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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 11:51
Le rêve impossible
Utopie ou anticipation ?


Et Calev fit taire le peuple à l’égard de Moïse...

Nombres 13, 30

Il s’écria en ces termes : «  Est-ce là tout ce que le fils d’Amram [Moïse] nous a fait ? Celui qui l’entendait parler ainsi était sous l’impression qu’il était sur le point de dénigrer Moïse. Comme ils avaient des ressentiments vis-à-vis de Moïse à cause des paroles des explorateurs, ils se turent tous en entendant ses critiques. [Calev] dit alors : « N’a-t-il pas ouvert la mer pour nous, n’a-t-il pas fait descendre la manne pour nous et ramassé les cailles pour nous »...

Rachi sur le verset

N’avez-vous jamais rêvé qu’un jour notre monde pourrait être meilleur, seulement pour conclure qu’un tel espoir n’est qu’une utopie ? Le concept de « perfection universelle » semble être aussi irréel qu’il est idéal. Notre monde est corrompu, rempli de mal, de douleur et de souffrance. L’homme a atteint de nouvelles hauteurs, marché sur la Lune, mais a en même temps plongé dans les abîmes de l’inhumanité à un point que personne n’aurait cru possible. Imaginer un nouveau monde, c’est concevoir une existence radicalement différente qui ne serait pas gâchée par l’imperfection naturelle de la matérialité, un lieu angélique où les créatures célestes résideraient en complète harmonie. L’imperfection de notre monde est si prégnante que l’idée qu’il pourrait atteindre une perfection absolue paraît ridicule. De même, la notion que nous autres, simples êtres humains de chair et de sang, pourrions être les catalyseurs de cette utopie sonne-t-elle tout aussi grotesque.

Et pourtant, le Judaïsme enseigne que cet état n’est pas une chimère, mais une réalité qui se réalisera bientôt lors de l’Ère messianique. Selon les paroles de Maïmonide : « En ce temps, il n’y aura ni famine ni guerre, ni haine ni rivalité, car le bien sera répandu en abondance et tous les délices seront aussi communs que la poussière. »1 Mieux encore, la Torah nous enseigne que la mission de mener cela à bien nous a été confiée, à nous. Ce sont en effet les efforts cumulés de l’humanité à travers les âges qui amèneront à cette époque nouvelle.2

Comment nous, êtres humains rationnels qui reconnaissons l’imperfection du monde et de nous-mêmes, pouvons-nous envisager cette mission apparemment impossible ?

L’histoire

Le peuple juif rencontra ce même dilemme il y a plus de 3321 ans.

L’Exode d’Égypte avait eu lieu un peu plus d’un an auparavant. Nous étions alors soudain devenus une nation. Cinquante jours plus tard, avec la Révélation du Sinaï, nous était confié le mode de vie divin : la Torah. La seule chose qui nous manquait était notre propre terre et, au moment où nous campions à Kadech à la frontière de la terre de Canaan, cela allait bientôt se concrétiser. Et puis ce fut le drame. Le peuple juif, donnant à ses doutes quant à ses capacités militaires la préséance sur sa foi en D.ieu, demanda à Moïse : « Envoyons des hommes en avant pour qu’ils explorent pour nous la terre et nous renseignent sur la route à emprunter et sur les villes où nous devons aller. »3 Après avoir consulté D.ieu, Moïse accéda à leur requête et douze explorateurs furent envoyés, chacun représentant l’une des douze tribus.

Quarante jours plus tard, le 8 Av, les explorateurs revinrent de leur mission, portant les produits de la terre, et exprimèrent ainsi leur compte rendu :

Nous sommes arrivés dans la terre où tu nous avais envoyés et réellement il y coule du lait et du miel ; voilà ses fruits. Mais le peuple qui réside sur cette terre est fort et ses villes sont fortifiées et très puissantes ; nous y avons également vu des géants. Les Amalécites résident dans le Néguev ; les Hittites, les Jébuséens et les Emorites habitent dans les collines et les Cananéens sont installés au bord de la mer et sur les rives du Jourdain.4

C’est à ce moment que Calev (le représentant de la tribu de Judah), sentant le désastre imminent, s’exclama avec passion : « Montons et occupons la terre, car nous le pouvons ! » Tragiquement, son appel tomba dans des oreilles sourdes et le peuple, influencé par le discours négatif qu’il venait d’entendre, fut pris de doutes et ne crut pas en sa possibilité d’entrer dans la terre promise. « Toute la nuit, la nation pleura et se lamenta sur son sort » interpellant Moïse et Aharon... “Pourquoi D.ieu nous conduit-Il dans cette terre où nous allons tomber sous le glaive et nos femmes et nos enfants en captivité ? Il vaudrait mieux retourner en Égypte !”  »5

A cause de son manque de foi et de son refus d’entrer dans le pays, la génération entière (à l’exception de Calev et de Josué6 ) fut jugée déméritante et destinée à terminer sa vie en errance dans le désert, jusqu’à ce que, 38 ans plus tard, une nouvelle génération serait prête à reprendre le flambeau.

Le peuple juif, oubliant les miracles et les merveilles dont D.ieu l’avait gratifié peu de temps auparavant, avait succombé à sa peur de l’inconnu, s’inclinant sous la pression de l’épreuve que constituait la conquête d’une terre inconnue.

Quel était donc le message de Calev et comment peut-il nous aider à relever les défis que nous affrontons aujourd’hui ?

La plainte

L’esprit humain est tout à fait remarquable, permettant en l’entêté de rationaliser ses caprices à travers des explications «  logiques  ». Lorsqu’on lui prouve la vacuité de ses arguments, cela ne constitue nullement une réfutation pour lui, mais une invitation à redoubler de créativité et d’ingéniosité. Cette maladie de l’infaillibilité peut tous nous affecter un jour ou l’autre, nous faisant tomber en nous dénuant de toute objectivité. Ce cercle vicieux ne faut jamais aussi apparent que dans la paracha de cette semaine.

Il apparaît clairement que les explorateurs (hormis Calev et Josué) ne désiraient pas entrer en terre de Canaan. Ils produisirent trois arguments pour soutenir leur opinion.

« Le peuple qui réside dans cette terre est fort, ses villes sont fortifiées et très puissantes. »

Cette accusation, la première et la plus logique, fut que la mission de conquérir la terre de ces nations était tout simplement trop difficile, en un mot, irréaliste. Ils entamèrent donc leur propagande par l’appel à la peur, insinuant qu’il était impossible de l’emporter sur la terre et ses habitants.

« Les Amalécites habitent dans le Néguev. »

Le premier argument n’était toutefois pas suffisant pour un peuple dont la foi en D.ieu était innée7 et qui, avec l’assurance de D.ieu, ne douterait pas de sa capacité à vaincre la population indigène. Il était donc nécessaire d’émettre une opinion encore plus effrayante, qui ferait mouche à coup sûr : l’idée qu’ils n’étaient pas suffisamment méritants pour que D.ieu les assiste dans la conquête du pays. Le fait même qu’ils aient demandé des explorateurs prouvait à lui seul qu’ils n’avaient pas une foi complète en D.ieu, ni dans le fait qu’ils méritaient des miracles. Il y avait d’ailleurs un précédent historique à une telle situation : précisément leur terrible bataille contre Amalek qui avait résulté de leurs doutes envers D.ieu.8

« Les Hittites, les Jébuséens et les Emorites dans les montagnes et les Cananéens au bord de la mer et sur les rives du Jourdain. »

La nécessité de cet argument émergeait de la faiblesse de leur réclamation précédente, car D.ieu avait accédé à la requête du peuple,9 prouvant par là que l’envoi de ces espions n’était pas contraire à la Volonté Divine. Les explorateurs apportèrent donc leur argument final : bien qu’on nous eût promis le succès dans la conquête de la terre, qui dit que D.ieu nous aidera contre les nations que nous rencontrerons avant de parvenir aux frontières de la terre ?10

Le reproche

Comme l’explique Rachi, Calev répondit aux autres explorateurs en citant au préalable trois miracles que Moïse avait suscité pour le peuple juif. Il avait moins l’intention de montrer la possibilité d’un miracle que de répondre à leur arguments, point par point :

« Vous prétendez que la tâche de conquérir le pays est trop difficile, commença Calev. Rappelez-vous votre peur lorsque vous étiez coincés entre la mer et l’armée de Pharaon qui arrivait ! Avez-vous oublié le désespoir qui vous saisit lorsque vous regardiez un adversaire, puis l’autre, craignant que cette liberté qui venait de naître ne s’évanouisse soudainement ? Et vous souvenez-vous de la joie extraordinaire que vous avez ressentie quand vous fûtes témoins de la délivrance de Sa main puissante, quand Il ouvrit la mer pour nous, noyant vos anciens dominateurs ? Vous rappelez-vous la façon dont l’obstacle insurmontable s’évanouit si rapidement ?

Vous prétendez également ne pas mériter les miracles de D.ieu ! Vous oubliez vite votre demande de viande qui vous fut immédiatement accordée malgré la légèreté de vos intentions.11

De plus, continua Calev, regardez la Manne qui nous est donnée chaque jour. Bien que nous ne soyons pas établis en Terre Sainte et que nous ne fassions que traverser le désert en préparation de cette grande étape, le Tout Puissant nous inonde néanmoins de Sa bénédiction surnaturelle ! Comment pouvez-vous entretenir l’idée que D.ieu n’apportera pas la délivrance sur la route de notre future patrie ? »12

Alors, Pour la première fois depuis leur retour, les explorateurs et tout le peuple restèrent silencieux,13reconnaissant la justesse du discours de Calev. Hélas, tragiquement, ils choisirent de ne pas se repentir, car telle est la force de l’entêtement.

Plus près de chez soi

Maintenant comme alors, une mission doit être accomplie, un but doit être atteint qui se tient juste devant nous. Nous, le peuple juif, avons été chargés de changer le monde, de le parfaire, un lieu à la fois.14 Et ce processus par le raffinement de notre propre caractère. Nous pouvons refuser d’accepter cette mission, prétextant qu’elle est trop difficile, que nous sommes trop faibles, qu’il y a des obstacles insurmontables qui nous attendent en chemin. Ou bien nous pouvons choisir de relever ce défi, puisant notre force des paroles de Calev qui résonnent encore à nos oreilles, nous encourageant à aller de l’avant, nous disant que le succès n’est pas seulement une possibilité mais une réalité garantie. Le choix est entre nos mains aujourd’hui comme alors. Mais nous avons une supériorité : la possibilité de tirer des leçons de notre histoire, ce qui nous assurera que jamais plus nous ne répéterons les erreurs désastreuses du passé.

Ne laissons pas échapper l’extraordinaire occasion qui nous est donnée. Relevons le défi et triomphons !

Basé sur un discours du Rabbi du Chabbat parachat Chela’h 5726 (1966)15


Source : www.jquebec.com
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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 11:44












La Grappe de raisin ramene par les explorateurs

"Ils y coupèrent un sarment avec une grappe de raisin, ils le portèrent à deux au moyen d'une perche" - Nombres 13, 23. 

Rachi explique qu'ils la portèrent à 8 personnes, tandis que toute la force d'un homme était nécessaire pour porter une seule figue et celle d'un second pour porter une seule grenade.






Israel en a fait l' embleme de l' Office du Tourisme !
otisrael








Une faute, lourde de conséquences pour le peuple d’Israël, est imputée aux explorateurs.Mais à première vue ils paraissent remplir exactement le rôle qui leur a été confié: dire la vérité sur la terre de Canaan.
Telle est la question de Nahmanide sur ces versets.


Nombres, chapitre 13
27) et lui firent ce récit: "Nous sommes entrés dans le pays où tu nous avais envoyés; oui, vraiment, il ruisselle de lait et de miel, et voici de ses fruits.
28) Mais il est puissant le peuple qui habite ce pays! Puis, les villes sont fortifiées et très grandes, et même nous y avons vu des descendants d'Anak! (ou « géants »)
29) Amalec habite la région du midi; le Héthéen, le Jébuséen et l'Amorréen habitent la montagne, et le Cananéen occupe le littoral et la rive du Jourdain."

Nahmanide 13;28
Il ruisselle de lait et de miel ; parce que il leur a été ordonné d’observer si elle (la terre) est grasse ou maigre, ils ont répondu qu’elle est grasse et qu’elle ruisselle de lait et de miel ; et sur la question de savoir si elle est boisée ils ont répondu "et voici ses fruits" car ainsi il leur a été ordonné de montrer.
Donc ils ont bien dit la vérité, et ils ont répondu sur ce qu’il leur a été ordonné ! Ils se devaient de dire que le peuple qui habite sur cette terre est fort et que les villes sont fortifiées, car ils doivent répondre la vérité à ceux qui les ont envoyés, car ainsi il leur a été ordonné : "est-il fort ou faible ? Ont-ils découvert (campements) ou villes fortifiées ?", Mais leur faute tient dans le terme "Effess" (Nous l’avons traduit par "mais", littéralement : "rien") qui exprime l’impossibilité (découragement) de l’homme, ainsi dans les psaumes (77 ;9) : "Sa bonté a-t-elle disparu (Effess) à jamais?" ou dans Isaïe (45 ;14) : "hors de Dieu (Elokim) il n'y en a pas d'autre! (Effess)".
Donc ils ont dit : "La terre est grasse et il y coule le lait et le miel et le fruit est bon, mais il est impossible de la conquérir car le peuple est fort et les villes sont entourées d’immenses forteresses et nous avons même vu des géants là bas".





Mochè leur donna donc mission d'explorer le pays de Kénaâne, en leur disant : «Dirigez-vous de ce côté, vers le Sud, et gravissez la montagne. Vous observerez l'aspect de ce pays et le peuple qui l'occupe : s'il est robuste ou faible, peu nombreux ou considérable; quant au pays qu'il habite, s'il est bon ou mauvais; comment sont les villes où il demeure, des villes ouvertes ou des places fortes; quant au sol, s'il est gras ou maigre, s'il est boisé ou non. Tâchez aussi d'emporter quelques-uns des fruits du pays». C'était alors la saison des premiers raisins.» 

Face à la demande des Bénè Yisraèl d'explorer le pays de Kénaâne, D'ieu exprime des réticences. Son désaccord est, on ne peut plus clair. Il dit : «Envoie toi-même des hommes pour explorer le pays de Kénaâne.» Mochè désigne, malgré tout, les hommes chargés de remplir cette mission. Sans doute, accepte-t-il pour ne pas donner prise aux critiques malveillantes d'Israël à propos de ce beau pays, promis par D'ieu. Pourtant il garde l'espoir qu'Israël n'ose point, en définitive, aller à l'encontre de la volonté divine

Mais les Bénè Yisraèl tiennent à cette exploration. Mochè met toutes les chances de son côté. Il désigne des hommes qui, à ce moment-là, sont tous tsaddiqim, parfaits et justes. 

Le Midrache, devant l'insistance de la Tora à citer leur nom, y trouve une allusion à leur triste dessein, de rechercher les points faibles et vulnérables du pays afin de les révéler à tout Israël. 

Leur intention était donc de se révolter contre la volonté de D'ieu : 

«Quel est le nom de ces hommes? Sétour, fils de Mikhaèl, Nahbi fils de Wofsi et Guéouèl fils de Makhi... Le nom des explorateurs est vil et leurs actes sont lamentables. Comment s'exprime le texte à leur propos? Sétour, , parce qu'il exclut [D'ieu] du monde.» 

Le nom des explorateurs révèle leur véritable identité. Leurs intentions cherchent à détacher Israël de D'ieu. À la limite, la terre de Kénaâne ne les intéresse nullement. Peut-être un retour en Égypte les tente-t-il? 

Leur déclaration et leurs propos ne visent, semble-t-il, que le respect de la volonté de D'ieu. L'exploration se veut uniquement dans le but de confirmer la véracité des promesses divines. Mais leur nom dit plus long sur leurs véritables intentions. 

Le Midrache, abordant le texte : 

«Dirigez-vous de ce côté, vers le Sud, et gravissez la montagne», rapporte : Rabbi Bérakhiya le Kohène fils de Rabbi dit : Gravissant [la montagne], ils rencontrent trois fils de géants, Ahimane, Chèchaï et Talmaï. Pourquoi l'appelle-t-on Ahimane, ? Car, disait-il, Ahi, , mon frère, mane, , qui peut m'attaquer? Chèchaï, car il est aussi résistant que, Chaïche, le marbre. Talmaï,, car il creuse des sillons, Télamim, [en foulant] le sol. 

«Descendants de Ânaq, Géant, car il enfile le soleil en Ânaq, collier. Les ayant vus, les explorateurs furent saisis de peur. Ainsi s'expriment-ils : 

«Mais le peuple est plus puissant que Lui.» 

Rèche Laqiche dit : ils avaient proféré des paroles contre D'ieu. Cette faute leur a valu des châtiments pénibles. 

Que fait le Saint béni soit-Il? Il dit à Yirmiya : «Dis-leur : Vous n'avez point mesuré la portée de vos paroles : 

«Au bruit d'un terrible fracas, produit par vous, vous vous êtes attirés le feu [du Bèt ha-miqdache] et ses rameaux ont volé en éclats». Ainsi dit le texte : 

«Selon le nombre de jours que vous avez exploré le pays, autant de jours, autant d'années vous porterez la peine de vos crimes... 

«Nous étions, disaient-ils, à nos propres yeux comme des sauterelles, et ainsi étions-nous à leurs yeux.» 

Le Saint béni soit-Il leur réplique : Je peux comprendre «Nous étions à nos propres yeux comme des sauterelles» mais Je ne peux supporter qu'ils affirment : «Ainsi étions-nous à leurs yeux». Saviez-vous ce que vous représentiez à leurs yeux? Qui dit que vous n'étiez point à leurs yeux comme des anges? Qu'en est-il résulté? «Selon le nombre de jours que vous avez exploré le pays. Il ne suffit point que [pendant quarante années vous supporterez les effets de Mon hostilité] vous ne rentrerez pas, en plus, au pays. 

Le Saint béni soit-Il, s'adressant à Israël, dit : Mes envoyés étant dès lors des humains, Je décrète que vous ne rentrerez pas au pays. Mais, à l'avenir, je vous envoie Mon ange pour vous dégager la route, tel qu'il est dit : 

«Voici, je vais envoyer Mon mandataire pour qu'il déblaie la route devant Moi. Soudain, il entrera dans son sanctuaire.» 

L'intention du midrache est de souligner, d'une part, la gravité de la faute des explorateurs et, de l'autre, la volonté de D'ieu de tout mettre en oeuvre pour leur éviter une telle faute. 

La rencontre avec les trois géants Ahimane, Chèchaï et Talmaï est tout à fait déconcertante. Pour quelle raison les mettre sur le chemin des explorateurs quand l'intérêt recommande de souligner l'accessibilité du pays? 

En vérité, la parole divine aurait, à elle seule, suffi pour contraindre Israël à obéir, à accepter le choix divin comme étant le meilleur. Cependant, D'ieu voudrait aussi que son choix soit entériné par Israël en toute liberté. Aussi, face à Sa parole contraignante, D'ieu leur fait voir ces trois géants pour faire impression sur eux. Ainsi pourront-ils exprimer, en connaissance de cause, leur confiance absolue en D'ieu ou, au contraire, leur révolte. 

Sans doute, l'intention de D'ieu était-elle de leur donner un avant-goût des prodiges qu'Il est prêt à réaliser pour eux lors de la conquête de Kénaâne. La présence de ces géants ne saurait embarrasser ni contrarier le projet divin. Parô, roi puissant et redouté par ces mêmes géants, n'a pu gêner ni s'opposer à la décision divine de libérer le peuple d'Israël d'Égypte. 

Cette éventualité ne les a même pas effleurés. Avec une confiance absolue en D'ieu, la conquête de Kénaâne aurait permis à Mochè d'être à la tête d'Israël et jouir du bonheur de séjourner dans ce pays. 

Peut-être, comme certains exégètes le laissent entendre, n'étaient-ils point intéressés à une conquête qui mettrait fin à leur pouvoir. Grâce à la sainteté du pays, le peuple d'Israël accèderait à une perfection morale telle qu'il se passera de dirigeants. Leur intérêt était donc de rester dans le désert. 

La révolte des méraguélim, explorateurs, vise donc un intérêt immédiat. L'objectif est de rester à la tête des tribus. Dans une telle perspective, il est naturel qu'étant si impressionnés par la puissance des trois géants ils doutent de la capacité du Créateur à les soumettre. Là se situe leur premier faux-pas. 

À partir de là, la pente sur laquelle ils glissent les mène droit à se considérer, aux yeux des habitants du pays, semblables à des sauterelles. Le complexe d'infériorité qu'ils développent révèle, à lui seul, leur chute morale. Tout indique qu'ils ne sont plus capables d'apprécier la situation avec clairvoyance. Ils vont jusqu'à affirmer qu'ils furent ainsi considérés par les habitants. 

D'ieu réagit avec véhémence à cette affirmation. Encore serait-Il prêt à leur pardonner leur propre complexe. Mais Il ne saurait supporter qu'ils puissent avancer : «ainsi étions-nous à leurs yeux» quand D'ieu avait tout fait pour qu'ils paraissent, au contraire, comme des anges. 

Le midrache marque ici le regret de D'ieu de voir les Bénè Yisraèl tomber si bas. La condamnation à mourir dans le désert ne vise pas seulement à les priver du pays de Kénaâne, mais elle signifie clairement à cette génération que leur révolte aura des répercussions graves sur le destin d'Israël. La nuit où les méraguélim reviennent de leur mission est le 9 Ab, jour destiné à perpétuer pendant des siècles la destruction du Bèt ha-Miqdache. Le feu de la révolte est celui qui dévore le Temple. L'exil dans le désert pendant quarante années correspond aux quarante jours d'exploration. La disparition de toute cette génération, la destruction du Bèt ha-Miqdache, sont les conséquences directes de leur révolte. 

Néanmoins D'ieu ne saurait exercer Son courroux à tout jamais contre eux. Une issue heureuse demeure possible. Mais ce n'est point dans l'immédiat, cet espoir concerne l'avenir. En envoyant Son mandataire pour déblayer le chemin, toute la génération du désert aura enfin le droit d'entrer au pays. Ce mandataire n'est autre que Mochè. C'est sous sa conduite qu'ils pourront enfin connaître le bonheur d'être en Israël. 

Tels sont les noms des hommes que Mochè envoya explorer la contrée. Mochè avait nommé Hochèâ, fils de Noun : Yéhochouâ. 

Tels sont les noms des hommes que Mochè envoya explorer la contrée. 

Or ha-Hayim s'étonne que le texte reprenne Tels sont les noms, , après l'avoir mentionné déjà : Et voici leurs noms. Il cite à cet effet les propos de Rabbi Yitshaq : 

«Nos Ancêtres enseignent : les explorateurs n'ont été nommés que par rapport à leurs actes : Sétour, fils de Mikhaèl, parce qu'il contredit, satar, les paroles du Saint béni soit-Il.» 

Devant ajouter aussi à Hochèâ, le yod, le nommant Yéhochouâ, pour invoquer l'appui divin qui le protégerait du complot des explorateurs, Mochè arrive à cette conclusion après le seul examen de leur nom. Il révèle, à lui seul, l'iniquité des explorateurs ainsi que leur tendance à la révolte contre D'ieu. 

Rabbènou Béhayè, citant Ibn Êzra, voit dans cette répétition l'indication que ces hommes n'entendent point d'entreprendre l'effort de changer d'attitude et de comportement vis-à-vis de D'ieu. La preuve est que leur nom, contrairement à celui de Hochèâ, ne subit point de changement. 

Rav Alchèkh, se rapportant aux propos du Talmoud relatifs aux noms des méraguélim, souligne que le texte exclut l'existence de noms, attribués à la naissance, autres que ceux qui les identifient à leurs actes. Ces noms constituent l'essence de leur personnalité, ils sont leurs noms véritables. 

Mochè avait nommé Hochèâ, fils de Noun, Yéhochouâ. 

Or ha-Hayim rappelle que ce changement de nom se réfère à la prière de Mochè pour que Yéhochouâ ne fasse pas partie du Conseil des méraguélim. Mais, s'étonne-t-il, pourquoi changer le nom quand la prière, à elle seule, obtiendrait le même effet! 

Le yod, dont la valeur numérique est dix, fut ajouté à son nom en vue de donner, dit-il, assez de force et de courage à Yéhochouâ pour s'opposer au dessein des dix méraguélim. De même, ce faisant, il prendrait en récompense la part revenant aux dix explorateurs. 

Kéli Yaqar trouve dans les propos du Talmoud : «D'ieu, Yah, te sauve du complot des explorateurs» une référence au Nom divin formé par les deux lettres Yod et Hè. Il constate, à sa grande surprise, que Mochè ne réserve pas le même traitement à Kalèb. Pour quelle raison n'invoque-t-il point de prière pour lui? 

En vérité, répond-il, Mochè demande aux explorateurs de se diriger vers le Sud, territoire de Âmalèq, le seul peuple à combattre Israël à sa sortie d'Égypte. Comme, à leur retour, les explorateurs diront : «Âmalèq habite au Sud, Nèguèv» car «s'étant déjà «brûlés» à Âmalèq, ils le mentionnent pour effrayer le peuple», Mochè est sûr que Yéhochouâ, l'artisan de la victoire sur Âmalèq, ne tomberait pas dans ce piège. Dès lors, la promesse divine : «Puisque sa main s'attaque au trône de Yah, l'Ét'ernel, guerre à Âmalèq de par l'Ét'ernel, de siècle en siècle!», faite par le Nom de Yah lui assure de ne jamais fléchir devant Âmalèq. 

Aussi, pour cette raison, Mochè lui adjoint le Nom de Yah pour lui rappeler la promesse divine de vaincre toujours Âmalèq. Ainsi ne succombera-t-il pas au conseil des explorateurs qui chercheraient à l'impressionner par la crainte que suscite Âmalèq dans le coeur d'Israël. 

Selon le Midrache, Mochè tient absolument à ce que Yéhochouâ, étant son disciple, ne ternisse pas son nom en se comportant comme les explorateurs. 

Kéli Yaqar rapporte également l'opinion qui verrait en Yéhochouâ, descendant de Yossèf, la tendance à la médisance et à la calomnie. Pour cette raison, le texte ne mentionne pas le nom de Yossèf comme il le fait à propos de Gaddi, fils de Soussi, pour la tribu de Ménachè. En effet, il dit : «Pour la tribu d'Èfrayim Hochèâ, fils de Noun.» 

Toutefois, sachant la propension des descendants de Yossèf à la médisance, pour quelle raison n'a-t-il pas prié pour Gaddi? 

Sans doute, Mochè pensait-il que si le représentant d'Èfrayim, jouissant du privilège d'aînesse, ne pèche pas, le jeune représentant de Ménachè n'aurait d'autre choix que de suivre l'aîné. 

Le yod de Yéhochouâ pour le midrache appartient à Saraï : 

«Lorsque le Saint béni soit-Il avait changé le nom à Sara disant : 

«Saraï, ton épouse, tu ne l'appelleras plus Saraï, mais bien Sara», le yod de Saraï, planant dans les airs, comparaît devant le trône de Gloire et dit : «Parce que je suis la plus petite des lettres, Tu m'enlèves du nom de cette Sainte, Sara?» Le Saint béni soit-Il répond : 

«Je te destine à un nom meilleur car, jusqu'à présent, tu appartenais au nom d'une femme. Désormais tu appartiens au nom d'un homme, placée de surcroît comme initiale et non à la fin.» C'est ce yod qui fut au début du nom de Yéhochouâ.» 

Ainsi l'esprit de Sara anime Yéhochouâ. Toute l'oeuvre de Sara trouve son accomplissement dans la mission de Yéhochouâ, sa piété et son comportement moral. 

La traduction araméenne de Yonatane Bèn Ôuzièl montre combien Mochè appréhende que Yéhochouâ, par sa grande modestie, cède aux intentions et exigences des explorateurs. Ainsi, dit-il, «ayant constaté la modestie de Yéhochouâ, Mochè a nommé Hochèâ, Yéhochouâ.» 

Parmi toutes les tribus mentionnées, l'absence de Léwi est remarquable. La raison, dit Mèâm Loêz, réside dans le fait qu'elle ne prend aucune part dans le pays. 

Mochè leur donna donc mission d'explorer le pays de Kénaâne, en leur disant : Dirigez-vous de ce côté, vers le Sud, et gravissez la montagne. 

Mochè leur donna donc mission d'explorer le pays de Kénaâne 

Le verbe chaloah, envoyer, se trouve répété. Déjà le texte annonce «Et Mochè les envoya»! 

Pour Or ha-Hayim, il s'agit de la mitswa de léwaya, accompagnement, que Mochè pratique en leur tenant compagnie jusqu'aux portes du camp pour bien signifier que leur mission se limite à visiter le pays, et non l'explorer. 

En effet, si leur mission est d'explorer, un départ discret ne nécessitant pas d'accompagnement s'imposerait. 

Rabbènou Béhayè et, plus tard, Mèâm Loêz, citant le Zohar, rapportent que Mochè leur confie son bâton sur lequel était gravé le Nom ineffable, afin que nul ne les menace. Ainsi les explorateurs furent-ils sauvés de l'attaque des géants. 

Le Zohar tire cet enseignement de l'emploi du terme zè, ceci, dans l'expression âlou zè, dirigez-vous de ce [côté]-ci, que l'on retrouve dans : «Et tu prendras ce, ha-zè, bâton...» 

Dirigez-vous de ce côté, vers le Sud. 

Selon Rachi, Mochè leur demande de pénétrer du côté Sud car : 

«C'était la partie la plus pauvre d'Erèts Israël. Telle est la méthode des commerçants, ils montrent d'abord la marchandise de moindre valeur, et ensuite ils font voir celle de bonne qualité.» 

Vous observerez l'aspect de ce pays et le peuple qui l'occupe : s'il est robuste ou faible, peu nombreux ou considérable; quant au pays qu'il habite, s'il est bon ou mauvais; comment sont les villes où il demeure, des villes ouvertes ou des places fortes; quant au sol, s'il est gras ou maigre, s'il est boisé ou non. Tâchez aussi d'emporter quelques-uns des fruits du pays. 

Pour Mèâm Loêz, Mochè demande aux explorateurs d'examiner le pays sous quatre aspects : 

L'état du pays. 

Est-il béni au point de permettre à une population nombreuse d'y vivre? Les habitants sont-ils forts ou faibles. Le nombre peut être contrebalancé par la faiblesse des habitants. 

L'état du pays en lui-même. 

Est-il bon à habiter et à cultiver? S'il ne répond pas à ces deux critères, 

«Est-il alors bon ou mauvais». 

L'état des villes. 

Sont-elles des villes ouvertes ou des places fortes? La construction des villes devait donner une idée précise de la puissance du peuple qui l'habite. 

Rachi dit : 

«Vous observerez l'aspect de ce pays car il y a des pays qui produisent des hommes forts, d'autres qui produisent des hommes faibles. Il y en a dont la population augmente, d'autres dont la population diminue. Il leur indiqua de même un critère pour savoir si le peuple est robuste ou faible. S'il habite des villes ouvertes, sans remparts, le peuple est robuste car confiant dans sa force, mais s'il habite des villes fortifiées, il est faible.» 

Quant au sol, 

Il faut constater si le sol est gras ou maigre, produisant des fruits de qualité excellente ou non. 

En faisant ces recommandations, Mochè s'attend que les explorateurs reconnaissent la beauté du pays, chose qui ne manquerait pas d'augmenter leur foi et leur confiance en D'ieu. Toutefois, on remarque qu'à aucun moment Mochè ne leur demande de rapporter des détails importants relatifs à la conquête du pays. 

Or ha-Hayim s'interroge sur la signification de la double recommandation de Mochè à propos du pays. 

Pour lui, il existe des pays dont le climat et les ressources naturelles agissent sur les habitants. 

Vous observerez l'aspect de ce pays. 

Comment est-il? Quelle est sa nature? Cet aspect est reconnaissable pour un oeil exercé. Il suffit donc d'observer pour se rendre compte des influences. Mais il se pourrait qu'un examen plus approfondi soit nécessaire. Il faut donc pénétrer dans le pays, le traverser et remarquer le type d'habitants qui l'occupent pour conclure sur la qualité du pays. Pour ce faire, il faut constater : 

Si le peuple est robuste ou faible, peu nombreux ou considérable. 

Le nombre et la puissance révèlent la nature et les ressources véritables du pays puisqu'elles favorisent l'accroissement des habitants. 

Quant au pays qu'il habite. 

Le texte précise un autre critère de l'examen. Celui-ci se base sur l'action et l'oeuvre de l'homme. Villes ouvertes ou fortifiées, donnent également une indication précise de la puissance ou de la faiblesse du peuple. 

Quant au sol, s'il est gras ou maigre, s'il est boisé ou non. 

La qualité d'un sol se mesure à la qualité de ses fruits. Un sol, fertile et bon, produit des fruits gras et délicieux. En revanche, si la qualité du fruit est inférieure, laissant à désirer, le sol nécessite alors souvent un repos. 

Et si les arbres fruitiers sont abondants, ce sera donc le pays promis. Israël y trouverait ce qu'il désire. Et la saison est celle où les raisins mûrissent. Aussi pour cette raison Mochè leur demande de prendre un échantillon de ces fruits. 

S'il y a des arbres. 

Rachi, citant le Midrache, dit : «S'il y a parmi eux un homme juste - C'est le symbole de l'arbre - qui les protège par ses mérites.» Ce jour-là, Iyob dont les mérites leur procurait soutien et protection est mort. 

Le Tana Débè Èliyahou Rabba rapporte : 

«Mochè envoie dix phylarques accompagnés de Yéhochouâ et Kalèb. «Ne rentrez pas, dit-il, comme des voleurs. Et si [les habitants] vous demandent «pourquoi êtes-vous venus?», vous répondrez : «Pour cinq figues, cinq grenades et une grappe de raisins nous sommes là.» 

Mais s'ils répliquent «Peut-être pour détruire des arbres d'idolâtrie et déraciner des Achèra, , arbre adoré comme idole, êtes-vous venus?», répondez : «Non». Ils sont rentrés en envoyés mais, à leur sortie, ils sont comme des ânes [chargés]. 

Arrivés à Hèbrone, ils s'emparent de cinq figues, cinq grenades et une grappe de raisins. Ahimane, Chèchaï et Talmaï, apprenant leur arrivée, sortent à leur rencontre. Chèchaï émettant un cri, ils tombent face contre terre. Ils les raniment alors en soufflant dans leur nez jusqu'à ce que leur respiration reprenne. 

Après quoi, ils leur demandent : «Pourquoi êtes-vous venus? Sans doute dans le but de couper les arbres et les Achèra d'idolâtrie? N'est-ce pas que le monde entier appartient à votre D'ieu? Il donne [le pays] à qui bon lui semble». 

La réponse est : «Nullement». Ils les laissent partir en paix et ne les tuent point. 

Aussi, le Saint béni soit-Il laisse-t-Il des Kénaâni jusqu'à la fin du Second Temple. Certains disaient jusqu'à ce jour»...» 

Selon ce texte, Mochè insiste pour qu'ils rentrent au vu et au su de tous. L'attitude compte beaucoup. En ne rentrant pas comme des voleurs, ils agiraient plus comme des visiteurs dont le but essentiel est de voir la beauté du pays. La peur des géants qui leur fait perdre connaissance est significative du virage que les explorateurs prennent par rapport au but premier. 

Ainsi Mochè accède-t-il à la demande des Bénè Yisraèl dans l'espoir qu'ils renoncent à leur projet. Il n'ignore point le risque qu'ils courent en ne se rangeant pas à son avis. Mais le destin d'Israël, et la liberté aidant, prend un cours différent. Au lieu d'une conquête rapide et sans combat, Israël affronte, en plus d'un séjour éprouvant dans le désert, ce long exil. 




Source : /prof-symboles.blogspot.com
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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 11:39






Merci à Claude


La seule méthode pour réussir


Chaque individu doit affronter des tâches et des défis. La dimension juive de la vie nous aide à y faire face et parfois se présente elle-même comme une partie du défi. Les devoirs d’étudier, de trouver un emploi, de se marier, de faire naître une famille, d’aider sa communauté, d’épauler ceux qui sont dans le besoin, sans parler des problèmes qu’affronte le peuple juif en tant qu’entité, tout cela est guidé par les enseignements juifs. On y trouve à la fois des « fais » et des « ne fais pas ». Ils apportent tous une stabilité et pourtant quelquefois, ils paraissent rendre les choses plus compliquées.

Pouvons-nous équilibrer toutes les demandes auxquelles nous devons faire face ? Comment les envisager ? Dans la Paracha de cette semaine, Chela’h, la Torah nous donne le récit du Peuple Juif placé devant le défi de pénétrer en Terre d’Israël, la terre qui leur avait été promise par D.ieu depuis des générations. Leur tâche consistait à transformer le Canaan impur en la Terre sacrée d’Israël, le centre spirituel du Peuple Juif et en dernier ressort du monde entier. Une immense tâche les attendait. Cependant cette péripétie sert également de métaphore à la tâche qui attend chaque Juif dans sa vie de tous les jours. Nous devons changer les voies ordinaires du monde en quelque chose de saint.

Au commencement de la Paracha, D.ieu demande d’« envoyer des gens pour explorer la Terre ». Nos Sages expliquent que cette injonction venait en réponse au fait que le Peuple Juif lui-même désirait cette exploration. Il leur semblait naturel de vouloir explorer la terre et D.ieu répondit : « Envoyez [des explorateurs] ! »

En d’autres termes, explique le Rabbi, si vous avez une tâche qui vous attend, mettez tous vos efforts et votre énergie dans la recherche de la manière de l’accomplir le mieux possible. Parfois, les gens se laissent porter par le courant sans réfléchir, sans se poser de questions. Par  contraste, la Paracha nous dit ici de rechercher et de penser par nous-mêmes. Alors, que se passa-t-il donc ? Pourquoi la mission des douze explorateurs se solda-t-elle par un désastre ?

Parce qu’au lieu de rechercher la meilleure manière de pénétrer en Terre d ‘Israël, les explorateurs déclarèrent que cette entreprise était impossible. Le message qu’ils rapportèrent était : « mission impossible… » Au lieu de dire : « nous aurons à faire face à tel ou tel problème », ils affirmèrent : « abandonnez tout le projet ! »

C’était là leur erreur. Mais elle ne doit pas être la nôtre. Nos enquêtes sur les tenants et les aboutissants de l’entreprise qui nous attend, basées sur les enseignements de la Torah, ne doivent pas aboutir à la déclaration : « mission impossible » et à l’abandon de la tâche. Si nous y portons un regard positif, sachant que D.ieu nous aide, nous verrons devant nous se dérouler le chemin qui nous mènera au succès optimal.

Il est vrai que nous devons réfléchir attentivement pour trouver l’approche qui correspond le mieux à une situation spécifique et prendre en compte chaque facteur. Mais les éléments qui nous guident à la base dans l’implication dans l’action sont les instructions que nous donne D.ieu par l’intermédiaire de la chaîne des enseignements de la Torah. C’est seulement ainsi que nous pouvons affronter et surmonter, avec sagesse et ténacité chaque défi, de la façon la plus réussie et finalement, avec la venue de Machia’h, la sainteté latente dans le monde entier se révélera.

http://www.jquebec.com 

 

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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 06:49


ETUDE SUR LA PARACHA DE LA SEMAINE CONCERNANT LA MEDISANCE
http://www.modia.org/tora/bamidbar/chelah.html



Médisance ou Lashon Hara

 

 

 

Rabbi Israël Meïr Kagan (1839-1934), plus connu sous le nom de son livre ‘Hafets ‘Haïm, aujourd’hui nom d’un kibboutz religieux au sud d’Israël, avait très tôt compris l’importance considérable du verset suivant : 
” MI HA ICH HE -’HAFETS ‘HAIM”? verset des psaumes (34,13-14) 
QUI EST L’HOMME QUI ASPIRE A LA VIE PRESERVE SA LANGUE DU MAL.

 

Ce grand érudit, en fit le but de toute son existence. 
Peu avant sa mort il voyageait encore de ville en ville pour offrir l’elixir de la Vie.
ATTENTION DANGER : La langue qui tue 

Nos sages nous apprennent que la médisance met en danger au moins trois personnes : celle qui médit, celle qui écoute et celle dont on parle. 

Pourquoi en danger ? Car sur ces trois personnes est alors attiré le jugement divin ; or, sommes-nous irréprochables pour braquer sur nous le projecteur ? Or, la plupart d’entre nous ne savent pas qu’une parole négative sur autrui, est condamnable : dans ce domaine le mauvais penchant est très fort, et c’est à chacun de nous de chercher ce qui nous empêche de maîtriser notre langue, organe présomptueux. 
Les causes du lachone ara sont l’orgueil, le laisser- aller, la colère, la moquerie, et souvent le manque de confiance à Dieu nous amène à nous plaindre et donc à médire. 

Une oreille complaisante 

Pourquoi celui qui ne fait qu’écouter subirait-il le même sort que l’accusé» et l’avocat général» ? Parce qu’ici l’auditeur est coupable de non assistance à personne en danger. 
S’il n’ y a avait pas d’auditoire, il n’y a aurait certes pas de médisance ». 
Mais il faut reconnaître qu’écouter de mauvaises paroles sur autrui nous fait plaisir, et soulage nos bas instincts, ce qui explique le succès de la presse à scandale qui flatte notre mauvais penchant. 
Dire du bien d’autrui en présence d’au moins trois personnes comportent aussi du danger, car plusieurs réactions peuvent en découler Si je n’aime pas la personne dont on fait l’éloge, j’en concevrai encore plus d’acrimonie et de jalousie envers elle ». 
Même si l’on commence par des louanges par un effet de balance intérieure on finit , si la conversation se prolonge, par trouver aussi du mauvais à en dire, surtout si l’interlocuteur se lasse et attend autre chose Alors que faire si même dire du bien devient sujet de conflits ? Si l’on est content de quelqu’un, admiratif, reconnaissant, mieux vaut adresser directement à lui, ou par notre comportement bienveillant le lui faire sentir. Un geste, une attention, un sourire seront cadeaux et outils de communication meilleurs que la parole parfois encombrante. 

Vertu et limite du silence 

La nature humaine a horreur du vide, dit-on et l’homme moyen meuble le silence de toutes manières possibles. En dehors des paroles de torah, le sage connaissant les méfaits de la langue choisit le silence et évite du même coup la moquerie, la grossièreté, la flatterie, le mensonge, la médisance, le blasphème. Le traité Pessahim (99a) ajoute : Si le silence est bon pour le sage, il l’est encore davantage pour le sot ». Pourtant, il sera de notre devoir d’intervenir si l’on entend dénigrer autrui pour prendre la défense de la victime ; car ici, un silence sera compris comme approbation et le médisant ira de plus belle. 

Pourquoi la médisance ? 

Nous ressentons tous le besoin de nous confier à un proche des frustrations et injustices subies au travail, déceptions amicales ou sentimentales. Alors nous déblatérons sur l’autre, car nous nous sentons en état de légitime défense, ayant été décu, trahi, bafoué, en un mot victime. Mais de ce statut, nous passons immédiatement à celui de criminel dès lors que nous médisons : la mauvaise langue est une arme, elle est un glaive qui peut tuer à distance. Il est des mots qui tuent… En fait si l’on était honnête envers soi-même on conviendrait que c’est notre faiblesse, notre laisser-aller, notre égocentrisme qui nous inclinent à agir de la sorte ; si je fais mon examen de conscience, j’essayerai de comprendre pourquoi l’autre a agi comme il l’a fait. Est-ce ou non justifié ? A moi alors de régler le différend éventuel cette personne. Ce faisant je me place au dessus de l’événement au lieu de me laisser dépasser par ma langue vengeresse. 

Comment lutter ? 

La médisance menace à tout instant. Que faire pour l’enrayer ? Tourner 7 fois sa langue dans sa bouche comme le dit la sagesse populaire, ce qui permet de réfléchir et de désamorcer sa colère Avant de médire, Meditez Refuser fermement d’écouter la médisance 

Evitez toute tentation de laisser aller, souvenez vous que la médisance est signe de lâcheté, et de faiblesse, maîtriser sa langue c’est renforcer sa foi et augmenter sa confiance en soi.. 
S’habituer à tout voir de manière positive , la médisance vient de ce que les gens voient le mal partout pessimisme, amertume, sentiment d’injustice se tranforment vitte en agressivité verbale Étudier les lois de la médisance les deux livres que nous citons ici nous y invitent. Il faut se réunir régulièrement à deux ou à plusieurs pour en étudier le fondement. Il faut étudier ses manifestations et ramifications pour en comprendre la portée profonde et y travailler. “La faute de la médisance est à la source de la majorité des fautes envers son prochain et quelques unes envers Dieu ” résume le ‘Hfetz ‘Haim. L’éviter nécessite un amour trés fort du prochain. Selon le principe biblique “mesure pour mesure” un homme qui surveille sa langue sera jugé favorablement. Pour ce faire il recherche la paix l’entente avec les autres car “grande est la force du chalom, paix ; s’il règne en Israel le Satan ne peut l’attaquer” disent nos textes. 

Source : J.Malka
Pour terre d'Israel 
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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 22:19
 "Des prémices de votre pâte vous ferez hommage à l'Éternel dans vos générations futures". 

Livre des nombres Chap XVI vers 21





La leçon de la 'Halla


C’est une caractéristique de la vie universelle : « le commencement ». Le commencement de la vie constitue le thème qui ouvre toute la Torah. Mais la Torah met également l’accent sur un « commencement » d’un genre différent. Elle évoque le fait d’établir un « commencement » durant le processus de la fabrication du pain.

Après avoir pétri la pâte, et d’habitude avant de la former en pains, une portion de la pâte en est séparée. Il s’agit du prélèvement de la ‘Halla. Cette opération nous apporte un enseignement à propos du commencement, pas seulement celui de la confection du pain mais de tout dans la vie ;

A l’époque du Temple, une quantité significative de la pâte de la ‘Halla était donnée au Cohen (prêtre). Aujourd’hui, l’on n’en prélève qu’un petit morceau (30 grammes) que l’on brûle. Les lois du prélèvement de la ‘Halla figurent dans notre Paracha : « les prémices du bol de pétrissage, vous les donnerez à D.ieu comme offrande : cela s’applique à toutes vos générations ».

Les enseignements de la ‘Hassidout révèlent une interprétation plus profonde de cette loi, basée sur une subtilité de la langue. Le terme hébraïque pour « bol de pétrissage » est Arissa. Mais Arissa possède deux sens. Cela signifie à la fois « bol de pétrissage » et « lit » ou « berceau ».

Selon nos Sages, ce double sens n’est pas dû au hasard. Comme tout dans la Torah, il nous apporte un enseignement. La loi du prélèvement de la ‘Halla signifie qu’au tout début de l’activité de la confection du pain, nous faisons un acte qui exprime une reconnaissance de D.ieu. Prélever la ‘Halla signifie dédier quelque chose au Divin ; et cette étape a lieu dès le commencement.

La signification double cachée dans les mots de la Torah n’évoque pas seulement le bol de pétrissage mais également le berceau, le lieu du commencement de la vie humaine. Le tout début doit se marquer par l’acte d’« offrande à  D.ieu ». Comment parvenir à dédier un enfant juif à D.ieu ? Par l’éducation juive. Chaque moment passé à enseigner à un enfant sa proximité avec D.ieu, à lui parler de la beauté de la Torah et de la vie juive tisse un lien précieux avec le passé et le futur. Ces moments passés au début de la vie aident à assurer que les années futures, les « générations » mentionnées dans le verset, seront remplies de réussite, conduisant vers un réel accomplissement. C’est là le sens général.

Une autre leçon concerne une autre sorte de « commencement » : le début de chaque jour. Les enseignements de la Torah recommandent que là aussi, nous devrions commencer par un moment où l’on se dédie à D.ieu : la prière du « Modé Ani », du Chéma, les Tefilines. C’est là la ‘Halla, donnée à D.ieu. Alors, le reste du jour, les « générations », sera heureux, sain et rempli, semblable à la chaleur du pain fraîchement cuit.

 

 
 Source : http://www.jquebec.com
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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 16:54
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Balak, roi de Moab, souhaite combattre Israël sans s’engager dans la voie militaire comme l’on fait Sihon et Og. Il fait venir un prophète, Bilaam, et lui demande de maudire Israël. Malgré ses efforts, Bilaam ne peut empêcher la malédiction qu’il veut faire sortir de sa bouche de se transformer en bénédiction : « Qu’elles sont belles tes tentes oh, Jacob, tes demeures, oh Israël. ». Balak, furieux, renvoie Bilaam. Devant la vanité de ses efforts, Bilaam suggère de s’attaquer aux enfants d’Israël par la subversion morale. Balak envoie dans le camp des enfants d’Israël, des filles Midyanites. Suivra une guerre contre les Midyanites, remportée par les enfants d’Israël.





EXCELLENT ARIé !!!



Jeudi 11 juin 2009

 

Rappelons les faits: les Hébreux ont quitté triomphalement l'Egypte. Ils sont désormais des hommes libres, maîtres de leur destin. Et qui plus est, guidés par un chef exceptionnel, Moïse, et  soutenus par le Roi des Rois.  Les Hébreux ne sont pas belliqueux, ils souhaitent simplement traverser les Royaumes établis dans le  Sinaï pour se rendre en terre de Canaan. Sihon, roi des Amoréens ne l'entend pas de cette oreille, il refuse de les laisser traverser son territoire, et qui plus est, leur livre bataille. Israël, nous dit le Texte, le passe au fil de l'épée et conquiert son royaume. Og, roi de Basan, un géant, déclare à son tour la guerre aux Hébreux, qui le  battent, lui et son peuple, à plate couture. Les enfants d'Israël, forts de ces victoires militaires, poursuivent leur marche et se retrouvent dans les plaines de Moav, à l'est du Jourdain, face à la ville de Jéricho. 

 

Le roi Balak, fils de Tsipor (l'oiseau), roi de Moav, qui a vu la puissance militaire des Hébreux, capables d'anéantir deux armées, bien supérieures à la sienne, a peur. Il se sent incapable d'affronter les Hébreux par les armes. Il ne sait que faire. Finalement, il conclut une alliance de circonstance avec les Midianites, qu'il déteste pourtant cordialement. Pourquoi cette Alliance? La raison est simple: il existe à Madian un individu extra-ordinaire dont la force n'est pas dans le bras mais dans la bouche; il s'appelle Bilam. Ce Bilam n'est pas seulement un orateur exceptionnel, il est aussi un magicien redoutable dont les malédictions et les bénédictions s'accomplissent quand elles sortent de sa bouche. Certains même affirment qu'il connait la fraction de seconde exacte où D. est en colère, et, toute malédiction prononcée à cet instant précis, s'accomplit. Balak donc, embauche un mercenaire dont il est prêt à rémunérer les services fort cher, non pas pour écraser les Hébreux par les armes, mais par la force du discours de Bilam. Le Verbe plus fort que le glaive !

 Que nous enseigne cette histoire ? Le peuple juif est en exil, disons en Egypte. Il est asservi, promis soit à la destruction soit à l'assimilation. D. décide qu'il est temps de le libérer et de le conduire sur sa Terre, là où se sont implantés, entre temps, les Cananéens et les Philistins. En chemin, des obstacles surgissent, mais l'Armée de Défense d'Israël ; Tsva Hagana Léisraël, soit TSAHAL – j'insiste sur le mot "Défense" car Israël n'attaque pas ses ennemis, il se contente de répondre à leur agression - est particulièrement efficace et défait ses ennemis par les armes. L'invincibilité de Tsahal est désormais un fait acquis au Moyen-Orient et nul n'a plus envie de la combattre, les armes à la main. Pour abattre les Hébreux, il faut utiliser un autre moyen. Ce sera la puissance du verbe, des mots qui tuent.

A notre époque, les mots qui tuent ont de nombreux relais: les journaux, la télévision,  l'Internet, les discours haineux retransmis aux heures de forte écoute, j'en passe et des meilleures. Les ennemis d'Israël qui veulent l'empêcher de traverser le Jourdain et de s’emparer de Jéricho et par voie de conséquence de s’implanter sur la Terre promise à leurs Pères, n'ont à ce jour pour armes que le Verbe et ne s'en privent pas. Mais, il leur faut trouver un personnage considérable, particulièrement doué, charismatique et puissant pour que les mots portent, aient de l'impact, soient entendus par tous les peuples et dans toutes les langues. Un personnage de la stature de Bilam, prophète des Nations, à l'inverse de Moïse, qui est le prophète d'une seule nation. Il est d'ailleurs amusant de constater que le mot Bilam, le prophète universel, signifie aussi "le prophète sans peuple" BLI = SANS; AM= PEUPLE. 

 

Mais il ne faut pas oublier que ce personnage est un mercenaire; autrement dit un homme qui  n'agit pas de son propre chef.  Il est clair que Bilam hait les Hébreux, n'a t'il pas déjà tenté, nous dit le Midrach, de convaincre Pharaon  de les anéantir physiquement. Mais son conseil n'a pas été écouté et il s'en est retourné chez lui.  Arrive Balak, fils de l'oiseau faucon, un roi du désert, qui craint les Hébreux parce que ses armées sont impuissantes face à eux, mais qui est suffisamment riche - en pétro dollars - pour tenter d'embaucher un mercenaire beau parleur qui prononcera un discours en pays d'Egypte (retour à la case départ) qui devra avoir pour conséquences:

- de ne pas permettre en Israël de franchir le Jourdain, donc de s'implanter en Cisjordanie et d'y créer des implantations "illégales", car la terre de Canaan appartient à ses habitants et il est donc logique qu'ils aient leur Etat.

-  de convaincre la Planète que la religion d'Allah, c'est un truc formidable

- de peser de tout son poids pour qu’Israël ne bénéficie plus des largesses que lui accordaient ses prédécesseurs, quitte à trahir leurs promesses, et s'il le faut, ne plus lui fournir de pièces détachés pour les F 15 et F16.

 En clair d'affaiblir suffisamment Israël pour que Balak puisse le vaincre, militairement.

 

Seulement voilà, vous savez tous que Bilam, en voulant maudire Israël,  l'a en fait béni, parce que D. n'a pas voulu qu'il en soit autrement. Sa KLALA (malédiction) s'est transformée en  BERAHKA (bénédiction), la plus belle qu'ait jamais reçue le peuple d'Israël. Rappelons pour mémoire que BARAK-A, en arabe a la même racine que BERAK-HA en hébreu. Qui est pris qui croyait prendre !
 

Source Géopolitique biblique
Photo : Histoire des juifs 
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10 juin 2009 3 10 /06 /juin /2009 17:00

[Mercredi 06/10/2009 14:00]

 


Le Roi Harald V de Norvège a rendu une visite officielle à la Synagogue d’Oslo, dans le cadre d’une tournée auprès des minorités du pays. C’est la première fois en plus de 100 ans qu’un monarque norvégien franchit le pas de cette synagogue.

 

Pour le Rabbin de la Communauté, Joay Melchior, « le Roi veut donner à ses sujets juifs le sentiment qu’ils appartiennent pleinement au tissu national norvégien ». Joay Melchior n’est autre que le fils de l’ancien député israélien Rav Michael Melchior, qui fut également Rabbin d’Oslo jusque il y a une vingtaine d’années, avant de faire son alya.

 

Harald V a été reçu ensuite au Centre Communautaire par la présidente de la Communauté, Anne Sender, et a pu entendre une rétrospective historique de la Communauté locale,. Il a pu se rendre compte, comme dans de nombreuses autres communautés, que des prières pour le pays et ses dirigeants sont récitées lors des offices du Shabbat. Le Roi s’est ensuite rendu au Jardin d’Enfants de la communauté, où il s’est vu offrir un livre sur les Fêtes du calendrier juif, et il s’est entretenu avec des jeunes du mouvement « Bné Akiva ». Il a achevé sa visite en visitant les classes du « Heder » et le Mikveh (bain rituel) local.

 

Les autorités norvégiennes tentent de se rapprocher quelque peu de la communauté, qui s’inquiète de plus en plus des prises de position du gouvernement norvégien par rapport au conflit israélo-palestinien et de l’influence de plus en plus grande des milieux musulmans dans le pays. Dvorah Geldman, de la ville d’Efrat (Gush Etzion), shaliah’ du Bné Akiva à Oslo, dit « apprécier particulièrement ces gestes de la part de la Cour Royale en cette période difficile dans les relations entre les gouvernements israélien et norvégien ». Il y quelques mois déjà, le Prince Haakon Magnus avait rencontré l’Organisation des Etudiants Juifs pour étudier avec eux la possibilité de faire connaître le Judaïsme dans les universités et les écoles du pays.

 

La communauté juive locale est très petite, et comprend 700 personnes à Oslo et 200 à Trondheim. Son histoire est du reste assez récente, car les Juifs n’ont été autorisés à s’installer en Norvège qu’à la fin du 19e siècle. La Shoah a décimé la grande majorité des Juifs de Norvège, et seuls quelques centaines de survivants ont été autorisés à rester dans le pays.

Actu.co.il


HISTOIRE DES JUIFS DE NORVEGE

En 1000, tous les non-chrétiens ont été interdits à partir de la Norvège dans un effort visant à établir le christianisme comme religion nationale. Bien que l'interdiction a été vraisemblablement destinés à des païens, il a également mis la Norvège en dehors des limites pour les juifs de plus de 800 ans.

Bien qu'il y ait probablement été marchands juifs, des marins et d'autres qui sont entrés en Norvège au cours des prochains cent ans, pas d'efforts ont été faits pour établir une communauté juive. Gouverné par une série de norvégien, suédois et danois des rois en association avec le Danemark ou la Suède, la politique publique contre les non-chrétiens, a été en grande partie dictée par édit royal.

La première mention de Juifs dans les documents publics a trait à l'admissibilité de la soi-disant «juifs portugais" (Sephardim), qui avait été expulsé de l'Espagne et le Portugal en 1492 et 1497. Certains d'entre eux ont eu dispense spéciale pour entrer en Norvège. Christian IV de Danemark et la Norvège ont des droits limités aux Juifs Voyage dans le royaume, et en 1641, les Juifs ashkénazes ont des droits équivalents.

Christian V annulé ces privilèges en 1687, en particulier l'interdiction de Juifs en provenance de Norvège, à moins qu'ils n'en ont reçu une dispense spéciale. Juifs dans le royaume ont été emprisonnés et expulsés, et cette interdiction a persisté jusqu'à 1851.

En 1814, la Norvège a formulé sa première constitution que dans le deuxième paragraphe une interdiction générale contre les juifs et lesJésuites dans le pays. Juifs portugais ont été exemptés de cette interdiction, mais il semble que peu d'application pour une lettre de libre passage. Lorsque la Norvège est entrée dans l'union personnelle de la Suède et la Norvège, l'interdiction contre les Juifs a été confirmée, bien que la Suède à ce moment-là avait plusieurs communautés juives.

En 1844 (4 Novembre), le ministère norvégien de la Justice a déclaré: «... il est présumé que le soi-disant juifs portugais sont, indépendamment de la Constitution de l '§ 2, le droit d'habiter dans ce pays, qui est aussi, à [notre] connaissance, ce qui a été supposéjusqu'à présent ".

Après les efforts inlassables du poète Henrik Wergeland, politicien Fauchald Peder Jensen, directeur d'école Hans Holmboe et d'autres, le parlement norvégien a levé l'interdiction contre les Juifs en 1851 et elles ont été attribuées sur les droits religieux par Christian "dissidents".

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Vieux cimetière juif de Sofienberg, Oslo


En 1852, le premier Juif débarqués en Norvège à régler, mais ce n'est qu'en 1892 qu'il y avait suffisamment de Juifs pour former une 
synagogue à Oslo.

La communauté juive a augmenté lentement jusqu'à la Seconde Guerre mondialeet soutenue par les réfugiés à la fin des années 1930, culminant à environ 2100.
Au cours des nazis dans le cadre de la règle de l'occupation nazie de la Norvège, presque tous les Juifs étaient déportés vers les camps de la mort ou ont fui vers la Suède et au-delà. Les Juifs fuient vers la Suède ont été les plus souvent aider par des non-juifs Norvégiens, même si un certain nombre de guides de la frontière ne se sont décidés à les aider après avoir reçu des paiements importants de réfugiés.

L'Holocauste

Pendant la guerre, civile police norvégienne (Politiet) dans de nombreux cas, contribué à l'occupant dans l'appréhension de ces Juifs qui n'ont pas réussi à s'échapper à temps. Les dossiers montrent que, pendant la Shoah, 758 Juifs norvégiens ont été assassinés par les nazis, la plupart dans Auschwitz. Beaucoup de Juifs qui ont fui pendant la guerre n'a pas de retour, et en 1946, il n'y avait que 559 Juifs en Norvège.

Les années 1990, la Seconde Guerre mondiale, la restitution

En Mars 1996, le gouvernement norvégien a nommé un Comité dont le mandat était «d'établir ce qui s'est passé à la propriété juive pendant la Seconde Guerre mondiale ... et de déterminer dans quelle mesure des biens saisis / propriété a été restaurée après la guerre." 

En Juin 1997, le comité a rendu un rapport divisé, scindé en majorité (voir: résumé en anglais de la majorité rapport) et une minorité (voir: résumé en anglais de la minorité) visualiser.

  • Point de vue majoritaire des pertes à découvert a été estimée à 108 millions de NOK, (sur la base de la valeur de la NOK en Mai 1997), (≈ 15 mio. USD)
  • Du point de vue minoritaire découvert des pertes a été estimée à 330 millions de NOK, (sur la base de la valeur de la NOK en Mai 1997),
  • Le 15 Mai 1998, le Premier Ministre de Norvège, Kjell Magne Bondevik, a proposé 450 millions. NOK, couvrant à la fois un "collectif" et un "individu" restitution. [3]

Le 11 Mars 1999, le Parlement norvégien (Storting) a voté pour accepter la proposition de 450 mill. NOK. [4] Le prix a été divisé en deux parties, l'une collective et une seule personne. Le collectif, soit un total de 250 millions de NOK, a été subdivisé en trois: [5]

  1. Fonds pour soutenir la communauté juive de Norvège (NOK 150 millions de dollars);
  2. Le soutien au développement, en dehors de la Norvège, de la culture et des traditions qui les nazis ont voulu exterminer. L'argent doit être distribué par une fondation, où les membres du comité exécutif doit être nommé l'un par le gouvernement norvégien, le Parlement norvégien, la communauté juive en Norvège, et le Congrès juif mondial / World Jewish Restitution Organization. Eli Wiesel a été a suggéré à la tête du comité exécutif. (NOK 60 millions).
  3. La formation d'un musée national pour la tolérance, établi comme Centre norvégien d'études sur l'Holocauste et les minorités religieuses (NOK 40 millions);

La partie individuelle a été estimée au total pas plus de 200 millions de NOK:

  1. Indemnisation des personnes et à leurs survivants, d'un maximum de NOK 200.000 chacun.

31 Novembre 1999 était la dernière date pour présenter une demande d'indemnisation émanant de particuliers, et le résultat est que 980 personnes ont 200.000 NOK chacun.

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Extérieur de la synagogue à Oslo, note obstacles concrets

Il ya environ 1.500 Juifs en Norvège, dont la plus grande partie vit dans Oslo. Il ya une petite communauté et la synagogue de Trondheim, et d'autres vivant dans le pays.

En Juin 2004 Chabad-Lubavitch établi une présence permanente à Oslo, au service des Juifs à travers le pays.

Il ya aussi une société pour le judaïsme libéral situé à Oslo. La Société pour le judaïsme libéral en Norvège (pjn) organise chaque mois Pot Luck Shabbat célébrations, et à la semaine parashaétudes. 

Norvégien Juifs sont bien intégrés dans la société norvégienne. Des Juifs comprennent norvégien ancien président du Storting (le parlement), Jo Benkow; Leo Eitinger et Berthold Grünfeld, qui ont noté les psychiatres, Robert Levin, le musicien, critique de théâtre Mona Levin et Bente Kahan,une actrice et chanteuse.


L'antisémitisme en Norvège

La tolérance religieuse et ethnique est une valeur fortement dans la vie publique norvégienne[citation nécessaire], bien que résiduelle antisémitisme a persévéré dans les milieux privés.  Dans la mesure où l'antisémitisme peut être associé avec le nazisme, le principal environnement politique norvégien a adopté une forte plate-forme qui le rejette. La prévalence et l'intensité de l'activisme anti-israélien, en particulier de la gauche radicale, a soulevé un débat sur la possible confusion des lignes entre les anti-Israelism et l'antisémitisme. 

Il ya eu des épisodes de la profanation de la synagogue à Oslo, Le 17 Septembre 2006, la synagogue d'Oslo a été soumis à l'attaque avec une arme automatique,  quelques jours seulement après qu'il a été rendu public que le bâtiment a été l'un l'objectif prévu pour le groupe terroriste algérien GSPC, qui avait été tracé dans une campagne de bombardement la capitale norvégienne.  La synagogue d'Oslo est sous surveillance permanente et protégée par des barrières. Le 2 Juin 2008 Arfan Qadeer Bhatti a été condamné sur la prise de vue et compte tenu de l'attaque de huit ans en détention préventive phrase de graves actes de vandalisme. Le juge du tribunal de la ville d'Oslo n'a pas pu trouver suffisamment de preuves que les coups de feu tirés sur la synagogue, équivalait à un acte terroriste.  En Juillet 2006, pendant la guerre du Liban de 2006 la Congrégation a envoyé un avis d'alerte Juifs de ne pas porter Kippot ou autres éléments dans public, par crainte de harcèlement ou d'agression. 

En août 2006, la question de la Nouvelle antisémitisme a fait une brève mais intense apparition aux yeux du public lors de Jostein Gaarder a publié un éditorial dans Aftenposten qui a suscité la controverse sur son contenu et sa forme littéraire.

En Décembre 2008, un Juif norvégien a déposé une plainte contre un humoriste qui se moquaient de l'Holocauste, mais d'autres comédiens et sa station de télévision ont soutenu l'artiste controversé. Otto Jespersen plaisanté sur la chaîne de télévision nationale dans sa routine hebdomadaire de la tenue d'un fameux monologue, que je voudrais saisir l'occasion de se rappeler de tous les milliards de puces et les poux qui ont perdu leur vie dans des chambres à gaz allemand, sans avoir rien fait de mal que d'autres s'installent sur les personnes d'origine juive arrière-plan. " Jespersen a également présenté un monologue satirique sur l'antisémitisme qui a pris fin avec "Enfin, je voudrais souhaiter à tous les juifs norvégiens un Joyeux Noël - non, que dis-je! Vous n'avez pas fêter Noël, faites-vous? Il vous qui ont crucifié Jésus ", le 4 Décembre.  Jespersen a reçu des critiques de plusieurs de ses attaques sur les groupes sociaux et ethniques, ainsi que de redevances, les politiciens et les célébrités, et pour la défense du monologue TV2 Jespersen a noté que des attaques dans toutes les directions, et que "si vous devez prendre [le monologue] sérieusement, il ya plus que les Juifs, qui devrait se sentir offensé."

 
Source : Wikipédia


Juifs quittez la Norvège, la Palestine vous appelle (1940)
Palestina-Norway.jpg
Inscription sur la vitrine d'un magasin appartenant à un membre de la communaté juive (Norvège, vers 1940): "La Palestine vous appelle. Les Juifs ne sont pas tolérés en Norvège."

Commentaire de Bob: "l'ironie est presque irrésistible".
En effet, ironie de l'Histoire, à présent, les Norvégiens supportent mal que les Juifs soient en Israël ... et il reste à peine 1.500 Juifs en Norvège.
 
Source : Philosémitisme
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9 juin 2009 2 09 /06 /juin /2009 06:35

Suite de l'Etude sur le calendrier
Voir la première partie
http://aschkel.over-blog.com/article-32340534.html



En guise d'introduction

Qu'ils soient solaires, lunaires ou luni-solaires, les calendriers sont construits à partir d'une unité principale qui est l'année.

Il nous semble maintenant logique de nous repérer dans le temps, qu'on suppose linéaire, à l'aide du millésime. La Bastille a été prise en 1789. La bataille de Marignan s'est déroulée en 1515. Le concile de Nicée eut lieu en 325.

Mais, si on pouvait demander à un des pères réunis à Nicée en quelle année eut lieu ce concile, il nous aurait répondu "sous Constantin le Grand et sous le consulat des illustrissimes Paulin et Julien." C'était peut-être clair pour eux mais beaucoup moins pour nous. Et, à moins de savoir quand Paulin et Julien furent consuls, nous ne sommes guère avancés. Difficile, avec ce système, de savoir quel événement précède quel autre.

Ce sont ces systèmes de datation que nous allons essayer de recenser dans cette étude. Plus particulièrement ceux qui ont précédé la numérotation des années telle que nous la connaissons.

Cette page n'a aucune prétention "chronologique". Son seul but est de nous permettre de comprendre un peu mieux comment on pouvait se repérer dans le temps avant l'arrivée de la numérotation linéaire des années et, peut-être, d'apprécier un peu mieux notre système actuel.

Le décompte des années en Mésopotamie :

Au fil des siècles et des différentes influences, la Mésopotamie connut pratiquement tous les systèmes de datation qu'on puisse inventer. Comme nous allons le voir ces systèmes étaient quelquefois successifs mais aussi souvent utilisés concomitamment.

- Les noms d'années :

Le système consistait à donner à l'année en cours le nom d'un événement remarquable (souvent d'ordre militaire ou religieux) s'étant produit l'année précédente.

On trouve ainsi des années nommées de la manière suivante :

Année où Samsuiluna (devint) roi
Année où il établit la liberté (des taxes) à Sumer et en Akkadie
...
Année où les murs d'Isin furent démolis
Année sous le commandement d'Enlil
Année suivant l'année sous le commandement d'Enlil


Cet extrait d'une tablette du British Museum parle du règne de Samsuiluna (Roi de Babylone approx. de 1749 à 1711 avant J.C.) qui succéda à Hammurabi.

On peut trouver d'autres listes, par exemple pour les rois de la première dynastie d'Isin (approx. de 2017à 1794 avant J.C), ici.

Ce système, utilisé à la fois par les Sumériens et les Babyloniens se pratiqua depuis les rois d'Agadé (XXIVe siècle av. J.-C.) jusqu'à la fin de l'époque paléo-babylonienne (1595 av. J.-C).

Ces listes d'années, conservées dans les différentes Cités, peuvent être rapprochées d'autres listes totalisant les années de règne des différents rois .


- Les noms de personnalités :

Le système était une "spécialité" assyrienne (non pratiquée par les Babyloniens) et consistait à donner à l'année en cours le nom d'un haut personnage occupant des fonctions officielles cette année là. Cette personnalité était le Limmu (ou Lîmu). En fait, ce n'est ni plus ni moins qu'un éponyme avant la lettre.

Le Limmu était tiré au sort parmi des personnages influents comme le commandant en chef, le grand Vizir, le chef des musiciens, le chef des eunuques ou les gouverneurs des cités et provinces. Bien entendu, le roi lui-même était limmu la première année de son règne.

On trouve des listes complètes de Limmus pour les périodes 1876-1784 et 858-700. 

Il arrivait quelquefois qu'un commentaire était ajouté au nom du Limmu. C'est ainsi que pour la liste 858-699  on peut lire que pendant l'année portant le nom du Limmu Bur-Saggile, gouverneur de Guzana, il y eu une éclipse durant le mois Simanu. Cette indication a permis de dater l'événement du 15 juin 763 avant J.C.

- Les années de règne :

Ce système, utilisé dès l'époque sumérienne, devient la norme chez les Babyloniens (et les Perses) depuis le milieu du IIe millénaire avant J.C. et se poursuivra jusqu'à l'époque hellénistique où on adopta le principe d'ère  sans distinguer le souverain régnant.

Le principe est simple : on numérote les années depuis l'accession au trône du souverain régnant.

La seule difficulté est de savoir ce qu'il en est de l'année où ce souverain accède au trône quand c'est en cours d'année et quelle est l'année 1 du règne.

En fait, il existe deux systèmes et nous détaillerons le second lors de l'étude du décompte des années en Égypte.

Les Babyloniens et Perses appelaient resh sharruti la partie d'année entre le décès (ou autre événement qui met fin à son règne) de l'ancien roi et le début de l'année complète suivante. C'était son "année d'accession" sans numérotation particulière. Elle reste donc aussi la dernière année numérotée de l'ancien roi pour la période de cette année pendant laquelle il a régné.

L'année 1 commence donc le premier jour de l'année suivante.

Prenons un exemple dans la "chronologie babylonienne" de Parker et Dubberstein.

Nabopolassar est mort le 8 abu dans la 21e année de son règne (12 avril 605 av. J.-C. dans le calendrier julien). Son fils Nabuchodonosor II lui a succédé sur le trône le 1 ululu de... son année d'accession (7 septembre 605 av. J.-C. dans le calendrier julien).

Ce n'est que le 1 nisanu de l'année suivante (22 mars 603 av. J.-C.) que nous serons dans la première année du règne de Nabuchodonosor II.

Ce système de décompte avec une année d'accession n'a, en fait, rien de bien compliqué. Le problème est, pour les historiens, de savoir si les documents qu'ils étudient ont été rédigés dans un système ou dans l'autre.

Le décompte des années en Égypte :

Les Egyptiens, comme les Babyloniens, utilisèrent le système des années de règne.

En revanche, le décompte différait tout de même dans la mesure où ils considéraient comme année 1 du règne l'année même de l'accession du pharaon au trône. Le nouveau souverain était donc crédité de cette année alors que la dernière année de règne de son prédécesseur se terminait l'année précédente. Mais il arrive de trouver des textes du type "au mois de Athyr de la deuxième année d'Hadrien qui est la première de celle d'antonin César".

Une des difficultés de ce décompte est celle de savoir à quoi correspond exactement une année de règne.

Elle correspond généralement à l'année civile égyptienne. Mais il semble que, durant le Nouvel Empire, le début de l'année de règne correspondait au jour anniversaire de l'accession du souverain au trône.

Et même si l'année de règne correspond à l'année civile, il faut encore se demander si le début de cette année de règne "officiel" était bien au 1 thot. Parce que, à l'époque ptolémaïque (avant Ptolémée V où le calendrier macédonien et le calendrier égyptien ne firent plus qu'un), c'est le calendrier macédonien qui était devenu le calendrier "officiel".

Si on considère toutes les déclinaisons possibles de ce système, notamment en ce qui concerne le début de l'année, on comprend mieux ce que veut dire Chris Bennett  quand il écrit, concernant l'époque ptolémaïque : "Il y avait quatre systèmes de datation des années [...] Les années de règne égyptiennes, l'année financière égyptienne, les années de règne macédoniennes, et les années de règne d'Auguste."

Un exemple : la pierre de Palerme.

Comme son nom l'indique, cette pierre en basalte se trouve au musée archéologique de Palerme.

Ce n'est, en fait, qu'un fragment (hauteur 43 cm, largeur 25 cm) d'une dalle rectangulaire plus grande. Ses deux faces portent les Annales royales depuis les premiers rois égyptiens jusqu’à la Ve dynastie.

Chaque "ligne" est divisée en trois partie qui comportent, de haut en bas, le nom du roi, des événements importants de chaque année et la hauteur de la crue du Nil.

Intéressons nous aux années. Elles sont représentées sous forme de rectangles séparés les uns des autres par une ligne qui se termine par une courbe orientée vers la gauche. C'est le signe d'une feuille de palmier et le symbole de l'année.

p_p_gen.jpg

Chaque "ligne" est divisée en trois parties qui comportent, de haut en bas, le nom du roi (en jaune sur l'image de gauche), des événements importants de chaque année (en bleu) et la hauteur de la crue du Nil (en bleu).

Le contenu du cadre rouge a été agrandi dans les images du bas.

Les années sont représentées sous forme de rectangles séparés les uns des autres par une ligne qui se termine par une courbe orientée vers la gauche. C'est le signe d'une feuille de palmier et le symbole de l'année (pointés par la flèche verte sur l'image en bas à gauche).

On peut constater une erreur dans l'image en bas à droite puisque la courbe de symbole de l'année au centre n'est pas double mais simple.

p_p_det1.jpg
p_p_det2.jpg

On constate que l'année centrale est divisée en deux par une ligne droite qui se prolonge verticalement au dessus du rectangle de l'année. Cette ligne représente tout simplement un changement de souverain. En l'occurrence, puisque les hiéroglyphes se lisent de droite à gauche il s'agit du passage du règne de Khâsekhemoui (dernier souverain de la IIe dynastie thinite) à celui de son fils Djéser.

Cet événement est daté dans la partie droite du rectangle : deux croissants pour 2 mois. Deux U renversés pour deux fois 10 jours et trois traits verticaux pour trois jours. Le changement de règne a donc eu lieu deux mois et 23 jours après le début de l'année soit 83 jours.

Ce petit exemple confirme le système de datation que nous avons vu plus haut : un année peut être à la fois la première du début d'un règne et la dernière du précédent.

Le décompte des années en Grèce :

Nous ne reviendrons pas sur les Olympiades, cycle utilisé tardivement (IIe siècle av. J.-C.), dont nous avons déjà parlé ici sauf pour préciser que l'année olympique se déroulait du milieu de l'été (probablement au solstice d'été) au milieu de l'été suivant.

A défaut d'avoir trouvé un site listant ces olympiades, les formules pour passer d'une année du cycle à l'année julienne ou inversement sont les suivantes :


En revanche, on trouve aussi chez les Grecs un système de datation qui correspond au système de Limmu assyrien.

Chaque année se voit associée au nom d'un personnage occupant dans le même temps des fonctions administratives, politiques ou religieuses.

Et comme la coordination des calendriers entre Cités-Etats n'est pas le sujet favori des Grecs, on va voir naître une sorte de "triangulation chronologique" pour s'y retrouver au mieux dans la succession des années.

Pour découvrir toutes ces références à des éponymes, prenons quelques exemple dans La guerre du Péloponnèse de Thucydide.

Le passage le mieux connu est certainement celui-ci : "Au cours de la quinzième année, Khrysis étant prêtresse à Argos depuis quarante-huit ans, Aenêsias étant éphore à Sparte et Pythodôros ayant encore à exercer l'archontat à Athènes pendant quatre mois [...]) 2.2.1

On découvre dans cet exemple la "triangulation chronologique" au travers de trois noms :

Khrysis, qui était prêtresse à Argos. Cette "charge", contrairement aux deux autres, était une charge à vie.

Aenêsias, éphore à Sparte. L'éphore est un des cinq magistrats de Sparte qui constituent le gouvernement. La durée de leur mandat était d'un an.

Pythodôros, archonte à Athènes. L'archonte éponyme était, à Athènes, le vrai chef de la cité et assumait les fonctions les plus élevées dans les domaines de l'administration civile et la juridiction publique. Il existait d'autres archontes mais celui dont nous parlons ici est à l'origine du terme éponyme. 

Les prise de charge des fonctions des archontes et éphores correspondaient-elles avec le début de l'année civile ? Heureux celui qui serait capable de répondre avec certitude à cette question.

Le problème est tellement complexe, même pour les Grecs, que Thucydide en personne y ajoute la référence à un "calendrier saisonnier" qui lui semble plus précis que les archontats :

"Cette paix fut conclue à la fin de l'hiver, au commencement du printemps, aussitôt après les fêtes de Dionysos, celles qui se célèbrent dans la ville. [...] Cette méthode manque d'exactitude, car un fait peut s'être produit indifféremment au commencement ou au milieu ou à un moment quelconque de leur magistrature. Mais en comptant, comme je l'ai fait, par étés et par hivers, on s'apercevra, puisque le total de ces saisons forme l'année, que cette première partie de la guerre s'est étendue sur dix étés et autant d'hivers." 5.20.1-2

Et nous n'en avons pas fini avec les éponymes qui donnent leur nom à l'année puisqu'on peut lire :

"Le peuple athénien, la tribu Akamantide étant prytane, Phsenippos greffier, Nikiadès épistate, sur la proposition de Lakhès a décidé ce qui suit [...] " 4.118.12

Les fonctions des prytanes et épistates sont expliquées  sur Wikipédia. Cette fois, nous sommes dans un décompte politique des années qui va jusqu'à pointer un jour précis puisque l'épistate change quotidiennement.

Pas facile de s'y retrouver dans les années grecques si on ne connaît pas par cœur la liste des éponymes de tous bords.

Le décompte des années à Rome :

Bien que cette "numérotation" des années par listes d'éponymes présente ce gros désavantage de devoir connaître la liste par cœur, on va retrouver un système identique à Rome.

Cette fois, ce sont les consuls (au nombre de deux) qui servent à se repérer, vaille que vaille, dans la suite des années.

On peut trouver sur wiki ces listes de consuls. Elles portent le nom de fastes consulaires.

Ces listes furent particulièrement utilisées par Tite-Live dans son Histoire de Rome (Ab urbe condita). Il faut préciser qu'il fut aussi lui-même auteur de telles listes non sans se plaindre de la difficulté de leur conception :

[...] Durant les trois années suivantes, il n'y eut ni paix ni guerre réelles. Les consuls furent Quintus Clélius et Titus Larcius ; puis Aulus Sempronius et Marcus Minucius, sous lesquels eut lieu la dédicace du temple de Saturne et l'institution de la fête des Saturnales. Ils eurent pour successeurs Aulus Postumius et Titus Verginius. Je trouve dans quelques auteurs, que ce fut cette année seulement qu'eut lieu la bataille du lac Régille; que Aulus Postumius, se défiant de son collègue, abdiqua le consulat et fut créé dictateur. La diversité des traditions sur la succession des magistrats expose à tant d'erreurs chronologiques qu'on ne peut, à une si grande distance des événements et des historiens, déterminer avec certitude les consuls et les faits de chaque année. TITE LIVE (II, 21) Mort de Tarquin le Superbe

On va aussi retrouver les années de règne comme système de décompte des années. Il s'agit, bien entendu, des années de règne des empereurs.

Nous n'allons pas quitter Rome sans évoquer la carrière des honneurs (cursus honorum) qui, bien que n'étant pas utile dans le décompte des années de manière générale, permettait de "poser des jalons" dans la vie d'un individu précis.

Ces honneurs étaient gérés dans un ordre précis et en respectant un âge minimum pour chacun d'eux.

- Les Consuls, dont nous avons déjà parlé. Âge minimum : 42 ans.

- Les Préteurs (domaine de la justice). Âge minimum : 40 ans.

- Les Édiles (responsabilités municipales). Âge minimum : 36 ans.

- Les Questeurs (domaine des finances). Âge minimum : 30 ans.

- Les Censeurs (chargés du recensement). Âge minimum : 44 ans.

- Les Tribuns de la plèbe (représentants du peuple). Âge minimum : 27 ans.


A partir du nombre d'années qu'un individu occupe dans la charge, on peut établir son "pedigree" :

Auguste lui-même devint le sujet de mille entretiens. [...] On comptait ses consulats, égaux en nombre à ceux de Marius et de Valerius Corvus réunis, ses trente-sept années consécutives de puissance tribunitienne, le nom d'Imperator reçu vingt et une fois, et tant d'autres honneurs ou souvent réitérés ou entièrement nouveaux. Tacite - Annales Jugements sur Auguste (1,9)

 

Le décompte des années par les Hébreux et les Juifs :

S'y retrouver dans les différents systèmes de datation utilisés par les Juifs au fil des siècles n'est pas une mince affaire.

Aussi nous allons, plus modestement, tenter seulement une première approche de ces systèmes qui se croisent, se complètent quand ils ne se contredisent pas.

Si nous allons quelquefois évoquer la Bible, notre étude n'a aucune vocation d'esquisser une chronologie biblique. Pour ma part, je partage d'ailleurs entièrement ce que dit Christian Robin (Directeur des études sémitiques anciennes. CNRS) : "La Bible n'est pas un manuel d'histoire".

Comment commencer ?

Le mieux est peut-être de partir d'un texte recensant les différents systèmes utilisés et de les examiner les uns après les autres en notant les difficultés qui s'y rattachent.

Le texte est celui du Rabbin Baruch Epstein (1860-1941) auteur de Torah Temimah qui est un commentaire de la Torah : "Ainsi était la coutume de compter les années depuis la Sortie d'Égypte jusqu'à l'édification du Temple de Jérusalem par Salomon. Puis, ils ont continué de compter d'après cette date. Après sa destruction, ils ont continué de compter selon les années en exil. Par la suite, ils compteront d'après les années des règnes : la deuxième année du règne de Darius II..ou bien, la deuxième année du règne de Nabuchodonosor II..etc. De nos jours nous comptons les années depuis la Création du monde."

On retrouve dans cette phrase les différents moments clés de l'histoire juive : sortie d'Égypte, construction du Temple, déportation. Il manque juste la reconstruction et la nouvelle destruction du Temple. Et on ne peut pas passer sous silence le système jubilé/jachère dont nous parlerons plus loin.

Et on ne peut pas, non plus, manquer de remarquer que, à part la datation à partir de l'ère du monde (Anno mundi) qui se veut universelle et à part les années de règne, tous les autres systèmes sont proprement juifs.

Un peu de ménage

A moins de voir des systèmes de datation et des ères partout on ne peut considérer comme "nouveau" système" une référence à une donnée temporelle isolée. Encore faut-il que le décompte à partie de cette donnée (règne ou événement) soit largement utilisé et pérenne.

Nous allons donc éliminer la sortie d'Égypte de nos systèmes de datation. Certes, on trouve cette référence dans 1 Rois,6,1 ("Ce fut la quatre cent quatre-vingtième année après la sortie des enfants d'Israël du pays d'Égypte que Salomon bâtit la maison à l'Éternel...") mais c'est plutôt une référence isolée.

Il en est de même pour la construction et la destruction du premier Temple.

En revanche, selon Jack Finegan (Handbook of biblical chhronology) une ère aurait été utilisée jusque dans les écrits du Moyen Âge. C'est l'ère de la destruction du Temple (second temple) dont le début se déroule ainsi

Année de l'ère
Début de l'année
Fin de l'année
1
9 Ab = 5 août 70 30 Elul = 24 septembre 70
2
1 Tishri = 25 septembre 70 29 Elul = 13 octobre 71
3
1 Tishri = 14 octobre 71 30 Elul = 2 octobre 72
4
1 Tishri = 3 octobre 72 29 Elul = 21 septembre 73
5
1 Tishri = 22 septembre 73 29 Elul = 10 octobre 74

Nous reviendrons plus loin sur le 1 Tishri comme début d'année à partir de l'année 2 de l'ère.

Années de règnes et ère seleucide

A) Les années de règne.

Les Juifs, comme les Babyloniens et les Égyptiens, pratiquèrent le système d'années de règne.

Et comme nous avons étudié de près ce système, il devrait nous suffire de dire que l'an un du règne est celui de l'année d'accès au trône du futur roi. Mais, ce serait trop simple et il nous faut y regarder d'encore plus près pour découvrir quelques difficultés qui en sont encore de nos jours.

L'origine de ces difficultés peut se résumer sous forme d'une seule question : quel est le début de l'année dans le décompte des années de règne ? Pour le dire autrement, quel jour du calendrier passe-t-on d'une année de règne à l'année suivante ?

Nous allons trouver une début de réponse dans la Mishna ( la Mishna étant la codification de la loi orale ; elle fut publiée vers 200 ap. J.-C.) et plus précisément dans le traité roch hachana qui dit que "Il y a quatre débuts d'année : le premier du mois de Nissan [est] le nouvel an pour les Rois et les festivals. Le premier du mois d'Eloul [est] le nouvel an pour la dîme sur le bétail; Rabbi Eleazar et Rabbi Shimon disent [que le nouvel an pour cela est] le premier Tishri. Le premier du mois de Tishri [est] début de l'année pour les années, les années de chemita et les années de Jubilé, pour la plantation et les légumes. Le premier du mois de Shevat [est] le nouvel an pour les arbres, selon les propos de l'école de Shammaï; l'école de Hillel dit que c'est le quinzième de ce moisroch hachana 1:1

- Le premier début d'année qui nous intéresse est le 1 Nissan qui correspond donc aux changements d'année de règne des rois. On en trouve un exemple dans la Bible : "Ce fut la quatre cent quatre-vingtième année après la sortie des enfants d'Israël du pays d'Égypte que Salomon bâtit la maison à l'Éternel, la quatrième année de son règne sur Israël, au mois de Ziv, qui est le second mois. " 1 Rois 6.1. Nous savons que Ziv était le deuxième mois dans l'ancien calendrier cananéen.

Epstein (toujours lui) nous confirme le système de décompte dont nous avons déjà parlé plus haut : "Si un roi accède au trône le 29 Adar, dès que le 1 Nissan arrive, il est considéré comme ayant régné un an. Ce qui nous apprend que Nissan est la nouvelle année pour les rois, et que un jour dans une année est décompté comme une année. Mais, s'il accède au trône le 1 Nissan, il n'est pas reconnu avoir régné un an tant que le 1 Nissan suivant n'est pas passé." Epstein, BT 2. 

Comme la Mishna l'indique très clairement, ce système de décompte n'est, à l'exception des fêtes*, réservé qu'aux rois.

Certains rabbins prétendent même qu'il n'est valable que pour les seuls rois d'Israël. Pour les autres rois (Perses, Égyptiens...) il faudrait "appliquer" le deuxième type d'années qui débute le 1 Tishri qui est "le début de l'année pour les années, les années de chemita [années sabbatiques]...".

Pour justifier l'application d'un tel système, il faudrait se reporterà deux versets du livre de Néhémie :

"Paroles de Néhémie, fils de Hacalia. Au mois de Kislev, la vingtième année, comme j'étais à Suse, dans la capitale" Neh. 1:1

"Au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès, comme le vin était devant lui, je pris le vin et je l'offris au roi" Neh. 2:1

L'argumentation serait la suivante :

- L'événementévoqué dans le verset 1:1 précède chronologiquement l'événement évoqué dans le verset 2:1.
- Donc Kislev précède Nissan qui ne peut pas être le premier mois de l'année.
- Le 1 Tishri est par conséquent le début de l'année de changement de règne pour les rois autres que les rois d'Israël.

Cet argument ne tient que si on est dans la même année (la vingtième année d'Artaxerxès) pour les versets 1:1 et 2:1. C'est un argument bien mince mais peut-être en existe-t-il d'autres...

B) L'ère séleucide.

Parmi les règnes de rois qui firent l'objet de points de repère chronologiques pour les Juifs, l'un d'entre eux mérite une attention particulière. Ne serait-ce que de part sa diffusion et sa longévité parce qu'il devint une ère. C'est l'ère séleucide.

Et même cette ère va nous poser des problèmes parce qu'elle est à "date d'origine variable". Décidément, les Juifs ne faisaient pas souvent dans la simplicité.

En fait, l'ère séleucide, qui débute le 1 Dios (7 octobre) 312 av. J.-C. , ne correspond pas avec l'accession au trône de Séleucos Ier Nikator mais avec sa victoire sur Démétrios Poliorcère lors de la bataille de Gaza. Ce ne fut qu'en 305 av. J.-C. que Séleucos devint roi de Babylone.

Son fils Antiochos Ier Sôter, au lieu de recommencer une série d'années de règne, poursuivit la numérotation de son père et les rois suivants firent aussi de même. L'ère séleucide était née.

On peut se poser la question du pourquoi d'un tel changement de numérotation des années. Une explication possible est que Séleucos avait adopté le calendrier babylonien avec son système d'intercalations tous les 19 ans. Techniquement, il était difficile de maintenant ce cycle en réinitialisant le décompte à chaque changement de règne.

L'ère séleucide, qui fut largement utilisée en Asie Mineure et en Orient, ne put l'être que grâce à des adaptations pour faire correspondre le premier jour du premier mois de l'ère avec le premier jour de l'année du pays adoptant l'ère.

Et on vit ainsi naître une certain nombre de variantes selon que le pays utilisant l'ère commençait son année au printemps ou en automne. On peut même y ajouter le système consistant à considérer l'année de l'événement comme année "zéro" (année d'accession") ou année 1.

C'est ainsi que les Juifs de Babylonie et de Chaldée repoussèrent cette date (1 Dios 312 av. J.-C.) au 1 Nissan (3 avril) 311 av. J.-C. et la transportèrent ensuite en Palestine alors qu'en Syrie et en Asie Mineure ils la conservèrent au 1 Tishri (7 octobre) 312.

Nous avons ainsi deux abréviations pour l'ère séleucide : SEB dans le calendrier babylonien et SEM dans le calendrier macédonien.

Ce système de datation fondé sur l'ère séleucide, quelle que soit son origine (SEB ou SEM), fut utilisé très tôt par les Juifs comme nous allons le voir. Et il le fut très longtemps sous différentes appellations : minian yévani ("temps des grecs"),malkhut yavan ("royauté grecque"), malkhut parass ("royauté perse") ou minian shetarot ("ère des contrats"). Toutes ces appellations ne nous font pas perdre de vue qu'il s'agit d'un système extérieur aux Juifs, utilisé par les scribes ou les clercs pour dater les contrats et autres opérations mercantiles. Les Juifs de France qui rédigent leurs transactions commerciales dans le calendrier grégorien ne nous apprennent rien sur leur calendrier religieux. De la même manière, l'utilisation de l'ère seleucide et du calendrier correspondant ne peuvent pas être considérées comme un fait juif. Ce n'est simplement qu'une utilisation du calendrier officiel du pays gouvernant. C'est certainement pour cette raison que l'ère séleucide est souvent utilisée en combinaison avec une datation de construction purement juive (destruction du temple ou ère de la création du monde).

Quelle est la période d'utilisation de l'ère seleucide par les Juifs ?

- Elle commence très tôt puisqu'on la trouve, par exemple, dans les livres des Maccabées, exemple qui a l'avantage de mettre l'accent sur le problème de la datation à double origine (SEB et SEM) :

- "Et le roi Antiochus mourut là, en l’année cent quarante-neuf." 1 M 6,16. => datation SEB

- "L'an cent quarante-huit, le vingt-quatre du mois de Dioscorinthe. [...] Notre père ayant été transféré parmi les dieux." 2M 11, 21-23 => datation SEM.

- Son abolition aurait été prononcée par un certain David ibn Zimra en 1527. Selon Sylvie Anne Goldberg (dans son livre très documenté et passionnant La Clepsydre) elle aurait été utilisée jusqu'au XXe siècle par les Juifs du Yémen.

C) l'ère du monde (ou Ère de la création, Anno Mundi = AM)

Bien qu'au travers de textes comme Seder Olam Rabbah ou le Talmud (qui compilèrent les durées de vie et l'âge des personnages de la Bible ainsi que celles des différentes périodes historiques) tous les ingrédients nécessaires à la création d'une ère de la création étaient réunis, cette ère en tant que telle n'apparut que tardivement (Ve siècle) et se répandit plus tard encore (époque de Maïmonide au XIIe siècle).

Pour déterminer le point de départ d'une ère, il faut le dater à partir d'un autre événement dont la date est parfaitement connue dans un autre calendrier. Ce fut la date de destruction du second temple qui servit de repère. Pour notre part, nous allons nous référer au calendrier julien (sans année zéro) pour "dater" le début de l'ère de la création.

Les choses ne sont pas simples puisque, selon les textes dont on veut 'traduire" les dates et selon l'époque où il ont été écrits les mêmes événements n'auront pas la même date dans l'ère de la création du monde. C'est ainsi que l'année de destruction du second temple sera, selon les textes, 3828, 3829 ou 3830 dans l'ère de la création.

Et comme les choses ne sont justement pas simples, nous allons avancer pas à pas. Désolé pour les spécialistes de la chronologie mais ils étaient prévenus : cette page n'est pas pour eux :-))

Avant de commencer souvenons-nous de quelques petites choses :

a) Les Hébreux et les Juifs divisent l'heure en 1080 halakims (fraction d'heure) ce qui fait que 1 halakim = 3 1/3 secondes.

b) Dans le système juif, le jour commence à 18 h. Ainsi,"notre" dimanche 18 h correspond, dans ce système, à lundi 0 h.

c) A chaque lettre de l'alphabet hébreu correspond une valeur numérique 

d) Dans le système de décompte du temps juif on appelle molad l'heure de la conjonction Lune-Soleil c'est-à-dire l'heure de la nouvelle Lune.

Ceci étant dit, commençons par évoquer un mystère. Si on compare les différents textes (Genèse, textes massorétiques, Seder Olam...) on ne peut que constater que les calculs des durées sont loin de concorder et 200 différents calculs auraient donné un début d'année de la création du monde (selon la Bible) entre 6 984 av. J.-C et 3 483 av. J.-C. dans le calendrier julien. Alors, pourquoi, en fin de compte, c'est l'année 3 761 qui fut retenue comme année de la création (je ne dis pas année 1 des décomptes chronologiques), c'est le mystère.

Mais bon, va pour 3 761 av. J.-C. Il nous reste à déterminer quel sera l'événement à l'origine du décompte et quel sera le premier mois de départ de ce décompte.

En ce qui concerne le mois, si nous retournons un peu plus haut à la définition des 4 années possibles, nous constations que nous avons le choix entre Nissan et Tishri. Malgré quelques partants pour Nissan, c'est le Talmud qui indique que c'est au mois de Tishri qu'il convient de changer d'année. La question est réglée.

Il ne nous reste plus qu'à nous demander à partir de quand on va donner le "top chrono" au décompte qui va nous permettre de dire que le déluge c'était en xxxx, la destruction du premier temple c'était en xxx et que le premier tour de l'élection présidentielle 2007 en France, ce sera en 5767 AM.

Et cette question que nous nous posons va nous faire envisager trois décomptes possibles qui furent tous, à des époques différentes, utilisés et font appel à des notions d'utilisation ou pas d'année zéro d'une part et de création de l'homme d'autre part.

A) Premier décompte (AM1 dans le tableau récapitulatif)

C'est celui qui est utilisé actuellement. Il part du principe, comme les autres et conformément aux textes, qu'Adam et Eve furent créés un 1 Tishri.

Si on se réfère au récit de la Genèse l'homme fut crée le sixième jour. Il y a donc une différence de 5 jours dont il faut bien tenir compte. Dans ce décompte AM1 ces cinq jours appartiennent à la première année de la création. C'est elle qui sera l'année 1 du décompte.

Bien entendu, cette année 1 du décompte AM1 débute le 1 Tishri. Mais nous avons un petit problème : comment calculer le molad d'une année au cours de laquelle la Lune n'a pas encore été créée (elle ne fut créée que le 4e jour) ? Tout simplement en considérant qu'une grande partie de cette année est purement virtuelle. Ce n'est que le 25 Ellul que nous sortirons de ce "monde virtuel" pour entrer vraiment dans le monde réel : "Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre". Genèse 1.1.

C'est cette notion de "monde virtuel" qui fait que le molad de l'année qui y correspond porte un nom spécial qui est Molad Tohuqu'on peut traduire par "lunaison du chaos" et qui est décrit ainsi dans la Genèse : "La terre était informe et vide" Genèse 1.2

Ce Molad Tohu porte un autre nom à vocation mnémonique en s'appuyant sur la correspondance lettre de l'alphabet/ nombre : Molad BéHaR"D. Convertissons les lettres en chiffres, B = 2, H = 5, R = 200, D = 4, le reste est du remplissage. Il ne nous reste plus qu'à savoir que le premier chiffre est un numéro de jour (1 = dimanche, 2 = lundi...), le second un numéro d'heure, et le reste des fractions d'heure (halakims) pour comprendre que Molad Tohu correspond au lundi (B=2), cinquième heure (H=5), 204 fractions d'heure (R = 200 + D = 4) soit 11 minutes et 20 secondes.

Le molad de l'année virtuelle de la création du monde, c'était donc le lundi 1 Tishri 5 h 11 m 20 s heure de Jérusalem dans le système juif. Ce qui donne (compte tenu du fait que le lundi 0 h, c'est le dimanche 18 h du calendrier julien ou grégorien) dimanche 6 octobre 3761 av. J.-C. 23 h 11 m 20 s.

Il faut bien comprendre que, dans ce premier décompte, cette année 1 ne compte que 5 jours et 14 heures qui appartiennent à l'ère de la création. Cette ère est la seule qui porte vraiment son nom puisque le rang de la première année trouve son origine dans les premiers instants de la naissance de l'univers.

B) Deuxième décompte (AA1 dans le tableau récapitulatif) et troisième décompte (AA2 dans le tableau récapitulatif)

Ces décomptes partent de la création d'Adam. C'est la raison pour laquelle on parle quelquefois d'Anno Adami (AA). Ce sont ces décomptes qui sont utilisés dans les textes anciens.

La seule différence entre eux est qu'on peut considérer que l'un (AA1) n'utilise pas d'année "zéro" et décompte directement à partir de la création d'Adam (selon les indications talmudiques) alors que l'autre (AA2) ne décompte qu'à partir de l'année où Adam a un an (selon le Séder olam).

Du point de vue mnémonique :

- AA1 = Molad VaYaD : V = 6 = vendredi ; YaD = 14 => vendredi 14 h dans le système juif soit vendredi 8 heures dans notre décompte des heures.

- AA1 = Molad G'K"B TT'V (je suis loin d'être certain de la formulation) : G = 3 = mardi ; K"B = 22 ; TT'V = 876 => mardi 22 h 876 fractions d'heure dans le système juif soit mardi 16 heures 48 m 40 s dans notre décompte des heures.

Pour terminer cette partie, voyons un tableau récapitulatif

Événement / Type ère
AM1
AA1
AA2
Terre du "chaos" (genèse 1.2)
1 AM
 
 
Création d'Adam
2 AM
1 AM
 
1er anniversaire d'Adam
3 AM
2 AM
1 AM
Début ère séleucide
3 450 AM
3 449 AM
3 448 AM
Début ère chrétienne (1 av. J-C. / 1 ap. J.-C.)
3 761 AM
3 760 AM
3 759 AM
Destruction du second temple
3 830 AM
3 829 AM
3 828 AM

Années sabbatiques et jubilés

Comme la semaine, le cycle des années sabbatiques et le cycle du jubilé va s'articuler autour du chiffre 7.

Comme la semaine compte sept jours avec un septième jour particulier (le sabbat), le cycle sabbatique va compter sept années avec une année particulière (l'année sabbatique ou shemitta ou shevi'it). On peut ainsi parler de "semaine d'années" à propos du cycle sabbatique.

Quant au cycle du jubilé, il va compter pas moins de 7 semaines d'années.

A) Le cycle sabbatique

Comme nous l'avons vu plus haut dans le traité roch hachana, les années de ce cycle commencent avec le mois Tishri.

Dans ce cycle, shemitta, dernière année de la série possède une double particularité dont le principe , comme l'écrit très justement S.A. Goldberg (la clepsydre, p. 311), consiste à associer la temporalité des gens et celle de la terre. Lisons quelques passages de la Bible à ce sujet.

- Le repos de la terre : "Six années durant tu ensemenceras ta terre et tu récolteras son produit, mais à la septième tu lui donneras relâche et la laisseras en jachère : les indigents de ton peuple et les animaux des champs mangeront leurs restes. Ainsi feras-tu pour ta vigne, pour ton olivier". Exode 23, 10-11

Bien que ce ne soit pas notre propos, notons au passage que cette année sans semer repousse une nouvelle récolte à la neuvième année. Il faut avoir une bonne dose de confiance en Dieu pour respecter cette règle. Il répond d'ailleurs lui-même à l'objection :

"Si vous dites : « Que mangerons-nous la septième année, si nous n'ensemençons pas et ne récoltons pas nos produits ? » je vous manderai ma bénédiction la sixième année, en sorte que celle-ci produira pour trois ans. Quand vous sèmerez, la huitième année, vous mangerez encore de l'ancienne récolte ; jusqu'à la neuvième année, jusqu'à ce que vienne sa récolte, vous mangerez de l'ancienne." (Lévitique 25, 20-22)

- Le rémission des dettes et la libération des esclaves : "Au bout de sept ans, tu feras rémission. Et voici la teneur de la rémission : tout possesseur d'une créance fera rémission de ce qu'il a prêté à son prochain, il ne pressera pas son prochain ni son frère, lorsqu'on aura proclamé la rémission du SEIGNEUR. [...]" (Deutéronome 15, 1-2)

"Si ton frère hébreu, homme ou femme, se vend à toi, il te servira six ans, et la septième année, tu le renverras libre de chez toi. Et lorsque tu le renverras libre de chez toi, tu ne le renverras pas les mains vides, mais tu devras le charger de présents pris dans ton petit bétail, ton aire et ta cuve ; selon que t'aura béni le SEIGNEUR ton Dieu tu lui donneras. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d'Égypte et que le SEIGNEUR ton Dieu t'a libéré ; voilà pourquoi je te commande aujourd'hui cette chose." (Deutéronome 15, 12-15)

Ce cycle ininterrompu de 7 ans peut être un outil de datation à condition de connaître le numéro de cycle et l'année de début du premier cycle. C'est ainsi qu'on trouve sur une stèle funéraire de la région de Zoar le texte suivant : "Ici [repose] l'âme d'Esther, fille de Edyo, morte au mois de Shevat dans l'année 3 de la jachère, l'année 300 des années après la destruction de la maison du Temple. Paix. Paix"

Quand débuta le premier cycle sabbatique et combien de temps cette pratique dura-t-elle ?

En ce qui concerne la durée d'observance, on peut dire jusqu'au Ve siècle ap. J.-C. sans qu'on puisse affirmer que ce fut sans discontinuer.

Quant au premier cycle, les avis ne concordent pas forcement. On peut tout de même raisonnablement penser que ce pouvait pas être avant que les Hébreux n'arrivent en Palestine et prennent possession de la terre qui leur fut donnée par Dieu.

L'encyclopédie juive fait mention d'une première shemitta 21 ans après l'arrivée des Hébreux en Palestine. Les calculs talmudiques en arrivent à une première année sabbatique en 1 240 av. J-C. (2 510 de l'année de la création). Quant à James Ussher (1581 – 1656) archevêque anglican d’Armagh, il donne une première année sabbatique en 1445 av. J.-C. (2 560 de l'année de la création).

Bref, il n'est pas trop risqué de penser que personne ne sait quand eu lieu la première année sabbatique. D'autant plus que les tentatives de la savoir se réfèrent à la Bible et qu'il y a un fossé entre le récit biblique et l'histoire.

En revanche, à partir d'une période aux environs de la destruction du second temple, les informations sont plus précises. Ce qui permet, en 1856, à Benedict Zuckermann (Ueber Sabbatjahrcyclus und Jobelperiode) de publier une table des années sabbatiques de 535/534 av. J.-C. (année sabbatique selon lui) à.... 2238/2239 ap. J.-C. Cette table est actuellement la mieux acceptée.

En 1973, Ben Zion Wacholder publie (The Calendar of Sabbatical Cycles during the Second Temple and the Early Rabbinic Period), lui, une table couvrant la période de 519/518 av. J.-C. à 440/441 ap. J.-C. en s'appuyant sur de nouvelles découvertes archéologiques.

Les deux tables ne diffèrent en fait que d'un an : Wacholder place les années sabbatiques un an plus tard par rapport à Zuckermann.

Et c'est en 1979 que Donald Wilford Blosser donne raison à Zuckermann en publiant (Jesus and the jubilee Luke 4:16-30 : The year of jubilee and its significance in the Gospel of Luke) sa propre table pour la période 171/170 av. J.-C. - 75/76 ap. J.-C.

B) Le cycle jubilaire

Le rythme jubilaire est intimement lié au rythme sabbatique puisque l'année jubilaire représente l'aboutissement des sept sabbats d'années.

Toutes les prescriptions de l'année sabbatique se trouvent valables pour le jubilé qu'on peut considérer comme une "super année sabbatique"de niveau supérieur et plus intense.

Mais, en plus, lors de l'année jubilaire, les terres vendues devaient revenir cette année-là à leur premier propriétaire, si bien que personne ne pouvait être dépouillé de son héritage familial.

Comment se déroule ce rythme jubilaire ? Lisons le texte qui nous l'explique :

Lévitique 25
... 
25.8 Tu compteras sept sabbats d'années, sept fois sept années, et les jours de ces sept sabbats d'années feront quarante-neuf ans. 
25.9 Le dixième jour du septième mois, tu feras retentir les sons éclatants de la trompette; le jour des expiations, vous sonnerez de la trompette dans tout votre pays. 
25.10 Et vous sanctifierez la cinquantième année, vous publierez la liberté dans le pays pour tous ses habitants: ce sera pour vous le jubilé; chacun de vous retournera dans sa propriété, et chacun de vous retournera dans sa famille. 
25.11 La cinquantième année sera pour vous le jubilé : vous ne sèmerez point, vous ne moissonnerez point ce que les champs produiront d'eux-mêmes, et vous ne vendangerez point la vigne non taillée. 
25.12 Car c'est le jubilé: vous le regarderez comme une chose sainte. Vous mangerez le produit de vos champs. 
25.13 Dans cette année de jubilé, chacun de vous retournera dans sa propriété. 
...
25.20 Si vous dites: Que mangerons-nous la septième année, puisque nous ne sèmerons point et ne ferons point nos récoltes?
25.21 je vous accorderai ma bénédiction la sixième année, et elle donnera des produits pour trois ans. 
25.22 Vous sèmerez la huitième année, et vous mangerez de l'ancienne récolte; jusqu'à la neuvième année, jusqu'à la nouvelle récolte, vous mangerez de l'ancienne. 
25.23 Les terres ne se vendront point à perpétuité; car le pays est à moi, car vous êtes chez moi comme étrangers et comme habitants. 
...

Les choses seraient simples si on savait précisément comment positionner l'année jubilaire dans les cycles sabbatiques. Malheureusement le texte n'est pas très clair et trois interprétations sont nées et semblent avoir été appliquées :

Dans les tableaux qui suivent les années sabbatiques sont marquées par un S et les années jubilaires par un J

- la première voudrait que l'année jubilaire soit la même que la septième année sabbatique du septième cycle sabbatique.

1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7
1/7
 
 
S
 
 
S
 
 
S
 
 
S
 
 
S
 
 
S
 
 
S
J
Nouveau
cycle
7 ans
7 ans
7 ans
7 ans
7 ans
7 ans
7 ans
 
7 sabbats d'années = 49 ans
 

Cette interprétation ne semble pas être en accord avec le texte qui nous parle d'année jubilaire lors de la cinquantième année.

- la seconde fait de l'année qui suit sept sabbats d'années l'année jubilaire en même temps que la première d'un nouveaux cycle de sept sabbats d'années.

1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7
1/7
 
 
S
 
 
S
 
 
S
 
 
S
 
 
S
 
 
S
 
 
S
J
7 ans
7 ans
7 ans
7 ans
7 ans
7 ans
7 ans
Nouveau
cycle
7 sabbats d'années = 49 ans
50e année
50 ans

On remarque que cette option, comme la suivante, font que se suivent deux années de jachère tous les 49 ans. C'est ce doublon qui, selon certains exégètes, s'expliquerait par le fait que Dieu, dans la sixième année, accorde des produits pour trois ans.

- La dernière interprétation intercale l'année jubilaire entre deux sabbats d'années.

1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7 1/7 ... 7/7
  
1/7
 
 
S
 
 
S
 
 
S
 
 
S
 
 
S
 
 
S
 
 
S
J
Nouveau
cycle
7 ans
7 ans
7 ans
7 ans
7 ans
7 ans
7 ans
50e
année
51e
année
7 sabbats d'années = 49 ans

Selon S. A. Goldberg, Abraham bar Hiyya Ha-Nasi (1070–1136?) mathématicien juif espagnol ces trois interprétations auraient été utilisées au cours des temps :

- de 2552 AM, date de la première jachère, à la chute de Samarie en 3 037 AM, les cycles utilisés étaient de 51 ans.

- Ces cycles furent ensuite interrompus et les jubilés eurent lieu tous les 49 ans jusqu'à la chute de Jérusalem en 3 338 AM.

- Pendant le Second Temple, c'est le cycle de 50 ans (fin et début d'un cycle jubilaire la 50e année) qui aurait été restauré.

Source : www.louisg.net

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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 21:47

SYNAGOGUE DE ALEY

HISTOIRE DES JUIFS DU LIBAN

Selon les textes anciens, les rois Hiram et Salomon ne partageaient pas la même terre mais parlaient la même langue...

Les juifs anciens auraient vécu sur la côte, dans les plaines et sur les montagnes du pays du Cèdre avant les communautés musulmane et chrétienne qui l’ont peuplé quelques décennies plus tard.

Le tremblement de terre qui a détruit la ville de Beyrouth en l’an 502 a démoli une synagogue âgée de plusieurs dizaines d’années que les juifs de l’époque avaient bâti.

Au septième siècle, sous le règne du calife Mouawiya, une partie de la communauté juive s’est établie à tripoli, puis à Sidon en 922 et à Tyr en 1070. Sous la protection de l’émir Béchir, la communauté juive du Chouf (Deir el Qamar, Barouk, et Hasbayah) possédait un cimetière, des écoles et plusieurs synagogues dans le Mont Liban.

Une synagogue a été édifiée à Aley en 1890, une autre à Bhamdoun en 1915. Vers le début du 19ème siècle, on comptait plus de 4000 juifs au pays du Cèdre venus, des contrées voisines (Syrie, Irak, Turquie, Perse, Grèce), s’installer sur ces terres. La communauté juive du Liban a connu l’apogée de sa prospérité et de son épanouissement durant le mandat français (création du journal « Le Monde Israélite » et du journal « Le Commerce du Levant » ; création de « Safra bank » et de « Zilkha bank »).

Le quartier de Wadi Abou Jmil est devenu le centre économique, social, culturel (plusieurs écoles) et religieux de la communauté (construction de la synagogue « Magen David Abraham » qui existe toujours). Peu après la création du Grand Liban (1920), la communauté juive du Liban était la première et la seule communauté juive au Moyen orient à jouir d’une reconnaissance et d’une protection constitutionnelle. Dans les années trente, et avec le soutient d’Emile Eddé, président de la république libanaise, l’idée d’octroyer un siège parlementaire à cette communauté fit son chemin.

Elle a aussitôt été rejetée par le Haut Commissaire de la France, représentant le mandat français au Liban. Avec l’éclatement de la guerre arabo-israélienne de 1948 et la création de l’Etat d’Israël, des mouvements de migrations vers le Liban en provenance des pays environnant avaient, paradoxalement, renforcé la présence juive au Liban. En effet, la majorité des juifs libanais affichaient un certain scepticisme envers la vie dans un Kibboutz et envers l’Etat d’Israël en général (certains juif libanais ont servi dans l’armée libanaise durant la guerre de 48 ! ), malgré les efforts de certains mouvements de recrutement sionistes locaux.

Cette méfiance était confortée par le sentiment de pleine appartenance à la « nation » libanaise. La guerre et l’amalgame entre « juifs » et « sionistes » ont contraint cette communauté à adopter un profil bas (célébrations discrètes des fêtes religieuses, démission des officiers juifs de l’armée libanaise, restriction de la liberté d’expression, etc.). La guerre civile porta un coup dur à la communauté la réduisant à moins de 3000 membres en 1970.

La désintégration de la nation libanaise à travers la multiplication des conflits interconfessionnels eût pour effet l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat. L’incapacité à protéger les membres de la communauté encouragea les atteintes répétées envers les personnes et les intérêts juifs (harcèlement de professeurs accusés de prêcher le sionisme, commerçants menacés, etc.). Angoisse, insécurité et pessimisme sont devenus le quotidien des juifs du Liban.

La communauté n’eût d’autre choix que d’organiser l’immigration. Curieusement, la destination favorite des expatriés n’était pas Israël mais certains pays européens et américains (France, Italie, Etats-Unis, Canada). Le déclenchement de la guerre civile de 1975 contribua à la détérioration d’une situation déjà critique. Des massacres furent commis contre des juifs libanais. L’emplacement géographique de Wadi Abou Jmil, au sein de la zone de conflit militaire, exposait la communauté aux risques d’enlèvement d’otages. La vie des juifs libanais n’était plus la même.

La plupart des centres religieux, culturels et commerciaux étaient contraints de fermer. Israël envahit le Liban en 1982. A cette époque, le Liban traversait la période la plus violente depuis son existence. Malgré tout ce que cette communauté avait subi, une grande partie de la communauté refusa l’offre d’Israël de renoncer à la nationalité libanaise en contre partie de la nationalité israélienne.

Ce fût une décision courageuse mais coûteuse : les enlèvements et les massacres continuèrent malgré cette prise de position patriotique. Aujourd’hui, avec une quelques dizaines de vieillards discrets, la communauté juive du Liban a pratiquement cessé d’exister.

 Une histoire triste… l’histoire des juifs du Liban.

 Source : aboussil.spaces.live.com

Témoignage émouvant : http://www.guysen.com/articles.php?sid=5432

a VISITER 

http://www.thejewsoflebanon.org/

 
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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 21:31

Les Juifs du Liban sont traditionnellement une communauté juive mizrahi qui existe depuis près de 2000 ans sur le territoire du Liban actuel et dont la taille a nettement diminué au cours du vingtième siècle, suite à son émigration essentiellement vers la France, l'Amérique du NordBrésil et, dans une moindre mesure, vers Israël.

Elle est aujourd'hui concentrée dans son ensemble autour de Beyrouth et ne compte plus qu'une centaine de membres, contre 20 000 en 19481.

L'aliyah de cette communauté ne s'est faite que tardivement, au moment des guerres civiles de 1958 et 1975, démontrant l'intégration de ses membres à la société libanaise et leur désir de ne pas quitter leur pays.

Implantation des Juifs au Liban

Les premiers signes de présence remontent autour de 132 de l'ère commune, suite à larévolte de Bar Kokhba contre l'empire romain. Le tremblement de terre qui a détruit la ville de Beyrouth en l’an 502 a démoli une synagogue âgée de plusieurs dizaines d’années que les juifs de l’époque avaient bâtie.

Au viie siècle, sous le règne du calife Muawiya Ier, une partie de la communauté juive s’est établie à Tripoli, puis à Sidon en 922 et à Tyr en 1070. Sous la protection de l’émir Béchir, la communauté juive du Chouf (Deir el Qamar, Barouk, et Hasbayah) possédait un cimetière, des écoles et plusieurs synagogues dans le Mont-Liban. Une synagogue a été édifiée à Aley en 1890, une autre à Bhamdoun en 1915
Essor au xxe siècle

Vers le début du xixe siècle, on comptait plus de 4000 juifs au pays du Cèdre, venus des contrées voisines (Syrie, Turquie, Perse, Grèce) pour s’installer sur ces terres. La communauté juive du Liban a connu l’apogée de sa prospérité et de son épanouissement durant le mandat français, avec par exemple la création du journal Le Monde Israélite et du journal Le Commerce du Levant de Toufic Mizrahi étant rédigé en langue française et existe toujours ; la création de « Safra bank » devenue aujourd'hui « Banque de Crédit national », et de « Zilkha bank ».

Le quartier de Wadi Abou Jamil est devenu le centre économique, social, culturel (plusieurs écoles) et religieux de la communauté (construction de la synagogue Maghen David Abraham). Peu après la création du Grand Liban (1920), la communauté juive du Liban était la première et la seule communauté juive au Moyen-Orient à jouir d’une reconnaissance et d’une protection constitutionnelle. Dans les années trente, et avec le soutien d’Émile Eddé, président de la république libanaise, l’idée d’octroyer un siège parlementaire à cette communauté fit son chemin. Elle a aussitôt été rejetée par le haut commissaire de la France, représentant le mandat français au Liban. En 1968 la communauté était déjà de 24 000 membres.
 
 De nos jours

Le Liban est le seul pays arabe dont la population juive a augmenté après la Déclaration d'indépendance de l'État d'Israël en 1948. Avec l’éclatement de la guerre arabo-israélienne de 1948 et la création de l’État d’Israël, des mouvements de migrations vers le Liban en provenance des pays environnants avaient, paradoxalement, renforcé la présence juive au Liban. En effet, la majorité des juifs libanais affichaient un certain scepticisme envers la vie dans un kibboutz et envers l’État d’Israël en général (certains juifs libanais ont servi dans l’armée libanaise durant la guerre de 48), malgré les efforts de certains mouvements de recrutement sionistes locaux. Cette méfiance était confortée par le sentiment de pleine appartenance à la « nation » libanaise. La guerre et l’amalgame entre « juifs » et « sionistes » ont contraint cette communauté à adopter un profil bas (célébrations discrètes des fêtes religieuses, démission des officiers juifs de l’armée libanaise, restriction de la liberté d’expression, etc.).

La désintégration de la nation libanaise à travers la multiplication des conflits interconfessionnels eut pour effet l’affaiblissement de l’autorité de l’État. L’incapacité à protéger les membres de la communauté encouragea les atteintes répétées envers les personnes et les intérêts juifs (harcèlement de professeurs accusés de prêcher le sionisme, commerçants menacés). Angoisse, insécurité et pessimisme sont devenus le quotidien des juifs du Liban. La communauté n’eut d’autre choix que d’organiser l’émigration. Curieusement, la destination favorite des expatriés n’était pas Israël mais certains pays européens et américains (FranceItalieÉtats-UnisCanada). Le déclenchement de la guerre civile de 1975 contribua à la détérioration d’une situation déjà critique. L’emplacement géographique de Wadi Abou Jmil, au sein de la zone de conflit militaire, exposait la communauté aux risques d’enlèvement d’otages. La vie des juifs libanais n’était plus la même. La plupart des centres religieux, culturels et commerciaux étaient contraints de fermer.

Israël envahit le Liban en 1982. À cette époque, le Liban traversait la période la plus violente depuis son existence. Malgré tout ce que cette communauté avait subi, une grande partie de la communauté refusa de quitter. Ce fut une décision courageuse mais coûteuse : des enlèvements eurent lieu en 1985, malgré cette prise de position patriotique. Aujourd’hui, Wadi Abu Jamil, le quartier juif de Beyrouth, est abandonné et son centre spirituel, la synagogue Maghen Abraham construite en 1925, est délabré, même si un projet de rénovation existe et un financement a été trouvé. Avec une centaine de membres discrets, la communauté juive du Liban a pratiquement cessé d’exister.

Un des derniers notables connus de la communauté, le médecin Élie Hallak qui soignait des patients de toutes confessions (et a possiblement soigné l'otage Michel Seurat) a été enlevé le 30 mars 1985 et exécuté en février 1986, peut-être par le Hezbollah.



 

Vers 1920, un juif aisé, M. Sasson, avait décidé de faire ériger, pour la communauté juive de Beyrouth, une synagogue digne de ce nom, la plus grande de la ville. Il semble que l'argent qu'il avait fourni n'était pas suffisant puisque l'édifice ne s'éleva pas plus que de quelques mètres et fut abandonné. Vers 1925, un des représentants de M. Sasson revint à la charge et fournit l'argent nécessaire pour terminer la construction d'une des plus belles synagogues du Moyen-Orient, la Maghen Abraham. La synagogue est toujours debout, quoique dans un état fortement délabré, ayant été laissée a l'abandon lors de la Guerre du Liban (1975-1990).

En plus de la synagogue Maghen Abraham, la Communauté avait bâti, en 1950, une très belle synagogue moderne dans le village deBhamdoun où les Juifs libanais passaient leurs étés. En cela, elle suivait les traces d'un certain Ezra Anzarouth, d'Alexandrie, qui avait fait construire une autre, en 1895, dans un village voisin, Aley.

La plus ancienne synagogue du Mont Liban est celle de Deir el Qamar aux pieds des cèdres de la montagne, dans le Chouf, en parfait état, même si sa restauration dans les années 90 en a fait disparaître tout signe religieux. Elle date du XVIIe siècle et se trouve dans l'ensemble du sérail de Fakhreddine, dominant le souk de la soie.


SOURCE WIKIPEDIA

 

 

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