Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 06:41
http://www.universtorah.com/ns2_dossier.php?idd=798

 


1. La structure de la Soukka  


      La Soukka doit être faite essentiellement de trois à quatre parois, au-dessus desquelles on étend le Sékhakh(terme dérivé du mot Soukka, signifie couverture). 

      Pour les parois de la Soukka, tout matériau peut être utilisé, à condition que ces parois puissent résister à un vent de force moyenne. Ainsi si les parois sont faites de tentures ou de draps, il faut les attacher solidement de tous les côtés, pour qu’elles ne se déplacent pas au gré du vent. Cette condition est exigée, même si la Soukka est construite à un endroit à l’abri des vents. Les parois doivent descendre à moins de 3 palmes (environ 24 cm) du sol, sans quoi la Soukka serait Pssoula (impropre à l’utilisation du point de vue de la Halakha). 

      Si après avoir fixéquatre pieux dans la terre, on les a réunis par un cadre de bois sur lequel on a posé leSékhakh (branches de feuillage, bambous, etc.), et qu’ensuite seulement on a tendu les rideaux entre les pieux en guise de parois, la Soukka est Pssoula. 

      Car la constructiondes parois doit précéder la pose du toit. Comment faire en pareil cas ? On peut, une fois les parois achevées, remuer, soulever les branchages du toit, puis les remettre en place. En principe, il suffirait de deux parois pleines, la troisième ayant une largeur supérieure à une palme (10 cm), complétée par une porte symbolique (Tsourate Hapéta’h). Il est cependant préférable d’avoir au moins trois parois complètes. 

      Ne sont utilisablespour la couverture de la Soukka que des matières qui sont produits du sol (origine végétale), mais détachées du sol, et qui n’ont pas été façonnées pour servir à un autre usage. Sont donc utilisables des branches d’arbre (coupées), de la paille, du jonc, des roseaux, etc. 

      Tout ce qui a étéapte à devenir impur (objets façonnés, fruits, paille avec épis de blé, etc.) est inutilisable. De même des tissus (tentures en fibres végétales); à plus forte raison des barres de fer. 

      Une Soukka construite en dessous d’un arbre estPssoula même si elle est recouverte de Sékhakh Kachèr. Des madriers en bois de largeur supérieure à 32 cm (4 palmes) ne peuvent servir pour couvrir car cette couverture ressemble au plafond d’une maison. 

      Il est interdit d’utiliser pour le Sékhakh des branches dégageant une odeur désagréable ou des branches dont les feuilles se dessèchent et risquent de tomber. La Soukka en effet doit être agréable à habiter et nous ne devons pas y être incommodés ni par une mauvaise odeur ni par un sol jonché de feuilles mortes. De plus, en ce cas, le Sékhakhrisque de ne plus être suffisant après la chute des feuilles fanées. 

      Plusieurs branches ou des joncs liés en fagots, ne peuvent servir pour couvrir la Soukka à moins de les ouvrir avant de les répartir sur le toit. Une claie d’osier, fabriquée spécialement pour couvrir la Soukka, même si elle peut servir à d’autres usages (par exemple pour se reposer sur le sol), est autorisée comme Sékhakh. Mais Si elle est de fabrication courante, étant susceptible de devenir impure (en qualité d’ustensile), elle est Pssoula pour le Sékhakh. 

      La quantité de Sékhakh doit être telle que l’ombre qu’il projette sur le sol soit plus étendue que le jour qui y passe par le haut. 

      En principe, son épaisseur ne doit être telle qu’il empêche de voir des étoiles de première grandeur, la nuit. Cependant même s’il est tellement épais qu’il empêche la pluie de passer, la Soukka est cachère. 

      Une Soukka placée sous un toit ou un arbre n’est pas cachère; son ombre doit venir exclusivement du Sékhakh qui la recouvre


2. Dimensions exigées pour une Soukka  


      La Halakha nous enseigne que la hauteur d’une Soukka, depuis le plancher jusqu’au toit, ne doit pas dépasser 20 coudées (env. 9,60 m) et ne sera pas inférieure à 10 Téfa’him (environ 1m). Au-dessus de 20 coudées ou plus basse que 10 Téfa’him, elle est Pssoula. 

      La longueur et la largeur seront au moins de 7 Téfa’him (environ 70 cm), sinon elle est Pssoula. Si l’une des deux dimensions n’atteint pas ce minimum, même si l’autre le dépasse largement, la Soukka est inutilisable. Mais alors que pour la hauteur, il y a une limite supérieure à ne pas dépasser, aucune limite de ce genre n’est imposée à l’étendue de la Soukka. On pourrait ainsi construire une Soukka de 100 coudées ou même davantage; toute une communauté, tout le peuple d’Israël, pourraient habiter en principe la même Soukka! 

      Une Soukka empruntée est licite celui qui n’a pas de Soukka à lui peut donc accomplir la Mitsva en habitant celle d’un autre. Par contre, une Soukka volée est illicite il est donc interdit de construire une Soukka par exemple dans le domaine public. 

      Il est interdit d’utiliser des tentures en tissu « Cha’atnèz» (mélange de laine et de lin) pour les parois de la Soukka. D’autre part, le bois de la Soukka (parois et Sékhakh) est interdit à tout usage profane pendant la durée des huit jours de fête.


3. Embellissement de la Soukka  


      Nos Sages,interprétant le passage du cantique de la Mer Rouge (Exod. 15, 2):
« Voilà mon Dieu, je veux le célébrer... », ont dit, parmi d’autres explications je veux proclamer Sa beauté en embellissant les Mitsvote. Comment cela? En faisant une belle Soukka, en choisissant un beau Loulav, un bel Etrog, de belles franges (tsitsit), en écrivant un beau Séfèr Tora... (Chabbate. 33a). 


      Ainsi il convientde donner de l’éclat aux Mitsvote, de les rendre belles, esthétiques ce que le Talmud appelle Hidour Mitsva. Ce Hidour est spécialement indiqué pour les Arba’ Mînim l’étrog, appelé fruit de l’arbre Hadar, doit être de toute beauté, et les Mitsvote qui sont citées dans ce contexte, y compris la Soukka, participent de cette condition. 

      Aussi devons-nousentrer dans la Soukka avec respect, ne pas y introduire des ustensiles d’aspect vulgaire, ne pas y faire des travaux répugnants et salissants. Au contraire, nous devons orner la Soukka de belles tentures, de beaux tapis, y mettre de beaux chandeliers, y dresser une belle table. 

      Tout ce qui a été destiné à l’embellissement de la Soukka (guirlandes, fruits...), depuis l’entrée de la fête jusqu’après le dernier jour, il est interdit de s’en servir pour un autre usage. C’est une grande Mitsva que de s’occuper personnellement de la construction et de l’installation de la Soukka. Il est conseillé à toute personne qui ne connaît pas à fond les prescriptions concernant la Soukka, de faire voir celle-ci à un rabbin compétent avant l’entrée de la fête, afin de pouvoir le cas échéant réparer ce qui est défectueux! 

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 06:28
Hommage à la femme juive
Sarah Perez-Japhet de Jérusalem
http://yerouchalmi.web.officelive.com/Yer84.aspx



Eugène Delacroix - Femme juive d'Alger










La Tradition juive impose au mari de rendre chaque vendredi soir un hommage à la femme juive avec sa récitation du ‘Eshet H'aïl’ (la femme parfaite), extrait du chapitre 31 du livre biblique de Michlé, qui vante les mérites de la femme vertueuse. Or, ce texte, hélas trop peu commenté, contient des symboles et une signification profonde.
NB. Charles Aznavour chantait aussi dans son ‘Yiddishe Mame’ : 
"La Yiddish Mame, gardienne de la Tradition ; la Yiddish Mame c'est le trésor de ma maison ; dès notre premier cri elle organise, elle décide ; tout au long de sa vie nous couve mais nous guide".



Conseils reçus de la mère
          Au début du chapitre dont est extrait le texte, l’on découvre déjà la ‘leçon solennelle que le roi Lemouel reçut de sa mère’. Ce roi donne quelques conseils à son fils sur la façon de se tenir vis à vis de lui même et de sa femme, conseils reçus de sa propre mère.
          Décrivant à son fils le droit chemin, il lui recommande d'éviter la luxure, d'être juste, et de donner la charité (Tsedaka) aux pauvres ; c'est-à-dire d’éviter les excès et d'avoir un rôle proactif dans ce monde.


Rôles sans limite de la femme

          Le texte du ‘Eshet H'ayl’ décrit la femme vertueuse comme travaillant dur dans des situations de pauvreté mais également dans des situations de richesse et la perçoit comme dirigerant l’ensemble de sa maison dans la voie de la Thora.Ainsi,” dans les périodes d'abondance, les ressources ne lui font pas defaut... dans les périodes de necessité, elle confectionne des tissus qu’elle vend
          Ces passages montrent ainsi que si l'homme joue un rôle bien défini dans l'action, la femme y dispose d’un rôle sans limite. Rappelons que de nombreux passages de la Thora montrent des femmes qui influencent positivement les actions de leurs maris aux moments déterminants de l’Histoire : parmi d'autres, Sarah dicte à Abraham le renvoi de l’aîné Ishmaël qui devient dangereux pour Isaac, Rebecca influence Itaac pour qu’il bénisse Jacob plutôt qu’Esaü son préféré, Michal aide le Roi Saül à gagner de l'assurance...


Femme vertueuse et vaillante

          L'adjectif « H'ayl » ou vertueux, est mentionné plusieurs fois dans la Bible. Nous en citerons deux exemples, l'un attribué à la femme, le second à l'homme.
- Le Livre de Ruth (3,11) qualifie cette dernière de femme « Hayl » (dans ce passage : femme vaillante) par le biais de Naomi, sa belle-mère : "Maintenant, ma fille, sois sans crainte; tout ce que tu me demanderas, je le ferai pour toi, car tous les habitants de notre ville savent que tu es une vaillante femme". Les commentateurs nous apprennent que Ruth est la seule femme à avoir recu explicitement ce qualificatif du fait : 
(a) - de ces mérites qui l’ont conduite à relier la notion D.ieu avec celle de Peuple lorsqu’elle répond à Naomi lors de sa conversion "Ton peuple est mon peuple et ton D.ieu est mon D.ieu" 
(b) - de son comportement  «c'est elle qui allait aux champs glaner des gerbes sans jamais se plaindre de son sort». Le verset 27 du Echet Hayl ne dit-il pas “Elle dirige avec vigilance la marche de sa maison, et jamais ne mange le pain de l'oisiveté." 
- Le Livre de Samuel 2 (24,9) décrit ce qu'est un homme “vaillant”: "comme Joab remit au roi le résultat du dénombrement du peuple: Israël comptait huit cent mille hommes vaillants (ou valides, selon les traductions), pouvant tirer l'épée, et Juda en comptait cinq cent mille." L’homme “vaillant” doit ainsi pouvoir se battre pour ses idéaux.


Femme pour l'élévation spirituelle

          Rappelons que dans la Genèse, la femme aurait reçu lors de la création du monde l’élévation spirituelle (Bina Yetera), tandis que l'homme aurait reçu la sagesse (Daat) signe de réflexion et de pragmatisme et refechi c’est ce qu’on appelle le Daat.
          Michlé dans son 'Echet Hayl' revient justement sur cette différence de perception entre l’homme et la femme «écoute mon fils la morale de ton père et ne délaisse pas les instructions de ta mère». Selon nos commentateurs, la femme a un rôle de fond : c'est à travers l'amour qu'elle va transmettre, qu'elle inculquera les fondations mêmes de la morale et du sentiment, autrement dit, la foi dans leur irrationalité même !
          Tandis que l'homme se voit attribuer un rôle plus formel : à travers son enseignement de la pratique et de l'etude, il va inculquer un judaisme plutôt pragmatiste.


Femme et Homme : Côte à Côte...

          Ainsi l’homme et la femme ont-ils besoin l’un de l’autre du fait de leur complementarité ; pour avancer, ils doivent etre côte à côte. D’ailleurs cette expression francaise «
côte à côte» est probablement tirée de la Bible qui décrit la 1ère femme créée à partir de la côted’Adam
«
côte à côte» avec lui donc ! 
          D’ailleurs à ce propos le Rav Shimson Raphael Hirsch rapporte que D.ieu a créé une seule et même personne avant de la séparer en Adam et en Eve par la suite, comme si l'on séparait des frères siamois.


Conclusions

          Pour conclure, on remarque au début du 'Eshet Hayl' que l'homme est heureux : "Combien chanceux et fortuné, celui qui a reçu la femme vaillante". 
          A la fin du texte c'est précisément de la femme que se propage ce bonheur, grâce a la reconnaissance même de son mari : "Ses fils se lèvent pour la proclamer heureuse". 
          La gratitude incessante entre époux, illustrée par l’obligation de réciter hebdomadairement le Echet Hayl, est une vertu fondamentale du couple. 


La condition féminine en débat à l’Institut Français de Tel-Aviv 

(pour ce point, basé sur Israël Valley, M. Ben-Avraham)
          La journée internationale de la femme a été marquée, à l’Institut Français de Tel-Aviv, par des débats d’un niveau exceptionnel, réunissant, autour de l’Ambassadeur de France, Jean-Michel Casa, des personnalités féminines de premier plan, confrontées aux  diverses formes de violence faites aux femmes. Le panel incluait : les Députées Zehava Gal-On et Colette Avital, au combat incessant; Anat Gur, auteur d’un ouvrage sur les femmes et la prostitution; Shulamit Almog, professeur de droit à Haïfa, assistant les femmes victimes de trafic; Rita Haikin, de “Isha le Isha”, lauréate d’un prix Hillary Clinton; Ruth Rasnik, fondatrice des accueils aux femmes battues et, Orit Iron, pour la prévention de la violence.
Partager cet article
Repost0
29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 17:59

      Avant la fête de Soukkote, nous sommes tous occupés à choisir les Arba’ate Haminim (les quatre sortes de plantes nécessaires pour la fête) les plus beaux possible afin d'observer la Mitsva de la meilleure des manières qu'il soit. 

      Néanmoins, certaines précautions ayant trait à l'achat des plantes plutôt qu'à leur aspect extérieur sont souvent négligées, la plupart du temps par ignorance. 

      La plupart des loisconcernant l'acquisition de ces éléments essentiels de la Mitsva sont en rapport avec le verset : « Et vous prendrez pour vous le premier jour » (Vaïkra/Lévitique 23,40), d'où l'on apprend que pour être quitte de la Mitsva du premier jour de la fête, il faut absolument que les Arba’ate Haminim nous appartiennent entièrement (ce n'est pas le cas des jours de demi-fête, ‘Hol Ham'oèd, où l'on peut les emprunter à tout membre de la communauté). 

Voici quelques règles à suivre afin de ne pas rentrer dans des problèmes 
ou des doutes.

      Tout d'abord, il est recommandé à chacun d'acheter ses propres produits (Rama 658,9), et ce n'est que lorsque l'on n'en a pas trouvé ou que l'on n'a aucune idée de comment les choisir, n'ayant pas non plus à qui demander ou n'en trouvant pas sous cachet rabbinique, que l'on pourra se tourner vers ceux qui ont été achetés par la communauté spécialement pour les fidèles. 

      Soit dit au passage, on trouve effectivement sur le marché des produits qui ont été vérifiés au préalable par des surveillants, sous une garantie convenable. Malheureusement, avec le temps et les transports, ces produits peuvent s'être dégradés, et au moindre doute, il faut aller les faire vérifier à des personnes qui s'y connaissent. 

      Soit dit au passage, Lorsqu'on paie le vendeur, il faut lui donner de l'argent comptant. Si on veut régler l'achat avec un chèque ou une carte bancaire, il faut s'assurer que la date de paiement précède le premier jour de la fête. Si cela est impossible, il faudra au moins payer une partie de la somme de suite, le complément devenant alors une dette pour plus tard, à condition que le vendeur soit d'accord de considérer ainsi cette forme de paiement. Si ce dernier s'obstine à recevoir tout ce qui lui est dû sans délai, on devra impérativement le payer comme il l'exige, sinon tout l'achat sera annulé (Choul’hane ‘Aroukh ‘Hochèn Michpate § 190,11). En revanche, s'il est d'accord pour être payé après la fête - cela peut arriver aussi, il faudra penser à prendre possession des Arba’ate Haminim au moment où on les apporte chez soi (Kinyane `Hatsèr ; voir le Ma'hané Efraïm, Hilkhote Kinyane Méchikha et Michna Béroura § 658,10). 

      Il est donc recommandé de faire attention à payer ces objets de la Mitsva au moment de l'achat, y compris les branches de saule ('aravote) que l'on a souvent l'habitude de recevoir au dernier moment à la synagogue afin de les avoir fraîches (Cha'ar Hatsiyoun § 13). 

      Il est recommandé aussi (Biour Halakha § 6) de ne pas acheter les Arba’ate Haminim d'un enfant qui n'a pas encore atteint l'âge de la Bar Mitsva (moins de treize ans et un jour pour un garçon, et douze ans et un jour pour une jeune fille), même en le payant sur place. 

      Si on l'a fait par mégarde (c'est souvent le cas des branches de saule,que des gamins vendent un peu partout), il faudra prendre les Arba'ate haminim d'une autre personne en les demandant en cadeau (nous verrons par la suite de manière précise comment procéder), sans réciter encore une fois la bénédiction si on l'a déjà dite (ceci n'est vrai que le premier jour, et le second à l'étranger, les autres jours, cela ne pose pas de problème). 

      Si l'enfant n'a pas acheté lui-même la marchandise, ou pris les branches de saule de l'arbre, mais travaille pour une autre personne qui est majeure, alors on peut les acheter sans problème chez lui (Piské Téchouva § 658). 

      Il est préférable, le premier jour de Soukkote, de demander directement à la personne à laquelle appartiennent les Arba’ate Haminim de les lui donner en cadeau, en précisant qu'on les lui rendra par la suite (Matana `al Ménate Léha'hzir). Une expression telle que « peux-tu me les prêter pour un instant pour faire la Mitsva ? » n'est pas valable selon la Halakha, car alors, il s'agira d'un prêt, et non d'un don. 

      Evidemment, lorsqu'on a reçu les Arba’ate Haminim en cadeau, avec pour condition qu'on les rende, il faudra à tout prix concrétiser cette clause, afin de ne pas entrer dans des problèmes Halakhiques délicats, il faut les rendre le plus vite possible. 

      Dans le cas où par mégarde l'une des plantes est devenue inutilisable pour la Mitsva, même si on veut rendre le tout à son propriétaire initial, la condition n'est pas remplie, puisqu'on les a reçues en bon état, et qu'on ne les rend pas dans un état où l'on puisse les utiliser pour la Mitsva. Ceci est vrai même si l'on n'est pas fautif des dégâts commis. Dans ce cas, on aura à posteriori pas été quitte de la Mitsva. 

      La seule solution reste alors que le donateur pardonne explicitement à la personne qui veut les rendre et annule la condition qu'il avait émise auparavant, et c'est seulement à cette condition que l'on pourra être quitte de la Mitsva accomplie avant que les Arba’ate Haminim soient devenues inutilisables (Michna Béroura § 13,15). 

      Doit-on dire explicitement que l'on offre les Arba’ate Haminim avec la condition qu'on les rende, ou bien même sans rien dire, on admettra implicitement qu'il est évident que cette donation est sous condition ? Le Choul’hane 'Aroukh (658,5) admet que cela est évident, et que donc, on n'a pas besoin d'exprimer cette condition. Néanmoins, dans le cas où le propriétaire initial des Arba’ate Haminim n'est pas compétent en Halakha et qu'il se puisse qu'il n'ait aucune idée de la manière dont il faut agir pour donner ces éléments, ou que celui qui les reçoit ne comprend pas qu'il les a reçus en cadeau et qu'il doive ensuite les rendre, dans ces cas-là, il vaudra mieux dire les choses clairement. 

      Il faut également éviter de donner les Arba’ate Haminim à un enfant qui n'est pas encore bar Mitsva le premier jour (et le second à l'étranger), même si l'enfant conçoit bien qu'il doive les rendre par la suite, car l'enfant est en mesure de les acquérir, mais il n'a pas assez d'esprit pour les rendre (Choul’hane 'Aroukh 658,6). 

      Si d'autres personnes les veulent après cela, ils ne pourront plus être quittes les deux premiers jours. Le Choul’hane 'Aroukh permet toutefois à un père de donner les Arba’ate Haminim tout en les tenant ensemble avec l'enfant. Selon cet avis, le père est quitte de la Mitsva d'éduquer l'enfant à faire la Mitsva de cette manière-là aussi, même s'il ne l’a pas donné réellement à son fils. Il peut aussi le prêter à l'enfant en ayant l'intention de ne pas le lui donner, juste pour l'éduquer (Michna Béroura 28). 

      Lorsqu'on achète les Arba’ate Haminim pour tous les fidèles d'une communauté, il est évident que c'est à la condition que toute personne qui voudra s'acquitter avec ceux-là de la Mitsva en sera le propriétaire exclusif au moment où il les prendra pour faire la Mitsva, et ensuite il en sera de même pour les suivants. Néanmoins, le Michna Béroura (chap. 40) conseille aux responsables de la communauté de proclamer à haute voix que celui qui achève de se servir des Arba’ate Haminim les donne en cadeau à la prochaine personne, à condition qu'il les rende. 

      Il faut rappeler qu'au Bèt Hamikdach, la Mitsva était la même pendant les sept jours durant de la fête, et donc on devait faire attention à toutes les Halakhote qui sont spécifiques au premier jour. 

      Certains décisionnaires sont d'avis qu'aujourd'hui encore, à proximité de l'enceinte du Temple, l'obligation de la Mitsva est la même qu'à l'époque. Il faudra donc, dans le cas où on se rend au Kotel durant les jours de `Hol Hamoèd, que les Arba’ate Haminim aient la qualité exigée pour le premier jour et qu'ils appartiennent à celui qui les utilise (Bikouré Ya'akov selon l'avis du Rambam).

 
Partager cet article
Repost0
29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 13:54


Rav Aharon Bieler
Pour Univers Torah
http://www.universtorah.com/ns2_dossier.php?idd=435




 


Fêtes de pèlerinage  

La fête de Soukkote est l'une des trois fêtes de pèlerinage (Péssa'h, Chavou'ote, Soukkote). En parlant de la fête de Soukkote, la Tora dit: « Le 15e jour du 7e mois, quand vous aurez rentré la récolte du pays, vous fêterez la fête de l'Éternel qui durera 7 jours. Et vous vous réjouirez devant l'Éternel, durant 7 jours. Vous demeurerez dans les tentes durant 7 jours. Tout indigène en Israël demeurera sous la tente. Afin que vos générations sachent que j'ai fait demeurer les enfants d'Israël dans les tentes, à leur sortie d'Égypte.» 
(Vayikra, 23, parachate Emor). 

A l'époque du Temple, la fête du Soukkote était l'occasion de grandes réjouissances. 
De toutes parts les juifs affluaient à Jérusalem pour se présenter au Bèt Hamikdach, avec des sacrifices. 
C'était la grande saison touristique, pour les habitants de Jérusalem, qui offraient à tous les pèlerins le gîte et le couvert. 
On raconte que personne ne s'est jamais plaint de ne pas trouver où manger et où dormir. 
Ces pèlerins dépensaient beaucoup d'argent, celui du Ma’assèr Chéni (un des prélèvements que chaque juif est tenu de faire sur sa récolte et qui doit être consommé à Jérusalem).


Sim'hate Bèt Hachoéva  


 
Source du Chiloa'h à Jérusalem
Chaque jour de Soukkote, à partir du second jour, les Kohanim versaient sur le « Mizbéa’h » (l’autel), de l'eau puisée à la source du « Chiloa’h » (près de Yérouchalaïm). 

Le soir, une grande foule envahissait le parvis du Bèt Hamikdach, illuminé par de grandes vasques pleines d'huile et de mèches provenant des vêtements usagés du Grand Prêtre. 

On raconte que la lueur des lumières, qui parvenait jusqu'aux extrémités de la ville, était tellement forte, qu'une ménagère pouvait trier son blé à leur clarté. 
La ville offrait alors un aspect féérique. Mais c'est dans le parvis du Bèt Hamikdach que la fête battait son plein. 
Un véritable « gala des artistes » était offert par les chefs de la communauté, des Rabbins de renom faisaient des tours de force qui réjouissaient la foule enthousiaste. 




Rabbi Chim'one était capable de jongler avec huit torches allumées. Un autre se tenait en équilibre sur les doigts de la main et les « léviim », installés sur les 15 marches conduisant au parvis, entonnaient des chants en l'honneur de l'Éternel. 

Cette fête était tellement grandiose que la Guémara affirme : 
« Celui qui n'a pas vu la fête de la libation d'eau n'a pas connu de vraie joie dans sa vie. » 



Dans les rues et sur les terrasses, proliféraient des cabanes appelées Soukkote, demeures fragiles recouvertes de feuillage.

A la simple vue de ces magnifiques cabanes, le coeur s'emplissait d'une joie incommensurable.
Le paysage semblait s'mprégner d'une certaine sainteté qui se refléter sur toute la ville.


La Soukka  


La Soukka devait rappeler que nos ancêtres ont vécu dans des tentes ou des cabanes, à leur sortie d'Égypte et pendant tout le séjour dans le désert. La Soukka rappelle également la protec tion particulière que l'Éternel exerçait en faveur des enfants d'Israël, pendant leur traversée du désert. 
Une nuée de fumée les protégeait du soleil le jour, en leur indiquant le chemin à suivre. La nuit, la nuée se transformait en colonne de feu pour éclairer le camp des Bné Israël et les protéger contre les bêtes du désert. 


De nos jours, la Mitsva de demeurer dans la Soukka a plusieurs significations: 

a) La Soukka rappelle le séjour de nos ancêtres dans le désert. C'est un rappel historique fondamental qui nous permet de prendre conscience de nos origines .

b) 
La Soukka symbole de la fragilité de notre vie, nous rappelle que l'homme n'est que de passage dans ce monde ci. C’est un couloir lui permettant d’accéder à la « vie éternelle » grâce à l'étude de la Tora et à la pratique des Mitsvote.

c) 
La Soukka est un symbole de gratitude envers Hakadoch Baroukh Hou. En effet, les enfants d'Is raël remerciaient l'Éternel pour la récolte, dont les déchets servaient pour la fabrication du toit de la Soukka, appelé Sekakh.


La Soukka est donc le symbole de la confiance que nous mettons en l'Éternel. 

En la construisant , nous reconnaissons que l'Éternel est le maître de la nature. 

C'est lui qui subvient à tous nos besoins. 

Paroles de nos Maîtres à propos des quatre espèces



Loulav  


 
Mosaïque dans une synagogue antique à Tibériade
De même que toutes les feuillesdu Loulav sont attachées et forment un seul faisceau, une seule unité, ainsi l’homme doit-il rassembler toutes ses pensées et les orienter vers D. ainsi que l’enseigne le verset: 
« tu seras entier avec l’éternel ton D. » (Deutéronome 18)

Pour être Kachèr le louLav doit avoir 32 cm. au minimum (mesuré sur le corps et non sur les feuilles), des feuilles vertes et non desséchées. 
Si deux des feuilles supérieures (une seule chez les Achkenazim) sont sectionnées, le loulav n’est plus Kachèr. 
De même si la feuille centrale géminée s’est séparée sur une longueur d’un « téfa’h » ( 8 à 10 cm)
.


La ‘Arava  

Le saule, qui n'a ni fruit ni parfum, évoque ce monde-ci qui n'a pas de réalité ni de viabilité. 

Mais l'Éternel nous a donné en héritage sa Tora grâce à laquelle nous connaissons la vie, comme le saule connaît la Vie grâce à l'eau. 



Pour être Kachèr: 

la longueur: 24 cm. minimum.

les feuilles ne doivent pas être desséchées.

le sommet de la tige ne doit être ni sectionné, ni desséché. 

Les feuilles doivent être entières.


Le Hadass  

Il évoque également l’unité de sentiments que l’homme doit manifester au service de son créateur. 
Les feuilles doivent s’unir sur la même rangée sans dévier.

Pour être Kachèr: 
—l
a longueur: 24 cm. minimum. 
Les trois feuilles de chaque rangéedoivent être sur la même ligne, au moins sur la majorité du Hadass. 
Elles ne doivent pas être desséchéeset doivent recouvrir la tige de la rangée supérieure. 
—l
e sommet de la tige ne doit être ni sectionné, ni desséché.


L’étrog  


Il est parfumé et savoureux et ressemble au cœur humain qui doit être pur de toutes taches et défauts, afin d’accéder au monde futur, monde des délices, parfumé et savoureux.

Pour être kachèr l’Etrog doit : 

Avoir au moins la taille d’un œuf (60 ou 100 gr. selon les avis), et être de cette année car un étrog desséché est passoul.

La protubérance (Pitom) doit être présente, sauf dans le cas ou elle n’existe pas par nature (par exemple dans l’étrog de Calabre).

L’écueil principal à éviter lors de l’acquisition d’un Etrog est de s’assurer que celui-ci n’est pasmourkav (greffé). 

Il est donc indispensable de ne l’acheter que chez une personne qualifiée et digne de confiance. 




Les critères de Kacheroute ne sont pas exhaustifs et ne sont donnés qu’à titre indicatif. Il convient pour chaque achat de demander l’avis d’un Rabbin expérimenté.



Quatre espèces: image de l’unité d’Israël


Le cédrat (Etrog) provient du cédratier qui est un arbre parfumé et donne d’excellents fruits. Il représente le juif idéal, connaissant la Tora et pratiquant les Mitsvote. 

Le palmier ((loulav) porte des fruits délicieux sans dégager le moindre parfum. Il représente le juif qui pratique les Mitsvote sans la connaissance approfondie de la Tora. 

Le myrte (Hadass) est parfumé, mais dépourvu de fruits, à l'instar du savant qui néglige les bonnes actions. 

Le saule (‘Arava) n'a ni fruit ni parfum. Il représente le juif qui n'a aucune connaissance de la Tora et ne pratique nullement les Mitsvote. 


A Soukkote, nous réunissons par ces quatre espèces, toutes les catégories de juifs. 
Le Saint-Béni-Soit-Il dit: 

« Unissez-vous tous ensemble en un seul bouquet et Je vous élèverai ». (Midrach Rabba) 


Parmi les quatre espèces du bouquet, deux donnent des fruits (l'ètrog et le loulav) et deux en sont dépourvues (le hadass et la 'arava).
Celles qui donnent des fruits ont besoin de celles qui en sont dépourvues et inversement pour former un bouquet. 


De même Israël ne retournera à sa terre que lorsqu'il sera uni et formera un seul bouquet. (Yalkoute Chim’oni). 

"Tous mes os proclameront, Éternel qui est comme Toi ?" (Psaume 75).

 

Nous remercions le Grand Rabbin Jacques Ouaknine Chalita, qui nous à autorisé à utiliser pour ce dossier, des passages de son livre « De Génération en Génération être juif ».

Partager cet article
Repost0
27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 14:14

גמר חתימה טובה תזכו לשנים רבות ונעימות

ENTREE DE KIPPOUR JERUSALEM
17.54
SORTIE DE KIPPOUR JERUSALEM 
18.05

LECTURE CHA'HIT
1er LIVRE
LEVITIQUE 17 Verset 1 >34

2ème LIVRE
NOMBRES 29 Verset 7 >11

HAPHTARA

ISAIE CHAPITRE 27 Verset 14 > CHAPITRE 28 Verset 14

LECTURE MIN'HA
LEVITIQUE
CHAPITRE 18 Verst 1 >30

HAPHTARA
LIVRE JONAS

CHAPITRE 1 Verset 1 > CAHPITRE 3 Verset 11

תחתמו לחיים טובים ולשלום

 
Partager cet article
Repost0
25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 16:34
SHABBAT SHALOM - שבת שלום


Bougies allumées


SHABBAT TECHOUVA

DEUTERONOME 32 Verset 1 > Verset 32

HAPHTARA

OSEE Chapitre 14 Verset 2 > Verset 10

MICHEE CHAP 7 Verset 18 > 20 (rite sépharade)
JOEL CHAP 2 Verst 11 > 27 (rite Aschkénase)


ALLUMAGE BOUGIES JERUSALEM 
17.56

SORTIE DU SHABBAT
19.07


 
Partager cet article
Repost0
25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 16:29
Haazinou - 
Deutéronome 32, 1-52

La plus grande partie de la paracha de Haazinou (« Écoutez ») est composé d'un « cantique » de 70 lignes que Moïse transmit au peuple d'Israël, le dernier jour de sa vie terrestre.

Prenant le ciel et la terre à témoins, Moïse exhorte le peuple en ces termes : « Souviens-toi des jours d'antan, méditez les années, d'âge en âge ; interroge ton père, il te l'apprendra, tes aïeux, ils te diront » de quelle manière D.ieu « l'a trouvé au pays du désert », en fit un peuple, l'a choisi comme Sien, et leur a attribué une terre d'abondance. Le Cantique met en garde contre les pièges de la prospérité – « Mais Yechouroun s'engraisse et se rebelle. Tu deviens gras, replet, bouffi – Il abandonne le D.ieu qui l'avait fait, il méprise le Rocher de son salut, » ainsi que les terribles calamités qui en résulteraient, que Moïse décrit comme D.ieu « détournant Sa face ». Cependant, il promet que D.ieu, à la fin, vengera le sang de Ses serviteurs et se réconciliera avec Son peuple et Sa terre.

La paracha se conclut par l'ordre de D.ieu à Moïse de gravir le mont Nebo jusqu'à son sommet, depuis lequel il contemplera la Terre Promise avant de mourir sur la montagne. « De loin seulement tu verras le pays, tu n'y entreras pas, dans cette terre que Je donne aux enfants d'Israël. »

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 09:17
http://www.universtorah.com/ns2_dossier.php?idd=34

Par le Rav Michel KOTTEK

 

1. Le mois de Tichri  



      Les préparatifs au mois de Tichri et de ses fêtes reposent en grande partie sur la Téchouva, le retour sur soi et le repentir des fautes, qu’elles concernent notre conduite face au Créateur du monde, ou qu’elles aient trait aux fautes que nous avons commises envers nos semblables. 

      Lorsque c’est envers notre prochain que nous avons mal agi, il nous faut réparer nos fautes en demandant pardon à la personne lésée. Quand et comment doit-on s’acquitter d’une tâche aussi délicate ? 

      Lorsque c’est envers notre prochain que nous avons mal agi, il nous faut réparer nos fautes en demandant pardon à la personne lésée. Quand et comment doit-on s’acquitter d’une tâche aussi délicate ? 

      Nous sommes à l’entrée du mois de Élloul propice à la Téchouva. C’est donc le moment opportun pour étudier ces questions. 

      La Michna (Yoma 85b) précise : « Les fautes entre les hommes et D. sont effacées grâce à Yom Kippour ; les fautes entre hommes ne peuvent être expiées à Yom Kippour tant que la personne n’aura pas demandé pardon à l’autre ». 

      La Guémara (id. 87a) rapporte une anecdote concernant Rav, qu’un boucher avait blessé (Rav est le nom de l’un des grands maîtres du temps de la Guémara). En veille de Yom Kippour, Rav se rendit chez le boucher, afin que ce dernier lui demande pardon quand il le verrait. Mais quand le boucher l’aperçut, il déclara ne rien avoir à lui dire. Quelques temps plus tard, le marteau qu’il utilisait lui tomba sur la tête et il mourut sur le champ. 

      La Guémara rapporte une autre anecdote concernant Rav (id.), lequel se rendit douze fois auprès de rabbi ’Hanina pour lui demander pardon, que ce dernier lui refusa. Finalement il s’avéra que rabbi ’Hanina savait que Rav devait devenir Roch Yéchiva en Babylonie ; c’est la raison pour laquelle il repoussa les excuses de Rav, afin que ce dernier soit obligé de quitter Érèts Israël (de honte) et aille ainsi au devant de son destin. 

      C’est à partir de ces deux histoires que sont tirées la plupart des règles halakhiques concernant la présentation d’excuses et la façon de les accepter.


2. Les questions qui se posent  

      L’une des premières questions qui se posent est de savoir à quel moment il est opportun de demander pardon : est-ce souhaitable immédiatement après que l’impair ait été commis, ou bien y a-t-il lieu d’attendre la veille de Yom Kippour ? 

      Le Michna Béroura (606,1) rapporte le commentaire du Ba’h (id.) selon lequel il faut demander pardon immédiatement ; ce n’est que si la personne n’a pas la possibilité matérielle de faire cette démarche qu’elle peut se permettre de la repousser. 

      Toutefois, la présentation des excuses ne pourra être repoussée au-delà de la veille de Yom Kippour, car il faut alors avoir « mis à jour les compteurs » envers autrui avant de pouvoir implorer le pardon divin. Cela va même plus loin : le Kaf Ha’hayim rapporte que lorsqu’une personne s’est rendu coupable de fautes envers l’Homme, et de fautes envers D‘, l’Eternel n’accorde pas son pardon tant que le pardon d’autrui n’est pas obtenu. 

      Outre la présentation d’excuses, il faudra réparer le préjudice matériel éventuellement porté à la personne, et donc rendre l’argent ou l’objet volé par exemple. 

      La demande de pardon n’est pas exigée uniquement lorsqu’un dégât réel a été commis ou un vol effectué. On doit aussi demander pardon dans les cas de fautes sans préjudice matériel, comme par exemple une attaque verbale (cf. ’Hochèn Michpate. Chap. 228). 

      Si la personne contre laquelle on a fauté déclare pardonner tout ce qu’on a fait contre lui – il n’y a pas besoin d’insister à lui fournir tous les détails des fautes commises, puisqu’en pardonnant globalement tout, même des fautes qui ne lui sont pas connues sont comprises (Az Nidbérou VII, 66). 

      Quelle est la marche à suivre lorsqu’une personne ne sait pas que l’on a fauté envers elle, ou qu’elle l’apprend sans véritablement connaître les détails de l’affaire ? 

      Le Michna Béroura (606,3) répond que livrer des détails n’est possible que si l’aveu ne lui fait pas honte. Il précise même que si l’étalement des détails sur notre mauvaise conduite risque de faire honte à la personne auprès de laquelle on s’excuse, l’aveu même de ces détails ne sera pas permis. Ils ne pourront être avoués que si la victime n’en subit pas un nouveau préjudice "moral". 

      Rabbi Israël Salantèr (cf. Mo'adim Ouzémanim I, 54) évoque le cas d’une personne qui, en venant demander pardon à autrui et en lui rappelant ce qui a été fait à son encontre, lui cause alors de la honte ou du désagrément. Ici donc même en demandant pardon, on aura fauté.
A plus forte raison n’y aura-t-il donc pas lieu de demander pardon sur des éléments qui n’ont aucunement dérangé la personne en leur temps, et dont elle n’a jamais eu vent, car alors le fait de les avouer lui occasionnera de la peine. 
Si, en revanche, la peine est déjà faite, mais qu’avouer le tour pendable qui aura été joué contre la personne augmentera son désagrément, il faudra demander pardon sans donner de détails quant aux mauvais actes commis contre elle.


3. Le Lachone Hara‘  


      Au sujet de l’expiation de la faute de Lachone Hara‘ – d’avoir médit d’autrui, le ‘Hafèts ’Haïm (4,12) précise que si des paroles préjudiciables ont été dites, mais que les gens ne les ont pas prises au sérieux et que donc la personne attaquée n’a pas effectivement souffert de cette calomnie, la faute reste "limitée" au domaine des les relations entre l’homme et D. ; il suffira donc de demander pardon au Créateur – tout en s’engageant à ne plus médire d’autrui à l’avenir. 

      En revanche, si l’honneur de l’autre a été atteint, il faudra lui présenter ses excuses jusqu’à ce qu’il les accepte et pardonne, puis demander pardon à D. Tant qu’il est possible de rattraper les dégâts causés par ses propos, il faut parler à toutes les personnes qui les ont entendus et les corriger, afin que la personne calomniée n’ait pas à souffrir des conséquences de ce qui a été dit à son sujet. 

      Le ‘Hafèts ’Haïm ajoute que même si notre victime n’est pas au fait de nos mauvaises paroles, il faudra lui en parler et demander pardon – sans doute s’agit-il d’un cas où la personne concernée n’éprouvera pas de honte à entendre ce qui a été dit contre elle (cf. plus haut).


4. Comment demander pardon  


      Il faudra a priori se rendre chez la personne que l’on a lésée, et lui demander pardon jusqu’à ce qu’elle accepte de pardonner. Si le déplacement physique est impossible, ou que le fait d’envoyer un intermédiaire peut être plus efficace, il est possible d’envoyer une tierce personne qui demandera pardon en son nom (Michna Béroura chap. 2). 

      Si une première visite n’a pas réussi à emporter le pardon de la personne lésée, il faudra retourner auprès d’elle deux ou trois fois. D’après le Rambam, la première fois, on ira demander pardon tout seul, puis on ira encore trois fois, mais alors accompagné de trois autres personnes. 

      Certains sont d’avis que l’on se fera accompagner de trois personnes dès la première fois (c’est ce qui ressort du Choul’hane ‘Aroukh), et on continuera de la sorte la seconde et la troisième fois. 

      Si, malgré tout cela, la personne ne veut pas pardonner, on réunira alors dix personnes devant lesquelles on déclarera que l’autre a refusé d’accepter nos excuses malgré plusieurs demandes effectuées de notre côté. On sera alors quitte de nos obligations aux yeux de la Halakha (Rama 606,1). 

      A-t-on toutefois le droit de continuer à implorer le pardon de notre victime ? Cela dépend du statut de la personne demanderesse: si c’est un « Talmid 
'Hakham », et qu’alors une telle obstination risque d’entraîner une profanation de la Tora, elle ne pourra retourner auprès de la personne lui ayant refusé par trois fois son pardon. 
Une personne qui n’est pas d’un tel rang pourra elle insister, mais n’y est pas tenue (Ba’h, Michna Béroura chap. 4). 


      En revanche, si c’est envers son propre Rav que l’on a fauté, il faut insister jusqu’à ce que le Rav accepte d’accorder son pardon, même après avoir essuyé trois refus. 

Le Michna Béroura précise que ceci concerne même un enseignant de Tora dont on a suivi les cours occasionnellement, même s’il n’est pas son Rav principal. 



      De l’anecdote rapportée dans la Guémara entre Rav et le boucher, il ressort qu’il ne s’agit pas seulement d’accepter de pardonner à la personne qui nous a offensée ou lésée (ce que Rav aurait pu faire sans se déplacer), mais encore de tout faire pour que l’autre comprenne qu’il doit demander pardon. Rabbi Its’hak Blazèr (l’un des grands maîtres du 
« Moussar », de l’Ecole de morale) enseigne que l’on comprend de cela l’importance de demander pardon, c'est-à-dire savoir de s’abaisser devant l’autre. C’est cet aspect de la démarche qui permet d’absoudre la faute. 


      En conséquence, il faut dans tous les cas présenter soi-même ses excuses. On ne pourra se suffire d’entendre que l’autre aura pardonné, car tant que l’on ne s’est pas "contraint" à demander pardon, notre faute n’aura pu être absoute. Une seule exception déroge à cette règle fondamentale : si la présence physique de la personne risque de mettre la victime encore plus mal à l’aise qu’elle ne l’est déjà du fait du préjudice qu’on lui a porté, on pourra se suffire de présenter ses excuses par personne interposée. 

      Le Tour rapporte au nom du Pirké Dérabbi Éli'ézèr (chap. 45), que le Satan est amené à constater que le jour de Yom Kippour, le peuple juif est sans faute, et dit au 
Créateur : «Maître du monde, Tu as un peuple sur terre qui se conduit comme les anges du 
Service : de même qu’eux sont pieds nus, de même le peuple d’Israël est-il sans chaussures en ce jour (chaussures de cuir) ; de même que ceux-ci ne sautent pas en ce jour (ils ne font pas plusieurs choses à la fois), de même le peuple d’Israël est sur ses pieds ce jour-là (ils prient). 
De même que les anges du Service sont sans faute, de même en est-il du peuple juif ; de même que la paix règne entre les anges, de même les membres du peuple juif réussissent-ils à faire régner la paix entre eux. D. entend le témoignage positif des opposants, et leur pardonne leurs fautes ». 


On comprend donc ici l’importance d’être en bonne relation avec autrui à Yom Kippour, afin de pouvoir finalement obtenir le pardon divin. 

      Nous avons écrit plus haut qu'il faut être indulgent envers celui qui a fauté contre nous, et accepter les excuses qu'il nous présente. Le Rama rapporte que si l'on a fauté envers nous en propageant une rumeur nous diffamant (Chèm ra’), on n'est pas tenu à l'indulgence ; en effet, il se peut que certaines personnes aient seulement entendu le mensonge initialement propagé, mais pas son rectificatif. Dans ce cas, le dommage qui nous a été causé reste d'actualité, et l'on n'est donc pas tenu de pardonner. 

      Néanmoins, même si cela n'est pas obligatoire, il est recommandé de pardonner même dans de telles circonstances (Maguèn Avraham, Michna Béroura 606,11). Le Kaf Ha'haïm rapporte des décisionnaires pensant que dans ce type de cas la personne n'est réellement pardonnée que si l'offensé accepte sincèrement ses excuses (id. 33). Dans le cas où l'auteur de la diffamation proclame en public qu'il a menti au sujet de telle et telle personne, et qu'il demande pardon publiquement, l'offensé sera tenu de pardonner, puisque cet aveu sera alors connu de tous (`Aroukh Hachoul'hane 606,2). 

      Le Rambam écrit à propos d'une personne qui a fait honte à son prochain (Hilkhote 'Hovèl chap. 3) « Une personne qui fait honte à son prochain en s'exprimant mal à son égard ou en lui crachant sur ses vêtements ne peut être soumise à une peine pécuniaire, mais le Bèt Dine se doit de prendre des décisions dans ce genre de cas en chaque lieu et à chaque temps selon ce qu'il pense. Si la personne offensée est un 
« Talmid `Hakham », il faudra payer à prix fort la honte causée, bien que l'offense n'ait été qu'orale... On impose dans un tel cas une amende fixe, tant en Érèts Israël qu'à l'étranger, et c'est ainsi que l'on faisait en Espagne... 


      Même si l'offense faite oralement à une personne anodine ne donne pas lieu à amende, cela reste un grand péché, et la personne qui agit de la sorte, s'en prend aux gens avec violence et leur fait honte n'est qu'un fauteur et un imbécile (et un grossier personnage - ajout du Choul'hane 'Aroukh). Toute personne faisant rougir une personne juive respectable en public n'a pas part au monde futur ». 

      Le Rama (`Hochèn Michpate chap. 420 par. 38) rapporte divers avis selon lesquels le Bèt Dine se doit de condamner à la bastonnade toute personne ayant fait honte à autrui en public, y compris dans le cas où cette honte est née suite à une rumeur diffamante colportée sur cette personne. 

      On distingue deux sortes de propos diffamants. Si les termes employés implique que la personne diffamée a commis une faute. On la qualifie donc de voleur, criminel, délateur. Le Bèt Dine peut alors faire frapper celui qui a ainsi menti aux dépens son prochain (de nos jours, le Bèt Dine peut imposer une amende à la place des coups ('Hatam Sofèr `Hochèn Michpate chap. 181). Mais si les mots utilisés sont «seulement» désobligeants - par exemple : impur, chien ou autres - il suffira que, l'auteur de ses méchants propos demande pardon à la personne insultée (Sma' 420,56). Elle devra insister jusqu'à ce que la personne offensée ne lui tienne plus rigueur, et si cette dernière exige une somme d'argent à titre de dédommagement, le fauteur devra s'exécuter. 

      Même si les informations calomnieuses étaient vraies, la chose reste interdite du moment que la volonté de la personne qui les a colportées était de faire honte à son prochain (Choute Chévoute Ya'akov 179) : publier la mauvaise conduite d'autrui n'est possible que si l'intention est d'empêcher l'autre de mal agir, d'alerter ses éventuelles victimes ou de porter témoignage suite à une convocation du Bèt Dine. 

Comment être pardonné si la personne envers laquelle on a mal agi n'est plus de ce monde ? 

      Le Choul'hane 'Aroukh rapporte à cet égard la Guémara (Yoma 87a) qui exige que l'on rassemble dix personnes sur la tombe de la victime de notre faute, et que l'on dise J'ai fauté envers l'Eternel, D. d'Israël, et envers cette personne ». Il faut préciser quelle faute a été commise. Les personnes présentes répéteront par trois fois : La faute est pardonnée (Michna Béroura § 15). 

      La même procédure s'applique si l'on a fait courir une mauvaise rumeur sur une personne décédée depuis. 

      Les grands Maîtres anciens ont interdit de faire courir des diffamations sur des personnes déjà décédées une personne qui aura transgressé cet interdit devra se repentir et demander pardon. 

      Si on a insulté une personne post mortem, le Michna Béroura précise qu'il n'est pas besoin de se rendre sur sa tombe, et qu'il suffira de demander pardon là où l'insulte a été lancée (§ 14). En revanche, le Kaf Ha'haïm exige que l'on se rende sur la tombe de la personne pour demander pardon, même si on l'a offensée «seulement» en proférant des insultes (§35).Si l'on se trouve à plus de trois « Parsaote » (environ 12km à pieds) de l'endroit où la personne que l'on a offensée est enterrée, on n'est pas tenu de se présenter soi-même sur la tombe, mais on peut envoyer un émissaire qui s'y rendra avec dix autres personnes afin de demander pardon en notre nom. Le fait de demander pardon au fils de la personne offensée est inopérant, car le fils n'est pas en capacité de pardonner l'affront fait à ses ancêtres (Kaf Ha'haïm §41). Il faudra donc se rendre sur la tombe de la personne concernée, dans tous les cas cités plus haut. 

      Si l'on doit de l'argent à une personne désormais décédée, on le rendra à ses héritiers. Si elle n'a pas d'ayant droits, on le donnera au Bèt Dine et on avouera sa faute devant lui (Rambam Hilkhote Téchouva chap. 2). 

      Le Bèn Ich `Haï écrit (Parachate Vayé'hi) Toute personne embrassera la main de son père et de sa mère en veille de Yom Kippour, avant de se rendre à la synagogue, et leur demandera pardon. C'est une grande obligation incombant à toute personne, et celui qui n'agit pas ainsi est un fauteur, car il fait preuve d'un manque de respect envers ses parents. Si nos Sages ont instauré de demander pardon à autrui avant Yom Kippour, cela ne doit-il pas être vrai à plus forte raison à son père et à sa mère, car nul n'échappe à cette faute au quotidien ! Si le fils est un imbécile et n'a pas demandé pardon, ils lui pardonneront tout de même et diront : "Je pardonne de tout mon cœur à mon fils pour toutes les fautes qu'il a pu commettre envers moi". 

      De même, le mari pardonnera à son épouse. Un disciple dont le maître habite en ville devra se rendre auprès de lui en veille de Yom Kippour pour lui demander pardon. Dans de nombreuses communautés, il y a la coutume de réciter la prière "Zakha" après Kol Nidré, dans laquelle on pardonne à toute personne qui a fauté contre nous, sauf dans des cas de dommages financiers dont on pourra toujours exiger la restitution.

                                                                               Rav Michel Kottek
Partager cet article
Repost0
25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 08:16
Le miracle d'un retour
L'art de brûler les étapes



Source : http://www.fr.chabad.org/

Revenir à D.ieu après avoir fauté est un sentiment naturel qui trouve souvent ses racines dans un besoin de déculpabilisation. Ce retour spontané est, par essence, informel, car un acte d’origine émotionnel est rarement structuré.

Le judaïsme présente paradoxalement la « Téchouva », retour vers D.ieu, comme un commandement divin qui se décompose en un certain nombre de phases : doit s’exprimer d’abord un profond regret, suivi d’une inébranlable décision de ne plus fauter. Et, bien que « laTéchouva soit principalement dans le cœur »1, cette décision est accompagnée d’un « Vidouï », aveu oral de la faute.

Un tel formalisme défini comme un commandement divin semble, a priori, injustifié. Comment peut-on dicter au pécheur son itinéraire émotionnel ?

En amont de cette question se situe une problématique fondamentale : le cheminement du retour vers D.ieu est-il virtuel ou effectif ? En d’autres termes, s’agit-il du simple défoulement d’un sentiment coupable ou d’une véritable réparation d’un acte pervers ? Dans cette dernière éventualité, quel processus sous-tend la réparation d’une action passée ?


Le sens de la réparation d’une faute passe par celui du commandement divin. Les trois cent soixante-cinq interdits et surtout les deux cent quarante-huit injonctions du judaïsme sont appelés, dans le Zohar, les « membres du Roi » car par eux, D.ieu agit sur la marche du monde. Cette action consiste principalement en un influx d’émanation divine, témoin de l’amour qu’éveille en D.ieu l’accomplissement de Sa volonté par l’homme. Chaque commandement, dans sa définition, appelle une expression différente de la révélation divine filtrée par les attributs de l’arbre séphirotique.2

Garant du libre-arbitre, le mal est une création dont le caractère négatif justifie son existence quasi-insignifiante, tout juste suffisante à éprouver l’homme en tentant de le détourner de D.ieu. Cependant, son statut de créature divine pose la question de sa motivation à inciter l’homme à s’opposer à son Créateur.

Cette question trouve sa réponse dans la définition de la faute. Par la transgression d’un commandement divin, l’homme provoque le détournement de la révélation divine, initialement destinée, si le commandement avait été accompli, à consolider les structures de la Création, vers les forces du mal qui s’en nourrissent. Cette nutrition contre nature lui confère alors une existence d’un niveau supérieur qui renforce son emprise sur le monde.

Ce détournement se présente sous deux aspects : d’une part, l’endommagement de l’arbre séphirotique qui laisse s’échapper l’émanation divine comme le sang s’échapperait d’une blessure. D’autre part la création d’un ange maléfique dont le rôle sera, entre autres, de punir le pécheur3.

Comme toute créature, l’ange, bénéfique ou maléfique, est composé d’un « corps »4 et d’une âme. En un certain sens, la faute est elle aussi un être vivant qui naît, se développe et qui meurt, dont le corps est son accomplissement, animé par le désir. De ce point de vue, le désir de fauter crée l’âme du mauvais ange et sa réalisation en engendre le corps.

Si le regret de l’homme peut suffire à annuler son désir coupable, il est inefficace pour effacer l’action, imprimée dans la matérialité du temps et de l’espace. Le Talmud5 nous affirme qu’un véritable retour vers D.ieu serait réalisé lorsqu’un homme coupable d’adultère, se retrouverait « avec la même femme, dans les mêmes conditions et dans le même lieu » sans pour autant fauter.

Bien qu’une telle situation compenserait une telle faute de façon idéale, elle est toutefois difficilement réalisable. Aussi, dans Sa grande bonté, D.ieu a laissé à l’homme la possibilité de détruire le « corps » de sa faute par l’acte minime que constitue son aveu car, nous disent nos Sages, « les mouvements de ses lèvres sont comptés comme un acte ».6

Nous comprenons ici le sens du « Vidouï », expression orale de l’aveu de la faute. Malgré son caractère désuet, il vient réparer l’action commise par le pécheur.

Mais tout ce processus semble encore allégorique et ne répond pas à l’interrogation sur l’effet réel du retour vers D.ieu.

Pour répondre à cette question, il faut se reporter à une partie fondamentale de la liturgie juive, si souvent mentionnée le jour du Grand Pardon, qui est l’évocation des « treize attributs de la miséricorde divine ». Bien qu’attributs divins, ceux-ci se distinguent des dix attributs qui constituent l’arbre séphirotique par leur caractère transcendant.7

Selon la tradition hassidique8, l’ossature de la Création est composée de dix attributs divins9, expressions immanentes de la divinité. En amont de ceux-ci se situe l’attribut de « Kéter »10 qui, comme la couronne royale qui surplombe la tête du roi, transcende l’arbre séphirotique.11 Les attributs de miséricorde sont au nombre de treize parce qu’ils contiennent toutes les expressions du divin que sont les dix attributs et les trois parties de « Kéter ».12

C’est pour cette raison que le pardon de la faute passe par l’invocation de ces attributs : seule la transcendance divine, en amont du temps et de l’espace, peut réparer13 le passé en détruisant tout mal, comme un roi peut, par sa miséricorde, transcender toute justice.14

Le retour vers D.ieu dépasse donc la notion de pardon de la faute. Il introduit une nouvelle dimension dans la relation de l’homme à D.ieu qui, comme dans un miracle, brise les limites de la nature. Cette brisure est en fait une réponse à l’action de l’homme qui tourne résolument le dos à son passé. Il ne s’agit pas ici d’une montée progressive, d’un long raffinement acquis par les commandements divins, mais d’un véritable saut vers son Créateur.

De ce point de vue, la « Téchouva » n’est plus une simple réparation de fautes passées, c’est une attitude qui exprime un brûlant désir de retrouver son Créateur, au-delà même du service divin. De fait, c’est un mouvement de l’âme décrit par le verset : « le souffle de vie reviendra vers D.ieu qui l’a insufflé ».Ecclésiaste 12, 7.

Parce qu’au-delà des commandements, au-delà du service quotidien, D.ieu demande quelquefois de savoir brûler les étapes qui conduisent vers Lui en transcendant Sa volonté.

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 08:03
Le Ma'hzor de mon père
L'âme juive dans l'enfer du Goulag


Source
http://www.fr.chabad.org/


Le jour de Kippour 1951, mon père, Rav Moché Greenberg, récita avec ferveur toutes les prières de la fête. Toutes, exceptée une, celle qui est souvent considérée comme la plus solennelle : le 
Kol Nidrei.

Il avait à l'époque vingt ans. Il était prisonnier dans un camp de travaux forcés soviétique en Sibérie. Son crime avait été de tenter de s'enfuir de Russie.

Il avait rêvé de quitter le pays pour rejoindre la terre d'Israël, mais il avait été arrêté et condamné à 25 ans de travail. À son arrestation, il fut séparé de ses parents et de ses deux sœurs. Il avait un frère qui était déjà prisonnier dans un autre camp pour un « crime » similaire.

Il y avait à peu près mille prisonniers dans le camp de mon père. Ils travaillaient tous sur le chantier d'une centrale électrique. Sur ces mille hommes, seule une vingtaine étaient juifs.

Alors que l'été tirait à sa fin, les prisonniers juifs se demandaient comment ils allaient célébrer les jours solennels de Roch Hachana et Yom Kippour. Ils savaient qu'il leur manquerait un choffar (corne de bélier), un rouleau de la Torah et des Talitoth (châles de prière), mais ils espéraient trouver unma'hzor, un rituel de prières des fêtes.

Mon père remarqua un homme qui était « de l'extérieur », un ingénieur qui travaillait pour le camp sur certains projets. Il se pouvait bien, d'après lui, que cet ingénieur fût juif.

Il attendit donc le moment propice pour approcher cet homme. « Kenstou mir efsher helfen ? », lui murmura-t-il en Yiddish (« Peut-être pouvez-vous m'aider ? »).

À cette époque, tous les Juifs de Russie parlaient le Yiddish couramment. Mon père vit dans son regard que l'homme avait compris.

« Pourriez-vous amener un ma'hzor pour moi, pour les Juifs ici ? » lui demanda-t-il. L'ingénieur hésita. Une telle affaire mettrait leurs deux vies en danger. Malgré cela, il accepta d'essayer.

Quelques jours passèrent. « Y a-t-il du nouveau ? », demanda mon père.

« De bonnes et de mauvaises nouvelles », répondit l'ingénieur. Il avait trouvé un ma'hzor avec difficulté, mais c'était le seul que possédait le père de sa fiancée et l'homme s'était vigoureusement mis en colère quand sa fille lui avait demandé d'y renoncer. Peut-être lui avait-elle dit pourquoi elle le lui demandait, peut-être pas.

Mais mon père n'était pas résolu à abandonner son projet. Peut-être, suggéra-t-il, ce monsieur voudrait bien lui prêter le livre. Il pourrait alors le recopier et le lui rendre avant Roch Hachana.

L'ingénieur fit passer clandestinement le ma'hzor à l'intérieur du camp et le donna à mon père.

Pour pouvoir le recopier, mon père construisit une grande caisse en bois dans laquelle il se cachait plusieurs heures par jour. Là bas, à l'abri des regards, il recopia le livre de prières, ligne après ligne, dans un cahier. Au bout d'un mois, il avait recopié l'ouvrage dans sa totalité. Il manquait cependant une page, celle du Kol Nidrei, la première prière récitée le soir de Kippour.

Cliquez l'image pour l'agrandir
Crédit photo: Chabad Library
Le Ma'hzor que le Rav Greenberg recopia à la main dans un Goulag à Omsk en Sibérie en 1951

Mon père rendit le livre et l'automne arriva. Les prisonniers juifs connaissaient les dates des fêtes grâce au courrier de leurs familles et, le jour de Roch Hachana, ils soudoyèrent les gardes, probablement avec des cigarettes, pour que ceux-ci les laissent se rassembler dans le baraquement pour prier.

Avec son rituel écrit à la main, mon père fit office de 'hazane(chantre), récitant chacune des prières qui étaient ensuite reprises par les voix basses et solennelles de l'assemblée. Sept jours plus tard, ils se rassemblèrent de nouveau pour Kol Nidrei. Cependant, malgré leurs efforts, aucun des fidèles ne parvenait à se rappeler des tous les mots de cette prière.

Au bout de près de sept ans, mon père fut libéré avec tous les autres prisonniers politiques suite à la mort de Staline. La seule chose qu'il emporta avec lui de ce camp fut son ma'hzor.

Il retrouva sa famille près de Moscou et, plus tard, se maria. Je n'étais qu'un nourrisson lorsque, en 1967, quinze ans après sa libération, ma famille fut autorisée à émigrer en Israël. Le ma'hzor fut aussi du voyage.

Mon père, qui vit encore à Bnei Brak, n'aime pas évoquer ces années douloureuses en Sibérie. Mais, les rares fois que je l'entends raconter un épisode de cette époque, il déclare avec émotion qu'il n'a jamais participé à des prières aussi ferventes que celles que lui et ses compagnons faisaient au Goulag.

En 1973, il rendit visite au Rabbi de Loubavitch à New York et lui remit lema'hzor en cadeau.

Mon père, Rav Moché Greenberg

Il y a quelques mois, j'ai visité la bibliothèque du Rabbi et j'y ai trouvé le ma'hzor de mon père. J'ai contemplé le cahier usé avec ses pages si fragiles, écrites à la hâte avec tant de respect et de détermination. J'en ai fait une copie... à la photocopieuse.

Ce Yom Kippour, lorsque je dirigerai les offices au Beth 'Habad de Solon dans l'Ohio, j'aurai auprès de moi la copie du ma'hzor de mon père, avec sa page de Kol Nidrei manquante.

Mon père n'avait pas pu réciter le Kol Nidrei durant ses années de détention. Cette année, je demanderai à ma communauté, et à chacun d'entre nous, de le réciter pour lui et pour tous ceux qui n'ont pas la possibilité de le faire.

-------------

 

Son plus long Yom Kippour
Kippour sous le stalinisme

En Union Soviétique, des l’âge de quatorze ans, les filles étaient obligées de travailler pour le Parti Communiste. La jeune Sarah Raizes fut ainsi affectée à une usine de verre : là elle apprit à mélanger le sable avec divers composants puis à placer les plaques de verre dans de larges récipients portés à une très haute température dans un four qui était plutôt une fournaise.

Elle devait se présenter au travail tous les jours, sans exception : ceci était vérifié grâce à un registre dans lequel chacun devait pointer. Malheur à celui qui manquait sans une excuse valable ! Sarah ne travaillait pas le Chabbat et fut vite repérée par les responsables du Parti et on lui fit subir toutes sortes de vexations sous prétexte qu’elle n’était qu’un parasite. On la traîna devant des comités pour répondre à de véritables interrogatoires et tenter de lui faire signer des documents accusant les autres : ceux qui avaient osé la convaincre de ne pas travailler Chabbat.

Mais Sarah affirmait fermement qu’elle n’était pas victime d’un lavage de cerveau et que d’aucune manière, on ne parviendrait à la faire changer d’avis. Une fois, le commissaire chargé de la faire avouer devint si frustré et furieux qu’il lui lança à la figure le premier objet qui lui tomba sous la main : un lourd support en marbre posé sur son bureau. Il avait bien visé et Sarah porta toute sa vie une longue balafre sur son front…

A l’approche de Yom Kippour, Sarah ne savait plus que faire pour respecter le jour le plus saint de l’année. Nombre de Juifs qui avaient tenté de ne pas travailler ce jour-là avaient été sévèrement et cruellement punis.

Les heures passaient ; désespérée, Sarah décida de se rendre à l’infirmerie et de prétendre qu’elle était malade.

Mais en vain.

Les médecins découvrirent bien vite sa véritable intention et, furieux, menacèrent de l’envoyer pour vingt-cinq ans en Sibérie pour ses «bêtises». «Ceux qui refusent de travailler ne sont que des parasites et doivent être forcés d’apporter leur contribution à la patrie» déclarèrent-ils.

Elle retourna, le cœur brisé, à son atelier de verre. Comment pourrait-elle échapper à cette épreuve ? Il devait bien exister une solution ! D.ieu devait l’aider, d’une manière ou d’une autre.

C’est alors qu’elle s’aperçut que la manche de son tablier était imbibée de sang. Perdue dans ses pensées, elle ne s’était même pas aperçue qu’elle avait heurté un tesson de bouteille et que le sang giclait de toute la longueur de son bras.

Quel bonheur !

Sans même réaliser sa souffrance physique bien réelle, elle ne vit dans cette blessure impressionnante que le prétexte qu’elle recherchait désespérément. Elle retourna à l’infirmerie, en dissimulant autant que possible sa joie. Les médecins qui l’avaient examinée juste auparavant n’étaient plus là et on lui affecta une femme médecin qui s’occupa d’elle avec dévouement. Elle parvint après bien des efforts à arrêter l’hémorragie et à suturer la plaie qu’elle recouvrit d’un bandage.

Cette femme chaleureuse et maternelle chercha à atténuer la douleur de sa patiente. Elle lui proposa des médicaments analgésiques mais Sarah refusa. Elle lui proposa un verre de lait chaud qu’elle refusa. Aussi. Sarah était de plus en plus pâle et le médecin la supplia de boire pour recouvrer la santé et reconstituer sa réserve de sang. Mais Sarah se contenta de hocher la tête et de répondre : non !

Ceci dura longtemps. Le médecin ne l’abandonna pas ainsi. Finalement, en soupirant, elle emmena Sarah dans un petit bureau, non sans avoir vérifié que personne ne les voyait. Dans cette pièce brûlait une bougie de vingt-quatre heures : «Moi aussi, je suis juive ! murmura-t-elle avec une sourire amer. Moi aussi je tente de respecter Yom Kippour de mon mieux !»

Soulagée par la tournure des événements, Sarah se confia à la femme médecin qui, elle aussi, lui raconta sa vie et ses difficultés pour pratiquer un peu les Mitsvot. Ensemble elles récitèrent et chantèrent les prières qu’elles connaissaient par cœur. Elles vibrèrent en se racontant la fête de Yom Kippour telle qu’elle était célébrée dans le Temple de Jérusalem. Ah ! Comme le visage du Cohen Gadol était rayonnant quand il sortait du Saint des Saints, comme la pureté et la sainteté étaient palpables à cette époque ! Ah ! Comment tout cela reviendra avec la venue du Machia’h… !

A la fin de Yom Kippour, elles prononcèrent ensemble le Chema, fermèrent les yeux très fort en se représentant une synagogue où l’on entendait le son du Choffar annonçant la fin du jeûne…

Sarah se remit bien vite de sa mésaventure. Pour elle, tout ceci avait été un véritable miracle.

Bien des années plus tard, quand grand-mère Sarah me raconta cette histoire, moi un de ses nombreux petits-enfants, elle rappela la gentillesse de cette femme et cette longue journée passée ensemble dans ce bureau : des larmes coulaient encore le long de ses joues. Puis elle releva sa manche : or il faisait froid ! Mais elle tenait à ce que son petit-fils soit témoin :

«Regarde» !

Le long de son bras, une cicatrice d’une vingtaine de centimètres attestait de sa volonté de respecter Yom Kippour même sous l’effroyable tyrannie soviétique.

Cela avait été son plus long Yom Kippour, celui qui resta gravé sur son bras tout au long de sa vie.

Et comme j’en ai été témoin, il restera aussi gravé, pour toujours, dans ma mémoire.

Ari Kievman - 


--------------------------------

Le père oublié
Saura-t-il pardonner ?

Dans un petit village du fond de l’Europe Centrale, à plusieurs heures de route de la plus proche communauté juive, vivait une famille juive. Une fois par an, pour Yom Kippour, ils faisaient tous le long voyage qui les menait à la ville, afin de prier avec leurs coreligionnaires

Une année, le père de famille se leva très tôt, la veille de Yom Kippour et se prépara pour le voyage. Ses fils, qui n’étaient pas si empressés que lui, poursuivaient tranquillement leur sommeil. Impatient de se mettre en route, il dit à sa famille : «Écoutez, je vais commencer le trajet à pieds, pendant que vous vous préparez. Je vous attendrai au pied du grand chêne, au croisement des routes.»

Marchant d’un pas allègre, le villageois atteignit bientôt l’arbre et s’étendit sous son ombre pour attendre la charrette qui emportait sa famille. Épuisé par de nombreux jours de travail harassant, il s’endormit. Pendant ce temps, les siens avaient chargé la charrette et s’étaient mis en route. Mais dans l’excitation du voyage, ils oublièrent leur vieux père. Ils ne s’arrêtèrent pas à la croisée des chemin, devant le grand chêne et ne virent pas la silhouette endormie du père.

Quand le villageois se réveilla, le soir était déjà tombé. A de nombreux kilomètres de là, les prières du Kol Nidré avaient commencé dans la synagogue de la ville. Levant les yeux au ciel, le vieil homme s’écria : «Maître de l’univers ! Mes enfants m’ont oublié. Mais ce sont mes enfants aussi je leur pardonne. Toi aussi, comporte Toi ainsi pour ceux de tes enfants qui T’ont abandonné...»

Cette histoire a été racontée par la grand-mère du Rabbi Précédent, la
Rabbanit Rivkah Schneersohn.


Partager cet article
Repost0

Traducteur/translator

 

 

France  ISREAL  English

Recherche

logo-lien-aschkel-copie-1.jpg

 

France  ISREAL  English
Traduire la page:
By
retour à l'acueil

------------------------------------- 

 

Communication and Information

 

Vous souhaitez 

- proposer un article ?
 - communiquer une info ?

Contactez la rédaction

bOITE-a-mail.jpg

-------------------------------

 

Nous remercions par avance tous ceux

qui soutiendront le site Aschkel.info

par un don

icone paypal

Paiement sécurisé


Consultez les dossiers

Archives

Mon livre d'or

 

 Livre_dor

 


 

Visites depuis la création du site


visitors counter

Catégories