Les mosquées sont nos casernes, les coupoles nos casques, les minarets nos baïonnettes et les croyants nos soldats. Erdogan (1998)
Pour ceux qui croiraient encore qu’Israël a été créé dans le seul but de remercier l’Alfred Nobel juif …
Au lendemain de la mort à New York du dernier prétendant au trône de la Sublime Porte, le petit-fils du sultan Abdulhamid II Osman Ertugrul et à la veille de l’arrivée à Washington d’un président qui déclarait il y à peine dix ans que “les mosquées sont nos casernes” …
Et qui, suite à son coup de colère de Davos contre son homologue israélien, fut accueilli en nouveau conquérant par un pays en pleine nostalgie d’un empire qui avait, pendant 600 ans et des Balkans à l’Océan indien et jusqu’aux portes de Vienne (y compris, sous ses successeurs, par le génocide ), imposé l’islam à près des deux tiers de l’humanité …
Pendant que, profitant du complexe de culpabilité d’un Occident postmoderne déstabilisé par la crise financière (les croisades et le colonialisme comme seules explications du sous-développement des pays musulmans !), les islamistes masqués avancent leurs pions (minarets, appels à la prière, tribunaux spécifiques, voiles, burkas) …
Et que nos prétendument progressistes anti-mondialistes (d’ailleurs rejoints sur ce point par l’extrême-droite opposée à la globalisation libérale) tentent de se refaire une santé en nous vendant l’islam comme “nouveau creuset révolutionnaire” et “résistance face à l’américanisation du monde” et à la menace d’un petit Etat de 7 millions d’habitants qui refuse de collaborer à sa propre disparition (notamment via les 4,5 millions voire 7 millions de prétendus réfugiés que voudraient lui imposer, avec la complicité occidentale, l’Autorité palestinienne ou le Hamas) .…
Favoriser l’engagement des Etats-Unis et des juifs dans la guerre, préempter la Palestine face à la France, protéger le Canal de Suez et les routes commerciales de l’Empire, satisfaire les fondamentalistes protestants, limiter les frais de l’effort de guerre, remercier Weizmann pour la synthèse de l’acétone …
Les historiens n’ont, on le voit en ces temps de révisonnisme rampant, jamais manqué d’imagination pour expliquer la fameuse Déclaration de Balfour de 1917 pour l’établissement d’un foyer juif.
Tout ça pour éviter, comme le montre l’historien israélien Benny Morrisà l’occasion de la sortie du dernier ouvrage d’Avi Shlaim (“Israel and Palestine: Reappraisals, Revisions, Refutations”), de reconnaître que, derrière les considérations impériales classiques, les dirigeants britanniques aient pu sincèrement se sentir redevables d’un des peuples les plus persécutés de l’histoire humaine.
Et ce, non seulement de la part des Européens, mais également de l’Empire ottoman et ses siècles d’oppression et d’expulsions.
D’où l’intérêt de ce discours oublié de Lord Balfour qu’il cite au moment où était remise en cause au sein même de son parti l’accès à l’auto-détermination du peuple juif que venait d’ouvrir, après six siècles de domination sans partage, la destruction de l’Empire ottoman.
Et qui, dans son langage nécessairement daté et au-delà des siècles de persécutions occidentales mais aussi ottomanes, avait le mérite de rappeler l’apport totalement disproportionné du peuple juif à l’humanité dont, alors comme aujourd’hui et avec les mêmes conséquences de sous-développement et d’archaïsme, le monde musulman s’obstine à vouloir se priver …
Extraits (traduits au babelfish):
Mon noble ami nous a dit dans son discours, et je le crois absolument, qu’il n’a aucun préjugé contre les juifs. Je pense que je peux dire que je n’ai aucun préjugé en leur faveur. Mais leur position et leur histoire, leurs liens avec les religions et la politique du monde sont absolument uniques. Ces liens sont sans précédent et sans et sans pareil dans n’importe quelle autre branche de l’histoire humaine. Voici une petite race habitant à l’origine un petit pays, pas plus grand je le pense que le Pays de Galles ou la Belgique, en tout cas de taille comparable à ces deux petits pays, n’ayant possédé à aucun moment de son histoire ce que l’on pourrait considérer comme une puissance temporelle, parfois écrasé entre de grandes monarchies orientales, ses habitants expulsés, puis dispersés, puis expulsés tout à fait de toutes les parties du monde et pourtant maintenant une continuité de tradition religieuse et raciale dont nous n’avons aucun parallèle ailleurs.
(…)
De façon à que nous puissions envoyer un message à toutes les terres où la race juive a été dispersée, un message qui leur indiquera que la Chrétienté n’est pas oublieuse de leur foi, du service qu’ils ont rendu aux grandes religions du monde et surtout à la religion que la majorité de Vous mes Lords professent, et que nous désirons autant que possible leur donner cette occasion de développer… ces grands cadeaux que jusqu’ici ils ont été contraints de faire fructifier dans des pays qui ne connaissent pas leur langue et n’appartiennent pas à leur race ? Tel est l’idéal que je désire voir accompli, tel est le but qui se trouve à la racine de la politique que j’essaie de défendre ; et bien que celle-ci soit défendable en effet à tous les niveaux, tel est le principal motif qui anime mon action. Lord Balfour (Discours à la Chambre des Lords, 1922)
Voir aussi les extraits de Morris :
Shlaim omet complètement de mentionner la pertinence du philo-sémitisme et du philo-sionisme comme facteur décisif dans l’établissement de la déclaration. En effet, c’était probablement le facteur le plus important dans l’appui des membres du Cabinet britannique: Lloyd George, Arthur James Balfour lui-même, Lord Milner, Robert Cecil, et janv. Smuts. Elevé dans la lecture de la Bible et dans croyance à la contribution des juifs à la civilisation judéo-chrétienne, ces leaders croyaient que la chrétienté avait une dette envers les juifs – et qu’elle devait réparer deux mille ans de persécution en leur rendant leur terre.
(…)
Comme Balfour l’avait déclaré à la Chambre des Lords en 1922 :
Pour Shlaim, Balfour, George, Milner, Smuts, et Cecil étaient tous des menteurs ou des dissimulateurs. Je préfère les croire. C’était principalement leur estime et leur sympathie pour les juifs qui les ont conduits à soutenir l’arrangement écervelé connu sous le nom de sionisme. Même si bien sûr les intérêts matériels de guerre et le calcul impérial d’après-guerre y ont également joué un rôle.
(…)
Les aspirations politiques palestiniennes, alors et maintenant, étaient « justes » selon Shlaim. Il n’applique jamais le mot aux aspirations sionistes, avant 1948 ou après. L’établissement d’Israël était-il « juste» et son existence continue « juste » à la lumière de l’ « injustice » monumentale qu’elle avait causé aux Palestiniens ? Les juifs n’auraient-ils jamais dû établir leur Etat en Palestine ? Shlaim laisse implicitement sur la table l’argument palestinien standard que les Palestiniens ont dû payer une injustice commise contre les juifs par d’autres.
Nulle part dans ce livre Shlaim ne dit un mot au sujet du lien vieux de 3000 ans du peuple juif à la terre d’Israël–que cette terre était le berceau du peuple juif; qu’ils ont plus tard régné sur elle, par intermittence, pendant plus de mille ans ; et que pendant les deux millénaires suivants, après l’entrée dans l’exil, ils ont aspiré et désiré ardemment d’y retourner.
Ni ne mentionne-t-il que les Arabes, qui n’avaient aucun lien avec la Palestine, l’ont arraché « injustement » au septième siècle à l’empire bizantin et s’y sont« illégalement » installés, la convertissant de force en terre « arabe ». Si la conquête n’accorde pas de revendication légitime, cela ne devrait-il pas être universellement vrai?
Nulle part Shlaim ne nous parle de la persécution, de l’oppression, et de l’assassinat de masse occasionnel des juifs par les Arabes musulmans au cours des siècles, à commencer par la destruction des communautés juives du Hijaz par Mahomet et pour finir avec les pogroms d’Aden et du Maroc en 1947-1948.
Et nulle part Shlaim ne précise-t-il que les Arabes palestiniens ont eu une main indirecte dans la mort des juifs européens pendant l’Holocauste, en conduisant les Anglais, par la violence anti-Britannique et anti-sioniste, à fermer les portes de la Palestine, qui était le seul asile sûr possible, après que les Etats-Unis et le monde anglo-saxon aient fermé leurs portes aux juifs européens en fuite. Et, plus directement, que les leaders palestiniens (et arabes en général) ont contribué à l’Holocauste en soutenant politiquement Hitler et, dans le cas de Haj Amin Al Husseini, en travaillant réellement à Berlin pour le Troisième Reich, colportant la propagande nazie dans le monde arabe et levant des troupes pour la Wehrmacht.