Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 09:47
Qu'est-ce qu'une mère juive ?
L'exemple de Rachel


Quant à moi, quand je revins de Padan, Rachel mourut auprès de moi au pays de Canaan, lorsqu’une kibra de pays me séparait encore d’Ephrath ; Je l’inhumai là sur le chemin d’Ephrath qui est Beth-Lé'hem.

Genèse 48, 7

Ainsi a parlé l'Éternel : Une voix a retenti à Rama, une voix plaintive, d'amers sanglots. C'est Rachel qui pleure ses enfants, qui ne veut pas se laisser consoler de ses fils perdus ! Or, dit l'Éternel, que ta voix cesse de gémir et tes yeux de pleurer, car il y aura une compensation à tes efforts, dit l'Éternel, ils reviendront du pays de l'ennemi. Oui, il y a de l'espoir pour ton avenir, dit l'Éternel : tes enfants rentreront dans leur pays.

Jérémie 31, 14-16

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le judaïsme est transmis par la mère ? (Selon la Torah, on est juif parce que l’on est né d’une mère juive – ou que l'on s’est converti selon la halakha, la loi juive.)

Puisque nous y sommes, pourquoi l’homme a-t-il plus de commandements que la femme ? (Bien qu’elle puisse les accomplir, la femme est dispensée des mitsvot positives – « tu feras » – liées à une période particulière, comme le Loulav à Souccot, etc.)

Et, tant qu’à faire, pourquoi l’homme remercie de ne pas avoir été créé femme, alors que la femme remercie D.ieu de l’avoir faite « selon Sa volonté » ? (Dans les bénédictions du matin.)

La raison en est que le rôle de l’homme et celui de la femme sont intrinsèquement différents :

L’homme doit rechercher et créer en lui la plénitude spirituelle, il doit donc s’investir dans l’étude de la Torah, dans le « service du cœur » de la prière, dans de nombreux commandements qui lui permettront de trouver D.ieu dans sa relation avec le monde, comme l’enseignent les Proverbes : « Dans toutes tes voies, connais-Le. »1

La femme a une tâche plus grande encore : celle de veiller à la prochaine génération. Elle n’a pas besoin de « chercher » D.ieu, Il est devant elle, résidant dans le cœur de chacun de ses enfants. Son abnégation innée et absolue pour leur bien la place au-dessus du combat pour acquérir la matérialité de ce monde à la sainteté. Ainsi, de par son sens du sacrifice de soi, elle est véritablement « selon Sa volonté », à l'image même de la sainteté, de cette sainteté qu'elle s'attache à nourrir et préserver ; cet effacement permet à l’âme juive de briller en elle, bien plus que chez son mari, et, à travers elle, de passer à sa descendance.2

Ainsi fut notre mère Rachel, l’archétype de la femme juive. Elle qui accepta de ne pas reposer auprès de Jacob à Hébron pour être enterrée sur le bord de la route, à Beth-Lé'hem, afin de venir en aide à ses enfants lorsqu’ils partiraient en captivité. C’est par son mérite que la promesse divine fut émise : « Tes enfants rentreront dans leur pays ». Nos Sages ont dit : « C’est par le mérite des femmes vertueuses de leur génération que nos ancêtres sont sortis d’Égypte. »3 Ce à quoi le Rabbi de Loubavitch ajoute : « C’est par le mérite des femmes vertueuses de notre génération que viendra le Machia’h »,4 très prochainement.

 Source : http://www.fr.chabad.org/

Partager cet article
Repost0
1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 09:44
Le Judaïsme est-il dogmatique ?
Pour une approche critique de la critique




Le Judaïsme nous encourage à penser par nous-mêmes et à tout questionner. Nous ne sommes pas censés tout accepter aveuglément, mais au contraire explorer, analyser, débattre et conclure. Vrai ou faux ?

Deux noms

Joseph eut deux fils. Il nomma le premier Manasseh parce que « nashani Elokim » – D.ieu m’a permis d’oublier les difficultés et la maison de mon père. Il appela son second fils Éphraïm parce que « hifrani Elokim » – D.ieu m’a fait prospérer sur la terre de ma souffrance.1

Chez son père, Joseph était détesté de ses frères et fut vendu comme esclave. En Égypte, il eut un problème avec la femme de son maître et fut jeté en prison. Il finit par être libéré et put oublier ses ennuis. C’est ainsi que s’explique le nom de Manasseh. Outre le fait qu’il put parvenir à la sérénité, il fut nommé vice-roi d’Égypte, d’où le nom d’Éphraïm.

L’étude de la Torah

Nos Sages offrent une autre interprétation de ces appellations : « Nashani Elokim » – D.ieu m’a permis d’oublier la Torah que j’avais étudiée dans la maison de mon père. « Hifrani Elokim » – D.ieu m’a rendu prospère en restaurant mes connaissances de la Torah, sur la terre de ma souffrance.2

Cette interprétation est difficile à comprendre. Nous pouvons saisir les sentiments de Joseph quand il nomme Éphraïm : il était reconnaissant pour le savoir qui lui était revenu. Mais qu’est-ce qui le motiva à appeler son fils aîné Manasseh ? Était-il reconnaissant à D.ieu de lui avoir fait oublier la Torah qu’il avait étudiée ? Nous ne nous fatiguons pas à acquérir le savoir pour ensuite nous réjouir de l’avoir perdu !

L’esprit critique

Le moment le plus heureux pour un maître est lorsque son élève questionne ce qu’on lui enseigne et demande une meilleure explication.

Je connais un professeur qui encourage ses élèves à rejeter tout ce qu’il leur enseigne jusqu’à ce qu’ils aient vérifié par eux-mêmes l’information. Ces étudiants examineront toujours avec attention les théories et les arguments qui leur sont enseignés et ne pourront pas être aisément induits en erreur.

Ainsi, Joseph désirait lui aussi apprendre comment étudier, analyser et comprendre les préceptes de la Torah par lui-même. Il ne voulait pas seulement les connaître parce qu’ils lui avaient été transmis. Joseph voulait passer au crible chaque élément d’information et en déterminer objectivement l’authenticité.

Ses études avec son père lui avaient donné les outils pour le faire, mais ces mêmes études constituaient également pour lui un handicap. Joseph ne pouvait pas être objectif vis-à-vis des préceptes qu’il avait appris de Jacob. Jacob était un maître de la Torah par excellence et Joseph était enclin à croire que les enseignements de son père étaient fondés. Mais, sans cette objectivité qui lui faisait défaut, il n’était pas capable de déterminer par lui-même l’authenticité de ces préceptes.

C’est pour cette raison qu’il pria pour qu’il lui soit accordé d’oublier ce que son père lui avait enseigné. Cette amnésie sélective lui permit de repartir de zéro. À présent dégagé de l’influence des acquis antérieurs, il pouvait désormais se consacrer à l’analyse et à la corroboration de ces préceptes.

Quand il y parvint, il fut enchanté et grandement soulagé. Imaginez sa consternation si l’oubli lui avait été accordé, mais qu’il n’ait pu retrouver ces enseignements. Il aurait été effondré. Il est clair que cette appréhension fut pour lui source d’une certaine anxiété.

Ce soulagement est exprimé dans le nom de son second fils. Éphraïm, « qui a fait prospérer mes études sur la terre de ma souffrance ». La période dans laquelle il rassembla à nouveau ses connaissances fut pour lui un temps d’anxiété et de souffrance. La réussite dans cette entreprise et le succès dans ses études lui procurèrent cet immense soulagement.

Le choix de Jacob

Quand Joseph demanda à son père de bénir ses fils, Jacob bénit Éphraïm avant Manasseh. Joseph objecta au motif que Manasseh était l’aîné. Jacob lui répondit que malgré l’âge de Manasseh, les descendants d’Éphraïm surpasseraient ceux de Manasseh. Nos Sages nous enseignent que Jacob faisait alors référence à Josué, descendant d’Éphraïm.3

Josué fut lui-même un érudit extraordinaire. Il fut acclamé comme le plus grand penseur de son temps. Sa piété ne connaissait pas de limites. Il fut un chef, un faiseur de miracles et un prophète. Et pourtant la Torah le décrit comme l’humble et discret disciple de Moïse. Il buvait chaque parole de son maître et embrassait sans réserve tous les préceptes que Moïse enseignait.4

Jacob préféra l’acceptation humble de Josué à la pensée objective de Manasseh. Josué analysait et discutait certes chaque doctrine qu’enseignait Moïse, mais la raison ultime de son acceptation de ces doctrines n’était pas qu’il les avait comprises mais que Moïse les avait enseignées.

Avant que D.ieu ne donnât la Torah au Sinaï, Il en avait offert la sagesse à nos ancêtres. À cette époque, l’approche de Joseph était correcte. Mais quand Il donna la Torah à tout Israël au mont Sinaï, D.ieu nous en offrit la divinité latente et cela requerrait une approche nouvelle, celle de la réceptivité de la vérité divine.

Le voyage et la destination

Le Judaïsme encourage-t-il la réflexion critique ? La réponse est résolument positive. La pensée critique est ce qui mène à la sagesse. Mais la pensée critique à elle seule n’est désormais plus suffisante, parce que depuis le mont Sinaï la Torah n’est plus seulement une œuvre de sagesse. Elle est à présent un livre divin. Et la divinité se reçoit par l’humilité et l’acceptation.

L’étude de la Torah est un voyage de quête intellectuelle et spirituelle. Les questions et la réflexion critique sont les panneaux indicateurs qui nous donnent la direction. L’humilité et l’acceptation nous permettent d’atteindre notre destination.5 

 Source : http://www.fr.chabad.org/

Partager cet article
Repost0
1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 09:25
La vraie vie
Se peut-il qu'elle eut lieu en Egypte ?


Les meilleures années de Jacob

Quand le Tséma’h Tsedek était un jeune garçon, son professeur du ‘Héder lui enseigna le verset : « Et Jacob vécut en terre d’Égypte pendant dix-sept ans »1, lui expliquant que ce furent les meilleures années de la vie de Jacob. Le Tséma’h Tsedek demanda à son grand-père, Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi :

Comment était-il possible que les meilleures années de la vie de Jacob se soient passées en Égypte, un pays dépravé ?

Rabbi Chnéour Zalman lui répondit :

« Avant même qu’il n’arrive, Jacob avait envoyé Judah en Égypte pour y établir une Yéchiva.2 Quand on étudie la Torah, on se rapproche de D.ieu. Cette proximité permet de vivre une véritable vie, y compris en Égypte. »3

Effectivement, la dépravation de l’Égypte éleva la vie de Jacob.

Car la transformation de l’obscurité révèle une qualité de lumière supérieure.

Le fait que Jacob ait établi une vie de Torah au sein de l’obscurité de la société égyptienne, révéla la qualité intrinsèque de la vie qu’il mena et qu’il transmit à ses enfants.

Vivre avec la Torah

Une vraie vie ne peut être attribuée qu’à D.ieu, comme il est écrit « Et l’Éternel ton D.ieu est vrai ; Il est le D.ieu vivant. »4

Tout comme la vérité est ininterrompue et inchangée, la vie est également, par essence, une qualité immuable et éternelle.

Ainsi nos Sages ne qualifient un cours d’eau d’« eau vive » que lorsqu’il coule en permanence, sans période d’assèchement.5

L’existence mortelle, en revanche, est éphémère et sujette au changement.6

Néanmoins, en se rapprochant de D.ieu par l’étude de la Torah, l’homme peut accéder à une certaine dimension de l’éternité divine, comme il est écrit « Et vous qui vous attachez à D.ieu êtes tous vivants aujourd’hui. »7

Tel fut le moteur de la vie de Jacob tout au long de son existence.

Quand la Torah définit la nature de sa personnalité, elle le décrit comme « un homme simple, résidant dans les tentes »8, c’est-à-dire les tentes de Chem et Ever9, les principaux centres d’étude de cette époque.

C’est là-bas que fut forgé et façonné son caractère.

Et pourtant, Jacob ne demeura pas indéfiniment dans ces lieux d’étude.

Sa vie fut jalonnée d’épreuves et de défis divers qu’il sut surmonter, montrant que le lien qu’il avait établi avec D.ieu à travers l’étude de la Torah, était réel.

Et à travers toutes ces situations difficiles, il maintint son lien avec la Torah.

La lumière dans l’obscurité

Jacob connut l’apogée du voyage de sa vie en Égypte.

Il y rencontra des épreuves de nature différente de celles qu’il avait connues au préalable, car il y vécut dans une immense richesse au sein d’une société décadente.

Mais, comme nous l’avons dit plus haut, même avant de pénétrer en Égypte, Jacob avait résolu ces difficultés en envoyant devant lui Judah pour y établir une Yechiva.

Par cet acte, il détermina la tournure de son devenir en Égypte.

Qui plus est, non seulement Jacob s’adonna-t-il alors à l’étude de la Torah, mais il y impliqua ses enfants et ses petits-enfants.

Plutôt que d’accepter les valeurs de la culture environnante, les descendants de Jacob se joignirent à lui dans l’étude. Pour eux, la descente en Égypte constituait une transition radicale : la plus grande partie de leur vie adulte s’était passée en Terre d’Israël, dans une atmosphère de sainteté.

Et pourtant, motivés par l’exemple de Jacob et sous sa direction, ils furent capables d’imprégner l’Égypte de la sainte atmosphère de la Terre Sainte à travers l’étude et le service de D.ieu.

L’engagement indéfectible et sans compromis de Jacob pour la Torah dans toutes les circonstances de son existence est l’expression de la vie véritable dont la Torah l’a animé.

Sa relation avec D.ieu, englobait toute sa vie et pénétrait dans chaque aspect de son être et de sa personalité.

Jacob vit toujours

Ce qui précède permet de comprendre pourquoi cette Paracha est appeléeVaye’hi, « Et il vécut », bien qu’elle parle de la mort de Jacob.

Comme le montrent les événements relatés dans la Paracha, la vie de Jacob fut marquée par une relation à D.ieu qui transcendait les limites physiques.

Et puisqu’il partagea cette qualité avec ses descendants, elle fut perpétuée dans sa postérité au-delà de sa vie mortelle.

Comme le disent nos Sages : « Jacob, notre ancêtre, n’est pas mort. De même que ses descendants sont en vie, il est également vivant. »10

Ce concept ne s’applique pas seulement aux descendant directs de Jacob, mais aux les Juifs de toutes les époques.

La vitalité qui anime un Juif dans son service divin aujourd’hui reflète la vie de Jacob, notre Père.11

Et, inversement, le lien avec la Torah que Jacob entretint est une source de vie pour tous ses descendants à travers les générations.

Il est vrai qu’au cours de l’histoire juive, il y a toujours eu des Juifs qui, du moins en apparence, ne conduisent pas leur vie selon les directives de la Torah. Mais ce n’est là que l’expression de leur réalité extérieure. La vérité profonde est qu’ils sont intrinsèquement vivants et que cette vitalité découle de la Torah et de ses Mitsvot.12

Nos Sages établissent, « Bien qu’un Juif faute, il reste un Juif »13 et le Rambam déclare, « Une personne dont le penchant négatif l’oblige à refuser l’observance d’une Mitsva ou à commettre un péché ... espère [toujours] faire partie du Peuple Juif et désire accomplir toutes les Mitsvot et se séparer du péché. C’est seulement son [mauvais] penchant qui la force [à agir autrement]. »14

Quelle que soit son comportement, chaque membre de notre peuple reste un Juif et possède un lien avec la Torah dans sa totalité. « La Torah que Moïse nous a ordonnée est un héritage de la maison de Jacob. »15

C’est là l’héritage spirituel que Jacob nous a légué, le signe de la perpétuation de sa vie et de notre propre vitalité.

L’Égypte n’est pas définitive

Bien que la faculté de créer un centre de Torah pour ses descendants en Égypte fût une caractéristique de la vie de Jacob, elle ne constitue pas le summum de ses actes.

Car la résidence ultime pour Jacob et ses descendants n’est pas l’Égypte, mais la Terre d’Israël.

C’est pourquoi, Jacob rassembla ses fils avec l’intention de leur révéler le moment de la Rédemption.16

Et il les assura qu’ils seraient sauvés d’Égypte, promettant que « D.ieu sera avec vous et Il vous ramènera vers la terre ancestrale. »17 Car c’est en Terre d’Israël – et plus particulièrement dans la Terre d’Israël de l’ère de la Rédemption messianique – que la vie de Jacob et de ses descendants prospèrera réellement.

Force et encouragement

Ce Chabbat est appelé « Chabbat ‘Hazak » de par la coutume18 de proclamer ‘Hazak, ‘Hazak, Venit’hazèk (« Sois fort, sois fort et que nous soyons renforcés ») à la conclusion de la lecture de la Torah, en reconnaissance pour avoir achevé le Livre de Béréchit – la Genèse.

La conscience nourrie par la lecture de Vaye’hi génère de la force.

Quand un Juif sait qu’on lui a attribué en héritage une vie intrinsèque qui s’exprime dans son lien avec la Torah, et que viendra un temps où cette relation connaîtra une dimension parfaite, il acquiert la force intérieure de relever les défis de son environnement.

En mettant en valeur l’expression de ce potentiel dans l’ensemble notre peuple, nous hâtons le temps lors duquel il atteindra son point culminant dans l’Ère de la Rédemption.

Puisse-t-elle avoir lieu dans le futur immédiat.
Source : http://www.fr.chabad.org/ 

Adapté de Likoutei Si’hot vol. 10 p. 160 et suiv.
et Si’hot Chabbat parachat Vayé’hi 5751.

Partager cet article
Repost0
28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 04:43
L'Amitié Judéo-Noire 
L'Amitié Judéo-Noire, présentée par Sewa W. Lassey

Représentant de l'Amitié Judéo-Noire dans le Nord-Pas-de Calais (France)

Pour http://www.aschkel.info/ et http://lessakele.over-blog.fr/ 



Photo fjn.123



« Si tu diffères de moi, frère, loin de m'offenser tu m'enrichis.....>

(Saint-Exupéry)

 

POURQUOI

L'Amitié Judéo-Noire ?
 

 

 

 

Face à la crise d'identité que manifeste aujourd'hui la France, il est important que la société civile plurielle, et les associations qui la représentent, tiennent un rôle d'avant-garde dans la résolution des conflits de mémoires.

 

Ainsi, si les populations françaises revendiquent aujourd'hui la reconnaissance des souffrances passées (celles de la colonisation, celles de l'esclavage); en même temps et par la volonté de ses membres engagés dans des associations, ces populations initient, pour l'avenir, d'autres changements subjectifs dans la manière dont se pense la société française.

On en donnera pour exemple le travail de l'Association Amitié Judéo-Noire.

 

L'Amitié Judéo-Noire souhaite faire en sorte qu'entre peuple juif et peuples noirs, africains et antillais, la connaissance, la compréhension, le respect et l'amitié se substituent aux malentendus et aux manifestations d'hostilité.

 

En Français, nous nous dénommons "Amitié Judéo-Noire".

En Anglais, nous sommes "the Black & Jewish Alliance of Friendship".

L'Amitié Judéo-Noire est une association internationale basée en France; nous serions très heureux de devenir un modèle pour d'autres organisations affiliées et/ou associées hors de France, basées sur les mêmes idéaux.

 

Au sein de l'Amitié Judéo-Noire, nous voulons, par un dialogue fraternel et par une coopération active et amicale, travailler sur l'histoire et la mémoire du peuple juif et des peuples noirs, africains et antillais, et à combattre l'antisémitisme et le racisme dans toutes leurs manifestations.

 

Nous excluons de notre activité toute tendance au syncrétisme et toute espèce de prosélytisme.

Nous ne visons aucunement à une fusion des opinions, qui doivent rester diverses et variées.

Nous ne réclamons de personne aucune abdication ni renoncement à ses attaches ancestrales ;

mais nous attendons de chacun, dans la conscience de ce qui distingue et de ce qui unit Juifs et Noirs, une entière bonne volonté, une totale loyauté d'esprit dans la recherche, en même temps qu'un rigoureux effort de vérité.

 

En toutes circonstances et face à tous les bonimenteurs et autres falsificateurs de la Vérité,

nous souhaitons rappeler l'ancienneté des bonnes relations entre nos peuples.

En effet, plus de deux millénaires témoignent d'échanges ancestraux sur les plans économique, littéraire, artistique, musical, scientifique, agronomique ou culinaire.

 

Nous nous devons d'établir un pont de concorde, de tolérance et d'amitié, au-delà des incompréhensions mutuelles. Parce que pour nous, pour nos peuples souvent victimes et minoritaires, issus de l'esclavage et de l'émigration, les dates du 14 juillet 1789 en France

et de la proclamation de l'émancipation des Noirs aux Etats-Unis, ont une véritable signification

en tant qu'avènement des droits de l'Homme et du Citoyen, ce qui veut aussi dire droits de la Femme et droits de l'Enfant,

 

Parce qu'aussi, vivre ensemble en paix selon les principes de la République relève d'une profonde volonté commune et non d'une utopie,

 

Parce qu'être tolérant et ouvert, c'est d'abord tendre fraternellement la main vers l'autre

tout en cultivant sa différence et son identité,

 

Nous entendons construire l'égalité dans la diversité culturelle,

sachant que les valeurs de la République peuvent nous garantir cette chance.

 

Amitiejudeonoire.com est un nouveau média destiné à informer et à apporter au public une information originale et de qualité sur les Peuples Juif et Noirs sortant des schémas de pensée traditionnels et du « politiquement correct ».

 

Notre équipe de journalistes indépendants souhaite démontrer que nous partageons, par-delà notre couleur de peau et nos traditions respectives, les mêmes valeurs morales, basées sur le bien-être de toute l'Humanité, sans distinction de race, de religion ou de culture.

 

En tant que média apolitique, à but non lucratif, nous souhaitons fournir une information provenant de sources qualifiées et diverses, sans parti pris aucun. Ceci dans le cadre de critères moraux et intellectuels en respectant les règles éthiques journalistiques, séparant clairement les nouvelles et les points de vue. Les informations seront fournies avec la citation des sources et le respect d'une certaine confidentialité si les sources d'information le demandent. Notre rôle de média est d'informer, chaque fois que, dans l'actualité, nous observons des injures ou actes racistes d'où qu'ils viennent et quels qu'ils soient, anti-noirs anti-juifs ou à l'égard de quelque autre minorité.

 

Ces valeurs morales et de respect de l'autre nous sont d'autant plus chères qu'elles seules peuvent assurer la cohésion nationale qui s'effrite de nos jours ; elles seules permettront de vivre en harmonie dans le respect mutuel et de continuer à faire de notre pays ce modèle de liberté, d'égalité et de fraternité tant envié. Nous souhaitons aussi être un média d'ouverture et de proposition capable d'intervenir sur le terrain auprès de nos institutions et responsables politiques et/ou d'autres médias ; surtout, nous voulons, chers lecteurs internautes, vous donner la parole, chaque fois que cela sera possible et/ou nécessaire.

 

 

COMMENT L'ASSOCIATION EST NEE

 

 

Voilà maintenant près de dix ans qu'un groupe de juifs, de noirs et de juifs-noirs vivant en France souhaitait que la rencontre de leurs identités soit plus exposée. Mais ce n'est qu'en 2004 que ces rapprochements se sont concrétisés sous la forme de l'association Amitié Judéo-Noire, sur le modèle de la relation amicale qu'entretenaient ses fondateurs.

 

L'association a rapidement développé ses activités. Les projections de films ont attirés plusieurs centaines de personnes, comme celle du documentaire Black Israël de Maurice Dorès, qui présente, à travers des itinéraires personnels, les convergences et les divergences entre les juifs et les noirs.

 

L'Amitié Judéo-Noire s'est ensuite attachée à problématiser, dans ses colloques, les points de rencontres entre les deux populations. Ainsi, les universitaires Assumpta Mugiraneza et Joel Kotek présentèrent les caractères communs aux génocides des Juifs, en Europe, et génocide des Tutsis en Afrique.

 

Dans la lutte contre les discriminations, également, l'Amitié Judéo-Noire utilise la fraternité qui lie les deux peuples pour porter de nouvelles formes de revendications sociales.

Edouard Guershon, vice-président de l'association, a été ainsi admis au Conseil Représentatifs des Associations Noires (CRAN) pour proposer de nouvelles mesures visant à éliminer les barrières à l'intégration.

 

Enfin, l'Amitié Judéo-Noire développe une nouvelle vision des relations entre citoyens dans l'espace ré^publicain. Sans pour autant promouvoir l'existence de communautés imperméables les unes aux autres, comme c'est le cas aux Etats-Unis, l'association est prête à reconnaître la diversité ethnique et culturelle qui compose la société française. Les réflexions de l'historienne des idées Diana Pinto et du professeur Laurence Thomas, de Syracuse University (New-York) partent toutes deux d'une même constatation : l'avenir de la République se fera à partir d'une prise en compte de l'Autre citoyen, ou ne se fera pas.

 

Comme le disent les Sages du Talmud, le monde entier est un pont trop étroit, et le principal est de ne pas avoir peur. Nous rajouterons que c'est aussi d'avancer l'un vers l'autre sur ce pont.

 Comme la Sagesse africaine nous l'apprend, entre de vrais amis, même le fait de boire de l'eau ensemble a une saveur délicieuse.

 

 

 Notre Bureau est composé de :

 

 

Cheik Doukouré est réalisateur. Lorsqu'il arrive en France en 1964, il est admis au Cours Simon, suit des études de Lettres modernes à la Sorbonne puis les cours du Conservatoire de la rue Blanche. A partir des années 70, il tourne   avec Audiard, Mocky, Girod et joue, au théâtre pour Hossein, Mocky, Chéreau. En 1991, Cheik Doukouré réalise son premier film « Blanc d'Ebène », puis  « Le Ballon d'Or », produit par la maison de production guinéenne qu'il fonde, Bako Productions. Dans son dernier film, « Paris selon Moussa » (2003), Cheik choisit de montrer à travers une histoire tendre et des tableaux sans concession, les situations auxquelles sont confrontées les immigrés en France.

 

Yves Moussa, webmaster, médecin et écrivain, militant de longue date d'associations humanitaires et antiracistes, il est notamment proche d'associations telles que la Licra et Sos-racisme.

 

Laurence Thomas, enseigne la philosophie et la science politique à l'Université de Syracuse (New-York). Il est l'auteur de "Vessels of Evil" : American Slavery and the Holocaust (1993) et "The Family and the Political Self" (2006)

 

Diana Pinto, historienne, née d'une famille juive italienne, éduquée aux Etats-Unis et vivant en France. Diplômée et Docteur en Histoire de Havard, elle est l'auteur en France de « Entre deux mondes » (Odile Jacob, 1991). Adolescente, elle a connu de près l'euphorie du « Civil Rights Movement ». A Atlanta et autour de Martin Luther King, sa mère enseignait à Morehouse, l'une des plus prestigieuses universités noires américaines. Elle a aussi connu les tensions entre Juifs et Noirs qui s'en sont suivies. Elle souhaite que les erreurs du passé ne se répètent pas France. Spécialiste du pluralisme démocratique, ancienne Consultante auprès du   Conseil de l'Europe pour la Société Civile en Europe de l'Est. Elle est l'auteur de nombreuses publications sur la nouvelle présence juive dans l'Europe pluraliste d'après 1989. Elle voit à travers ce dialogue, pour toutes les autres identités minoritaires, dans une nouvelle res   publica pluraliste, un modèle à la fois respectueuse des valeurs universelles, des identités religieuses et culturelles.

 

Maurice Dorès, est directeur de recherche au département d'Ethnologie de l'Université de Paris VII et documentariste. Ayant vécu plusieurs années en République Centrafricaine et au Sénégal, il est l'auteur de « La Beauté de Cham », « Mondes juifs, Mondes noirs, » ouvrage dans lequel il souligne les convergences et les divergences entre les Juifs et les Noirs. Il a également présenté ces relations au travers d'itinéraires personnels dans son film Black Israël. A travers son œuvre, Maurice Dorès nous fait comprendre que l'intensité des relations entre les Juifs et les Noirs dépend autant de données objectives que des réactions émotives produites par l'épreuve des oppressions passées et présentes.

 

Guershon Nduwa, est éducateur spécialisé. Il a été fonctionnaire au Ministère des Affaires Sociales à Kinshasa et travaille aujourd'hui pour Médecins sans Frontières. Né au Congo dans une famille de sept enfants, il se rend en 1988 en Israël pour suivre des études en civilisation hébraïque. Il y découvre l'amitié des Israéliens et entreprend un long cheminement spirituel au travers de l'apprentissage du judaïsme. Juif et Noir, Guershon milite aujourd'hui pour développer, dans l'espace républicain français, les valeurs portées par l'humanisme, l'esprit de tolérance et de paix.

 

Mariam Kaba, est actrice. Sa beauté lui a valu d'être pendant quatre années à l'affiche de l'Afrika Film, festival de Louvain en Belgique. Sous le regard de Cheik Doukouré, Mariam a tourné dans « Blanc d'Ebène », le « Ballon d'Or » et « Paris selon Moussa ». A travers son œuvre cinématographique, elle cherche à transmettre l'esthétique africaine aux générations futures.

 

Eve Gani, coordonne les activités culturelles de Columbia University à Paris. Fidèle aux institutions qui transmettent une mémoire conservée, elle a participé au développement des programmes éducatifs de l'Alliance Israélite Universelle Souhaitant travailler la mémoire oubliée, elle a recherché avec la directeur artistique Laurent Roth, des films datant de l'été 1939 pour la création du drame lyrique Miniane, Summer 39. Elle puise aujourd'hui dans la mémoire de sa propre famille, coopérante en Afrique et juive, le désir d'accompagner par une écriture personnelle et le projet collectif de l'Amitié Judéo-Noire, l'histoire du temps présent : celle d'un dialogue entre populations juives et noires.

 

Yves Avigdor, employé de banque, militant de longue date, tant à l'Amitié Judéo-Noire, Judéo-Chrétienne que dans des associations humanitaires et anti-racistes telles que la Licra.

 

Sewa W. Lassey, Consultant Communautés Africaines, "Community Consulting Africa" à Lille (France).De formation juridique et de science po. il est spécialisé dans le dialogue inter-communautaire et de ses membres, en France et aux Etats-Unis.

Site de l'association
, découvrez le site et de nombreux textes
 

Amitiejudeonoire.com 

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 21:54
Des murs et des portes
Les murs sont-ils une bonne chose ?


Les murs enferment, séparent, isolent. Les murs vous soustraient au monde.

Mais, d’un autre côté, un mur brisé évoque le danger. S’il endiguait une rivière, celle-ci va sortir de son lit. S’il fortifiait une frontière, des ennemis risquent d’infiltrer le pays. Un mur brisé évoque la vulnérabilité, l’exposition aux attaques, la perte d’identité.

S’il en est ainsi, de quoi avons-nous besoin ? Ce qu’il nous faut, ce sont des murs avec des portes.

Il nous faut des remparts solides et forts, avec des portes que l’on peut ouvrir et fermer. Des portes ouvertes le jour et fermées la nuit. Des portes que l’on ouvre pour permettre aux gens de rentrer et de sortir pour échanger des idées et des marchandises ; des portes qui ferment pour protéger la ville et gardant à distance les forces malfaisantes et destructrices.

Quel bonheur lorsque votre ville, votre communauté, votre famille, votre propre corps et votre propre âme possèdent de puissantes murailles dotées de portes qui fonctionnent correctement. Cela vous renforce dans votre identité, protège ce qui vous est le plus précieux tout en vous assurant l’ouverture sur le monde qui vous permet de donner et de recevoir, d’apprendre et d’enseigner.


Le 10ème jour de Tevet de l’année juive 3336 (425 avant l’ère vulgaire), les armées du roi Neboukhadnezar (Nabuchodonosor) de Babylonie ont mis le siège devant les murailles de Jérusalem. Ce fut le début d’une tragédie au terme de laquelle ces murailles furent éventrées, le Saint Temple fut détruit et le Peuple Juif fut envoyé en exil.

Chaque année, le jour du 10 Tevet est pour nous un jour de jeûne et de repentance. Un jour consacré à protéger les murs de notre identité, à réparer leurs brèches et à s’assurer que leurs portes fonctionnent correctement...

 http://www.fr.chabad.org/

Partager cet article
Repost0
25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 11:01
Le cou
La jonction entre la tête et le corps




L’histoire de Joseph et de ses frères à laquelle la Torah consacre plus d’une douzaine de chapitres détaillés1, n’est pas un simple drame familial. Les douze fils de Jacob sont les fondateurs des douze tribus d’Israël et leurs actes et leurs expériences, leurs conflits et leurs réconciliations, leurs séparations et leurs réunions, tracent de nombreuses lignes directrices dans le schéma de l’histoire juive.

L’un de ces événements est constitué par les poignantes retrouvailles entre Joseph et Benjamin que décrit la Torah : « Et [Joseph] tomba au cou de son frère Benjamin et pleura, et Benjamin pleura sur son cou ».2 Le Talmud3interprète ces pleurs sur le cou de l’autre comme l’expression de la souffrance et de la tristesse relatives aux futures tragédies de leurs histoires respectives : « [Joseph] pleura sur les deux Sanctuaires qui allaient se tenir sur le territoire de Benjamin et seraient détruits… et Benjamin pleura sur le Sanctuaire de Chiloh qui serait érigé sur le territoire de Joseph puis détruit. »

(Chaque tribu reçut une part de la terre d’Israël. Bien qu’une partie importante du Mont du Temple ainsi que la cour du Temple [azarah] et tout le reste de la ville de Jérusalem se trouvaient sur le territoire de Judah, la partie principale du Temple – le Heikhal, le Saint des Saints et l’Autel – étaient sur le territoire de Benjamin attenant. Le Premier Temple, érigé par le roi Salomon en l’an 2928 depuis la Création [832 avant l’ère commune] et détruit par les Babyloniens 410 ans plus tard et le Second Temple, construit sur le même site en 3408 [352 avant l’ère commune] et détruit par les Romains en 3829 [69], étaient disposés de la sorte. Toutefois, avant la construction du Temple, le Michkan, le sanctuaire portatif qu’avait utilisé le peuple d’Israël dans son voyage dans le désert, avait été installé après son entrée en Terre Sainte sous Josué, à Chiloh dans le territoire de Joseph. À cette occasion, ses parois faites de planches de bois furent remplacées par des murs de pierre. Le sanctuaire de Chiloh fut le centre spirituel du peuple juif pendant 369 ans, jusqu’à sa destruction par les Philistins aux environs de l’an 2872 [888 avant l’ère commune].)

C’est là que réside la signification des pleurs de Joseph et de Benjamin l’un sur le cou de l’autre : dans la Torah le cou est une métaphore courante pour le Temple. « D.ieu plane au-dessus de lui toute la journée et réside entre ses épaules, » dit Moïse de Benjamin, en référence au Saint Temple dans sa province4. Et le roi Salomon dans le Cantique des Cantiques, chantant les louanges de la « jeune fille d’Israël » et de sa relation avec le Tout-Puissant, proclame « Ton cou est comme la tour de David ».5

Les Sanctuaires sont des liens entre le ciel et la terre, des points de contact entre le Créateur et Sa création. « Le ciel et tous les cieux ne sauraient Te contenir, » s’écria le roi Salomon en inaugurant le Beth Hamikdache. « Comment le pourrait cette maison que je viens d'édifier ?! »6 Cependant, D.ieu a commandé « Il Me feront un sanctuaire et je résiderai en leur sein »7. D.ieu qui transcende le fini, transcende également l’infini et Il a choisi de désigner un lieu et une structure physiques comme siège de Sa présence manifeste dans le monde et le point central du service de l’homme envers son Créateur. « Ceci est la maison de D.ieu, » proclama Jacob après une nuit passée sur le site des futurs Temples, « et c’est la porte du ciel » à travers laquelle la prière de l’homme peut s’élever.8 Trois fois dans l’année, tout Israël venait « voir et être vu » par « la face du Seigneur » au Sanctuaire à Jérusalem.9

Le Sanctuaire est donc le « cou » du monde, la jonction qui lie son corps à sa tête. La tête d’une personne contient ses facultés les plus élevées et les plus vitales – l’esprit, les organes sensoriels, les entrées pour la nourriture, l’eau et l’oxygène –, mais c’est le cou qui joint la tête au corps et transmet le flot de conscience et de vitalité de l’un vers l’autre : la tête dirige le corps via le cou. De même, le Temple est ce qui lie le monde à sa suprême Source de vie. Il est le canal par lequel D.ieu est en relation avec Sa création et l’imprègne de perception spirituelle et de subsistance matérielle.

Une jonction précaire

« Tout comme l’âme emplit le corps, disent nos Sages, ainsi D.ieu emplit le monde. » Tout comme existe un « cou » qui joint le monde à son âme divine, il y a également le besoin d’un « Temple », un Beth Hamikdach, personnel dans la vie de chaque individu, un « cou » pour joindre sa tête spirituelle (son âme) à son corps matériel.

L’âme humaine est une étincelle pure et parfaite de son Créateur, la source de tout ce qui ets bon et divin en l’homme. Mais, pour qu’elle soit à la tête de sa vie, l’homme doit construire un « cou » pour joindre son âme à son être physique. Il doit sanctifier son esprit, son cœur et son comportement, de sorte qu’ils forment un conduit à travers lequel son essence divine puisse contrôler, animer et imprégner son être entier.

La destruction du Sanctuaire, qu’elle soit au plan cosmique ou individuel, est la rupture de la jonction entre la tête et le corps – entre le Créateur et la création, entre l’âme et le corps physique. En fait, les deux sont liés. Quand le Saint Temple se dressait à Jérusalem et fonctionnait comme le centre nerveux spirituel de l’univers, cela resserrait de manière évidente le lien entre le corps et l’âme de chaque individu. Et quand l’homme répare son « Saint Temple » personnel, comblant le fossé entre la matière et l’essence dans sa propre vie, il contribue à la reconstruction du Saint Temple universel et le renouvellement du lien révélé et illimité entre D.ieu et la création.

Cela explique pourquoi Joseph et Benjamin ont pleuré chacun sur le cou de l’autre : l’état de la « tête » n’est jamais cause de détresse, car l’âme ne peut jamais être compromise ou corrompue. Mais ils ont prédit les époques où le « cou » entre l’esprit et la matière serait endommagé, aliénant la terre du ciel et le corps de l’âme.

Soi et autrui

Mais pourquoi Joseph et Benjamin pleurèrent-ils chacun sur le cou de l’autre ? N’étaient-ils pas malheureux de la destruction future de leur propre « cou » ?

La même question se pose plus tard dans le récit de la Torah, lorsque les retrouvailles de Joseph avec son père sont décrites. La Torah raconte que « Joseph fit atteler son char et alla au-devant d'Israël, son père... il se précipita à son cou et pleura longtemps à son cou. »10 Ici aussi, nos Sages expliquent que les pleurs de Joseph au cou de Jacob étaient l’expression de sa détresse relative à la destruction du Temple. Mais qu’en était-il de Jacob ? Pourquoi ne pleura-t-il pas ? Nos Sages disent qu’il était en train de réciter le Chéma. Mais, si c’était le moment de réciter le Chéma, pourquoi Joseph pleurait-il ? La détresse quant à la détérioration de la connexion entre D.ieu et Sa création est-elle contradictoire avec la récitation duChéma ?

Nous voyons émerger un schéma : Joseph pleure sur la destruction des Sanctuaires installés dans la province de Benjamin, mais non sur le Sanctuaire situé dans la sienne. Benjamin pleure sur la destruction du Sanctuaire de Joseph, mais pas sur le sien. Et Jacob ne pleure sur aucun d’entre eux du fait que, en tant que père de toutes les tribus d’Israël, son territoire inclut tous les Sanctuaires d’Israël. La question demeure : pourquoi devrait-on pleurer sur les défaillances spirituelles d’autrui, mais pas sur les siennes propres ?

Pour y répondre, il nous faut d’abord examiner la nature des pleurs en général. Quel est l’effet des larmes ? Elles servent à libérer les sentiments de détresse et de frustration qui accompagnent la prise de conscience d’une situation inadéquate. Ainsi, pleurer soulage cette détresse, bien que la situation qui a suscité ces larmes reste inchangée. Est-ce un phénomène positif ? À première vue, il ne semble pas. La détresse et la frustration sont ce qui conduit l’homme à rectifier la réalité négative qui les a fait naître. Les diminuer par d’autres moyens paraît aller à l’encontre de leur but.

En revanche, quand on a fait tout ce qui était possible, alors les larmes n’entraînent pas une diminution de l’engagement dans l’action. On peut, dans ce cas, souligner leur utilité constructive. Elles peuvent servir à exprimer notre compassion envers une personne en détresse. Et elles peuvent servir à alerter les autres de la gravité de la situation, d’autres quisont à même de faire quelque chose.

En citant le verset, « Secoue-toi de la poussière ... Ô Jérusalem »11, le Midrach explique « Comme un coq qui secoue la poussière de ses ailes ». Nos Sages expliquent : lorsqu’un coq s’est vautré dans la poussière, mille personnes armées de mille peignes ne pourront pas le nettoyer. Mais avec une seule vigoureuse secousse, le coq peut se débarrasser de la poussière jusqu’à son dernier grain. De fait, on peut éduquer, inspirer, pousser et assister de toutes les manières possibles son prochain pour qu’il se développe et s’améliore. Mais, en dernier ressort, le seul qui puisse effectuer un changement véritable et durable, c’est lui-même.

C’est pourquoi Joseph et Benjamin se permirent de pleurer sur la destruction des Sanctuaires de l’autre. Mais en fin de compte, seul Joseph pouvait réparer le Sanctuaire détruit de Chiloh, la dimension de « Joseph » dans la relation entre Israël et le Tout Puissant. Benjamin ne pouvait que l’encourager et l’assister. Après avoir contribué tout ce qu’il pouvait aux efforts de Joseph, Benjamin exprima sa tristesse et son empathie en pleurant au cou de son frère. La même chose s’applique aux pleurs de Joseph sur les Sanctuaires du domaine de Benjamin.

Néanmoins, en ce qui concerne nos propres défaillances spirituelles, il n’existe pas quelque chose comme « avoir fait tout son possible ». D.ieu a accordé le libre arbitre à l’homme et l’a pourvu des ressources nécessaires pour surmonter chaque défi moral et spirituel. C’est ainsi que s’explique l’approche sans larmes de Jacob, Joseph et Benjamin sur la destruction de leurs propres Sanctuaires. Pleurer sur son propre « cou », sur l’état négatif de la relation entre son propre corps et son âme (et ses répercussions cosmiques dans la relation entre D.ieu et la création), est contre-productif, car cela affaiblit les forces intérieures qui nous obligent à rétablir cette relation.

Au lieu de pleurer sur la destruction du Saint Temple et du Galout (« exil ») qui en résulta, Jacob récita le Chéma, la proclamation du Juif de l’unité de D.ieu et de la nécessité de traduire sa compréhension et sa conscience de l’unité de D.ieu en pensée dans son esprit, en sentiments dans son cœur, en paroles dans sa bouche et en action concrète dans sa vie matérielle. Au lieu de laisser libre cours à sa douleur, Jacob canalisa son trouble intérieur dans le projet de reconstruire les cous brisés du peuple juif.

Source : http://www.fr.chabad.org/ 

Partager cet article
Repost0
25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 10:56
Connaissez-vous votre âme ?
Réapprendre à rêver...




L’épisode de Joseph se révélant à ses frères après des décennies d’amère séparation est l’un des plus dramatiques de la Torah. Vingt-deux ans auparavant, alors que Joseph n’avait que dix-sept ans, ses frères l’avaient enlevé, jeté dans un puits puis vendu comme esclave à des marchands égyptiens. En Égypte, Joseph passa douze ans en prison d’où il fut sauvé puis élevé au rang de vice-roi du pays. Le moment de la réconciliation était alors enfin arrivé.

« Joseph ne put contenir ses émotions », raconte la Torah dans la Paracha de cette semaine. Il fit sortir tous ses serviteurs égyptiens de la pièce « et il commença à pleurer dans des sanglots si sonores que les Égyptiens pouvaient l’entendre de l’extérieur. Et Joseph dit à ses frères : “Je suis Joseph ! Mon père est-il toujours vivant?” Ses frères furent si bouleversés qu’ils ne purent répondre. »1

Un sage pleure

Le Talmud relate que chaque fois que le grand sage Rabbi Eléazar arrivait au verset « ses frères furent si bouleversés qu’ils ne purent répondre », il pleurait. Rabbi Eléazar disait : « si le reproche d’un homme de chair et de sang (Joseph) est si puissant qu’il suscite une telle consternation, le reproche de D.ieu (quand il a lieu) doit causer d’autant plus de honte. »2

Et pourtant, deux points semblent incorrects dans l’enseignement de Rabbi Eléazar. Tout d’abord, le verset ne dit pas que les frères furent stupéfaits parce que Joseph leur avait adressé un reproche. Peut-être l’étaient-ils par la constatation que l’homme qui se tenait devant eux n’était pas moins que leur frère perdu depuis longtemps, Joseph ?

De plus, la comparaison entre le reproche de Joseph à ses frères et celui de D.ieu à l’humanité paraît exagérée. Les frères avaient personnellement vendu Joseph comme esclave, le soumettant à la pire forme d’abus de la personne. Il est donc logique qu’ils aient été plongés dans la consternation quand finalement ils lui firent face. Quiconque parmi nous s’est-il jamais rendu coupable d’un affront similaire à l’égard de D.ieu, pour en arriver à ressentir un tel effroi devant le reproche de D.ieu ?3

Notre rêveur intérieur

Pour comprendre, nous devons nous souvenir d’une idée, exprimée à un certain nombre d’occasions, selon laquelle tous les personnages des récits de la Torah ne sont pas simplement des personnes physiques qui vécurent à une certaine période. Ils représentent également des certaines forces psychologiques et spirituelles, qui existent continuellement à l’intérieur du cœur humain.

Joseph est décrit dans la Torah comme un jeune homme beau et gracieux, « beau dans sa constitution et beau dans son apparence », comme un « maître des rêves ».4 Selon la Kabbale, Joseph symbolise l’âme de l’homme, pure et sacrée.5

Aussi, pour comprendre l’histoire de Joseph, nous faut-il saisir la nature de notre propre âme.

Un portait de l’âme

A quoi ressemble l’âme ? Quels éléments de notre personnalité pouvons-nous attribuer à notre âme ?

Dans le Tanya, Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi6 définit l’âme comme une flamme qui cherche à partir de la mèche et à embrasser les cieux. « L’âme, écrit-il, constitue la quête dans l’homme pour transcender les paramètres de son ego et s’absorber dans la source de toute existence. »7

Le Kabbaliste du seizième siècle, Rabbi Eléazar Azkari8, a écrit une prière qui décrit l’âme en ces termes : « Mon âme est malade d’amour pour Toi ; Ô D.ieu, de grâce, guéris-la en lui montrant la douceur de Ta splendeur ; alors elle sera fortifiée et guérie, et elle éprouvera une joie éternelle. »9

En d’autres termes, l’âme est cette dimension de notre psyché qui ne recherche pas les honneurs, la domination ou le matérialisme excessif. Elle méprise la politique, la manipulation et la malhonnêteté. Elle est repoussée par le comportement immoral et par les apparences hypocrites.

Quelles sont ses aspirations ? L’âme a une aspiration unique : se fondre dans la vérité omniprésente de D.ieu.

L’âme abusée

Et pourtant, combien parmi nous sont-ils conscients de l’existence d’une telle dimension dans leur personnalité ? Combien d’entre nous sont-ils attentifs aux besoins de leur âme ? En réponse aux rêves jamais assouvis de notre âme et à ses aspirations qui perturbent nos emplois du temps basés sur notre ego et troublent notre désir de gratification immédiate, nous prenons souvent notre « Joseph » intérieur et le plongeons dans un puits. Nous tentons de reléguer ses rêves et ses passions dans les caves subconscientes de notre esprit.

Et quand cela ne marche pas, parce que nous continuons à entendre ses plaintes silencieuses, nous vendons notre « Joseph » comme esclave à des étrangers, permettant à notre âme d’être soumise à des forces et des pulsions qui lui sont radicalement étrangères.

Pouvez-vous imaginer à quel point vous seriez horrifié de voir quelqu’un prendre la petite main adorable d’un jeune enfant et la poser sur un fourneau brûlant ? C’est exactement ainsi que les maîtres ‘hassidiques décrivent chaque fois que nous prononçons un mensonge, que nous humilions un autre être humain, que nous péchons : prendre l’innocente et précieuse spiritualité de notre âme et lui faire subir des sévices et des tortures.10

Le moment de vérité

Et pourtant, pour chacun d’entre nous, arrive un moment de notre vie où notre « Joseph » intérieur, qui a été forcé de cacher sa vérité pendant tant d’années, n’en peut plus et nous révèle son identité. A ce moment, nous découvrons la pure beauté et la profondeur de notre âme et nos cœurs s’emplissent de honte.

L’humiliation que ressentirent ses frères quand Joseph se révéla à eux ne provenait pas de son reproche pour l’avoir vendu comme esclave. Le fait même qu’il leur soit apparu constitua le reproche le plus puissant : pour la première fois, ils réalisèrent qui était réellement celui qu’ils avaient soumis un traitement aussi terrible et leurs cœurs fondirent de honte.

De la même façon, Rabbi Eléazar nous enseigne, quand le jour viendra où nous réaliserons la sainteté et la divinité de notre propre personnalité, nous serons également stupéfiés. Nous nous demanderons sans cesse comment nous avons pu nous permettre de jeter une âme si belle et si innocente dans un puits sombre et obscur.11


Source : http://www.fr.chabad.org/

Partager cet article
Repost0
25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 10:52
La richesse des nations
Les Juifs et l'argent





Et le monde entier vint en Égypte, chez Joseph, pour acheter de la nourriture, car la famine était sévère dans tous les pays...

Et Joseph rassembla tout l’argent qui pouvait être trouvé en terre d’Égypte et en terre de Canaan (et tout l’or et l’argent du monde1

Genèse 41,57 et 47,14

Depuis maintenant quelques semaines, nous suivons l’histoire de Joseph : sa vente comme esclave, son emprisonnement, son interprétation des rêves du Pharaon et sa nomination comme vice-roi d’Égypte ; sa gestion des récoltes de l’Égypte au cours des sept années d’abondance et son contrôle de toute la distribution alimentaire pendant les années de famine qui suivirent, de sorte que la richesse de l’Égypte et des pays avoisinants fut concentrée entre ses mains ; le voyage de ses frères en Égypte pour y acheter du blé, les accusations qu’il souleva contre eux et comment il mit en détention Shimon puis Benjamin.

Dans la Paracha de cette semaine, Vayigach, cette histoire arrive à son dénouement : Joseph révèle son identité à ses frères. Ils sont frappés de stupeur et saisis de remords, mais il les apaise et les enjoint de retourner rapidement en Canaan pour chercher leur père et le ramener en Égypte. Père et fils connaissent des retrouvailles émouvantes, après vingt-deux ans de séparation. Jacob et sa maisonnée, soixante-dix âmes en tout, s’installent en Égypte.

Dans cette Paracha, nous est également révélée la raison de cette succession d’événements. Joseph dit à ses frères : « Ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, mais D.ieu… Dépêchez-vous et montez2 chez mon père et dites-lui : “Ainsi parle ton fils, Joseph : D.ieu m’a fait maître de toute l’Égypte ; descends à moi, ne tarde pas. Tu t’installeras en terre de Gochen3 et seras proche de moi, toi, tes enfants et les enfants de tes enfants, et ton gros et menu bétail, et toutes tes possessions.” »4

En d’autres termes, tout avait été mis en œuvre par D.ieu pour que les Enfants d’Israël s’installent en Égypte.

N’y avait-il pas d’autre moyen pour faire venir Jacob en Égypte ? Le Talmud explique : « Jacob aurait pu être conduit en Égypte enchaîné, mais il mérita [que cela arrive comme le décrit le prophète]5 : « Je les tirerai avec des cordes d’humanité, avec des liens d’amour... »6 Le Midrach donne la parabole suivante : « Il y avait une vache qui devait être attelée à un joug, mais ne se laissait pas faire. Que firent-ils ? Ils lui retirèrent son veau et le conduisirent là où ils voulaient que la vache laboure. Le veau commença à meugler. Quand la vache entendit les plaintes de son petit, malgré elle, et par amour pour son veau, elle se rendit au champ. Par le même biais, D.ieu désirait accomplir le décret [de l’exil d’Égypte], aussi organisa-t-Il toutes ces choses pour que [Jacob et sa famille] descendent en Égypte. » 7 D.ieu dit : « Mon premier-né, Je le ferai descendre [en Égypte] dans la disgrâce ?... Je conduirai son fils avant lui, et il suivra, malgré lui. »8

Cela explique la raison pour laquelle Joseph fut nommé maître de l’Égypte : pour que l’arrivée de Jacob ne se passe pas comme dans un exil, chargé de chaînes, mais qu’il y arrive comme le père de l’homme le plus puissant du pays. Mais pourquoi la montée au pouvoir de Joseph devait-elle se produire ainsi ? Pourquoi sept années de plénitude, les années de famine qui suivirent9et la concentration de tout l’or et l’argent du monde en Égypte, des événements qui affectèrent la vie de millions de gens ?

Le but “commercial” de l’exil

Selon les écrits de nos Sages, le mot « Égypte » est synonyme du phénomène même du Galout (exil).10 Car bien que l’exil égyptien n’ait duré que 210 ans (notre Galout actuel, en comparaison, est dans sa 1930èmeannée), ce fut le plus significatif des quatre exils11 vécus par le Peuple Juif. L’Égypte fut le « creuset » qui forgea les descendants de Jacob en une nation. Ce fut le prototype de tous les exils qui allaient suivre, contenant les racines de chaque domination du peuple juif par des gouvernements étrangers.

L’un des aspects curieux de l’exil égyptien est l’importance attachée à la richesse matérielle que le peuple juif emporta avec lui lorsqu’il sortit d’Égypte. Dans l’alliance entre D.ieu et Abraham, l’exil égyptien est ainsi décrit : « Sache que tes enfants seront étrangers en terre étrangère [où] ils seront asservis et torturés... et par la suite, ils sortiront avec une grande richesse. »

La « grande richesse » promise à Avraham est un thème récurrent dans le récit de l’Exode, à tel point qu’on a l’impression que c’était le but même du séjour en Égypte. Dans la première apparition de D.ieu devant Moïse, lorsqu’Il se révéla à lui dans le buisson ardent et l’investit de la mission de faire sortir le peuple juif de l’Égypte, Il veilla à mentionner la promesse que « Lorsque vous partirez, vous ne partirez point les mains vides. Chaque femme demandera à sa voisine, à l'habitante de sa maison, des vases d'argent, des vases d'or, des parures... et vous dépouillerez l'Égypte [de sa richesse]. »12 Durant la plaie de l’obscurité, lorsque l’Égypte fut plongée dans une obscurité si épaisse que les Égyptiens ne pouvaient pas bouger de leur place, les Juifs – qui n’étaient pas affectés par la plaie – purent aller et venir à leur guise dans les maisons des Égyptiens. Ceci afin qu’ils puissent faire « l’inventaire » des richesses de l’Égypte de sorte que les Égyptiens ne purent pas nier l’existence des objets précieux que les Juifs leur demandèrent lorsqu’ils quittèrent le pays.13 Avant l’Exode, D.ieu dit de nouveau à Moïse : « Fais, de grâce, entendre au peuple que chacun ait à demander à son voisin [égyptien] et chacune à sa voisine, des vases d'argent et des vases d'or. »14 D.ieu supplie littéralement les Enfants d’Israël de prendre les richesses de l’Égypte !

Le Talmud explique que les Juifs étaient réticents à l’idée de retarder leur sortie d’Égypte pour pouvoir en rassembler les richesses. « À quoi cela est-il comparable ? À un homme qui est enfermé en prison et à qui l’on dit : “Demain tu seras libéré de prison et tu recevras beaucoup d’argent.” Ce à quoi il répond : “Je vous en prie, libérez-moi aujourd’hui, et je ne demande rien de plus.” » C’est pourquoi D.ieu dut les supplier : « Je vous en prie, demandez aux Égyptiens les ustensiles d’or et d’argent, pour que le Juste [Abraham] ne dise pas : Il a accompli “Ils seront asservis et torturés” mais Il n’a pas accompli “Ils sortiront avec une grande richesse”.15 Cependant Abraham n’aurait-il pas lui aussi accepté de renoncer à la « grande richesse » promise pour hâter la rédemption de ses enfants ?

L’étincelle dans l’or

Le Talmud enseigne que « le peuple d’Israël fut exilé parmi les nations seulement dans le but que des convertis le rejoignent »16. Au niveau le plus littéral, il est ici fait référence aux nombreux non-juifs qui, au cours des siècles de notre dispersion, sont entrés en contact avec des Juifs et en ont été inspirés au point de vouloir se convertir au Judaïsme. Mais les enseignements de la ‘Hassidout expliquent que le Talmud se réfère également à des « âmes » d’une autre sorte qui sont transformées et élevées au cours de nos exils : ce sont les « étincelles de sainteté » contenues dans la Création matérielle.17

Chaque objet, force et phénomène en existence possède en soi une étincelle de Divinité : une étincelle qui représente sa fonction au sein du plan divin pour la Création, le désir de D.ieu qu’il existe et une parcelle de divinité qui constitue son « âme », sa teneur et sa forme spirituelle. Quand l’homme fait usage de quelque chose pour servir son Créateur, il pénètre l’enveloppe de la matérialité de cet objet, révélant et actualisant son essence divine. C’est à cette fin que nous avons été dispersés sur six continents : pour aller à la rencontre des étincelles de sainteté qui attendent leur rédemption dans chaque endroit du monde.

Chaque âme a ses propres « étincelles », qui sont en réalité une partie intégrante d’elle-même : aucune âme n’est complète tant qu’elle n’a pas rédimé toutes les étincelles qui lui sont rattachées. Ainsi, avançons-nous dans la vie, ballottés d’un endroit à l’autre, et parfois d’un métier à un autre, par ce qui semble être des forces aléatoires. Cependant, tout survient par Providence divine, qui guide l’homme vers les possessions et les occasions dont l’essence desquelles est intimement reliée à la sienne.

(Ces étincelles sont de deux types, auxquels il est fait allusion dans les mots du verset « Chaque femme demandera à sa voisine et à l'habitante de sa maison, des vases d'argent et des vases d'or. » Chaque âme a des « habitants de sa maison » permanents : des occupations habituelles, dictées par ses capacités et ses inclinations naturelles. Elle a également des « voisins », des relations occasionnelles : ce sont les « rencontres fortuites » de la vie lors desquelles on rentre brièvement en contact avec quelque chose, involontairement et parfois même à contrecœur. Ces deux sortes de relations avec le monde matériel doivent toutefois être exploitées pour en retirer de l’« or » et de l’« argent ». Le fait même qu’une certaine ressource ou une opportunité se soit présentée à quelqu’un indique qu’elle fait partie de la mission de sa vie. Telle est la finalité de son Galout ou de son assujettissement à cet endroit précis du monde matériel. C’est cette personne, et elle seule, qui peut rédimer l’étincelle contenue dans cet objet ou cette situation en l’exploitant dans un but divin.18)

C’est pourquoi la Torah relate comment Jacob a risqué sa vie pour récupérer des « petites jarres » qu’il avait laissées derrière lui quand il franchit le gué de Yabok lorsqu’il revint en Terre Sainte.19 « Les justes, fait remarquer le Talmud, attachent plus d’importance à leurs biens qu’à leur corps. »20 Du fait qu’ils reconnaissent le potentiel divin dans chaque parcelle de matérialité, et voient en chacune de leurs possessions une composante de leur propre intégrité spirituelle.

Exode de masse

Le Galout égyptien fut le père et le prototype de tous les exils. Ce fut une période extrêmement concentrée de l’Histoire, au cours de laquelle furent jetées les fondations de tous les événements des siècles à venir. Les Kabbalistes enseignent que le monde matériel renferme 288 « étincelles » générales (qui incluent chacune d’innombrables ramifications et particules). Parmi celles-ci, 202 furent sorties d’Égypte21, libérées et élevées quand les Juifs en emportèrent les richesses, la laissant « comme un silo vidé de son grain et un étang vidé de ses poissons ».22 (Ceci signifie que les trente-trois siècles suivants de l’Histoire juive, avec toutes les épreuves et les tribulations qu’ils contiennent, représentent l’effort de rédimer les 86 « étincelles » restantes !) Ce fut dans le but de préparer le terrain à cette rédemption de masse que Joseph concentra la richesse de toutes les nations avoisinant l’Égypte.

La leçon que chacun d’entre nous peut tirer de ce qui précède est que nous devons reconnaître les opportunités et les ressources dont D.ieu nous gratifie comme partie intégrante de notre mission dans la vie. D’aucuns pourraient chercher à fuir le Galout en s’enfermant dans un cocon de spiritualité, en consacrant leurs jours et leurs nuits à l’étude de la Torah et à la prière. Mais au lieu d’échapper au Galout, ils n’auront fait que s’y enfoncer, en abandonnant leurs propres étincelles de sainteté à la désolation de la matérialité non encore raffinée.

C’est seulement en relevant les défis que la Providence divine envoie à notre rencontre, en utilisant chaque petit morceau d’« or » et d’« argent » matériel à une fin divine, que nous pouvons extraire ces étincelles de leur Galout, parvenir de ce fait à une rédemption personnelle et ainsi hâter la rédemption universelle, lorsque « le grand Choffar sera sonné, alors arriveront ceux qui étaient perdus dans le pays d'abondance, et ceux qui étaient relégués dans les terres de restrictions, et ils se prosterneront devant D.ieu, sur la Montagne Sainte, à Jérusalem. »23

Basé sur un discours du Rabbi, Pessah 5721 (1961)24

 
Source : http://www.fr.chabad.org/
Partager cet article
Repost0
25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 09:31
Judaisme : Du nouveau coté Paracha sur Aschkel


Vous trouverez sous la présentation du site dans la colonne de droite, un bulletin de TORAH-BOX mis à votre disposition, et mis à jour chaque semaine, pour completer votre étude de la Paracha de la semaine.



Nous remercions Torah Box,  pour cette lumière hebdomadaire supplémentaire.

Aschkel





 
Partager cet article
Repost0
24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 17:32
Republication

Article précédent du dossier : 
http://www.aschkel.info/article-2-41768679.html




Scribe romain


Source :
http://www.webzinemaker.com/



Les Chrétiens tiennent l'existence historique de Jésus pour acquise. Pourtant si celui-ci avait vraiment remué des foules énormes comme on le prétend, cela aurait été remarqué et les textes romains en auraient fait mention. Pourtant il est bien difficile de trouver des textes historiques contemporains de Jésus et qui parlent de lui. 
Peut-être qu'à son époque ce dernier est passé bien plus inaperçu qu'on ne le croyait ?
Ou alors ces textes existaient mais ont été détruits ? ... Mais pourquoi ? Parcequ'ils décrivaient un Jésus différent du Jésus "officiel" des Chrétiens ?

Voici une liste des anciens textes contemporains de Jésus ou on peut essayer de trouver des témoignages historiques à son sujet :

- Velleius Paterculus (-19 +31) :
Il a écrit l' "Histoire romaine", ouvrage dont la partie concernant la fin de l'année 29 jusqu'au milieu de l'an 30 (correspondant au ministère de Jésus) a disparu (ou a été opportunément détruite ?).

Philon d'Alexandrie (-34 +54) :
Il a décrit les communautés de Juifs Esséniens et Thérapeuthes qui vivaient en Égypte.
C'est lui qui a inventé le concept de Logos (Verbe), qui sera plus tard repris par Saint Jean.
Pourtant nulle part il ne parle de Jésus qui était pourtant son contemporain.

- Servilius Nonianus (? +60) :
Il a écrit l' "Histoire romaine" ... ouvrage dont il ne reste aucune trace.

- Sénèque (-4 +65) :
Il n''a pas écrit une seule ligne sur Jésus ni sur les Chrétiens et leurs persécutions par Néron en +64.

- Aufiduius Bassus (+10 +65) : 
Il a écrit l' "Histoire générale" ... ouvrage dont il ne reste aucune trace.

- Pline l'Ancien (+23 +79) :
Il parle de la Judée et de la Samarie mais ne dit rien sur Jésus.
Il parle des Essénien mais ignore les Chrétiens.
Il ne dit rien non plus de leur persécution par Néron en +64.

- Justin de Tibériade (vers +100) :
Il a écrit écrit l' "Histoire des hébreux", livre dont tous les exemplaires ont été détruits. 
Vers 860, Photios de Constantinople (+810 +895) en disait cependant : "Dans aucune partie du livre de Justin de Tibériade je n'ai trouvé la plus petite référence qui parle de la naissance de Christ, de ce qui lui arriva ou de ses actes extraordinaires."

- Martial (+40 +103) :
Il n'a rien écrit sur Jésus.

- Pline le Jeune (+63 +114) :
En 112 il écrit une lettre à l’empereur Trajan (Lettre X, 96) pour demander quelle conduite il doit tenir à l'égard d'une secte :

"Je me suis fait, Seigneur, une habitude d'en référer à vous sur toutes les affaires où j'ai des scrupules : qui pourrait mieux me diriger quand j'hésite ou m'instruire quand j'ignore ? Je n'ai jamais assisté à aucun procès contre les chrétiens. Aussi, je ne sais pas ce qu'on punit d'ordinaire chez eux, sur quoi porte l'enquête, ni jusqu'où doit porter leur punition. je me demande non sans perplexité s'il y a des différences à observer selon les âges, ou si la tendre enfance est sur le même pied que l'adulte, si l'on pardonne au repentir ou si qui a été tout à fait chrétien ne gagne rien à se dédire, si l'on punit le seul nom de chrétien en l'absence de crimes ou les crimes qu'implique le nom. 
En attendant, voici la règle que j'ai adoptée à l'égard de ceux qui ont été déférés devant moi comme chrétiens: Je leur ai demandé à eux-mêmes s'ils étaient chrétiens. A ceux qui avouaient, je l'ai demandé une seconde et une troisième fois en les menaçant du supplice; ceux qui persévéraient, je les ai fait exécuter : quoique signifiât leur aveu, j'étais sûr qu'il fallait punir du moins cet entêtement et cette obstination inflexibles. D'autres, possédés de la même folie, je les ai, en tant que citoyens romains, notés pour être envoyés à Rome. 
Bientôt, comme il arrive en pareil cas, l'accusation s'étendant avec le progrès de l'enquête, plusieurs cas différents se sont présentés. On a affiché un libelle sans signature contenant un grand nombre de noms. Ceux qui niaient être chrétiens ou l'avoir été, s'ils invoquaient des dieux selon la formule que je leur dictais et sacrifiaient par l'encens et le vin devant ton image que j'avais fait apporter à cette intention avec les statues des divinités, si en outre ils blasphémaient le Christ - toutes choses qu'il est, dit-on, impossible d'obtenir de ceux qui sont vraiment chrétiens -, j'ai pensé qu'il fallait les relâcher. D'autres, dont le ton nom avait été donné par un dénonciateur, dirent qu'ils étaient chrétiens, puis prétendirent qu'ils ne l'étaient pas, qu'ils l'avaient été à la vérité, mais avaient cessé de l'être, les uns depuis trois ans, d'autres depuis plus d'années encore, quelques-uns même depuis vingt ans. Tous ceux là aussi ont adoré ton image ainsi que les statues des dieux et ont blasphémé le Christ. 
Au reste ils assuraient que leur faute ou leur erreur n'avait jamais consisté qu'en ceci : ils s'assemblaient, à jour marqué, avant le lever du soleil; ils chantaient tour à tour des hymnes en l’honneur d’un certain Khristus qu’ils considèrent presque comme une divinité; ils s'engageaient par serment, non à quelque crime, mais à ne point commettre de vol, de brigandage, d'adultère, à ne point manquer à leur promesse, à ne point nier un dépôt; après cela, ils avaient coutume de se séparer, et se rassemblaient de nouveau pour manger des mets communs et innocents. Depuis mon édit, ajoutaient-ils, par lequel, suivant vos ordres, j'avais défendu les associations, ils avaient renoncé à toutes ces pratiques. J'ai jugé nécessaire, pour découvrir la vérité, de soumettre à la torture deux femmes esclaves qu'on disait diaconesses. Mais je n'ai rien trouvé qu'une superstition extraordinaire et bizarre. Aussi ai-je suspendu l'information pour recourir à ton avis. 
L'affaire m'a paru mériter que je prenne ton avis, surtout à cause du nombre des accusés. Il y a une foule de personnes de tout âge, de toute condition, des deux sexes aussi, qui sont ou seront mises en péril. Cette superstition contagieuse a infecté non seulement les villes, mais aussi les campagnes et les bourgs. Je crois qu'on peut l'arrêter et y remédier. Ce qu'il y a de certain, c'est que les temples qui étaient quasi déserts, sont de nouveau fréquentés, que les sacrifices solennels longtemps négligés ont repris et que partout on vend la viande des victimes qui ne trouvait que peu d'acheteurs. D'où il est aisé de penser quelle foule d'hommes pourrait être guérie si l'on accueillait le repentir. "

A cette époque, les Chrétiens avaient déjà du se répandre dans l'empire romain. Ce texte ne pourrait donc, tout au plus, que témoigner des croyances des Chrétiens, mais il n'indique en rien si Jésus a vraiment existé presque un siècle plus tôt.
De plus cette lettre est douteuse : Pline était le conseiller le l'empereur, comment peut-on penser qu'il aurait eu besoin de demander des instructions sur la manière de réagir contre une secte ?
D'ailleurs Sidoine Apolinaire, au 4ème siècle, a déclaré que Pline le jeune n'avait écrit que neuf livres ... or cette prétendue lettre se trouve au dixième livre qui lui est attribué. 
C'est seulement vers 1500 que cette lettre de Pline aurait été trouvée (ou fabriquée ?) par le frère Giocondo de Verone et apportée au pape vers 1509.

- Tacite (+54 +117) :
Il a écrit les "Annales", texte historique dont une partie des livres V et VI, couvrant la fin de l'année 29 et les années 30 et 31 (période du ministère de Jésus) a mystérieusement disparu (ou a opportunément été détruite ?).
Les Annales XV, 44 contiennent cependant ce passage qui décrit l'incendie de Rome en +64, et la persécution qui s'ensuivit :

"Pour faire taire cette rumeur qui l'accusait (de l'incendie de Rome), Néron substitua des accusés et infligea les tortures les plus raffinées à des hommes que leurs abominations rendaient odieux, et que le vulgaire appelait Chrétiens. L'auteur de ce nom, Christus, avait été condamné au supplice sous le règne de Tibère par le procurateur Ponce Pilate."

"Aucun moyen humain, ni largesses impériales, ni cérémonies expiatoires ne faisaient taire le cri public qui accusait Néron d'avoir ordonné l'incendie. Pour faire taire cette rumeur qui l'accusait (de l'incendie de Rome), Néron substitua des accusés et infligea les tortures les plus raffinées à des hommes que leurs abominations rendaient odieux, et que le vulgaire appelait Chrétiens. L'auteur de ce nom, Christus, avait été condamné au supplice sous le règne de Tibère par le procurateur Ponce Pilate. Réprimée un instant, cette exécrable superstition se débordait de nouveau, non seulement dans la Judée, où elle avait sa source, mais dans Rome même, où tout ce que le monde enferme d'infamies et d'horreurs afflue et trouve des partisans. On saisit d'abord ceux qui avouaient leur secte ; et, sur leurs révélations, une infinité d'autres, qui furent bien moins convaincus d'incendie que de haine pour le genre humain. On fit de leurs supplices un divertissement : les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés par des chiens ; d'autres mouraient sur des croix, ou bien ils étaient enduits de matières inflammables, et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait en place de flambeaux. Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque, où tantôt il se mêlait au peuple en habit de cocher, et tantôt conduisait un char. Aussi, quoique ces hommes fussent coupables et eussent mérité les dernières rigueurs, les cœurs s’ouvraient à la compassion en pensant que ce n’était pas au bien public mais à la cruauté d’un seul qu’ils étaient immolés. "

Le problème est que Ponce Pilate n'était pas procurateur mais préfet ainsi que le démontre son nom gravé sur la "pierre de Césarée". C'est seulement sous Claude que le titre de préfet a été changé en celui de procurateur. Jamais Tacite n'aurait fait une telle erreur. 
De plus les persécutions de Chrétiens qui ont suivi l'incendie de Rome n'ont jamais eu lieu. Aucun autre historien romain ni même chrétien n'en parle. Ni Pline l’Ancien, ni Martial, ni Dion Cassius, ni Flavius Josèphe, ni St.Augustin, ni Origène, ni Clément, ni Tertullien, ni Eusèbe n'en parlent. 
Et en plus la condamnation de Jésus sous Pilate, citée dans ce texte, est en contradiction avec le livre V, 9, de Tacite qui dit : "Sous Tibère, la nation fut tranquille." 
On peut donc soupçonner ce passage d'être un faux.
Justement, la plus ancienne version de ce texte a été "découverte" seulement vers 1429 siècle par le secrétaire pontifical Poggio Bracciolini (Pogge) ... un spécialiste de la fabrication des faux manuscrits.

- Plutarque (+46 +127) :
Il ne dit pas le moindre mot sur Jésus.

- Suétone (+69 +128) :
Vers +120, dans la ‘’"Vie des Douze Césars" - Vie de Claude, XXV 4", il écrit : 

"En 41 Claude, par un édit, chassa de Rome les juifs qui, sous l’impulsion de Chrestus, étaient des causes continuelles de désordre". 

Mais il n'est pas question ici du Christ (ChIstus) mais d'un certain ChrEstus. Ce nom était courant à Rome (il figure plus de quatre-vingt fois dans les inscriptions de Rome) et signifiait "le bon / le meilleur ". De plus Suétone parle bien d'un homme se trouvant à Rome en 41, ça ne peut donc pas être Jésus qui était déja mort et qui n'est jamais allé à Rome.

Suétone aurait également écrit ceci dans une lettre vers +42 :

"On imposa des bornes au luxe; on réduisit les festins publics à des distributions de vivres; il fut défendu de vendre dans les cabarets aucune denrée cuite en dehors des liqueurs et des herbes potagères, alors qu'on y servait auparavant toutes sortes de plats; on livra aux supplices les chrétiens, sorte de gens adonnés à une superstition nouvelle et malfaisante; on interdit les ébats des conducteurs de quadriges". 

Mais il est clair que le passage sur les Chrétiens n'est qu'une insertion tardive : Les supplices de Chrétiens n'ont rien à faire parmi cette liste de mesures d'austérité.
De plus ce texte ne parle que des Chrétiens et n'apporte rien sur l'existance de Jésus.

- Epictète (+55 +135) :
Il n'a rien écrit sur Jésus.

- Juvénal (+55 +138) :
Il n'a rien écrit sur Jésus.

Lucien de Samosate (+125 +192) :
Dans la "Mort de Pérégrinus, 11-13, il parle de Jésus :

"Celui qui est honoré en Palestine, où il fut mis en croix pour avoir introduit ce nouveau culte parmi les hommes ... En plus, celui qui leur avait donné sa loi les persuada qu'ils étaient tous frères les uns des autres après qu'ils aient transgressé une fois pour toutes en reniant les dieux grecs et en adorant ce même sophiste crucifié, et vivant sous ses lois...". 

Mais c'est un texte trop tardif pour prouver que Jésus a bien existé un siècle plus tôt.


En fait les seuls écrits authentiques qui pourraient PEUT-ÊTRE prouver l'existence passée de Jésus seraient ceux de l'historien juif Flavius Josèphe (+37 + 100).
Dans ses "Antiquités juives, 18, 116-119" celui-ci a parlé de Jean Baptiste :

" Or, il y avait des Juifs pour penser que si l'armée d'Hérode avait péri, c'était par la volonté divine et en juste vengeance de Jean surnommé le Baptiste. En effet, Hérode l'avait fait tuer, quoique ce fût un homme de bien et qu'il excitât les Juifs à pratiquer la vertu, à être justes les uns envers les autres et pieux envers Dieu pour être unis par le baptême; car c'est à cette condition que Dieu considérait le baptême comme agréable, s'il servait non pour se faire pardonner certaines fautes, mais pour purifier le corps, après qu'on eût préalablement purifié l'âme par la justice. D'autres s'étaient rassemblés autour de lui, car ils étaient très exaltés en l'entendant parler. Hérode craignait qu'une telle faculté de persuader ne suscitât une révolte, la foule semblant prête à suivre en tout les conseils de cet homme. Il aima donc mieux s'emparer de lui avant que quelque trouble se fût produit à son sujet, que d'avoir à se repentir plus tard, si un mouvement avait lieu, de s'être exposé à des périls. A cause de ces soupçons d'Hérode, Jean fut envoyé à Machéronte, la forteresse dont nous avons parlé plus haut, et y fut tué. Les Juifs crurent que c'était pour le venger qu'une catastrophe s'était abattue sur l'armée, Dieu voulant ainsi punir Hérode."

Dans les "Antiquités Judaïques, XVIII, 63, 64", il a cité également Jésus dans un passage connu désormais sous le nom de "Testimanium Flavanium" :

"Vers ces temps là un homme sage est né, s'il faut l'appeler un homme (ou un sage). Il accomplissait notamment des actes étonnants (ou bizarres) et est devenu un maître pour des gens qui acceptaient la vérité (ou qui l'acceptaient) avec enthousiasme. Et il est parvenu à convaincre beaucoup de juifs et de grecs (que) Le Christ c'était lui. Et quand, par suite de l'accusation de la part des gens notables parmi nous, il avait été condamné par Pilate à être crucifié, ceux qui l'avaient aimé dès le début n'ont pas cessé. Il leur est apparu le troisième jour de nouveau vivant selon les paroles des divins prophètes qui racontent ceci et mille autres merveilles à son sujet. Et jusqu'aujourd'hui le (petit) peuple qui s'appelle chrétien d'après lui n'a pas disparu. Et vers ces temps là une autre offense (scandale) est venue provoquer une sédition des juifs."

Mais ce passage ne peut être qu'une 'interpolation chrétienne tardive : Seul un Chrétien peut affirmer ainsi que Jésus était le Messie. Hors Flavius Josèphe est resté juif Pharisien et ne s'est jamais converti au christianisme (Origène confirme dans le "Contre Celse, 1, 47" que Josèphe n'était pas chrétien).

Comme l'écrivait Voltaire dans son "Dictionnaire philosophique, V, rubrique Christianisme" :

"Les chrétiens, par une de ces fraudes pieuses, falsifièrent grossièrement un passage de Flavius Josèphe. Ils supposent à ce juif, si entêté de sa religion, quatre lignes ridiculeusement interpolées ; et au bout de ce passage ils ajoutent : Il était le Christ. Quoi ! Si Josèphe avait entendu parler de tant d'événements qui étonnent la nature, Josèphe n'en aurait dit que la valeur de quatre lignes dans l'histoire de son pays ! Quoi! ce Juif obstiné aurait dit : Jésus était le Christ. Eh ! si tu l'avais cru Christ, tu aurais donc été chrétien. Quelle absurdité de faire parler Josèphe en chrétien ! Comment se trouve-t-il encore des théologiens assez imbéciles ou assez insolents pour essayer de justifier cette imposture des premiers chrétiens, reconnus pour fabricateurs d'impostures cent fois plus fortes !" 

De plus aucun auteur chrétien ancien ne cite ce passage. Ni Justin, ni Clément, ni Tertullien, ni Origène. C'est Eusèbe de Césarée (265-340) qui le citera le premier dans son "Histoire ecclésiastique, I, 11" et dans sa "Démonstration Évangélique, III, 3" ... hors Eusèbe était appelé "le faussaire" tellement il falsifiait les textes.

Mais une autre version, un peu différente, de ce passage existe dans L'"Histoire universelle" (Kitab Al-Unwan) d'Agapios de Menbidj, évêque arabe melchite de Hiérapolis en Syrie au Xè siècle :

"En ce temps-là vivait un sage nommé Jésus. Il se conduisait bien et était estimé pour sa vertu. Nombreux furent ceux, tant Juifs que gens d'autres nations, qui devinrent ses disciples. Pilate le condamna à être crucifié et à mourir. Mais ceux qui étaient devenus ses disciples ne cessèrent de suivre son enseignement. Ils racontèrent qu'il leur était apparu trois jours après sa crucifixion et qu'il était vivant. Peut-être était-il le Messie sur qui les prophètes ont raconté tant de merveilles."

Il existe aussi la version citée par saint Jérôme (342-420) dans son "De Viris Illustribus" :

"À la même époque il y eut Jésus, homme sage, pour autant qu'il convienne de le dire homme. Il était en effet l'auteur de faits étonnants et le maître de ceux qui reçoivent librement la vérité. De plus, beaucoup, tant parmi les Juifs que parmi les Gentils devinrent ses disciples, et l'on croyait qu'il était le Christ..."

Et voila la version citée dans la "Chronique" de Michel le Syrien :

"En ce temps-là, il y eut un homme sage du nom de Jésus, s'il nous convient de l'appeler homme. Car il était l'auteur d'oeuvres glorieuses et maître de vérité. Et de beaucoup parmi les Juifs et parmi les nations il fit des disciples. On pensait qu'il était le Messie..."

Et il existe encore une autre version, celle qui est contenue dans la Chronique syriaque de Michel le Syrien, patriarche jacobite d'Antioche au XII ème siècle :

"En ce temps-là, il y eut un homme sage du nom de Jésus s'il nous convient de l'appeler homme. Car il était l'auteur d'œuvres glorieuses et maître de vérité. Et de beaucoup parmi les Juifs et parmi les nations il fit ses disciples. On pensait qu'il était le Messie. Et non selon le témoignage des chefs de notre peuple. C'est pourquoi Pilate le livra au châtiment de la croix et il mourut. Et ceux donc qui l'aimaient ne cessèrent pas d'aimer. Il leur apparut au bout de trois jours, vivant. Car les prophètes de dieu avaient dit sur lui de telles merveilles. Et jusqu'à nos jours n'a pas cessé le peuple chrétien qui tire de lui son nom."

Ces autres versions sont moins catégoriques pour dire que jésus était le Messie, ce qui rend le texte moins douteux.

Et il existe aussi une version de ce passage, assez divergente, et qui est placée dans la traduction slavonne d'un autre livre de Flavius Josephe : "La guerre des Juifs, 2:174". Mais ce texte est bizarre : il parle d'un thaumaturge que les Juifs crucifient et dont les disciples refusent d'admettre la mort .... mais à aucun moment il ne dit qu'il s'appelle Jésus.
Il est difficile de voir si ce récit est une amplification du premier ou si, au contraire, il en constitue une version plus primitive.
Il est cependant curieux de voir qu'il se trouvait dans un autre livre de Flavius Josephe, ce qui montre combien de tels textes pouvaient aller s'insérer un peu partout.

En tout cas le passage sur Jésus qui se trouve dans les "Antiquités Judaïques" de Flavius Josèphe semble tout de même être une insertion tardive. En effet, il interrompt la continuité du récit et ce dernier garde sa cohérence si on l'en retire. Le passage se trouve inséré entre "... Assaillis sans armes par des hommes bien préparés, beaucoup de juifs périrent sur place; les autres s'enfuirent blessés. Ainsi finit l'émeute. ..." et " ... Dans la même période un autre événement terrible jeta le désordre parmi les habitants de la Judée et simultanément eurent lieu des actions de nature scandaleuse en connexion avec le temple d’Isis à Rome... ".

Cependant il existe un autre passage des "Antiquités juives" ou Flavius Josèphe parle de Jésus (Antiquités juives, XX, 9) :

"Ananus rassembla le sanhédrin des juges et fit comparaître devant eux le frère de Jésus l'appelé Christ, qui avait pour nom Jacques ainsi que quelques autres; il les accusa d'avoir violé la Loi et les livra à la lapidation. Mais ceux des habitants de la cité qui étaient considéré comme les plus modérés et comme les plus exacts au sujet des lois prirent mal la chose, et envoyèrent demander secrètement au roi de lui enjoindre de s’abstenir d’agir ainsi, car ce n’était pas la première fois qu’Anân s’était conduit injustement. Certains d’entres eux allèrent même à la rencontre d’Albinus, qui venait d’Alexandrie, et l’informèrent qu’Anân n’avait pas le droit de convoquer un sanhédrin sans son autorisation. Convaincu par leurs propos, Albinus écrivit avec colère à Anân, le menaçant de représailles. Et le roi Agrippa, pour ce motif, le déposa du pontificat, qu’il avait exercé trois mois, et en investit Jésus, fils de Damnaios."

Ce passage a bien plus de chances d'être authentique que l'autre car il admet que Jésus avait un frêre appelé Jacques, chose qui aurait plutôt embarassé un interpolateur Chrétien. 
De plus Origène (185-253) connaissait ce passage (ainsi que celui sur Jean Baptiste) alors qu'il ne connaissait pas le précédent (le "Testimanium Flavanium"). Cependant la version de ce passage qu'Origène avait lu semble différente de celle que nous connaissons. En effet, dans son "Commentaire de l'Evangile de Matthieu, 17", Origène explique que, selon Flavius Josephe, les Juifs ont subi la destruction de leur temple à cause de la mort de Jacques, le frère de "Jésus dit le Christ"... pourtant nous ne lisons rien de tel dans la version actuelle.

Le plus étrange c'est que Flavius Josèphe identifie Jacques en tant que "frêre de jésus". Cela indique que Josèphe estime que ses lecteurs savent parfaitement qui est Jésus ... c'est donc qu'il leurs en avait déjà parlé auparavant. Mais dans ce cas ça voudrait dire que le "Testimanium Flavanium" pourrait ne pas être une insertion chrétienne. Il serait alors un texte authentique de Josèphe qui aurait juste été modifié par un interpolateur chrétien (et peut-être déplacé).

Comme on le voit, il est bien difficile de trouver des textes historiques authentiques prouvant l'existence de Jésus.

 
Partager cet article
Repost0

Traducteur/translator

 

 

France  ISREAL  English

Recherche

logo-lien-aschkel-copie-1.jpg

 

France  ISREAL  English
Traduire la page:
By
retour à l'acueil

------------------------------------- 

 

Communication and Information

 

Vous souhaitez 

- proposer un article ?
 - communiquer une info ?

Contactez la rédaction

bOITE-a-mail.jpg

-------------------------------

 

Nous remercions par avance tous ceux

qui soutiendront le site Aschkel.info

par un don

icone paypal

Paiement sécurisé


Consultez les dossiers

Archives

Mon livre d'or

 

 Livre_dor

 


 

Visites depuis la création du site


visitors counter

Catégories