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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 13:49

Le plus précieux cadeau fait au Peuple Juif
Par Nissan Mindel

 

Au sujet du Chabbat nos Sages nous rapportent (Chabbat, 10b) : « D.ieu dit à Moïse : J'ai dans ma réserve de trésors un cadeau précieux, et son nom est Chabbat. Je veux l'offrir à Israël. Va le leur annoncer. »

Le Chabbat est ce que possède le Juif de plus cher ; c'est son meilleur ami dans la vie. Le Chabbat convertit même la maison appauvrie en un véritable « Jardin d'Éden ». L'indigent que le besoin pousse à accepter les travaux les plus durs afin de pouvoir gagner chichement sa subsistance, se trouve tout transformé par l'arrivée du Chabbat. Oubliés ses soucis et ses peines ; un sentiment de joie et de paix emplit son cœur et irradie de tous les coins de sa modeste demeure. Le Juif retire du Chabbat, force, énergie, espoir et bonheur parfait. Tel un prince heureux allant d'un cœur léger vers la réalisation de son désir, le Juif accueille « La Reine Chabbat » avec le doux chant : « Lékhah Dodi likrath Calah, pnei Chabbat nékabelah » – Allons, mon bien-aimé, à la rencontre de la fiancée, accueillons le Chabbat.

La source de notre force 

Le pouvoir rajeunissant et l'influence enchanteresse du Chabbat n'atteignent leur plein effet que si ce jour est entièrement accepté dans la foi et la dévotion et observé en accord avec la loi et la tradition juives. Le rituel extérieur est aussi important que le sentiment intérieur. Nous devons, par exemple, nettoyer la maison et porter nos plus beaux habits dans l'attente de ce jour. Les bougies doivent être allumées, et après que « la Reine du Chabbat » ait été accueillie avec des prières, on récite le Kiddouche sur le verre de vin ou les « 'Halloth » (pains du Chabbat) en présence de tous les membres de la maison. Les repas de ce jour doivent être un régal pour la famille. Prières et chants doivent retentir ; ils exprimeront la signification du Chabbat. Le jour entier du samedi, commençant vendredi au coucher du soleil et se terminant samedi, la nuit tombée, doit se passer en marge de tout travail, toutes affaires cessantes. Nous le consacrerons surtout à notre progrès moral et à nos devoirs envers D.ieu.

Observé de cette manière, le Chabbat a sur le Juif l'influence désirée. Il guérit ses blessures et allège son fardeau.

Quand le Chabbat est passé, et que le Juif récite la « Havdalah », il dit :

« Hinéh E-l yechouati » – Voici ! Le Tout Puissant est mon secours, car Il m'a donné un trésor si cher et si précieux, le Chabbat ;

« Evta'h » – grâce à cela ma sécurité est assurée, je serai calme et joyeux,

« Velo ef'hade » – et je n'aurai aucune crainte de commencer la semaine nouvelle.

Et immédiatement après la Havdalah, la joie et la gaieté règnent dans 'le foyer juif ; car celui-ci est plein de foi et de confiance en D.ieu qui a été notre bouclier dans le passé, et qui continuera de nous protéger à l'avenir.

La meilleure ligne de défense

Le Chabbat a pour nous, Juifs, pris comme entité nationale, une signification spéciale. Quelle autre nation est si dispersée dans tous les continents ?

Les Juifs, en tant que collectivité, sont faibles et peu nombreux. Pourtant, en dépit de leur insignifiance apparente, ils forment un peuple indomptable. Comment cela s'explique-t-il ? Qu'est-ce qui rattache si étroitement ensemble les Juifs malgré leur apparente impuissance ? Quel est donc le secret de leur force, voire de leur invincibilité ?

Nous devons tous arriver à la même conclusion que l'un des piliers essentiels du peuple juif est le Chabbat. Par ce repos exclusif du Chabbat – qui est observé exactement le même jour par toute la population juive du monde où qu'elle se trouve – les Juifs sont extraordinairement fortifiés et spirituellement unifiés. Grâce à l'obligation générale de repos total le jour du Chabbat, grâce au rajeunissement spirituel qui en dérive, les Juifs du monde entier acquièrent un tel degré de puissance morale et religieuse, qu'aucune force physique ne peut leur porter atteinte.

Le Chabbat a défendu notre peuple plus d'une fois dans les moments les plus critiques, même quand il était menacé d'une destruction totale. Tant que ce jour sera observé comme il se doit, ni les pires ennemis et leurs plans les plus diaboliques, ni l'exil le plus dur et l'esclavage ne pourront rompre les liens solides par lesquels le Chabbat unit tous les Juifs ; et toutes les forces du monde seront impuissantes à percer la cuirasse que le Chabbat a construite autour d'eux.

Quand les Juifs gardent le Chabbat, le Chabbat les garde. Une nation juive fidèle au Chabbat ne s'éteint jamais.

Le symbole de la création

Le ciel et la terre, les fleuves et les océans, les champs et les forêts, ce que nos yeux voient et ce que nos oreilles entendent, tout a été créé en six jours en vertu de la parole de D.ieu et de Sa volonté. C'est à ce moment que l'univers a pris sa forme et son ordre définitifs, c'est ainsi qu'il a existé et fonctionné pendant des milliers d'années.

Au sixième jour l'homme a été créé, c'est à lui que D.ieu a confié son grand chef-d'oeuvre : l'Univers. Certes, l'homme est petit, sa vie est brève ; pourtant c'est à lui qu'a été donnée la domination sur toutes les autres créatures du monde et sur toutes les forces de la nature.

Pour remplir sa fonction, l'homme a eu en partage une âme, une « parcelle du Tout Puissant là-haut », qui lui a conféré la capacité de gouverner le monde. Il peut être plus fort qu'un lion, plus rapide qu'un cerf ; il peut voler plus haut qu'un aigle, traverser les mers mugissantes plus vite qu'une baleine, creuser les profondeurs du globe comme un ver, produire la lumière et la chaleur comme le soleil. Ainsi l'homme est-il capable et libre de faire ce qu'il désire, grâce aux pouvoirs divins qui l'animent.

Le libre penseur peut croire que sa sagesse et sa force ne lui ont pas été données par D.ieu, mais qu'il les a acquises lui-même. Il peut même se persuader que le monde est sa possession exclusive, qu'il en est le maître absolu, qu'il peut faire ce que bon lui semble sans intervention aucune d'en haut.

Une telle vue est pleine de dangers pour l'homme, car elle lui donne licence de faire le mal, d'être immoral et sans honneur. Elle le conduit irrémédiablement à sa perte. Ainsi l'homme manquera à sa sainte mission et, en même temps, il tombera au niveau de la créature la plus vile sur la terre.

Le Créateur a prévu cette possibilité et a offert au monde le Chabbat pour la sanctification de l'homme, en lui ordonnant : ceci tu peux le faire, et cela t'est défendu ; jusque-là tu peux aller, mais non plus loin, etc. Le Chabbat a ainsi dressé devant l'homme des barrières précises. Se soumettant à la volonté de Celui qui est plus grand et plus fort que lui, l'homme doit se rendre compte qu'il est un émissaire chargé de satisfaire aux demandes de Celui qui est le maître de chacun et de chaque chose.

Le repos du Chabbat donne aux Juifs l'occasion de réfléchir et de méditer ; il lui rappelle « qu'en six jours D.ieu a créé le ciel et la terre », ce qui signifie que tout ce qui l'environne et lui-même avec toutes ses possessions terrestres sont l'oeuvre de D.ieu et demeurent sa propriété.

C'est dans ce saint but que le Tout Puissant a institué le Chabbat. Sous l'influence du Chabbat, le Juif ne peut outrepasser les limites prescrites. Empêché de suivre certaines de ses habitudes quotidiennes, avec la défense de se livrer à un quelconque travail tout le jour durant, il devient conscient de l’existence « d'un oeil qui voit et d'une oreille qui entend ». Il se rend compte qu'il est responsable de ses actes et qu'il aura à en rendre compte. Alors il essaiera de les diriger dans la voie qui fera sa fortune, et lui donnera, spirituellement et matériellement, le bonheur.

La base de notre foi

A la troisième génération après la Création, et pendant les deux mille ans qui suivirent, le Chabbat fut négligé par l'humanité, toute croyance en le Créateur ayant disparu. Les hommes adorèrent non le Créateur, mais des choses qui avaient reçu de Lui leur existence. Ainsi furent adorés les planètes, le feu, les animaux et nombre d'idoles de formes et dimensions variées.

Enfin Abraham vint et proclama l'unité du Créateur. La pure croyance d'Abraham en D.ieu devint l'héritage sacré de ses enfants ; et pendant de longues années sa famille fut la seule dans le monde à proclamer sa foi en le Tout Puissant.

Par la suite, les descendants d'Abraham, d'Isaac et de Jacob furent réduits en esclavage en Égypte, terre d'idolâtrie, de sorcellerie et d'immoralité, pays d'esclavagistes et de tyrans. Là, l'esclave qui ignorait le repos apprit à apprécier le loisir à sa juste valeur.

Le temps vint où D.ieu administra aux despotes égyptiens une leçon dont l'écho se répercuta à travers le monde. D.ieu démontrait ainsi que le plus puissant parmi les puissants est sans force devant Lui. Ceux qui, esclaves, étaient piétinés, torturés, furent libérés, et leurs maîtres écrasés. D.ieu conduisit hors d'Égypte les tribus délivrées, et Il assura leur subsistance dans le désert quarante ans durant.

Pendant cette longue période, les enfants d'Israël apprirent à lever les yeux vers D.ieu et à Lui demander Sa protection. Du ciel l'Éternel fit tomber sur eux la Manne, et chaque jour la ration quotidienne exclusivement. Quand arrivait le vendredi, ils recevaient du ciel une ration double ; ainsi D.ieu pourvoyait aux besoins du Chabbat le jour précédent. Même avant qu'Il eût donné à Israël la Torah sur le Mont Sinaï, Il lui offrait le Saint Chabbat. De cette manière l'Éternel indiquait que le Juif ne peut convenablement observer la Torah à moins d'accepter le Chabbat, avec la ferme croyance que D.ieu créa le monde en six jours et se reposa le septième ; que le Créateur de l'Univers peut modifier les lois de la nature ; qu'en six jours, Il peut pourvoir aux besoins de sept.

Aussi le Chabbat nous rappelle-t-il deux notions fondamentales de notre foi :

a) Que D.ieu créa le monde (Zicaron lemaasseh béréchith).

b) L'exode d'Égypte et les miracles qui l'ont illustré, l'a Révélation conséquente sur le Mont Sinaï (Zekhère litsiath Mitsraïm) ; car ce fut à l'exode d'Égypte que D.ieu choisit le peuple juif pour porter l'étendard de la Torah, et ce même peuple reconnut et acclama D.ieu : « Voici mon D.ieu, et je Le glorifierai. » (Exode 15, 2)

C'est pourquoi le Chabbat est la base de notre foi ; et celui qui le profane nie du même coup l'existence de D.ieu en tant que créateur de l'univers et donateur de la Torah.

L'union de toute l'humanité

Plus tard, d'autres nations instituèrent elles aussi un jour spécial de repos. Mais les Juifs furent les premiers à observer le Chabbat comme un jour saint, entièrement consacré aux choses spirituelles.

Même aujourd'hui la différence entre le jour de repos des autres nations et le Chabbat juif est facile à remarquer. Celles-ci ont un jour de repos qui les libère seulement de la contrainte du travail, ou tout au moins du travail qui permet de gagner de l'argent. Tandis que le Chabbat juif signifie loisir dérivant de l'arrêt de travail même volontaire, voire du travail dans sa propre maison.

Travailler les six jours de la semaine constitue une Mitsva, car on ne doit pas passer le temps dans l'oisiveté. Mais le Chabbat c'est, au contraire, une Mitsva de se reposer. Le Juif doit préparer sa nourriture le vendredi, car le samedi doit être dégagé de quelque forme de travail appartenant là la vie habituelle des autres jours. Le Chabbat est réservé à l'étude, à la prière et au bonheur spirituel.

Ainsi, le Chabbat, non seulement sont défendus les durs travaux, mais même n'importe quelle forme de travail, si légère soit-elle. De plus, non seulement le Juif lui-même et les membres de sa maison doivent se reposer, mais aussi la bête qui aide ce Juif dans son travail de la semaine.

Quand l'humanité entière en arrivera à pénétrer la véritable signification du Chabbat, quand le monde se rendra compte de la valeur de ce cadeau que le Tout Puissant a offert aux Juifs, alors le Chabbat deviendra le facteur unificateur de toutes les nations, ainsi que dit le prophète Isaïe : « [...] à chaque Chabbat, toute chair viendra, se prosterner devant Moi, dit l'É-ternel. » (66, 23)



http://www.fr.chabad.org 

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 12:35

A lire ! מרגש מאוד

Lekha Dodi      

Viens, mon bien-aimé, au-devant de ta fiancée, Le Sabbat paraît, allons le recevoir!

 

"Observe" et "souviens-toi" (1), ces mots, le Dieu unique
Nous les fit entendre en une unique parole, 
Le Seigneur est Un, Un est son Nom, 
A Lui Honneur, Gloire, Louange!
(Refrain: Viens...) 
Empressons-nous à la rencontre du Sabbat, 
Il est la source de bénédiction, 
Consacré dès les temps les plus lointains, 
But de la Création dans la première pensée du Créateur...
(Refrain: Viens...) 
Sanctuaire du grand Roi, Ville Royale, 
Debout, relève-toi de tes ruines !
Assez séjourné dans la vallée des pleurs :
Tu es Source des miséricordes du Dieu miséricordieux. 
(Refrain: Viens...)
Secoue la poussière, debout !
Remets tes habits de fête, ô mon peuple.
Grâce au fils de Yichaï de Bethléhem, 
Mon âme voit s'approcher d'elle le salut.
(Refrain: Viens...) 
Réveille-toi, réveille-toi, 
Ta lumière brille, lève-toi, sois illuminée !
Courage, courage, entonne un cantique !
Sur toi resplendit la gloire du Seigneur.
(Refrain: Viens...)
Pour toi plus de honte, plus d'opprobre!
Pourquoi te troubler, pourquoi te tourmenter ?
Chez toi mon peuple, pour ses humbles enfants, trouvera un asile, 
Et des ruines ressuscitera la Ville rebâtie.
(Refrain: Viens...)
Ceux qui l'ont dévastée, seront foulés aux pieds, 
Et tous tes adversaires mis en fuite, 
Ton Dieu mettra en toi sa joie, 
Comme le fiancé dans sa fiancée.
(Refrain: Viens...)
Etends-toi à droite et à gauche, 
Et glorifie le Seigneur, 
Grâce à celui qu'on nomme le fils de Péretz 
(2) 
Voici venir pour nous la joie et l'allégresse.
(Refrain: Viens...) 
Viens en paix, toi qui es la couronne de ton époux, 
Viens dans la joie, dans la félicité, 
Au milieu des fidèles du peuple élu, 
Viens, ma fiancée, viens, ma fiancée!
Refrain : 
Viens, mon bien-aimé, au-devant de ta fiancée, 
Le Sabbat paraît, allons le recevoir!
(Traduction du 
Livre du Sabbat).






Une synagogue à Jérusalem. 




L'office étant terminé, David se dirigea rapidement vers les premiers rangs pour dire "Chabbat Chalom" au rabbin et aux quelques personnes de sa connaissance, puis rebroussa chemin vers la sortie. Il fallait maintenant rentrer à la maison pour le Kiddouch .
Comme il s'apprêtait à sortir, mû par une impulsion soudaine, il se retourna pour regarder les fidèles qui sortaient un par un de la synagogue. Il regarda attentivement. 
N'y aurait-il pas quelqu'un d'isolé qu'il pourrait inviter ? "Tiens, qui est encore assis prés du mur latéral ? 
Je connais pratiquement tout le monde ici, et je n'ai pas l'impression de l'avoir déjà vu".
David s'approcha du jeune inconnu et l'examina d'un oeil expert. 
Une salopette, un sac à dos, le teint mat, des cheveux bruns bouclés : un Sépharade sans doute, peut être un Marocain...
Il réfléchit encore un instant puis se dirigea vers le jeune garçon en lui tendant la main dans un geste de bienvenue : "Chabbat Chalom! Je m'appelle David Einfild. Voulez-vous dîner chez moi ce soir ?"
Le visage soucieux du jeune garcon s'éclaira instantanément d' un grand sourire. "Oui, merci. 
Moi, c'est Mochi ". Il ramassa son sac à dos et ils sortirent ensemble de la synagogue.
Quelques minutes plus tard, ils étaient tous debout autour de la table de Chabbat de David. Alors que toute la famille entonnait "Chalom Aleichem", David remarqua que son invité ne chantait pas. " Peut-être qu'il est timide, ou qu'il ne sait pas chanter" se dit-il. Le jeune garcon le gratifia d'un autre de ses grands sourires et tenta de suivre, sans grand succès, mais en essayant visiblement de faire de son mieux.

Le repas commença et l'invité se détendit un peu, mais il semblait toujours un peu nerveux et ne parlait pratiquement pas. David, s'en rendant compte, fit en sorte que la conversation s'en tienne à des généralités et se cantonna à des réflexions sur la Paracha de la semaine et à des propos à bâtons rompus sur l'actualité.
Après le poisson, David remarqua que son invité feuilletait le recueil de zmiroth (chants de Chabbat), comme s'il y cherchait quelque chose. Il lui demanda en souriant : "Vous voulez chanter quelque chose ? Je peux vous aider si vous n'étes pas sûr de l’air".
Le visage de Mochi s'éclaira instantanément. " Oui, il y a un air que j'aimerais bien chanter, mais je ne le trouve pas là. 
J'ai beaucoup aimé ce que nous avons chanté ce soir à la synagogue. 
C'était comment, déjà ? 
Quelque chose avec "
Dodi"..."
David était sur le point de dire: " C'est qu'on ne le chante pas à table habituellement..." mais il se reprit rapidement et se dit " Après tout, si ça lui fait plaisir, quel mal y a-t-il ?". 
Il reprit à voix haute: " Vous voulez dire Le' ha Dodi ? Attendez, je vais vous donner un Livre de Prières."
Après avoir chanté Le'ha Dodi, le jeune garçon redevint silencieux jusqu'après le potage, lorsque David lui demanda "Et maintenant que voulez-vous chanter ?"
L'invité eut l'air embarrassé, mais après avoir été encouragé, il dit fermement : "J'aimerais vraiment chanter encore Le'ha Dodi."
David ne fut pas surpris lorsque, ayant demandé à son invité, après le poulet, ce qu'il voulait chanter, le jeune garcon lui répondit: "Le'ha Dodi, s'il vous plait". David faillit s'exclamer :" Chantons un peu moins fort cette fois, les voisins vont croire que je suis cinglé", mais il se ravisa.
A la fin, David, n'en pouvant plus, suggéra gentiment, "Vous ne voulez pas chanter autre chose?"
Son invité rougit et baissa les yeux. "C'est que j'aime vraiment cette mélodie", murmura-t-il.
"Il y a quelque chose en elle...Je l'aime vraiment." Ils avaient bien dû chanter huit ou neuf fois " La Mélodie ". David ne savait plus très bien...il avait perdu le compte.

Plus tard dans la soirée, lorsqu 'ils purent parler tranquillement, David lui dit :" Nous n'avons pas eu beaucoup le temps de bavarder. D'où étes - vous ?"
Le garçon eut l'air ennuyé, puis, tout en regardant le plancher, répondit doucement : " De Ramallah ".
David sentit son coeur s'arrêter dans sa poitrine. Il n'était pas sûr d'avoir entendu le garçon dire " Ramallah ", une grande ville arabe de Judée-Samarie.
Il se reprit rapidement et se dit qu'il avait dû dire " Ramleh ", une ville israélienne. David dit:" Oh oui, j'ai un cousin là-bas. 
Est-ce que vous connaissez Effie Golberg ? Il habite rue Herzl."
Le jeune garcon secoua la tête et dit avec tristesse : "Il n'y a pas de Juif à Ramallah."
David eut le souffle coupé. Il avait bien dit " Ramallah "! 
Ses pensées se précipitaient. 
Est-ce qu'il venait de passer Chabbat avec un Arabe ?
Pas d'affolement ! Tu vas respirer à fond et essayer d'y voir plus clair. 
Il secoua rapidement la tête et dit au garçon : "Je suis désolé , je m'y perds un peu. A propos, j'y pense maintenant, je ne vous ai même pas demandé votre nom de famille. 
Comment vous appelez-vous ?"
Le garçon eut un moment l'air terrifié, puis, se raidissant, il dit calmement: "Brahim Ibn-Esh-Hussein."
Mochi semblait encore plus terrifié maintenant. A l'évidence, il savait ce que David pensait. Il s'écria précipitamment : " Attendez ! Je suis juif ! J'essaye simplement de savoir où se trouve ma place."
David restait sans voix. Que pouvait-il dire ?
Mochi hésita, puis rompit le silence. "Je suis né et j'ai grandi à Ramallah. On m'a appris à haïr mes "oppresseurs" juifs et à penser que les tuer était un acte héroïque. Mais j'ai toujours eu des doutes à ce sujet. On nous apprend que la Sunna, la tradition, dit que " Nul d'entre vous n'est un croyant s'il ne désire pas pour son frère ce qu'il désire pour lui-même ". J'ai réfléchi et je me suis demandé, est-ce que les Yahud (les Juifs) ne sont pas un peuple eux aussi ? N'ont-ils pas, comme nous, le droit de vivre ? Si nous devons être bons envers tout le monde, comment se fait-il que les Juifs soient tenus à l'écart ?"
"J'ai posé ces questions à mon père et il m'a chassé de la maison. Comme ça, sans rien d'autre que les vêtements que j'avais sur le dos. Mais ma décision était prise: je voulais partir et vivre avec les Yahud jusqu'à ce que je me fasse une idée de ce qu'ils sont réellement."
Mochi poursuivit :
"Je revins à la maison cette nuit-là pour rassembler mes affaires et les mettre dans mon sac à dos. Ma mère me surprit en pleins préparatifs. Elle me parut pale et troublée, mais elle était calme et me parla gentiment. Je lui expliquai que je voulais aller vivre quelque temps avec les Juifs pour voir comment ils étaient réellement, et que, peut-être, j'envisagerais même de me convertir.
"Elle devenait de plus en plus pale en m'entendant, et je crus qu'elle était en colère, mais je me trompais. C'était autre chose qui lui faisait mal. Elle murmura:" Tu n'as pas besoin de te convertir. Tu es déjà juif."
"J'étais sous le choc. Ma tête se mit à tourner et pendant un moment, je fus incapable de parler. Puis je balbutiai "Qu'est-ce que tu veux dire ?"
"Dans le judaïsme, me dit-elle, la religion se transmet par la mère. Je suis juive, cela signifie que tu es juif."
"Je n'avais jamais eu l'idée que ma mère puisse être juive. Je suppose qu'elle voulait que personne ne le sache. Elle ne devait pas être très satisfaite de sa vie car elle murmura soudainement:"J'ai fait une erreur en épousant un Arabe. A travers toi, ma faute sera rachetée."
"Ma mère s'exprimait toujours comme ça, de manière un peu poétique. Elle s'éloigna et revint avec de vieux documents qu'elle me tendit : c'était mon bulletin de naissance et sa vieille carte d'identité israélienne, qui me permettraient de prouver que j'étais juif. Je les ai là, avec moi, mais je ne sais pas quoi en faire.
" Ma mère avait encore en main un papier qu'elle hésitait à me donner. Elle finit par dire:" Tiens, autant que tu prennes ça aussi. C'est une vieille photo de mes grands-parents , qui a été prise alors qu'ils cherchaient la tombe d'un de nos ancêtres très vénéré. Ils sont allés dans le nord et ont trouvé la tombe, et c'est là que cette photo a été prise."
David posa doucement sa main sur l'épaule de Mochi, qui leva les yeux, et on lisait dans son regard un mélange de crainte et d'espoir. David demanda:" Tu as la photo avec toi ?"
Le visage du garçon s'éclaira. "Oui, bien sûr ! Je l'ai toujours avec moi." 
Il chercha dans son sac à dos et en sortit une vieille enveloppe froissée.
David sortit avec précaution la photo de l'enveloppe, prit ses lunettes, et regarda attentivement. Ce qu'on voyait au premier abord, c'était une photo de groupe : une vieille famille Sépharade du début du siècle. Puis, il se concentra sur la tombe autour de laquelle se tenaient les personnages. Lorsqu'il parvint à lire l'inscription sur la pierre tombale, il faillit laisser tomber la photo. Il se frotta les yeux pour être sûr qu'il avait bien lu. Il n'y avait pas le moindre doute. La photo avait été prise dans le vieux cimetière de Safed, et la tombe était celle du grand kabbaliste et tsaddik Rabbi Shlomo Alkabetz, l'auteur de "Le'ha Dodi."
"David expliqua à Mochi, d'une voix tremblante d'excitation, qui était son ancêtre. "C'était l'ami du Ari zal, un grand Sage, un Juste, un mystique. Et tu vois, Mochi, c'est ton ancêtre qui a écrit cette mélodie que nous n'avons pas arrêté de chanter ce Chabbat : Le'ha Dodi."
Cette fois, c'était au tour de Mochi de rester sans voix. David se leva lentement, encore sous le choc de ce qui venait de se passer. Il tendit une main tremblante et dit: " Bienvenue à la maison, Mochi ! Et maintenant, que dirais-tu de te choisir un nouveau nom ?"
Extrait de " Moncey, Kiryat Sefer, and Beyond . 
L'histoire est véridique, seuls les noms ont été modifiés.

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 08:45






Tableau de Richard Weisberg
Oeuvre de Richard Weisberg


par Yossy Goldman




Des bénédictions et des malédictions. Voilà ce que l’on peut lire dans la Paracha de cette semaine, 
Reeh, alors que Moïse met de nouveau en garde le peuple juif. Le grand prophète leur rappelle que vivre une vie de bien leur rapportera des bénédictions alors qu’ignorer l’appel de D.ieu conduira inexorablement à une existence maudite.

Moïse fait précéder son adresse du mot hébreu Reeh, « vois ». « Vois je te présente ce jour une bénédiction et une malédiction. » Mais pourquoi « vois » ? Qu’y a-t-il donc à voir ? Leur montre-t-il quelque chose ? La Torah n’utilise pas de langage fleuri pour une simple raison stylistique ou poétique. Qu’y a-t-elle derrière cette utilisation inattendue du terme Reeh ?

L’une des réponses que l’on peut proposer à cette question indique que la façon dont nous regardons déterminera si notre vie sera bénie ou maudite. Comment regardons-nous les autres, nous-mêmes ? Notre perspective, notre point de vue sur les choses, le monde, les gens décideront si notre vie sera bénie ou, à D.ieu ne plaise, l’inverse.

Le saint Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev rencontra un jour un vigoureux jeune homme qui mangeait ouvertement le jour de Yom Kippour. Le Rabbi suggéra que peut-être il se sentait mal. Le garçon assura qu’il ne s’était jamais senti aussi bien. Peut-être avait-il oublié que ce jour était le saint jour de jeûne de Yom Kippour. « Qui ne sait pas que c’est Yom Kippour aujourd’hui ? » répondit le jeune homme. Peut-être ignorait-il qu’en ce jour les Juifs ne mangent pas. « Chaque enfant, dès son plus jeune âge, sait bien que Yom Kippour est un jour de jeûne, Rabbi ! »

Alors Rabbi Lévi Its’hak leva les yeux vers le ciel et s’exclama : « Maître de l’univers, regarde comme ton peuple est merveilleux ! Voilà un Juif qui, malgré tout, se refuse à mentir ! » Le Rabbi de Berditchev avait le don de toujours considérer son prochain avec un regard plein de compassion, de compréhension et de bienveillance.




Comment considérons-nous la bonne fortune de notre prochain ? Nous réjouissons-nous avec lui ou le regardons-nous avec envie ? Comment nous jugeons-nous, nous-mêmes et nos propres défauts ? Sommes-nous sincères et objectifs ou aveuglés par notre subjectivité ? « Celui-là ? C’est un pingre, il ne sort rien de bon de lui. Moi ? Je fais simplement attention à la manière dont je dépense mon argent. » « Elle est tellement rasoir, complètement asociale. Moi ? J’aime tout simplement rester chez moi. » « Il est têtu comme un âne. Moi ? Je suis quelqu’un de déterminé. »

En clair, la manière dont nous regardons le monde et ceux qui nous entourent a un impact très fort sur la manière dont nous serons traités par la vie. L’emploi du verbe « voir » est tout à fait justifié de la part de Moïse : la manière dont nous verrons la vie en affectera les événements.

Le sixième Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn (1880-1950), raconta un jour que lorsqu’il était un jeune enfant, il avait demandé à son père : « Pourquoi un homme a-t-il deux yeux ? » « L’œil droit, lui répondit son père, doit être utilisé avec amour, quand on regarde son prochain juif ; l’œil gauche, lui, doit être utilisé avec circonspection lorsque l’on contemple des bonbons ou d’autres objets qui ne sont pas si importants dans l’ordre des choses. »

(Lorsque j’étais à la yéchiva, le même bâtiment servait aussi de synagogue et nous avions donc l’occasion de fréquenter les hommes qui venaient pour les offices quotidiens. Un monsieur en particulier, paix à son âme, nous semblait toujours assez acariâtre, ce qu’on pourrait appeler un vieux grincheux. Je ne me rappelle pas s’il louchait concrètement un peu, mais nous l’appelions « Sam à l’œil gauche », parce qu’il avait toujours l’air de nous regarder avec ce fameux œil gauche.)

La Paracha intitulée Reeh, « vois », nous rappelle éternellement que même notre vision peut apporter la vertu ou bien le vice. Considérons le monde qui nous entoure d’un regard juste et bon et invitons ainsi les bénédictions de D.ieu dans notre vie.


Source : http://www.fr.chabad.org/ 

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 07:11
De la manne à la viande
Depuis quand les Juifs sont-ils carnivores ?


par Tali Loewenthal

On peut concevoir la vie comme opérant selon deux modes : le premier consiste en l'immersion dans le spirituel, loin du monde. Il suggère que l'on se trouve dans un état de calme et de sérénité, dans une relative inactivité. Cela est comparable au Chabbat. Et puis entre en jeu le second mode, l'entrée dans le monde et l'implication dans la matérialité : il faut faire face à tous les problèmes qu'ils suscitent, se battre pour les améliorer et créer un environnement supérieur, une société plus entière, un monde meilleur.

Le Chabbat et les jours de la semaine nous donnent un exemple de ce double mode de vie. Un autre exemple nous en est fourni par la prière quotidienne, la récitation du Chema et des autres prières, comparée à l'activité incessante d'un jour besogneux.

Ce double processus se trouve illustré dans la Torah. Dans le livre de Devarim (le Deutéronome), le cinquième livre de la Torah, nous trouvons le peuple juif campant dans le désert, sur la rive est du Jourdain, non loin de Jéricho. Ils sont dans la dernière année de leur long séjour dans le désert et leur grand chef, Moïse, qui approche maintenant de l'âge de cent vingt ans, les prépare à entrer en Terre d'Israël.

L'atmosphère dans le vaste campement du peuple juif, comprenant six cent mille foyers et décrit par nos Sages comme s'étendant sur plus de trente kilomètres carrés, est extraordinaire. Au centre, se tient le magnifique Sanctuaire, fait d'or, d'argent de bois de cèdre et de riches tapisseries. Il s'agit du prototype du Temple qui sera plus tard édifié à Jérusalem. Une colonne de nuée les escorte le jour, et une colonne de feu la nuit, exprimant la Présence Divine. Bien souvent, le peuple se rassemble et écoute les paroles pleines d'inspiration que leur délivre Moïse, paroles qu'il a également consignées dans le livre de Devarim, une forme unique de transcription de la parole de D.ieu.

Que mange le peuple ? La manne des cieux. Chaque matin, à l'exception du Chabbat, la terre aride qui entoure le campement se trouve couverte de cette douce substance qui ressemble à du cristal et que le peuple va ramasser. C'est là leur alimentation. Elle est délicieuse et, en fait, nos Sages nous disent qu'elle prend le goût de ce que l'on désire manger. Consommer la manne, c'est sentir que l'on participe à une expérience spirituelle. Elle ne possède pas la qualité d'un aliment réel, désirée par des fonctions naturelles. Quand on consomme la manne, on se sent empli de sainteté.

L’atmosphère spirituelle qui règne dans le Camp du désert n'est pas destinée à durer éternellement. Le dessein que D.ieu assigne au Peuple Juif est de pénétrer dans la Terre d'Israël, de semer et de récolter, d'élever du bétail et des troupeaux et lorsqu'il mangera, ce sera, au moins de temps à autre, animé par un réel « désir ». Il appréciera ce qu'il consomme, non seulement spirituellement, mais également physiquement.

Ce changement est symbolisé par le fait que c'est seulement en entrant en Israël que les Juifs vont pouvoir manger de la viande ordinaire. Dans le désert, la viande n'était consommée que comme partie intégrante d'un acte d'offrande dans le Sanctuaire. La Torah comprend un commandement spécifique instruisant le peuple sur le fait de manger « la viande du désir » quand ils vont entrer en Terre Sainte, incluant les lois de la Che'hita, l'abattage rituel nécessaire pour rendre la viande cachère.

Notre tâche, en tant que Juifs, ne consiste pas à rester dans l'atmosphère spirituelle du désert ou à se délasser dans un Chabbat long de sept jours, pas plus que de passer toute notre vie immergés dans la prière. Certes, nous avons besoin de ces moments, dans notre histoire en tant que peuple et dans nos cycles de vie hebdomadaires et quotidiens. Mais nous devons également être capables de nous lever, d'aller de l'avant et de pénétrer dans le monde du quotidien, de travailler pour l'améliorer. Une partie de ce processus implique de jouir de la vie, y compris de la nourriture et des autres plaisirs, d'une manière pénétrée de sens.

Et c'est ainsi que nous faisons pénétrer la divinité et la sainteté dans le monde pratique, dans les royaumes de notre désir. Les lois de la Torah, comme celles de la Che'hita et de la Cacherout pénètrent nos activités pratiques et terrestres et les élèvent à un nouveau degré de sainteté.

Il ne s'agit pas de la sainteté des quarante années du désert avec les colonnes de nuées et de feu. Cela va au-delà. Il s'agit de transformer ce monde, un monde de plaisir et de désir (et parfois de tentation), en une résidence pour D.ieu. C'est là notre réelle tâche, symbolisée par le passage de la manne à la viande, la transition du mode spirituel vers celui de la vie pratique et de la réalité.

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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 14:53






C’est le 11 août 1929 que fut fondée l’Agence Juive, la fameuse « Sokh’nout ». A la suite de la Déclaration Balfour de 1917 et de son acceptation par la Société des Nations en 1920, l’Organisation Sioniste Mondiale s’était attelée à la tâche de créer un organisme qui serait chargé de préparer et organiser l’Alya massive des Juifs venus du monde entier, et assurer leur intégration dans leur patrie retrouvée. L’article 4 du Mandat britannique spécifiait qu’« un organisme juif convenable serait officiellement reconnu et aurait le droit de donner des avis à l’administration de la Palestine et de coopérer avec elle dans toutes questions économiques, sociales et autres, susceptibles d’affecter l’établissement du foyer national juif et les intérêts de la population juive en Palestine, et, toujours sous réserve du contrôle de l’administration, d’aider et de participer au développement du pays. » Au début, ce fut l’Organisation Sioniste Mondiale qui joua ce rôle sous la dénomination « d’Exécutif Sioniste de Palestine », jusqu’en août 1929, où l’OSM crée l’Agence Juive, en y adjoignant des membres non-sionistes comme Léon Blum, par exemple, pour lui donner davantage de prestige, ce à quoi s’opposent les Sionistes de droite de Vladimir Jabotinsky. Bien qu’anti-sionistes, les milieux orthodoxes collaborent avec l’Agence Juive pour faire monter en Israël les Juifs des pays de l’Est soumis à un rude antisémitisme.

Le rôle central de l’Agence Juive fut prépondérant dans les années qui précédèrent et suivirent la création de l’Etat d’Israël, durant lesquelles elle servit d’abord de « gouvernement » officieux de la population juive de Palestine, le « Yishouv », puis en devenant la matrice du gouvernement légal et de ses institutions dès le 14 mais 1948. Dès lors, elle dut abandonner une partie de ses prérogatives au gouvernement dirigé par David Ben Gourion.

A partir de ce moment, elle se concentra sur l’Alya des Juifs, l’Education juive en Diaspora, sauvegarde des communautés juives en péril, implantation dans le pays, et dans une certaine mesure à l’Intégration en Israël, mais dans un rôle aux contours assez flous parfois, du fait de la présence d’un ministère de l’Intégration indépendant de l’Agence Juive.

Comme toutes les institutions nées avant la création de l’Etat, l’Agence Juive était soumise à une politisation inévitable notamment dans le choix de ses cadres. Depuis les années 1930 jusque dans le années 1980, ses Présidents et cadres supérieurs furent issus du Mapaï (Travailliste). Mais depuis l’alternance de 1977, les cadres sont choisis selon le gouvernement en place, dont la couleur a souvent changé. Le dernier Président en date est Nathan Sharansky.

L’Agence Juive est une organisation aux ramifications internationales mais dont le centre est à Jérusalem. Son histoire est indissociable de celle de l’Etat d’Israël et de la vie des Juifs du monde entier pour lesquels ses milliers d’employés et volontaires se donnent jour après jour pour aider à cette immense mais rude tâche de faire revenir le Peuple juif sur sa terre. Cela ne se fait pas sans accrocs, et l’Agence Juive est parfois « accusée » d’être une institution « lourde et hypertrophiée » dont l’efficacité s’est péjorée avec les années tant ses missions sont nombreuses…presque autant que ses bureaux !

Quoi qu’il en soit, l’Agence Juive est irremplaçable, et elle est la seule organisation de ce type au monde…car sa mission est elle aussi unique au monde.

par 
Shraga Blum

ACTU.CO.IL 

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9 août 2009 7 09 /08 /août /2009 17:26



HITBOLELOUT  : la plaie du peuple juif

Dire que la population juive des Etats-Unis est la 2e au monde, après Israël, est autant réel qu’approximatif. La composition de la Judaïcité américaine se modifie avec le temps, et la quantité astronomique de mariages mixtes produit ses effets une fois que les enfants issus de ces unions atteignent l’âge adulte. Et il n’est pas exagéré de dire que cette évolution influe également sur l’influence politique que la communauté juive pourra exercer à l’avenir : une baisse dans le sentiment d’appartenance religieuse aura forcément comme corollaire une baisse dans le soutien à Israël quand ce ne sont pas des attitudes hostiles dues aux problèmes identitaires.

Il ressort d’un sondage effectué récemment pour l’association ARIS (Recherches sur l’Identité Juive) révèle entre autre « que si la population juive globale est resté sensiblement la même depuis une vingtaine d’années, la population juive religieuse a perdu environ 750.000 âmes durant la même période, alors que la population se définissant comme laïque a grandi d’un demi-million d’individus ! Barry Kousmin et Ariella Kayser, deux Professeurs du « Trinity College » ont effectué cette recherche qui découvre que 20% de Juifs américains en moins se déclarent aujourd’hui « religieux », par rapport aux deux décennies précédentes. A l’opposé, un plus grand pourcentage de Juifs américains se définissent comme « laïcs » ou « Juifs culturels » (37% aujourd’hui contre 20% en 1990). Les Professeurs attribuent ce phénomène à deux causes : les mariages mixtes et un éloignement des valeurs du Judaïsme (qui est en fait corollaire au premier !). Selon le Prof. Kousmin, depuis 1990, le taux de mariages mixtes aux Etats-Unis atteint 50% !!

Il est urgent que les organismes juives qui traitent des enjeux stratégiques du Peuple Juif prennent ces données en compte. Et les politiciens israéliens aussi…

par 
Shraga Blum 

ACTU.CO.IL 
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9 août 2009 7 09 /08 /août /2009 07:08
libertyvox. et lessakele.








«Le terrorisme islamique est le défi du siècle»
 

Rencontre avec Roland Yéhouda Dajoux, auteur du livre «Israël miroir du monde. Histoire d’une terre retrouvée» (Editions Persée) qui nous a accordé cet entretien.

 

LibertyVox: Bonjour Roland Dajoux, merci de nous accorder cet entretien. Il y a 3 mois vous avez publié «Israël miroir du monde. Histoire d'une terre retrouvée» (Editions Persée). Comment se portent les ventes ?

Roland Y. Dajoux : Mon éditeur m’a promis un premier bilan des ventes fin août, je vous donnerai un chiffre précis dans quelques semaines. Je peux vous dire, dès à présent, que l’accueil par la presse est encore hésitant, on évite hélas d’aborder le sujet du terrorisme islamique. Ce sujet est considéré comme tabou par les tenants du «politiquement correct»  qui nous disent qu’il vaut mieux ne pas «faire de vague» ! C’est la raison pour laquelle j’ai eu du mal à trouver un éditeur «courageux» et à ce titre, je suis reconnaissant aux Editions Persée. 

LV : En quoi selon vous Israël est-il un "Miroir du monde" ?

RYD : Israël, ce tout petit pays de 20.000 km2, est le plus médiatisé du monde. On y compte le plus grand nombre de journalistes au km2. Le moindre évènement qui s’y passe est immédiatement répercuté dans le monde entier en temps réel, alors que, comme le dit Bernard Henry Lévy, il y a tellement de «guerres oubliées» sauvages et meurtrières qui se déroulent à l’abri des caméras. Après avoir été exclu de l’Histoire, le peuple d’Israël que l’on croyait fossilisé, demeure le point de focalisation de l’inconscient collectif de l’humanité. Tel un miroir, ce pays tant convoité, attire les regards du monde entier qui projette ainsi ses haines, ses angoisses et ses propres turpitudes dans l’espoir de les attribuer à l’Autre, cet Autre qui demeure toujours, le Juif, devenu aujourd’hui israélien !  Le roi Salomon écrivait déjà dans le Livre des Proverbes (Mishlé): «On croit lire chez autrui la haine qu’on lui porte». A l’heure des guerres médiatiques, le monde court le risque de prendre les  images pour la réalité, j’invite donc le lecteur à regarder derrière le miroir afin de ne pas confondre la source de la lumière avec ce qui n’est que son reflet. Mais ce petit pays porte aussi en lui tous les espoirs d’un monde angoissé, traumatisé et déprimé et c’est la raison pour laquelle, au début de mon livre, j’ai cité Elie Wiesel: «L’humanité a découvert qu’elle vivait dans la menace de l’anéantissement. Or elle rencontre un peuple qui a toujours vécu ainsi et qui porte cependant en lui une dimension d’éternité et un amour de la vie exceptionnel. Elle lui demande son secret»Vous remarquez que mon livre comporte aussi un sous-titre : «Histoire d’une terre retrouvée». Je m’oppose à l’idée répandue par la propagande palestinienne que les Israéliens sont des colons, des conquérants ou encore des étrangers sur la terre de leurs ancêtres. En retournant sur la terre dont il a été chassé par d’authentiques conquérants, tels les Assyriens, les Perses, les Romains, les Croisés, les Arabes et les Turcs, le Peuple d’Israël mène, aujourd’hui, une véritable guerre de libération de son patrimoine historique. 

LV : Nos lecteurs ne vous connaissent qu'au travers de vos articles. Parlez-nous un peu de vous.

RYD : Je suis né en 1937 à Tunis, donc en terre d’islam. Du côté maternel, l’origine de ma famille viendrait d’Espagne. L’Inquisition et l’expulsion des Juifs ont amené mes ancêtres à poursuivre leur périple autour de la Méditerranée, pour s’installer dans le sud de l’Algérie. Du côté paternel, mes ancêtres se seraient installés en Algérie, dans le Mzab, après la destruction du deuxième Temple, ce qui veut dire, bien avant la conquête musulmane du Maghreb. J’ai vécu à Tunis jusqu’à l’âge de onze ans, élève au Lycée Carnot, lorsqu’en 1948 mon père décida de travailler à Marseille. J’ai effectué toute ma scolarité au Lycée Thiers, mes études de médecine, l’internat, le clinicat. Je me suis installé en tant que chirurgien gynécologue. Je me suis marié à Marseille et mes quatre enfants ont vu le jour dans cette belle ville phocéenne. C’est en 1988 que je décide avec ma famille de «monter» en Israël, c'est-à-dire faire notre «alya», à Jérusalem où j’ai exercé mon métier de gynécologue. Aujourd’hui je me consacre à l’écriture pour lutter contre le lynchage médiatique dont est l’objet Israël.

LV : Pourquoi cette décision d'émigrer en Israël ? Vous n'étiez plus heureux en France ? Vous ne vous sentiez plus français ou est-ce que votre judéité l'emportait sur votre nationalité française ? Pensiez-vous qu'il n'y avait plus de place en France pour les juifs ?

RYD : La décision d’émigrer en Israël a été tout d’abord une décision de couple. Nous souhaitions que nos enfants ne connaissent pas la «double appartenance», cette sorte de schizophrénie que nos parents, nos grands-parents et nous-mêmes avions vécue. Nous ne voulions pas leur imposer les attaques antisémites et antisionistes que nous avions connues. Nous souhaitions que nos enfants retrouvent leur identité originelle, celle de Juifs vivants sur leur terre après 2000 ans d’exil et de prières. Nous n’avons pas vécu notre «alya» comme un départ mais comme un retour. Nous n’avons pas quitté la France comme des fuyards mais comme on se sépare d’un ami qui nous a accueilli pendant un certain temps, avec un sentiment de gratitude et de reconnaissance. D’ailleurs nous avons conservé notre identité française à laquelle est venue s’ajouter notre identité israélienne. Notre décision est donc à la fois personnelle et inscrite dans l’histoire du peuple juif. Nous voulions renouer avec le pays qui fut le berceau de notre existence et vivre son destin en acteur et non plus par substitution. Je ne dirai pas qu’il n’y a plus de place en France pour les Juifs mais que l’histoire de la diaspora d’Israël touche à sa fin et que chaque juif le ressent avec une plus ou moins grande urgence.

LV : Pourtant, nous connaissons des Français, juifs, patriotes qui ne semblent pas empêtrés dans une quelconque double appartenance... Eric Zemmour par exemple. Que pensez-vous d'eux et d'Eric Zemmour en particulier ?

RYD : En effet, il n’y a pas d’incompatibilité à se sentir Français, juif et patriote. Les juifs d’Algérie ont vécu comme une émancipation et un honneur l’attribution de la nationalité française. Mon grand-père maternel, que j’ai bien connu, était fier d’avoir servi dans l’armée française pendant la Première Guerre mondiale, ma grand-mère connaissait par cœur toutes les chansons françaises de son époque ; mon père lui aussi était fier d’être français, il avait participé à la deuxième guerre mondiale. Mes parents, même s’ils vivaient modestement, ont tenu à ce que nous ayons une éducation française dans les meilleurs lycées et universités. En fait le sentiment de double appartenance naît tout d’abord dans le regard de l’Autre qui décèle très vite l’identité juive au delà de la nationalité. A partir de ce constat, il existe plusieurs façons de réagir qui varient selon les personnes et les moments de la vie. Certains préfèrent vivre leur judaïsme dans l’ombre, «juif à la maison, citoyen à l’extérieur», d’autres exhibent leur judaïsme par des particularités vestimentaires, culinaires et sociales, d’autres renoncent à leur religion et se prétendent athées et d’autres enfin se convertissent. En réalité l’identité du peuple juif est indélébile, les nazis n’ont pas hésité à fouiller jusqu’à la troisième génération l’empreinte juive ! En ce qui me concerne, c’est grâce à un retour à l’étude du judaïsme et à sa pratique que j’ai compris que le lieu le plus naturel pour vivre son judaïsme n’est plus dans l’exil même «le plus doré», mais dans le retour vers la terre de la naissance du judaïsme, c'est-à-dire la terre d’Israël. Pendant des siècles, cette aspiration au retour existait mais elle n’était pas réalisable ; aujourd’hui elle est possible mais beaucoup hésitent comme s’il était très difficile de sortir de l’exil ancré en eux. Je ne connais pas personnellement Eric Zemmour. Comme beaucoup, je l’ai vu à la télévision et j’ai lu certains de ses articles. C’est un juif lettré, intelligent et délicat qui souffre sans doute de son acceptation «conditionnelle» dans les médias français. A mon avis, il doit mal vivre sa «double appartenance», même s’il adopte, extérieurement, une posture d’intellectuel qui voudrait «séparer l’Eglise et l’Etat» qui se nichent en lui et qui le taraudent. 

LV : Vous écrivez que le terrorisme islamique est le défi du siècle. L’islam en lui-même ne serait-il pas ce défi ?

RYD : Dans ce livre je veux attirer l’attention sur le terrorisme islamique. Aujourd’hui, ce danger ne menace plus seulement Israël, mais en réalité le monde entier. Alors qu’Israël a appris à connaître et à lutter contre ce danger pour sa survie, le monde occidental ne semble pas prêt à admettre l’existence et l’imminence de ce danger et risque d’être piégé par ses propres valeurs humanistes. Nombreux sont ceux qui voudraient voir dans le conflit palestino israélien, la seule cause de l’expansion du fondamentalisme islamique. Ce livre prétend, au contraire, qu’il est le révélateur de la stratégie planétaire du terrorisme islamique. Les attentats du World Trade Center et du Pentagone, perpétrés sur le sol américain, n’étaient pas seulement une menace contre les Etats-Unis, ils annonçaient, en réalité, le début de la mondialisation du terroriste islamique. Les attentats à Karachi, au Yémen, à Djerba, Bali, Moscou, Mombasa, Islamabad, Casablanca, Jakarta, Istanbul, Madrid, Londres, Bombay ne sont-ils pas la confirmation que le terrorisme islamique menace ouvertement le monde libre ainsi que les pays musulmans qui auraient des velléités de s’opposer à ces fondamentalistes ?

LV : Faites-vous une différence entre islam et islamisme ou diriez-vous, comme Anne-Marie Delcambre, que ce n’est qu’une question de degré ?

RYD : Islam veut dire soumission, une soumission totale à Allah ? Pour tous les musulmans, le Coran, al qurān (lecture), a été révélé par Dieu (Allah) à son prophète Mahomet. Outre le Coran, l’Islam s’appuie aussi le hadith, la tradition orale qui rapporte les paroles et les actes de Mahomet. L’Islam englobe dans une même entité, religion, politique et expansion territoriale. La différence entre islam et islamisme est, comme l’a si bien dit Anne-Marie Delcambre, plus un problème de degré que de nature. Dans leur livre, Ghaleb Bencheikh et Antoine Sfeir : «Lettre ouverte aux islamistes» (Editions Bayard), précisent que : «l’islamisme n’est pas une création du XXème siècle : il est né rétrospectivement avec l’islam». Ce qui est grave c’est que l’intégrisme devient une menace réelle pour tous, Juifs et Chrétiens mais aussi pour certains Musulmans qui, à titre individuel voudraient se déclarer modérés, laïques ou démocrates. Salman Rushdie, Talisma Nasrin, Wafa Sultan et Aayan Hirsi Ali n’ont-ils pas tous été condamnés à mort, à la suite de fatwas pour avoir émis des idées critiques sur l’Islam intégriste ? 

LV : Ne faudrait-il pas aller au bout de la logique qu'entraîne votre réponse et interdire l'islam ou à tout le moins mettre cette religion et ses adeptes sous étroite surveillance afin de restreindre leurs possibles nuisances ?

RYD : Interdire l’Islam, une religion qui regroupe plus d’un milliard d’adeptes, n’a pas de sens. Le fait nouveau est une immigration massive des musulmans qui quittent leurs pays pour aller vers les démocraties occidentales. Ces pays, imprégnés de valeurs humanistes et culpabilisés par leur passé colonialiste, ont accueilli ces immigrés, tout d’abord comme une main d’œuvre à bon marché, puis ils ont autorisé le regroupement familial et ensuite ont ouvert la porte à d’autres immigrés musulmans, d’abord légaux, puis ils ont été dépassés par une immigration clandestine attirée par les avantages socio-économiques et les prises en charge médicales. Si certains de ces immigrés ont été reconnaissants à leurs pays d’accueil, d’autres n’ont pas hésité à vouloir imposer leur propre culture. Ils ont réussi par le biais de la démocratie et parfois par la menace et la terreur, à imposer leurs lois religieuses, au nom du multiculturalisme accepté par l’Occident ! Par ailleurs il faut reconnaître que Bat Ye’Or, avec beaucoup de lucidité et de courage, a dénoncé l’action subversive d’un islam radical qui ambitionne de régner sur Eurabia et bientôt sur l’Amérabia. Il revient donc aux pays d’accueil de décider s’ils acceptent de perdre leurs identités, leurs cultures et leurs territoires au profit de ces nouveaux arrivants ou au contraire s’ils doivent leur imposer leurs codes de vie antérieurs.

LV : Pourtant, Israël, comme beaucoup de pays européen, n’est-il pas menacé à terme par cette forte progression de l’islam ? Le taux de natalité aidant, les Musulmans seront bientôt majoritaires chez nous comme chez vous… comment comptez-vous sauvegarder votre identité sans perdre votre âme ?

RYD : La menace de la natalité comme arme de guerre a été en effet brandie par Arafat qui pensait vaincre Israël par «le ventre des femmes» ! Outre que cette assertion est pour le moins machiste, elle a échoué car le taux de natalité des musulmans israéliens s’est stabilisé, voire a diminué ; quant à la natalité en dehors d’Israël, elle risque d’être un handicap plutôt qu’une arme dans des pays au niveau socio-économique faible. Par contre, en Occident, l’augmentation de la natalité accompagnée des mesures d’accompagnement socio-économiques favorisent indéniablement la croissance et le potentiel d’un Islam radical et toujours conquérant. Non je ne pense pas qu’Israël risque de perdre son âme. Je pense, au contraire qu’on perd son âme en perdant son identité. L’attachement à son identité est normal et naturel, c’est pour cela qu’il faut comprendre que les musulmans ne changeront pas. C’est à nous à affirmer, avec conviction, qui nous sommes et que la terre d’Israël est notre patrimoine. Renoncer même à une partie de notre bien laisserait supposer à nos adversaires qu’ils pourraient obtenir encore plus de concessions. N’oublions pas que nous sommes au Moyen-Orient où règne la culture du marchandage. Mais Israël n’oublie pas qu’on ne négocie pas sa survie.

LV : Et pourquoi pas une perte de la nationalité des Arabes israéliens et une expulsion des plus récalcitrants ne voulant pas prêter allégeance ?

RYD : Nous avons en Israël des députés israéliens qui se disent avant tout palestiniens. C’est ainsi qu’on a vu à plusieurs reprises ces députés prendre fait et cause pour les adversaires d’Israël. Un député israélien palestinien a été démis de ses fonctions pour «collusion avec l’ennemi en temps de guerre» mais… touche encore ses avantages sociaux en tant qu’ancien député ! Récemment, plusieurs députés israéliens palestiniens, dont le vice-président de la Knesset, se sont rendus à Bethléem au congrès du Fatah et n’ont pas hésité à prendre fait et cause pour la politique palestinienne ! Une plainte a été déposée contre eux.  Je pense, en effet, qu’il faut prendre très au sérieux les tentatives subversives de certains et exiger un serment de fidélité et de loyauté comme cela existe dans beaucoup de pays.

LV : Après tout, vous parlez bien de l’expulsion des Juifs des pays musulmans après la guerre des 6 jours… Ca n’a pas choqué grand monde.

RYD : Je parle des réfugiés palestiniens mais aussi des réfugiés juifs qui ont dû quitter les pays musulmans. Savez-vous qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, il y avait 856.000 Juifs dans les pays arabes (Algérie, Egypte, Irak, Liban, Libye, Maroc, Syrie, Tunisie, Yémen) ? En 2001, ils n'étaient plus que 7.800. Pourquoi cacher le fait que la guerre déclenchée contre Israël par les pays arabes, à la suite du vote des Nations-Unies en 1947, a créé non pas un, mais deux problèmes de réfugiés : l’un juif, l’autre arabe ? Je parle encore des dix guerres que l’Etat d’Israël a dû mener depuis sa renaissance en 1948, de ses victoires militaires et de l’échec des solutions diplomatiques. Les Accords d’Oslo, en 1993, ont entretenu l’illusion de la recherche de la paix en contrepartie de concessions et de retraits unilatéraux de la part d’Israël. Le nouveau gouvernement d’Israël dirigé par Binyamin Netanyahou montre qu’aujourd’hui, en Israël, une majorité de citoyens demandent de reconsidérer la façon de négocier avec les Palestiniens.

LV : Dix guerres en 60 ans, pensez-vous que la paix régnera un jour au Proche-Orient ?

RYD : En tant que juif israélien et croyant, je suis très optimiste pour l’avenir d’Israël. Arafat croyait vaincre Israël. Il a perdu la guerre sur le plan militaire, il a échoué dans sa guerre psychologique. Le Fatah, le Hamas et le Hezbollah ont beau crier victoire malgré leurs défaites militaires, ils n’ont pas réussi «à jeter les Juifs à la mer» ! Ahmadinejad peut hurler à Téhéran et ailleurs qu’il veut «rayer Israël de la carte», il finira comme tous les tyrans. La détermination des israéliens reste inébranlable dans leur lutte contre le terrorisme car on ne doit pas négocier sa survie. Le Coran atteste lui-même que la terre d’Israël appartient aux Hébreux. Un certain nombre de versets du Coran parlent explicitement du retour d’Israël sur sa terre: «Et au peuple de ceux qui avaient été abaissés, (il s’agit des enfants d’Israël sortant d’Égypte), nous donnâmes en héritage les contrées orientales et occidentales de la terre que nous avions bénies.»  Coran, sourate VII, v. 133. Les commentateurs du Coran précisent qu’il s’agit de l’Est et de l’Ouest du Jourdain. Dans une autre sourate du Coran, Moïse s’adresse aux enfants d’Israël et leur dit : «Ô, mon peuple, entrez dans la Terre sainte que Dieu vous avait destinée...». Le Coran, sourate V, v.24. Le texte arabe est plus fort, il dit : «Que Dieu vous avait écrite». Or, dans la tradition bédouine, dans l’Islam, les contrats sont toujours oraux. Ils se font en présence de deux témoins. Lorsqu’une chose est écrite, c’est comme si c’était gravé dans le marbre. De son côté, la tradition juive nous enseigne que la réconciliation entre l’Islam et le Judaïsme aura bien lieu. La Bible hébraïque nous apprend en effet que les deux fils d’Abraham, Isaac et Ismaël, sont allés ensemble se recueillir sur la tombe de leur père : «Abraham expira et mourut, dans une heureuse vieillesse, âgé et rassasié ; et il rejoignit ses pères. Il fut inhumé par Isaac et Ismaël, ses fils, dans le caveau de Makpêlah…». Selon cette même tradition hébraïque, on apprend que la garde de la terre d’Israël temporairement confiée à Ismaël sera rendue à Israël. Précisons que le Coran lui-même confirme la notion de retour d’Israël sur sa terre : «Nous dîmes ensuite aux enfants d’Israël : habitez cette terre et lorsque le terme de la vie future sera arrivé, nous vous réunirons tous ensemble…». La paix véritable ne pourra éclore avec les musulmans que lorsqu’Israël sera reconnu comme le peuple dont le Coran lui-même leur dit qu’il est le peuple de l’Alliance : «Ô fils d’Israël, rappelez-vous le bienfait dont je vous ai comblé, tenez fidèlement le pacte [envers] moi, je tiendrai fidèlement mon pacte [envers] vous...» Coran, sourate II, verset 38. Mais, pour que les musulmans nous reconnaissent comme les fils d’Israël, nous devons nous comporter comme tels et être à la hauteur des valeurs morales que le monde attend de nous. 

LV : Ça c'est une réponse plus théologique que politique, bien qu'on puisse discuter de votre interprétation des intentions musulmanes. Politiquement parlant, de façon pragmatique, pensez-vous sérieusement que la paix règnera ? Ne craignez-vous pas une conclusion plus apocalyptique à cette renaissance d'Israël ?

RYD : Sur le plan politique, l’élection de Netanyahou marque un tournant dans la politique d’Israël. Notre Premier Ministre a compris la politique du double langage et la tactique du cheval de Troie des Palestiniens. En exigeant des Palestiniens qu’ils reconnaissent Israël comme un pays juif, Netanyahou dénonce leur ruse et prend les Palestiniens à leur propre piège puisque, aussi bien le Fatah que le Hamas, dans leurs Chartes, refusent catégoriquement cette reconnaissance. Les musulmans israéliens et la gauche extrémiste israélienne refusent eux aussi la notion d’Etat Juif et défendent l’idée d’un «Israël, pays de tous ses citoyens» ! Netanyahou n’est pas tombé non plus dans ce piège. Il exige la reconnaissance d’Israël comme un pays juif, non pas pour exclure des minorités ethniques, mais pour leur faire comprendre qu’ils vivent en Israël et il affirme ainsi, haut et fort, la nature de notre identité, de notre culture et le respect de notre territoire. Les pays occidentaux qui sont en danger d’islamisation ne devraient-ils pas, peut-être, considérer l’expérience d’Israël comme un exemple à suivre et non pas à combattre ? Depuis des décennies, la paix n’a pas été obtenue pas les concessions territoriales et politiques, elle ne régnera que par la force de dissuasion d’Israël. La paix exige aussi, de notre part, la  conviction de notre droit moral à retrouver notre patrimoine après deux mille ans d’exil. Dans le Judaïsme, on ne parle pas d’apocalypse mais d’une paix dans laquelle chacun pourra, de façon imagée, vivre «sous son figuier et son olivier». Ce n’est pas seulement le rêve d’Israël, c’est aussi une de ses prophéties dont certaines se sont déjà réalisées sous nos yeux.

LV : C’est bien beau tout ça, mais ne croyez vous pas que le meilleur moyen pour Israël d’avoir la paix serait de ne pas chercher à la faire à tout prix et de frapper fort chaque fois que nécessaire ? En d’autres termes, vu que vous n’aurez jamais la paix, ne croyez-vous pas ce désir de paix totalement illusoire ?

RYD : Dans le Livre des Prophètes, on demande ce qu’est la paix : «La paix, c’est posséder tellement de force que l’on puisse se reposer comme un lion au milieu d’un troupeau de brebis. Ces brebis ne tenteront pas d’attaquer le lion, car elles savent, selon la loi naturelle, qu’elles seront dévorées au premier bêlement». 

LV : Magnifique conclusion ! Il est des «classiques» qui mériteraient d’être lus ou relus par nos «élites». Merci Roland Dajoux !

 

© Roland Y. Dajoux et la Rédaction pour LibertyVox

Pour joindre l’auteur : daju@netvision.net.il

 

 

Photo à la Une : Roland Y. Dajoux 

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 22:44
August 8, 2009 http://abelcovarrubias.wordpress.com/






Si les efforts menés depuis les années 1970 ont permis de ressusciter la culture attachée aux populations disparues pendant la Deuxième Guerre mondiale, effacées de la carte du monde par l’extermination nazie, au point que la nostalgie laisse place aujourd’hui à une vitalité retrouvée à travers le développement du yiddish ou les préparations culinaires, le 
Yiddishland est encore compris comme un bloc. Il a ainsi fallu la célébration du centenaire de la naissance d’Emmanuel Levinas, en 2005, pour qu’émerge hors des limbes le monde « litvak », dont le philosophe était originaire.

Bien que partageant de nombreux traits avec le Yiddishland, la Litvakie – l’univers des Juifs lituaniens – renvoie à une histoire et un judaïsme singuliers. De cette tradition, Levinas n’était pas le seul représentant. On peut citer le cinéaste Eisenstein, Golda Meir, premier ministre de l’État d’Israël, les peintres Soutine ou Chagall et, plus près de nous, Lauren Bacall et Charles Bronson. Aréopage suffisamment divers et prestigieux pour justifier l’intérêt porté à l’histoire de cette communauté disparue.

Les sociétés gigognes du judaïsme

L’ouvrage se développe sur deux niveaux. Un premier niveau, assez général, présente au lecteur ce que fut la vie juive dans les espaces d’Europe centrale et l’Empire russe depuis l’établissement des premières communautés. Il revient sur la description du fonctionnement de ces communautés organisées autour du heder (lieu d’étude), du mikve (bain rituel), de la yeshiva (école religieuse), dès lors que la communauté atteignait une certaine importance, mais également des kehillot (communautés organisées) qui traduisent dans la réalité une certaine forme d’autonomie administrative. On quitte pourtant rapidement le domaine du discours général pour aborder l’argument de fond de l’ouvrage. Car ce que les auteurs cherchent à nous faire sentir, au-delà des spécificités de ce judaïsme lituanien, ce sont les virtualités qu’aurait pu représenter pour l’histoire du judaïsme européen l’espace spirituel sur lequel ouvre sa singularité.

Plus qu’une discussion sur le découpage géographique (les auteurs montrent combien, dans un espace sans cesse redessiné au gré des bouleversements historiques, ce sont souvent les tensions culturelles qui tracent les lignes de force), l’ouvrage est une enquête ethnographique. L’un de ses principaux apports consiste à remettre en cause les présentations iréniques du shtetl, trop souvent associé à un folklore bon enfant. Le monde des Litvaks s’épaissit alors non seulement des tensions qui l’opposent à une société non-juive le plus souvent hostile, mais aussi de celles qui naissent d’une lecture singulière du judaïsme et du rapport aux traditions. Car c’est dans l’originalité de sa construction, au sein de laquelle une rationalité exigeante est mise au service d’une religiosité sévère, que réside la force du judaïsme litvak.

En témoigne le rayonnement de la pensée du Gaon de Vilna, exemple parmi d’autres de la fécondité de cette « troisième voie », intermédiaire entre les élans d’un judaïsme mystique qu’elle repousse et une tentation moderniste congédiant le lien avec la tradition. De même, on peut songer à la personnalité et aux écrits de Haïm ben Itzhok de Volojin, dont la philosophe C. Chalier a montré l’influence qu’il avait exercée sur la pensée de Levinas.

Si le judaïsme lituanien se frotte, comme les autres judaïsmes européens à partir des années 1820, à la Haskalah et emprunte la voie de la modernisation, la rencontre la plus importante, à la fin du XIXe siècle, est celle qu’il fait avec la culture russe. Sous l’impulsion du comte de Witte, ministre du tsar Alexandre II, qui favorisa à partir de 1870 l’ouverture des provinces russes de Biélorussie et de Lituanie, la condition des communautés juives fut largement assouplie, ce qui permit aux jeunes générations de fréquenter le lycée et d’accéder par ce biais aux grandes œuvres de la littérature. La lecture de Pouchkine, Tolstoï ou Dostoïevski jouera pour cette génération un rôle décisif, l’intelligentsia juive d’avant la Première Guerre mondiale ressemblant sur beaucoup de points à l’intelligentsia russe. Vilna, baptisée la « Jérusalem du Nord », en devint le centre intellectuel. C’est sur ce terreau fertile que se développera la sensibilité du judaïsme aux courants socialistes et que naîtra le Bund, socialiste, nationalitaire et internationaliste, confronté à son concurrent sioniste né la même année (1897), lui aussi désireux d’émanciper les masses juives.

La Première Guerre mondiale et la période de l’entre-deux-guerres apportent de profonds bouleversements à la suite de redécoupages territoriaux, la Pologne s’étendant à l’Est tandis qu’une partie de la Biélorussie et le nord de l’Ukraine passent sous domination soviétique. Alors que de multiples études sur les communautés de Pologne ont suivi les travaux pionniers de Rachel Ertel, montrant comment entre deux catastrophes la société juive polonaise avait trouvé la force de développer une richesse culturelle exceptionnelle, l’histoire des autres communautés était demeurée dans l’ombre.

Là encore, l’ouvrage comble en partie ce manque, même si les développements consacrés aux évolutions politiques demeurent un peu rapides. Si on sait que le régime soviétique soumit ses minorités juives à des persécutions systématiques, l’ouvrage montre que le cas des communautés présentes dans les États baltes, en général passé sous silence, est plus complexe. Ceci fait de ces communautés – notamment les Litvaks – des sociétés gigognes du judaïsme, qui articulent à des segments d’histoire nationale diverses formes d’insertion dans les sociétés d’accueil. C’est à cette spécificité que viennent mettre fin les logiques totalitaires à l’œuvre durant la Deuxième Guerre mondiale. Les États baltes tomberont sous domination russe en juin 1940 et les populations seront exterminées. Quant au destin des Juifs de Biélorussie, les recherches menées depuis une dizaine d’année ont montré l’ampleur de ce qu’on désigne aujourd’hui sous le nom de « Shoah par balles ».

Une autre histroire ?

L’idée que l’histoire aurait pu être différente si les populations litvakes n’avaient pas été exterminées justifie le développement, dans la seconde partie de l’ouvrage, d’une réflexion plus intellectuelle. À travers une mise en lumière des pratiques linguistiques et religieuses, des formes de la piété et de l’émergence d’une laïcité, c’est à la recherche d’un tempérament litvak que tendent les auteurs. La présence de l’hébreu parlé en Litvakie au XVIIIe siècle et l’existence d’une littérature originale montrent comment, au-delà de leur inscription dans une aire culturelle traditionnelle juive, les Litvaks traduisirent dans les différentes langues ou les différents domaines le sentiment partagé de leur exceptionnalité. C’est ce dont témoignent également les résurgences de cette culture parmi les survivants de la Deuxième Guerre mondiale. À Paris ou à New York, de nombreux artistes conjuguent encore aujourd’hui, à l’image du peintre Mark Rothko, une façon originale de rejoindre l’individuel dans l’universel.

Peut-on alors relire l’histoire du judaïsme contemporain à la lumière de l’héritage litvak ? Si la Litvakie a définitivement disparu du paysage géopolitique contemporain, son héritage demeure. Pourtant, on sort quelque peu perplexe de cette lecture : à travers les différentes diasporas, si le judaïsme litvak subsiste encore à travers quelques individus, il ne se perpétue ni dans un courant intellectuel spécifique, ni dans un mode de pensée. Là réside sans doute la difficulté singulière de communautés qui ont davantage intellectualisé leur destin qu’elles n’ont cherché à l’authentifier à travers des éléments pratiques ou folkloriques transmissibles de génération en génération.

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 15:21
Shabbat Shalom - שבת שלום










PARACHAT EIKEV - עקב

DEUTERONOME - דברים
SECTION III
Lecture avec Rachi 

HAPHTARA 
ISAIE XLIX-14 - LI-3


ALLUMAGE DES BOUGIES JERUSALEM
18.55
SORTIE DU SHABBAT JERUSALEM
20.09 
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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 15:15
Parachat Eikev




Dans la paracha de Eikev ("Parce que"), Moïse poursuit ses admonestations : il promet aux Enfants d’Israël que, s’ils accomplissent les commandements (Mitsvot) de la Torah, ils connaîtront la prospérité sur la Terre dont ils s’apprêtent à prendre possession, conformément au serment fait par D.ieu à leurs ancêtres.

Il rappelle aussi les manquements commis par la première génération constituée en peuple : le veau d’or, la rébellion de Kora’h, la faute des espions, leurs accès de colère contre D.ieu à Taveirah, Massah et Kivrot Hataavah (« les Sépulcres de la Concupiscence ») : « Vous vous êtes rebellés contre D.ieu depuis le jour où je vous ai connus », leur dit-il . Mais il souligne aussi la bienveillance divine, le pardon des fautes et les Secondes Tables de la Loi données après leur repentance.

Les 40 années passées dans le désert, ajoute-t-il, des années pendant lesquelles chacun fut nourri par la manne venue du ciel, leur ont enseigné que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais l'homme vit par la parole émise de la bouche de D.ieu ».

Moïse décrit la terre d’Israël comme un pays « ruisselant de lait et de miel », béni par les « Sept Espèces » (le blé, l’orge, le raisin, la figue, la grenade, l’huile d’olive et la datte), le lieu où s’exerce, par excellence, la Providence de D.ieu dans Son monde. Il commande au peuple de détruire les idoles des anciens maîtres de la terre et de ne pas se laisser gagner par un sentiment d’arrogance qui lui ferait croire que « ma puissance et la force de mes mains m’ont apporté cette richesse ».

Un passage essentiel de la paracha est constitué par le second paragraphe de la prière fondamentale du Chéma qui reprend les commandements contenus dans le premier en les assortissant des bénédictions liées à leur accomplissement et des conséquences négatives résultant de leur négligence (famine et exil). Ce passage est également la source du commandement de prier et comporte une référence à la résurrection des morts lors de l'ère messianique.

http://www.fr.chabad.org/ 

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