Meurtre à Dubaï © primo 18-02-2010 | |
Le 20 janvier dernier, Mahmoud al-Mabhouh, un responsable du Hamas, était retrouvé mort dans un palace de Dubaï. Cet islamiste militant dirigeait la branche militaire du Hamas, responsable (entre autres) de l’enlèvement et de l’assassinat de deux soldats de Tsahal en 1989. Son assassinat aurait été perpétré par un commando de onze personnes munies de passeports européens, trois irlandais, six britanniques, un français et un allemand. Onze personnes pour assassiner un seul homme, c’est inhabituel pour le Mossad qui est, rappelons-le, un service SECRET. Ou au moins discret... En seulement quelques jours, les enquêteurs de Dubaï ont rendu publiques les photos et vidéos montrant des membres du commando et ils accusent sans le nommer “un pays du Moyen-Orient”. Quelle rapidité, quelle maestria dans l’enquête ! Bien évidemment, les premiers montrés du doigt sont les Israéliens. Sauf que la soit-disant équipe de bras cassés a laissé un tel paquet d’indices sur son passage que même un enfant de 5 ans aurait pu en tirer les conclusions qui s'imposent, ce qui ne démontre pas un grand professionnalisme. Etonnant de la part du Mossad ! Et voici que l’ambassadeur d’Israël à Londres est convoqué par le Ministère des Affaires Etrangères pour se faire remonter les bretelles : certains passeports utilisés par cette équipe étaient britanniques. Shocking, n'est-il pas ? Maquiller un passeport est un crime de lèse-Queen. Ce ne sont pas les services secrets britanniques qui se rendraient coupables d'un tel forfait. Ou si peu que ce n'est pas la peine d'en parler.La perfide Albion est réactive, dès lors qu’il s’agit de taquiner Israël. Où sont les coupables ? Car voilà que deux nouvelles tombent sur les téléscripteurs, bien contrariantes pour tout ce que la planète Média compte de spécialistes autoproclamés - terrorisme, Moyen-Orient – qui partagent un antisionisme de bon aloi. Les services de sécurité syriens ont arrêté un haut responsable du HAMAS, soupçonné d’être impliqué dans l’assassinat à Dubaï. De son côté, le gouvernement jordanien a confirmé hier avoir extradé il y a quelques jours, deux autres membres du Hamas dont l’un aurait avoué avoir fourni une aide logistique au groupe responsable de l’assassinat. Israël n’y serait pour rien, alors ? Damned ! Experts, idiots utiles Nos médias bruissent d’avis péremptoires et bien informés: ce sont les experts qui parlent! Pas un n’a seulement envisagé que le meurtre du haut responsable militaire du Hamas pouvait être le produit d’un règlement de compte interne. Du coup, pas un n’a envisagé l’éventualité que les services secrets de Dubaï se soient trompés dans leurs conclusions: elles étaient trop en phase avec leurs a priori. Georges Malbrunot, par exemple, donne sur son blog la parole à deux "spécialistes" du Renseignement qui tiennent à rester anonymes. A les lire, on comprend parfaitement ce souci de discrétion. Citation: "Pour ce qui est du passeport français, deux hypothèses, là encore : il a été volé à des touristes français en Israël, mais dans ce cas, il garde un tampon israélien et des pays comme Dubaï les refusent à l’entrée de leur territoire. Ou alors, ce passeport a été volé en France. C’est l’hypothèse la plus vraisemblable". Cet "expert" ignore donc qu'à l'arrivée à l'aéroport de Tel Aviv-Ben Gourion, on vous demande votre avis avant de tamponner votre passeport. Et si vous le souhaitez, on tamponne une feuille volante que l'on glisse à l'intérieur de votre passeport. Pourquoi ? Pour ne pas vous gêner, vous qui n'êtes pas juif, dans vos prochains voyages touristiques en pays arabe. Un Arabe de n’importe quelle nationalité peut entrer en Israël. Mais la présence d’un seul tampon israélien sur un passeport interdit à son titulaire l'accès à la plupart des pays arabes. Pour cet "expert" de Malbrunot, une seule punition : le goudron et les plumes La litanie des soupçons s’étale ainsi depuis quelques jours, alimentée soit par une brillante incompétence, soit par un réflexe conditionné d’antisémitisme mondain. Ce dit réflexe conditionné international qui fait désigner immédiatement Israël comme seul responsable de cet assassinat est l'un des avatars de la fauxculterie qui inonde notre presse et notre diplomatie. Et puis, accabler un petit pays au bord de la ruine, comme cet Emirat, n’est pas politiquement correct. Cela tombe bien, un autre pays, encore plus petit que Dubaï, constitue une cible habituelle et fédératrice. Les affaires d'Israël Quoiqu’il en soit, cela fait les affaires d’Israël qui n’a pas intérêt à trop en dire sur ce meurtre. Histoire de faire passer un petit message fort simple au Hamas : que les cadres de ce mouvement qui vivent dans le luxe sur le dos du peuple de Gaza soient amenés à ne plus se croire en sécurité partout, même dans des pays frères. Cynisme, certes. Et alors ? Que le pays qui n’a jamais maquillé de vrais passeports, qui n'a jamais procédé à une exécution à l'extérieur de ses frontières jette la première pierre. Dans l’expression « services secrets », il y a le mot « service ». Il y a également le mot « secret ». Pour cette raison, personne ne sait encore qui a assassiné certaines personnalités et journalistes dans un passé plutôt récent. Pour ne citer qu’eux, le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer à Abidjan, Ben Barka à Paris, le juge Bernard Borrel à Djibouti. Soyons réalistes L’hypothèse selon laquelle le Mossad serait responsable de cette opération à Dubaï n'est pas à écarter. Mais il y a peu de chances qu'elle soit un jour corroborée par des preuves tangibles. En outre, cela supposerait que les services israéliens aient mis au point un stratagème vicieux aboutissant à faire arrêter dans deux pays arabes différents de prétendus complices. Belle synchronisation ! L’intox aurait alors fonctionnée à plein. De toutes les façons, qu'il nie ou qu'il confirme, Israël sera accusé de ce meurtre. Autant qu'il en tire un petit bénéfice. Ce qui est condamnable, tant de la part de la diplomatie britannique que des médias européens, c’est ce caractère automatique, convulsif, de condamnation d’Israël. Quel bonheur de pouvoir vite désigner un coupable ! Et surtout, quel confort pour l’esprit ! | |
| © Primo, 18-02-2010 |
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NIAMEY (AFP) - 18.02.2010 18:19
Le président Mamadou Tandja et ses ministres seraient tombés jeudi "entre les mains des mutins" lors d'une tentative de coup d'Etat militaire dans la capitale du Niger qui a fait plusieurs morts, ont déclaré des diplomates et témoins.
Le président Mamadou Tandja et ses ministres seraient tombés jeudi "entre les mains des mutins" lors d'une tentative de coup d'Etat militaire dans la capitale duNiger qui a fait plusieurs morts, ont déclaré des diplomates et témoins.
"Ca s'est passé à l'issue d'un conseil des ministres, il semblerait que le présidentTandja soit à l'heure actuelle entre les mains des mutins et que les membres du gouvernement soient eux-même retenus", a déclaré à l'AFP un diplomate français. "Il y a actuellement une réunion des chefs militaires" à Niamey, a-t-on ajouté.
Pays pauvre du Sahel mais troisième producteur mondial d'uranium, le Niger traverse une grave crise politique qui a apparemment dégénéré jeudi en combats à l'arme lourde dans les rues de la capitale et autour du palais présidentiel.
Un diplomate africain à Niamey a ajouté que "plusieurs hautes personnalités nigériennes ont été arrêtées", dont le président Tandja. "Les insurgés ont nettement pris le dessus", a-t-il dit.
Un responsable français à Paris avait auparavant affirmé qu'une tentative de coup d'Etat était en cours au Niger et que "Tandja n'était pas dans une bonne position".
Paris a demandé jeudi aux Français de Niamey de rester chez eux.
Selon la source diplomatique française, qui avance que la garde présidentielle a pris part à cette tentative de coup d'Etat, "on savait qu'une partie de l'armée désapprouvait Tandja et son coup de force constitutionnel, on pensait jusque là cette partie très minoritaire".
"Il y a tradition de coup d'Etat dans ce pays, mais on ne pensait pas que ça viendrait aussi vite", a-t-elle ajouté.
Après dix ans de pouvoir, M. Tandja a dissous l'année dernière le Parlement et la Cour constitutionnelle et obtenu une prolongation controversée de son mandat pour au moins trois ans à l'issue d'un référendum en août.
L'opposition, qui avait boycotté cette consultation ainsi que des législatives controversées en octobre, avait dénoncé un coup d'Etat et la communauté internationale a dénoncé les agissements du président.
Mercredi, le Premier ministre du Niger Ali Badjo Gamatie avait annoncé un Conseil des ministres "important" pour jeudi.
Dans l'après-midi, des soldats étaient déployés autour du palais présidentiel et dans les rues adjacentes, a constaté l'AFP, tandis que des témoins ont affirmé avoir vu les dépouilles de plusieurs militaires.
Des témoins ont fait état de tirs jeudi à Niamey, survolée par des hélicoptères de l'armée.
"Il y a 40, 45 minutes, on a commencé à entendre des tirs de mitraillettes, et après, de grosses déflagrations. Ca a fait trembler la maison", a raconté vers 13H00 GMT Claire Deschamps, une Française vivant à Niamey, contactée depuis Paris.
Un autre témoin a déclaré à l'AFP à Niamey que les tirs avaient commencé autour du palais présidentiel.
Un troisième témoin a rapporté avoir entendu des coups de feu alors qu'il se trouvait à la présidence. "Il y avait des armes lourdes (...) et des obus. Je vois une fumée vers le bureau du président", a-t-il dit sur Radio France internationale vers 14H00 GMT.
Une source affirmant se situer à environ un kilomètre de la présidence a indiqué vers 15H00 GMT ne plus entendre "depuis une bonne heure" les tirs en rafale et d'arme lourde.
Selon un témoin, les corps de plusieurs soldats ont été extraits d'un blindé détruit par un obus.
"Trois ou quatre soldats qui étaient à l'intérieur étaient comme déchiquetés et on les a transportés à la morgue", a-t-il déclaré.
Le Commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, a rappelé que "l'UA condamne l'usage de la violence pour tout changement de pouvoir politique, pour le Niger comme pour les autres pays".
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a également "condamné une fois de plus tous les actes destinés à parvenir ou à se maintenir au pouvoir par des moyens non constitutionnels".
© 2010 AFP