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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 14:22

 

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Pour aschkel.info et lessakele.

 

Cette nouvelle fenêtre du site  propose au lecteur des documents peu ou pas diffusés de conflits anciens, modernes ou en cours. Son intérêt porte sur la découverte d'informations discrètes pour le public francophone.

 


 

 

Les territoires occupés par la Corée du Nord (en rouge) et par la Corée du Sud (en vert) durant guerre de Corée de 1950 à 1953.

 

Quartier général

 Première Brigade provisoire de Marine

à Fleet Post Office, San Francisco, Californie

                                                                                                                                                          

                                                                                                         13 Août 1950

 

Rapport périodique de renseignement n° 10

 

Période couverte : 121800 to 131800 Aug, 1950 (NDLT : lire du 12 août 1950 à 18 heures au 13 août 1950 à 18 heures)

1.      Situation ennemie en fin de période.

a.     Point de contact : 37.5-49.5 à 38.8-48.8 à 40.0.

b.     Identifications : rien de nouveau

2.     Opérations ennemies durant la période.

a.     Résumé : durant cette période, le contact avec les forces ennemies a été généralement léger. Le retrait par nos forces de la zone de Sachon a été accueilli par des tirs de mitrailleuses ennemies et d’armes légères à approximativement 4 miles au Sud Est de Sachon sur la route Kosong – Sachon. Nous estimons que 17 positions de mitrailleuses étaient concentrées sur nos forces. A la suite des premiers tirs, l’ennemi a tenté de nous encercler avec comme résultat une estimation de 150 ennemis morts et la tentative a été stoppée par nos troupes. L’assaut a débuté quand l’ennemi a tiré 3 fusées éclairantes vertes suivies d’une fusée orange et un vaste vacarme dû à de nombreux tirs. Dans un secteur précis, 32 ennemis ont été tués quand ils étaient rassemblés dans un passage étroit par un tir de grenades amies qui a stoppé ce déplacement dans le défilé. Nous estimons à 200-300 ennemis ayant participés à cette attaque.

b.     Tactiques ennemies et armement ou autre matériel : nous avons saisi du matériel comprenant de nombreuses fusées éclairantes similaires en apparence à nos fusées, probablement les mêmes que celles utilisées ci-dessus.

c.    Opérations d’autres éléments ennemis.

(1)          Forces aériennes : négatif.

(2)         Unités de logistique : négatif.

(3)         Défense anti aérienne : négatif.

(4)         Défense anti char : négatif.

(5)         Unités armées et motorisées : négatif

(6)         Artillerie : négatif.

(7)         Infanterie : les forces ennemies sur le front sont estimées à 400-500. Des mitrailleuses, des armes légères et des snipers tirent sur la zone.

(8)         Autres éléments : négatif.

3.    Autres éléments de renseignement.

a.    estimation des pertes ennemies : 150 ennemis morts.

b.    Efficacité de la force ennemie : 60%.

c.    Moral : bon.

d.    Etat de la logistique ennemie : inconnu.

e.    Météo : nuageux.

4.     Contre-intelligence : négatif

5.    Capacités ennemies en fin de période.

a.    Inchangé.

b.    Inchangé.

c.    Inchangé.

   E.A. CRAI  Général de Brigade, USMC

   Commandant

 (signature)  E.G. VAN ORMAN

                    Lieutenant-Colonel, USMC

                   ACofS, G-2

ANNEXE BAKER DU RAPPORT DE LA BRIGADE DES ACTIONS SPECIALES.

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 11:45

 

 

 

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13 août 1899. La police commence le siège de l’association du "Grand Occident de France", dont le « logo » était deux poings : « Un dans la gueule des Juifs, l’autre dans la gueule des francs-maçons ».

 

L'anti-dreyfusard Jules Guérin est impliqué dans une tentative avortée de coup d'État avec des royalistes et plusieurs membres de la Ligue de la patrie française. Il réussit à s'échapper et se barricade avec douze complices pendant un mois et demi au siège du "Grand Occident de France" et de "L'Antijuif", journal qui sera vendu jusqu’à 120 000 exemplaires par semaine (dans les locaux du 51 de la rue Chabrol). On désigne souvent cet événement qui eut une couverture médiatique considérable à l'époque par l'expression « Fort Chabrol ».

En 1900, Jules Guérin sera condamné à 10 ans de prison. Cette peine sera commuée en bannissement. Plusieurs militants d'extrême droite comme Xavier Vallat et Henry Coston se revendiqueront par la suite du Grand Occident de France. Héritier de l'antimaçonnisme et de l'antisémitisme de Guérin, Lucien Pemjean fondera à la fin des années 30 un éphémère quotidien intitulé le Grand Occident.

En partenariat avec Histoire des Juifs.com et lamed

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 08:46

 

 

 

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Rappel le bataille dura jusqu'au 13 au soir

 

 

 

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Photo http://www.muzeocollection.com/fr/reproduction-tableau.html?oeuv_id=516596&decouv_mocl_id=13679

 

 

12 août 1099 : Le « belge » Godefroy de Bouillon bat l’armée égyptienne à Ascalon et ouvre la course à l’échalote !

Raconté avec un peu d'humour par dutron

L’HISTOIRE :

Avec leurs conquêtes éclair du VIIe siècle, les Arabes avaient détruit les chrétiens installés en Syrie, en Egypte et en Afrique du Nord. Malgré les obstacles, malgré l’oppression, des communautés chrétiennes  s’étaient maintenues. Les pèlerinages vers la Terre Sainte continuaient.

L’Occident, ses monarchies et seigneuries, toutes « très catholiques », rêvait de reconquérir les lieux saints.

La première Croisade est prêchée à Clermont en 1095, par le pape Urbain II. Excellent orateur, Urbain fait le buzz !! Et, comme il promet aux Croisés l’indulgence plénière… on pourra piller, violer et tout l’toutim tout en gagnant le Paradis, non de Dieu !

Le départ de la 1ère Croisade est fixé au 15 août 1096. Elle conduite par le légat Adhémar de Monteil et ça « Adhémar fort » !

La croisade compte quatre armées:

-      les Français du Nord, commandés par Hugues de Vermandois;

-      les Français du Sud, sous les ordres de Raimond de Saint-Gilles;

-      les Allemands et les Lorrains, emmenés par Godefroy de Bouillon,

-      les Normands de Sicile, pilotés par Bohémond de Tarente et Tancrède.

Zara l’actuelle Zadar

Les Croisés arrivent à Constantinople par voie terrestre et prennent Nicée (1097).

Entrée des Croisés dans Constantinople – Musée du Louvre – Eugène Delacroix

On voit qu’il y a de la joie !!

Ils sont d’abord passés par Zara, l’actuelle Zadar en Croatie, qu’ils ont mise à sac ! Cette pauvre Zadar, d’abord conquise par les Goths, avait eu le tort énorme de devenir byzantine ! Les croisés traversent l’Asie Mineure et arrivent à Antioche qu’ils prennent par devant et par derrière. Un an plus tard, le 15 juillet 1099, ils prennent Jérusalem. Ce seront trois jours de très chrétien massacre et de saint pillage dont les miches palestiniennes se souviennent encore ! Après cette victoire éclatante et terrible, la côte de la Terre Sainte est conquise et découpée en principautés féodales.

 Une carte postérieure de 100 ans : les reconquètes chrétiennes de la IIIe Croisade – 1190 

 

Les hostilités et la conquête se poursuivent et, le 12 août 1099, Godefroy de Bouillon écrabouille l’armée égyptienne à Ascalon.

C’est de cette ville et de son nom Ashkelon que vient l’ECHALOTE, rapportée en Occident par les Croisés qui auraient mieux fait de s’occuper de leurs …oignons !

 

Siège d'Ascalon
Battle of Ascalon-engraving.jpg
Gravure de Gustave Doré
Informations générales
Date 12 août 1099
Lieu Ascalon
Issue Victoire des croisés
Belligérants
Croisés Fatimides
Commandants
Godefroy de Bouillon Al-Afdhal Shahanshah
Forces en présence
10 000 ? 50 000 ?
Pertes
inc 10 000 à 12 000 ?

Source : wikipedia

Au cours de leurs foudroyantes conquêtes du VIIe siècle, les Arabes avaient anéanti les chrétiens installés en Syrie, en Egypte et en Afrique du Nord. Malgré les difficultés, malgré l'oppression dont étaient victimes les communautés chrétiennes qui s'y étaient maintenues, les pèlerinages vers la Terre Sainte n'avaient jamais cessé. Aussi l'Occident rêvait-il depuis longtemps de reconquérir les lieux saints. La première Croisade fut prêchée en 1095, à Clermont, par le pape Urbain II. Cet orateur puissant déchaîna l'enthousiasme, d'autant plus qu'il accordait aux Croisés l'indulgence plénière. Le départ de la 1ère Croisade fut fixé au 15 août 1096. Elle était conduite par le légat pontifical Adhémar de Monteil et comprenait quatre armées: les Français du Nord, derrière Hugues de Vermandois; ceux du Sud, avec Raimond de Saint-Gilles; les Allemands et les Lorrains, menés par Godefroy de Bouillon, et les Normands de Sicile, dirigés par Bohémond de Tarente et Tancrède. Les Croisés arrivèrent à Constantinople par la route terrestre, s'emparèrent de Nicée (1097), traversèrent l'Asie Mineure et parvinrent à Antioche qu'ils prirent après un long siège. Un an plus tard, le 15 juillet 1099, ils assaillirent victorieusement Jérusalem, se livrant au massacre et au pillage durant trois jours. Après cette victoire éclatante, la côte de la Terre Sainte fut bientôt conquise et organisée en principautés féodales. Les conséquences de cette première Croisade ne furent pas seulement politiques ou religieuses: le 12 août 1099, Godefroy de Bouillon battait l'armée égyptienne à Ascalon. C'est de cette ville et de son nom (Ashkelon) que provient l'échalote, rapportée en Occident par les Croisés.

 


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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 16:23

 

 

 

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Article précédent

>Le saviez-vous ? Les Corées, le 10 août 1950

 

Les territoires occupés par la Corée du Nord (en rouge) et par la Corée du Sud (en vert) durant guerre de Corée de 1950 à 1953.

 

 Quartier général

 Première Brigade provisoire de Marine

à Fleet Post Office, San Francisco, Californie

                                                                                                                                                          

                                                                                                         11 Août 1950

 

Rapport périodique de renseignement n° 8

 

Période couverte : 101800 to 111800 Aug, 1950 (NDLT : lire du 10 août 1950 à 18 heures au 11 août 1950 à 18 heures)

Carte : AMS 1,751  Corée 1/50 000 (NDLT : les coordonnées précisées dans le document font référence à cette carte, non reproduite ici)

1.      Situation de l’ennemi à la fin de la période

a.     Voir superposition (NDLT : sur la carte)

b.     Ligne de front ennemie à 2000 yards au Nord-Ouest de KOSONG (32-30)

c.     Identifications : Compagnie de mortier de 120 mm, 13ème  Régiment d’Infanterie, 6ème Division de Fusiliers

Eléments du 83ème Régiment motorisé (tentative)

 

2.     Opérations ennemies durant la période

a.     Résumé : La résistance a été modérée durant l’ensemble de la période. L’ennemi a surtout utilisé des armes légères, des fusils automatiques et des mortiers. De petits groupes de snipers ont continué à opérer le long de la route KOSONG-CHINGDONG-NI. A approximativement 15 heures 15 mn, l’aviation a observé une colonne ennemie de 80 véhicules progressant vert le Nord Ouest sur la route KOSONG-SACHON (1109-1342).  Cette force, estimée à un régiment d’infanterie a été attaquée par l’aéronavale et l’artillerie, endommageant ou détruisant au minimum 40 véhicules. Le reste a progressé vers SACHON.

b.    Tactiques ennemies et armes ou autre matériel : négatif.

c.    Opération d’autres éléments ennemis :

(1)  forces aérienne : négatif

(2) unités de logistique : négatif

(3) défense anti aérienne : négatif

(4) unités anti-char : l’aviation a signalé un possible piège à char à 34.9-25.6 le 11 à 10 heures 20mn.

(5) unités motorisée et armées : 18 camions et 2 jeeps camouflés à 1135.4-1324.3 le 10 à 19heures 40 mn. L’aviation a signalé 2 tanks endommagés à 07-54 le 11 à 10 heures. Une colonne motorisée de 80 véhicules a été vue à 2000 yards au Nord-Ouest de KOSONG en direction de SACHON.

(6) artillerie : ROKA (NDLT : ROK Army, armée sud-coréenne) a signalé 2 pièces d’artillerie, de calibre inconnu, à 36.5-25.0 le 11 à 10 heures. Il est fait état de 2 canons tractés  de 240 mm bientôt dans cette zone. L’aviation a signalé des emplacements de canon à 07-45 le 11 à 10 heures 45.

(7) infanterie : 40 unités ont été signalées à 36-24.8, armées de mortiers de 82 mm, de mitrailleuses et d’armes légères le 11 à 19 heures 40 mn. ROKA a signalé 150 unités à 36.5-25.0 le 11 à 10 heures. L’aviation a signalé un grand nombre d’unités dans des trous à 07-54 le 11 à 10 heures 45. Ce grand nombre d’unités est sans doute un 1 régiment arrivant rapidement de SACHON à 30-32, le 11 à 15 heures 15.

(8) autres éléments : négatif

 

Autres éléments de renseignement :

 

a.    Estimation des pertes ennemies : 200 ennemis sont morts ainsi qu’une unité de la Compagnie de mortier de 120 mm du 13ème Régiment d’Infanterie.

b.    L’aviation et l’artillerie ont détruit ou endommagé 40 camions et endommagé 2 tanks. 51 motocyclettes et 21 jeeps ont été détruites ou prises, des canons anti-char de 57 mm avec leurs remorques ont été pris.

c.    Efficacité de la force ennemie : 70%

d.    Moral : les unités (NDLT : ennemies) ont reculé car, après avoir combattu contre les forces américaines, elles ont réalisé qu’ils étaient supérieurs. On peut croire que leur moral a baissé après leurs récentes défaites.

e.    Etat de la logistique ennemie : inconnu.

f.    Météo : temps clair avec de la brume matinale au sol.

Contre-intelligence.

a.    Politique : 3 sympathisants communistes ont été appréhendés a PAEDUN-NI (37-40).

5. Capacités ennemies à la fin de la période.

           a.  Possibilités d’action.

 (1) défense le long de la route KOSONG-SACHON avec des éléments d’infanterie et motorisés.

(2) tenue de positions  successives le long de la route KOSONG-SACHON et établissement de positions de défense autour de SACHON et CHINJU.

(3) attaque avec les éléments d’un régiment d’infanterie.

(4) renfort d’un nombre d’unités inconnu

(5) attaque aérienne limitée.

(6) conduite d’attaques rapides et activités de harcèlement le long des lignes de communication.

 

b.    Analyse des capacités.

Depuis que l’ennemi a été surpris et apparemment totalement perturbé, il semble improbable qu’il soit capable de construire une position de défense le long de la route KOSONG- SACHON. Il semble qu’il tentera d’organiser rapidement des positions de défenses pendant que ses principaux éléments établiront une position défensive dans la zone de SACHON-CHINJU avec le renfort de la 6ème Division nord-coréenne. Il n’est pas possible qu’il ait la capacité d’attaquer jusqu’à ce qu’une réorganisation majeure soit mise en place.

c.    Possibilité d’évolution

5. a. (2) en même temps que 5 a. (6).

5 a. (4) en même temps que 5 a. (6).

 

 

E.G. VAN ORMAN

Lieutenant-Colonel, USMC

ACofS, G-2

 

 

 

 

 

  Quartier général

 Première Brigade provisoire de Marine

à Fleet Post Office, San Francisco, Californie

                                                                                                                                                         

                                                                                                         12 Août 1950

 

Rapport périodique de renseignement n° 9

 

Période couverte : 111800 to 121800 Aug, 1950 (NDLT : lire du 11 août 1950 à 18 heures au 12 août 1950 à 18 heures)

Carte : AMS 1,751  Corée 1/50 000 (NDLT : les coordonnées précisées dans le document font référence à cette carte, non reproduite ici)

3.    Situation de l’ennemi à la fin de la période

a.   Point de contact. 1114-1339

4.    Opérations ennemies durant cette période. La résistance ennemie face à notre avance fut légère tout au long de cette période, nous retardant avec des mitrailleuses et des armes légères, la résistance devint modérée quand un barrage routier fut rencontré en fin de période.

b. Tactiques et armes ennemies ou autre matériel : négatif

c. Opérations d’autres éléments ennemis :

(1) Forces aériennes : négatif.

(2) Unités de logistique : négatif.

(3) Défense anti-aérienne : négatif.

(4) Unités anti tank : négatif.

(5) Unités armées et motorisées : négatif.

(6) Artillerie : positions de canons à proximité de 09.7-47.8 le 12 à 13 heures 05.

(7) Infanterie : 2 compagnies ennemies rassemblées à proximité de 41.3-52.3 le 12 à 06 heures 30. Le 12 à 13 heures 00, l’aviation a signalé que Sachon était empli de troupes et de véhicules camouflés. Le 12 à 06 heures 45, le CIS a signalé 10 camions, 20 voitures et un grand nombre de troupes ennemies à proximité de 23-44. L’aviation a signalé des troupes enterrées à 1107.8-1345.3. Des troupes et des positions de canon à proximité de 1109.7-1347.8. Des troupes enterrées sur la colline à proximité de 1108-1350 signalées par l’aviation à 13 heures 05. Des troupes et des véhicules à proximité de 1108-944 le 12 à 14 heures. 30 à 40 unités à 12.8-38.6 le 12 à 14 heures 10.

(8) Autres éléments : négatif ;

 

5.    Autres renseignements.

a.    Estimation des pertes ennemies : estimées à 50 ennemis tués, 41 motocyclettes et 24 jeeps saisies ou détruites.

b.    Efficacité de la force ennemie : 60%

c.    Moral : bas

d.    Etat de la logistique ennemie : négatif

e.    Météo : nuageux.

6.    Contre intelligence : négatif

7.    Capacité ennemie en fin de période.

a.    L’ennemi peut :

(1)          Continuer son retrait, ralentir notre progression par des actions retardatrices avec des éléments d’un régiment motorisé.

(2)         Défendre ses positions actuelles avec des éléments d’un régiment motorisé.

(3)         Attaquer notre front ou nos flancs avec des éléments d’une force indéterminée.

(4)         Se renforcer avec des éléments indéterminés.

 

b.    Analyse :

Face à ce récent retrait précipité en dehors de la zone de Kosong et la perte de nombreux véhicules et équipements, l’ennemi est considéré comme désorganisé et sur la défensive sans avoir préparé de positions de défense face à notre zone de progression.

c.    Ci-dessus, les capacités de l’ennemi sont listées par ordre de probabilité ; 5 a. (1) peut se produire en même temps que 5 a. (4).

                                                      

   E.A. CRAI  Général de Brigade, USMC

   Commandant

 (signature)  E.G. VAN ORMAN

                    Lieutenant-Colonel, USMC

                   ACofS, G-2

 

Ajout (1) au rapport périodique n° 9

Résumé des missions aériennes de l’aéronavale durant la période.

12 août 1950.

50 sorties comprenant 12 attaques et un largage sur une gare de 7 heures 10 à 8 heures 50, 3 attaques et un largage de 8 heures 40 à 10 heures 20, un largage de 10 heures 10 à 10 heures 35 en soutien à les troupes au sol. Une sortie a été annulée à cause de la météo. L’unité Détroit de Badoeng est sortie 23 fois. 21 véhicules ont été endommagés dans la zone de Sachon 1109-1342 par des tirs au canon de 20 mm. De nombreuses troupes concentrées sur le côté sud de la route de Sachon 1113-1339 ont été neutralisées par des tirs au canon de 20 mm. Des positions ennemies bâties à 1113-1340 ont été détruites à 50%. L’unité Sicile a effectué 27 sorties. 3 bâtiments au Nord Ouest de Chinju ont brûlé. Des troupes ont été mitaillées sur un pont. Des camions transporteurs de troupes ont été détruits près de Tundok 1139-1355. 2 dépôts de munitions ont été endommagés près de Chojen-Ni 1107-1340, ont brûlé mais n’ont pas explosé. Au Sud Est, le secteur de Sachon a été mis à feu. Un grand nombre de troupes a été attaqué sur le versant Nord de Nogan-Ni 1140-1347 avec un résultat non confirmé. 75 à 100 véhicules ont été observés aux alentours de Sachon à 15 heures 30. 20 véhicules dans la zone de Sachon n’ont pas brûlé quand ils ont été mitraillés. Ils n’avaient peut-être plus de carburant.

ANNEXE BAKER DU RAPPORT DE LA BRIGADE DES ACTIONS SPECIALES.

 

 Guerre de Corée,

Rapport de la CIA du 12 août 1950

                                                                                                            12 août 1950

 

                                                        COREE

Renforcement de la tête de pont ennemie au Sud Ouest de Taegu : dans le Sud, les forces des Nations Unies ont poursuivi leur progression vers Chinju face à une opposition diminuée, cependant, dans le secteur central, d’autres forces des Nations Unies sont confrontées à un ennemi puissant dans la tête de pont au Sud Ouest de Taegu. Des combats acharnés se déroulent dans les environs de Pohang et près du terrain d’aviation avec des troupes des Nations Unies renforcées face à une forte pression ennemie.

Les B29 des Nations Unies ont, à cette date, largué 550 tonnes de bombes sur un important port et un centre ferroviaire de Najin-Dong, à approximativement 100 miles au Sud Ouest de Vladivostok. Les unités aériennes et navales des Nations Unies ont aussi attaqué les voies ennemies de communication et fourni un soutien aux troupes au sol des Nations Unies.

(NDLT : signature classifiée)

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10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 04:56

 

 

 

Les Corées,  le 10 août 1950

Par Gilles

pour aschkel.info et lessakele

 

Les territoires occupés par la Corée du Nord (en rouge) et par la Corée du Sud (en vert) durant guerre de Corée de 1950 à 1953.

 

rappelLa guerre de Corée eut lieu de1950 à 1953  entre les forces de la Corée du Nord  communiste, soutenues par la République populaire de Chine et l'Union Soviétique, et celles de la Corée du Sud sous influence occidentale, soutenues par les Nations Unies  (principalement les Etats-Unis).

 

Les deux documents d’archive reproduits ci-après mettent en miroir les visions opposées du monde. Tous deux analysent la guerre de Corée, le premier est le rapport quotidien du représentant de la CIA pour la présidence américaine, le second est le rapport du FBIS (Foreign Broadcast Information Service), qui dépend de la CIA et est en charge de traduire les émissions de l’ennemi, les Open Sources pour les initiés …

L’analyse de ces textes oblige à deux réflexions :

-        Ils ont été rédigés voici 60 ans jour pour jour, aujourd’hui,  la tension entre les deux Corée est de nouveau paroxystique et les Américains sont, par bonheur,  plus que jamais sur place.

-        La propagande totalitaire n’a pas changé d’un iota en 60 ans, nous retrouvons actuellement les thèmes et mensonges identiques à l’égard des Etats-Unis et d’Israël,  elle s’appuie toujours sur les « idiots utiles » des pays libres qui sont pour partie complices des 100 millions de morts des régimes communistes et des millions de morts plus récents des régimes totalitaires musulmans.

Pour rappel, c’est bien la Corée du Nord qui a déclenché la guerre de Corée en envahissant le Sud.

(Source des documents : CIA)

 

Korean War Montage.jpg
Différentes photographies de la guerre de Corée

 

 

Rapport quotidien de la CIA en Corée, 10 août 1950

Les attaques des Nations-Unies dans le sud s’accélèrent : les forces des Nations Unies, près de Chinju accélèrent le rythme de leurs attaques en forçant la retraite des Nord-Coréens qui abandonnent leur équipement et leurs fournitures en reculant. L’ennemi peut être tenté de consolider une nouvelle ligne de défense sur les hauteurs de Chinju. Dans le secteur central, les forces onusiennes continuent d’éliminer les têtes de pont de l’ennemi  qui ne semble pas avoir reçu de renfort, tandis que dans le secteur nord, les troupes sud-coréennes  ont repris le terrain perdu au cours de ces dernières 48 heures. Sur la côte Est, toutefois, le renfort des troupes ennemies leur a permis de reprendre Yongdok et les éléments de la Corée du Nord auraient rejoint la guérilla dans les environs de Rigye, à neuf miles de distance de Pohang. Cette pénétration de l’ennemi le long de la côte Est constitue une grave menace pour la ville portuaire et l’aérodrome à proximité.

Les unités aéronavales des Nations Unies dépendant de la Septième flotte ont frappé Inchon et Séoul, détruisant et endommageant des hangars, des réservoirs de pétrole, des gares de triage de chemins de fer, et des objectifs similaires. Les B 29 des Nations Unies ont effectué leur plus vaste attaque à ce jour, déversant 625 tonnes de bombes sur des cibles en Corée du Nord, d’autres forces aériennes des Nations Unies ont effectué plus de 150 sorties pour l’appui des troupes au sol.

 

 

Retranscription de la propagande nordiste par le FBIS, papier du 10 août 1950

 

La défaite démasque l’ogre américain : donner son avis sur la question coréenne en dehors des débats aux Nations Unies consiste à développer la thèse selon laquelle l’Amérique est un ogre et que, face à la défaite inévitable, elle a recours  à toutes les manœuvres barbares comme les bombardements aveugles de paisibles villages, des hôpitaux, des femmes et des écoles en utilisant la bombe atomique.

Une autre indication de ce caractère d’ogre c’est que les Etats-Unis pressent leurs alliés, en particulier les nations du Plan Marshall à fournir les « cannonfodder » (note du rédacteur de la FBIS : « ce terme apparaît avec une fréquence croissante » – NDLT, nous pouvons le traduire par « chair à canon ») et que Wall Street ne s’intéresse qu’ à augmenter ses profits sans égard pour les sentiments des peuples qui souffrent en Corée, aux Etats-Unis ou dans les nations qui fournissent les cannonfodder.

Moscou continue à être silencieux sur la question des forces militaires coréennes et américaines. Les victoires successives des forces coréennes du Nord sont analysées non au regard de la résistance de ces forces mais au regard de la faiblesse spirituelle de l’Amérique. La possibilité que la pression des Etats-Unis pour trouver de la chair à canon puisse augmenter la force américaine est généralement ignorée, certaines émissions en minimisent la possibilité en insistant sur le faible moral des troupes américaines ou sur la force des peuples opposés à la guerre de Corée.

Pyongyang persiste à soutenir que l’Amérique veut asservir tout d’abord la Corée puis le reste de l’Asie et il y a écho de cette affirmation dans les émissions soviétiques. Mais il n’apparait pas d’exemple définissant la guerre de Corée en termes de race blanche contre la race jaune.

Cependant d’autres thèmes récurrents sont également exploités comme le fait que les peuples du monde sont opposés à l’agression américaine en Corée, le peuple américain, comme celui des autres nations sont, dit-on violemment opposés. Le fait que d’autres pays puissent se préparer à envoyer des troupes est tenu pour « insignifiant » quand on le juxtapose à l’indignation « du peuple » de ces pays. Pyongyang et Moscou relancent l’idée que les Etats-Unis avaient préparé leur invasion et que des cartes et documents des Nations Unies détaillent les plans d’intervention dans le Nord.

La certitude de la victoire coréenne est rappelée dans les émissions à Pyongyang qui affirme que la victoire est proche mais le résultat de cette revendication est contrecarrée par l’horreur qui fait référence à l’augmentation du « cannibalisme » des troupes américaines.

Le déplacement du Général Mac Arthur à Formose a fait l’objet de courts commentaires de la part de Moscou, Pyongyang et Pékin qui considèrent tous cela comme une tentative pour masquer l’intégralité de la défaite américaine en Corée en élargissant la portée des hostilités.

Plus de détail : wikipedia

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 15:03

 

 

Ne pouvant douter de l’honnêteté des médias francophones (et autres également) je me demande d’où ces photos ont-elles été prises ? Bivouac nous affirment qu’elles proviennent de Gaza, ce territoire sous blocus israélien et souffrant d’une crise humanitaire.  

 

Les menteurs !

 

 http://www.bivouac-id.com/forum/viewtopic.php?t=25848

 

http://www.bivouac-id.com/forum/viewtopic.php?t=25852

 

http://www.bivouac-id.com/forum/viewtopic.php?t=25853

 

Cordialement

 

Victor PEREZ

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 07:26

      logo arié

 

Par ARIé

pour aschkel.info et lessakele

Mariage Chelsea- Marc, ni juif, ni chrétien

 

 

I do.

Chelsea et Marc se sont mariés, mariés; plutôt deux fois qu’une, puisqu’à un pasteur succède un rabbin. Pratique, paraît-il, courante aux États-Unis où l’on suppose sans doute qu’un double noeud au lien sacré du mariage ajoutera à la solidité de l’union . Ne croyez pas que cette pratique syncrétique, et non œcuménique, comme se plaisent à l’écrire les journalistes; sans doute parce que cela fait plus joli, soit réservée aux USA. J’ai en France un ami, une relation plutôt, qui a marié son fils, juif, à une jeune fille qui ne l’était pas, en présence d’un curé ou d’un pasteur, et d’un rabbin. Je ne connais pas les détails de la cérémonie, n’ayant pas été convié à ce mariage , où de toutes façons je ne me serais pas rendu, mais je sais qu’il a eu lieu au domicile des parents.

Tant qu’il s’agit d’anonymes non peopolisés, la chose ne prête pas à conséquence, mais Chelsea Clinton qui épouse un Feuj, c’est une autre affaire! On ne se contentera pas de copier la robe de la mariée ou de sa mère, l’arrangement floral, et que sais-je encore, pour tenter d’imiter ce « mariage de l’année », comme on se complaît à le dire. Ces épousailles prendront valeur d’étalon or, ou platine, quand il s’agira de marier – intereligieusement – son fils ou sa fille. Coco pourra rajouter une suite à son premier navet de film.

Il y aurait deux façons de considérer ce mariage: les optimistes diront que rajouter une touche des choses de la vie juive à un mariage « mixte » c’est plutôt positif pour le Klal (l’Assemblée) Israël, et les pessimistes, de mon acabit, s’écrieront que c’est, comme le disent les mafioso, une Infamia; moins, me semble t-il, pour les Chrétiens, parce qu’après tout, selon la formule consacrée, « nous sommes leurs aînés en religion », mais pour les Juifs soucieux d’un minimum minimorum d’orthodoxie, certainement.

Je connais, par personne interposée, le rabbin qui a officié au mariage, puisque, quelqu’un qui m’est très cher a passé quelque temps à l’Université de Yale. James Ponet est à la fois l’aumonier juif de l’Université de Yale depuis 1981 (ça fait un bail) et il est chargé de cours (Visiting Lecturer) à cette même Université, où il enseigne le « Judaïsme ». Prière de ne pas rire !!

Sachant que, d’après ce que je sais, plus de 30% des étudiants à Yale sont juifs, vous imaginez le nombre de feuj et feujettes qui ont été imprégnées par ses cours. Monsieur le rabbin, diplômé de Yale, parle par ailleurs, parfaitement l’hébreu, ayant passé sont Doctorat (?) en Israël ( D.D. à Hebrew Union College). Fait-il partie de la branche Libérale ou Conservative, la chose n’est pas claire, mais en définitive, qu’importe?

Il faut signaler qu’à l’Université de Yale existe également un centreHabad (Loubavitsh), ce qui est plutôt rassurant. Mais le rabbin habad n’y enseigne pas.

Le rabbin James Ponet a marié les tourtereaux sous une Houpa placée sous la voute céleste, comme cela se fait en Israël, a prononcé lesShéva Brakhot (Sept bénédictions) et a lu la Kétouba (l’Acte de mariage juif) que le ‘Hatan (Marié) a certainement signé, en présence de deux témoins casher, qui ont dû signer également l’acte, et tout ça un Chabbat, où il est interdit d’écrire.

Par ailleurs, le marié a certainement prononcé la phrase qui tue: Aréi at Mékoudéchét Li Kédat… Tu m’es consacrée selon la Loi (ou la Religion) de Moïse et d’Israël. Chelsea est donc consacrée à Marc ( ou quel que soit son prénom en hébreu) selon la la Loi bi-millénaire, qui a présidé aux innombrables mariages juifs à travers les âges.

Si Chelsea est consacrée – mauvaise traduction pour mékoudéchét, qui signifierait plutôt « sacrée » que « consacrée » – à Marc, selon la Loi d’Israël, elle ne peut pas lui être consacrée ou sacrée selon un autre rite; l’un annule l’autre!

Je ne déborde pas de joie en écrivant cet article; il y a des gens bien plus qualifiés que moi pour le faire, et ne je ne l’écris que contraint et forcé par l’absence de tout autre blog ou article qui remet les pendules à l’heure. Les commentaires des lecteurs aux articles publiés par les média israéliens, sont, par contre, fort riches en remarques pertinentes qui vont dans le sens de mon article.

Entre les milliers d’articles complaisants et le seul article, à ma connaissance, paru dans Yéded Nééman, l’organe de presse ultra orthodoxe, appartenant à la mouvance lituanienne, qui crie à la Shoah spirituelle que subit le Judaïsme américain, il m’a paru nécessaire de dire simplement que ce genre de mariage ne tient tout simplement pas la route. Ce n’est pas un mariage juif, pour toutes les raisons citées plus haut et parce que Chelsea ne s’est convertie en aucune façon au judaïsme, ce qui est parfaitement son droit, et il ne peut être chrétien parce que les formules contenues dans le rituel juif prononcées par le rabbin Ponet annulent la possibilité d’un mariage selon dans un autre rite. Alors que reste t-il ? Syncrétisme ou Saintcrétinisme, priez pour nous.

Donc, vous voyez, qu’en matière de mariage, (1+1) n’est pas égal à 2, ou même à 1; les chances pour que ça fasse 0, l’emportent largement.

Etant Bill Clintonphile autant que je suis Obamaphobe, je joins ma voix au concert de félicitations au nouveau couple, leur souhaite joie et prospérité, et leur conseille, tout de même, d’approfondir quelque peu cette problématique, car les enfants arrivent vite, ce que je leur souhaite de tout cœur.

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 13:57

 

 

 

 

"Conduites de Grenoble" - en 1788 et 212 ans plus tard....... 

Par Alain RUBIN

pour aschkel.info et lessakele

 

A.Debelle La journée des tuiles, 1889, Carnavalet

L’histoire officielle et le journalisme, pour diverses et pas nécessairement concordantes  raisons, ont fixé au 14 juillet 1789 le début de la Grande Révolution française. On se souvient de l’anecdote du conseiller royal répondant à Louis XVI qui lui demande, après la prise de la Bastille, si c’est une révolte ? : « Non Sire, c’est une révolution ».

Ce que l’histoire et le journalisme laissent trop souvent dans l’ombre*1 c’est ce que l’on appellera « la journée des tuiles », quand les grenoblois refusèrent de recevoir le représentant du roi de France et lui firent une « conduite de Grenoble ». Les grenoblois étaient alors montés sur les toits de leurs maisons, d’où ils bombarderont de tuiles le représentant de la monarchie. Ce dernier sera contraint de quitter la ville.  Je pense pour ma part qu’on doit fixer à cette mémorable journée de juin 1788 le début de l’irruption directe du peuple qui va se constituer en nation politique pendant les cinq années qui suivirent.

Le visage et les fondations du pays vont donner au monde des repères durables.

Ce qui s’est produit au mois de juillet dernier à Grenoble est d’une autre nature. Au lieu de repères, il vise à se constituer des repaires, à conquérir des sanctuaires contre l’ordre démocratique et républicain, il vise à imposer l’existence d’antres de pirateries, comme ce que fut, pendant plus de deux siècles, cette magnifique région du sud du pays connue sous le nom de massif des maures, devenue alors une Gorée provençale du trafic esclavagiste vers l’Afrique du nord.

 

Deux cent douze ans plus tard l’autorité de l’état, en l’occurrence l’autorité d’un régime bonapartiste inachevé, en crise depuis quarante deux ans, est à nouveau défiée.

 

En juin 1788, c’était le peuple et la nation française qui s’avançaient. Ils annonçaient les profonds ébranlements qui changeront la face de l’Europe et du monde. Ils amorçaient le vaste et long processus historique construisant, -avec des avancées et des reculs-, la démocratie politique et créaient les conditions qui verront émerger et se fortifier la démocratie sociale en France puis dans d’autres pays à partir de la révolution de 1848 qui poursuivait 1788-1815.

 

En juillet 2010, nous sommes dans la continuité d’un autre type d’irruption violente d’une partie de la population. Nous sommes dans la continuité de l’action, dans l’histoire, du lumpen prolétariat. En 1848, Marx mettait en garde les ouvriers parisiens s’enthousiasmant pour le lumpen prolétariat recruté et militarisé par le général Cavaignac. La classe ouvrière parisienne, qui avait fait chuter la monarchie de juillet, qui avait voulu le drapeau rouge et obtenu des promesses de la part d’une seconde république se déclarant sociale, la classe ouvrière croyait naïvement que le lumpen prolétariat était une partie d’elle-même. La mise en garde de Marx s’avéra malheureusement fondée ; et l’expérience montre le lumpen prolétariat pratiquement toujours méprisant et haïssant la classe ouvrière, considérée par lui comme un ramassis de « pues la sueur »…

 

En juin 1848, le prolétariat déclassé et militarisé suivra les ordres de Cavaignac. Il noiera dans le sang le prolétariat parisien et ses illusions de « République sociale » déjà réalisée.

 

En 2010, dans notre pays, le noyau dur du prolétariat déclassé, soudé un peu partout par des considérations ethniques et religieuses, -en défiant et affrontant l’autorité étatique pour marquer sa solidarité avec un « présumé braqueur » harnaché au moment de sa mort d’un gilet pare-balle et armé de deux armes de guerre chargées (une mitraillette Uzi et une Kalachnikov)-, a mené des actions de guerre contre le peuple travailleur de la Villeneuve de Grenoble, allant jusqu’à proférer des menaces de mort, brûlant ses voitures par dizaines.

 

En 2010, ce n’est pas un bonapartisme façon régime politique de Louis Napoléon, qualifié par Victor Hugo de « Napoléon le petit », qu’annoncent les violences du lumpen prolétariat, c’est autre chose, de bien plus grave. Ce que ces violences annoncent, c’est l’instauration du chaos, pour faire taire la gueule des « céfrancs » ; c’est le chaos pour apeurer les « impies » ; c’est le chaos, pour préparer la marche par étapes, vers le pouvoir de fait puis de jure, de la dictature totalitaire de la charia.

 

Juillet 2010 est aux antipodes de juin 1788.

 

La « conduite de Grenoble » laisse place à l’inconduite de Grenoble. L’amorce du mouvement universel vers la souveraineté populaire, vers la liberté de conscience, vers la liberté d’opinion et d’organisation, vers la Démocratie sociale, est aux prises avec l’amorce déjà ample d’un mouvement vers le totalitarisme utilisant parfois, ici et là, comme tous les fascismes, un langage pseudo social qui trouble certains ou favorise la lâche capitulation munichoise d’autres.

 

Alain Rubin

 

*1 le journalisme est devenu en France un genre un peu spécial, souvent très proche de l’ancienne « agitprop » stalinienne. C’est ainsi que ce matin, la radio vient d’annoncer, pour la troisième fois, l’affrontement à la frontière libano-israélienne. Nasrallah se voit donner la parole à ce sujet ; il profite de l’occasion pour accuser Israël de son propre crime, en l’occurrence le meurtre du leader libanais Hariri dont il fut le principal bénéficiaire, avec les gouvernements syriens et iraniens ses commanditaires et fournisseurs en armes lourdes à longue portée.

Ce qui frappe, en écoutant Europe I, c’est que si Nasrallah y devient une source « d’information » fiable, par contre, l’auditeur n’y est pas autorisé à apprendre que la FINUL a fait savoir qu’il n’y avait rien à reprocher au petit groupe de militaires israéliens, pris dans une embuscade, que ce dernier ne s’était livré « à aucune activité répréhensible » quand il a essuyé les tirs libanais auxquels il a répondu. Mais cela, l’auditeur d’Europe I ne doit pas le savoir, comme il ne doit pas être informé que le beau frère du « présumé braqueur » du casino d’Uriage, -dont deux proches ont déposé plainte « contre x »-, abritait, outre un petit arsenal plus tout à fait artisanal (armes de guerre et munitions), une salle d’entrainement au tir, sous le café qu’il exploitait dans la Ville neuve de Grenoble.

Soulignons ici que Nasrallah est une des figures de proue de ce lumpen prolétariat déclassé qui descend de chez lui armé, des HLM bien équipées et en excellent état, brûle les véhicules du voisinage et tire sur la police dans les rues de la Villeneuve de Grenoble. En Allemagne des années vingt-trente, ce groupe social formera les gros bataillons des troupes de choc du parti hitlérien, les SS et les SA.

En préférant les incendiaires et les snipers des nuits grenobloises à l’autorité légale, les NPA, PCF, PG et autres pseudos socialistes, répètent la trahison du comintern stalinien et de sa section allemande, le KPD qui réalisera un front unique d’action avec l’organisation berlinoise du parti nazi pour renverser le gouvernement social-démocrate du land de Prusse. La victoire stalinienne et nazie contre le SPD à Berlin et dans toute la Prusse fut le tremplin qui permit, quelques mois plus tard, la venue du nazisme au pouvoir. La tragédie de la classe ouvrière et du peuple allemand qui mènera à la seconde guerre mondiale est directement sortie de l’auto aveuglement stalinien.

Alain Rubin

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10 juillet 2010 6 10 /07 /juillet /2010 20:27

 

Toujours de très bons documents chez pvr-zone.ca

 


L'histoire oubliée des Blancs réduits en esclavage.

Les Blancs ont oublié ce dont les Noirs se souviennent.

 

 

 

Les historiens américains ont étudié tous les aspects de l'esclavage des Africains par les Blancs, mais ont largement ignoré l'esclavage des Blancs par les Nord-Africains. Christian Slaves, Muslim Masters [ Esclaves chrétiens, maîtres musulmans ] est un récit soigneusement documenté et clairement écrit de ce que le Prof Davis nomme « l'autre esclavage », qui s'épanouit durant approximativement la même période que le trafic transatlantique, et qui dévasta des centaines de communautés côtières européennes. Dans la pensée des Blancs d'aujourd'hui, l'esclavage ne joue pas du tout le rôle central qu'il joue chez les Noirs, mais pas parce qu'il fut un problème de courte durée ou sans importance. L'histoire de l'esclavage méditerranéen est, en fait, aussi sombre que les descriptions les plus tendancieuses de l'esclavage américain.

 

Au XVIe siècle, les esclaves blancs razziés par les musulmans furent plus nombreux que les Africains déportés aux Amériques.

 

 

Un commerce en gros

La côte barbaresque, qui s'étend du Maroc à la Libye moderne, fut le foyer d'une industrie florissante de rapt d'êtres humains depuis 1500 jusqu'à 1800 environs. Les grandes capitales esclavagistes étaient Salé au Maroc, Tunis, Alger et Tripoli, et pendant la plus grande partie de cette période les marines européennes étaient trop faibles pour opposer plus qu'une résistance symbolique.

 

Le trafic transatlantique des Noirs était strictement commercial, mais pour les Arabes, les souvenirs des Croisades et la fureur d'avoir été expulsés d'Espagne en 1492 semblent avoir motivé une campagne de rapt de chrétiens, ressemblant presque à un djihad.

 « Ce fut peut-être cet aiguillon de la vengeance, opposé aux marchandages affables de la place du marché, qui rendit les esclavagistes islamiques tellement plus agressifs et initialement (pourrait-on dire) plus prospères dans leur travail que leurs homologues chrétiens », écrit le Prof. Davis.

 

Pendant les XVIe et XVIIe siècles, plus d'esclaves furent emmenés vers le sud à travers la Méditerranée que vers l'ouest à travers l'Atlantique. Certains furent rendus à leurs familles contre une rançon, certains furent utilisés pour le travail forcé en Afrique du Nord, et les moins chanceux moururent à la tâche comme esclaves sur les galères.

 

Ce qui est le plus frappant concernant les raids esclavagistes barbaresques est leur ampleur et leur portée. Les pirates kidnappaient la plupart de leurs esclaves en interceptant des bateaux, mais ils organisaient aussi d'énormes assauts amphibies qui dépeuplèrent pratiquement des parties de la côte italienne. L'Italie était la cible la plus appréciée, en partie parce que la Sicile n'est qu'à 200 km de Tunis, mais aussi parce qu'elle n'avait pas de gouvernement central fort qui aurait pu résister à l'invasion.

 

De grands raids ne rencontraient souvent aucune résistance.

Quand les pirates mirent à sac Vieste dans le sud de l'Italie en 1554, par exemple, ils enlevèrent un total stupéfiant de 6.000 captifs. Les Algériens enlevèrent 7.000 esclaves dans la baie de Naples en 1544, un raid qui fit tellement chuter le prix des esclaves qu'on disait pouvoir « troquer un chrétien pour un oignon ».

 

L'Espagne aussi subit des attaques de grande ampleur. Après un raid sur Grenade en 1556 qui rapporta 4.000 hommes, femmes et enfants, on disait qu'il « pleuvait des chrétiens sur Alger ». Pour chaque grand raid de ce genre, il a dû y en avoir des douzaines de plus petits.

L'apparition d'une grande flotte pouvait faire fuir toute la population à l'intérieur des terres, vidant les régions côtières.

En 1566, un groupe de 6.000 Turcs et corsaires traversa l'Adriatique et débarqua à Fracaville. Les autorités ne purent rien faire, et recommandèrent l'évacuation complète, laissant aux Turcs le contrôle de plus de 1300 kilomètres carrés de villages abandonnés jusqu'à Serracapriola.

 

Quand les pirates apparaissaient, les gens fuyaient souvent la côte pour aller dans la ville la plus proche, mais le Prof. Davis explique que ce n'était pas toujours une bonne stratégie: « Plus d'une ville de taille moyenne, bondée de réfugiés, fut incapable de soutenir un assaut frontal par plusieurs centaines de corsaires, et le reis [ capitaine des corsaires ] qui aurait dû autrement chercher les esclaves par quelques douzaines à la fois le long des plages et dans les collines, pouvait trouver un millier ou plus de captifs opportunément rassemblés en un seul endroit pour être pris. »

 

Les pirates revenaient encore et encore pour piller le même territoire. En plus d'un bien plus grand nombre de petits raids, la côte calabraise subit les déprédations suivantes, de plus en plus graves, en moins de dix ans : 700 personnes capturées en un seul raid en 1636, un millier en 1639 et 4.000 en 1644.

Durant les XVIe et XVIIe siècles, les pirates installèrent des bases semi-permanentes sur les îles d'Ischia et de Procida, presque dans l'embouchure de la baie de Naples, d'où ils faisaient leur choix de trafic commercial.

 

Quand ils débarquaient sur le rivage, les corsaires musulmans ne manquaient pas de profaner les églises. Ils dérobaient souvent les cloches, pas seulement parce que le métal avait de la valeur, mais aussi pour réduire au silence la voix distinctive du christianisme.

 

Dans les petits raids plus fréquents, un petit nombre de bateaux opéraient furtivement, tombant sur les établissements côtiers au milieu de la nuit de manière à attraper les gens « paisibles et encore nus dans leur lit ». Cette pratique donna naissance à l'expression sicilienne moderne, pigliato dai turchi, « pris par les Turcs », ce qui veut dire être attrapé par surprise en étant endormi ou affolé.

 

La prédation constante faisait un nombre terrible de victimes.

Les femmes étaient plus faciles à attraper que les hommes, et les régions côtières pouvaient rapidement perdre toutes leurs femmes en âge d'avoir des enfants. Les pêcheurs avaient peur de sortir, où ne prenaient la mer qu'en convois. Finalement, les Italiens abandonnèrent une grande partie de leurs côtes. Comme l'explique le Prof. Davis, à la fin du XVIIe siècle « la péninsule italienne avait alors été la proie des corsaires barbaresques depuis deux siècles ou plus, et ses populations côtières s'étaient alors en grande partie retirées dans des villages fortifiés sur des collines ou dans des villes plus grandes comme Rimini, abandonnant des kilomètres de rivages autrefois peuplés aux vagabonds et aux flibustiers ».

 

C'est seulement vers 1700 que les Italiens purent empêcher les raids terrestres spectaculaires, bien que la piraterie sur les mers continua sans obstacle.

La piraterie conduisit l'Espagne et surtout l'Italie à se détourner de la mer et à perdre leurs traditions de commerce et de navigation, avec des effets dévastateurs : « Du moins pour l'Ibérie et l'Italie, le XVIIe siècle représenta une période sombre dont les sociétés espagnole et italienne émergèrent comme de simples ombres de ce qu'elles avaient été durant les époques dorées antérieures »

 

Certains pirates arabes étaient d'habiles navigateurs de haute mer, et terrorisèrent les chrétiens jusqu'à une distance de 1600 km. Un raid spectaculaire jusqu'en Islande en 1627 rapporta près de 400 captifs.

 

Nous pensons que l'Angleterre était une redoutable puissance maritime dès l'époque de Francis Drake, mais pendant tout le XVIIe siècle, les pirates arabes opérèrent librement dans les eaux britanniques, pénétrant même dans l'estuaire de la Tamise pour faire des prises et des raids sur les villes côtières. En seulement trois ans, de 1606 à 1609, la marine britannique reconnut avoir perdu pas moins de 466 navires marchands britanniques et écossais du fait des corsaires algériens. Au milieu des années 1600, les Britanniques se livraient à un actif trafic trans-atlantique de Noirs, mais beaucoup des équipages britanniques eux-mêmes devenaient la propriété des pirates arabes.

 

La vie sous le fouet.

Les attaques terrestres pouvaient être très fructueuses, mais elles étaient plus risquées que les prises en mer. Les navires étaient par conséquent la principale source d'esclaves blancs. À la différence de leurs victimes, les navires-corsaires avaient deux moyens de propulsion : les esclaves des galères en plus des voiles. Cela signifiait qu'ils pouvaient avancer à la rame vers un bateau encalminé et l'attaquer quand ils le voulaient. Ils portaient de nombreux drapeaux différents, donc quand ils naviguaient ils pouvaient arborer le pavillon qui avait le plus de chances de tromper une proie.

 

Un navire marchand de bonne taille pouvait porter environ 20 marins en assez bonne santé pour durer quelques années dans les galères, et les passagers étaient habituellement bons pour en tirer une rançon. Les nobles et les riches marchands étaient des prises attractives, de même que les Juifs, qui pouvaient généralement rapporter une forte rançon de la part de leurs coreligionnaires. Les hauts dignitaires du clergé étaient aussi précieux parce que le Vatican payait habituellement n'importe quel prix pour les tirer des mains des infidèles.

 

À l'approche des pirates, les passagers enlevaient souvent leurs beaux vêtements et tentaient de s'habiller aussi pauvrement que possible, dans l'espoir que leurs ravisseurs les rendraient à leur famille contre une rançon modeste. Cet effort était inutile si les pirates torturaient le capitaine pour avoir des informations sur les passagers. Il était aussi courant de faire déshabiller les hommes, à la fois pour rechercher des objets de valeur cousus dans leurs vêtements et pour voir si des Juifs circoncis ne s'étaient pas déguisés en chrétiens.

 

Si les pirates étaient à court d'esclaves pour les galères, ils pouvaient mettre certains de leurs captifs au travail immédiatement, mais les prisonniers étaient généralement mis dans la cale pour le voyage de retour. Ils étaient entassés, pouvant à peine bouger dans la saleté, la puanteur et la vermine, et beaucoup mouraient avant d'atteindre le port.

 

Dès l'arrivée en Afrique du Nord, c'était la tradition de faire défiler les chrétiens récemment capturés dans les rues, pour que les gens puissent se moquer d'eux et que les enfants puissent les couvrir d'ordures.

 

Au marché aux esclaves, les hommes étaient obligés de sautiller pour prouver qu'ils n'étaient pas boiteux, et les acheteurs voulaient souvent les faire mettre nus pour voir s'ils étaient en bonne santé. Cela permettait aussi d'évaluer la valeur sexuelle des hommes comme des femmes; les concubines blanches avaient une valeur élevée, et toutes les capitales esclavagistes avaient un réseau homosexuel florissant. Les acheteurs qui espéraient faire un profit rapide avec une forte rançon examinaient les lobes d'oreilles pour repérer des marques de piercing, ce qui était une indication de richesse. Il était aussi habituel de regarder les dents d'un captif pour voir s'il pourrait survivre à un dur régime d'esclave.

 

Le pacha ou souverain de la région recevait un certain pourcentage d'esclaves comme une forme d'impôt sur le revenu. Ceux-ci étaient presque toujours des hommes, et devenaient propriété du gouvernement plutôt que propriété privée. À la différence des esclaves privés, qui embarquaient habituellement avec leur maître, ils vivaient dans les bagnos ou « bains », ainsi que les magasins d'esclaves du pacha étaient appelés. Il était habituel de raser la tête et la barbe des esclaves publics comme une humiliation supplémentaire, dans une période où la tête et la pilosité faciale étaient une part importante de l'identité masculine.

 

La plupart de ces esclaves publics passaient le reste de leur vie comme esclaves sur les galères, et il est difficile d'imaginer une existence plus misérable. Les hommes étaient enchaînés trois, quatre ou cinq par aviron, leurs chevilles enchaînées ensemble aussi. Les rameurs ne quittaient jamais leur rame, et quand on les laissait dormir, ils dormaient sur leur banc. Les esclaves pouvaient se pousser les uns les autres pour se soulager dans une ouverture de la coque, mais ils étaient souvent trop épuisés ou découragés pour bouger, et se souillaient là où ils étaient assis. Ils n'avaient aucune protection contre le brûlant soleil méditerranéen, et leur maître écorchait leur dos déjà à vif avec l'instrument d'encouragement favori du conducteur d'esclaves, un pénis de bœuf allongé ou « nerf de bœuf ». Il n'y avait presque aucun espoir d'évasion ou de secours; le travail d'un esclave de galère était de se tuer à la tâche -- principalement dans des raids pour capturer encore plus de malheureux comme lui -- et son maître le jetait par-dessus bord au premier signe de maladie grave.

 

Quand la flotte pirate était au port, les esclaves de galères vivaient dans le bagno et faisaient tout le travail sale, dangereux ou épuisant que le pacha leur ordonnait de faire. C'était habituellement tailler et traîner des pierres, draguer le port, ou les ouvrages pénibles. Les esclaves se trouvant dans la flotte du Sultan turc n'avaient même pas ce choix. Ils étaient souvent en mer pendant des mois d'affilée, et restaient enchaînés à leurs rames même au port. Leurs bateaux étaient des prisons à vie.

 

D'autres esclaves sur la côte barbaresque avaient des travaux plus variés. Souvent ils faisaient du travail de propriétaire ou agricole du genre que nous associons à l'esclavage en Amérique, mais ceux qui avaient des compétences étaient souvent loués par leurs propriétaires. Certains maîtres relâchaient simplement leurs esclaves pendant la journée avec l'ordre de revenir avec une certaine quantité d'argent le soir sous peine d'être sévèrement battus. Les maîtres semblaient attendre un bénéfice d'environ 20% sur le prix d'achat. Quoi qu'ils fissent, à Tunis et à Tripoli, les esclaves portaient habituellement un anneau de fer autour d'une cheville, et étaient chargés d'une chaîne pesant 11 ou 14 kg.

 

Certains maîtres mettaient leurs esclaves blancs au travail dans des fermes loin à l'intérieur des terres, où ils affrontaient encore un autre péril : la capture et un nouvel esclavage par des raids de Berbères. Ces infortunés ne verraient probablement plus jamais un autre Européen pendant le reste de leur courte vie.

 

Le Prof. Davis remarque qu'il n'y avait aucun obstacle à la cruauté : « Il n'y avait pas de force équivalente pour protéger l'esclave de la violence de son maître : pas de lois locales contre la cruauté, pas d'opinion publique bienveillante, et rarement de pression efficace de la part des États étrangers ».

 Les esclaves blancs n'étaient pas seulement des marchandises, ils étaient des infidèles, et méritaient toutes les souffrances qu'un maître leur infligeait.

 

Le Prof. Davis note que « tous les esclaves qui vécurent dans les bagnos et qui survécurent pour écrire leurs expériences soulignèrent la cruauté et la violence endémiques pratiquées ici ». La punition favorite était la bastonnade, par laquelle un homme était mis sur le dos et ses chevilles attachées et suspendu par la taille pour être battu longuement sur la plante des pieds. Un esclave pouvait recevoir jusqu'à 150 ou 200 coups, qui pouvaient le laisser estropié. La violence systématique transformait beaucoup d'hommes en automates.

 

Les esclaves chrétiens étaient souvent si abondants et si bon marché qu'il n'y avait aucun intérêt à s'en occuper; beaucoup de propriétaires les faisaient travailler jusqu'à la mort et achetaient des remplaçants.

 

Les esclaves publics contribuaient aussi à un fonds pour entretenir les prêtres du bagno. C'était une époque très religieuse, et même dans les plus horribles conditions, les hommes voulaient avoir une chance de se confesser et, plus important, de recevoir l'extrême-onction. Il y avait presque toujours un prêtre captif ou deux dans le bagno, mais pour qu'il reste disponible pour ses devoirs religieux, les autres esclaves devaient contribuer et racheter son temps au pacha. Certains esclaves de galères n'avaient donc plus rien pour acheter de la nourriture ou des vêtements, bien que durant certaines périodes des Européens libres vivant dans les villes barbaresques contribuaient aux frais d'entretien des prêtres des bagnos.

 

Pour quelques-uns, l'esclavage devenait plus que supportable. Certains métiers, en particulier celui de constructeur de navire, étaient si recherchés qu'un propriétaire pouvait récompenser son esclave avec une villa privée et des maîtresses. Même quelques résidents du bagno réussirent à exploiter l'hypocrisie de la société islamique et à améliorer leur condition. La loi interdisait strictement aux musulmans de faire le commerce de l'alcool, mais était plus indulgente avec les musulmans qui le consommaient seulement. Des esclaves entreprenants établirent des tavernes dans les bagnos et certains eurent la belle vie en servant les buveurs musulmans.

 

Une manière d'alléger le poids de l'esclavage était de « prendre le turban » et de se convertir à l'islam. Cela exemptait un homme du service dans les galères, des ouvrages pénibles, et de quelques autres brimades indignes d'un fils du Prophète, mais ne le faisait pas sortir de la condition d'esclave. L'un des travaux des prêtres des bagnos était d'empêcher les hommes désespérés de se convertir, mais la plupart des esclaves semblent ne pas avoir eu besoin de conseil religieux. Les chrétiens pensaient que la conversion mettrait leur âme en danger, et elle signifiait aussi le déplaisant rituel de la circoncision adulte. Beaucoup d'esclaves semblent avoir enduré les horreurs de l'esclavage en les considérant comme une punition pour leurs péchés et comme une épreuve pour leur foi. Les maîtres décourageaient les conversions parce qu'elles limitaient le recours aux mauvais traitements et abaissaient la valeur de revente d'un esclave.

 

Rançon et rachat des esclaves blanc

Pour les esclaves, l'évasion était impossible. Ils étaient trop loin de chez eux, étaient souvent enchaînés, et pouvaient être immédiatement identifiés par leurs traits européens. Le seul espoir était la rançon.

 

Parfois, la chance venait rapidement. Si un groupe de pirates avait déjà capturé tant d'hommes qu'il n'avait plus assez d'espace sous le pont, il pouvait faire un raid sur une ville et ensuite revenir quelques jours plus tard pour revendre les captifs à leurs familles. C'était généralement à un prix bien plus faible que celui du rançonnement de quelqu'un à partir de l'Afrique du Nord, mais c'était encore bien plus que des paysans pouvaient se le permettre. Les fermiers n'avaient généralement pas d'argent liquide, et pas de biens à part la maison et la terre. Un marchand était généralement prêt à les acquérir pour un prix modique, mais cela signifiait qu'un captif revenait dans une famille qui était complètement ruinée.

 

La plupart des esclaves ne rachetaient leur retour qu'après être passés par l'épreuve du passage en pays barbaresque et de la vente à un spéculateur. Les riches captifs pouvaient généralement trouver une rançon suffisante, mais la plupart des esclaves ne le pouvaient pas. Les paysans illettrés ne pouvaient pas écrire à la maison et même s'ils le faisaient, il n'y avait pas d'argent pour une rançon.

 

La majorité des esclaves dépendait donc de l'œuvre charitable des Trinitaires (fondé en Italie en 1193) et de celle des Mercedariens (fondé en Espagne en 1203). Ceux-ci étaient des ordres religieux établis pour libérer les Croisés détenus par les musulmans, mais ils transférèrent bientôt leur œuvre au rachat des esclaves détenus par les Barbaresques, collectant de l'argent spécifiquement dans ce but. Souvent ils plaçaient des boîtes à serrure devant les églises avec l'inscription « Pour la récupération des pauvres esclaves », et le clergé appelait les riches chrétiens à laisser de l'argent dans leurs vœux de rédemption. Les deux ordres devinrent des négociateurs habiles, et réussissaient habituellement à racheter les esclaves à des meilleurs prix que ceux obtenus par des libérateurs inexpérimentés. Cependant, il n'y avait jamais assez d'argent pour libérer beaucoup de captifs, et le Prof. Davis estime que pas plus de 3 ou 4% des esclaves étaient rançonnés en une seule année. Cela signifie que la plupart laissèrent leurs os dans les tombes chrétiennes sans marque en dehors des murs des villes.

 

Les ordres religieux conservaient des comptes précis de leurs succès. Les Trinitaires espagnols, par exemple, menèrent 72 expéditions de rachats dans les années 1600, comptant en moyenne 220 libérations chacune. Il était habituel de ramener les esclaves libérés chez eux et de les faire marcher dans les rues des villes dans de grandes célébrations. Ces défilés devinrent l'un des spectacles urbains les plus caractéristiques de l'époque, et avaient une forte orientation religieuse. Parfois les esclaves marchaient dans leurs vieux haillons d'esclaves pour souligner les tourments qu'ils avaient subis; parfois ils portaient des costumes blancs spéciaux pour symboliser la renaissance. D'après les archives de l'époque, beaucoup d'esclaves libérés ne se rétablissaient jamais complètement après leurs épreuves, particulièrement s'ils avaient passé beaucoup d'années en captivité.

 

Combien d'esclaves ?

Le Prof. Davis remarque que des recherches énormes ont été faites pour évaluer aussi exactement que possible le nombre de Noirs emmenés à travers l'Atlantique, mais qu'il n'y a pas eu d'effort semblable pour connaître l'ampleur de l'esclavage en Méditerranée. Il n'est pas facile d'obtenir un compte fiable. les Arabes eux-mêmes ne conservaient généralement pas d'archives. Mais au cours de dix années de recherches le Prof Davis a développé une méthode d'estimation.

 

Par exemple, les archives suggèrent que de 1580 à 1680 il y a eu une moyenne de quelque 35.000 esclaves en pays barbaresque. Il y avait une perte régulière du fait des morts et des rachats, donc si la population restait constante, le taux de capture de nouveaux esclaves par les pirates devait égaler le taux d'usure. Il y a de bonnes bases pour estimer les taux de décès. Par exemple, on sait que sur les près de 400 Islandais capturés en 1627, il ne restait que 70 survivants huit ans plus tard. En plus de la malnutrition, de la surpopulation, de l'excès de travail et des punitions brutales, les esclaves subissaient des épidémies de peste, qui éliminaient généralement 20 ou 30% des esclaves blancs.

 

Par un certain nombre de sources, le Prof Davis estime donc que le taux de décès était d'environ 20% par an. Les esclaves n'avaient pas accès aux femmes, donc le remplacement se faisait exclusivement par des captures.

 

Sa conclusion : Entre 1530 et 1780, il y eut presque certainement un million et peut-être bien jusqu'à un million et un quart de chrétiens européens blancs asservis par les musulmans de la côte barbaresque.

 

Cela dépasse considérablement le chiffre généralement accepté de 800.000 Africains transportés dans les colonies d'Amérique du Nord et, plus tard, dans les États-Unis.

 

Les puissances européennes furent incapables de mettre fin à ce trafic.

Le Prof. Davis explique qu'à la fin des années 1700, elles contrôlaient mieux ce commerce, mais qu'il y eut une reprise de l'esclavage des Blancs pendant le chaos des guerres napoléoniennes.

 

La navigation américaine ne fut pas exempte non plus de la prédation. C'est seulement en 1815, après deux guerres contre eux, que les marins américains furent débarrassés des pirates barbaresques. Ces guerres furent des opérations importantes pour la jeune république; une campagne est rappelée par les paroles « vers les rivages de Tripoli » dans l'hymne de la marine.

Quand les Français prirent Alger en 1830, il y avait encore 120 esclaves blancs dans le bagno.

 

Pourquoi y a-t-il si peu d'intérêt pour l'esclavage en Méditerranée alors que l'érudition et la réflexion sur l'esclavage des Noirs ne finit jamais? Comme l'explique le Prof Davis, des esclaves blancs avec des maîtres non-blancs ne cadrent simplement pas avec « le récit maître de l'impérialisme européen ». Les schémas de victimisation si chers aux intellectuels requièrent de la méchanceté blanche, pas des souffrances blanches.

 

Le Prof Davis remarque aussi que l'expérience européenne de l'asservissement à grande échelle fait apparaître le mensonge d'un autre thème gauchiste favori : que l'esclavage des Noirs aurait été un pas crucial dans l'établissement des concepts européens de race et de hiérarchie raciale.

 

Ce n'est pas le cas; pendant des siècles, les Européens vécurent eux-mêmes dans la peur du fouet, et un grand nombre assista aux défilés de rachat des esclaves libérés, qui étaient tous blancs. L'esclavage était un sort plus facilement imaginable pour eux-mêmes que pour les lointains Africains.

 

Avec un peu d'efforts, il est possible d'imaginer les Européens se préoccupant de l'esclavage autant que les Noirs. Si les Européens nourrissaient des griefs concernant les esclaves des galères de la même manière que les Noirs font pour les travailleurs des champs, la politique européenne serait certainement différente. Il n'y aurait pas d'excuses rampantes pour les Croisades, peu d'immigration musulmane en Europe, les minarets ne pousseraient pas dans toute l'Europe, et la Turquie ne rêverait pas de rejoindre l'Union européenne. Le passé ne peut pas être changé, et les regrets peuvent être pris à l'excès, mais ceux qui oublient paient aussi un prix élevé.

 

-----------------------------------------------

 

Source : Robert C. Davis, Christian Slaves, Muslim Masters: White Slavery in the Mediterranean, the Barbary Coast, and Italy, 1500-1800, Palgrave Macmillan, 2003, 246 pages, 35 dollars US.

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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 11:51

 

 

Texte transmis par Aimée

pour aschkel.info et lessakele

 

Le Saviez-vous ? ORAN… 5 JUILLET 1962 - témoignage

Par José CASTANO



 

« J’écris dans ce pays que le sang défigure qui n’est plus qu’un monceau de douleurs et de plaies, une halle à tous vents que la grêle inaugure, une ruine où la mort s’exerce aux osselets. » (Louis Aragon - « François la Terreur »)

 

Ce jeudi 5 juillet ne paraissait pas devoir être, à Oran, une journée plus angoissante que les autres. Comme depuis cinq jours, les Oranais s'éveillaient dans les rumeurs d'une foule qui avait déjà envahi la rue, ivre de promesses et de rêves. On allait enfin connaître le bien être, le monde allait changer de face, le pactole allait couler.


Et la fête continuait... tandis que les Français qui étaient encore là bouclaient leurs valises ou attendaient, écrasés de soleil et de misère, un bateau sur les quais ou un avion aux abords de l'aérogare.

 

Un soulagement pourtant se faisait jour parmi ces Français-là. Tous avaient redouté la date fatidique du 1er juillet (référendum) et plus encore celle du 3 juillet qui avait vu défiler sept katibas de l'ALN dans Oran. Or, rien de ce qu'on avait craint ne s'était passé.


Les enlèvements se succédaient, certes, les attentats sournois au coin des rues, aussi, mais il n'y avait pas eu de déferlement de la masse musulmane et le chef de détachement des unités de l'ALN, le Capitaine Bakhti avait déclaré aux Européens : « Vous pourrez vivre avec nous autant que vous voudrez et avec toutes les garanties accordées par le GPRA. L'ALN est présente à Oran. Pas question d'égorgements. Bien au contraire, nous vous garantissons une vie meilleure que celle que vous connaissiez auparavant ! ».


De plus, le général Katz, en personne, avait estimé qu’il avait pris toutes les dispositions nécessaires pour que les manifestations du 5 juillet à Oran se passent dans le calme le plus absolu. Avec le Capitaine Bakhti, il s’était engagé à ce que les réjouissances algériennes ne débordent pas en ville européenne. Pourquoi dans ce cas là s'inquiéter plus que de coutume ? La fête marquant la célébration de l'indépendance  algérienne pouvait commencer... 


Cependant, dès l'aube, le village nègre (quartiers arabes) se mit en mouvement et contrairement à ce qui avait été promis, ce furent des milliers de Musulmans qui déferlèrent vers la ville européenne, s'étourdissant dans les cris, les chants, les you-you des femmes.


Rien ne laissait encore prévoir le drame qui allait se passer. Pourtant de nombreux Européens constatèrent que certains avaient une arme à la main et que beaucoup d'autres tentaient de dissimuler soit un revolver, un couteau, un fusil, une hache ou un gourdin. Le doute n'était plus permis. Alors les plus avertis se barricadèrent et on essaya de prévenir par téléphone les amis et la famille de ses craintes.


Place Jeanne d'Arc située devant la cathédrale, une Musulmane, après avoir poussé une série de you-you stridents, grimpa sur le socle de la statue équestre de la pucelle d'Orléans. On lui tendit un drapeau vert et blanc qu'elle accrocha à l'épée que Jeanne d'Arc pointait vers le ciel. Une immense clameur accueillit cette action. Survoltée par sa prouesse, la mégère entreprit, toujours juchée sur le socle, une danse du ventre endiablée, supportée en cela par des milliers de mains qui claquaient au rythme de la danse. Il n'y avait plus de France en Algérie, il n'y avait plus de pucelle Française. L’Algérie appartenait aux Algériens !


A midi moins dix, devant le théâtre municipal où s'était rassemblée la foule, un silence incompréhensible s'établit soudain. Des responsables du FLN, étaient là, encadrant la meute et semblant attendre un signe. Puis quatre coups de feu isolés se firent entendre.

 

C'était le signal ! Ce fut alors que plusieurs hommes, semblant mettre à exécution un plan mûrement réfléchi, partirent en courant dans toutes les directions, criant : « C'est l'OAS, c'est l'OAS qui nous tire dessus !» entraînant par là même la foule qui se mit également à courir en criant « OAS, OAS, OAS ! »

  

De ce rassemblement qui se devait - aux dires de Katz - être pacifique, émergèrent soudain des hommes en armes qui, pour affoler les gens, tirèrent dans toutes les directions - y compris sur la foule - aux cris de « OAS assassins ! Sus à l'OAS ! »


   Bientôt le feu fut dirigé sur les sentinelles françaises en faction devant la mairie, le Château-Neuf (là précisément où se tenait l'état-major de Katz) et l'hôtel Martinez qui hébergeait les officiers français. Après un moment d'hésitation, les soldats français ripostèrent à leur tour avant de se barricader.

 

Ce fut là le point de départ du plus grand pogrom anti-européen que l’Algérie n’eût jamais connu.


   Ce qui va se passer ce 5 juillet à Oran, sera insoutenable à voir.

 

Toutes les limites de l'horreur seront franchies.

 

Des centaines d'Européens seront enlevés ; on égorgera, on émasculera, on mutilera pour le plaisir, on arrachera les tripes des suppliciés, on remplira les ventres de terre et de pierraille, des têtes d'enfants éclateront contre les murs comme des noix, des hommes seront crucifiés, brûlés vifs ; des femmes seront violées puis livrées à la prostitution ; le sang se répandra en nappes tandis qu'au village nègre, les Européens encore vivants seront suspendus par le palais aux crochets d’abattoir.

   

 Comment pardonner, 48 ans après l’horreur de ce sang pleurant des viandes… ces bouts de cadavres que l’étal tenait suspendu à ses crochets ?

 

Le crime est bien trop grand pour que nous n’en perdions jamais le souvenir !

  

Très vite, les Européens qui ne s’attendaient pas à ce déferlement de violence furent pris en chasse et bientôt ce ne fut qu’horreurs et abominations.

  

Les cris de terreur trouvaient leur écho dans toutes les gorges des victimes pourchassées.

 

Il ne subsistait plus le moindre sang froid, plus le moindre germe d'humanité...

 

Ce n'était plus qu'une avalanche de démence et de terreur.Le carnage était sans précédent. La puanteur uniforme de la mort avait remplacé les odeurs multiples de la vie.

 

Pendant ce temps, l'armée française se barricadait dans les postes de garde en position de surveillance. Un hélicoptère survola la ville. A son bord, le Général Katz essayait d’apprécier la situation. D'après le rapport des sentinelles, sur la seule place d'Armes, il y avait au moins vingt cadavres d'Européens affreusement mutilés.

 

Mais du haut de son appareil, le « boucher d'Oran » - ainsi l'avaient surnommé les Oranais - crut pouvoir conclure que la ville semblait calme (!). Tout était, apparemment, rentré dans l'ordre ! Il valait mieux éviter un affrontement avec le FLN, pensa-t-il !... et le drapeau français fut amené pour ne pas exciter davantage la multitude.

  

 Chaque Européen était devenu proie, gibier face à la foule terrible, acharnée à sa joie, déchaînée, et quand ils apercevaient des véhicules de l'armée française, en proie à la terreur, tentaient d'y grimper… ils y étaient la plupart du temps repoussés à coups de crosse.

  

C'était l'épouvante parmi eux. « Mais que fait l'armée, que fait l'armée ? » disaient-ils.

 

Ils entendaient encore les hauts parleurs des camions militaires promener dans toute la ville, le lancinant et rassurant appel : « Oranais, Oranaises, n'écoutez pas ceux qui vous mentent (sous-entendu, l'OAS). L'armée est ici et restera pendant trois ans pour vous protéger. ». C'était, les 26, 27 et 28 juin 1962 !

Des hommes en tenue de combat, rutilantes de neuf, « les valeureux soldats de la libération », et d'autres civils armés se déversaient dans les immeubles et en ressortaient des files d'Européens, hommes, femmes, enfants, vieillards.

 Ces malheureux « convois de la mort »prenaient la direction d'Eckmuhl, du Petit Lac et de la Ville Nouvelle, mains sur la tête, sous les sarcasmes, les crachats, les injures, les coups et les huées de la populace. Pour eux, c'était la fin, ils le savaient et ils priaient pour que la mort vînt les prendre le plus vite possible et les arracher aux supplices qui les attendaient.

Avec amertume ils se remémoraient les paroles de Fouchet : « La France n'oubliera jamais l'Algérie. Sa main sera toujours là pour l'aider»... « Comment pouvez-vous croire que la France puisse vous abandonner ? Vous avez la garantie d'un traitement  privilégié ».

   Il  est vrai que le Ministre n'avait pas précisé de quel traitement il s'agirait !... Et aujourd'hui, la ville toute entière leur paraissait une tombe : la leur. Aucune aide de personne à attendre. Crier, appeler au secours, tout était inutile.

C'était le colonialisme et la génération nouvelle qu'on allait détruire, voilà tout.

Alors, qu'importait qu'on saignât les enfants et qu'on ouvrît le ventre des mères, qu'on arrachât les tripes des suppliciés et qu'on les pendît par les pieds au-dessus de braises incandescentes...

A dix sept heures, enfin, le bruit caractéristique d'un convoi de camions se fit entendre. C'était la gendarmerie mobile, l'âme damnée du Général Katz qui prenait position. Dès cet instant, comme par miracle, la manifestation prit fin et la populace disparut... mais il était trop tard.

 

Des centaines de cadavres jonchaient les rues, le sang avait maculé trottoirs et rigoles, les appartements étaient dévastés, les magasins pillés, les disparitions ne se comptaient plus, la ville avait pris le visage de l'apocalypse.


    Pourquoi cette intervention s'était-elle produite si tardivement ?

Avait-on décidé de faire payer aux Oranais leur folie, leur passion pour l'Algérie française, leur trop grande fidélité à l'OAS ?

   

Où était passé le Capitaine Bakhti, l'homme fort, l'homme de confiance de Katz, qui avait déclaré le 3 juillet qu'il n'était pas question d'égorgement ?

 

La réponse est simple : Paris, qui, grâce à ses renseignements, s'attendait à cette explosion de folie furieuse, avait ordonné à Katz « de ne pas bouger, de laisser faire ». Et Katz, grosse brute bornée qui tirait vanité de sa servilité - même quand il s'agissait d'assassiner ou de laisser assassiner des Français ! - à la recherche constante d'une nouvelle étoile, obtempéra aveuglément. Ceci est une certitude.  Les preuves matérielles foisonnent en ce sens.

Ce qui est incontestable, c'est que l'ordre de Paris, capté à la poste centrale vers 16 h 30, de faire cesser la tuerie eut instantanément son effet. A 17 heures, tout était fini et la ville abasourdie était plongée dans un silence de mort, de cette mort qui pendant six heures s'était abattue sur elle. Katz quant à lui, pouvait être fier : Il avait obéi aux ordres et une quatrième étoile allait récompenser sa fidélité.

 

Cependant dans la cité meurtrie, l'angoisse étreignait les survivants. Chacun tremblait pour les siens, les gens se cherchaient, beaucoup demeuraient encore cachés de peur de voir la tornade s'abattre de nouveau. Le nombre des disparitions augmentait d'heure en heure, aggravant le tourment des familles. La morgue était pleine à craquer et une odeur fétide s'en dégageait.

 

On en refusa bientôt l'entrée et les corps entassés, mutilés, étaient méconnaissables.

 

Dans la ville arabe et au Petit Lac, le tas des tués était plus incohérent et plus dense. Il s'échappait une odeur fétide, insupportable, une épouvantable pestilence. L'on pouvait voir, trempant dans des bains répugnants, les viscères des malheureuses victimes et sur un mur, tracé d'une main maladroite, l'on pouvait lire : « Les boyaux des Français»...

 Et toujours cette liesse, et toujours ces cris « Mort aux Chrétiens ! »...

Et toujours cette foule frénétique, fanatique, cette même foule qui, quelques mois plus tard, n'obtenant rien des promesses invoquées tout au long de la guerre et réduite soudain à la famine, émigrera en France avec une mine attristée et des yeux de douleur, dans cette Patrie qu'ils auront eu plaisir à humilier et dont ils auront persécuté avec délice ses enfants.

     

                                                                                                               José CASTANO

                                                                            

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