sous la torture, physique et mentale. Des officiers israéliens auraient assistés à certaines de ces séances. Sur un autre film, il affirme vouloir uniquement poursuivre ses études aux Etats-Unis. Dans le troisième film, il réitère ses accusations et son souhait de rentrer au pays...

Enfin, le 12 juillet 2010, il parvient à rejoindre la représentation diplomatique pakistanaise à Washington qui abrite les intérêts iraniens aux Etats-Unis depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Selon lui, il aurait réussi à échapper à la vigilance de ses geôliers pour rejoindre ce lieu sûr. D'autres sources, en particulier des membres de l'ambassade du Pakistan, affirment pour leur part qu'il y aurait été déposé par des policiers américains ! Le 14 juillet, il emprunte un avion commercial pour rejoindre l'Iran via le Qatar (car il n'y a pas de vol direct en partance des Etats-Unis).

Analyse

Cette affaire qui semble rocambolesque au premier abord est probabelement assez simple. Amiri ,qui est un scientifique de niveau moyen, étant donné son âge, a participé à des travaux sur le nucléaire iranien. Ses activités l'ont amené à avoir quelques connaissances (dont la construction du site d'enrichissement de Qom) qui intéressaient tout les services de renseignement étrangers, au premier rang desquels se trouvaient la CIA.

Alertés par leurs homologues du BND qui avaient été mis au courrant de sa volonté de défection, la CIA a monté une opération d'exfiltration classique après avoir vérifié sommairement les compétences de l'intéressé, mais sans avoir le temps nécessaire de pousser plus avant son environnement. L'opération technique a eu lieu en Arabie saoudite, avec l'accord, voire l'appui logisitique des services locaux. Après avoir été débriefé de manière classique, Amiri a commencé à s'inquiéter pour sa famille qu'il avait laissée en Iran, en particulier pour son épouse et pour son fils âgé de sept ans. Rien ne dit que les Iraniens l'ont contacté pour le menacer mais cela entre dans les moyens souvent employés par les dictatures dans des occasions similaires. Les Iraniens ont d'ailleurs procédé de la sorte à de nombreuses reprises dans le passé. Il a alors demandé à rentrer en Iran pour s'assurer que rien de « désagréable » n'arriverait à ses proches. Bien évidemment, la grande démocratie que sont les Etats-Unis n'a pu s'opposer à cette demande.

Cette hypothèse est credible, car la CIA a, depuis sa création, traité de multiples cas de ce type. Les personnes jugées intéressantes se voient proposer, après débriefing, une nouvelle identité, du travail et un solide pécule pour débuter une nouvelle vie, soit aux Etats-Unis même, soit dans un pays tiers. Seuls les Etats-Unis possèdent les moyens financiers nécessaires au montage de telles opérations. Cependant, certains transfuges ont préféré repartir dans leur pays d'origine.

Dans le cas d'Amiri, il aurait « inventé » une légende pour justifier sa désertion auprès des autorités iraniennes : l'enlèvement par trois hommes armés, la torture morale et physique [1], la présence d'officiers traitants israéliens [2], sa fuite héroïque, etc. Les services de propagande iraniens ont sauté sur l'occasion pour se livrer à une opération d'influence dirigée contre les Etats-Unis, en prétendant qu'ils n'hésitent pas à employer les moyens les plus vils pour nuire à la République islamique d'Iran [3].

 

Une autre possibilité plus « tordue » est envisageable. Comme cela a été constaté lors du déclenchement de la guerre d'Irak de 2003 [4], les services de renseignement iraniens, le Vevak, sont passés maîtres dans l'art de la désinformation. Ils ont très bien pu commanditer cette défection. Qu'a livré comme renseignements particulièrement intéressants Amiri ? L'existence de la base secrète de Fordo près Qom ? Or, il y a trois ans que les services occidentaux sont au courant de cette construction, en particulier, grâce aux photos satellitaires. De plus, il est étrange qu'un chercheur soi-disant réputé dans le domaine du nucléaire, ait pu voyager à l'étranger alors que tous les scientifiques iraniens travaillant sur ce sujet sont très surveillés par les services de sécurité et qu'il leur est formellement interdit de quitter le territoire.

Il est aussi particulièrement étonnant que les Américains laissent sortir des informations suggérant qu'Amiri a fourni des renseignements jugés utiles et même, qu'il travaillait depuis des années pour la CIA. La centrale américaine voudrait décrédibiliser cette personne auprès de ses « employeurs » qu'elle ne s'y prendrait pas autrement.

Lequel des deux camps a réellement gagné dans l'affaire? Les Américains qui n'ont fait que recouper une information qu'ils détenaient déjà et dont les bénéfices ont été très limitée ? Les Iraniens, qui ont pu ainsi attirer un peu plus l'opprobre internationale sur Washington et peut-être, désinformer durablement les services américains en fournissant des renseignements erronés ? Le doute existe désormais. Cela peut également décourager tout défecteur potentiel.

Enfin, dernière hypothèse complètement tordue mais la guerre secrète n'a pas de limites - : les Iraniens auraient volontairement voulu faire passer des renseignements sur leur programme nucléaire aux Américains. Amiri aurait ainsi servi de « messager ». Il aurait convaincu ses interlocuteurs que l'Iran n'était pas près d'obtenir l'arme nucléaire et que, pour Washington, il est donc grand temps d'attendre et de ne rien tenter de vital contre Téhéran. Sa mission remplie, il a fallu que le « messager » rentre au pays avec une légende suffisante qui convienne à l'ensemble de l'opinion publique internationale. Un indice laisse penser que cette hypothèse peut être également crédible. Dimitri Medvedev, le président russe, vient de demander à Téhéran de fournir des informations plus complètes sur son programme nucléaire. Moscou veut peut-être savoir ce que Washington sait déjà !

 

 

*

 

 

La réalité de l'affaire sera vraisemblablement connue dans des années. Un indice intéressant résidera dans l'avenir que connaîtra Shahram Amiri. Après une période initiale au cours de laquelle il va être traité en « héros » pour des besoins de propagande, que vat-il devenir ? Les Iraniens n'aiment pas trop les défections. Si c'est vraiment cela qui s'est passé, il devrait « disparaître discrètement » assez rapidement.

Des trois solutions décrites précédemment, l'auteur privilégie la première. La CIA aurait affectivement exfiltré Amiri qui était considéré comme une source ayant des connaissances intéressantes. L'erreur a été d'oublier sa famille en Iran. En effet, après réflexion, Amiri a eu des remords et a tenté de sauver la situation en revenant au pays, tout en inventant l'histoire de son enlèvement, ce qui devait permettre de le dédouaner vis-à-vis de Téhéran. Cependant, les mollabs ne semblent pas être dupes. Ils vont utiliser son « témoignage » à des fins de propagande, puis il sera sanctionné d'une manière ou d'une autre.



  • [1] Tout juste a-t-il du subir l'épreuve de détecteur de mensonges ; par ailleurs, sur les dernières photos publiées, il apparaît en parfaite santé et particulièrement bien nourri.
  • [2] Même si c'est le cas, jamais les Israéliens n'auraient été présentés « es qualité ». Il est même très douteux que la CIA ait souhaité partager les interrogatoires avec le Mossad car les relations américano-israéliennes ne s'y prêtent pas aujourd'hui. Par contre, les services israéliens ont du recevoir une synthèse des renseignements fournis par Amiri.
  • [3] Tout comme ils prétendent que Washington et leurs alliés israéliens soutiennent les mouvements d'opposition armés comme le Jundallah qui a perpétré le 16 juillet 2010 des attentats sanglants dans le sud-est du pays pour venger la mort de leur dirigeant Abdolmalek Rigi. En effet, ce dernier a été pendu le 20 juin 2010 après avoir été livré par les Pakistanais le 23 février de la même année.
  • [4] Les Iraniens ont fait croire à Washington que l'Irak détenait des armes de destruction massive. Pour cela, le Vevak a utilisé un mouvement d'opposition qu'il avait infiltré au plus haut niveau. L'objectif de Téhéran était double : en finir avec Saddam Hussein et embourber l'armée américaine en Irak
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    11 juillet 2010 7 11 /07 /juillet /2010 11:43

     

     

     

    Alerte, popularité en crise
    Par JPOST.FR 
    11.07.10

     

    http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1278410144662&pagename=JFrench/JPArticle/ShowFull

    Israël a mauvaise presse à l'ONU. A en croire Gabriela Shalev, ambassadrice d'Israël auprès des Nations unies, l'Etat hébreu souffre aujourd'hui de la pire image qu'il ait jamais connu ces 40 dernières années."Notre situation, ces derniers mois, ressemble à celle des années 1970, lorsque le sionisme était assimilé à du racisme", a-t-elle affirmé lors d'un entretien accordé samedi dernier à Galeï Tsahal.


    PHOTO: SHAHAR AZRAN , JPOST

    Ces déclarations font écho au tollé international provoqué par l'opération de Tsahal, le 31 mai dernier, à bord du Mavi Marmara. L'équipage avait choisi d'ignorer les mises en garde de l'armée israélienne et neuf activistes turcs avaient été tués. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, souhaite toujours former une commission d'enquête internationale sur l'incident, incluant des représentants turcs et israéliens.

    Nouvelles provocations

    Quant au bateau humanitaire libyen, qui est supposé en route vers la bande de Gaza, l'ambassadrice a confié qu'après avoir quitté la Grèce il se dirigeait finalement en direction du port égyptien El-Arish. Gabriela Shalev a, enfin, annoncé avoir envoyé une lettre à Ban Ki-moon et s'être entretenue personnellement avec lui sur ce sujet. Les bateaux envoyés vers la bande de Gaza sont "des provocations", estime-t-elle. "Surtout depuis l'allègement du blocus de Gaza."

    Shalev quittera ses fonctions le 1er septembre prochain. Elle n'a encore aucune idée de l'identité de son successeur.

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    9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 08:17

     

    BANNERALDO
    C’est l’Amérique qui détient la solution du problème iranien

    Par Aldo-Michel Mungo

    pour aschkel.info  et  lessakele

     

     

    Tout porte désormais à croire que les Etats-Unis sont décidés à régler rapidement la question du nucléaire iranien. Les dernières  déclarations du chef de la CIA, Léon Panetta, sur les capacités perses à se doter dans les 24 mois de 2 bombes ; le vote de nouvelles sanctions restreignant les capacités d’approvisionnement en carburant et l’annonce quasi simultanée du retrait de Total du marché iranien, rejoignant BP et Shell ; les bruits de manœuvres en Azerbaïdjan et les déploiements navals américains d’envergure préfigurent que nous entrons dans la dernière ligne droite. Dernier billet d'Aldo-Michel Mungo avant la trêve estivale du Ring (reprise le 23 août), analyste en géostratégie, directeur de la rédaction du magazine militaire Carnets de Vol.

       


    Baptisé, en 2004, du nom de code TIRANNT (Theater IRAN Near Term), par ses planificateurs militaires US, les plans de guerre contre l’Iran ont commencés à être élaborés sous l’administration Clinton entre 1995 et 2000 sous le nom de code CONPLAN 8022, qui prévoyait déjà une guerre contre l’Irak. Les planificateurs du CENTCOM ont envisagé des scénarios incluant tous les aspects d’une opération importante de combat, depuis la mobilisation et le déploiement de forces jusqu’aux opérations d’après guerre. 

    La composante opérationnelle de l’agenda militaire concernant l’Iran a été lancée, dès la fin des opérations en Irak, en mai 2003, quand les concepteurs de modèles et les spécialistes du renseignement ont rassemblé les données nécessaires pour une analyse de scénario à grande échelle. L’Army, la Navy, l’Air Force et les Marines ont tous préparés des plans de bataille et ont passé les sept dernières années à construire des bases et à s’entraîner pour l’opération Iran Freedom. Les Marines se sont concentrés sur leur propre spécialité, l’entrée forcée. Un concept d’opérations qui explore la possibilité de déplacer des forces de navires vers la terre ferme, sans établir auparavant une tête de pont sur la côte. Divers scénarios impliquant les missiles iraniens ont aussi été examinés, dans une autre étude démarrée en 2004 et connue sous le nom de BMD-I (Balistic Missile Defense-Iran). Dans cette étude, le Centre d’analyse de l’armée de terre a modélisé les performances des systèmes d’armement US et iraniens pour déterminer le nombre de missiles iraniens dont on pourrait s’attendre à ce qu’ils percent les défenses de la coalition. Ces plans ont été tenus à jour depuis leur initiation. Ils prévoient également que les bombardiers et les missiles de croisière soient prêts à entrer en action dans les douze heures suivant un ordre présidentiel. 

    La préparation initiale d’une guerre contre l’Iran s’est terminée en novembre 2004, lorsque le CentCom a mené un exercice d’Etat-major dénommé Global Lighting, à la suite de quoi il s’est déclaré en état de préparation avancé. Depuis cette époque, l’entraînement des forces des Etats-Unis et de tous ses alliés n’a jamais été aussi optimal ; les exercices s’étant enchaînés de manière continue.

    Shock and Awe


    L’ensemble des opérations offensives est placée sous la doctrine Shock and Awe (Choc et Effroi ou Stupeur), un concept de domination rapide qui a été partiellement mise en œuvre en 2003 durant la troisième Guerre du Golfe. 
    Cette doctrine est basée sur l'écrasement de l'adversaire à travers l'emploi d'une très grande puissance de feu, des frappes globales, la domination du champ de bataille et des démonstrations de force spectaculaires pour paralyser la perception du champ de bataille par l'adversaire et annihiler sa volonté de combattre. 

    La domination rapide est définie comme l’effort pour porter atteinte à la volonté, au ressenti et à la capacité de compréhension de l’adversaire qui lui permettent de s’adapter ou de répondre aux opérations. Elle permet d’imposer un niveau de choc tel que la volonté de l'adversaire à continuer la lutte est anéantie. Elle a pour but de prendre le contrôle de l’environnement, de paralyser les perceptions de l’adversaire et ses capacités de compréhension en les saturant de manière telle qu’il se retrouve incapable de résister sur les plans tactique et stratégique. C'est l’état désiré d’un sentiment d’impuissance et de perte de volonté. Il peut être obtenu par la destruction des centres de commandement ennemis, une suppression des informations diffusées et la propagation de désinformation, le débordement des forces adverses et la rapidité d’action. 
    Dans le cadre des opérations contre l’Iran, ce concept doit évoluer vers celui de Force décisive. La différence se situant au niveau des objectifs, de l’usage de la force, de la rapidité et des pertes engendrées.
    Cela requiert l'interruption de tous les moyens de communication, de transports, de production alimentaire, de distribution d'eau, et de toutes les autres infrastructures. D’une manière générale, les opérations doivent provoquer un sentiment de menace et de peur d'agir
    Pour parvenir à ces buts, il faut d'une part la destruction physique de nombreuses infrastructures et d'autre part l'interruption et le contrôle de tous les flux d'informations et commerciaux, et ce de façon si rapide qu'on puisse obtenir un choc comparable à celui obtenu par les bombardements nucléaires d'Hiroshima et de Nagasaki sur les Japonais. 
    Il s’agit de réaliser la décapitation instantanée de cibles militaires et civiles choisies pour obtenir le Choc et l’Effroi. Pour y parvenir il faut des niveaux élevés de destructions massives instantanées, presque incompréhensibles, ayant une influence directe sur l’opinion publique et sur les élites dirigeantes, avec en parallèle le ciblage d’objectifs militaires ou stratégiques qui anéantissent toute velléité de résistance. 
    Très rapidement, la junte islamique au pouvoir et toutes les strates de commandement seront épuisés, physiquement, émotionnellement et psychologiquement. L’attaque doit permettre de détruire quantité d'installations et de matériels que les Iraniens ont mis trente ans à construire et qu'ils ne pourront pas remplacer. 
    Un général italien de l’Etat-major du Shape a comparé les premiers jours de cette campagne à l’attaque d’un essaim de guêpes.

    10.000 cibles à détruire

    Les objectifs de guerre sont connus : neutraliser de façon irréversible le programme militaire et les capacités de nuisances futures de l’Iran. Pour ce faire le concept opératif (Operational design) mise en priorité sur les capacités militaires à établir, dès les 24 premières heures des opérations, un bouclier antiaérien et antimissile dans tout le Moyen-Orient, tenir ouvert le détroit d'Ormuz, obtenir la suprématie aérienne et la conserver et neutraliser les systèmes de commandement du régime. 
    Outre la neutralisation du programme nucléaire, les objectifs de l’après-guerre sont de persuader la population de changer de régime, de neutraliser définitivement les dirigeants mystiques et de contrer durablement l'influence du Mahdaviyat sur la société iranienne, cette secte qui prône l’Apocalypse pour accélérer l’arrivée du Mahdi. 
    Le CentCom a déjà identifié plus de 10.000 cibles à détruire, il s’agit de l’ensemble du potentiel industriel militaire iranien, de ses stocks de matériel et de l’armée idéologique des Pasdaran et de ses auxiliaires Bassidji. Les sites nucléaires feront l’objet de mesures de précaution pour éviter la dispersion d’un nuage radioactif préjudiciable aux populations civiles. 
    Depuis 2004, l’essentiel de la préparation du CentCom a été de développer ses capacités de renseignement, déterminer les sites devant faire l'objet d'une frappe militaire et définir les moyens appropriés pour leur destruction. 

    Outre les Centres de commandement, et les sites de lancement de missiles sol-sol de tous types, il faut détruire toutes les capacités navales de l’Iran, occuper les îles qui contrôlent le détroit, et occuper la zone des marais en face d’Ormuz où se cachent les vedettes rapides des Pasdaran. Car le point faible américain est la capacité des Iraniens de s’attaquer aux navires de la Navy ; la vulnérabilité de cette flotte est grande dans un conflit asymétrique et dans l’espace confiné qu’est le Golfe. En avril 1988 les américains se sont déjà opposés aux marins iraniens à la bataille de Sassan et Siri et ont pu mesurer l’excellent niveau de leurs opposants.
    Depuis l'été 2008, les Pasdaran ont pris la direction des opérations navales dans le Golfe et le détroit, la marine se recentrant sur la mer d'Oman. Les principales bases navales dans le Golfe sont Bandar Abbas et Bushehr. Ils utilisent également les nombreux ports qui s'échelonnent le long du Golfe, dont celui d'Assalouyeh, ainsi que les îles et les plates-formes pétrolières contrôlées par Téhéran. 
    La marine a déplacé ses infrastructures sur les côtes du Baloutchistan, baignées par la mer d'Oman. C'est dans le cadre de ce redéploiement stratégique qu’à été inauguré la nouvelle base de la presqu'île de Jask, située à 300 kilomètres au sud-est de Bandar Abbas. Il a également été décidé de construire d'autres infrastructures portuaires à proximité de la frontière pakistanaise, dans la région de Chabahar dont les installations actuelles sont sommaires. 

    La marine iranienne possède trois sous-marins 877 EKM de classe Kilo (Tareq, Noor et Yunes), un destroyer Jamaran entré en service en 2007, trois frégates Alvand, Alborg et Sabalan, trois corvettes Bayandor, Naghdi et Hamzeh, onze vedettes de classe Combattantes II et dix navires lance-missiles de classe Thondor. Déployés sur les côtes sud de l'Iran, ces bateaux lui permettent de faire peser une menace en mer d'Oman. La plupart des chasseurs-bombardiers Su-24 Fencer et F-4E Phantom  II, capables de lancer des missiles air-mer C-801K, C-802 Noor et Kowsar-2, sont aussi déployés sur les côtes sud pour appuyer la flotte iranienne. Les Pasdaran alignent des navires de transports de troupes, 5 navires garde-côtes, 14 aéroglisseurs, 10 vedettes China Cat, une quarantaine de vedettes rapides de fabrication locale et nord-coréenne armées de missiles mer-mer ou de torpilles et 1.300 embarcations légères équipées d'armes d'infanterie, dont des missiles antichars. De plus, ils possèdent une flotte de sous-marins de poche : 5 Ghadir, 4 Yugo et 2 Nahang qui servent pour l’infiltration de commandos, la pose de mines par des nageurs de combat et occasionnellement à l’attaque à la torpille de navires.
    L’Iran a donc les capacités de pratiquer une guérilla navale à coup d’opérations commandos. Mais pourrait ne pas se contenter d’un simple harcèlement et lancer des opérations derrière les lignes, avec le concours d’une fraction de la communauté chiite implantée à Bahreïn et en Arabie saoudite. Avec sa flotte d’aéroglisseurs et ses unités aéroportées par hélicoptères, les Pasdaran sont capables de porter le combat au cœur du dispositif allié. 
    Plus préoccupant est le P-800 Yakhont (SSN-X-26) russe, un missile de croisière supersonique d’une portée de 300km, qui rend tous les bâtiments présents dans le Golfe vulnérables. Le missile peut être tiré depuis la terre ferme et les Iraniens ont installé des sites de lancement tout le long de ses côtes. 
    Toute opération doit donc décapiter en premier lieu les capacités offensives, ainsi que les centres de décision et de commandement, à l’aide de bombardements massifs. Doivent ensuite être exécutés la prise de contrôle complet de l’espace aérien, la neutralisation de tous les systèmes anti-aériens et la destruction des Pasdaran et de leurs capacités militaires dont le dispositif terrestre est organisé en 31 régions. Car les Pasdaran, considérés par les USA comme organisation terroriste, seront les cibles prioritaires dont l’élimination physique sera systématique. Les plans du CentCom incluent des opérations terrestres au départ de l’Irak et de l’Afghanistan par des raids en profondeur exécutés par les forces spéciales et les Marines, dont 9.000 hommes supplémentaires viennent d’être déployés dans l’Helmand, la province afghane frontalière de l’Iran.

    La défense anti-aérienne


    Depuis septembre 2007, l'Iran réforme en profondeur son système de défense dans le but de pouvoir répondre à toute agression avec un maximum d'efficacité. En 2009, la composante de défense anti-aérienne est devenue un Commandement indépendant au même titre que l’Armée de l’air. Cette dissociation tend à prouver que les Iraniens ne se font pas beaucoup d'illusions sur la capacité de leur aviation de chasse à contrer une attaque adverse. Ils semblent donc dédier la défense de leur espace aérien aux seuls moyens sol-air. Aujourd'hui la défense contre aéronefs est concentrée autour des sites sensibles et de la capitale, mais ne couvre pas l'ensemble du pays. Les armements sont notoirement insuffisants pour mener à bien cette tâche et surtout aucun réseau intégré de défense anti-aérienne n'existe. Malgré la livraison entre 1998 et 2002 de six radars chinois JY-14, d'une portée de 300 kilomètres, qui sont venus compléter les AR-3D (portée 200 kilomètres), l'ensemble du pays n'est pas couvert, en particulier en raison du relief accidenté du terrain. Les systèmes d'alerte sont faibles dans le domaine des vols à très basse altitude et ont un manque de résistance aux contre-mesures. L'Iran aurait les plus grandes difficultés à intercepter des missiles de croisière et des missiles balistiques. 

    La création de cette nouvelle armée est aussi destinée à unifier l'ensemble de la défense aérienne sous un commandement unique. Cela doit accroître notablement la coordination des moyens d'alerte, la gestion des matériels et leur répartition sur le territoire. Sauf si ce commandement est décapité par une frappe. 
    19 sites de missiles sol-air opérationnels en dur ont été répertoriés par les services de renseignement occidentaux. Trois sont armés de HQ-2B (copie chinoise du SA-2 Guideline russe, la version iranienne se nomme Sayyad-1), dix de Hawk et six de SA-5 Gammon S-200. La défense rapprochée de ces sites est généralement assurée par des ceintures de batteries anti-aériennes équipées de canons de différents calibres. 19 autres sites non occupés mais pouvant être armés à tout moment ont également été localisés. En ce qui concerne les armements, l'Iran possède également 25 SA-6 Gainful, des Shorad, 29 Tor-M1 (SA-15 Gaunlet), 12 Pantsyr S-1, des SA-8 Gecko et quelques FM-80/90 (HQ-7), copie chinoise du Crotale R440, nombre de missiles portables (Manpads) et de canons anti-aériens. 
    Bien que la quasi-totalité du territoire iranien puisse être couverte par ces batteries, l'effort a surtout porté sur la défense des zones sensibles que sont Téhéran et ses environs, Natanz, Ispahan, Shiraz, Bushehr, l'île de Kharg, Bandar Khomeiny, Ahwaz, Dezful, Kermanshah, Hamadan, Tabriz et Bandar Abbas. La tactique connue des Iraniens est de placer des armements au milieu de zones urbaines ce qui présente deux avantages : le premier, de faciliter leur dissimulation ; le deuxième, de faire hésiter l'adversaire éventuel à les bombarder. 

    Les Américains effectuent des intrusions aériennes régulières pour obliger les Iraniens à allumer leurs systèmes radar et les repérer, de même des drones et des TR-1 survolent en permanence le territoire pour repérer et classifier l’ensemble des menaces sol-air afin de garder à jour l’Electronic Order of Battle (EOB) qui dresse la liste des premières cibles à anéantir pendant la phase de suppression des défenses adverses. La Russie moins tolérante à l'égard de l'Iran a renoncé à livrer son système S300 de missiles antiaériens, lequel aurait rendu très difficile une campagne aérienne. En revanche, la Russie vient de livrer à l'Arabie saoudite, son système S400, le nec plus ultra en matière de défense antiaérienne. Les zones de pénétration à haute altitude ne sont donc pas sous le feu de la défense anti-aérienne iranienne ; une faiblesse qui saura être exploitée.

    Les principaux objectifs industriels


    Le plus gros du développement nucléaire de l’Iran a été mené à bien dans des usines souterraines construites à une profondeur de 20 à 50 mètres, avec des dalles de béton armé qui les protègent contre toute attaque par les armes conventionnelles. 

    Actuellement, en Iran, il y a près de 240 installations de production militaire, toutes sous le contrôle des Pasdaran, dont les principales branches sont: munition, armement terrestre, aéronautique et aérospatial, missiles balistiques, et R&D d’armes biologiques et chimiques. Le plus grand complexe industriel, bâti à l’aide de la Corée du Nord, se trouve à Isfahan, où sont produits aéronefs, chars, munitions et propergols pour missiles. Le deuxième centre, réalisé grâce à la collaboration de Pékin, est à Semnam, à 150 km de Téhéran, il focalise son activité dans le domaine des missiles non balistiques. Sa capacité productive est estimée à un millier de missiles par an. Un autre objectif est l’Aciérie Nationale Iranienne à Ispahan, puisqu’elle fournit les produits métallurgiques militaires. Un complexe baptisé Lavizan II ou Mojdeh est situé à quelques kilomètres au nord-ouest de Lavizan et aurait récupéré une bonne partie des activités développées à Lavizan-Shian. Il jouxte l'ouest de l'université Malek Ashat qui, avec ce centre, constitue le Centre de préparation et de technologie défensive avancée, organisme qui camoufle en fait la direction de la recherche militaire dans le domaine nucléaire. Ce site est dirigé par le brigadier-général des Pasdarans Hosseini Tash, qui est aussi secrétaire adjoint du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN), la plus haute instance de défense en Iran. Une partie des installations de Lavizan II a été enterrée en 2004. 
    Un autre complexe secret est enterré en pleine ville de Téhéran à proximité de Shahrak-e-Bazi (Miny-City) sur la route de Lashkarak. Son nom de code est Tunnel Hormuz. Il s'enfonce à 50 mètres sous terre pour rejoindre quatre galeries parallèles, et ses parois sont fortifiées afin qu'aucune radiation, aucun bruit, aucune émanation ne soie détectable depuis la surface. Les activités dans ces tunnels souterrains ne sont pas connues, mais les mesures de protection et de discrétion prises laissent entendre qu'il s'agit de travaux sensibles. La forte densité de population doit empêcher une éventuelle frappe aérienne. 
    L'université Imam Hossein, au nord-ouest de Lavizan, abrite un département de physique nucléaire où des chercheurs travaillent à des applications militaires. Cette université dépend des Pasdarans. L'université technologique de Sharif possède également un département de physique nucléaire qui participe aux recherches à caractère militaire. Toujours dans la même région, il existe un important complexe de fabrication de missiles sol-sol connu sous le nom d'Hemmat. A Parchin, une technologie d'enrichissement de combustible nucléaire au laser serait en fonction. A une trentaine de kilomètres au sud-est de Téhéran dans la région de Khojir sur un complexe de 120 km² se trouve un site d'expérimentation de missiles balistiques et des recherches dans le domaine de la conception de têtes nucléaires pour missiles seraient en cours. Ce programme ultrasecret développé sur une partie sécurisée du complexe, est connu uniquement sous le code Nori 8500. 

    La Massive Ordnance Penetrator

    Les Iraniens ont enterré profondément tous leurs centres de décision et sites industriels vitaux. Pour détruire ces cibles stratégiques, l’armement conventionnel est totalement obsolète et les Bunker-buster classiques peu efficaces. 
    Le Pentagone a donc financé le développement par Boeing de la GBU-57A/B MOP (Massive Ordnance Penetrator) dérivée de la GBU-43/B MOAB (Massive Ordnance Air Blast Bomb) testée pour la première fois en mars 2003. La MOP est une bombe massive de 13.608kg comportant 2,7 tonnes d'explosif à fort pouvoir détonant. Outre le fait d'être guidée par satellite (système de navigation inertielle assistée par GPS), comme la MOAB, cette bombe a une capacité de pénétration jusqu'à 60 mètres sous le niveau du sol. C’est l’engin non nucléaire le plus destructif de l’arsenal de l’US Air Force. Elle peut être utilisée pour des cibles situées à une profondeur plus grande que les bombes anti bunker les plus performantes telle la GBU-28 de 2.268kg, conçue en 1991, qui pénètre à 30 mètres. D'un point de vue technique, c’est une bombe à charge pénétrante qui utilise l’énergie cinétique. Le principe de charge pénétrante n'a rien de nouveau, la plupart du temps, il suffit d'une simple modification du temps de détonation à l'impact pour qu'une bombe devienne pénétrante. Cette bombe n’a qu’une seule mission et n’a pas d’autre utilisation qu’en Iran.
    Pour transporter et délivrer cette arme, l’US Air Force a initié un énorme chantier de modification structurelle de ses bombardiers Stealth B-2 Spirit. La transformation a eu lieu à partir de juin 2007 et est terminée. Modifier l’entièreté de la flotte de B-2 signifie qu’un choix décisif a été fait, car on ne peut réinstaller à bord le panier rotatif qu’en recommençant de longs et couteux travaux. Dans la même logique, la base de Diego Garcia dans l’Océan Indien, a été réaménagée pour recevoir un stock de MOP et permettre le déploiement de 4 B-2 Spirit. Chaque B-2 peut donc dorénavant transporter 2 MOP, l’association la plus destructrice jamais réalisée par l’US Air Force.

    Des exercices révélateurs

    Alors qu’en Europe les exercices de l’Otan sont depuis 2008 singulièrement plus importants que les années précédentes, au Moyen-Orient plusieurs de ces exercices ont révélés l’état de préparation avancé des forces.
    En octobre 2009, Israël et Etats-Unis mènent leurs plus importantes manœuvres anti-aériennes conjointes en simulant des attaques de missiles contre l'Etat hébreu. Un millier d'hommes du Commandement américain en Europe et un nombre égal de soldats israéliens prennent part, dans le Sud d’Israël, à Juniper Cobra. Une quinzaine de navires de l’US Navy sont déployés dans l’est méditerranéen et douze avions de transport, remplis d'équipement, sont basés dans le Néguev. L’exercice est destiné à préparer le pays à toute attaque par missiles provenant d’Iran. Durant ces manœuvres, sont testés, dans des simulations de plusieurs scénarios, les batteries anti-missiles Arrow 2, ainsi que les systèmes de défense antibalistique de haute altitude THAAD, le radar naval Aegis, les systèmes Patriot PAC-3 et Hawk. Objectif de l'opération : mettre en place une ossature défensive, en intégrant dans l'arsenal israélien le missile américain de basse altitude Patriot PAC-3, dédié à la destruction des missiles balistiques tactiques et en harmonisant les différents systèmes. A l’issue de l’exercice, début novembre, les Etats-Unis laissent en Israël plusieurs systèmes Patriot. En octobre 2008, l’administration Bush avait offert à Israël un radar X-Band installé dans le Néguev, capable de détecter des missiles à 1.900km de distance et de lancer une alerte entre 5 à 7 minutes avant une attaque. 

    Dans le même temps, le ministère iranien des Affaires étrangères s’insurge officiellement sur l’intensification des survols par les avions-espions américains. Il ne croit pas si bien dire : le 1 décembre 2009, le journaliste spécialisé Jean-Dominique Merchet publie sur son blog Secret Défense la photo d’un drone inconnu vu sur la base de Kandahar en Afghanistan. Il faut moins de cinq jours pour apprendre qu’il s’agit du RQ-170 Sentinel opérés par un Squadron de la base de Tonopah dans le Nevada. L’appareil est dédié à la reconnaissance et à la surveillance à haute altitude. Depuis des mois, plus rien n’échappe à la vigilance électronique US.
    A l'issue du Dubaï Air Show, du 15 novembre au 9 décembre 2009, un exercice de grande ampleur se déroule à Al Dhafra, la grande base aérienne des Émirats où sont déployés de manière permanente des Mirage 2000-5 français. L'’Advanced Tactical Leadership Course (ATLC), un TLP adapté au Moyen-Orient que les Américains appellent Iron Falcon, s’y déroule depuis deux ans, mais cette année il réunit un plateau exceptionnel : 6 Rafale et 6 Mirage 2000-5 français, 6 F-16 Block 60 et 6 Mirage 2000-9 émiratis, 6 F/A-22 Raptor et 6 F-16CJ américains, 6 Typhoon anglais et autant de F-16MLU jordaniens et de F7PG pakistanais ; soutenus par un Awacs et des ravitailleurs. Près de 60 avions de combat vont simuler des raids d’importance (jusqu'à quarante avions simultanés) dans «des missions réalistes représentatives d'un conflit de haute intensité» et qui vont se dérouler chaque jour. Le dispositif s’insère dans l’activité normale de la zone où chaque jour des dizaines d’appareils effectuent des missions au dessus du Golfe. De quoi rendre nerveux les Iraniens à quelques encablures. 

    Premier enseignement, l’US Air Force a résolu les problèmes relatifs au déploiement du F/A-22 en Opex. L’avion est en effet à ce point complexe qu’aucun détachement opérationnel extérieur n’avait pu être réalisé jusqu’à celui-ci. Les Rafale sont des visiteurs habituels d’Al Dhafra. Depuis mai 2009, l’Armée de l’Air française a initié un nouveau type de mission. Des Rafale de St Dizier effectuent des vols sans escale jusqu’à Abu Dhabi à 5.000km ; à peine au sol les équipages sont relevés, deux missiles de croisière Scalp-EG prépositionnés sont arrimés à chaque avion qui redécolle dans la foulée pour simuler une attaque d’infrastructures d’intérêt tactique.

    Six jours après le démarrage de l’exercice ATLC et alors que les défenses iraniennes ont déjà été testées par les participants à l’exercice, le nouveau commandement iranien de la défense anti-aérienne annonce le début de manœuvres militaires d'une ampleur sans précédent, sensées exhiber les capacités de défense en cas de frappe extérieure. «En raison des menaces qui pèsent sur nos sites nucléaires, il est de notre devoir de défendre les installations vitales de la nation» déclare le général Ahmad Mighani, chef de la défense antiaérienne. Ces manœuvres vont durer 5 jours sur 600.000 km². Une aubaine pour les Rafale, Mirage 2000, Typhoon et Raptor : toutes les émissions électromagnétiques et radar sont soigneusement détectées pour enrichir les bibliothèques des systèmes de contre-mesure. En allumant l’ensemble de leurs systèmes, l’ordre de bataille a pu être visionné en temps réel. Les Iraniens ont vraiment eu peur et ont donné un coup de pouce supplémentaire aux renseignements occidentaux. 
    Depuis décembre 2009, il ne se passe plus un jour sans que les satellites, drones et avions de renseignement ne surveillent le dispositif iranien gardant à jour l’ordre de bataille. 
    C’est dans ce contexte qu’Israël vient de lancer un nouveau satellite espion Ofek-9, doté d'une caméra de très haute résolution et que l’exercice Juniper Stallion 2010 a permis, il y a quelques semaines, à l’US Navy d’entraîner les pilotes de F-18 Super Hornet du porte-avion Harry S. Truman dans le sud d’Israël où le range de Nevatim-2 a été mis à leur disposition.
    Dans le même temps, Téhéran a annoncé une mobilisation au nord-ouest du pays, au bord de la mer Caspienne, le régime des Mollahs s’inquiétant de ce qui se trame en Azerbaïdjan. Le régime de Téhéran a envoyé ses meilleures troupes, les plus fidèles, les Gardiens de la Révolution, pour s'opposer, selon ses dires, aux forces américaines et israéliennes qui seraient concentrées à sa frontière nord ; mais ce qui l’inquiète vraiment c’est l’activité inhabituelle des bases de l'Otan installées depuis janvier 1999 dans cet ancien satellite soviétique totalement sous influence occidentale.

    La guerre psychologique et la propagation de rumeurs, une des grandes spécialités américaines, font désormais partie des ultimes préparatifs en vue d’anéantir le potentiel de nuisance des locataires des palais perses. Et pour préparer les opinions publiques européennes à l’inéluctable, le 18 juin dernier, le Secrétaire à la Défense Robert Gates affirmait que «l'Iran pouvait lancer contre l'Europe des missiles à court et moyen rayon d'action. Je pense que nous n'accepterons pas l'idée d'un Iran nucléaire».

    De quoi justifier un acte d’autodéfense légitime.

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    9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 07:58

     

     

     

    Les Arabes en panne d'idées ?


     Par Constance Desloire

    pour jeuneafrique

        
    Le Carnegie Middle East Center à Beyrouth.Le Carnegie Middle East Center à Beyrouth.© Carnegie Middle East Center

    Entre centres universitaires et lobbies, les cercles de réflexion se multiplient en Occident. Le Moyen-Orient, et plus encore le Maghreb, accusent un net retard.

    Issu d’une tradition anglo-saxonne développée dans les années 1980, à mi-chemin entre le centre universitaire et le lobby, le think-tank, ou « cercle de réflexion », est à la fois rare et méconnu dans le monde arabe. La région Maghreb - Moyen-Orient n’en compte que 273 (soit 4 %) sur les 6 305 répertoriés dans le monde en 2009 par le chercheur américain James McGann, du Foreign Policy Research Institute. Pour Sélim Allili, de l’Observatoire français des think-tanks, cette structure se définit d’abord par une expertise intellectuelle sur des problèmes majeurs (économie, politique, géostratégie…) et par l’élaboration de propositions à l’intention des décideurs.

    Le plus important de la région, le Carnegie Middle East Center, « filiale » de la Fondation américaine Carnegie pour la paix internationale, est installé au Liban depuis 2006. Il fait partie d’un mouvement récent de think-tanks occidentaux qui ont créé une structure dédiée à la région Maghreb - Moyen-Orient, comme la Brookings Institution, qui a élu domicile au Centre Saban pour la politique du Moyen-Orient, au Qatar. « Ce phénomène permet aux chercheurs de la région de se former et de travailler à terme dans des think-tanks arabes », estime Nadim Hasbani, directeur de la communication de Carnegie à Beyrouth.

    En tête : Israël, l’Égypte et l’Irak

    À noter que, sur les vingt-cinq meilleurs centres de la région classés par McGann, un seul est maghrébin. Deux raisons majeures à cela : les liens historiques entre les Anglo-Saxons et l’Orient, ainsi qu’un plus grand intérêt (et donc davantage de subventions) pour les études de géopolitique ou relatives à l’énergie au Moyen-Orient. Mais certains n’ont pas attendu les Anglo-Saxons pour créer leurs propres structures, dont internet a accru la visibilité. En tête, Israël (avec 52 think-tanks), l’Égypte (29) et l’Irak (28). Un think-tank, en tant que structure indépendante, a également besoin d’un environnement favorable, ou à tout le moins neutre. Or l’existence d’une réflexion privée hors des cercles de l’État n’est pas toujours encouragée.

    Pourtant, au cours des années 2000, les think-tanks se sont multipliés, surtout au Maroc. Phénomène de mode ? Pas seulement : pour Nadim Hasbani, l’« outil académique hyperactif » qu’est le think-tank peut répondre à une demande. À Carnegie, les chercheurs sont salariés et la priorité est d’avoir l’oreille des décideurs économiques et politiques. Dans certains pays, ceux-ci sont assez réceptifs ; des ministres assistent parfois aux conférences organisées par des think-tanks ou leur commandent une étude.

    De son côté, Abdallah Saaf, directeur du Centre d’études et de recherches en sciences sociales (Cerss), à Rabat, classé 22e de la région, qualifie plutôt son institution de « cercle de réflexion militant ». Depuis 1993, ses chercheurs sont bénévoles, et ciblent avant tout le grand public. En 2003, le Cerss a fonctionné avec 200 dollars. Aujourd’hui, il bénéficie d’un budget de 70 000 dollars, essentiellement grâce à la visibilité qu’il a acquise en s’inscrivant dans un nouveau tissu de think-tanks méditerranéens, comme EuroMeSCo (sur la sécurité) ou Ipemed (sur l’économie). Mais pour Abdallah Saaf, « on peut toujours travailler correctement même sans gros moyens ».

    Indépendance relative

    Le financement de ces structures n’en demeure pas moins important, car il peut conditionner leur indépendance. Un think-tank a généralement un statut d’association à but non lucratif. L’argent peut provenir des fonds propres des fondateurs, des souscriptions d’adhérents et de la vente de publications. Mais en Algérie, par exemple, le Centre d’études appliquées et de prospective (Ceap) a dû se constituer en société commerciale en 2006, le statut associatif étant très rarement accordé. Souvent, ces cercles de réflexion sont liés à des individus, des institutions d’État ou des partis, qui y ont vu un moyen de diffuser leurs idées, ainsi auréolées d’une légitimité académique. En Israël, certains centres sont vraisemblablement financés par des institutions de l’armée ou de la défense. En Tunisie, RCD Think-Tank, également appelé La République des idées, porte le nom du parti au pouvoir. Sa première étude, en 2009, a été consacrée à « La pensée du président Ben Ali, du local à l’international ».

    Le risque des think-tanks est qu’ils viennent justifier les politiques publiques au lieu d’en proposer d’autres. Pour Salim Kelala, directeur du Ceap d’Alger, « un pays a besoin de réfléchir de l’intérieur avec des structures publiques, et de l’extérieur avec des privés ». La distinction entre les deux n’est pas toujours nette dans le monde arabe – ni ailleurs. En attendant un organisme international de contrôle, le think-tank apparaît donc tantôt comme un outil intellectuel indépendant, tantôt comme un instrument de lobbying partisan.

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    8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 15:56

     

     

    Petition contre JCALL

     


    L'action engagée depuis quelques semaines à partir de la pétition << Raison Garder >> a donné lieu à diverses initiatives en Israël. La conférence du Centre Yair qui s'est tenue le 3 juin dernier à Jérusalem a permis de cristalliser un mouvement d'opinion qui s'affirme bien au-delà de la seule opposition à << JCall >>, le mouvement de pression organisé par Chalom Archav avec l'appui du Parlement européen pour influencer de l'extérieur les choix politiques de l'État d'Israël.

    D'autres prises de position ont étayé cette prise de parole : notamment l'entretien télévisé du 1er juin 2010 (Guysen TV, Focus 40), ainsi que l'entretien donné sur israël7.com (Défendre la souveraineté d'Israël1).

    L'Europe (et notamment la France) où ce mouvement a pris son point de départ à l'initiative de Shmuel Trigano et de Raphaël Drai attend que se fasse entendre depuis Israël une voix authentique. Un comité israélien s'est constitué en écho de ces attentes en tant que groupe d'action et de réflexion autonome depuis Israël, sous la dénomination de Iguia Zman. Le moment est venu, en effet, d'agir et de répondre aux détracteurs du peuple juif et de son État à partir d'Israël.

    Le moment est venu d'affirmer haut et fort notre foi, nos valeurs, notre histoire, notre légitimité, notre droit et notre futur sur Erets Israël, et de nous doter des moyens d'action les plus appropriés pour faire barrage aux discours comme aux politiques hostiles. (Ce n'est qu'ainsi que nous mériterons, en temps voulu, le chalom.)

    Dès à présent, nous envisageons de fédérer aussi régulièrement et aussi fortement que possible ce mouvement d'opinion, en dépit des différences linguistiques propres à la population israélienne, autour des fondements du peuple juif par-delà les différentes identités, tendances, pratiques ou les clivages réducteurs, trompeurs et manipulateurs (gauche-droite, religieuxnon- religieux, ashkénases-séfarades ).

    Comment alerter, penser, améliorer, voire suggérer sous forme de rapports et de rencontres des directions nouvelles aux politiques ? Deux formes d'actions sont à envisager : - Des manifestations symboliques : il s'agit notamment de faire entendre notre voix à l'intérieur du pays face aux formations opposées aux intérêts de l'identité d'Israël. L'action de protestation que nous avons menée les 31 mai et 1er juin derniers à l'occasion du colloque de Tel Aviv sur La démocratie et ses défis >> (organisé par l'Ambassade de France) a marqué le coup d'envoi de cette forme d'intervention publique. -

    Des actions d'information : les représentants de Iguia Zman proposent de poursuivre et d'encourager la prise de conscience par une communication directe et régulière ; un site Internet est en préparation. - Nous envisageons des rencontres dans tout le pays (conférences, débats publics, discussions, événements) selon les demandes que nous recevrons. Votre coopération pratique est souhaitée, nécessaire.

    Nous sommes prêts à venir à vous, CHEZ VOUS, afin d'organiser exposés et discussions. Voici quelques propositions thématiques liées à notre actualité : Jérusalem, histoire de l'antisionisme, histoire du postsionisme, décisions de la Cour Suprême hostiles au caractère juif de l'État d'Israël, histoire des idéologies fondatrices des universités israéliennes, système scolaire israélien versus identité juive, Tsahal et identité juive.

     

    Vous pouvez nous faire part de vos demandes, suggestions et propositions par courrier électronique à l'adresse suivante : iguiazman@gmail.com 

     

     

    Georges Elia Sarfati et toute l'équipe de"Iguia Zman"

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