'HABAD |
'HABAD |
Pourquoi les Israélites ont-ils fait un veau d’or ? Une quête d'un lien avec D.ieu | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Le peuple avait été sceptique quant à sa capacité à survivre au sommet de la montagne, sans eau ni nourriture. Mais Moïse avait une réputation d’homme de D.ieu et et les Juifs le connaissaient comme un faiseur de miracles : ils l’avaient vu frapper les Égyptiens par les plaies, ouvrir la Mer Rouge, les guider dans un désert aride, faire tomber la Manne du ciel et couler l’eau d’un rocher. Ils avaient pu l’observer se tenant droit sur la montagne alors que la terrible Présence de D.ieu y descendait. Mais c’était maintenant le quarantième jour – le jour promis de son retour – et leur guide ne donnait aucun signe de vie. De toute évidence, il avait péri sur la montagne !1 Le peuple se tourna vers Aharon, sachant qu’il était, lui aussi, un homme divin, destiné à la Grande Prêtrise. Ils lui demandèrent : « Fais pour nous un dieu. » Aharon accéda à leur demande et façonna un veau d’or qu’ils s’empressèrent de révérer.2 C’était là une violation stupéfiante du second commandement : « Tu n’auras pas d’autres dieux que Moi, »3 seulement quarante jours après qu’il eut été énoncé. Si les foules furent conduites à l’idolâtrie sous l’impulsion d’agitateurs, qu’en fut-il d’Aharon ? Et plus précisément, on pourrait se demander pourquoi nos ancêtres, qui cherchaient à remplacer Moïse, ont-ils remplacé D.ieu ? Un intermédiaire matérielNos ancêtres ne se rendirent pas, en fait, coupables d’avoir remplacé D.ieu mais d’avoir fabriqué une image corporelle de D.ieu, ce qui est également interdit, mais ne constitue pas un véritable culte idolâtre. Ce comportement, bien qu’inexcusable, était, étant donné les circonstances, tout à fait compréhensible.4 Ils vivaient dans un monde où toutes les cultures ne s’identifiaient qu’à des divinités matérielles. Elles étaient basées sur la croyance que l’homme doit rendre hommage à D.ieu et gagner Sa grâce, mais ne peut se lier directement à un D.ieu immatériel. Elles avaient donc conclu que l’homme doit déifier des objets de sa fabrication qui représentent sa plus haute idée de la divinité dirigeant le monde. Ces objets seraient alors investis par D.ieu de divinité et deviendraient les porteurs du destin humain. Nos ancêtres, élevés dans la foi d’Avraham en un D.ieu omniprésent et immatériel, étaient néanmoins influencés par les cultures environnantes. Contrairement aux idolâtres, ils pensaient que l’homme peut réellement se lier à un D.ieu immatériel, mais ils restaient d’idée qu’un intermédiaire concret et tangible demeure nécessaire. Et les instruments matériels de D.ieu semblaient justifier cette thèse. En effet, les Israélites avaient constaté que la Présence divine avait souvent résidé dans des symboles tangibles ou du moins visibles, voire même des objets. Lors de la traversée de la mer des joncs, c’était le bâton de Moïse, au Sinaï, une nuée de gloire, dans le Tabernacle, ce serait une Arche sacrée et ses Chérubins. Le peuple voyait ces manifestations comme des intermédiaires déifiés entre un D.ieu immatériel et un peuple fait de chair et de sang. Leur erreur fut de ne pas saisir que ces objets avaient bien été choisis par D.ieu pour véhiculer Ses manifestations, mais qu’ils ne pouvaient l’être qu’en conséquence du choix Divin et de Son action. L’homme, quant à lui, n’a ni l’autorité ni la capacité de choisir son propre véhicule et le désigner comme lien avec D.ieu, et encore moins de lui attribuer des qualités divines. Après la révélation au Sinaï, le peuple considérait Moïse comme l’intermédiaire principal. Quand D.ieu prononça les Commandements, les Juifs furent écrasés par cette expérience. Ils demandèrent à Moïse de servir d’intermédiaire et de leur transmettre le message de D.ieu.5 Ils considéraient Moïse comme ayant été investi de qualités divines et le percevaient comme un lien vers le véritable D.ieu, Créateur du ciel et de la terre. À nouveau, leur erreur était de considérer leur « intermédiaire » – plutôt que D.ieu – comme étant à l’initiative de la révélation. Pour eux, ce n’était pas D.ieu qui les avait sortis d’Égypte par l’intermédiaire de Moïse, mais Moïse qui avait influencé D.ieu de sorte qu’Il les libère. Ils n’avaient pas encore intégré le concept juif selon lequel l’homme peut se lier directement à D.ieu, mais c’est D.ieu et non l’homme qui désigne les actions et les instruments par lesquels Il peut être atteint.6 Un objet matérielLorsqu’ils pensèrent que Moïse était mort, il leur apparut crucial de lui trouver un remplaçant. Faute de quoi, il n’y aurait plus moyen d’accéder à D.ieu ni de méthode pour obtenir Sa grâce. Mais cette fois-ci, ils recherchèrent un objet matériel plutôt qu’un être humain. Les objets, raisonnèrent-ils, peuvent être facilement préservés ; ils ne s’en vont pas et ne peuvent donc disparaître comme l’avait fait Moïse.7 Le rôle d’AharonAharon comprit l’erreur du peuple, mais il sut également que s’il refusait ou les réprimandait, ils agiraient de leur propre chef, sans entrave.8 Il décida de les rejoindre et de mettre en route le processus afin de gagner du temps, certain que Moïse ne tarderait pas. Il leur demanda d’abord d’enlever leurs boucles d’oreille,9 espérant qu’ils hésiteraient à se séparer de leurs bijoux, mais le peuple se hâta d’obtempérer. Après avoir fondu l’or, Aharon commença, à lui seul, à façonner un veau.10 Il prit un outil de gravure et orna le veau de belles figures.11 Ayant achevé le veau, il se mit à lui construire un autel. Insistant sur le fait que seul le Grand Prêtre pouvait construire un autel pour D.ieu, il refusa toute aide et le construisit péniblement durant toute la nuit, espérant le retour de Moïse pour le lendemain matin. Mais Aharon avait sous-estimé le zèle du peuple. Ils se levèrent très tôt, alors qu’Aharon dormait encore,12 ils déifièrent le veau et l’adorèrent. Seule une poignée de Juifs se rendirent coupables de véritable idolâtrie ce matin-là en déclarant que le veau serait « le D.ieu d’Israël. »13 La plupart des Juifs ne furent responsables que d’avoir déifié un objet matériel dans leur quête d’un lien avec D.ieu. Dès que Moïse revint, leur besoin du veau disparut et ils ne se révoltèrent pas quand Moïse le détruisit.14 Le TabernacleAprès le fiasco du Veau d’Or, le Tabernacle (Michkan) fut érigé au centre du camp pour abriter la Présence Divine. Selon les mots de D.ieu à Moïse :« Ils me feront un Sanctuaire et Je résiderai en eux. »15 Le Tabernacle réussit là où le veau avait échoué parce que, dans le Tabernacle, les objets matériels ne deviennent saints que parce qu’ils ont été désignés comme tels par D.ieu. Contrairement au veau, le Tabernacle avait été choisi par l’injonction divine et devint donc sacré. Le Tabernacle fut ainsi considéré comme une expiation et une rectification de la faute du Veau d’Or.
'HABAD
|
Raisonner la pierre |
La Torah se réfère à ses 613 commandements par une série de synonymes :Mitsva (commandement), dibour (parole), michpat (loi), ed (témoignage) et ‘hok (statut), entre autres. ‘Hok implique un décret inaccessible à la raison, une loi observée par soumission à une autorité suprême que nous n’avons ni le droit ni la capacité de questionner. Aussi, ‘hok est-il également le nom d’un certain type de mitsvot, les ‘houkim, que l’esprit humain ne peut comprendre : des mitsvot comme l’interdiction de mélanger la viande et le lait et les lois de la pureté rituelle, qui sont un exemple de notre incapacité à concevoir la volonté divine. Le sens littéral de ‘Hok est « graver ». En fait, explique Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi, la différence entre un ‘Hok irrationnel et une loi rationnelle ou un témoignage est la même que celle qui différencie des lettres gravées et des lettres écrites. La Torah nous fut donnée par écrit : par un commandement divin et sous la dictée de D.ieu, Moïse l’écrivit avec de l’encre matérielle et sur un parchemin matériel, nous donnant le ‘Houmach (les cinq Livres de Moïse), que l’on appelle également Torah Chébikhtav (la Torah écrite). Même dans son incarnation spirituelle, avant que D.ieu n’émette la volonté qu’elle soit traduite en un guide pour la vie matérielle, la Torah est décrite par le Midrach comme écrite par « un feu noir sur un feu blanc », équivalents célestes de l’encre sur un parchemin. Mais il existe également un niveau plus fondamental de la Torah, la Torah non comme une loi écrite mais comme une loi gravée. Le Zohar parle d’un niveau où la Torah existe comme la genèse de la volonté de D.ieu, gravée dans la spiritualité céleste. Dans sa transmission à l’homme, la Torah écrite fut également précédée par une Torah gravée : l’ensemble de la loi divine nous fut d’abord donnée concentrée dans les Dix Commandements, gravés par la main de D.ieu sur deux tablettes de pierre. Quand quelque chose est écrit, la substance des lettres qui l’exprime (l’encre) reste une entité séparée de la substance sur laquelle elles ont été placées (le parchemin). Il est vrai que les deux ont été liés pour former un tout unique, le document, mais cela reste un ensemble composé de deux matières : l’encre et le parchemin, le message et son moyen de transmission, les formes définies et le contexte abstrait. Par contre, des lettres gravées dans la pierre ne sont pas ajoutées à leur moyen d’expression mais forgées en lui : les mots sont en pierre et la pierre forme des mots. L’aptitude d’un individu à comprendre et à ressentir est marquée à l’encre dans son âme. Ce sont des choses qu’il a acquises et avec lesquelles il est parvenu à s’identifier au point qu’elles constituent sa personnalité. Néanmoins, elles restent un ajout à son moi profond. Il peut faire la distinction entre ce qu’il est réellement et son intellect ou ses sentiments : le premier est fixe et inaltérable alors que les seconds se développent et changent au cours de sa progression dans la vie. C’est pourquoi les Mitsvot rationnelles, celles que nous observons en comprenant et appréciant leur fonction positive, ce qui est la manière adéquate de les accomplir car c’est dans ce but qu’elles ont été revêtues des habits de la raison, sont inscrites avec de l’encre sur le parchemin de notre âme. Quelque chose a été ajouté à notre moi, a été collé à notre esprit avec l’adhérence de la raison et de l’émotion. Je ne fais cette Mitsva que dans la mesure où mon intellect et mes sentiments sont « moi », au point que l’encre et le parchemin sont unifiés dans le document. Cependant, le ‘Hok est un décret gravé. Nous ne l’observons pour aucune autre raison que mus par notre obéissance innée à D.ieu. Et notre obéissance à D.ieu n’est pas quelque chose que nous acquérons ou développons (bien qu’il puisse y avoir, parfois, le besoin de la réveiller quand elle est silencieuse ou supprimée par les atteintes de la vie matérielle). C’est quelque chose qui fait partie de notre essence même, quelque chose qui est imprimé dans l’étincelle de Divinité au cœur de notre âme elle-même. L’apparence de la raisonMais le ‘Hok n’est pas simplement un certain type de Mitsva, c’est aussi le nom global pour tous les commandements de D.ieu. Car chacune des Mitsvot est une expression de la volonté de D.ieu. Il est évident qu’aucune raison ni aucune fonction accessible à l’entendement humain, ne peuvent concevoir ou comprendre, expliquer ou décrire un désir divin. Il est donc erroné de penser que la Torah consiste en deux parties : les lois rationnelles, inscrites à l’encre, d’une part et les ‘Houkim irrationnels, de l’autre. Ces deux dimensions de la Torah constituent un tout, chaque Mitsva possède un élément écrit en plus de son essence gravée. Si l’esprit humain comprend la Mitsva « tu ne tueras pas », s’il apprécie l’impact profond de l’observance hebdomadaire du Chabbat sur sa vie, ce n’est qu’accéder à une dimension extérieure de la Mitsva par laquelle D.ieu a voulu exprimer Sa volonté. Par ailleurs, le ‘Hok le plus étonnant peut être étudié et analysé et l’on peut en tirer de profondes leçons qui guideront et inspireront notre vie. Effectivement, les Dix Commandements gravés (qui d’ailleurs sont tous des Mitsvot logiques) renferment toute la Torah, alors que les ‘Houkim les plus irrationnels furent inscrits par Moïse sur le parchemin. Chaque Mitsva peut (et donc doit) être considérée comme la volonté impénétrable de D.ieu, observée avec l’obéissance à D.ieu gravée dans le cœur de notre âme. Et chaque Mitsva peut (et donc doit) être appréciée intellectuellement et émotionnellement et ainsi être appréhendée par notre pensée et nos sentiments. Nous devons aspirer à observer les Mitsvot qui nous paraissent tout à fait logiques avec une simple obéissance, une soumission à D.ieu. Et concernant les ‘Houkim, le défi consiste à étudier leur signification et à y réfléchir (y compris au sens et à la fonction du fait qu’ils sont irrationnels et suscitent une obéissance aveugle à D.ieu) au point que nous les observions avec la passion et l’implication intellectuelle qui caractérisent l’étude des lois ou des témoignages compréhensibles. |
Le piège de l’argent |
|
Dialogues au sommet Extrait du midrache |
- Quand le Veau d'Or fut achevé, D.ieu dit à Moïse : « Va, descends. Car ton peuple, que tu as fait sortir du pays d'Égypte, s'est corrompu » (Exode 32, 7). Moïse dit : « Maître de l'Univers, depuis quand est-il mon peuple et non le Tien ? » Et D.ieu répondit : « Quand il était en Égypte, Je dis :“Je ferai sortir du pays d'Égypte Mes armées, Mon peuple, les Enfants d'Israël” (Ex. 7:4). Je ne t'ai point dit de les mêler à une multitude d'autres peuples qui voulaient quitter l'Égypte avec eux. Mais toi, plein de bonne volonté, tu les as emmenés avec toi. Et voilà, ce sont ces étrangers qui ont fait le Veau d'Or et entraîné Mon peuple dans le péché ; eux qui ont dit : “Ceux-ci sont tes dieux, ô Israël !” (Ex. 32,8). C'est donc ton peuple, que forme la multitude de peuples mêlés (erev rav), qui est corrompu. » - Moïse demanda à D.ieu : « Pourquoi, ô D.ieu, es-Tu irrité contre Ton peuple que Tu as fait sortir du pays d'Égypte ? » Pourquoi Moïse a-t-il mentionné ici l'Égypte ? Parce qu'il voulait dire : Que peut-on attendre d'un peuple qui a vécu pendant des siècles au milieu d'adorateurs d'agneaux ? Si D.ieu ne l'avait pas gardé si longtemps dans cette atmosphère, la corruption des Égyptiens n'aurait pas déteint sur lui. Au nom de Rabbi Lévi, la même explication a été donnée par le truchement d'une parabole :
Moïse parla à D.ieu en ces termes : « Tu m'as dit que Tu libérerais les Enfants d'Israël pour l'amour d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, car Ton peuple n'avait encore aucun mérite personnel dont il pût se prévaloir. Tu devrais montrer plus de patience à son égard. » Une autre parabole : Un roi possédait un champ de dimensions importantes. Il donna l'ordre à un de ses serviteurs d'y planter de la vigne. Ce que le serviteur fit. Mais les raisins que produisit le vignoble étaient acides, et le vin qu'on en fit se changea en vinaigre. Le roi en fut irrité ; il ordonna à son serviteur d'abattre toutes les vignes et ajouta : – De quelle utilité peut être pour moi un si mauvais vignoble ? – Majesté, répondit le serviteur, des frais considérables ont été engagés pour transformer ce champ en vignoble, et vous voulez maintenant tout détruire ? Il est jeune encore. Donnez-lui le temps de se bonifier, et il deviendra un beau vignoble qui produira de beaux fruits ! |
|
C’était un moment de grande tension. Moïse était monté sur le mont Sinaï et avait promis qu’il serait de retour quarante jours plus tard. Le quarantième jour était arrivé et il ne donnait aucun signe de retour. Le peuple avait été sceptique quant à sa capacité à survivre au sommet de la montagne, sans eau ni nourriture. Mais Moïse avait une réputation d’homme de D.ieu et et les Juifs le connaissaient comme un faiseur de miracles : ils l’avaient vu frapper les Égyptiens par les plaies, ouvrir la Mer Rouge, les guider dans un désert aride, faire tomber la Manne du ciel et couler l’eau d’un rocher. Ils avaient pu l’observer se tenant droit sur la montagne alors que la terrible Présence de D.ieu y descendait. Mais c’était maintenant le quarantième jour – le jour promis de son retour – et leur guide ne donnait aucun signe de vie. De toute évidence, il avait péri sur la montagne !1 Le peuple se tourna vers Aharon, sachant qu’il était, lui aussi, un homme divin, destiné à la Grande Prêtrise. Ils lui demandèrent : « Fais pour nous un dieu. » Aharon accéda à leur demande et façonna un veau d’or qu’ils s’empressèrent de révérer.2 C’était là une violation stupéfiante du second commandement : « Tu n’auras pas d’autres dieux que Moi, »3 seulement quarante jours après qu’il eut été énoncé. Si les foules furent conduites à l’idolâtrie sous l’impulsion d’agitateurs, qu’en fut-il d’Aharon ? Et plus précisément, on pourrait se demander pourquoi nos ancêtres, qui cherchaient à remplacer Moïse, ont-ils remplacé D.ieu ? Un intermédiaire matérielNos ancêtres ne se rendirent pas, en fait, coupables d’avoir remplacé D.ieu mais d’avoir fabriqué une image corporelle de D.ieu, ce qui est également interdit, mais ne constitue pas un véritable culte idolâtre. Ce comportement, bien qu’inexcusable, était, étant donné les circonstances, tout à fait compréhensible.4 Ils vivaient dans un monde où toutes les cultures ne s’identifiaient qu’à des divinités matérielles. Elles étaient basées sur la croyance que l’homme doit rendre hommage à D.ieu et gagner Sa grâce, mais ne peut se lier directement à un D.ieu immatériel. Elles avaient donc conclu que l’homme doit déifier des objets de sa fabrication qui représentent sa plus haute idée de la divinité dirigeant le monde. Ces objets seraient alors investis par D.ieu de divinité et deviendraient les porteurs du destin humain. Nos ancêtres, élevés dans la foi d’Avraham en un D.ieu omniprésent et immatériel, étaient néanmoins influencés par les cultures environnantes. Contrairement aux idolâtres, ils pensaient que l’homme peut réellement se lier à un D.ieu immatériel, mais ils restaient d’idée qu’un intermédiaire concret et tangible demeure nécessaire. Et les instruments matériels de D.ieu semblaient justifier cette thèse. En effet, les Israélites avaient constaté que la Présence divine avait souvent résidé dans des symboles tangibles ou du moins visibles, voire même des objets. Lors de la traversée de la mer des joncs, c’était le bâton de Moïse, au Sinaï, une nuée de gloire, dans le Tabernacle, ce serait une Arche sacrée et ses Chérubins. Le peuple voyait ces manifestations comme des intermédiaires déifiés entre un D.ieu immatériel et un peuple fait de chair et de sang. Leur erreur fut de ne pas saisir que ces objets avaient bien été choisis par D.ieu pour véhiculer Ses manifestations, mais qu’ils ne pouvaient l’être qu’en conséquence du choix Divin et de Son action. L’homme, quant à lui, n’a ni l’autorité ni la capacité de choisir son propre véhicule et le désigner comme lien avec D.ieu, et encore moins de lui attribuer des qualités divines. Après la révélation au Sinaï, le peuple considérait Moïse comme l’intermédiaire principal. Quand D.ieu prononça les Commandements, les Juifs furent écrasés par cette expérience. Ils demandèrent à Moïse de servir d’intermédiaire et de leur transmettre le message de D.ieu.5 Ils considéraient Moïse comme ayant été investi de qualités divines et le percevaient comme un lien vers le véritable D.ieu, Créateur du ciel et de la terre. À nouveau, leur erreur était de considérer leur « intermédiaire » – plutôt que D.ieu – comme étant à l’initiative de la révélation. Pour eux, ce n’était pas D.ieu qui les avait sortis d’Égypte par l’intermédiaire de Moïse, mais Moïse qui avait influencé D.ieu de sorte qu’Il les libère. Ils n’avaient pas encore intégré le concept juif selon lequel l’homme peut se lier directement à D.ieu, mais c’est D.ieu et non l’homme qui désigne les actions et les instruments par lesquels Il peut être atteint.6 Un objet matérielLorsqu’ils pensèrent que Moïse était mort, il leur apparut crucial de lui trouver un remplaçant. Faute de quoi, il n’y aurait plus moyen d’accéder à D.ieu ni de méthode pour obtenir Sa grâce. Mais cette fois-ci, ils recherchèrent un objet matériel plutôt qu’un être humain. Les objets, raisonnèrent-ils, peuvent être facilement préservés ; ils ne s’en vont pas et ne peuvent donc disparaître comme l’avait fait Moïse.7 Le rôle d’AharonAharon comprit l’erreur du peuple, mais il sut également que s’il refusait ou les réprimandait, ils agiraient de leur propre chef, sans entrave.8 Il décida de les rejoindre et de mettre en route le processus afin de gagner du temps, certain que Moïse ne tarderait pas. Il leur demanda d’abord d’enlever leurs boucles d’oreille,9 espérant qu’ils hésiteraient à se séparer de leurs bijoux, mais le peuple se hâta d’obtempérer. Après avoir fondu l’or, Aharon commença, à lui seul, à façonner un veau.10 Il prit un outil de gravure et orna le veau de belles figures.11 Ayant achevé le veau, il se mit à lui construire un autel. Insistant sur le fait que seul le Grand Prêtre pouvait construire un autel pour D.ieu, il refusa toute aide et le construisit péniblement durant toute la nuit, espérant le retour de Moïse pour le lendemain matin. Mais Aharon avait sous-estimé le zèle du peuple. Ils se levèrent très tôt, alors qu’Aharon dormait encore,12 ils déifièrent le veau et l’adorèrent. Seule une poignée de Juifs se rendirent coupables de véritable idolâtrie ce matin-là en déclarant que le veau serait « le D.ieu d’Israël. »13 La plupart des Juifs ne furent responsables que d’avoir déifié un objet matériel dans leur quête d’un lien avec D.ieu. Dès que Moïse revint, leur besoin du veau disparut et ils ne se révoltèrent pas quand Moïse le détruisit.14 Le TabernacleAprès le fiasco du Veau d’Or, le Tabernacle (Michkan) fut érigé au centre du camp pour abriter la Présence Divine. Selon les mots de D.ieu à Moïse :« Ils me feront un Sanctuaire et Je résiderai en eux. »15 Le Tabernacle réussit là où le veau avait échoué parce que, dans le Tabernacle, les objets matériels ne deviennent saints que parce qu’ils ont été désignés comme tels par D.ieu. Contrairement au veau, le Tabernacle avait été choisi par l’injonction divine et devint donc sacré. Le Tabernacle fut ainsi considéré comme une expiation et une rectification de la faute du Veau d’Or. |
Le rôle du dirigeant À quoi ça sert un dirigeant juif ? |
Pour le peuple juif, le passé, le présent et le futur sont inextricablement liés entre eux. La Torah décrit en détail le service dans le Temple qui, bien qu’il ait été détruit il y a plus de deux mille ans, demeure la réalité profonde de la conscience juive. Le Temple fait partie du passé, mais il existera aussi dans le futur. Ainsi nous éclaire-t-il sur le présent. Une partie du service du Temple consistait en ce que le Grand Prêtre pénétrait chaque jour dans le saint vestibule du Temple où brillaient les lumières de la Menorah d’or. La Torah décrit les vêtements rituels qu’il portait à cette occasion et cela nous offre, entre autres, une leçon sur la nature de ce qu’est un dirigeant juif. Le Gand Prêtre était le représentant spirituel de tout le peuple juif. C’est en son nom qu’il pénétrait dans le Temple, où était révélée la Présence de D.ieu. Nos Sages expliquent que ses habits exprimaient son lien profond avec tous les autres Juifs. Sur chaque épaule, il portait une pierre d’onyx sertie dans une monture d’or. Sur ces pierres étaient gravés les noms des Douze Tribus, six sur chaque pierre. Une chaîne d’or partant de chaque pierre d’onyx sur l’épaule portait le « Pectoral de Justice », porté sur la poitrine du Grand Prêtre. Sur ce pectoral étaient enchâssées douze pierres précieuses différentes sur lesquelles étaient gravés les noms des Douze Tribus. Cela signifie que le Grand Prêtre portait sur lui les noms des Douze Tribus, c'est-à-dire de l’ensemble du peuple juif. Quand il pénétrait dans le Temple, cela constituait un souvenir devant D.ieu, exprimant la requête qu’Il se souvienne de Son peuple et qu’Il le juge avec bienveillance. Cette évocation était-elle seulement celle de ces Juifs pieux dont le comportement dévoué exprime les nobles traditions de leur peuple ? Non. Les Sages expliquent que les vêtements du Grand Prêtre le liaient avec tous les Juifs. C’est pourquoi l’un des vêtements qu’il portait était une robe bleue. À sa lisière étaient accrochées des « grenades » faites de laine colorée, contenant des clochettes d’or. Quand il marchait, les clochettes tintaient, sans doute comme le font les clochettes de la couronne du Sefer Torah aujourd’hui Le Talmud nous dit que les « grenades » sont le symbole de ces Juifs qui s’imaginent être totalement à l’écart Judaïsme. Ils peuvent se considérer ainsi, mais les Sages déclarent que « même le plus vide d’entre vous est plein de bonnes actions tout comme la grenade est pleine de grains ». Quand le Grand Prêtre entrait dans le Sanctuaire, il amenait aussi ces Juifs avec lui, avec tous les autres, et il invoquait pour eux les bénédictions divines et suscitait chez tous le sentiment d’être unis à D.ieu. Au cours de l’histoire, telle fut la fonction des dirigeants juifs : demander à D.ieu de bénir le peuple juif et nous rappeler à tous que nous possédons une grande puissance spirituelle.1 Tel fut le rôle de Mordekhaï, durant les temps troubles commémorés par Pourim. De nombreux Juifs dans le vaste Empire perse s’étaient profondément assimilés. Mordekhaï réussit toutefois à les motiver à affronter la menace d’Haman et à leur faire revendiquer et défendre leur identité juive. Ils avaient la possibilité d’échapper à l’extermination en se convertissant à la religion d’Haman, en s’inclinant devant lui et en le déifiant. Mordekhaï, se souciant de chaque juif, fut capable de les inspirer tous. Il put leur faire reconnaître que, quel que soit l’éloignement qu'ils peuvent parfois ressentir, la véritable nature de chaque personne est la parcelle de D.ieu qui est en elle. Cette conscience suscita la réponse divine décrite dans le Rouleau d’Esther, le miraculeux renversement de situation grâce auquel le peuple juif fut sauvé. |
Le Cohen Hagadol en habit de ceremonie pour ses fonctions officielles..
:
Moïse disparaît Le pourquoi de son absence |
La Torah consiste en cinq livres, subdivisés en 54 « Parachas ». Ces livres sont communément appelés « Les Cinq Livres de Moïse ». À première vue, ce nom ne semble pas utilisé avec exactitude. Il est vrai que c’est Moïse qui les transcrivit et aussi qu’il est le personnage central du récit. Mais n’est-ce pas la Torah de D.ieu ? Le Talmud s’interroge, dans la même veine, devant l’invective du prophète (Malachie 3, 22) : « Rappelle-toi la Torah de Moïse, Mon serviteur ». Serait-ce donc la Torah de Moïse ? Oui, ça l’est, affirme le Talmud, « parce qu’il lui a consacré sa vie, elle est appelée de son nom. » Il n’est pas fait mention de Moïse dans le premier livre, Beréchit (la Genèse). Cela a du sens dans la mesure où il n’était pas encore né. Le nom « Moïse » n’apparaît que quelques fois dans le cinquième livre, Devarim (Deutéronome). Cela également se comprend : le livre de Devarim est un long discours de trente-sept jours que Moïse adresse au peuple d’Israël avant sa disparition. Tout au long des onze Parachas de Devarim, nous entendons sa voix : « À ce moment-là, D.ieu me dit... », « Et nous continuâmes notre voyage... » – (Ceci contrasteavec le reste de la Torah qui est écrit à la troisième personne : « Et D.ieu parla à Moïse... », « Et Moïse monta sur la montagne... », etc.) Dans les trois autres livres, le nom « Moïse » apparaît de nombreuses fois dans chaque Paracha, souvent des douzaines de fois sur la même page. Dans chaque Paracha, à l’exception d’une seule : la section de Tetsavé (Exode 27, 20 - 30, 10) qui ne comporte pas la moindre mention du nom de Moïse. Le commentaire sur la Torah du Baal Hatourim explique ce phénomène comme la conséquence de quelque chose que Moïse dit à D.ieu à la découverte de la faute du Veau d’Or. Quand le peuple d’Israël trahit son alliance avec D.ieu, tout juste quarante jours après avoir reçu la Torah au mont Sinaï, D.ieu dit à Moïse qu’Il avait l’intention de détruire la nation corrompue et d’édifier un nouveau et meilleur peuple à partir des descendants de Moïse. Moïse plaida et argumenta en faveur du peuple, et finalement s’écria à D.ieu : « Maintenant, si Tu pardonnes leur péché... Mais si Tu ne le fais pas, efface-moi du livre que Tu as écrit » (Exode 32, 32). C’est la raison pour laquelle, écrit le Baal Hatourim, le nom de Moïse est absent de la Paracha de Tetsavé. Il reste néanmoins à comprendre un certain nombre de choses :
Le Zohar parle de D.ieu, de la Torah et du peuple d’Israël comme « trois liens qui sont liés les uns dans les autres... chacun consistant en un niveau au-dessus d’un niveau, caché et révélé. » Que sont ces niveaux « cachés » et « révélés » dont parle le Zohar ? Les Maîtres de la ‘Hassidout expliquent qu’il existe deux niveaux auxquels D.ieu, Israël et la Torah sont interconnectés. Au plan « révélé », la Torah est le lien entre D.ieu et Israël. D.ieu est infini et insondable, et nous sommes des êtres finis et mortels. Mais D.ieu nous a donné Sa Torah, décrétant qu’elle incarnerait Sa sagesse et Sa volonté. Lorsque nous étudions la Torah et accomplissons ses préceptes, nous nous connectons avec D.ieu. À un niveau plus profond, toutefois, cette connexion s’opère dans l’autre sens : ce sont les âmes d’Israël qui lient la Torah à D.ieu. A ce niveau, l’âme est une étincelle de l’essence divine, et la Torah est le produit de cette unicité. D.ieu, comme Il est en Lui-même, est au-delà du fait de posséder une « sagesse » ou une « volonté ». Il les acquiert uniquement comme un moyen à travers lequel exprimer Sa relation intrinsèque avec nous. En d’autres termes, au niveau « révélé », un peuple juif qui rejette la Torah, à D.ieu ne plaise, perd son lien avec D.ieu. Mais au niveau caché, c’est la Torah qui « a besoin » de nous pour être liée avec le Tout-Puissant. (C’est pourquoi il y a des versets et des Midrachim qui décrivent le peuple juif comme les « enfants » de D.ieu : la relation d’un enfant avec ses parents dérive du fait qu’il est une extension de l’être de ses parents. À d’autres endroits, la Torah apparaît comme la source de notre lien, comme dans le Midrache qui décrit la Torah comme la « fille » de D.ieu et Israël comme le « gendre du Roi ».) Nous pouvons dès lors comprendre ce que réalisa Moïse en insistant pour que D.ieu « efface son nom » de la Torah. Le « nom » de la personne représente le moi qu’il présente au monde, au-delà duquel réside une identité plus profonde et plus essentielle qui transcende toute appellation et toute description. Ainsi nos Sages nous disent que « toute la Torah consiste en noms de D.ieu », c'est-à-dire la manière dont D.ieu Se fait connaître de nous. Quand D.ieu dit à Moïse que la trahison d’Israël avait détruit son lien avec lui, Moïse comprit que cela signifiait que D.ieu se liait alors avec eux selon Son niveau de « nom », c’est-à-dire dans la dimension « révélée » de leur lien où la Torah est ce qui relie D.ieu et Israël. Il savait que pour sauver le peuple, il lui fallait évoquer la relation « cachée » avec D.ieu, le lien intrinsèque qu’aucune transgression ne peut ébranler. C’est pourquoi il dit à D.ieu : « Efface mon nom de la Torah. » La Torah est ma vie, disait Moïse. Bien plus encore, c’est la substance de ma relation avec le peuple que j’aime : je suis leur maître, celui qui leur transmet Ta sagesse. Mais mon lien ultime avec eux est encore plus profond. Si profond que je désire oblitérer mon nom de la Torah, puisque tant que je définis mon rôle dans leur vie comme leur source de la Torah, leur abandon de la Torah signifiera que je ne suis plus lié à eux. Les actes des Justes ont un effet intéressant sur D.ieu : ils le « forcent » à agir de la même façon. Les paroles de Moïse poussèrent D.ieu à, Lui aussi, endosser sa relation « cachée » et « sans nom » avec Son peuple ; un lien qui transcende la Torah et est en réalité la source et la raison d’être de la Torah. (C’est pourquoi, en dernier ressort, Moïse ne sauva pas uniquement le peuple d’Israël – il sauva également la Torah.) La Paracha de Tetsavé constitue ainsi un monument à la gloire de l’acte extraordinaire de Moïse et de ce qu’il accomplit. Car s’il est vrai que son nom est « absent » de la Paracha, son essence qui transcende l’appellation, l’imprègne d’autant plus. Cela apparaît dans la toute première phrase de Tetsavé qui rappelle les mots de D.ieu à Moïse : « Et toi, tu commanderas aux enfants d’Israël… » Dans le tout premier mot : veata, « et toi », Moïse est présent. Non par son nom, mais par ce pronom qui transcende le nom, « toi ». Pourquoi Tetsavé ? Le 7 Adar – à la fois la date de la naissance et de la disparition de Moïse –tombe toujours à proximité de la semaine au cours de laquelle Tetsavé est lue dans le cycle annuel de lecture de la Torah. C’est donc la semaine la plus appropriée pour nous amener au « Toi » intrinsèque de Moïse. |
La dimension personnelle |
Le Temple, point de convergence entre le D.ieu et le monde, fut de tout temps un thème majeur de la conscience juive. La Torah décrit avec force détails le prototype du Temple, le Sanctuaire portatif que Moïse et le peuple juif construisirent dans le désert du Sinaï. La paracha de la semaine dernière décrivit de quelle manière le Sanctuaire devait être construit. Il y avait la Cour, avec l’Autel de cuivre pour les sacrifices. Puis, à l’ouest, il y avait le Sanctuaire intérieur, avec des murs de bois de cèdre recouvert d’or et un toit formé de délicate tapisserie. Cette parachadécrivit aussi la plupart des objets sacrés qui devaient y être placés : l’Arche d’or contenant les Tables de la Loi ; la Table d’or et la Ménorah, candélabre à huile en or à sept branches. Mais l’élément principal ne fut pas mentionné, comme nous allons le voir. La paracha de cette semaine, Tetsavé (Exode 27,30-30,10), décrit les vêtements des « prêtres » qui officiaient dans le Sanctuaire : Aharon et ses fils. Elle relate ensuite la manière dont ceux-ci devaient être sanctifiés avec de l’huile d’onction, et comment le service dans le Sanctuaire devait débuter. Tout à fait à la fin de la paracha de cette semaine, un dernier élément est décrit : c’est l’Autel d’Or sur lequel le prêtre offrait l’encens deux fois par jour, chaque matin et chaque après-midi. Il était placé dans le Sanctuaire intérieur, près de la Menorah en or. Nos Sages s’interrogent sur le fait qu’une partie si importante du Sanctuaire soit évoquée en dernier. Pourquoi ne fait-elle pas partie de la paracha de la semaine passée dans laquelle étaient décrits tous les autres composants du Sanctuaire ? L’une des réponses à cela est : L’Autel d’Or est réservé pour la fin parce qu’il exprime la raison d’être du Sanctuaire tout entier. C’est son apogée. Ceci parce que le service de l’Autel d’Or était accompli de façon solitaire. Tous les autres services du Temple étaient publics. Le Talmud de Jérusalem (Yoma 5:2) déclare que lorsque que le prêtre pénétrait dans le Sanctuaire pour offrir l’encens sur l’Autel d’Or, il était seul avec D.ieu. Ceci souligne la dimension personnelle et intime de toute l’observance juive. À cause de la chaleur sociale de la vie juive, nous oublions parfois la joie et le sentiment d’accomplissement que le Judaïsme peut nous apporter en tant qu’individus. Chaque mitsva (commandement divin) constitue un lien personnel avec D.ieu. Que l’on accomplisse une mitsva seul ou avec un groupe de gens, celle-ci comporte toujours une dimension personnelle et intime. L’accent mis sur l’Autel d’Or dans la paracha nous rappelle que par la pratique juive dans notre vie quotidienne, chacun peut pénétrer l’atmosphère parfumée du Sanctuaire et offrir des encens à D.ieu.1 |