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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 17:07

 

 

Rendez vous utiles
L'âme du développement durable

La Torah comprend 613 Mitsvot (commandements divins), depuis la plus évidente (« Honore ton père et ta mère » jusqu’à l’ésotérique (« ne cuis pas le veau dans le lait de sa mère ») ; depuis la célèbre (« garde le Chabbat ») jusqu’à la confidentielle (« ne muselle pas un bœuf pendant qu’il laboure »). L’une d’entre elles, l’interdiction 57 selon le décompte de Maïmonide, est Lo Tach’hit, « ne détruis pas », l’interdiction de détruire ou de gaspiller ce qui fait partie de la création divine.

Il est intéressant d’observer que le commandement de ne pas détruire apparaît dans la Torah comme appartenant aux lois de la guerre. Lorsque l’on assiège une ville, la Torah ordonne de ne pas couper les arbres fruitiers pour en faire des tours d’assauts qui permettraient d’attaquer la ville. « N’utilisez que des arbres improductifs ». Cette injonction sert de base aux lois qui interdisent toute forme de destruction ou de gaspillage : « celui qui brise un ustensile, déchire des habits, démolit un édifice, bouche une source ou utilise des aliments en les rendant impropres à la consommation, transgresse le commandement de Lo Tach’hit  » (Michné Torah et Lois)

La guerre est à la base un acte destructeur. Et pourtant quand la Torah souhaite nous dire qu’il est interdit de détruire, elle choisit une situation dans laquelle la guerre est une nécessité, couper un arbre un impératif et elle nous indique alors quels arbres ne pas couper.

La Torah considère les détails. Il se peut que nous nous trouvions dans une situation où la guerre est une nécessité et un devoir, mais nous sommes alors enjoints de faire la distinction entre une guerre morale et une guerre immorale (en fait, le chapitre comprenant cette loi inclut un nombre important de lois et de régulations sur la façon dont il faut mener une guerre). Le fait qu’il nous faut absolument couper des arbres ne nous exempt pas de faire la différence, dans notre façon d’agir, entre les arbres productifs et les autres ;

Il en va de même pour l’inverse. Même lorsque nous faisons quelque chose d’utile, nous devons toujours nous poser à nous-mêmes des questions : Est-ce que je le fais de la meilleure manière possible ? Est-ce que j’optimise ma tâche et moi-même ? Ne pas exploiter toutes nos possibilités est comparable à utiliser un arbre fruitier pour construire une tour d’assaut.

Les Maîtres ‘hassidiques vont encore plus loin, appliquant ce principe à toutes nos ressources et pas seulement aux arbres, aux édifices et à l’alimentation. Tout ce qui nous a été donné : le temps, l’énergie, l’intelligence, les expériences etc. l’a été dans un objectif bien précis. Rien n’est vide de sens ou superflu dans le monde de D.ieu.

Une explication classique de ce principe nous est apportée par l’enseignement du Baal Chem Tov : « tout ce à quoi une personne assiste, tout ce qu’elle entend, doit lui servir de leçon sur la manière dont il faut servir son Créateur ». Je marche dans la rue et je suis témoin d’une scène. Cela, comme tout dans le monde de D.ieu, a une fin. Souvent, la leçon à tirer d’un événement ou d’un incident est évidente. Mais il ne suffit pas de se demander « pourquoi est-ce arrivé ? ». Il faut aussi s’interroger : « pourquoi l’ai-je vu arriver ? ». Ce qui s’est passé a rempli un objectif, que j’en ai été le témoin ou non. Mais le fait que moi personnellement y ai assisté doit m’enseigner quelque chose, faute de quoi, cet aspect précis en aura été gaspillé.


Une pratique courante consiste à rappeler ceux qui ne sont plus là en donnant leurs noms à des objets, des projets ou des institutions.

Le Rabbi explique que ce phénomène est dérivé du principe de Lo Tach’hit, de l’idée juive de l’utilité.

Pour l’âme de celui qui est parti, la mort n’est pas une perte ou un gâchis. Au contraire, c’est une ascension vers une existence plus pure, plus sainte et plus spirituelle. Mais qu’en est-il de ceux qui restent derrière, dans le monde matériel ? Qu’en est-il de notre expérience de l’événement ? Pour nous, la perte d’un être cher laisse un vide, un sentiment de gâchis terrible.

C’est la raison pour laquelle il est primordial de transmuer nos sentiments de perte et de futilité dans l’élan donné par un accomplissement de quelque chose d’utile. Cela permet d’assurer non seulement que l’âme de celui qui a quitté ce monde s’élève dans un sens cosmique, mais également qu’aucun détail de cet événement, y compris les réponses qu’il suscite chez ceux qui restent dans le monde d’ici bas, ne soit jamais gaspillé.

 

habad.

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 17:06

 

 

 

L’arbre humain
Donnez votre fruit !

Car l’homme est un arbre des champs.

Deutéronome 20, 19

Les composants essentiels de l’arbre sont ses racines qui l’ancrent dans le sol et l’approvisionnent en eau et en aliments ; son tronc, sesbranches et ses feuilles qui constituent son corps ; et lesfruits qui contiennent les graines qui permettent à l’arbre de se reproduire.

La vie spirituelle humaine inclut également des racines, un corps et des fruits. Les racines représentent notre foi, la source de notre nourriture et de notre persévérance. Le tronc, les branches et les feuilles sont le corps de notre vie spirituelle, nos accomplissements intellectuels, émotionnels et matériels. Les fruits évoquent notre force dans la « procréation » spirituelle, la force d’influencer notre prochain, de planter une graine en un être humain et la voir germer, grandir et donner des fruits. 

Les racines et le corps

Les racines sont les parties de l’arbre les moins attrayantes, et les plus importantes. Enterrées, virtuellement invisibles, elles ne possèdent ni la majesté du corps de l’arbre, ni les couleurs de ses feuilles pas plus que le goût savoureux de ses fruits. Mais sans les racines, l’arbre ne peut survivre.

Bien plus, les racines doivent suivre le rythme de croissance de l’arbre : si le tronc et les feuilles d’un arbre grandissent démesurément et s’étendent sans qu’il y ait une croissance proportionnelle de ses racines, l’arbre s’écroulera sous son propre poids. Par ailleurs, une profusion de racines rend un arbre plus sain, plus fort, même si son tronc est maigre et qu’il ne possède que peu de branches, peu de feuilles et ne donne que peu de fruits. Et si les racines sont saines, l’arbre se régénèrera même si son corps est endommagé et ses feuilles coupées.

La foi est celle de nos facultés qui est la moins séduisante. Elle se caractérise par une simple conviction et un engagement envers notre Source. Elle ne possède pas la sophistication de l’intellect, les riches couleurs des émotions et ne suscite pas le sentiment de satisfaction qui naît des actions accomplies. Et la foi est profondément enterrée, sa véritable étendue est cachée aux autres et même à nous-mêmes.

Et pourtant, notre foi, notre engagement au-delà de la raison pour D.ieu, est la base de notre arbre personnel tout entier. D’elle s’élève le tronc de notre compréhension, duquel poussent les branches de nos sentiments, de nos motivations et de nos actions. Et bien que le corps de l’arbre procure une partie de sa nourriture spirituelle, l’essentiel en provient de ses racines, de notre foi et de notre engagement envers notre Créateur.

Une âme peut développer un tronc majestueux, des feuilles merveilleuses et des fruits délectables. Mais il faut que tous ces éléments soient égalés, surpassés même, par les racines. A la surface, il se peut qu’il y ait beaucoup de sagesse, de sentiments profonds, une riche expérience, des accomplissements grandioses et de nombreux disciples. Mais s’ils ne sont pas enracinés et vitalisés par une foi et un engagement encore plus grands, l’arbre est condamné à tomber sous son propre poids.

D’un autre côté, il peut arriver qu’une vie ne soit bénie que de maigres connaissances, de sentiments et d’expériences étiolés, de rares accomplissements et de fruits peu nombreux. Mais si les racines sont étendues et profondes, c’est un arbre sain : un arbre qui maîtrise pleinement ce qu’il possède, qui a l’aptitude de se remettre des difficultés de la vie, et qui possède le potentiel de pouvoir grandir et se développer pour devenir plus beau et plus productif. 

Les fruits et les graines

L’arbre désire se reproduire, semer ses graines de toute part afin qu’elles prennent racine dans des lieux distants et divers. Mais la portée de l’arbre est limitée par l’étendue de ses branches. Il lui faut donc rechercher d’autres messagers plus mobiles pour transporter ses graines.

Ainsi les arbres produisent-ils des fruits dans lesquels les graines se développent en fibres et jus colorés, odorants et savoureux. Les graines elles-mêmes ne susciteraient pas l’intérêt des hommes ou des animaux. Mais dans ce « packaging » attractif, il ne leur manque pas de clients qui, après avoir consommé le fruit extérieur, déposent les graines dans ces lieux distants et divers où l’arbre désire planter ses graines.

Quand nous communiquons avec autrui, nous utilisons de nombreux procédés pour rendre notre message attrayant. Nous l’étayons avec une sophistication intellectuelle, l’assaisonnons de sauce émotionnelle et l’habillons de mots et d’images colorés. Mais nous devons garder à l’esprit que ce n’est là que l’emballage extérieur, le fruit qui contient la graine. La graine elle-même n’a aucun goût. Ainsi, la seule manière dont nous pouvons produire un impact sur autrui, c’est quand nos paroles véhiculent une foi simple et pure, un engagement sincère pour ce que en quoi nous croyons.

Si la graine est présente, notre message prendra racine dans leur esprit et leur cœur, et notre propre vision se greffera à la leur. Mais s’il n’y a pas de graine, nos efforts seront stériles, quelque savoureux que puisse être notre fruit.

habad.

 


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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 16:23

 

 

De la manne à la viande
- Depuis quand les Juifs sont-ils carnivores ?

On peut concevoir la vie comme opérant selon deux modes : le premier consiste en l'immersion dans le spirituel, loin du monde. Il suggère que l'on se trouve dans un état de calme et de sérénité, dans une relative inactivité. Cela est comparable au Chabbat. Et puis entre en jeu le second mode, l'entrée dans le monde et l'implication dans la matérialité : il faut faire face à tous les problèmes qu'ils suscitent, se battre pour les améliorer et créer un environnement supérieur, une société plus entière, un monde meilleur.

Le Chabbat et les jours de la semaine nous donnent un exemple de ce double mode de vie. Un autre exemple nous en est fourni par la prière quotidienne, la récitation du Chema et des autres prières, comparée à l'activité incessante d'un jour besogneux.

Ce double processus se trouve illustré dans la Torah. Dans le livre de Devarim (le Deutéronome), le cinquième livre de la Torah, nous trouvons le peuple juif campant dans le désert, sur la rive est du Jourdain, non loin de Jéricho. Ils sont dans la dernière année de leur long séjour dans le désert et leur grand chef, Moïse, qui approche maintenant de l'âge de cent vingt ans, les prépare à entrer en Terre d'Israël.

L'atmosphère dans le vaste campement du peuple juif, comprenant six cent mille foyers et décrit par nos Sages comme s'étendant sur plus de trente kilomètres carrés,1 est extraordinaire. Au centre, se tient le magnifique Sanctuaire, fait d'or, d'argent de bois de cèdre et de riches tapisseries. Il s'agit du prototype du Temple qui sera plus tard édifié à Jérusalem. Une colonne de nuée les escorte le jour, et une colonne de feu la nuit, exprimant la Présence Divine. Bien souvent, le peuple se rassemble et écoute les paroles pleines d'inspiration que leur délivre Moïse, paroles qu'il a également consignées dans le livre de Devarim, une forme unique de transcription de la parole de D.ieu.

Que mange le peuple ? La manne des cieux. Chaque matin, à l'exception du Chabbat, la terre aride qui entoure le campement se trouve couverte de cette douce substance qui ressemble à du cristal et que le peuple va ramasser. C'est là leur alimentation. Elle est délicieuse et, en fait, nos Sages nous disent qu'elle prend le goût de ce que l'on désire manger. Consommer la manne, c'est sentir que l'on participe à une expérience spirituelle. Elle ne possède pas la qualité d'un aliment réel, désirée par des fonctions naturelles. Quand on consomme la manne, on se sent empli de sainteté.

L’atmosphère spirituelle qui règne dans le Camp du désert n'est pas destinée à durer éternellement. Le dessein que D.ieu assigne au Peuple Juif est de pénétrer dans la Terre d'Israël, de semer et de récolter, d'élever du bétail et des troupeaux et lorsqu'il mangera, ce sera, au moins de temps à autre, animé par un réel « désir ». Il appréciera ce qu'il consomme, non seulement spirituellement, mais également physiquement.

Ce changement est symbolisé par le fait que c'est seulement en entrant en Israël que les Juifs vont pouvoir manger de la viande ordinaire. Dans le désert, la viande n'était consommée que comme partie intégrante d'un acte d'offrande dans le Sanctuaire. La Torah comprend un commandement spécifique instruisant le peuple sur le fait de manger « la viande du désir » quand ils vont entrer en Terre Sainte, incluant les lois de la Che'hita, l'abattage rituel nécessaire pour rendre la viande cachère.2

Notre tâche, en tant que Juifs, ne consiste pas à rester dans l'atmosphère spirituelle du désert ou à se délasser dans un Chabbat long de sept jours, pas plus que de passer toute notre vie immergés dans la prière. Certes, nous avons besoin de ces moments, dans notre histoire en tant que peuple et dans nos cycles de vie hebdomadaires et quotidiens. Mais nous devons également être capables de nous lever, d'aller de l'avant et de pénétrer dans le monde du quotidien, de travailler pour l'améliorer. Une partie de ce processus implique de jouir de la vie, y compris de la nourriture et des autres plaisirs, d'une manière pénétrée de sens.

Et c'est ainsi que nous faisons pénétrer la divinité et la sainteté dans le monde pratique, dans les royaumes de notre désir. Les lois de la Torah, comme celles de la Che'hita et de la Cacherout pénètrent nos activités pratiques et terrestres et les élèvent à un nouveau degré de sainteté.

Il ne s'agit pas de la sainteté des quarante années du désert avec les colonnes de nuées et de feu. Cela va au-delà. Il s'agit de transformer ce monde, un monde de plaisir et de désir (et parfois de tentation), en une résidence pour D.ieu. C'est là notre réelle tâche, symbolisée par le passage de la manne à la viande, la transition du mode spirituel vers celui de la vie pratique et de la réalité.3


NOTES
1. Talmud, Sotah 13b.
2. Deutéronome 12,20 ; voir Rachi.
3. Adapté librement du Likoutei Si’hot du Rabbi de Loubavitch, vol. 4, pp. 1108-1114.

habad

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 16:21

 

 

La vertu, le vice et la vision
C'est à vous de voir...

Des bénédictions et des malédictions. Voilà ce que l’on peut lire dans la Paracha de cette semaine, Reeh, alors que Moïse met de nouveau en garde le peuple juif. Le grand prophète leur rappelle que vivre une vie de bien leur rapportera des bénédictions alors qu’ignorer l’appel de D.ieu conduira inexorablement à une existence maudite.

Moïse fait précéder son adresse du mot hébreu Reeh, « vois ». « Vois je te présente ce jour une bénédiction et une malédiction. » Mais pourquoi « vois » ? Qu’y a-t-il donc à voir ? Leur montre-t-il quelque chose ? La Torah n’utilise pas de langage fleuri pour une simple raison stylistique ou poétique. Qu’y a-t-elle derrière cette utilisation inattendue du termeReeh ?

L’une des réponses que l’on peut proposer à cette question indique que la façon dont nous regardons déterminera si notre vie sera bénie ou maudite. Comment regardons-nous les autres, nous-mêmes ? Notre perspective, notre point de vue sur les choses, le monde, les gens décideront si notre vie sera bénie ou, à D.ieu ne plaise, l’inverse.

Le saint Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev rencontra un jour un vigoureux jeune homme qui mangeait ouvertement le jour de Yom Kippour. Le Rabbi suggéra que peut-être il se sentait mal. Le garçon assura qu’il ne s’était jamais senti aussi bien. Peut-être avait-il oublié que ce jour était le saint jour de jeûne de Yom Kippour. « Qui ne sait pas que c’est Yom Kippour aujourd’hui ? » répondit le jeune homme. Peut-être ignorait-il qu’en ce jour les Juifs ne mangent pas. « Chaque enfant, dès son plus jeune âge, sait bien que Yom Kippour est un jour de jeûne, Rabbi ! »

Alors Rabbi Lévi Its’hak leva les yeux vers le ciel et s’exclama : « Maître de l’univers, regarde comme ton peuple est merveilleux ! Voilà un Juif qui, malgré tout, se refuse à mentir ! » Le Rabbi de Berditchev avait le don de toujours considérer son prochain avec un regard plein de compassion, de compréhension et de bienveillance.

Comment considérons-nous la bonne fortune de notre prochain ? Nous réjouissons-nous avec lui ou le regardons-nous avec envie ? Comment nous jugeons-nous, nous-mêmes et nos propres défauts ? Sommes-nous sincères et objectifs ou aveuglés par notre subjectivité ? « Celui-là ? C’est un pingre, il ne sort rien de bon de lui. Moi ? Je fais simplement attention à la manière dont je dépense mon argent. » « Elle est tellement rasoir, complètement asociale. Moi ? J’aime tout simplement rester chez moi. » « Il est têtu comme un âne. Moi ? Je suis quelqu’un de déterminé. »

En clair, la manière dont nous regardons le monde et ceux qui nous entourent a un impact très fort sur la manière dont nous serons traités par la vie. L’emploi du verbe « voir » est tout à fait justifié de la part de Moïse : la manière dont nous verrons la vie en affectera les événements.

Le sixième Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn (1880-1950), raconta un jour que lorsqu’il était un jeune enfant, il avait demandé à son père : « Pourquoi un homme a-t-il deux yeux ? » « L’œil droit, lui répondit son père, doit être utilisé avec amour, quand on regarde son prochain juif ; l’œil gauche, lui, doit être utilisé avec circonspection lorsque l’on contemple des bonbons ou d’autres objets qui ne sont pas si importants dans l’ordre des choses. »

(Lorsque j’étais à la yéchiva, le même bâtiment servait aussi de synagogue et nous avions donc l’occasion de fréquenter les hommes qui venaient pour les offices quotidiens. Un monsieur en particulier, paix à son âme, nous semblait toujours assez acariâtre, ce qu’on pourrait appeler un vieux grincheux. Je ne me rappelle pas s’il louchait concrètement un peu, mais nous l’appelions « Sam à l’œil gauche », parce qu’il avait toujours l’air de nous regarder avec ce fameux œil gauche.)

La Paracha intitulée Reeh, « vois », nous rappelle éternellement que même notre vision peut apporter la vertu ou bien le vice. Considérons le monde qui nous entoure d’un regard juste et bon et invitons ainsi les bénédictions de D.ieu dans notre vie.

habad

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 16:55

 

 

Un judaïsme dynamique
Et vous ?

Il existe des systèmes statiques et d’autres dynamiques. Le système statique semble avoir une structure solide et stable. Mais parce que, par définition, il ne change pas, après un certain temps,  il peut arriver à se détériorer voire à s’effondrer. Par contre, un système dynamique est celui du mouvement, du changement et de la découverte.

Si vous deviez vous investir dans une affaire commerciale, vous pourriez vous demander : « statique ? Ou dynamique ? » Cela risquerait d’influencer votre décision, vous faire réfléchir si oui ou non vous allez prendre la direction de la société, ou, si vous étiez un banquier, y investir ou non de l’argent. Vous pourriez avoir la même approche à l’égard d’une communauté que vous voudriez rejoindre : « statique ? Ou dynamique ? » Y a-t-il une ambiance de dynamisme sain, une volonté d’avancer ou est-elle plutôt sage, plutôt ennuyeuse et fuie par la jeunesse ?

La même question peut se poser sur la vie juive de chacun. Nous pouvons être installés dans un mode statique, immuable. Nous sommes dans une « case » : nous gardons ce commandement, mais pas celui-là. Nous nous livrons à certains rituels juifs, régulièrement, mais pas à d’autres. De toutes les manières, pourrions-nous avancer, nous ne les avons jamais pratiqués, pourquoi commencer maintenant ? De toutes les façons, ce n’est pas grave, ce sont des sujets secondaires.

« Des sujets secondaires » ? C’est précisément ce dont il s’agit dans la Paracha de cette semaine (Eikev, Devarim 7, 12; 11, 25). Elle nous parle, et d’emblée, de cela. En fait, nous explique le Rabbi, la Torah nous met devant le défi de devenir plus dynamique dans notre approche de la vie juive.

Le commencement de la Paracha stipule : « En résultat d’avoir obéi à ces lois, de les avoir gardées et observées, D.ieu gardera pour vous l’alliance et l’amour qu’il a promis à vos Patriarches ».

Cela semble direct. Si l’on garde Ses lois, D.ieu veillera sur nous. C’est d’ailleurs une idée répétée à de nombreuses reprises dans la Torah. Il se peut que nous ayons des questions à ce propos, mais en soi, cette idée semble aisée à saisir.

Pourtant, le mot Eikev, ici traduit par « en résultat » possède plus d’un sens. C’est comme si, sur votre ordinateur, vous cliquez avec le curseur sur le mot et il s’ouvre sur autre chose. Eikev signifie également « talon ».

Le commentateur Rachi utilise ce sens du mot et l’explique dans le contexte : « Si vous gardez les lois mineures que les gens piétinent sous leurs talons », alors D.ieu vous donnera Son amour tout particulier. La conclusion est simple : le Juif doit observer non seulement les lois les plus importantes, mais également celles qui lui paraissent moindres.

Ainsi donc, il existe énormément de lois à observer : les plus importantes et les moins importantes ! Le Rabbi pose alors une question. Pourquoi disons-nous que certaines lois sont plus importantes et d’autres moins ? Parce que nous voyons une belle et solide structure dans le Judaïsme et que nous avons tendance à nous situer par rapport à un certain niveau de cette structure, de façon immuable. Nous nous disons : j’observe les commandements les plus importants, le reste n’a pas d’importance.

Cependant, poursuit le Rabbi, le Judaïsme est dynamique. Il nous faut toujours aller de l’avant. Ce que nous avons considéré comme « mineur » est, en fait, très important : sortez de vos petites cases et amorcez quelque chose de nouveau. Cela peut être mettre les Tefilines, pour un homme, aller au Mikvé, pour une femme mariée, étudier davantage la Torah, pour tous. Rachi nous explique que ce pas en avant dans notre conception de nous-mêmes et, en fait, de tout le Judaïsme, réalisera la promesse de D.ieu et l’expression de Son amour.1

 


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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 16:49

 

 

L'homme et le pain
Savez-vous ce que vous mangez ?

La création tout entière peut être divisée en quatre éléments :

1) Le premier consiste en l'inanimé, le minéral, qui ne montre aucun signe extérieur de vie ou de vitalité.

2) Le second est le règne végétal qui jouit d'un mouvement vertical (par la croissance) mais est incapable de mouvement latéral.

3) Le troisième est le règne animal qui fait montre d'une énorme énergie vitale par les mouvements verticaux et latéraux.

4) Enfin l'homme domine tous les règnes. L'homme montre des signes de vie non seulement à l'extérieur mais également à l'intérieur. Aucune créature n'a un intellect comparable et des talents de communication semblables.

Cependant cette hiérarchisation pose un problème. Pourquoi l'homme est-il nourri, sustenté par ce qui lui est inférieur ? La logique ne dicte-t-elle pas que des formes de vie élevées soient alimentées par ce qui leur est supérieur ? Et à l'inverse, une forme de vie supérieure ne compromet-elle pas, en quelque sorte, sa pureté en recevant son énergie vitale d'une forme de vie inférieure ?

Le plus bas est le plus élevé

Cette question nous oblige à réévaluer la manière dont le monde apparaît et les valeurs que nous lui attribuons. La Kabbale nous enseigne que les créatures qui apparaissent les plus basses ont, en fait, leur origine à un niveau plus élevé. Leur origine supérieure leur permet de séjourner à un statut très bas parce qu'une source plus forte est capable d'envoyer ses jaillissements plus loin qu'une source moins puissante.

Quand nous envisageons la hiérarchie de cette perspective, nous découvrons que l'origine de la végétation est en fait plus élevée que celle de l'homme. L'homme n'est pas nourri par la substance du pain, qui lui est inférieure, mais par l'énergie divine qu'il renferme, l'origine spirituelle du pain qui, elle, est plus élevée.

Pas seulement par le pain...
Connaissez-vous le "Birkat Hamazone" ?

La gratitude est un fondement de la vie juive : sentir et exprimer de la gratitude à l'égard de ceux qui nous entourent et aussi sentir et exprimer de la gratitude à l'égard de D.ieu.

Un des aspects importants de cette gratitude s'exprime par la récitation des Actions de Grâce (Birkat Hamazone) après avoir mangé du pain. C'est un moment significatif, qu'il ait lieu lors d'un banquet, d'un repas familial le Chabbat ou simplement après avoir consommé un sandwich.

Réciter les Actions de Grâce exprime l'idée que nous dépendons de D.ieu pour tous les détails de notre vie et que nous Lui sommes reconnaissants de veiller sur nous, à chacun de nos pas. Nous avons besoin de D.ieu dans notre existence de chaque instant, pour l'air que nous respirons et pour les aliments que nous consommons.

L'idée que nous devons réciter cette prière vient d'un verset de la Torah : « Tu mangeras et seras rassasié et béniras D.ieu pour la bonne terre qu'Il t'a donnée » (Deutéronome 8, 10). Les Sages expliquent que le sens littéral de ces mots implique qu'il nous est enjoint de ne bénir D.ieu que si nous avons mangé suffisamment pour être « rassasiés ». Toutefois, les Sages ont introduit l'idée que nous devons réciter cette prière même si nous ne sommes pas rassasiés, à partir du moment où nous avons consommé une quantité minimale de pain (la taille d'une olive, soit environ trente grammes).

Cette prière comporte quatre paragraphes. Le premier concerne le fait que D.ieu pourvoit en nourriture le monde entier ; il fut composé par Moché. Le Peuple Juif errant dans le désert le récitait après avoir mangé la Manne qui tombait du ciel.

Après quarante ans, ils entrèrent en Terre Promise. Alors Yehochoua écrivit le second paragraphe qui commence par des remerciements à D.ieu pour la sainte Terre d'Israël. Ce paragraphe remercie également D.ieu pour l'Alliance de la Circoncision, pour l'Exode d'Egypte et pour la Torah.

Le troisième paragraphe composé par le roi David et et le roi Chlomo concerne la ville sainte de Jérusalem. Il évoque également la lignée des rois descendant de David et le Temple. Il s'achève avec la supplique à D.ieu de reconstruire la ville sainte de Jérusalem avec la venue de Machia'h.

Le dernier paragraphe des Grâces fut composé par les Sages, il y a environ 1870 ans. C'est une expression générale de gratitude à D.ieu. Il est « le Roi Qui est bon et qui fait le bien pour tous ».

En fait ce dernier paragraphe fut rédigé après la terrible tragédie de l'échec de la révolte juive contre les Romains en 135 de l'ère commune. Un nombre effroyable de Juifs furent massacrés. Louer D.ieu pourrait paraître exprimer de la gratitude d'avoir survécu pour transmettre un Judaïsme vivant à la prochaine génération. Dans cette dernière partie, nous remercions également nos hôtes et nos parents et demandons à nouveau à D.ieu d'envoyer le prophète Eliahou qui annoncera le Machia'h.

Des paragraphes et phrases additionnels ou de légers changements dans les mots permettent de saluer des jours exceptionnels comme le Chabbat, Roch 'Hodech ou les Fêtes.

Les Actions de Grâce ne font pas que remercier D.ieu d'avoir pourvu à nos besoins essentiels. C'est une partie intégrante de notre propre vie, en tant que Juifs, exprimant le cours entier de notre histoire, avec ses joies, ses tragédies et ses espoirs. Le réciter ou le chanter nous unit à des milliers d'années d'histoire du Peuple Juif et nous offre également une précieuse opportunité de nous adresser directement à D.ieu.

Du pain, de l’argent et gagner sa vie
Qu’en est-il de la satisfaction professionnelle ?

L’homme ne vit pas seulement de pain. Ce sont des mots ressassés (ils figuraient même dans une publicité fameuse) mais que signifient-ils ?

Le verset est issu de la Paracha de cette semaine et fait référence à la Manne miraculeuse qui tomba quotidiennement du Ciel tout au long du séjour du Peuple Juif dans le désert. La conclusion du verset se lit : « mais plutôt, par ce qui est émis par la bouche de D.ieu, vit l’homme ». Il nous est donc ici rappelé la véritable source de la subsistance humaine.

Contrairement à la croyance populaire, ce n’est ni notre travail de la terre, ni la sueur de notre front, ni ces conférences, assemblées et séminaires ou salons qui assurent notre succès. La réalité est que c’est D.ieu qui subvient à nos besoins et veille sur nous, de la même façon qu’Il le fit pour nos ancêtres pérégrinant à travers le désert et totalement dépendants de Lui pour leur pain quotidien. La richesse est un don Divin. En fin de compte, ce n’est pas seulement notre investissement professionnel qui nous apporte notre subsistance mais les bénédictions d’En Haut qui couronnent de succès nos efforts.

Demandez à n’importe quelle personne qui possède un commerce et elle vous dira que parfois les meilleurs plans et les meilleures opportunités peuvent s’écrouler et également, soudain, venue de nulle part, survient une commande importante qui n’a rien à voir avec les efforts entrepris. Bien sûr, ce n’est pas la règle générale et nous devons préparer et investir des efforts en vue de réussir avec grand succès. Mais quand nous y parvenons, cela doit nous rappeler que ce sont des forces supérieures, hors de notre contrôle, qui nous ont garanti ce succès.


Mais ce verset possède également une autre signification.

L’homme ne vit pas seulement de pain. L’esprit humain est constitué de telle manière qu’il aspire à plus que cela. Les êtres humains ne peuvent jamais se satisfaire uniquement d’argent et de matérialité.

L’argent est important mais nous ne pouvons pas vivre seulement par lui. Qu’en est-il de la satisfaction professionnelle ? De nombreux individus sont prêts à abandonner des positions lucratives parce qu’ils ne rencontrent aucune stimulation dans leur profession. Il gagnent beaucoup d’argent mais n’ont aucune récompense morale.

D’autres sont financièrement nantis en tout mais ne sont pas heureux. Ils ont réussi et sont très malheureux. Le succès matériel ne garantit pas le bonheur. Une fois que nous avons acquis la maison de nos rêves, la voiture de sport dernier cri, le tout nouveau mobile, des ordinateurs portables et des lecteurs de DVD, nous sommes las. Car la satisfaction pour être durable doit être plus que matérielle, elle doit être spirituelle. Nous avons besoin de plus que de pain et d’argent, nous avons besoin d’être stimulés et d’avoir le sens d’un accomplissement significatif. Nous devons savoir que notre vie a un but et que quelque part, il nous faut être différents. Nous voulons avoir l’assurance que nous œuvrons à quelque chose de productif et de durable.

On raconte l’histoire d’un prisonnier, dans un camp de travail russe, dont la tâche consistait à tourner une roue très lourde scellée à un mur. Pendant vingt ans, il accomplit ce travail qui lui brisait l’échine. Il supposait que cette roue était reliée, de l’autre côté du mur, à un moulin. Peut-être était-il en train du moudre des grains ou de pomper de l’eau qui irriguait de nombreux champs. Après vingt-cinq ans de travail forcé, sur le point d’être libéré, le prisonnier demanda à voir ce qu’il y avait derrière le mur. Il n’y avait rien ! La roue n’était qu’une roue, tout son travail n’avait eu aucune utilité. L’homme s’évanouit, complètement détruit. Tout le travail de sa vie avait été vain.

Nous avons un besoin profondément ancré de savoir que le travail de notre vie a un objectif spirituel et matériel. Quand nous comprenons que chacune des bonnes actions que nous accomplissons est attachée à tout un complexe spirituel, que chacune de nos actions s’imbrique dans une structure dynamique d’une signification cosmique, notre vie s’imprègne alors d’une signification et d’un objectif profonds.

Nous avons désespérément besoin de savoir que, d’une certaine manière, notre travail aide les autres, que nous contribuons à la société et que nous ne faisons pas qu’assouvir nos besoins et envies personnels. Alors nous vivons, alors nous sommes heureux.

L’homme ne vit pas seulement de pain. Il ne le peut pas.

 


 


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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 16:47

 

 

 

Né au sommet d’une montagne

On raconte l’histoire d’un groupe d’alpinistes déterminés à atteindre le sommet d’une très haute montagne. Ils se préparèrent des années durant, s’entraînant des conditions difficiles, escaladant de nombreuses montagnes mineures. Un jour, ils jugèrent qu’ils étaient finalement prêts. Chargés de leur équipement et remplis d’excitation, ils entamèrent leur longue ascension.

Au bout de nombreuses journées difficiles,  le groupe parvint finalement au sommet. Leur satisfaction était totale : ils avaient atteint leur but et réalisé leur vieux rêve. Soudain, à leur grand étonnement, ils aperçurent un petit garçon assis confortablement sur un rocher. Eux avaient dû s’entraîner des années pour gravir cette montagne. Comment lui était-il arrivé là ?

En réponse à leur question, le garçon répondit simplement : « Je suis né ici. »

Chacun d’entre nous est né au sommet d’une montagneImaginez que vous êtes cet enfant, ayant la chance de vous voir donner ce que d’autres n’ont pu obtenir qu’au prix d’un travail laborieux. Que ressentiriez-vous ? Seriez-vous reconnaissant ? Trouveriez-vous cela normal ? Vous sentiriez-vous supérieur aux autres ?

Cessez maintenant d’imaginer. Vous êtes cet enfant. Oui, chacun de nous est né avec des talents et des aptitudes uniques qui nous permettent d’atteindre des sommets qui demeureront hors d’atteinte pour d’autres. Chacun d’entre nous est né au sommet d’une montagne, qu’elle soit faite d’intellect, de force physique, de créativité et de quoi que ce soit d’autre.

Il est aisé de se laisser aller à penser que nos succès sont exclusivement nôtres. Nous sommes fiers de nous pour un travail bien fait. Nous considérons que nous méritons de jouir des profits de notre travail. Charité ? Mais c’est mon argent ! Gratitude ? Pourquoi ? C’est le fruit demon travail !

Dans le Deutéronome (8, 17-18), Moïse nous exhorte de ne pas tomber dans le piège de l’autoattribution. Lorsque nous commençons à penser « C’est ma force et la puissance de ma main qui m’ont fait toute cette richesse », nous devons nous souvenir que, somme toute, cette force nous a été donnée par D.ieu.

Oui, lorsque nos travaillons dur, nous méritons que cela soit reconnu. Mais n’oublions pas que nos qualités nous avantagent. Lorsque nous faisons une bonne affaire, ce n’est que parce que nous avons été « tuyautés ». Nous sommes nés au sommet d’une montagne : nos efforts, aussi louables qu’ils puissent être, exploitent les talents et les capacités qui nous ont été données, gratuitement.

'HABAD

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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 17:56

 

 

Trois échos divins : la singularité, la pluralité et l’unicité

Écoute Israël, l’Éternel notre D.ieu, l’Éternel est Un («e’had»)

Deutéronome 6, 4

Nous pensons généralement le combat cosmique en termes de bien contre le mal. Mais selon les Kabbalistes, le bien et le mal ne sont rien d’autre que des émanations de l’unité et de la division. D.ieu est l’unité ultime et tout ce qui est divin dans notre monde porte la marque de Son unité. Le mal, en termes simples, est la distorsion de cette unité par le voile de la division dans lequel D.ieu a enveloppé Sa création.

La création, telle qu’elle est décrite dans les enseignements de la Kabbale, est une évolution du singulier absolu vers le pluriel et le divisé. La réalité tout entière a son origine dans l’aspiration divine de créer, qui est un désir aussi unique et singulier que Son créateur. Toutefois, il y dans ce désir un autre aspect, latent, du divin : les possibilités infinies recelées par le potentiel illimité de D.ieu. C’est ainsi que le désir singulier de la création donne naissance à notre monde pluriel, un monde dont l’immense diversité et complexité exprime le potentiel infini de son Créateur.

Certes, cela ne constitue pas, en soi, le phénomène négatif que nous appelons le mal. Et pourtant, les germes du mal sont là. La pluralité suscite la division, et la division débouche sur le conflit. Tant qu’une réalité plurielle fait écho à sa source singulière, la division ne prend pas racine et ne se transforme pas en querelle ; mais lorsque chaque entité particulière dans la diversité de la création se développe en un être distinct du tout cosmique, la division/le conflit/le mal font surface.

Disséquer la vie

Comment restaurer l’unité divine dans un monde fragmenté ? En descendant encore plus dans sa pluralité.

Car tel est le paradoxe de la vie : plus quelque chose est fragmenté en ses différentes composantes et plus nous découvrons d’opportunités d’en faire ressurgir l’unité.

Prenez, par exemple, deux substances matérielles. Vos cinq sens les perçoivent comme différentes et sans relation l’une avec l’autre ; mais placez-les sous un microscope et vous découvrirez qu’elles sont constituées de composants similaires – elles peuvent même avoir en commun un ou deux éléments. Plus vous observerez la matière en profondeur, descendant aux niveaux moléculaire, atomique et subatomique, plus vous découvrirez de convergence – et plus vous découvrirez de manières de mettre cette pluralité de substances au service d’une cause singulière.

Ou bien, considérez deux nations : superficiellement, il apparaît que leurs objectifs et leurs aspirations sont opposés, ce qui engendre conflits et querelle. Mais si vous disséquez ces aspirations point par point, vous trouverez immanquablement des domaines qu’elles partagent ou à travers lesquels elles se complètent. Ce dénominateur commun peut ne représenter que cinq pour cent de la volonté collective de la nation, mais cela constitue déjà un acquis, une tête de pont dans l’harmonie. Creusez plus profondément encore, et cette tête de pont peut être élargie. Explorez les mécanismes psychiques de chaque individu parmi les millions qui constituent une nation, considérez l’immense diversité des aspirations profondes de chacun, et de nouveaux domaines d’intérêt commun et d’interdépendance se révèleront. Les différences demeureront, mais, au lieu d’alimenter les conflits, elles seront la charpente d’une coexistence harmonieuse.

Ainsi introduisons-nous un nouveau facteur dans l’équation cosmique : l’harmonie. Nous évoluons de la singularité ultime vers la pluralité puis la diversité, mais la diversité ne doit pas pour autant dégénérer en conflit. À la place, la diversité peut être elle-même décomposée en ingrédients de l’harmonie, une harmonie qui reflète la singularité de laquelle tout le processus a découlé.

L’investissement

Un monde harmonieux fait cependant plus que simplement refléter la tranquille singularité de ses origines : il permet de révéler un nouveau visage, jusqu’alors inexprimé, de la réalité divine. L’enjeu de la vie terrestre est bien plus que de parvenir à boucler la boucle en restaurant l’unité originelle de la création. La descente de la singularité vers la diversité est un « investissement » grâce auquel, comme tout investisseur qui se respecte, D.ieu espère réaliser un profit. Ce profit, c’est l’harmonie, qui est une expression bien plus profonde et plus authentique de l’unité divine que la singularité qui précédait la création.

S’il est une phrase qui véhicule l’essence de la foi juive, c’est la première phrase du Chéma, le verset qu’un Juif récite chaque matin et chaque soir de sa vie, et les derniers mots qu’il prononcera avant de quitter ce monde : « Écoute Israël, l’Éternel est notre D.ieu, l’Éternel est Un ». Mais, demandent nos Sages, pourquoi le verset utilise-t-il le terme e’had(« un ») pour qualifier l’unicité de D.ieu ? Le mot « un » peut également servir pour désigner quelque chose faisant partie d’une série (comme dans « un, deux, trois... ») ou bien quelque chose composé de plusieurs éléments (comme dans « une miche de pain », « un être humain », « une communauté », etc). L’unité de D.ieu transcende une telle « unicité », comme le déclare Maimonide dans le premier chapitre de son Michné Torah. Le mot hébraïque ya’hid (« singulier », « unique ») n’aurait-il pas été plus approprié ?

Le problème est que la singularité est une unicité qui peut être remise en question, une unicité qui peut être estompée par l’émergence de la pluralité. Comme nous l’avons vu, lorsque le potentiel infini de D.ieu s’exprime dans les innombrables particularités d’une création diverse, le résultat en est le voilement de Son unité. Le Juif a vocation à donner lieu à une expression plus authentique de l’unicité de D.ieu : celle exprimée par e’hadE’had est l’unicité qui découle de l’harmonie : non pas une unicité qui nie la pluralité (et donc que la pluralité estompe), mais une unicité qui utilise la pluralité comme instrument de l’unité.

Trois échos divins

En définitive, l’inconnaissable et indéfinissable essence de D.ieu transcende et embrasse tout à la fois la singularité et la pluralité. Aucune description – du fait même qu’il s’agit d’une description – ne peut Lui être attribuée, ni ne peut Lui être refusée, car, au bout du compte, un refus d’attribution reviendrait autant à Le définir (c’est-à-dire à désigner des domaines auxquels Sa réalité s’étend ou ne s’étend pas) qu’une attribution.

Ainsi notre réalité ne peut pas exprimer Sa vérité quintessentielle. Mais elle peut exprimer certains éléments de cette vérité, des éléments que celle-ci inclut du fait qu’elle englobe tout :

a) La singularité de D.ieu, qui s’exprime dans la réalité qui précède, transcende et remplit la création ;

b) Son potentiel infini, exprimé dans le vaste monde qu’Il a créé ;

c) L’harmonie divine que nous exprimons en effectuant une synthèse et une unanimité de sens dans la création diverse de D.ieu.

Parmi les trois, l’harmonie est la plus profonde expression de la vérité de D.ieu. Car son unité, le niveau de E’had, transcende la polarisation de la singularité et de la pluralité, exprimant cette vérité selon laquelle la réalité divine ne peut être restreinte à l’un ou l’autre mode d’existence.

Quand l’homme, confronté à un monde fragmenté et déchiré par le conflit, réagit en extrayant le potentiel d’harmonie de cette réalité, il élève la création au-delà de sa pluralité superficielle, au-delà même de son origine dans la singularité divine, et le façonne en un modèle de l’unité quintessencielle de Son Créateur.

Basé sur le discours ‘hassidique « Hei’haltsou 5759 » par Rabbi Chalom DovBer de Loubavitch ; adapté par Yanki Tauber

 

Les Dix Commandements : l’histoire intérieure
Les fondements de la vie

Les Dix Commandements étaient gravés sur deux Tables. Les cinq commandements gravés sur la première table concernent la relation de l’homme avec D.ieu ; la seconde table contient cinq commandements relatifs aux relations de l’homme avec son prochain.

Parmi les 613 commandements bibliques, D.ieu choisit précisément ces dix pour les distinguer. Il les communiqua directement au peuple juif, sans utiliser Moïse comme intermédiaire, et les inscrivit sur les Tables qui furent déposées à l’intérieur de l’Arche Sainte dans le Saint des Saints. Il est clair que, bien que toutes les mitsvot soient vitales, les cinq qui furent gravées dans la première table furent choisies car elles constituent la base de notre relation avec le Créateur, alors que les cinq autres sont le fondement de notre relation avec nos prochains. Dans les lignes suivantes, nous allons nous pencher sur le message que nous enseignent les Dix Commandements.

La première Table

1. Je suis l’Éternel ton D.ieu qui t’ai sorti de la terre d’Égypte : Ce n’est pas humiliant pour D.ieu – le D.ieu omnipotent, devant qui « tout est considéré comme néant » – d’intervenir personnellement dans les mécanismes de ce monde pour libérer une nation persécutée des mains de ses oppresseurs. Nous pouvons toujours avoir confiance qu’Il veille attentivement sur nous et contrôle tous les événements qui affectent notre vie.

2. Ce n’est pas humiliant pour  D.ieu d’intervenir personnellement dans les mécanismes de ce monde pour de libérer une nation persécutée des mains de ses oppresseursTu n’auras pas d’autres dieux en Ma présence : D.ieu est le seul qui contrôle tout ce qui arrive. Aucune autre entité – ni votre gouvernement, votre patron, votre conjoint – ne peut vous faire ni bien ni mal si D.ieu ne l’a pas décrété ainsi. Chacun d’entre nous a une relation particulière avec D.ieu, et aucune puissance ne peut s’immiscer et perturber cette relation.

3. Tu ne prononceras pas le nom de l’Éternel ton D.ieu en vain : Cette relation peut certes être intime et personnelle, mais nous ne devons jamais perdre de vue qu’Il est notre Créateur, pas notre pote. De même que « trop de familiarité engendre le mépris », le fait de prier trois fois par jour peut émousser les sens et diminuer la révérence due au Roi des Rois.

4. Souviens-toi du jour du Chabbat pour le sanctifier : Entretenir cette relation avec D.ieu requiert des efforts de notre part. Trop souvent, nous sommes tellement immergés dans notre routine quotidienne que nous oublions qu’en vérité c’est notre connexion avec D.ieu qui compte le plus. C’est pourquoi Il nous a commandé d’allouer jour par semaine à la « maintenance » de cette relation. C’est le Chabbat, un jour pour se concentrer sur les vraies priorités de la vie, et en retirer de l’inspiration pour toute la semaine qui suit.

5. Honore ton père et ta mère : Pourquoi ce commandement est-il inclus dans la table consacrée à ceux qui régissent les relations « entre l’homme et D.ieu ? » N’appartient-il pas plutôt à la seconde Table ? La leçon est peut-être que, bien que nous devions tout à D.ieu, nous ne devons pas oublier d’exprimer notre gratitude aux gens à qui D.ieu a confié la mission de nous aider dans le voyage de la vie. Comme le dit le Talmud : « Le vin appartient à l’hôte, mais on remercie [également] le serveur.»

La seconde Table :

Bien que la plupart des interdictions suivantes soient des avertissements contre de terribles péchés que la plupart d’entre nous ne pourraient pas même imaginer commettre, elles contiennent  néanmoins des messages sous-jacents qui peuvent s’appliquer à tous.

1. Tu ne tueras pas : Le meurtre résulte du fait qu’une personne en considère une autre comme totalement insignifiante. En réalité, chaque être humain a été créé par D.ieu à Sa sainte image et possède de ce fait un droit intrinsèque à la vie. Le premier message que nous devons assimiler est combien il est important de respecter chaque personne. Si D.ieu estime que cette personne est importante, il devrait en être de même pour vous.

2. Si D.ieu estime que cette personne est importante, il devrait en être de même pour vousTu ne commettras pas d’adultère : Un amour mal avisé. Certes, nous devons être aimants, aimables et respectueux à l’égard de chacun. Mais l’amour n’est pas une « carte blanche » qui justifie tout. Il est des règles que nous devons suivre. Parfois un amour fidèle – pour un enfant, un élève, un membre du sexe opposé, etc. – implique d’être sévère avec soi-même et de s’abstenir de montrer cet amour.

3. Tu ne commettras pas d’enlèvement1 L’idée de base de l’enlèvement est d’utiliser autrui pour son profit personnel. Employez-vous à être un véritable ami : ne soyez pas dans une relation seulement pour votre propre intérêt. Soyez présent pour votre ami, même lorsque cela vous est inconfortable ou difficile.

4. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton voisin : Nous sommes tous des juges. Nous sommes constamment en train d’observer nos connaissances et nos amis, jugeant chacune de leurs paroles et de leurs actions. Nous devons nous garder d’une tendance à « porter des faux témoignages » lorsque nous nous faisons notre propre jugement. Nous devons toujours accorder le bénéfice du doute, considérer qu’il peut y avoir divers facteurs dont nous n’avons pas connaissance, pour nous assurer de ne pas formuler de jugement erroné.

5. Ne convoite pas les possessions de ton voisin : Réjouissez-vous de la bonne fortune de votre voisin ! Tout ce qui précède est peu de chose en comparaison avec ce message final des Dix Commandements. Une fois que vous vous êtes entraînés à respecter intellectuellement votre prochain et à toujours le voir sous un jour favorable, il est maintenant temps d’impliquer votre cœur. Aimez-le. Ne craignez pas de vous impliquer émotionnellement, c’est ça une famille !

'HABAD

 


 


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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 17:48

 

Le Shéma 2/2

 

                                               L’unité de Dieu


Le Chéma Israël
La récitation du Chéma Israël, verset de 6 mots tiré
du Deutéronome- constitue l’acte de foi du judaïsme.
Ce Chéma Israël pose qu’il existe un seul Dieu, et
qu’en tant que membre d’Israël, nous ne servons que
Lui seul.
 

Proclamation du monothéisme
Ecoute Israël Avant de mourir, Moïse lance sa grande exhortation concernant l'unité divine. Le Chéma Israël devient la prière juive par excellence, récitée depuis le plus jeune âge jusqu'au dernier moment de conscience.


Deutéronome chapitre 6
4- Ecoute, Israël : l'Éternel est notre Dieu, l'Éternel est un !

Rachi (1040 – 1105)
L’Éternel est notre Dieu, l'Éternel est un : l’Eternel (YHWH) qui est notre Dieu maintenant,mais non (reconnu) par les nations, sera dans l’avenir l’Eternel (reconnu comme) un, ainsi qu’il est dit dans Sophonie (III, 9) : « Car alors J’offrirai pour tous les peuples une langue épurée pour qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel » et il dit dans Zacharie (XIV, 9) : « Ce jour là l’Eternel sera un et son nom sera un. »


Yonathan ben Uziel (1er siècle)
Et lorsque le temps de Jacob arriva de quitter ce monde il eut peur qu'il y ait parmi ses enfants une faille (dans leur conscience monothéiste). Il leur demanda : "Peut-être y a-t-il dans votre coeur quelque tortuosité ?" Ils répondirent tous ensemble : "Ecoute Israël (autre nom de Jacob) l'Eternel est notre Dieu, l'Eternel est un". Il dit : "Béni sois le nom de Sa gloire pour l'éternité".
Note :
Pour le midrash, Moïse reprend la formule prononcée par les enfants de Jacob / Israël pour l'enseigner à la génération du désert.


Rachbam (1080 – 1160)
L'Éternel est notre Dieu : [non qu’Il nous appartienne, mais] Il est le seul que nous servions, et nous ne lui associons aucune autre divinité.

Maïmonide, loi sur les fondements de la Torah, chapitre 1, loi 1
Dieu en tant qu’attribut de rigueur est un et non deux, car son unicité ne ressemble à celle que l’on peut trouver sur terre, comme une espèce qui en englobe d’autres, ou bien comme un corpscomposé de plusieurs membres. C’est une unicité qui n’a pas son pareil dans ce monde. Et s’il y avait eu plusieurs dieux, ils auraient eu des corps, car leur croyance ne peut se reposer que sur une différence physique et non pas conceptuelle. Et s’ils avaient eu des corps, ils auraient eu une fin, comme tout corps créé, et par là même leurs forces auraient eu une limite. Cependant, notre Dieu,puisque c’est lui la force motrice du monde par laquelle les astres se meuvent constamment, ne peut avoir de corps; et puisqu’il n’a pas de corps, il ne peut être divisé en plusieurs dieux. C’est pour cela que l’on est obligé d’admettre qu’il est un.Et cette connaissance est un commandement positif « l’Eternel est notre Dieu, l’Eternel est un ».
akadem

Deux lettres sont en plus gros caractères, la 3e ayine et la dernière daléte.
Elles forment le mot Êd, témoin.
Attention de ne pas lire Israel comme en français, mais Yisra-el,en formant bien le son Yi
puis en faisant une légère pause entre Yisra et el

On le dit quatre fois par jour : 
- au début de la prière du matin (cha'harite), uniquement les deux premiers versets. 
- comme élément central de la prière du matin, avant les 18 bénédictions de la âmida. Il est suivi de trois paragraphes : Dévarim ou Deutéronome 6, 4-9... puis Dévarim 11, 13-21... puis Bémidbar ou Nombres 15, 37-41. Il est alors précédé de Yotsér et de Ahavate ôlam ou Ahava rabba qui sont des louanges exprimant la reconnaissance que le Créateur et la Création sont amour. Il est suivi de 15 qualificatifs splendides sur la beauté de cette vie d'union. 
- comme élément central de la prière du soir (ârvite), avant les 18 bénédictions de la âmida. Il est suivi de trois paragraphes (voir ci-dessous). 
- avant le sommeil. 
Chacun de ces 4 Chémâ Yisrael a une particularité et une fonction différente
Ils scandent ainsi toute la journée de l'homme Juif et le placent hors du danger (Bérakhote 9b).

Le Traité Bérakhote (Michna 2, 5) donne le premier sens du Chémâ Yisrael : exprimer l'acceptation du joug de la royauté et majesté de D.ieu. C'est pourquoi celui qui voit qu'il va être martyr ou qui va passer dans le monde d'En-haut par la mort prononce le Chémâ Yisrael. De même, on le prononce après lui avoir fermé les yeux quand quelqu'un vient de mourir. 

Le verset que l'on dit ensuite à voix basse est : "Baroukh chém kévod malkhouto, lé ôlam vaêd". 
Il signifie : "Béni le Nom de la gloire de Sa royauté pour toujours et partout". 

Origine 
Cette seconde phrase n'est pas une citation de la Bible mais est proche du verset 72, 19 des psaumes : "Baroukh chém kavod lé ôlam" (Béni le Nom de gloire pour toujours et partout").
Mais Rabbénou Yaâqov Abou'hatséra nous donne le motif, selon la tradition: la première phrase (chémâ) correspond à notre acceptation de la Torah écrite, la seconde phrase correspond à notre acceptation de la Torah orale, non écrite mais transmise en même temps que la Torah écrite. Non écrite, elle est non visible et nous faisons allusion à cela en ne la disant pas à haute voix. Nous faisons leur union. Contrairement à des religions qui ont pris seulement la Torah écrite mais déformée car elle n'est pas éclairée par la Torah orale révélée. Le Rav explique aussi combien ces deux phrases font une union divine et une union des dimensions masculines et féminines. Mais il faut des niveaux beaucoup plus avancés dans les textes pour pouvoir expliquer cela. C'est l'étude directe et continue auprès de rabbins qui peut ouvrir ces portes.
Il était prononcé par les Cohanim lors de la bénédiction qu'ils donnaient au peuple dans le Temple. A Kippour, le peuple le disait à voix haute après que le Cohen Gadol, Grand Prêtre, disait 10 fois le Nom de D.ieu. 
L'origine de cette phrase est expliquée dans le Traité Pessa'him 56a : 
Les Sages ont enseigné : comment disait-on autrefois le Chémâ Yisrael ? Selon Ribi Méïr, on ne s'arrêtait pas jusqu'à la fin. Ribbi Yéhouda affirme qu'on s'arrêtait un instant mais qu'on ne disait pas la seconde phrase. Mais alors pourquoi dit-on maintenant cette phrase: 
"Baroukh chém kévod malkhouto, lé ôlam vaêd" ? C'est Ribbi Chimeône ben Laqiche qui apporta la solution. En Béréchite 49,1 il est dit que Yaâqov appela ses fils car il voulait leur révéler ce qui se passerait à la fin des temps. Mais la Chékhina s'éloigna de lui et il pensa en lui-même : "peut-être comme pour Avraham et pour Yits'haq l'un de mes enfants a-t'il un défaut". Alors (pour le rassurer et lui confirmer ce qu'il étaient), ses fils lui ont dit : "écoute-entends, Yisraël, Hachém notre D.ieu, Hachém est Un", ce qui voulait dire : il n'y a qu'un seul D.ieu dans notre coeur comme dans le tien. Et c'est alors que Yaâqov dit la phrase : "Baroukh chém kévod malkhouto, lé ôlam vaêd", ("Béni le Nom de la gloire de Sa royauté pour toujours et partout"). 
Nos Sages se sont demandés si on devait ou non dire cette seconde phrase étant donnée que Yaâqov l'a dite mais non pas Moché. On décida alors de la dire pour soi, en silence. Dans certains endroits on l'a dite tout haut parce que les persécuteurs d'autres religions auraient pu penser qu'on disait des malédictions contre eux.

ECOUTE-ENTENDS 
Comme l'indique le Livre de l'éducation (Séfer ha'hinoukh) dans l'étude de cette 416e mitsva, le mot Chémâ (écoute) n'est pas seulement une invitation, c'est une mitsva positive, (un ordre et un commandement explicites) : nous devons entendre et accepter profondément tout le sens de cette phrase du Chémâ Yisrael. 
Ne pas l'accepter est nier tout le judaïsme, porter atteinte à D.ieu Lui-même et être idolâtre, placer d'autres valeurs à la place du D.ieu révélé par la Torah. 
Aucune concession ne peut être faite sur cet absolu et, dans toutes les générations, les Juifs ont préféré et choisi consciemment la mort plutôt que de faire la moindre concession à cette exclusivisme du judaïsme : toute autre "testament", toute autre prophétie, tout autre visionnaire est atteinte directe contre l'unité de D.ieu Lui-même. C'est ne pas "écouter". 
- en ce sens, le Roqéa'h dit que le mot Chémâ est composé des initiales du verset Séou marom êinékhem (élevez en haut vos yeux), c'est-à-dire quitter notre niveau pour accepter le mode selon ce que D.ieu en a fait, selon ce qu'Il est. Toute autre élaboration théologique ou philosophique sur la Torah est simplement se prendre soi-même pour D.ieu. Et ne pas savoir "écouter". Cela a ensuite beaucoup de conséquences dans la vie de relation de couple ou dans les relations sociales : celui qui n'écoute pas l'autre, qui a toujours raison, qui vit par son seul "moi je". Cela s'exprime dans le même sens par cet autre anagramme : Chadaï Mélékh Ôlam (D.ieu roi du monde entier). 
- comme il nous est demandé de toujours nous réévaluer (c'est le sens du mot prière en hébreu, léhitpallél), nous faisons les trois prières quotidiennes de Cha'harite, Min'ha et Ârvite dont les initiales indiquent ce mot Chémâ (écoute). La source de ce beau commentaire du Roqéa'h est dans Ribbi Aboudharam. 
- Le Traité Bérakhot 15a dit que le mot Chémâ veut dire : "fais entendre à tes oreilles" (motifs pour lequel nous devons prononcer tout haut ce verset et l'entendre) et fais-le aussi entendre en toute langue (Bérakhote 13a). Cela est confirmé par la méthode du rémez où les trois premiers mots du Chémâ Yisrael ont la guématria de "fais entendre à tes oreilles et à toute langue".

UN
Or il est dit : c'est un peuple é'had, un, sur la terre de Celui qui est un. Ces trois unités sont inséparables. C'est pour cela qu'est mis en évidence le mot êd (témoin). 
C'est en cela que le peuple d'Israël est âm ségoula, une perle précieuse et choisie par D.ieu. Cela est prouvé par le verset d'Isaïe 43, 6 (à lire en entier : atem êdaï néoum Hachém, vous êtes mes témoins, le déclare Hachém...) et par le verset de Malachie 3, 5 (vé hayiti êd mémaher, et Je serai un témoin empressé...). Cette affirmation double et réciproque est si sûre et constructive à tel point que la guématria de Chémâ est 410 comme le nombre d'années de la durée du premier Temple (Traité Yoma 9a). 
De plus, le verset commence par la lettre Chine et se termine par la lettre Daléte, ce qui constitue le mot "chéd" (démons, ou forces négatives), ce qui indique que ces forces négatives s'enfuient quand on prononce le Chémâ avec les intentions (kavanotes) qui y sont liées (voir Bérakhot 5a). Tout cela est basé sur l'enseignement du Tour. 
- l'unité de D.ieu affirmée va de pair avec notre unité personnelle sur tous les plans unifiés, comme nous l'indiquons dans le commentaire de la paracha Vaét'hanane, point développé par Ribbi Ba'hya dans Le premier chapitre des devoirs des coeurs ('Hovote hallévavote) où il appelle cela yi'houd hallév, "unification du coeur". 
Dans la constitution des passages du Chémâ, le Chémâ lui-même précède les autres textes qui parlent d'actions car il faut d'abord recevoir intimement le joug de D.ieu avant d'agir par les oeuvres (Ch. 1, 1 de 'Hovote). 
modia

prof-symboles

ecoutez Sarit Haddad chante Chema Israel

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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 17:42

 

 

 

 

Le Chéma
Prolonger le « E'had »

La prière juive la plus célèbre est le Chema. La première partie du Chema apparaît dans la Paracha de cette semaine (Deutéronome 6, 4-9). Les seconde et troisième parties en sont respectivement les versets 11, 13-21 et 15, 37-41.

C'est une mitsva de réciter leChema le matin et le soir. Il apparaît également à plusieurs reprises dans les livres de prière. En dehors du Chema de la prière du soir (Arvit), on récite également cette prière avant de se coucher le soir. C'est l'un des tout premiers textes juifs enseignés au jeune enfant et c'est également celui que l'on fait prononcer à celui qui quitte ce monde.

La phrase clé de la première ligne du Chema est « D.ieu est Un ». Le Talmud indique qu'il faut prolonger la récitation du mot E'had : « un ». « Tout celui qui prolonge E'had voit ses jours prolongés. »1 La 'Hassidout explique que cela signifie qu'il faut penser, ou méditer, au sens profond du mot.

L'idée que « D.ieu est Un » ne signifie pas seulement qu'il y a un D.ieu, mais que D.ieu et la création tout entière forment l'unicité. Il n'y a rien sinon D.ieu. Rien n'existe en dehors de Lui : tout ce que nous percevons, chaque particule d'existence n'est rien sinon une manifestation voilée de D.ieu.

C'est pour cette raison que tout dans l'univers est totalement dépendant de D.ieu et ce, à chaque instant. D.ieu créa l’univers il y a bien longtemps, mais Il continue à maintenir son existence. Les Sages parlent d'un courant d'énergie émanant de l'essence infinie de D.ieu et permettant l'existence de l'univers. S'Il devait arrêter la force vitale qu'Il donne au monde, ne serait-ce qu'une seconde, toute existence s'interromprait.2 Comme l'exprime Maïmonide : D.ieu peut exister sans le monde, mais le monde ne peut exister sans D.ieu.3

C'est avec cette idée en tête que l'on récite le Chema de tout son être.

L'unité

Les lettres hébraïques possèdent des valeurs numériques qui nous aident à comprendre le sens de la Torah et des prières.

Le mot « un » du ChemaE'had, est constitué de trois lettres : Aleph'Hetet DaletAleph qui a la valeur numérique de « un » se réfère à D.ieu Lui-même. 'Het, dont la valeur numérique est « huit » évoque les sept cieux et la terre, c'est-à-dire le haut et le bas, le plan vertical, incluant toutes les dimensions spirituelles. La troisième lettre, le Dalet, dont la valeur est « quatre » indique les quatre directions du plan horizontal : le nord, le sud, l'est et l'ouest.

Nous pouvons désormais saisir ce à quoi le Talmud fait référence en nous indiquant de « prolonger » la prononciation du mot E'had. Cela signifie qu'il faut passer du temps à penser au sens du mot : au fait que le monde, dans toutes ses dimensions – le spirituel et le matériel, et partout dans le monde et dans tout l'univers physique – est une réelle expression de l'infinie unité de D.ieu.

Le peuple juif lui-même est décrit comme E'had, « Une nation dans le monde ».4 Cela n'implique pas seulement que nous sommes uniques dans le monde, mais que nous sommes la nation qui communique à toute l'humanité le concept de l'unité de D.ieu. Bien plus, en observant les commandements de D.ieu dans notre vie quotidienne, nous faisons pénétrer l'Unité Divine dans le monde, dans chaque détail de notre existence matérielle. Et comme l'affirme le Talmud, D.ieu nous récompense en nous attribuant une vie longue et pleine de sens.5

'HABAD

NOTES
1. Talmud, Berakhot 13b.
2. Voir le Tanya de Rabbi Chneour Zalmen, 2ème partie, chapitre 1.
3. Michné Torah, Lois sur les Fondements de la Torah, 1:2-3.
4. Amidah pour la prière de l’après-midi du Chabbat.
5.

Voir le discours de Rabbi Yossef Its’hak Schneerson dans Sefer HaMaamarim Kountressim, vol. 1, p. 203ff.

 

 

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