Adapté par Marc Brzustowski
pour lessakele et aschkel.info
Ron Ben-Yishaï raconte l’affrontement sanglant à bord d’un des vaisseaux chargé pour Gaza : le manque de moyens dissuasifs pour disperser la foule, la violence brutale des militants « pacifistes », et la tentative de faire chuter en mer un hélicoptère de Tsahal.
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Nos commandos de la marine sont tombés tout droit sous les coups des membres de la mission pour Gaza.
Quelques minutes avant que la tentative d’arraisonnement à bord du Marmara ne se réalise, on a fait savoir au Commandant de l’opération que 20 individus au moins attendaient sur le pont où l’hélicoptère devait débarquer la toute première équipe de l’unité d’élite 13 (sayeret). Le plan d’origine était de débarquer sur le pont haut, et, depuis là, courir sur le pont central du vaisseau et d’ordonner au capitaine du Marmara de stopper les machines.
Les responsables estimaient que les passagers n’offriraient qu’une résistance symbolique, accompagnée de violences mineures. Pour cette raison, le commandant de l’opération avait décidé de faire se poser l’hélicoptère directement sur le pont supérieur à la proue du navire. La première corde que les soldats ont fait descendre dans le but de s’hélitroyer vers le bateau a été prise d’assaut par les militants, turcs pour la plupart, et attachée à une antenne dans l’espoir de faire chuter et faire perdre sa course à l’hélicoptère. Malgré cela, les combattants de la flotte 13 ont décidé de poursuivre et de descendre sur le bateau.
Les Commandos de la Marine se sont laissés glisser vers le vaisseau, un par un, et c’est alors que l’imprévu s’est réalisé : les passagers qui les attendaient sur le pont ont fait usage de battes de baseball, de clubs et barresde fer, de lances-pierres munis de billes en verre, assaillant chaque soldat au moment même où il débarquait. Les Combattants étaient encerclés les uns après les autres et matraqués sévèrement, avant même qu’ils ne tentent de répliquer.
Cela dit, ajoutant à leur mésaventure, ils n’étaient équipés que d’armes anti-émeutes à balles en caoutchouc, utilisés pour disperser des manifestations de faible intensité, comme celles qui ont lieu à Bilin (barrière de sécurité). De telles armes anti-émeutes n’ont certainement pas beaucoup impressionné les activistes, qui ont continué de frapper les soldats à terre et même essayé de confisquer leurs armes.
Un soldat qui venait au secours de l’un de ses camarades a été capturé par les émeutiers et à subi de graves blessures. Les Commandos étaient équipés d’armes de poing, mais on leur avait dit qu’ils ne devaient les utiliser que confrontés à des situations où leur vie était en danger. Quand ils sont descendus de l’hélicoptère, ils ont continué de se crier l’un à l’autre : « ne tirez pas, ne tirez pas ! », même s’ils essuyaient de nombreux coups.
Les commandos de la Marine avaient été préparés pour être confrontés, tout au plus, à des militants politiques qui ne chercheraient qu’à tenir une manifestation, plutôt qu’à des combattants de rue aguerris. On avait instruit les soldats du fait qu’ils devraient convaincre verbalement les « activistes » qui offraient résistance de se rendre, et de ne seulement employer que leurs armes anti-émeutes. Ils n’étaient autorisés à utiliser leurs armes de poing qu’en cas de circonstances extrêmes.
La charge prévue à travers le pont du bateau devint impraticable à réaliser, même lorsqu’on a envoyé un deuxième hélicoptère avec une autre équipe de soldats à son bord. « Jetez des grenades à plâtre » a hurlé le Commandant de la flottille 13, qui dirigeait l’opération. Le chef de la marine n’était pas très loin, à bord d’une embarcation rapide appartenant à la flottille 13, aux côtés de forces qui ont tenté de grimper par l’arrière du navire.
Les forces ont balancé des grenades à plâtre, alors que les émeutiers sur le pont supérieur, dont le nombre s’élevait à environ une trentaine à ce moment-là, continuaient de se battre contre environ 30 commandos qui continuaient à arriver en glissant le long des cordes un par un, depuis l’hélicoptère. A un certain point, les attaquants se sont saisis de l’un des commandos, l’ont déssaisi de son pistolet, et l’ont jeté sur le pont arrière, à plus de 10 m plus bas. Le soldat a subi une grave commotion cérébrale et a perdu connaissance.
Ce n’est qu’après ces blessures graves que les troupes de la flottille 13 ont demandé l’autorisation de faire usage de leurs armes. Le Commandant a approuvé : « vous pouvez y aller et tirer ». Les soldats ont saisi leurs pistolets et ont commencé à tirer dans les jambes des émeutiers, une action qui a fini par les neutraliser. Cependant, les émeutiers ont aussi commencé à répliquer par armes à feu aux commandos.
“J’ai distinctement perçu le canon d’une arme à feu être pointé depuis le dessous de l’escalier d’apontage », témoigne un commando. « Il nous a tiré dessus et nous avons répliqué. Nous n’avons pas vu si nous l’avions atteint. Nous l’avons recherché plus tard, mais nous ne l’avons pas retrouvé ». Deux soldats souffrent de blessures par balles au genou et à l’estomac, après que les émeutiers les aient visiblement pris pour cible en utilisant les armes prises sur d’autres soldats.
Durant les affrontements, un autre commando a été poignardé par un couteau. Durant une fouille ultérieure à bord du Marmara, les soldats ont découvert des caches d’armes remplies de battes, de clubs,de barres de fer, de couteaux et de lance-pierres employés par les émeutiers en prévision de l’assaut de Tsahal. Il est apparu que les activistes étaient très bien préparés et déterminés au combat.
Certains passagers se tenaient à l’arrière du bateau et frappaient à coups d’objets contondants sur les mains des soldats, lorsqu’ils tentaient de grimper à bord. Ce n’est qu’au bout de trente minutes de coups de feu et d’assauts violents à l’aide de barres de fer et de couteaux, que les Commandos sont parvenus à prendre possession du pont et finalement ont arraisonné le Marmara.
Il semble que l’erreur de planification de l’opération relève de l’estimation que les passagers étaient plutôt des activites politiques et des membres de groupes humanitaires qui recherchaient uniquement une provocation politique, mais ne se seraient pas adonnés à un tel déchaînement de violence. Les soldats pensaient qu’ils ne rencontreraient qu’une violence du type de celle de Belin ; au lieu de cela, ils se sont retrouvés face à des émeutiers du type de ceux de Bangkok. Les forces débarquées de l’hélicoptère étaient peu nombreuses, juste quelques dizaines de soldats – pas assez pour contenir rapidement le vaste groupe qui les attendait.
La seconde erreur est que les officiers en charge du commandement n’ont pas suffisamment pris au sérieux le fait qu’un groupe d’hommes attendaient les soldats sur le pont supérieur, munis d’armes pour les recevoir. S’ils avaient pris en compte ce fait, ils auraient pu faire usage de grenades lacrymogènes depuis l’hélicoptère afin de créer un écran de fumée qui leur aurait permis de mener à bien la mission, sans que les combattants ne tombent directement sous les coups des émeutiers, qui les ont sévèrement attaqués.