ET SI ON SE SOUCIAIT VRAIMENT DES GAZAOUIS?
Un brin d'angélisme, mêlé à la reconnaissance du chantage mené contre Israel par le Hamas et ses partisans. Cet article s'efforce de démonter, en partie, les arcanes du coup monté de "free gaza". Les blagues les plus courtes sont les meilleures, dit-on. Mais ce n'est pas le point de vue de Teheran.
En dépit de la farce de la "flottille", l'Iran croit ne pas être en reste en envoyant sa propre flotte prendre position en Méditerrannée par le biais d'une autre feuille de vigne pseudo-humanitaire. Il suffit pour cela d'emboiter le pas à la Turquie, docile alliée, qui a déjà préparé le terrain miné pour Israel : prendre le risque d'une confrontation avec une puissance souveraine, et surtout porter le terrain du conflit sur son propre sol.
Derrière l'affaire de la flottille, se jouait le rôle de leadership de la doctrine anti-Israel que parraîne aujourd'hui Ankara et Teheran, à défaut du rôle historique du Caire et de Damas. Le Fatah, grand perdant de l'histoire, reste le premier à souhaiter voir l'ennemi sioniste infliger une défaite au mouvement islamiste que lui-même ne serait pas en mesure d'infliger.
Reste que la question essentielle de la reconnaissance d'Israel par le monde musulman passe au second plan, seule véritable chance de parvenir à la paix. Car on ne peut effectivement pas demander à un pays, quel qu'il soit, de se saborder au nom d'idéaux, slogans creux de puissances occidentales sur le déclin.
par Sacha Bergheim pour Aschkel et Lessakele
Au lieu d’offrir au monde leur mise en scène de flottille de la paix, les humains humanitaires devraient veiller à ne pas soutenir le Hamas dont la population de Gaza est l’otage. Nos bonnes fées pacifistes sont-elles les complices volontaires du Hamas et de son organisation sœur turque IHH à la tête de cette opération médiatique, ou sont-elles les idiots utiles de l’IHH ?
On aura la réponse en lisant une autre presse, celle qui révèle ce qui se cache derrière cette opération.
1) Le Hamas reconnait avoir pris la population de Gaza en otage
source : MediArabe.info, un article de Khaled Asmar daté du jeudi 3 juin 2010
Selon Khaled Mechaal, le chef du bureau politique du Hamas basé à Damas "les retombées de l’opération ont atteint, voire dépassé, les objectifs qui lui avaient été fixés".
« Selon le quotidien koweïtien « Al Seyassah », Khaled Mechaal a exprimé, dans une lettre adressée aux dirigeants du Hamas à Gaza, « sa grande joie quant aux bénéfices engrangés par le mouvement islamiste grâce à la bonne coordination de la campagne médiatique pour dénoncer l’opération israélienne contre les navires humanitaires affrétés par des militants islamistes et pro-palestiniens, européens et arabes ».
Dans son message, Mechaal, exilé à Damas, demande aux dirigeants basés à Gaza d’insister sur le rôle turc et syrien dans cette opération, affirmant que « la coordination entre le bureau politique du Hamas, le ministère syrien des Affaires étrangères, et le cabinet du Premier ministre turc, a permis de financer la flottille et d’organiser le voyage vers Gaza ». Il a suggéré que les victimes de l’opération israélienne soient considérées comme des « martyrs de la cause palestinienne et que les noms de ces martyrs soient donnés aux rues de Gaza en guise de reconnaissance ».
Le quotidien koweïtien croit en outre savoir que le bureau politique du Hamas, à Damas, « a sciemment provoqué Israël, dans le cadre d’une campagne minutieusement préparée depuis longtemps », et ce, dans plusieurs objectifs :
1- d’abord, le Hamas entendait détourner l’attention de la population de Gaza et occulter, grâce à la flottille de la paix, la misère qu’il peine à contenir et pour faire oublier les scandales liés à la corruption du Hamas.
2- ensuite, Mechaal, en coordination avec Damas, Téhéran et Ankara, entendait à travers « l’opération humanitaire » et les accrochages voulus avec l’armée israélienne, empêcher la reprise des négociations de paix entre Tel-Aviv et l’Autorité palestinienne de Ramallah, sous l’égide des Etats-Unis, et mettre en échec les efforts de Georges Mitchell, l’émissaire de Barack Obama dans la région.
3- le bureau politique du Hamas, basé à Damas, cherchait à travers cette campagne et à travers la mobilisation politique, médiatique et populaire prévisible dans les pays arabes, à mettre un terme aux pressions des pays arabes modérés, lesquels exigent la conclusion de la réconciliation avec l’Autorité palestinienne (médiation de l’Egypte). Le Hamas cherchait également à contenir les critiques liées à sa participation à la guerre au Yémen et contre l’Arabie saoudite, à la demande de l’Iran et de la Syrie, en soutenant les rebelles zaïdites (Al-Houthi) de Saada.
4- enfin, le Hamas entendait exploiter ces événements pour obtenir des concessions israéliennes dans le dossier des prisonniers, estimant que l’Etat hébreu serait obligé de céder sur ce terrain pour améliorer son image particulièrement ternie par l’assaut de la marine contre la flottille.
Le quotidien conclut que « le Hamas est particulièrement satisfait de l’évolution de la situation » et espère profiter de quelques mois de répit grâce à ces événements pour se refaire une santé financière à travers les aides iraniennes, Téhéran étant sollicité pour augmenter le budget alloué au mouvement, et grâce à une campagne politique, diplomatique et médiatique coordonnée avec Damas et Ankara pour anéantir le processus de paix israélo-palestinien.
Cependant, en montrant sa « réjouissance », Khaled Mechaal se dévoile et atteste, une fois encore, que le cynisme syro-irano-turc est sans limite [cliquez ici pour lire « l’industrie de la mort est rentable pour le Hamas (7 janvier 2009) »]. Il reconnait avoir pris la population de Gaza en otage, et confirme l’exploitation de la misère à des fins politiques. Ce faisant, le Hamas sauve Israël, critiqué par le monde entier pour avoir utilisé une force disproportionnée contre des « pacifistes ». Dans ce cas, comment les militants pro-Hamas peuvent-ils encore justifier leurs appels aux manifestations en Europe, et particulièrement à Paris, dans les jours à venir ? »
2) Gaza : la misère des Palestiniens sert de carburant à la propagande du Hamas. Le gouvernement refuse l’aide humanitaire si elle passe par Ashdod
source : MediArabe.info
Selon la télévision « Al Arabiya », les Palestiniens de Gaza, qui dénoncent le blocus israélien qui les affame et qui se soulèvent contre l’attaque de la flottille de la paix, refusent aujourd’hui de recevoir la cargaison de cette flottille par voie terrestre, en transitant par le port d’Ashdod.
Suite ici
3) L’aide humanitaire seulement pour les partisans du Hamas
Dans un article du magazine allemand SPIEGEL ONLINE International, on lit :
“Les gens qui ne sont pas en cheville avec Hamas ne voient pas l’ombre des secours envoyés, ni vivres, ni argent.» dit Khadar. “Seuls les partisans du Hamas reçoivent des maison préfabriquées, du mobilier et du travail salarié. Nous ne recevons rien » se plaint Khadar.
Et la suite de l’article nous apprend que si la famille de Khadar ne reçoit rien, c’est que comme beaucoup de ses voisins, il soutient le Fatah, l’ennemi juré des islamistes radicaux. C’est pourquoi Khadar a peu d’espoir de voir une miette des 10 000 tonnes d’aide apportée par la flottille militante.
Un commentateur du Haaretz écrit qu’Israël est prisonnier du blocus qu'il impose à Gaza. Mais il semble finalement que ce blocus fait aussi le jeu du Hamas.
Mais pour moi comme pour tous ceux qui se soucient d'Israël, la question est de savoir comment mettre fin à ce blocus en garantissant la sécurité d’Israël.
Alors il faut être sérieux. On ne peut pas à la fois demander à Israël de mettre fin au blocus et laisser les mains libres au Hamas et à ses alliés.
Une chose est sûre, c’est que nos humains humanitaires se contrefichent de la sécurité d’Israël. Ou ils agissent comme si le Hamas n’existait pas, ou ils marchent avec lui, la main dans la main.
ALLEGRA
[Dimanche 06/06/2010 16:31] source : israel7