À qui sera décerné le Nobel de la paix 2011 ?
Par Dora MARRACHE
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LETTRE OUVERTE À MONSIEUR STÉPHANE HESSEL (2/2)
LETTRE OUVERTE À MONSIEUR STÉPHANE HESSEL (1/2) Par Dora Marrache
« La politique d’occupation allemande était, si on la compare par exemple avec la politique d’occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens, une politique relativement inoffensive… »
«Hamas, cette espèce de monstre … parce qu’il a envoyé des roquettes ! Il faut se dire que les roquettes du Hamas, c’est plutôt pour les enfants… Non, c’est méchant, mais comme dégâts cela n’a aucun rapport avec les dégâts de l’armée israélienne. Ce sont quelques enfants qui ont été obligés d’aller très vite dans les arbres. Triste pour eux, parce qu’ils auraient préféré aller à l’école. »
«La bande de Gaza, elle a été enfermée dans ce que l’on peut appeler une « prison à ciel ouvert ».
L’opération « Plomb durci », de décembre 2008 à janvier 2009, a été une succession de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La manière dont l’armée israélienne s’est comportée est absolument scandaleuse. »
« Je partage les conclusions du juge sud-africain. Que des Juifs puissent perpétrer eux-mêmes des crimes de guerre, c'est insupportable. »
« Il reste un Etat sans légitimité avec un peuplement scindé, comportant des Juifs maîtres et des Palestiniens voués à un régime de non-droit »
« On ne peut qu’être scandalisé par l’absence de toute sanction à l’égard d’un Etat – un gouvernement intérimaire – celui d’Israël, massacrant des enfants palestiniens. »
Ces paroles vous choquent ? Vous vous demandez qui est l’auteur de ces paroles si révélatrices du fond de sa pensée ? Nul autre que celui qu’on appelle « l’homme de paix », j’ai nommé le célèbre Stéphane Hessel. Et ce n’est là qu’un mince échantillon du genre de propos qu’il tient. Et il est nominé pour le Prix Nobel de la paix !
S’il a déclaré dans son opuscule « Indignez vous ! » avoir pour seul objet d’indignation l’État d’Israël, je puis dire que, comme lui, je n’ai qu’un seul motif d’indignation : il s’appelle Stéphane Hessel.
LETTRE OUVERTE À MONSIEUR STÉPHANE HESSEL
Après les multiples récompenses dont le Prix UNESCO/Bilbao qui vous a été décerné pour votre contribution « à la promotion d'une culture des droits de l'homme, de justice et de dignité » et votre « implication personnelle dans l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme » (L’UNESCO ignorerait-il la mise au point que vous avez faite ?) ; après la Légion d’honneur qui vous a été attribuée en 2009 ; après le succès phénoménal de votre opuscule « Indignez-vous ! » et la gloire à l’échelle planétaire qui s’en est suivie, gloire que vous devez à votre condamnation sans appel d’Israël et qui vous a permis de faire des centaines de milliers d’adeptes à travers le monde, voilà que maintenant certains de vos adorateurs ont eu l’idée géniale de vous proposer comme lauréat du Prix Nobel. De quel Prix ? Le Nobel de la paix !
Qui est à l’origine de cette idée folle ? Vos amis de toujours : Michel Rocard, ancien Premier ministre , et votre alter ego, Edgar Morin, qui dans sa haine obsessionnelle d’Israël, laisse entendre que Tsahal commet des exécutions gratuites. Ce sont deux des quatre signataires de cette demande. "Stéphane Hessel, écrivent-ils, a toujours choisi le bon camp, il a toujours été dans le courant qui allait dans le sens de la paix».
C’est à croire qu’ils sont eux aussi victimes de l’Hesselmania et que, par conséquent, ils sont incapables de voir la réalité.
Comme je ne fais pas partie de votre « fan-club » et que nous vivons en démocratie, permettez-moi d’exprimer mon opinion, même si elle n’est pas, j’en conviens, politiquement correcte, même si elle constitue un sacrilège puisque je m’attaque à « l’icône des medias », à l’idole des jeunes et des moins jeunes. Je vous demande pardon, mais je ne puis me taire quand mon esprit critique est bafoué, quand on veut m’imposer une image de vous non conforme à la réalité. Avant de m’indigner, Monsieur Hessel, comme je suis sartrienne –étant sartrien vous-même, vous me comprendrez- je me devais d’exercer ma liberté, donc de privilégier la réflexion. Je puis maintenant donner libre cours à mon indignation, comme en témoigne cette lettre, et j’ose espérer que le Comité du Nobel réfléchira à deux fois avant de vous accorder ce prix.
Mais par ailleurs, à en juger par certains de ses choix dans le passé, entre autres Roosevelt, Arafat (tout commentaire me semble inutile), Mohamed El Baradeï (Un Prix Nobel qui semble désireux de partir en guerre contre Israël) et le dernier en date, Obama, je ne devrais nullement être surprise si on vous l’accordait. Et vous le méritez assurément pour avoir réussi à gagner tellement d’adeptes à votre cause, pour avoir œuvré à la délégitimation d’Israël, pour la haine obsessionnelle d’Israël qui vous anime. Et comme, de surcroît, la Norvège ne fait pas partie des rares amis d’Israël, il ne serait nullement surprenant que le Comité du Nobel, qui est norvégien, choisisse de récompenser un des plus farouches détracteurs d’Israël.
Autrefois, selon les volontés d’Alfred Nobel, le jury était censé attribuer ce prix « à la personnalité ayant le plus contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix ». Ce sont là 3 critères qui, de toute évidence, ne sont plus respectés depuis bien longtemps.
Certes, depuis 2005, des changements ont été apportés aux critères de sélection. Sur Wikipédia, on peut lire que « le Comité Nobel a affirmé publiquement que le prix ne reviendrait plus qu’à des personnes, groupes ou organismes qui auront engagé leur existence au service des droits de l’homme, de la promotion du modèle démocratique ainsi que de la défense des voies de la diplomatie ». Et évidemment, il pourrait être décerné à celui qui aurait réussi à résoudre un conflit international.
Quels que soient les critères qu’on choisisse, ceux de Nobel ou ceux de 2005, vous n’en remplissez pratiquement aucun. À moins que, depuis l’Opération Plomb durci, le Comité n’ait jugé bon d’en choisir d’autres en fonction de la situation internationale, critères qui pourraient se résumer ainsi : Israël, Israël et encore Israël.
LES CRITÈRES VOULUS PAR ALFRED NOBEL
1. Le rapprochement des peuples En effet, parlons-en. Au lieu de les encourager à cesser le terrorisme, vous encouragez les Palestiniens à poursuivre la lutte. En même temps, vous travaillez à susciter un mouvement d’empathie pour le peuple palestinien, de préférence à l’échelle planétaire. Et pour ce faire, vous les présentez comme les victimes du méchant Israël et de cette armée de brutes que sont les soldats de Tsahal. Le tableau que vous brossez du conflit israélo-palestinien, c’est le combat de David contre Goliath, le combat du Bien contre le Mal. Ce que vous espérez en fait, c’est une condamnation généralisée d’Israël. Et comme les Palestiniens se complaisent dans ce rôle de victimes dans lequel vous et l’Occident les soutenez, ils préfèrent encore que la paix n’ait pas lieu. Dans le mouvement de sympathie dont ils jouissent, ils se prennent à rêver d’une Palestine qui inclurait Israël, d’un territoire judenreit (libre de juifs).
En parlant de « l’intransigeance » de l’État d’Israël et de son « comportement débridé », pour reprendre vos propres termes, en dépeignant Israël comme un agresseur qui bafoue le droit international, vous incitez à la haine, vous excitez les passions, vous contribuez non pas au rapprochement des peuples, mais à la division.
Hessel, homme de paix ! Par votre propagande anti-israélienne, vous avez anéanti tout effort de paix. Et vous le savez !
Que vous soyez indigné par l’existence de ce petit pays, c’est votre droit, je ne le conteste pas. Mais que vous mettiez tout en œuvre et que vous vous serviez de vos titres pour que le choix de votre « motif d’indignation » devienne universel, me scandalise.
Si vous aviez été un co-auteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ou à tout le moins un défenseur de cette Déclaration, vous n’auriez certainement pas été un des signataires du mouvement BDS. Or non seulement vous avez transgressé la loi qui interdit le boycott – ce qui vous a valu d’être mis en examen le 24 septembre 2010 pour « incitation à la haine raciale »- mais vous avez jugé bon d’encourager les gens à en faire autant. Et vous ne prônez pas seulement le boycott économique, mais également le boycott universitaire et culturel. Excellent moyen de rapprocher les peuples, en effet, surtout quand on sait que la culture est le moyen par excellence pour se connaître et se comprendre! Bravo, Monsieur Hessel ! Et à ce titre, je comprends que vous soyez nominé pour le Nobel de la paix .
Votre tâche a toujours consisté à monter les Palestiniens contre Israël, à jeter de l’huile sur le feu. Pourtant, il vous aurait été facile de travailler au rapprochement entre les peuples si vous l’aviez voulu. Pourquoi n’avez-vous pas usé de votre influence pour convaincre l’Autorité palestinienne d’accorder dans ses programmes d’histoire une place, même minime, à l’enseignement de la Shoah ? Pourquoi ne lui demandez-vous pas d’interdire l’apologie de la violence ? Peut-on œuvrer au rapprochement entre les peuples sans condamner la diffusion à la télévision palestinienne de spectacles appelant au djihad ? Pensez-vous qu’on puisse rapprocher les peuples israélien et palestinien quand le ministre du culte, nommé par Abbas, se réfère au Coran et qu’il décrète à propos du conflit : « Allah nous a ordonné le Ribat sur cette terre bénie. Nous devons respecter le commandement d’Allah. »
Alors, pour vos efforts en matière de rapprochement des peuples, en effet, vous méritez le Prix Nobel de la paix !
2. La suppression ou réduction des armées permanentes Ah ! on peut dire que vous remplissez ce critère si on se limite à l’armée d’Israël puisque l’existence même de Tsahal vous semble inacceptable, que vous la dépeignez comme une armée de brutes sanguinaires. « Israël assure sa survie par l’écrasante supériorité de ses armes », dites-vous. Et pourtant, vous n’ignorez pas les déclarations des dirigeants arabes qui, depuis 48, proclament haut et fort qu’ils vont anéantir l’État d’Israël. Et vous auriez aimé qu’Israël ne se dote pas d’un armement sophistiqué, qu’il se laisse écraser par ses ennemis !
En revanche, je ne crois pas vous avoir entendu condamner les membres du Hamas – à moins que cette prise de position ne m’ait échappé- pour leur recours à la violence.
Alors, pour vos prouesses verbales en ce qui concerne Tsahal, on devrait, en effet, vous remettre le Prix Nobel de la paix !
3. La réunion ou la propagation des progrès pour la paix. Les progrès pour la paix ? De ce qui précède, de la promotion que vous faites du boycott, il découle nécessairement que vous n’êtes nullement en faveur des progrès pour la paix.
C’est en vain que je cherche les gestes que vous avez posés pour la paix, pour l’union entre les peuples, je n’en vois guère, à moins que ma mémoire ne me joue de sales tours et que mon indignation ne me fasse oublier les efforts sans doute louables que vous avez entrepris pour régler le conflit israélo-palestinien.
Pourtant, les gestes à poser pour la paix ne manquent pas. Ainsi, comme vous prétendez défendre les droits de l’homme, ne vous est-il jamais venu à l’esprit de rencontrer Ismaël Haniyeh pour lui demander de renoncer à la Charte du Hamas qui préconise rien de moins que la disparition de l’État d’Israël ? C’eût été un geste courageux de votre part, mais je comprends que vous n’osiez pas porter la moindre critique sur les idéaux du Hamas, même s’ils sont totalement incompatibles avec la paix ou avec votre soi-disant humanisme.
Alors, pour les gestes que vous avez posés pour la paix au Proche-Orient , mais que j’ignore, vous méritez le Prix Nobel de la paix !
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LES NOUVEAUX CRITÈRES DE SÉLECTION
1. Une existence au service des droits de l’homme : On prétend que vous avez consacré votre vie à la défense des droits de l’homme, que vous êtes un infatigable militant pour la paix. On oublie de préciser que votre prise de position se limite aux droits des Palestiniens, que ceux des habitants du Darfour, des minorités chrétiennes dans les pays arabes, des femmes, des Tibétains victimes d’un ethnocide, etc. , ne font nullement partie de vos motifs d’indignation. Que le Hamas fasse arrêter 150 femmes pour sorcellerie et que plusieurs soient exécutées est un événement sans importance à vos yeux.
Quant au droit des Israéliens à vivre en paix sur la Terre de leurs ancêtres, vous le leur déniez tout simplement. Et le droit des enfants des villes du Sud d’Israël à pouvoir fréquenter l’école sans risquer leur vie n’est pas inclus dans les droits de l’homme.
Est-il permis, Monsieur Hessel, quand on se dit militant pour la paix, d’ironiser comme vous l’avez fait sur les tirs de roquettes qui frappent ces enfants et de prétendre qu’ils ne font qu’obliger « quelques enfants à courir très vite dans les abris ». Vous me répondrez que ces tirs n’ont pas fait un grand nombre de victimes. Mais qu’importe le nombre ! Allez-vous leur reprocher de se protéger pour qu’il y ait le moins de victimes possible ? Peut-être bien… Dites-moi simplement, Monsieur Hessel, si vous jugez normal que des enfants se rendent à l’école avec la peur au ventre.
Quand on vous dit militant des droits de l’homme, on oublie toujours d’ajouter que votre défense est très sélective, que vous osez, Monsieur Hessel, dénier à Israël un droit fondamental : le droit à l’auto-défense. Ce « mur » qui a fait couler tellement d’encre n’est rien de plus qu’une barrière de sécurité érigée par l’État d’Israël pour protéger ses habitants des attentats-suicides. Ne trouvez-vous pas normal qu’il incombe à un gouvernement de tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité de ses habitants ?
Dites-moi donc, Monsieur Hessel, à moi qui ignore vos combats, quels sont ceux que vous avez menés pour la défense des droits de l’homme. Sans doute y en a-t-il puisque vous avez été proposé pour le Nobel de la paix.
Pour votre défense acharnée des droits des Palestiniens et pour votre refus du droit d’Israël à se défendre, le jury ne peut trouver meilleur candidat au Nobel de la PAIX !
2. La promotion du modèle démocratique Voulez-vous me rappeler quels sont les pays dans lesquels vous vous êtes rendu pour faire la promotion du modèle démocratique? Non seulement je ne crois pas que vous ayez œuvré inlassablement pour la démocratie, mais j’ai l’impression que les régimes dictatoriaux, la mentalité extrémiste et la charia ne semblent nullement perturber votre sens des valeurs. Vous flirtez joyeusement avec le Hamas qui, à ma connaissance, n’a rien d’une démocratie.
Alors, pour votre neutralité dans la promotion du modèle démocratique afin d’éviter le choc des civilisations, le Comité doit vous remettre le Prix Nobel de la paix !
3. La défense des voies de la diplomatie Vous avez eu, certes, une carrière de diplomate, mais je ne crois pas que vous vous soyez distingué en privilégiant les voies de la diplomatie pour le règlement des conflits, surtout pas en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien. Au contraire ! Vous faites la promotion du boycott (vous êtes un des signataires du mouvement BDS), non pas à l’égard des pays qui ne respectent pas les droits de l’homme, mais à l’encontre de la seule et unique démocratie au Moyen-Orient.
Vous êtes même allé jusqu’à intervenir auprès du ministre de la justice pour que ne soient pas punis les partisans du boycott. Est-ce là ce qu’on appelle la voie de la diplomatie ? Et c’est à vous que pourrait revenir le Prix Nobel de la paix ! J’avoue que je suis sidérée.
Au lieu de chercher à expliquer le pourquoi du comment, de bannir les jugements de valeur et les idées toutes faites, au lieu de faire des suggestions pour une solution à ce conflit qui dure depuis 63 ans, vous vous lancez dans une condamnation sans appel d’Israël, vous avez divisé la région en 2 camps adverses : celui des colonisateurs et celui des colonisés. Vous êtes entré dans une guerre de mots et d’images, une guerre opposant le bon et la brute.
Vous prônez même le terrorisme qui vous semble être la conséquence inéluctable du désespoir auquel Israël a acculé les Palestiniens. "Je pense bien évidemment que le terrorisme est inacceptable, dites-vous, mais lorsque l'on est occupé avec des moyens militaires infiniment supérieurs aux vôtres, la réaction populaire ne peut pas être que non-violente". Et comme vous n’abordez jamais le sujet de la glorification des terroristes par l’Autorité palestinienne, j’en conclus que vous l’approuvez.
Et vous vous réclamez de la non-violence ! Est-ce ainsi que « l’homme de paix » défend les voies de la diplomatie ?
Vous qui êtes très apprécié du Hamas et qui avez vos entrées dans ce gouvernement, pourquoi n’avez-vous pas tenté de le convaincre que la paix a bien meilleur goût que le terrorisme ou le boycott ? Pourquoi n’avez-vous pas tenté, grâce à vos contacts très privilégiés, d’obtenir ne fût-ce qu’une rencontre, je dis bien une seule rencontre, avec Guilad Shalit, ce citoyen français dont la France se désintéresse ? Certes, vous et Régis Debray avez, dit-on, rencontré Ismaël Haniyeh pour soi-disant évoquer la détention de Guilad Shalit, ce à quoi le chef du Hamas vous aurait répondu qu’il faisait ce qu’il pouvait, mais qu’il ne pouvait pas tout. Et sa réponse, de toute évidence, vous a satisfait !
Pourquoi n’avez-vous pas tenté de convaincre l’Autorité palestinienne d’accepter les conditions énoncées par la communauté internationale pour la reprise des pourparlers de paix, à savoir l’engagement à la non-violence, la reconnaissance d’Israël et l’acceptation des accords et engagements précédents, incluant la feuille de route ? Vous qui savez si bien élever le ton pour condamner Israël, pourquoi ce silence face au Hamas ou à l’Autorité palestinienne ? Craignez-vous de perdre le soutien de la communauté internationale et de redevenir le « sale Juif » ?
Permettez-moi donc de vous dire, Monsieur Hessel, que je ne vois pas en quoi vous avez défendu les voies de la diplomatie : en vilipendant Israël, vous ne choisissez pas le chemin de la paix, vous envenimez le conflit, vous le perpétuez et nuisez à tout espoir d’une coexistence pacifique.
Mais pour avoir justifié l’injustifiable, à savoir le boycott et le terrorisme, on vous doit bien une récompense : le Prix Nobel de la paix !
Monsieur Hessel, quand vous choisissez de militer exclusivement pour les droits des Palestiniens, vous me conduisez nécessairement à mettre en doute votre engagement : à mes yeux, il y a là quelque chose de suspect qui me fait dire que ce choix n’est nullement dicté par la compassion que vous inspire sa situation.
En réalité, Monsieur Hessel, ce n’est pas tant la cause palestinienne qui vous intéresse – si tel était le cas, il existe des causes bien plus désespérantes -cette cause vous est chère car elle vous permet de donner libre cours à la haine aveugle et terrible que vous vouez à Israël depuis 1967, en fait depuis que les Israéliens ont gagné une guerre de façon inacceptable à vos yeux : « en une matinée ». Elle vous permet de diaboliser cet État et d’avoir autour de vous tout un « fan-club » pour vous applaudir. D’ailleurs, on ne vous a jamais entendu défendre les droits des Palestiniens qui vivent au Liban et en Syrie. Pourtant, leur sort n’est guère enviable
En réalité, Monsieur Hessel, vous n’avez aucun désir de voir ce conflit se résoudre car il est à la source de votre notoriété et, même si vous savez que la fin est proche, vous avez toujours besoin d’être adulé. Sans ce conflit, auriez-vous vendu 1 million d’exemplaires de votre opuscule ? Jamais, et vous le savez mieux que quiconque. Et sans ce conflit, vous n’auriez aucune chance de remporter avec le Nobel la coquette somme de 1,2 million d’euros.
En réalité, Monsieur Hessel, ce n’est pas tant vous que je dois incriminer que les medias qui vous ont porté aux nues et qui ont fait de vous une icône. Sans les medias qui vous présentent régulièrement comme corédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme – ce que vous n’êtes pas – et qui vous invitent sans que jamais un journaliste n’ose réfuter vos propos, et sans les personnalités qui ne cessent de vous encenser, vous ne connaîtriez certainement pas la notoriété dont vous jouissez aujourd’hui et Israël, à votre grand désarroi, ne vivrait peut-être pas cette remise en cause de son existence.
Il n’en demeure pas moins, Monsieur Hessel, que j’ai du mal à comprendre que le succès fasse perdre la tête à un vieillard qui devrait, tout au moins par respect pour ses grands-parents juifs et pour tous ceux qui ont péri dans les chambres à gaz, sinon défendre l’État d’Israël, du moins éviter de faire partie de ses plus farouches détracteurs.
Si le Nobel de la paix devait vous être attribué– ce qui est une éventualité- j’en conclurai que la condition sine qua non pour être proposé pour ce prix consiste d’abord à être dans le vent, à ne pas exprimer une opinion contraire à celle qui prévaut en matière de conflit au Moyen-Orient. On pourrait alors énoncer les critères suivants :
Être pour la paix, c’est manifester un engagement sans faille aux côtés du peuple palestinien et afficher ouvertement son antisionisme en posant des actes qui traduisent bien la haine que l’on éprouve pour Israël.
Être pour la paix, ce n’est pas « créer des liens » entre les peuples pour favoriser une meilleure connaissance indispensable pour que naisse l’amitié, non être pour la paix, c’est inciter à la haine contre le peuple juif
Être pour la paix, ce n’est pas comme le préconisait Kant, « s’assurer que les lois découlent de la raison et soient universelles, c’est-à-dire bonnes pour tous tant que le contexte est le même », être pour la paix, c’est encourager la politique deux poids deux mesures quand il s’agit d’Israël.
Être pour la paix, c’est défendre le droit de chacun à vivre en paix, à l’exception des Israéliens.
Être pour la paix, c’est propager des mensonges, c’est répéter ad nauseam ce qu’on entend sans même chercher à en vérifier la véracité (Rapport Goldstone sur l’Opération Plomb durci)
Et bien, si être pour la paix c’est se comporter comme Stéphane Hessel, je préfère encore être pour la guerre. Et dire que le vœu d’Alfred Nobel était que les revenus de sa fortune soient « distribués chaque année à titre de récompense aux personnes qui, au cours de l’année écoulée, auront rendu à l’humanité les plus grands services » !
Ce n’est que le 10 décembre 2008, donc 60 ans après sa signature, que vous avez été contraint, lors d’une interview sur le site de l’ONU, de révéler la vérité et de déclarer : « Au cours des trois années, 1946, 1947, 1948, il y a eu une série de réunions, certaines faciles et d'autres plus difficiles. J'assistais aux séances et j'écoutais ce qu'on disait mais je n'ai pas rédigé la Déclaration. »