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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 14:59

 


Ouvrez votre mer intérieure
Le miracle de l’ouverture de la mer dans notre âme et notre vie

« Assortir des époux est aussi difficile à réaliser que l’ouverture de la mer », enseigne le Talmud.1

Quel est le sens de ces mots ? Certes, trouver un partenaire de vie et entretenir cette relation peut s’avérer éprouvant et difficile, pas si éloigné d’un miracle. Mais pourquoi, de tous les miracles décrits dans la Bible, le Talmud choisit-il précisément celui de l’ouverture de la mer pour exprimer la nature du processus du mariage ?

Un plan du subconscient

Quelle est la différence entre la terre et la mer ? Ce sont tous deux des environnements foisonnants, peuplés de myriades de créatures différentes et d’une grande variété de minéraux et de végétaux. Mais l’univers de la terre ferme est ouvertement exposé de sorte que tous peuvent le contempler et l’apprécier, alors que le monde de la mer est caché sous sa couverture aquatique.

Dans le mysticisme juif (la Kabbalah et la philosophie ‘hassidique), ces deux plans de la réalité matérielle reflètent respectivement les dimensions consciente et inconsciente de la psyché humaine.2 Ces deux parties de la personnalité sont très actives et dynamiques. La différence entre l’une et l’autre est que, alors que notre être conscient est manifeste et révélé de sorte que nous, et autrui, puissions le ressentir et l’appréhender, notre être subconscient demeure caché, non seulement aux autres, mais aussi à nous-mêmes. La plupart d’entre nous ne savent que très peu de choses sur ce qui se passe dans les abysses de notre psyché.

S’il vous était donné d’avoir un aperçu de votre propre « mer » intérieure et ainsi découvrir l’univers de cette personnalité qui se cache par-delà votre conscience, que pensez-vous que vous y trouveriez ? Honte, peur, culpabilité, souffrance, inquiétude, une propension à détruire, à survivre, à dominer, un appel à l’amour ? Y découvririez-vous la libido de Freud, l’inconscient collectif de Jung, la quête de pouvoir d’Adler, la recherche de sens de Frankl ?

Là où Freud a diagnostiqué l’aspiration à l’union avec un parent, et où Jung a vu un désir inscrit dans notre inconscient collectif, la Kabbalah a vu la recherche de l’union avec D.ieuLa Kabbalah enseigne qu’au cœur de la nature humaine, il y a la recherche d’unité. Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi (1745-1812), fondateur de l’école mystique ‘Habad, fut l’un des plus grands experts de l’âme de l’histoire du Judaïsme et écrivit sur le sujet plus que tout autre sage juif. En 1796, quelque cent ans avant Freud, il publia un livre, le Tanya, dans lequel il présenta son « plan du subconscient » basé sur la tradition talmudique et kabbalistique. Rabbi Chnéour Zalman donne une fascinante parabole de la vie intime de l’âme : citant le verset biblique « L’âme de l’homme est une flamme divine » (Proverbes 20,27), il explique que, de la même manière qu’une flamme est constamment en train de vaciller, de danser, cherchant à se libérer de la mèche pour s’élever vers le ciel, ainsi l’âme humaine aspire-t-elle toujours à quitter son enveloppe corporelle pour se fondre dans le divin et ne plus faire qu’un avec Lui.

Le secret de l’intimité

Cette quête d’une relation avec le divin est manifestée dans nos efforts pour établir une relation avec notre flamme jumelle ici-bas. Ce que Freud a diagnostiqué comme étant l’expression d’une aspiration à l’union avec un parent, et où Jung a vu le désir du sexe opposé  inscrit dans notre inconscient collectif, la Kabbalah présente comme étant la recherche de l’union avec D.ieu. Notre désir d’intimité est l’une des expressions les plus profondes de notre quête existentielle de Vérité, d’Unité, de D.ieu.

Comme le dit le livre de la Genèse, « D.ieu créa l’homme à Son image, à l’image de D.ieu Il le créa ; homme et femme Il les créa. » Clairement, ce fut dans l’union et l’unité des sexes que le premier Adam, le premier être humain, refléta l’image de D.ieu.

Cette conception des relations et de l’intimité est exprimée dans les noms hébraïques pour l’homme et la femme qu’Adam donna dans la Genèse. Les termes hébraïques pour homme et femme – Ich et Ichah – contiennent tous deux le mot hébreu signifiant « le feu » : Ech. Ils contiennent également une lettre supplémentaire – respectivement un youd et un  – qui, combinés, forment le nom de D.ieu. Il y a à cela une signification profonde : il manque à l’homme sans la femme, et à la femme sans l’homme, la plénitude du nom de D.ieu. Lorsqu’ils sont unis, les deux demi-images du divin qui se trouvent en eux s’unissent également. Le feu et la passion qui les rapprochent l’un de l’autre est leur aspiration profonde à recréer entre eux le nom de D.ieu entier.

Lors de la cérémonie d’un mariage juif, on prononce cette bénédiction :Béni sois-Tu, D.ieu, Roi de l’univers, qui créa l’être humain à Son image... Pourquoi cette bénédiction est-elle récitée lors d’un mariage ? Ne serait-elle pas plus appropriée à l’occasion de la naissance d’un enfant ? La réponse est que c’est à travers l’union d’un homme et d’une femme que l’image de D.ieu est le plus fidèlement reflétée.

Notre désir d’intimité est l’une des expressions les plus profondes de notre quête existentielle de VéritéLes implications de cette idée sont importantes. Elle signifie que le mariage n’est pas la suspension de l’individualité naturelle d’une personne au nom de l’union avec un étranger/une étrangère. Au contraire, à travers le mariage, l’homme et la femme retournent à leur véritable état naturel : un être unique qui reflète l’unité divine, chacun et chacune selon sa manière propre et unique. Le mariage permet au mari et à la femme de découvrir leur personnalité dans sa plénitude, un être fait d’énergie masculine et d’énergie féminine.

Connais-toi

Nous pouvons traverser la vie sans être conscients de cette dimension de l’être, qui recherche l’unité avec le divin. Nous pouvons passer nos années sur cette planète à nous comporter comme si cet aspect de nous n’existait pas. Bien que ses symptômes résonnent dans nos consciences – le plus souvent par des sentiments de vide et d’insatisfaction lorsque notre être spirituel est en manque –, nous sommes prompts à l’écarter ou à le nier. Après tout, au moins dans le court terme, il est bien plus facile de se dire que nous ne sommes rien de plus que des animaux intelligents recherchant une gratification personnelle plutôt que des âmes spirituelles aspirant à l’union avec D.ieu.

Quand nous considérons l’être superficiel, l’égoïsme est plus facile que l’altruisme, l’isolement est plus naturel que la relation, la solitude est plus évidente que l’amour et l’engagement. Ce n’est que lorsque nous « ouvrons notre mer », lorsque nous découvrons les profondeurs de nos âmes, les subtiles vibrations de notre subconscient, que nous découvrons que l’unité assouvit le désir de notre âme et que l’amour est l’expression la plus naturelle de notre être le plus profond.

« Assortir des époux est aussi difficile à réaliser que l’ouverture de la mer », déclare le Talmud. Créer et maintenir une relation forte et pleine de sens requiert de nous d’ouvrir nos mers personnelles chaque jour, d’apprendre comment, au tréfonds de nos esprits, nous aspirons à aimer et à partager notre existence avec un autre être humain et avec notre Créateur.3

 

'HABAD

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 14:56
De l'essence de la circonstance
Le chemin de la vérité

« La bienveillance et la vérité se rencontrent ; la droiture et la paix se sont embrassées. » (Psaumes 85, 11)

« La bienveillance », c’est Aharon. « La vérité », c’est Moïse.

« La droiture », c’est Moïse ; « la paix », c’est Aharon.

(Midrache Rabbah)

La vérité et la bienveillance peuvent-elles réellement coexister? Où et comment la droiture et la paix convergent-elles ? Moïse et Aharon ne représentent-il pas des réalités totalement incompatibles ?

La vérité est résolument objective alors que la bienveillance est glorieusement subjective. La paix nécessite le compromis qui est contraire à la droiture. Et pourtant, pendant quarante ans, Moïse et Aharon conduisirent ensemble le Peuple Juif. La Torah (qui rapporte aisément les incidents malheureux qui eurent lieu au sein du camp des Israélites, y compris les erreurs de Moïse et d’Aharon), décrit la relation entre les deux frères comme empreinte de respect mutuel et d’harmonie inaltérable. Dans la période de formation, entre la sortie d’Egypte et l’entrée en Terre Sainte, le peuple d’Israël fut guidé par un chef qui lui apporta la vérité absolue et immuable de la sagesse et de la volonté divines, et simultanément conduit par celui qui avait de la compassion pour la contradiction humaine et était le maître de la paix et des compromis, résolvant ainsi des conflits « entre l’homme et son prochain, entre le mari et sa femme ».

Pour comprendre cette relation entre Moïse et Aharon, il nous faut examiner l’exemple unique où leurs approches différentes entrèrent en conflit. Car la Torah relate une occasion au cours de laquelle les frères furent en désaccord, un désaccord qui mit d’abord Moïse en colère mais qui le fit céder par la suite devant son frère.

C’était le 1er Nissan 2449 (1312 avant l’ère commune), deux semaines avant le premier anniversaire de la sortie d’Egypte, le jour où le Sanctuaire devait être érigé et inauguré. En fait, le Sanctuaire fonctionnait déjà depuis sept jours, mais il s’agissait-là d’une période d’« entraînement » au cours de laquelle Aharon et ses fils avaient été initiés à la prêtrise. C’était donc en ce huitième jour qu’Aharon allait prendre son rôle de Cohen Gadol et que la Présence Divine (la Chekhina) allait résider dans le Tabernacle.

C’est alors que la tragédie frappa. Les deux fils aînés d’Aharon, Nadav et Avihou « offrirent un feu étranger devant D.ieu, que D.ieu n’avait pas ordonné. Un feu jaillit de devant D.ieu qui les consuma et ils moururent devant D.ieu » (Vayikra 10, 1-2) D.ieu ordonna que l’inauguration du Sanctuaire ne soit pas interrompue. Bien qu’Aharon et les deux fils qui lui restaient eussent le statut d’endeuillés du premier jour (onanim), qui d’ordinaire n’ont pas le droit de consommer la viande sainte des offrandes, ils reçurent l’ordre expresse de prendre part à ces offrandes particulières, apportées en l’honneur de l’inauguration.

C’est ce que firent Aharon, Eléazar et Itamar. Mais en ce jour, il y avait également une autre offrande, sans relation avec l’inauguration en soi. Il s’agissait de la chèvre apportée le premier jour de chaque mois comme offrande expiatoire. Et c’est à propos de ce sacrifice que se souleva le désaccord entre Moïse et Aharon.

Moïse constata que la chair de la chèvre avait été brûlée, comme le requerrait la loi pour une offrande qui, pour quelque raison que ce soit, ne pouvait être consommée. Il demanda avec colère pourquoi ce sacrifice n’avait pas été mangé comme D.ieu l’avait ordonné concernant les autres sacrifices.

Aharon expliqua qu’il avait fait une distinction entre Kodché Chaa, les offrandes commandées par D.ieu pour une occasion unique, et kodché Dorot, les sacrifices réguliers qui s’appliquent de la même façon pour toutes les générations. Si D.ieu avait ordonné quelque chose concernant l’offrande unique à l’occasion de l’inauguration, argumenta Aharon, il ne fallait pas en déduire qu’il en allait de même pour le sacrifice mensuel. Dans ce cas-là, s’appliquent les lois ordinaires concernant l’endeuillé.

Moïse écouta l’argumentaire d’Aharon et reconnut qu’il avait raison. Il admit que cette distinction lui avait échappé et que la conclusion d’Aharon était juste.

Absolutisme et vicissitude

Nous voilà devant une confrontation entre la vérité et la bienveillance, entre la rectitude d’une part, et la paix de l’autre. Moïse, chargé de transmettre la Torah, la vérité par excellence, ne voyait aucune raison de faire la distinction entre Kodché Chaa et Kodché Dorot, entre quelque chose qui est justifié par l’occasion unique du moment et quelque chose qui constitue une routine dans le Service de D.ieu. Ce qui est vrai et juste est toujours vrai et juste quelles que soient les circonstances.

Aharon, d’un autre côté, était le Grand Prêtre d’Israël. Il représentait l’aspiration du peuple à se rapprocher de D.ieu et à Le servir. Il comprenait que le service rendu à D.ieu est une offrande de tout ce que possède l’homme, un don de toute sa personne subjective. Il considérait qu’il existe des hauts et des bas dans la vie et que ce qui est attendu de l’individu dans ses meilleures heures, les plus inspirées, ne s’applique pas obligatoirement à ce qu’il est dans la vie de tous les jours.

De là jaillit le conflit. D’une part, se tient Moïse, apportant la vérité et la volonté divines, une vérité et une sagesse qui sont immuables, comme Celui Qui les a conçues, et de l’autre, Aharon, conduisant un peuple à s’approcher de cette vérité, avec ses propres moyens humains, un esprit subjectif avec lequel chercher, un cœur mouvant avec lequel sentir et des actions sujettes aux circonstances environnantes.

Et qu’arrive-t-il ? Moïse est d’accord avec Aharon ! La vérité absolue donne la légitimité aux « sous-vérités » d’un monde relatif.

Qu’arriva-t-il profondément ? Comme cette contradiction apparemment insoluble put-elle être résolue ?

Les points de contact

Ce qui se passa fut que Moïse gagna une compréhension plus profonde de la nature de la vérité.

Quand nous observons et discutons de notre propre réalité, décidément subjective, nous utilisons aisément des termes de la famille du mot « vrai ». Nous parlons de nos « véritables » sentiments et de nos « véritables »  désirs. Nous proclamons comprendre « vraiment » quelque chose ou avoir découvert des faits « véridiques » dans certaines circonstances. Mais si nous définissons la « vérité » comme une réalité absolue et immuable, il semblerait que ce terme ne puisse être appliqué qu’à la vérité absolue du Divin. Utiliser ce terme dans notre réalité très changeante ne serait-il pas rien de plus qu’un mensonge à nous-mêmes ?

La ‘Hassidout répond par la négative. Le prophète (Jérémie 10, 10) déclare : « D.ieu est la vérité », mais les Maîtres de la ‘Hassidout comprennent ces paroles comme signifiant que non seulement D.ieu est l’essence de la vérité mais qu’Il est également la source de tout ce qui est défini comme « vrai » dans notre monde. Sa vérité est absolue ; toutes les autres « vérités » sont relatives et n’ont d’autres réalités que celles qu’Il choisit de leur attribuer. Mais c’est Lui qui créée ces réalités subjectives. C’est ainsi que si nous observons des vérités relatives dans Sa création, elles constituent l’expression (bien qu’imparfaite) de Sa vérité absolue, comme elle se manifeste dans les limites des mondes « nombreux » et des réalités qu’Il a créés.

En d’autres termes, quand un homme donne « tout », son maximum, il atteint un absolu personnel, quelque chose qui, dans le contexte de son monde subjectif, personnel est vrai. Et toutes les vérités, incluant de telles vérités subjectives, sont l’expression d’une vérité plus profonde qui en est la source et en donne la force : la vérité de leur Créateur. C’est ainsi que la vérité personnelle entre en contact avec la vérité de D.ieu.

C’est là l’héritage joint de Moïse et d’Aharon : nous devons aspirer à la vérité, guidés par les directives de la Torah, en utilisant les talents et les ressources qui nous ont été attribués. Nul n’a besoin d’être perturbé, dans sa quête, par les limites de sa compréhension, par la subjectivité de ses sentiments, et la relativité de ses actions. Si nos efforts sont véritables, même « véritables » seulement dans le contexte de notre existence relative, alors « Moïse » concèdera à « Aharon » que sa vérité est une partie de l’absolue Vérité à laquelle nous aspirons.

 

'HABAD


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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 11:14
L’autel extérieur
Anatomie spirituelle

Rabbi Eléazar donnait toujours une pièce d’argent à un pauvre et seulement alors, il commençait à prier.

Le Temple de Jérusalem possédait une structure qui correspond à celle de l’être humain. Ses chambres et ses meubles ont leur équivalent dans les différents organes et facultés qui constituent l’homme. Comme le soulignent nos Sages, quand D.ieu dit à Moïse : « Ils Me feront un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux » (Chemot 25, 8), Il ne dit pas « Je résiderai en lui » mais « en eux ». En d’autres termes, bien que le Temple constituât le lieu central du service de l’homme pour son Créateur, et l’endroit dans le monde où l’essence de la Divinité était la plus perceptible, l’objectif du service du Temple était que l’homme applique la conscience et l’expérience du Divin se dégageant du Lieu Saint dans tous les aspects de sa vie quotidienne. Ainsi, chacun des ustensiles du Temple ainsi que ce qui y était accompli possède son pareil dans la manière dont l’homme régit sa vie et sert son Créateur.

Les services accomplis dans le Temple se rangent en deux grandes catégories : « les services intérieurs » dans le Temple à proprement parler (le Heikhal) et les « services extérieurs » dans la cour du Temple (laAzara). Au niveau individuel, cela se traduit dans les deux domaines de base du comportement humain : le développement intérieur et spirituel de l’homme et les aspects les plus extérieurs de sa vie, ses efforts pour raffiner son être corporel et son implication avec son prochain et le monde environnant.

La voie de la flamme

Le sentiment instinctif d’un homme pourrait être qu’il doit se frayer un chemin de l’intérieur vers l’extérieur. D’abord, il se concentrera sur les besoins intérieurs de son âme et seulement après il prêtera attention aux sujets « extérieurs ». Etant parvenu à une paix et une perfection intérieures, il se mettra alors à réellement influencer son environnement. « Prends soin du feu qui brûle dans ta cheminée  », se dit-il, «  avant de te préoccuper d’illuminer l’extérieur ».

Mais dans le Temple, les choses marchent dans le sens inverse. Le jour commence par l’allumage du Mizbéa’h Ha’hitson, de l’« autel extérieur » qui se tient dans la cour du Temple. En fait, la loi de la Torah va même jusqu’à se demander si l’ « autel intérieur » et la Menorah (le Candélabre) doivent être allumés à partir des feux qui proviennent de l’« autel extérieur ».

La Menorah à sept branches représente la sagesse divine de la Torah. L’« autel intérieur » est l’équivalent du raffinement et du perfectionnement que fait l’homme de ses plus hautes facultés spirituelles. Mais la gloutonnerie spirituelle n’est pas moins égocentrique que celle qui dévore la matérialité et celui qui se concentre exclusivement sur l’accomplissement et la réalisation de sa propre personne, même dans le sens le plus positif et le plus spirituel, met son Temple intérieur à l’envers.

Il est vrai que plus un homme possède de richesse en lui, plus il peut en donner aux autres. Et il est également vrai que si quelqu’un vient à avoir des manquements en lui, il lui est extrêmement difficile de les rectifier chez autrui. Et pourtant, il est sûr que les besoins d’autrui ne peuvent être ignorés, en attendant que l’on atteigne soi-même la perfection.

Bien plus, il s’avère souvent que donner aux autres permet de s’améliorer soi-même : une idée que l’on se doit de transmettre sera mieux et plus profondément comprise, aider notre ami en situation de crise ouvre pour nous des ressources de foi et de courage qui nous étaient insoupçonnées à nous-mêmes.

C’est là la leçon implicite dans le fait que la Menorah et l’« autel intérieur » étaient allumés à partir du feu qui brûlait dans la cour : aller vers l’autre, l’autre qui est en nous (c’est-à-dire notre personne physique) et l’autre, au sens littéral, celui dont la vie peut être améliorée si on lui apporte de la lumière et de la chaleur. Ces actes altruistes d’illumination allumeront, à leur tour, les « feux des maisons » dans les chambres intérieures de notre propre temple, de façon tangible et définitive. Notre étude de la Torah et notre prière imprègneront notre esprit et notre cœur avec un réel attachement au Tout Puissant.

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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 11:12
L'habit fait-il l'homme ?
Tout dépend du contexte

La Paracha Tsav donne un récit détaillé du service du Temple. La plupart des tâches associées au Temple et à son entretien étaient accomplies par les descendants de la famille des prêtres : les Cohanim. Il semblerait donc que la majorité des informations que nous présente la Paracha n’ont que peu d’intérêt pour le Juif « ordinaire », celui qui ne descend pas d’une lignée de Cohanim. Toutefois, tous les Juifs sont, en réalité, considérés comme des Cohanim, comme le déclare le verset : « Et vous serez pour Moi un royaume de prêtres et une nation sainte ». Chacun des détails du service accompli dans le Saint Temple constitue, en réalité, pour nous un enseignement sur la façon de gérer notre vie et établir avec le Divin une relation plus étroite.

L’un des services qui étaient accomplis dans le Temple nécessitait que soit nettoyé l’excès de cendres qui s’était accumulé sur l’autel. Tout d’abord, le Cohen enlevait une pelletée de cendres de l’intérieur de l’autel et la plaçait à l’est de la rampe qui menait au sommet de l’autel. Cela concluait le service de Haramat Hadéchène, le fait de « monter les cendres », qui constituait le rituel d’ouverture du service quotidien dans le Temple. Après cela, le prêtre changeait ses vêtements sacerdotaux et en revêtait d’autres, moins élégants. Puis il apportait le reste des cendres à l’extérieur du Temple, dans un lieu pur consacré.

Le but de ce changement de vêtements apparaît logique. Enlever les cendres était un travail plutôt salissant et porter des vêtements souillés n’était ni approprié ni respectable pour le Cohen. Néanmoins, une analyse rapide des devoirs accomplis par les Cohanim à l’intérieur des limites du Temple révèle que l’ensemble des services réguliers n’était pas plus immaculé. Les prêtres abattaient des animaux pour les sacrifices, récoltaient le sang, l’aspergeaient sur l’autel et enfin nettoyaient les cendres. Chacune de ces tâches pouvait bien évidemment salir les habits du prêtre en charge. Pourquoi donc devait-il se changer pour pouvoir apporter les cendres dans un lieu situé à l’extérieur du camp ?

Rachi, afin de répondre à cette question, propose une illustration : un serviteur ne porterait pas les mêmes vêtements pour cuisiner un repas pour son maître ou pour lui servir du vin. Quand un serviteur se trouve en présence de son maître, on attend de lui une présentation et une formalité différentes. De la même façon, la Torah souhaite tracer une distinction entre le service accompli à l’intérieur du Temple, à proximité directe avec la Présence Divine et le service accompli à l’extérieur de ses limites, là où la Présence Divine n’est pas manifeste.

Pour se conformer à l’explication de Rachi, il aurait semblé plus approprié qu’un autre Cohen accomplisse la tâche d’apporter les cendres à l’extérieur du campement. Après tout, au palais royal, cuisiner et verser le vin ne constitueraient-ils pas deux emplois différents accomplis par deux serviteurs différents ? Mais le fait que ce fût le même Cohen qui accomplît les deux tâches nous donne une perspective sur la réelle signification du service Divin.

Il apparaît fréquemment que certains rôles dans la vie sont imprégnés de distinction et de prestige. Nous les accomplissons dignement, vêtus d’habits recherchés. Quand nous sommes appelés à accomplir de telles activités, nous nous sentons octroyés d’un sentiment d’importance et de dignité. Et puis viennent d’autres fonctions bien moins valorisantes et dignes. Nous les accomplissons loin des feux de la rampe. Elles sont souvent ingrates ou lassantes et n’apportent pas les satisfactions personnelles d’un rôle public. Nous avons tendance à les accomplir, ou du moins à les ressentir, de mauvaise grâce voire à contrecœur. Par rapport à des missions éblouissantes, reconnues publiquement, quel sentiment d’accomplissement peut-on ressentir lorsque l’on débarrasse les ordures ?

Et pourtant, le véritable serviteur de D.ieu sait maîtriser ces deux rôles. Il peut, sans effort, passer du service du Temple, si éminent, où la présence divine se fait tangible, à la tâche plus matérielle de se débarrasser des cendres, qui implique que l’on se retire de l’arène de la sainteté pour pénétrer dans le monde ordinaire. Il peut accomplir les deux avec la même ferveur car il comprend que les deux rôles sont aussi importants l’un que l’autre dans l’accomplissement de la volonté Divine. Son élan personnel pour la gratification de son ego laisse la priorité au désir de D.ieu d’avoir une résidence sur la terre.

Il en va de même dans nos relations personnelles. La fréquentation de certaines personnes semble redorer notre propre blason et promouvoir notre statut social. Nous nous sentons stimulés par leur présence et apprécions leur compagnie. Et puis, il y a les autres, ceux avec lesquels nous ne nous sentons pas très à l’aise. Nous les percevons comme les gens ennuyeux, les rejetés, les pathétiques perdants de notre société. Il se peut qu’ils aient besoin de notre écoute ou de notre empathie mais nous n’avons que peu ou pas de patience pour accéder à leurs demandes. Après tout, nous avons des occupations beaucoup plus importantes qui prennent tout notre temps. Descendre à leur niveau et même « changer nos vêtements » en nous investissant pour eux et tenter de considérer le monde à travers leur vision, est simplement trop nous demander, à nous qui sommes dans une posture sociale à maintenir.

Et cependant, parce que nous sommes une véritable « nation de prêtres », c’est justement la compagnie de ces individus que nous devons rechercher, c’est précisément avec eux que nous devons nouer des relations de réciprocité. Plus nous sommes prêts à nous « abaisser » pour une autre personne, plus D.ieu baisse sa dimension spirituelle pour s’intéresser à nos besoins comme nous en serons témoins dans le futur très proche quand D.ieu, en personne, sortira chacun de nous de son exil personnel et nous conduira tous vers la Rédemption finale.



'HABAD 

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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 11:01



Le feu perpétuel
Pourquoi, où et comment l'allumer ?

« Un feu perpétuel sera entretenu sur l’autel ; il ne devra pas s’éteindre. »

Lévitique 6, 6

Le Talmud de Jérusalem commente ainsi ce verset : « perpétuel – même le Chabbat ; perpétuel – même dans un état d’impureté. »

Chaque aspect du Sanctuaire matériel possède sa contrepartie dans le Sanctuaire intérieur de l’âme juive.

Dans son Likoutei Torah1, Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi explique que l’autel est le cœur du Juif. Et, correspondant aux deux autels du Sanctuaire, l’autel intérieur et l’autel extérieur, il existe les niveaux intérieur et extérieur du cœur : sa personnalité apparente et son essence profonde.

L’autel sur lequel allait être installé le feu perpétuel était celui de l’extérieur. Et pour le Juif, cela signifie que le feu de son amour pour D.ieu doit s’exprimer ouvertement et se révéler. Il ne s’agit pas d’une possession privée, à chérir dans le fond de son être. Il doit être perceptible dans le visage qu’il tourne vers le monde.

Retiré ou séparé

Le concept du Chabbat est celui du repos et du retrait du monde de la semaine. De nombreux actes quotidiens y sont interdits. Mais Chabbat n’est pas seulement un jour de la semaine. C’est un état d’esprit. C’est, dans les dimensions de l’âme, l’état de contemplation et de compréhension. Le lien de l’âme avec le Chabbat se lit dans le verset : « Et tu appelleras le Chabbat un délice. »2 Lors du Chabbat, la perception de D.ieu est plus intense, plus dévoilée. Et cela conduit l’esprit à se retirer du terrestre et du profane.

Mais atteindre ce niveau fait courir le risque de devenir sensible à une tentation. On pourrait penser qu’avoir été si haut dans la perception de la présence de D.ieu signifie avoir dépassé les limites de la passion et atteint le niveau de la contemplation impassible. L’esprit a affirmé sa domination sur les émotions. Il n’a, se dit-il en lui-même, nul besoin du feu de l’amour. C’est pour cet homme que le Talmud dit : « Il ne devra pas s’éteindre – même le Chabbat. »

Et puis, on peut rencontrer l’autre extrême : l’homme qui a voyagé si loin sur la route de la séparation qu’il ne ressent aucun lien avec D.ieu. A lui, le Talmud dit : « Il ne devra pas s’éteindre – même en état d’impureté. » Car le feu ne s’éteint pas. Une étincelle brûle toujours dans le tréfonds du cœur. Elle peut être ravivée pour donner une flamme. Et si elle est nourrie d’amour, elle brûlera perpétuellement. Le Maguid de Mézéritch explique qu’au lieu de lire : « Il ne devra pas s’éteindre » (לא תכבה), on peut comprendre : « Il éteindra le ‘non’ » (לא' תכבה'). La flamme de l’amour éteint la négativité. Elle permet au Juif de franchir le seuil de l’engagement où il hésite, encore dans l’hésitation, en disant « non ».

La froideur

La remarque du Maguid met l’accent sur le fait que pour éteindre le « non », le feu doit être perpétuel. Il doit être nourri d’un attachement constant à la Torah et aux Mitsvot. « Une fois », ou « occasionnellement »,  ou encore « il n’y a pas très longtemps » ne suffisent pas. Le feu meurt, la froideur s’installe et le « non » domine.

Cela explique le commandement : « Souviens-toi de ce que te fit Amalek en chemin, alors que tu sortais d’Égypte : comment il vint à ta rencontre (karkha) en chemin. »3 Amalek est le symbole de la froideur dans la vie spirituelle. Karkha signifie à la fois « il vint à ta rencontre » et « il te refroidit ». Le Amalek historique « frappa les derniers parmi vous, tous ceux qui étaient affaiblis dans vos rangs, alors que vous étiez faibles et fatigués : et il ne craignit pas D.ieu. »4 Le Amalek intérieur tente d’agir de la même manière. C’est sa voix qui dit « non » quand l’amour de D.ieu s’affaiblit et se lasse. C’est la voix qui ne craint pas D.ieu. Et il nous est enjoint de nous souvenir chaque jour d’Amalek. C’est-à-dire de ne jamais laisser la froideur pénétrer notre cœur et s’en emparer. Et cela signifie qu’il ne faut jamais permettre à la flamme de l’amour de s’éteindre.

Le feu d’en bas et le feu d’En haut

Le feu perpétuel, qui était préparé par l’homme, constituait une préparation, dans le Sanctuaire, pour le feu qui descendait du Ciel. A ce propos, on peut lire dans le Talmud « Bien que le feu descendît du Ciel, c’était un commandement pour l’homme d’apporter également du feu. »5C’était le réveil d’en bas qui suscitait une réponse de D.ieu. Mais cette réponse ne venait que lorsque le feu d’en bas était parfait, sans défaut.

Cela ressort clairement à la lecture de cette Paracha et de celle de la semaine prochaine. Durant les jours de la consécration du Sanctuaire, il était fin prêt, ainsi que ses ustensiles, Moïse et Aharon étaient présents et des sacrifices étaient offerts. Mais la Présence Divine ne descendit pas y résider. Il restait encore une trace de la faute du Veau d’Or. Ce n’est qu’au huitième jour, quand le feu perpétuel fut rendu parfait, que la faute fut effacée et que le « non » fut éteint. « Un feu descendit de devant l’Éternel » et « la Gloire de D.ieu apparut aux yeux de tous. »6 

Quel était ce feu du Ciel ? Pourquoi requerrait-il la perfection du feu terrestre ?

L’homme est un être créé. Il est fini. Et il y a des limites à ce qu’il est capable d’accomplir par lui-même. Ses actions sont limitées dans le temps. Pour qu’elles deviennent éternelles, quelque chose de divin doit intervenir.

C’est pourquoi pendant les sept jours de consécration, le Sanctuaire était chaque jour construit puis démonté. En tant qu’œuvre de l’homme, il ne pouvait durer. Mais le huitième jour la Présence Divine descendit, et ce n’est qu’alors qu’il devint permanent.

Les sept jours sont la semaine, la mesure du temps terrestre. Le huitième est le jour qui transcende le temps humain, le nombre qui désigne l’éternité. C’est pourquoi c’est en ce jour que le feu céleste se révéla, qui était la réponse du D.ieu infini.

Les limites

Bien que l’homme ne puisse aspirer à l’infini pour lui-même, le feu de l’infini descend sur lui. Mais seulement lorsqu’il porté son propre feu à la perfection et qu’il a poussé jusqu’aux limites de ses possibilités spirituelles. L’homme reçoit la réponse de D.ieu, non quand il se résigne à la passivité ou au désespoir, mais quand il atteint les frontières de ses propres capacités.

Cela est suggéré par le mot « perpétuel » dans la description du feu. Ce qui est perpétuel est infini, n’ayant pas de limite temporelle. Cependant, le temps est composé de parties finies, de secondes, de minutes, d’heures. Et même leur succession infinie de ces parties reste limitée à une dimension unique. Mais en perfectionnant notre vie limitée par le temps, nous nous associons à l’infinité de D.ieu, de sorte que le temps lui-même devient éternel. Et la nature elle-même prend alors une dimension surnaturelle. Parce que la récompense de notre service divin est une bénédiction de succès dans le monde naturel qui va au-delà des limites de l’ordre naturel.

Le feu dans le service de l’homme

L’implication essentielle de tout ce qui précède est que chaque Juif constitue un sanctuaire pour D.ieu. Et, même s’il étudie la Torah, pratique les Mitsvot, si le feu perpétuel manque, le Présence Divine ne peut résider en lui. Car son service n’a pas de vitalité. Et une trace du distant péché du veau d’Or subsiste encore : le « non » qui est la voix de la froideur.

Le Juif doit introduire la vitalité, l’engagement, et le feu dans les trois aspects de son existence religieuse : « la Torah, le service de D.ieu et la pratique de la charité. »7

L’étude de la Torah ne doit pas être réalisée uniquement pour s’acquitter de son obligation, et limitée au minimum requis. Les mots de la Torah ne devraient jamais quitter la bouche d’un Juif. Et ils devraient être des mots de feu. Il est écrit dans le Talmud8 que « Bérouriah découvrit un jour un étudiant qui étudiait à voix basse. Elle le réprimanda en lui disant : N’est-il pas écrit “ordonnée en tout et bien gardée”9 ? Si elle (la Torah) est “ordonnée” dans tes deux cent quarante-huit membres, elle sera “bien gardée”. Autrement, elle ne le sera pas. » C’est-à-dire que la Torah doit pénétrer chaque dimension de l’être au point où l’on peut dire « Tous mes membres diront : “Éternel, qui est comme toi ?” »10

Le service de D.ieu signifie la prière au sujet de laquelle l’Éthique des Pères dit : « Ne considère pas ta prière comme une tâche répétitive et mécanique, mais comme une supplique pour éveiller la miséricorde et la pitié devant le Tout Puissant. »11

La pratique de la charité inclut l’accomplissement de tous les commandements. Et, comme nous l’avons dit, ceux-ci ne doivent pas être accomplis simplement pour se donner bonne conscience, mais doivent être animés par une chaleur intérieure qui se manifeste extérieurement dans le désir de les accomplir de la plus belle manière possible.

C’est là que le feu doit être allumé. Et ce feu humain fait descendre le feu du ciel. Il amène D.ieu dans le monde et attire l’infinité dans les dimensions du fini.

'HABAD

 
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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 13:22
Chaque Juif est précieux
Un miracle vivant


Dans la multitude

Un simple coup d’œil jeté sur notre peuple révèle une grande hétérogénéité. Il n’existe que peu de pays ou de contrées où les Juifs n’ont pas vécu. Ils ont laissé des marques dans pratiquement chaque civilisation importante et se sont intégrés à ces environnements divers et variés.

Mais les différences entre les membres de notre peuple ne se mesurent pas seulement par les lieux où ils habitent mais par leur nature profonde elle-même. Nos Sages commentent que de même que deux visages ne sont jamais identiques, il en va de même pour la manière de penser.

Cependant, cette diversité ne porte pas ombrage à l’unité fondamentale qui lie, les uns aux autres, tous les membres de notre peuple, quel que soit le pays où ils habitent, quelle que soit l’époque à laquelle ils ont vécu. Chaque Juif, chaque homme, chaque femme, chaque enfant possède une âme qui est « une véritable partie de D.ieu » et qui imprègne chaque dimension de son être. De ce peuple, D.ieu dit : « J’ai créé cette nation pour Moi ; ils réciteront Ma louange ».

Chaque Juif est un légataire de l’héritage spirituel de notre peuple. Une chaîne d’or s’étend à travers les générations, remontant jusqu’à nos Patriarches, Avraham, Its’hak et Yaakov, jusqu’à nos Matriarches, Sarah, Rivkah, Ra’hel et Léah. Chaque Juif, dans la génération d’aujourd’hui, représente l’ensemble de la collectivité, comme elle a existé et évolué au cours de l’histoire. Et en tant que tel, D.ieu chérit chaque Juif tout comme un père chérit son fils unique.

La proximité avec D.ieu

L’amour exceptionnel que D.ieu porte au Peuple Juif se reflète dans les premiers mots de la Paracha de cette semaine. Il y est écrit : « Et Il appela Moché, et D.ieu lui parla ». Avant que D.ieu ne parlât à Moché, Il l’appela, lui témoignant ainsi une preuve unique d’amour. D.ieu n’appela pas Moché pour lui faire part d’une information. Bien au contraire, Il l’appela pour lui exprimer l’amour essentiel qu’Il ressent pour notre peuple. (Car bien que ce fût Moché seul qui fut apostrophé, cet appel s’adressait à lui en tant que dirigeant de tout notre peuple.)

La nature divine que chacun de nous possède fondamentalement nous « appelle », cherchant à s’exprimer. Cela se perçoit dans le sujet qui traverse la Paracha, les offrandes apportées en sacrifice. Le mot hébreu pour sacrifice, Korban, a la même racine que le mot Karov qui signifie « proche ». Les sacrifices amènent le potentiel spirituel du Juif à la surface, rapprochant de D.ieu notre peuple et chacun de ses membres.

Une approche emprunte d’amour

Les idées qui viennent d’être évoquées sont fondamentales quand on en vient aux relations qui lient tous les Juifs, y compris ceux qui sont encore loin de la conscience de leur héritage. (Cela est d’ailleurs également impliqué dans la Paracha, puisque ses dernières parties décrivent les offrandes expiatoires apportées par ceux qui voulaient se faire pardonner une conduite indésirable). D’abord et avant tout, il nous faut apprécier qui est véritablement l’autre. Quand on parle à un Juif, nous ne devons jamais oublier que nous nous adressons à une âme qui est « une véritable partie de D.ieu ».

Il n’y a nul besoin de se concentrer sur les aspects négatifs de la conduite d’autrui. Mais il nous faut, au contraire, valoriser son potentiel positif, lui faisant prendre conscience de l’étincelle divine qu’il possède en lui. Nous devons imiter l’exemple que nous donne la lecture de la Torah et témoigner à notre prochain une proximité toute particulière, l’invitant à se joindre aux activités qui encouragent l’expression de son essence divine.

Il nous faut poursuivre cette approche avec confiance, car il s’agit de l’essence de notre prochain. « Aucun Juif ne peut ou ne désire se séparer de D.ieu ». Quand il est invité à affirmer son héritage avec chaleur et ouverture, il répond, avance à son propre rythme pour « s’approcher de D.ieu ». Puisqu’il appartient à la nation dont D.ieu dit « Je l’ai créée pour Moi », il est inévitable qu’en dernier ressort, ce Juif répondra à D.ieu Qui demande de dire « Ma louange », en suivant le chemin de la Torah et des Mitsvot.

C’est une tendance naturelle que d’être impatient, de précipiter la personne dans une observance complète de la Torah et des Mitsvot et peut-être même de la critiquer si elle hésite ou qu’elle recule. La Torah n’approuve pas une telle approche. Quand Yechayahou le prophète adressa de durs reproches au Peuple Juif, D.ieu le semonça sévèrement, bien que ses paroles fussent justifiées. Au lieu d’adopter une approche critique, nous devons avoir à cœur d’apprécier et de toujours mettre en valeur les qualités positives que possède chacun des membres de notre peuple. Car en réalité, le fait même de l’existence d’un Juif est une expression de louange à D.ieu, indépendamment de quelque service divin qu’il puisse accomplir.

Malgré le fait que les Juifs soient « un agneau au milieu de soixante-dix loups », que nous ayons subi de terribles persécutions, nous avons subsisté alors que des nations bien plus grandes et puissantes ont disparu. Cela montre clairement que D.ieu a investi une dimension de Son éternité au sein de Son peuple. Notre existence perpétuelle, en tant que nation et en tant qu’individus, est une expression de la Providence Divine.

A notre époque, une génération après la Shoah, chaque Juif est un miracle vivant. Le fait que nous ayons pu survivre à cette période catastrophique et donner naissance à une nouvelle génération (quels que soient les défauts spirituels qu’elle puisse posséder), révèle la présence de la main de D.ieu. (C’est encore plus vrai du fait qu’aujourd’hui la plupart des Juifs non-pratiquants ne sont pas responsables de leur manque de pratique, n’ayant souvent pas eu l’occasion de se pencher sur leur héritage.

La louange ultime

Le potentiel divin que possèdent chaque Juif et notre peuple en tant qu’entité ne restera pas en sommeil. Son éclosion conduira à une ère où la Divinité latente dans le monde en général se manifestera, l’Ere de la Rédemption. Le Peuple Juif dira alors « la louange [de D.ieu] » d’une manière complète, exprimant notre gratitude pour les miracles accomplis pour nous.

Notre nation se dirigera ainsi vers notre Terre Sainte et louera D.ieu dans le Beth Hamikdach, très bientôt et de nos jours. Amen.

 
'HABAD
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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 13:12
L’art de la Galout
D'où jaillit la créativité ?


Selon une idée répandue, la créativité humaine, et en particulier la créativité artistique, ne peut s’épanouir que dans des conditions de liberté absolue. Les limites et inhibitions de quelque sorte que ce soit sont, d’après cette ligne de pensée, l’antithèse de l’art.

L’histoire des efforts de l’humanité pour évoquer la beauté et le sens avec les matériaux de la vie a montré que c’est le contraire qui est vrai : des circonstances « oppressives » ont stimulé les créations les plus profondes et les plus novatrices de l’humanité, alors que des conditions de liberté totale n’ont produit que des œuvres moindres et plus superficielles.

De fait, travailler à l’intérieur de limites est inhérent au processus et à la production de la création artistique : le défi de réduire un paysage ou une personnalité à une surface bidimensionnelle de taille limitée est ce qui donne une grande peinture ; le besoin d’exprimer une pensée ou un sentiment avec un nombre limité de mots, arrangés conformément aux exigences de la mesure et de la rime est ce qui fait un grand poème. L’essence même de l’art, peut-on affirmer, découle de la tension entre l’esprit de l’artiste qui aspire à s’épancher et les contraintes des moyens et des circonstances dans lesquels il s’exprime.

La Galout

 « À cause de nos fautes, disons-nous dans la prière de Moussaf des fêtes, nous fûmes exilés de notre terre et éconduits de notre sol. Nous ne pouvons plus monter pour paraître et nous incliner devant Toi, et accomplir nos obligations dans la Maison que Tu as choisie, dans la grande et belle Maison où Ton nom est invoqué. »

Les 613 mitsvot (commandements) de la Torah constituent un pont entre le fini et l’infini, le moyen par lequel l’être mortel parvient à se lier avec son Créateur et sa Source. Aujourd’hui, toutefois, nous ne pouvons accomplir qu’un nombre limité de mitsvot : des centaines d’entre elles ne peuvent être observées que lorsque le Saint Temple se dresse à Jérusalem et que toute la communauté d’Israël réside en Terre Sainte. Bien plus : la Torah interditleur observance dans les circonstances présentes.

Ainsi, notre état présent de galout (exil) est-il bien plus qu’un éloignement physique. Avant d’être renvoyés de notre terre et que la Maison de D.ieu ne nous soit enlevée, tous les Juifs se rendaient trois fois par an, lors des fêtes de pèlerinage (de Pessa’h, Souccot et Chavouot), au Saint Temple « pour voir et être vus par la face de D.ieu », dans le lieu où Il avait choisi de Se rendre accessible à nous de façon directe et sans limitations. Nous pouvions alors y observer les commandements liés au service du Temple de façon à vivre les aspects de notre relation avec le Tout-Puissant véhiculés dans chacune de ces mitsvot. Mais depuis la destruction du Temple et notre exil de la Terre Sainte, ces canaux de connexion à D.ieu nous sont inaccessibles.

Cela ne signifie pas pour autant que ces mitsvot ont été abolies ou ont « expiré ». Un principe fondamental de la foi juive (énoncé par Maïmonide) est que « quelque chose qui est clairement défini par la Torah comme étant une mitsva est éternel et ne sera jamais modifié, abrogé ou augmenté. » Les commandements restent en vigueur. C’est simplement que nous n’avons pas la possibilité de les accomplir, à cause des circonstances de la galout. C’est d’ailleurs là que réside la frustration la plus grande de notre exil : le fait que ces canaux de connexion à D.ieu existent et que les limites de lagalout nous empêchent de les emprunter.

La poésie de la prière

Le Talmud (Pessa’him 86b) cite une règle d’étiquette intéressante s’agissant des relations entre les hôtes et leurs invités : « Tout ce que le maître de maison ordonne, tu dois l’accomplir, sauf lorsqu’il dit : “Sors de ma maison”. » Les enseignements de la ‘Hassidout appliquent cela à notre relation avec D.ieu : en tant qu’« invités » dans le monde de D.ieu, nous devons obéir à tout ce qu’Il nous commande de faire, sauf quand Il nous dit « sortez ». Lorsqu’Il nous bannit de Sa présence, nous ne devons pas obéir, mais persister dans nos efforts pour nous rapprocher de Lui.

Ainsi, même si nous nous soumettons à Ses décrets, nous ne nous accommodons pas du phénomène de la galout. Quand D.ieu commande : « Fais ceci » ou « Ne fais pas cela », nous nous obéissons. Mais nous refusons d’accepter la galout en soi, nous refusons d’accepter que des chemins d’accès à D.ieu nous soient fermés.

Et c’est de ce combat incessant, de cette tension sans répit entre notre acceptation des freins de la galout et de notre aspiration à nous en libérer, que jaillissent nos accomplissements les plus « créatifs » dans notre relation avec D.ieu.

Empêchés d’accomplir certaines mitsvot sous leur forme concrète, nous investissons notre énergie et notre créativité dans leur essence spirituelle qui reste intouchée par les circonstances de l’exil. Par exemple, le sens profond des korbanot (offrandes animales) apportées sur l’autel du Saint Temple est que l’homme doit sublimer « l’âme animale » qui se trouve en lui, raffiner ses aspirations et ses désirs naturellement égocentriques. Aujourd’hui, effectuons cela à travers la prière : trois fois par jour, nous contemplons la majesté de D.ieu, inspirant et réorientant notre être naturel vers des buts plus élevés et plus transcendants que la simple satisfaction de ses instincts animaux. Selon les mots du prophète (Osée 14, 3) : « Nos lèvres accomplissent [ce qui était accompli à travers] des bœufs. »

Par ailleurs, nous ne satisfaisons pas d’une version exclusivement « spirituelle » de ces mitsvot : chaque fois que cela est possible, nous les accompagnons d’actes concrets qui commémorent et évoquent la manière optimale dont elles étaient accomplies, à l’origine. Ainsi, en commémoration de Sim’hat Beth HaChoévah (« les festivités du puisage de l’eau ») qui se tenait dans le Saint Temple, lors de la fête de Souccot, nous tenons nos propres célébrations nocturnes de Souccot, en chantant, dansant et jouant de la musique, quand bien même le cœur et l’essence de l’événement, le puisage de l’eau d’une source pour le verser sur l’Autel, en sont absents. En même temps, cependant, nous prenons soin de nous assurer que nos actions ne suggèrent d’aucune manière que nous accomplissons effectivement la mitsva, contrevenant aux lois qui interdisent son accomplissement en situation de galout.

Repousser les limites

Chaque jour nous prions pour que vienne le jour où nos vies seront affranchies des limites de la galout. Et pourtant, il y a quelque chose de très particulier dans nos combats présents et dans les potentiels et les accomplissements qu’ils expriment de nos âmes.

Étirer les limites de la galout en veillant à ne pas les franchir ; accepter la volonté de D.ieu et s’y conformer tout en ressentant que D.ieu désire Lui-même que nous la contestions lorsqu’elle nous ordonne de nous abstenir d’emprunter les voies de communication avec Lui, c’est cela qui a produit les  accomplissements les plus profonds et les plus originaux dans l’art divin de la vie.

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 13:10
Crise identitaire
Savez-vous qui vous êtes ?


L’amnésie est une maladie effroyable. Imaginez-vous oublier qui vous êtes : vous n’avez soudain plus de famille, plus d’histoire, et plus d’identité. Ceci peut survenir à un individu, et aussi à une nation. Il y a eu des cas dans notre histoire où il a semblé que nous avions oublié qui nous étions et d’où nous venions. Et, bien trop souvent, nous semblons incertains quant à notre destination.

Dans les premiers chapitres du Lévitique, nous lisons l’expression Nefech ki te’heta : « Lorsqu’une personne fautera. » La Torah décrit ensuite les différents sacrifices expiatoires nécessaires pour absoudre le fauteur de ses manquements. L’œuvre classique de la Kabbale, le Zohar, donne de cette phrase une lecture à la fois littérale et spirituelle. Nefech est interprété comme ne signifiant pas simplement une personne, mais une âme. Et le verset se termine par un point d’interrogation. Ainsi la Torah demande-t-elle Nefech ki te’heta ? Une âme peut-elle fauter ? Est-ce qu’une âme juive, une yidishé néchama, une étincelle de divinité, peut réellement et véritablement s’avilir en commettant un misérable péché ? Comment est-ce possible ?

La seule possibilité que cela arrive, c’est quand nous oublions qui nous sommes. Quand nous ne sommes plus en contact avec noter spiritualité. Quand nous commençons à souffrir d’amnésie spirituelle.

Et malheureusement, cela arrive. En fait, ce n’est pas si difficile à concevoir. Après tout, nous vivons dans une société laïque et matérialiste. Les murs des anciens ghettos ne sont plus là pour nous isoler. Nous sommes exposés au vaste monde avec toutes ses diversions, en apparence plus alléchantes les unes que les autres. Même si nous nous marions avec un/une coreligionnaire, nous devenons culturellement assimilés. Lentement mais surement, dans ce cas, même une nefech, une âme juive, se met à oublier qui elle est et peut tomber dans les filets du péché.

Vous vous rappelez du « sage » de Chelm et de son problème ? Il craignit qu’en se rendant au bain public où tout le monde est déshabillé, il ne sache plus qui il est. Sans ses habits qui le distinguent des autres, il pourrait souffrir d’une crise d’identité. Alors il conçut un plan. Il attacha un fil rouge à son gros orteil de sorte que, même au bain public, il demeurerait différent. Hélas, en prenant sa douche, l’eau et la mousse détendirent la ficelle qui glissa de son orteil. Pire encore : le fil rouge flotta jusqu’à la douche suivante et s’enroula autour du gros orteil du bonhomme qui s’y trouvait.

Soudain, notre génie de Chelm s’aperçut que sa ficelle n’était plus là. Il se mit à paniquer, en proie à une sérieuse crise identitaire. C’est alors qu’il vit que son voisin portait son fil rouge. Sur quoi il se planta devant lui et lui cria « Je sais qui tu es, mais moi, qui suis-je ? »

Qui êtes-vous ? Vous êtes un Juif, une Juive ! Un fils d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, une fille de Sarah, Rebecca, Rachel et Leah. Vous êtes un membre du « royaume de prêtres et de la nation sainte ». Vous avez été libéré(e) d’Égypte et vous vous êtes tenu(e) au Sinaï. Vous avez survécu à d’innombrables assauts contre votre vie et votre foi. Vous avez émergé des cendres d’Auschwitz pour vivre de nouveau. Et vous demandez « Qui suis-je ? » C’est là un sérieux cas d’amnésie nationale.

Alors le saint Zohar nous rappelle que nous ne sommes pas seulement « une personne qui pourrait fauter ». Nous sommes une âme, et une âme pourrait-elle fauter ? Une âme est par définition une partie et une parcelle du divin. Et, pour l’âme divine à l’intérieur de nous, nous éloigner de notre source est absolument inconcevable.

De quelle autre façon pourrions-nous expliquer le fait qu’après 70 ans d’athéisme communiste, les Juifs de l’ancienne Union Soviétique embrassent aujourd’hui avec ferveur la foi de leurs ancêtres ? Ou que, après des années d’apathie, des Juifs occidentaux de tous âges, sont désespérément en quête de spiritualité ? Ou encore que la renaissance de la vie juive est devenue une réalité dans le monde entier ? Certes, il y a des gens de bien dans ces endroits qui allument des feux et soufflent dessus jusqu’à ce qu’ils soient des brasiers de foi. Mais ces feux ne prendraient pas s’il n’y avait pas une braise ardente dans chaque âme juive, une braise qui, quoi qu’il advienne, ne peut jamais s’éteindre.

Alors si jamais il vous arrive de douter de qui vous êtes, rappelez-vous du Zohar. Vous êtes une âme. Et une âme ne meurt jamais

'HABAD 

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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 05:46

Après avoir écouté la chanson de Jean Ferrat, surtout, surtout
souvenez vous de l'air et chantez, chantez les paroles de Felix Perez
Une caresse pour l'âme...


La Montagne"
 en "Israël"
Paroles et chansons adaptées : Félix Perez®

Ils quittent/ un à un leur pays/
Pour regagner leur vraie patrie/
Loin de la terre où ils sont nés//
Depuis longtemps/ ils en rêvaient
D’Israël et de ses secrets
Du Kotel et des orangers//
Les juifs/ ça n'était pas original
Quand ils souhaitaient machinal
Un « an prochain à Jérusa/lem/ »
Ce n’était pas seulement des mots
Ils croyaient tous en bons dévôts
Qu’un jour finirait leur bohème//
.
Mon D.ieu /que c’est beau Israël//
Comment peut-on s'imaginer//
Qu’ils font recouler le lait, le/ miel/
Ces juifs quasi exterminés ?//
.
Avec leurs mains, surtout leurs têtes
Ils n’ont pas connu de défaite
Le désert ils ont refleuri//
Qu'importent leurs dures années 
Ils avaient tous l'âme bien née
De la Bible elle était nourrie//
Nourrie/ de leur si dur passé/
Victimes/ ils en ont plus qu’assez
C'était le prix d’un terrible e/xil/
Tout ça en fait des adversaires
Qui ne se laisseront plus faire/
Maniant la bêche avec le fu/sil//
.
   Mon D.ieu /que c’est beau Israël//
Comment peut-on s'imaginer//
Qu’ils font recouler le lait, le/ miel/
Ces juifs quasi exterminés ?//
..
Huit guerres en moins de soixante ans
Car ses voisins l’appellent Satan
Et il n’a pas de vrais amis//
Chalom/ leur rêve proche-oriental
Il n'y a rien de plus normal
Que de vouloir vivre sa vie//
Leur vie/ qui n’a jamais pleuré un frère
vu ses enfants partir en guerre
Que l'heure d’une paix méritée sonne//
Que leur amour enfin rayonne
Que D.ieu soit l’unique souci
N’est-ce pas cela le Messie//
.
Mon D.ieu /que c’est beau Israël//
Comment peut-on s'imaginer//
Qu’ils font recouler le lait, le/ miel/
Ces juifs quasi exterminés ?//
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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 13:23
Prêtez l’oreille
Soyez orfèvre en éducation




La 
paracha de Vayakhel décrit la réponse enthousiaste du peuple juif à l’appel à contribuer  des matériaux pour construire un sanctuaire pour D.ieu. Ils apportèrent avec empressement leur or, leur argent, leur cuivre et d’autres matériaux précieux pour servir ce dessein sacré. Leur enthousiasme fut si grand que leurs contributions dépassèrent la quantité prescrite, à tel point que Moïse dut supplier le peuple de cesser de donner.

Le Tabernacle constitue le prototype du sanctuaire que chaque famille édifie dans son propre foyer. Ainsi, tout comme le Tabernacle servait de résidence pour D.ieu, notre maison devient pour Lui une demeure, lorsqu’elle est imprégnée d’amour, de dévouement et d’altruisme. Le peuple juif dans le désert posa les marques de la manière dont nous devrions établir nos foyers pour qu’ils soient des sanctuaires du divin.

Bien que les hommes, les femmes et les enfants contribuèrent tous à cette offrande de matières premières, les femmes se distinguèrent par un empressement et un zèle particuliers. Non seulement offrirent-elles leurs joyaux et leurs biens les plus précieux, mais elles y investirent également leur temps, leurs talents et de grands efforts.

Tout comme à l’époque du désert, les femmes juives à travers l’histoire ont toujours tenu le premier rang dans la tâche sacrée de faire de chaque foyer juif un sanctuaire pour D.ieu. Certes, les deux parents s’attellent ensemble à cet immense projet, mais ce sont les femmes qui posent les marques du foyer grâce aux aptitudes divines inhérentes à la nature féminine. Ainsi offrent-elles avec empressement les « joyaux » de leur personnalité – leur vision, leurs talents et leur créativité – pour appréhender les besoins de leurs enfants et de leur famille et y répondre.

La Torah relate que quatre types de bijoux furent offerts pour le Tabernacle : des boucles d’oreilles, des anneaux de nez, des bagues et des bracelets. Le précédent Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its’hak Schneerson développa, dans un discours adressé aux femmes juives, le sens symbolique de chacun de ces ornements :

Les boucles d’oreilles : prêtez l’oreille

Écoutez lorsque vos enfants parlent. Faites-leur savoir que vous êtes vraiment là pour eux. Tendez l’oreille, également, lorsqu’ils parlent entre eux. Leurs paroles reflètent ce qu’ils retiennent des gens qui les entourent. Veillez aussi à être réceptive aux conseils et aux directives pédagogiques, lorsqu’ils sont bons et fondés. Plus vous accepterez de conseils d’autrui, plus vos enfants seront prêts à en accepter de vous.

Les anneaux de nez : utilisez votre flair

Soyez attentive aux moindres signes de souffrance ou de révolte chez votre enfant. Sachez avec qui vos enfants passent leur temps, et ce qu’ils font ensemble. De bons amis et des activités productives façonneront chez eux une personnalité saine.

Les bagues : montrez du doigt

L’observation à elle seule (à travers les « oreilles » et le « nez ») ne suffit pas à élever un enfant sain et serein. Sachez rendre les choses claires pour votre enfant et les désignant du doigt, pour lui apporter guidance et direction. Montrez aux enfants que vos conseils se fondent sur un réel souci de leur bien-être, et que vous êtes consciente de leurs problèmes et de leurs besoins. Ne donnez pas simplement des ordres ; vos enfants seront beaucoup plus réceptifs à vos paroles si vous leur expliquez les choses à leur niveau.

Les bracelets : la méthode forte ?

Le bracelet symbolise le courage et la force nécessaires pour élever les enfants. Un parent doit prendre les devants. N’attendez pas que votre enfant se soit mal conduit pour vous impliquer. Un parent doit s’efforcer d’avoir un tour d’avance, d’anticiper les problèmes et de bien connaître le caractère de l’enfant. Il y a aussi la discipline personnelle du parent. Avant de discipliner votre enfant, disciplinez-vous vous-même. Les enfants réagissent à l’exemple que les adultes autour d’eux leur montrent. Investissez dans l’éducation autant d’énergie que possible ; cela produira des enfants pleins de caractère et de vitalité, qui croqueront avec plaisir dans une vie pleine de sens.

Rappelez-vous, par-dessus tout, que tous les cadeaux que vous faites à votre foyer et à vos enfants sont des dons personnels et volontaires de votre part. Ne laissez jamais l’éducation devenir une obligation rituelle ou un fardeau. Donnez volontiers, généreusement et de bon cœur. Votre sanctuaire personnel resplendira sous l’effet de cette affection que vous seule pouvez prodiguer.1


'Habad

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