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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 14:00
DISSIPER LE DOUTE SUR LA RESOLUTION 242 
03/11/2009 
Dore Gold, Yehouda Blum, Ruth Lapidoth  |  

http://www.jcpa-lecape.org/ViewArticle.aspx?ArticleId=245


Hier à propos de cet article 
http://www.aschkel.info/article-22-11-1967-adoption-par-l-onu-de-la-resolution-242-39807871.html 

Gad me faisait justement remarqué ceci :
tu devrais tenir compte des textes qui mettent en garde contre l'opposition entre deux traductions de la résolution : l'une en anglais qui parle du retrait :" de territoires" et l'autre, en français, qui parle du retrait" des territoires". Dans un cas, à mesure que la paix s'instaure, Israël se retire progressivement, dans l'autre, on semble faire une condition sine qua non d'un retrait total avant qu'une paix s'instaure. de fait, Israël a toujours préféré en garder un peu sous la pédale, au cas où la paix ne s'instaurerait pas!



a) Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés au cours du récent conflit ;
b) Fin de toute revendication ou de tout état de belligérance, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région et de son droit de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, à l'abri de menaces ou d'actes de violence.

Voici donc ce que j'ai trouvé de mieux !



Les enjeux de la résolution 242
Dore Gold

Ancien ambassadeur d’Israël à l’ONU et Président du Centre de Jérusalem pour les affaires publiques

La Résolution 242 des Nations-Unies adoptée au mois de novembre 1967 est dans le contexte du conflit Israélo-arabe, la résolution la plus importante pour instaurer la paix au Proche-Orient. Bien qu'elle ait été adoptée  il y déjà plus de quatre décennies, au lendemain de la guerre des Six jours de 1967, elle demeure une base solide pour tous les efforts de paix –depuis le traité de paix israélo-égyptien aux accords d'Oslo en passant par la conférence de paix de Madrid.

Chaque débutant en sciences politiques qui étudie sur le Proche-Orient sait parfaitement que cette résolution n’a jamais établi l’étendue du retrait israélien des territoires conquis pendant la guerre des Six jours en échange de la paix avec ses voisins arabes.

Néanmoins, au cours des dix dernières années, plusieurs observateurs ont faussement caractérisé les résolutions des Nations Unies comme exigeant d’Israël de se retirer totalement de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.

Depuis la présidence de Carter, les responsables américains ont pris soin de protéger les droits d’Israël et ont donné un vrai sens à la Résolution 242. L’exemple le plus récent est celui de la lettre du Président George W. Bush au Premier ministre Ariel Sharon du 14 avril 2004. Elle affirme que dans le cadre d’un règlement de paix définitif, Israël doit se doter de frontières sûres et reconnues, qui devraient émerger des négociations entre les parties, conformément aux Résolutions 242 et 338 et à la lumière de nouvelles réalités sur le terrain. Cela comprend les principaux centres d'agglomérations israéliens déjà existants. Selon cette missive, il ne serait pas réaliste que le statut final exige un retour complet aux lignes d’armistice de 1949.

Nul ne le doute, la missive du président Bush a contribué à rectifier les interprétations erronées de la Résolution 242. De manière significative, cette lettre a été également approuvée en juin 2004 par le Sénat américain et par la Chambre des représentants. Néanmoins, la nécessité d’expliquer le sens de la Résolution 242 est une tache inachevée. Pour cette raison, les articles parus dans une brochure sont d’une importance capitale pour le monde universitaire, diplomatique et journalistique et pour tous ceux  qui suivent avec passion les enjeux au Proche-Orient.

                      ______________________________________

 

Le point de vue du professeur émérite Ruth Lapidoth, spécialiste du droit international, Université hébraïque de Jérusalem.

 

Pratiquement, aucune résolution de l’ONU n’est citée et référée autant que la Résolution 242. Elle demeure la pierre angulaire pour toutes les étapes dans le règlement du conflit israélo-arabe. Elle figure dans les traités de paix signés entre Israël et l’Egypte (1979) avec la Jordanie (1994), ainsi que les accords avec les Palestiniens en 1993 et  en 1995.

L'adoption de la Résolution 242 à l’unanimité et l'acceptation du texte par  les parties du conflit renforcent son impact. Toutefois, cette résolution a fait l’objet de divergences et de certaines interprétations.  

L'importance de cette résolution est dans le fait qu'elle impose aux parties de négocier de bonne foi afin de parvenir à un accord sur la base d’un retrait des forces israéliennes, l’établissement par commun accord de frontières sûres et reconnues, la cessation de tout état de belligérance et la reconnaissance par toutes les parties de l’indépendance de l’autre et de sa souveraineté. Lors de l'évacuation de certains territoires par les forces israéliennes, il n'est pas nécessairement obligé de les remplacer par des forces arabes puisque les parties peuvent convenir sur la démilitarisation de certaines régions. La résolution exige également de toutes les parties de négocier sur la garantie de la liberté de navigation dans les eaux internationales de la région, sur la recherche d’un règlement juste du problème des réfugiés, et sur l’adoption de mesures visant à garantir les limites à fixer par accord. Ces lignes directrices peuvent servir de canevas et de titres de chapitres pour élaborer les traités de paix.

La Résolution 242 est un tout indivisible, un ensemble de principes dont la mise en œuvre simultanée est recommandée aux parties afin  qu’ils mettent un terme à leur conflit par le canal d’accords internationaux.

Toutefois, dans leurs négociations futures, les parties ne sont pas limitées ou restreintes par les lignes directrices énoncées dans cette résolution, qui a été adoptée depuis quarante et un ans. La donne a changé et en 2009, il est normal que les parties traitent de questions non mentionnées dans la résolution telles que la coopération dans la lutte contre le terrorisme et les problèmes de l’environnement. Aujourd'hui, des idées créatives peuvent contribuer à faire avancer le processus de paix. La juxtaposition " territoires contre la paix" ne doit pas être une question de savoir où tracer les lignes, mais la manière de répartir les responsabilités.

Une autre controverse juridique concerne la question des réfugiés. Plusieurs traités internationaux relatifs aux droits portent sur la liberté de mouvement, y compris le droit au retour. La disposition la plus universelle se trouve dans le Pacte international de 1966 sur les droits civils et politiques qui stipule que « nul ne peut être arbitrairement privé du droit d’entrer dans son propre pays. » Bien entendu cette disposition soulève à son tour la question de savoir qui a le droit de retour, ou plutôt, quel genre de relation doit exister entre l’Etat et la personne qui souhaite y revenir. Une comparaison des différents textes et une analyse des discussions qui ont eu lieu avant leur adoption conduisent à la conclusion que le droit de retour est probablement réservé aux seuls ressortissants de l’Etat concerné, et peut-être aussi pour les « résidents permanents et légaux ». Même le droit des ressortissants n’est pas absolu, mais peut être limité à la condition que les raisons du refus ou de limitation ne sont pas arbitraires.

Très significative à cet égard est la résolution 242 du Conseil de sécurité. Dans son deuxième paragraphe, le Conseil de sécurité « réaffirme en outre la nécessité…(b) pour réaliser un juste règlement du problème des réfugiés ». Le Conseil de sécurité n’a pas proposé une solution spécifique pas plus qu’il ne limite la fourniture aux réfugiés arabes. Il n’existe aucune base pour la revendication arabe que la résolution 242 intègre la solution préconisée par la résolution 194 de 1948. Le Conseil de sécurité a simplement recommandé la réalisation d’un « juste règlement », sans préciser exactement ce que cela comprend et sans se référer à aucune résolution de l’ONU. Il a été considéré comme une question qui doit être réglée par négociation entre les parties. En outre, la résolution parle en termes généraux de « problème de réfugiés », cela ne se limite pas au problème palestinien. Le règlement réel négocié doit également prendre en compte les droits des Juifs qui ont fui les pays arabes et ont droit à une indemnisation.

La solution peut inclure un droit au retour dans le nouvel Etat palestinien après sa création. L’établissement et l’intégration dans plusieurs autres Etats (arabe et non arabe) et un éventuel retour en Israël d’un petit nombre, si des raisons humanitaires impérieuses sont impliquées, tel que le regroupement familial.

Le problème juridique tiers concernant les réfugiés est la question du droit

à des réparations des biens perdus ou confisqués et d’une subvention pour la réhabilitation et intégration. Le droit international général reconnaît l’obligation de verser des indemnités en cas de confiscation de biens appartenant à des étrangers. Il y a cependant, le désaccord sur le montant qui devrait être payé. Deux experts ont suggéré une norme de « compensation adéquate » en tenant compte de la valeur de la propriété et des besoins des réfugiés spécifiques.

Rappelons qu'Israël n’a pas déclaré la guerre en 1947, mais a été attaqué par ses voisins, et donc il n’était pas responsable de la création du problème des réfugiés, d’où il n’a aucune obligation de recruter les sommes nécessaires. Il est préférable qu'un fonds international auquel plusieurs pays, et notamment Israël contribueront au financement. La difficulté demeure sur les montants impliqués.

Il serait peut être judicieux de recourir à un arrangement forfaitaire qui rétablirait toutes les créances financières entre les parties et empêcherait toute autre prétention. Une commission internationale pourrait être chargée d’enregistrer toutes les revendications et la distribution des sommes appropriées. De même, il serait essentiel de lier non seulement Israël et l’Autorité palestinienne, mais aussi les réfugiés à cet arrangement. On pourrait envisager une disposition selon laquelle l’Autorité palestinienne remplacerait Israël à l’égard de toute revendication qui pourrait être soumise au-delà de la mise en œuvre de l’accord.

En conclusion, il est souhaitable que les parties impliquées dans le problème des réfugiés se mettent d’accord sur une définition raisonnable de réfugiés palestiniens, et n’adoptent pas automatiquement celle utilisée par l’UNRWA.

Les réfugiés n’ont pas le droit de retourner en Israël, ni sous le droit général ou le droit international spécial. Au contraire la solution adéquate semble être soit le retour à l’Etat palestinien une fois établi, la réinstallation et l’absorption dans d’autres pays (de préférence en fonction des désirs de chacun des réfugiés) et le retour d’un petit nombre en Israël pour des raisons humanitaires. Une solution rapide et adéquate impliquera le paiement et l’indemnisation pour les biens perdus et une subvention pour la réhabilitation. Ces propositions sont conformes à la résolution 242 qui ont affirmé la nécessité de réaliser un juste règlement au problème des réfugiés.

 
 
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Le point de vue de Yehouda Blum, ancien ambassadeur d’Israël à l’ONU. Professeur émérite du droit international à l’université hébraïque de Jérusalem.

 

L’argument central des adversaires d’Israël et de leurs partisans a été que la Résolution 242 appelle à la formule simpliste « terre contre paix »- voire un retrait total d’Israël des territoires conquis en juin 1967, en échange de la paix. Cette approche est une mauvaise interprétation du texte et de son contexte juridique.

Nulle part dans la résolution n'indique l’expression « terre contre paix ». En outre, aucun élément dans la résolution ne stipule, comme cela a été affirmé à tort, un retrait israélien complet des territoires en échange d’une paix définitif. Il est évident que ce ne seront pas les mérites des arguments juridiques qui détermineront le règlement définitif du conflit israélo-arabe ou d’aucun autre conflit international, car le droit international n'a qu'un impact assez limité sur le cours des négociations diplomatiques. Néanmoins, l’interprétation déformée de la résolution 242 ne doit pas persister.

La résolution a trois composantes territoriales : Premièrement, le droit de chaque Etat dans la région à vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues, deuxièmement, le retrait des forces armées israéliennes des territoires conquis pendant la guerre de 1967, et troisièmement   l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force des armes. Il est certes inacceptable d’un point de vue logique que juridique, d’isoler l’une de ces trois dispositions et de se concentrer sur l'une seule, tout en négligeant les deux autres.

En ce qui concerne la première de ces composantes – à savoir le droit de chaque Etat de la région à vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues- il est clair que les lignes d’armistice d’Israël d’avant 1967 n’ont jamais répondu à ces spécifications, elles ne sont ni « sûres » ni « reconnues » et ne peuvent être caractérisées comme des  "frontières".

Abba Eban, ancien ministre israélien des Affaires étrangères a qualifié le tracé comme « frontières d’Auschwitz". En effet dans la région de Netanya, la ligne d’armistice avec la Jordanie n'est que d'une largeur de 15 kms environ. La superficie du « corridor de Jérusalem » qui reliait la capitale avec le pays jusqu’en 1967 n'était que de moins 4000 kilomètres carrés…Les terrains d'aviation égyptiens dans le Sinaï ont été  installés à cinq minutes de vol de Tel-Aviv... Lorsque le Conseil de Sécurité a adopté à l’unanimité la Résolution 242, ces considérations pour la sécurité de l'Etat d'Israël ont été sans doute soulevées dans la rédaction du texte.

En dépit du fait qu'Israël à souhaité convertir ces lignes en frontières internationales reconnues, les Arabes se sont opposés et ont voulu en 1949 signer des conventions d’armistice en leur donnant une signification purement militaire et ainsi pouvoir écarter toute signature de traité de paix. Lors de la signature des accords d'armistice, tous les dirigeants des délégations arabes portaient l'uniforme militaire. Les Arabes ont été dictés exclusivement par des considérations militaires et lorsque le régime d’armistice s’est effondré avec le déclenchement de la guerre de Six Jours, les lignes d’armistice ont été remplacées par des lignes de cessez-le- feu.

Suite aux traités de paix signés avec la Jordanie et l'Egypte, les frontières d’Israël avec la Syrie et le Golan ainsi qu’avec le Liban sont toujours considérées comme des lignes de cessez-le-feu.

En ce qui concerne les revendications sur un retrait total d’Israël de tous les territoires conquis en juin 1967. En réalité, l’article 1(i) de la résolution exige le retrait « des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit ». L’article a été rédigé avec soin en anglais par ses auteurs britanniques en consultation avec la délégation américaine. Il a été délibérément omis. Le terme utilisé est « le retrait des territoires » plutôt que « le retrait de territoires ». En raison du caractère multilingue des documents de l’ONU, l’absence de l’article défini dans le texte original anglais a soulevé quelques questions. Elles sont dues principalement à la version française (« retrait…des territoires ») de la résolution. Pourtant, toutes les négociations qui ont abouti à l’adoption de la résolution 242 étaient basées sur le projet en anglais et n'ont été menées qu'en anglais. C’est une règle bien établie du droit international que les textes multilingues ayant une autorité égale dans les différentes langues devraient être interprétés sur la "langue de base". En tout état de cause alors que le français est certes une langue de travail du Conseil de sécurité et sur le fait que la version française est ambiguë sur ce point, la version anglaise originale doit être considérée comme la « langue de base » de la résolution.

La dernière composante territoriale soulignée par certains des adversaires d’Israël est la disposition relative à « l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force des armes. » Cette phrase se trouve dans le préambule, et d’un point de vue juridique, elle est encore moins contraignante que les paragraphes du dispositif de la résolution, car la résolution 242 est, de l’avis de la grande majorité des commentateurs, dans la nature d’une résolution recommandée et adoptée en vertu du chapitre VI de la Charte des Nations-Unies.

Au cours des quatre dernières décennies, de nombreuses distorsions se sont accumulées à l’égard de l’interprétation des dispositions territoriales de la résolution 242. Seule une compréhension claire de la résolution comme un texte uni et intégré peut nous permettre de comprendre son véritable sens et ses intentions. La résolution crée un plan pour la paix au Proche-Orient, cette paix doit reposer sur un retrait partiel israélien de territoires conquis en 1967 vers des frontières sûres et reconnues et par l'acceptation des   Arabes de reconnaître le droit du peuple juif à rétablir en Israël sa patrie historique.  

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 14:14
Islam ou Islamisme ?
© Primo, 21-11-2009 
Le monde est en plein désarroi depuis le 11 septembre 2001. Pourtant, cela faisait déjà longtemps que, par messages plus ou moins brouillés, les fondamentalistes musulmans nous laissaient entendre - surtout depuis la révolution islamique d’Iran en 1979 - qu’ils avaient décidé de faire la guerre à l’Occident, aux infidèles.

Depuis, bien des théories ont été échafaudées pour tenter d’expliquer la genèse de notre différend. Schématiquement, on a vu s’opposer deux thèses principales: 

- celle de l’émergence de l’islamisme, dévoiement d’un islam pur, religion de paix et de tolérance.
- celle selon laquelle c’est l’islam qui porte en lui-même les germes du djihad, de la haine, de la guerre et du terrorisme.

Dans le premier cas, il s’agirait de combattre une simple frange extrémiste du monde arabo-musulman comme le conseille Alain Chouet (1) dans son excellent rapport sur le terrorisme repris par Primo (lire).

Selon Alain Chouet, '…Face à ce phénomène de type sectaire et relativement marginal (les enquêtes les plus sérieuses montrent aujourd’hui que la Qaïda de Ben Laden ne comptait que quelques centaines de membres), on est cependant loin du clash des civilisations que redoute Huntington. S’il y a affrontement, il viendra de l’Occident parce qu’il aura commis l’erreur d’ériger la guerre contre le terrorisme en guerre contre l’Islam, en 'affrontement du Bien contre le Mal'. 

Si le noyau activiste est marginal et n'est composé que de quelques centaines d'individus, on ne peut pas en dire autant de la population sur laquelle il s'appuie. 

Tous les Allemands étaient-ils nazis en 1933 ? 

Tous les Russes étaient-ils bolcheviks en 1917 ? La masse palestinienne n'adhère t-elle pas globalement aux idées éradicatrices à l'encontre Israël ? Les sympathisants du Hamas ne sont-ils pas légion dans la population palestinienne ? 

Certains beurs des banlieues ne se revendiquent-ils pas de Ben Laden ? Toutes les mouvances fondamentalistes ne cherchent-elles pas à faire modifier les lois des pays occidentaux? Les Frères Musulmans ne mobilisent-ils pas des foules en Egypte ? 

Cela finit par faire beaucoup de monde et ce 'phénomène de type sectaire' draine suffisamment de sympathisants pour constituer une masse humaine conséquente. 

Conséquente, mais pas majoritaire. 

Les Musulmans n'ont pas comme idée première de soumettre et de détruire. Plusieurs ne veulent vivre qu'en paix avec leurs voisins. La majorité silencieuse prie, pratique l'entraide désintéressée, regarde le monde avec affection et profite du Ramadan pour accueillir le soir voisins et amis non croyants afin de rompre le jeûne. 

Le problème, dans un conflit, n'est pas de savoir combien sont les idéologues que l'on doit affronter, mais combien de divisions ils peuvent réunir. Et si Staline avait été moins méprisant envers le Vatican (2), il aurait peut-être pu imaginer l'arrivée d'un Jean-Paul II avant la fin du 20e siècle. 

Il n'en a pas été capable, et c'est tant mieux. Le communisme n’y a pas survécu.

Nous ne pouvons nous permettre la moindre suffisance à l’égard de l’impact du fondamentalisme musulman sur les populations. Aucun instrument fiable ne nous permet d’évaluer la base populaire sur laquelle il s’appuie.

Et puis, quel est ce procès d'intention concernant les buts poursuivis par l'Occident ? Pourquoi railler sans cesse toute tentative de démocratisation du monde arabe ? En tout cas, tout faire pour imposer la démocratie en Irak étant peut-être une imbécillité, ne rien faire contre une dictature est sûrement un crime...

A qui profite le crime 'Islamisme' ?

En attendant, tous les musulmans de la planète tirent bénéfice de cette tension provoquée par le terrorisme:

- Les terroristes, par définition: les Frères musulmans (le Salafisme) étendent tous les jours davantage leur influence.

- Les États arabes, plus ou moins susceptibles d'instrumentaliser ces groupes terroristes, sont craints par certains pays comme la France qui multiplie les gages pour acheter sa paix intérieure.

- La 'rue arabe' retrouve ce qu'elle croit être une dignité et compare Ben Laden à Saladin.

Si les bénéfices sont maigres à nos yeux, mais à nos yeux seulement, il faut impérativement tenir compte de nos échelles respectives de valeur qui sont bien différentes.

La seconde théorie selon laquelle c’est l’islam, dans son essence, qui pose problème comporte, elle aussi, bien des écueils.

Masri Feki nous a récemment relaté l’intervention révolutionnaire d’une islamologue, Wafaa Sultan, sur la chaîne qatari Al-Jazeera (lire). Il nous résume sa pensée :

'Contrairement à ce qu’affirment certains intellectuels qui voudraient que le terrorisme et l’intolérance constituent une déviation par rapport au «vrai islam», Wafaa Sultan pense que c’est le pacifisme et la tolérance qui sont une déviation par rapport aux textes fondateurs de cette religion'.

Pour Madame Sultan, 'l’islam est une religion de destruction massive, une théocratie digne du nom de totalitarisme'…

Face à des êtres fanatisés qui considèrent le progrès comme un mal, la tolérance comme une faiblesse, le pacifisme comme un péché, Wafaa Sultan met en avant l’importance de l’éducation qui constitue à la fois le problème et la solution.

Reste que la 'solution par l'éducation' prônée par Wafaa Sultan est nécessaire mais très insuffisante. On voit mal l’efficacité d’une 'bonne éducation' si elle est véhiculée par l'outil 'islam' tel qu'il est décrit par Mme Sultan. 

Dans sa forme actuelle, il ne peut que continuer à favoriser les sentiments de haine chez les jeunes musulmans. Si les propos de Wafaa Sultan demeurent réjouissants pour un esprit libre, il ne s’en dégage aucune réelle solution.

Que veut-on ? Jeter l'opprobre sur l'islam, définitivement ? 

Wafaa Sultan semble dire que rien de positif ne peut en sortir. Éradiquer tout simplement l'islam de la planète ? En dehors du côté irréaliste d'une telle entreprise, on ne peut laisser deux milliards d'individus sans espace de spiritualité. Et cela passe – malheureusement ? - par l'existence d'une grande religion. 

Pour sortir de l'impasse, nous devons, en effet, rejeter la vision angélique d'un 'islam d'amour et de tolérance' et pousser les exégètes à refondre cette religion. Les mener à imposer une vision métaphorique des versets et sourates qui posent problème. 

A créer une charia aménagée, susceptible d'adapter la pratique religieuse aux évolutions du monde. 

Les pressions politiques et économiques, voire militaires, sur des pays tels que l'Arabie Saoudite ou l'Iran peuvent permettre d'obtenir un tel résultat. Or, de nos jours, tout l'Occident ne partage pas cette analyse. 

A vouloir nier trop vite le 'choc des civilisations', nous faisons peut-être le lit de l'intolérance (celle des Musulmans et la nôtre). Il y a une vraie confrontation entre un monde libre, laïque pour aller vite, où l'individu est au centre, et un monde totalitariste avec Allah pour dictateur. 

Ce totalitarisme est bien plus dangereux que le précédent, soviétique. Il est amené à durer bien plus longtemps dans la mesure où les idéologues communistes avaient promis à leurs sujets le paradis sur terre.

Les peuples soumis au joug communiste avaient mis 70 ans pour vérifier que ça ne marchait pas. Ceux à qui l'on promet 72 vierges au paradis ne pourront, par définition, rien vérifier de leur vivant.

Une nouvelle piste douloureuse pour les musulmans

Certains recommandent la voie d’un 'nouvel islam'. Le chantier est immense. Mais a-t-on vraiment le choix d’y renoncer ?

Non, si l'on considère les amendements apportés au fil des siècles par la religion chrétienne à ses propres pratiques. Cette réforme indispensable, cette studieuse exégèse des textes bibliques a fini par porter ses fruits. 

L'Eglise ne considère plus la torture comme un moyen légitime de conversion. 

Certes, les esprits chagrins feront remarquer que cette torture a été officiellement abolie par le Vatican seulement en 1951. 

Certes, popes et prêtres ont, aux moments cruciaux des conflits, béni les armées et les canons. 

Certes, il restera toujours cette phrase éternelle attribuée au légat du Pape, Arnaud Amaury, lors du siège de Béziers en 1209 'Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens'. 

Maxime reprise en maintes occasions lors des Croisades et prononcée il y a quelques années à Radio 1000 collines au Rwanda, comme au lycée technique de Médéa par les sbires du GIA (Algérie, en Décembre 2000).

Mais l'Eglise a su opérer sa conversion. Parmi les Juifs et les Chrétiens, nul ne prend maintenant à la lettre le lévirat ou les appels au massacre contenus dans la Bible.

Reste que le Coran est considéré comme dicté directement par Dieu, intangible, divin et révélé. Dés lors, il en devient immuable et intouchable. 

Il y a aussi et surtout cette différence fondamentale entre le judéo-christianisme et l’islam. Juifs et chrétiens disposent d’une religion qui sert de trame sur laquelle l’Humanité peut s’appuyer pour tenter d’être meilleure. La foi y est compatible avec l’esprit de responsabilité. 

L’Homme est au centre, maître de ses actes, devant assumer ses erreurs et récoltant les bénéfices de ses initiatives heureuses. La religion devient un outil dont on peut se servir librement, adroitement ou pas. On peut même choisir de l’ignorer, tout aussi librement.

L’islam, lui, a choisi l’adoration de l’outil, la religion devenant une finalité, omniprésente, oppressante, stérile et immuable.

Cette opposition est remarquablement démontrée par Lucien-Samir Oulahbib dans son texte 'Pourquoi le Dieu des musulmans n’est pas le même que celui du judéo-christianisme' (lire).

La remise dans leur contexte des versets des sourates les plus problématiques est une entreprise de longue haleine. 

Entreprise d'autant plus vouée à l'échec qu'islam signifie soumission. Dès sa naissance, le musulman ne peut être que soumis à un ordre divin, donc à son texte de référence. 

Voilà peut-être la différence essentielle avec le judéo-christianisme qui, depuis Abraham et Jacob, instaure une dispute intellectuellement féconde entre Dieu et les hommes. 

C'est cette faculté à s'opposer à Dieu jusqu'à en devenir parfois le partenaire, ou l'adversaire, qui a fait du judaïsme et du christianisme le terreau des plus grandes inventions scientifiques, des plus belles productions littéraires. 

C'est cette continuelle disputatio avec un Dieu, quel qu'il soit, qui a permis un jour d'avoir la liberté de ne plus croire en lui.

L'islam parviendra-t-il un jour à autoriser cette liberté ? 

Son avenir en dépend. En conséquence, le nôtre aussi. 

Jean-Pierre Chemla & Pierre Lefebvre, (texte actualisé) 

(1) -Alain Chouet est ancien directeur de service extérieur à la DGSE.
(2) - '
Le Pape ? Combien de divisions' ? Staline aurait répondu ces mots à Pierre Laval, alors premier ministre français en visite à Moscou, qui lui demandait de faire un geste favorable envers le Vatican. 


http://www.primo-info.eu/selection.php?numdoc=Ed-870953684
© Primo, 21-11-2009
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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 10:25
L'ordinateur portable enroulable du futur créé en Israël : Génial !

Futuristic Roll-Top PC from Israel
 
Amazing things are created in Israel...here's one of the next marvels.....
NEW LAPTOP FROM ISRAEL- AWESOME!!!
   this could be the next Apple. 

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 06:02
Le rabbin qui sauva Richard Cœur de Lion
Héroïsme juif à l’époque des Croisades


 



Le récit qui va suivre nous ramènera sept siècles en arrière. C'était l'époque des Croisades, ces expéditions militaires que l'Angleterre, la France et l'Allemagne entreprirent dans le but de reprendre les lieux saints aux Turcs. Ce ne fut pas seulement l'élan religieux qui incita un grand nombre de chrétiens à aller grossir, au nom de la croix, les rangs de ceux qui partaient combattre les Mahométans, qu’ils considéraient comme des « mécréants ». Bien d'autres sentiments moins avouables s'y mêlèrent, parfois même se substituant à eux. Il y en avait qui, parmi les Croisés, espéraient se couvrir de gloire, et d'autres s'enrichir ; d'autres encore étaient poussés par l'esprit d'aventure. Des marchands se joignirent aux combattants par goût du lucre, et des criminels pour échapper à la justice.

Traversant l'Europe, les Croisés portèrent leur attention sur les Juifs sans défense. C'était une proie trop facile pour qu'ils la négligeassent. Les Croisades qui commencèrent juste avant le 12ème siècle et se prolongèrent jusqu'au 14ème siècle furent une période tragique pour les Juifs ; elle se solda par des pertes considérables, tant en vies humaines qu'en biens matériels. Au cours de ces deux cents ans, plus d'une communauté israélite florissante fut détruite, et, comme nous venons de le dire, un très grand nombre de Juifs, hommes, femmes et enfants, y périrent. Ils auraient pu avoir la vie sauve en reniant leur foi et en embrassant la religion chrétienne ; ils préférèrent mourir al kiddouche HaChem, pour la Sanctification du Nom de D.ieu.

Mais si ce furent deux siècles de malheur pour le peuple juif, ils représentent aussi deux siècles de gloire spirituelle dans notre histoire. L’époque des grands Tossafistes, ces remarquables érudits en Talmud qui perpétuèrent le savoir hébraïque en France et en Allemagne où ils dirigeaient beaucoup de Yéchivoth célèbres.

Les premiers Tossafistes furent trois frères, petits-fils du grand Rachi, et tous éminents érudits : Rabbi Chmouel ben Méïr (RaChBaM), Rabbi Yits’hak ben Méïr (RiBaM) et Rabbi Yaakov Tam (Rabbénou Tam). Ils écrivirent des commentaires et des interprétations du Talmud, qui furent appelésTossafoth (« additions »), parce qu'ils s'ajoutèrent à l'interprétation du Talmud faite par leur illustre grand-père. Ainsi, toute édition du Talmud a d'un côté de la page le commentaire de Rachi et de l'autre les Tossafoth, avec le texte du Talmud au milieu. Additions indispensables les unes et les autres, car sans elles il serait impossible de comprendre celui-ci correctement.

   Photo Sharing and Video Hosting at Photobucket

Une affaire « fructueuse »...

Telle est la toile de fond sur laquelle se déroule le récit que nous allons vous faire. Rabbi Chimchon appartint, en effet, à cette grande école de Tossafistes remarquables. Il fut un disciple de Rabbénou Tam, et dirigea une importante Yéchivah, de concert avec son beau-frère Rabbi Moché, qui fut lui aussi un éminent érudit en Torah.

Rabbi Chimchon était pauvre. Il avait, toutefois, un frère fort riche nommé ‘Haïm. Ce dernier était l'homme d'affaires dans la famille et, en tant que tel, il se faisait un devoir de subvenir non seulement aux besoins personnels de son frère et de sa famille, mais aussi à ceux de la Yéchivah et des étudiants qui la fréquentaient.

Un jour 'Haïm alla trouver son frère et lui demanda de l'accompagner en Angleterre où il espérait conclure une affaire très fructueuse. Rabbi Chimchon n'était pas très enclin à quitter sa Yéchivah. Ce voyage l'aurait séparé, fut-ce pour un temps, de ses élèves auxquels il était très attaché et risquait surtout de perturber ses études de Torah qu'il aimait tant. Mais il ne pouvait refuser. D'ailleurs ce voyage n'avait pas, pour Rabbi Chimchon, que son aspect négatif. Ce serait, en effet, une occasion de rencontrer le rabbin de Londres, un grand érudit en Talmud, et de discuter avec lui certains passages difficiles de ce saint livre. Il finit par accepter. Peu après, les deux hommes s'embarquaient sur un voilier à destination de l'Angleterre.

'Haïm mit à profit la traversée pour mettre au courant son frère des détails de l'affaire qu'il allait traiter à Londres, et de la raison pour laquelle il lui avait demandé de l'accompagner. Il avait appris, expliqua-t-il à Rabbi Chimchon, que le roi de France Philippe Auguste préparait une nouvelle Croisade avec son allié d'Allemagne Frédéric Barberousse. Un grand nombre de chevaux leur seraient nécessaires pour cette expédition. 'Haïm projetait donc d'acheter en secret autant de chevaux qu'il pourrait en Angleterre et de les faire transporter clandestinement, une partie en France et une autre en Allemagne. Aussi, soucieux de mettre toutes les chances de son côté, désirait-il que son frère intervînt auprès du rabbin et des négociants juifs de Londres afin qu'ils aidassent 'Haïm à réaliser son projet.

... mais non moins dangereuse

Rabbi Chimchon fut horrifié par ces propos. En ce temps-là le cheval était une bête fort précieuse ; dans les conflits incessants qui opposaient les nations les unes aux autres, il était plus important que les chars d’assaut de nos jours. Aussi les pays en guerre conservaient-ils jalousement leurs chevaux, se gardant bien de les exporter. Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre, ne manquerait pas de se joindre à cette guerre sainte contre les Mahométans. Et 'Haïm choisissait ce moment pour enlever à ce pays ses chevaux !

Rabbi Chimchon fit tout ce qu'il put pour représenter à son frère les dangers que comportait un tel projet.

« Imagine, lui dit-il, ce qui arriverait si le roi d'Angleterre et le peuple anglais découvraient ton plan ! Il en résulterait une haine inexpiable pour les Juifs, qui déjà sont difficilement tolérés dans le pays. De sauvages attaques contre eux, des pogroms, s'ensuivraient, d'autant plus meurtriers que les Anglais les croiraient justifiés. 'Haïm, non seulement je ne prêterai jamais la main à un tel projet, mais aussi je t'adjure d'y renoncer ; il est aussi insensé que dangereux. »

'Haïm fut ulcéré de ce qu'il prenait pour de l'ingratitude chez son frère. Il tâcha néanmoins de le gagner à ses vues.

« Pense, lui dit-il, à tout le bien que je pourrai faire avec l'argent que j'en retirerai ; combien la Yéchivah en profiterait et aussi que de familles qui, sans cela, seraient dans le besoin ! Tant de négociants se livrent constamment à ce genre de transactions ; pourquoi m'en priverais-je ?

– Nous, Juifs, répondit Rabbi Chimchon, nous ne pouvons nous permettre ce à quoi les non-Juifs peuvent se livrer impunément. Je te le dis tout net, si j'avais eu connaissance de ton plan avant notre départ, je n'aurais jamais accepté de t'accompagner. L'entreprise me paraît si insensée que pour écarter ce grave danger qui menace toute la communauté juive d'Angleterre, j'irai jusqu'à souhaiter que ce bateau sur lequel nous naviguons en ce moment n'arrive jamais à destination ! »

Une violente tempête

Comme en réponse au vœu de Rabbi Chimchon, un terrible coup de tonnerre ébranla le silence qui suivit ; et aussitôt après une tempête d'une violence inouïe se déchaîna. La mer devint houleuse, et bientôt des vagues énormes se ruaient férocement sur le bateau, menaçant de l'engloutir. Sous la poussée des vents, les mâts se brisèrent et les voiles, déchiquetées, furent vite en lambeaux. Alors le bateau s'en alla à la dérive, au gré des vents et des vagues.

Pendant que la tempête faisait rage, Rabbi Chimchon priait ; il demandait à D.ieu d'épargner le voilier et ses passagers. Cela dura longtemps, puis la tempête s'apaisa. Le soleil reparut, et le ciel redevint serein. Un calme presque surnaturel régna. Mais que pouvait faire un voilier privé de voiles et de mâts ? Il devenait le jouet des flots. Il dériva ainsi durant des jours et des semaines, jusqu'à ce que le capitaine, ayant consulté encore une fois sa boussole, annonçât que les vents et les courants les avaient poussés vers le sud ; ils étaient quelque part très loin au large des côtes d'Afrique, et ne tarderaient pas à y être rejetés.

Un bateau en vue !

Soudain, la vigie poussa un cri : « Ohé ! Un navire ! » Aussitôt, passagers et équipage scrutèrent l'horizon. C'était vrai, on apercevait au loin un point noir qui grossissait à vue d'œil. Sauvés ! L'espoir emplit les cœurs. Tous seraient secourus, il ne pouvait y avoir de doute.

Mais cet espoir fut de courte durée. C'était bien un bateau, mais hélas, pas un bateau ami. Et comme il avançait rapidement vers le voilier en détresse, des cris de guerre ne tardèrent pas à parvenir aux oreilles des passagers et de l'équipage atterrés.

Des pirates ! C'étaient des pirates ! Le capitaine, que l'état de son voilier réduisait à l'impuissance n'avait d'autre choix que de faire hisser le drapeau blanc. Il se rendait.

Alors le navire-pirate approcha et, sans perdre de temps, ses hommes investirent le voilier. Tous les passagers et les hommes d'équipage furent ligotés et emmenés comme prisonniers. Puis, les pirates fouillèrent le bateau de fond en comble, faisant main basse sur tout ce qui pouvait avoir quelque valeur. Ils ne le quittèrent que lorsqu'ils se furent assurés qu'il n'y restait plus rien. Puis, ce fut le tour des prisonniers. L'or qu'avait emporté 'Haïm pour l'affaire qu'il espérait conclure en Angleterre fut découvert et confisqué. Un butin supplémentaire et qui ne pouvait que remplir d'aise les pirates était les deux Juifs eux-mêmes. Leur capture signifiait une rançon importante.

Les pirates mirent alors le cap sur l'Afrique. Quelques jours plus tard, ils atteignirent un port qu'ils connaissaient et où se tenait un marché aux esclaves. Les captifs, et parmi eux Rabbi Chimchon et son frère 'Haïm, y furent conduits.

La rançon

Dans cette ville vivaient un certain nombre de Juifs. Les chefs de la communauté, instruits par l'expérience, avaient pris l'habitude de se rendre à ce marché chaque fois qu'ils voyaient entrer au port un bateau-pirate. Sa cargaison humaine risquait de comprendre un ou plusieurs Juifs qu'ils pourraient alors libérer contre paiement d'une rançon. Cette fois, ils y trouvèrent Rabbi Chimchon et son frère.

Les dirigeants de la communauté commencèrent à négocier le rachat de leurs coreligionnaires. Mais le chef des pirates, un homme plein d'astuce, n'en était pas à sa première affaire. Il savait que les deux Juifs lui rapporteraient une forte somme, surtout que l'un d'eux, à en juger par son apparence et cet air de sainteté qui ne pouvait tromper, devait être un érudit éminent. Il demanda pour les deux frères un prix qui dépassait la somme qu'avaient sur eux les chefs de la communauté ; mais, soucieux de conclure l'affaire, le capitaine décida de l'accepter comme acompte. C'était un vendredi. Afin de permettre aux otages d'honorer le Chabbat, il consentit à les libérer provisoirement. Le rabbin local les emmena chez lui ; il ne pouvait savoir qu'il allait abriter sous son toit l'un des grands Tossafistes du temps. De son côté, Rabbi Chimchon se garda de rien révéler de son identité ; il n'allait pas se servir de la haute position que lui conférait son savoir en vue d'en tirer un avantage personnel !

Pour la première fois depuis des semaines, les deux hommes se retrouvaient dans l'atmosphère chaleureuse de leurs frères juifs.

La grande mitsva de pidyone chevouyim (libération des captifs) était pour la communauté l'occasion de grandes réjouissances. En l'honneur des invités, le rabbin prononça à la synagogue une allocution où sa grande érudition se donna libre cours ; il en profita pour y soulever plusieurs questions importantes, reconnaissant toutefois avec franchise qu'il ne pouvait répondre à toutes et que pour être à même de le faire, une longue étude préalable dans le Talmud lui était nécessaire. Le discours terminé, le rabbin emmena ses invites chez lui. Alors Rabbi Chimchon proposa de répondre aux questions posées. Il fut écouté avec attention. Ses réponses furent à la fois si brillantes et si pertinentes que le rabbin eut la certitude que son convive était l'un des plus grands érudits en Talmud que la Providence eût envoyés d'Europe sur les côtes d'Afrique. Dès qu'il le put, il alla trouver les chefs de la communauté et leur révéla que le captif était un homme dont le savoir dépassait de beaucoup le sien propre, et qu'il méritait d'être, lui, le rabbin de la communauté ; ajoutant que, quant à lui, il serait très heureux de s'asseoir aux pieds de Rabbi Chimchon et d'être humblement son disciple.

Un seul des deux

Le Chabbat passé, les chefs de la communauté se mirent aussitôt en campagne ; il fallait réunir le montant de la rançon exigée pour les deux frères. La somme était très importante et, malgré tous leurs efforts, ils ne purent réunir que le montant nécessaire au rachat d'un seul des hommes. Naturellement, leur choix se porta sur Rabbi Chimchon.

Son frère 'Haïm comprit qu'il resterait captif entre les mains des pirates. Qui sait combien de temps passerait encore avant que quelque communauté juive du littoral le libérât ? Il était dans une grande détresse. Il demanda à son frère d'être libéré à sa place. « Souviens-toi, lui dit-il, de ce que j'ai fait pour toi, pour ta famille et pour toute ta Yéchivah. Si je suis libéré, je pourrai, avec l'aide de D.ieu, nourrir ta famille aussi bien que la mienne. Si c'est toi qui es libéré et que je reste en captivité, qui subviendra à leurs besoins ? À supposer que, dans ce but, tu veuilles te livrer à une activité rémunératrice quelconque, tu n'auras plus de temps à consacrer à tes études saintes. Mon frère, ne serait-il pas raisonnable que je prenne ta place ? Tôt ou tard, nos coreligionnaires se rendront compte de l'homme exceptionnel que tu es si tu acceptes de te départir de ta modestie excessive ; et ils te rachèteront. Si je reste captif, qui songera jamais que je vaux une rançon si élevée ? Je périrai sûrement en captivité... »

Le sacrifice de Rabbi Chimchon

D'une grande bonté naturelle, Rabbi Chimchon ne fut pas insensible aux prières de son frère, d'autant plus que la logique des arguments de ce dernier ne lui échappait point. Il réfléchit et finit par consentir à demeurer aux mains des pirates et qu'à sa place son frère fût libéré.

Les chefs de la communauté ne purent que s'incliner et 'Haïm fut libéré. Son sens des affaires lui permit vite de gagner l'argent nécessaire pour payer son retour au pays natal. La joie avec laquelle on l'y accueillit fut sans bornes. Durant l'absence des deux hommes, leurs femmes respectives avaient eu le statut d'Agounoth (épouses dont les maris ont disparu et qui ne peuvent de ce fait se remarier) et s'étaient trouvées en butte à des difficultés de toutes sortes. 'Haïm fit le récit des circonstances dramatiques qu'ils eurent à affronter, lui et son frère, insistant sur la noblesse du geste de Rabbi Chimchon qui lui avait cédé sa place afin que lui, 'Haïm, pût revenir et prendre soin des deux familles. Il fit de son mieux pour réconforter sa belle-sœur ; un illustre érudit comme son mari ne pouvait manquer d'être reconnu et par conséquent libéré ; il ne tarderait pas à revenir. Au moins sa présence à lui, 'Haïm, conjurerait toutes les difficultés matérielles.

Un Cheikh nommé Saïd

Pendant ce temps, Rabbi Chimchon était emmené par les pirates en Égypte ; un marché aux esclaves existait à Alexandrie. Eut-il consenti à révéler son identité et à faire connaître sa position de célèbre Tossafiste en Europe, ses frères juifs d'Égypte n'auraient pas hésité à payer sa rançon. Mais sa modestie était grande et de plus, il répugnait à monnayer pour ainsi dire le prestige que lui conférait son savoir ; sans compter que si les pirates avaient vent du personnage important qu'il était, ils ne manqueraient pas d'exiger une rançon beaucoup plus forte, non seulement pour lui, mais, en règle générale, pour tous les érudits juifs qu'ils captureraient à l'avenir. Aussi se contenta-t-il de mettre toute sa confiance en D.ieu.

Au marché aux esclaves d'Alexandrie, un Arabe, un Cheikh nommé Saïd, repéra l'érudit à son apparence vénérable. Il ne pouvait y avoir de doute ; il s'arrêta, lui parla et ne tarda pas à se rendre compte que si cet esclave ne pouvait être très utile pour les travaux durs, il le serait sûrement de beaucoup d'autres manières. Il l'acheta aux pirates. Plus tard, devant se rendre en Terre Sainte, il l'emmena avec lui.

À cette époque, Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre, approchait des rivages de la Terre Sainte à la tête dune nouvelle croisade. Sa réputation de grand et courageux guerrier l'avait précédé, et une grande frayeur s'était répandue parmi les Musulmans. Richard s'empara des forteresses d'Acco et de Jaffa et se prépara à marcher sur la ville sainte de Jérusalem.

Invité au château

Saïd, homme habile, ne perdit pas de temps et prit contact avec le croisé victorieux, lui offrant ses services. Il lui dit sa conviction que la fin de l'empire islamique était proche et lui fit part de sa résolution de se convertir au christianisme après la chute de Jérusalem. En attendant, lui et ses hommes combattraient aux côtés des Croisés pour la conquête de la ville sainte. Et afin de donner des preuves tangibles de sa loyauté, il fournit à Richard des renseignements précieux sur les routes menant à Jérusalem et sur les défenses de celle-ci. Le souverain anglais fut ravi d'avoir gagné à sa cause un homme dont les services lui seraient bientôt fort utiles.

Saïd lui suggéra de contourner Jérusalem par les montagnes du nord et lui offrit l'hospitalité dans son château situé dans les monts du Liban. Richard Cœur de Lion accepta avec gratitude.

La nouvelle de l'arrivée d'un invité de cette importance parvint au château, où Rabbi Chimchon, les autres esclaves et les serviteurs s'affairèrent pour préparer au roi d'Angleterre une réception digne de lui. Le grand érudit avait appris que Richard Cœur de Lion était non seulement connu pour sa bravoure, mais pour sa grande bonté. Il ne pouvait pas se l'expliquer, mais il avait le pressentiment que cette visite mettrait d'une manière ou d'une autre un terme à sa captivité. Aussi décida-t-il d'ouvrir l'œil. De prêter l'oreille aussi...

La trahison

Tout était calme dans le château. Après un banquet somptueux, les invités, de même que le Cheikh, ses hommes, ses serviteurs et ses esclaves, s'étaient retirés. Pour les serviteurs et les esclaves, la journée et la soirée avaient été rudes. Rompus de fatigue, ils ne tardèrent pas à tomber dans un profond sommeil. Mais Rabbi Chimchon qui partageait avec eux le dortoir ne dormait pas quelque envie qu'il en eût. Ses réflexions suivaient leur cours quand, tout à coup, la porte s'ouvrit et, dans la faible clarté de la pièce, il vit entrer deux hommes. C'était à peine si Rabbi Chimchon les distinguait ; il put néanmoins constater, à leurs pas mal assurés, qu'ils étaient ivres.

– Ils dorment profondément, dit l'un d'eux. Qu'est-ce que ces brutes peuvent ronfler !

– S'ils savaient quelle compagnie choisie nous allons leur donner bientôt, ha, ha, ha... répondit l'autre.

– Chut, tais-toi donc ! fit le premier. Et les deux hommes disparurent.

Rabbi Chimchon avait reconnu leurs voix. L'une était celle de son maître, Saïd, l'autre, celle d'Abdallah, un homme dévoué corps et âme à Saïd et qui commandait les hommes de ce dernier.

L'attaque

« Ainsi donc, pensa Rabbi Chimchon, le rusé Saïd a gagné la confiance de Richard seulement dans le but de le trahir. Il faut que j'avertisse ce dernier. »

Il se leva, quitta le dortoir sur la pointe des pieds et se dirigea vers la cour. Là, il scruta l'obscurité à la recherche de l'aile où, au premier étage, le souverain anglais et sa suite dormaient. Il repéra le balcon ; un homme y montait la garde en somnolant. Rabbi Chimchon griffonna hâtivement en français sur un morceau d'ardoise ces quelques mots : « Richard, sois sur tes gardes ! », puis le lança vers le balcon. Il attendit, tapi dans l'ombre. Le garde, alerté par le bruit sec du fragment d'ardoise tombant à ses pieds, le ramassa, se pencha dessus pour le déchiffrer, puis disparut à l'intérieur. La mission de Rabbi Chimchon était accomplie ; il regagna en silence sa couche.

Pendant ce temps, dans l'aile du château réservée au toi d'Angleterre et à sa suite, l'alerte était donnée. On réveilla le souverain qui lut le message. Il ordonna aussitôt qu'on réveille sans bruit ses hommes et que, sans qu'aucun signe extérieur ne les trahît, ils se tinssent prêts à tout. Ils devaient feindre d'être plongés dans un profond sommeil. En réalité, chacun aurait le poing serré sur son épée, prêt à bondir au moindre signal.

Juste avant l'aube, l'attaque fut déclenchée. Saïd lui-même la conduisait, persuadé d'avoir, sans coup férir, raison de ses confiantes victimes. Mais au lieu de surprendre ses invités, ce furent ces derniers qui le surprirent. Dès que Saïd et ses hommes se trouvèrent à leur portée, le roi et les siens s'élancèrent hors de leurs lits et se jetèrent sur leurs assaillants. Un corps à corps féroce s’ensuivit où les Anglais firent preuve de leur supériorité. Le combat singulier qui mit aux prises Richard Cœur de Lion et Saïd se termina par la victoire du premier ; Saïd y laissa la vie. Un grand nombre de ses hommes connurent le même sort ; enfin, ceux qui survécurent, voyant que tout était perdu, se rendirent.

Je suis un Juif

Le combat terminé, ces derniers furent rassemblés, en même temps que les serviteurs et les esclaves, dans la cour du château. On les aligna, il faisait déjà grand jour. Richard inspecta les prisonniers.

– Y a-t-il un Français parmi vous ? demanda-t-il.

La question demeura sans réponse. Il passa en revue les hommes, les examinant l'un après l'autre. Arrivé à Rabbi Chimchon, il s'arrêta. De ses yeux vifs, il scruta longuement le visage de l'érudit.

– Êtes-vous français ? lui demanda-t-il à brûle-pourpoint, en français, cette fois.

– Oui, Majesté, répondit Rabbi Chimchon dans la même langue, et juif.

En entendant ces mots, le roi s'avança et prit Rabbi Chimchon dans ses bras.

– Comment vous remercier ? Vous nous avez sauvé la vie, à moi et à mes hommes, lui dit-il.

– C'était la volonté de D.ieu, Majesté. Je ne désire aucune autre récompense que la liberté de rentrer chez moi retrouver ma femme, mes enfants et mes élèves.

– Je m’en porte garant, répondit le roi avec fermeté. Dorénavant, je vous prends sous ma protection ; vous m'accompagnerez partout jusqu'à ce que nous retournions sains et saufs en Angleterre. Là, je vous en fais la promesse solennelle, votre désir sera exaucé.

De retour en Angleterre, le roi combla Rabbi Chimchon d'honneurs et de richesses, et lui décerna le titre de duc. Puis il le fit embarquer sur un bateau à destination de la France, escorté d'une garde d'honneur.

La joie de sa femme, de ses enfants et de tous les étudiants de la Yéchivah fut très grande de voir revenir enfin sain et sauf Rabbi Chimchon. Après tant de tribulations, tout se terminait bien. Il rentrait chargé d'honneurs qui auraient rendu fiers bien d'autres hommes. Mais le plus grand honneur, aux yeux de Rabbi Chimchon, était d'être l'érudit et le maître ; deux fonctions qu'il exerça avec la même extrême modestie, la même humilité toute sa vie durant.

 http://www.fr.chabad.org/

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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 05:14
 

Les Murs : Ethnographie, Thora et Politique

Source : http://yerouchalmi.web.officelive.com/Yer109.aspx          

On fête le 20ème anniversaire de la chute d'un... MUR ! Plus que symbolique la fin du Mur de Berlin marque la fin de près d'un siècle de marxisme et la liberté des peuples de l'Est.
1ère   partie : Qu'est-ce qui fait donc la spécificité des Murs ? 
2ème partie : Le Mur antiterroriste d'Israël est vilipendé focalisant l'antisionisme alors que tant de pays de par le monde et des plus respectés ont des Murs bien plus séparatistes!  
.

Des Murs pour prier, protéger, séparer
 


Des murs pour fixer les prières voilà l’idéal juif. Mais l’homme a dû en venir à les utiliser pour protéger son intimité quand les tentes des Hébreux pudiques n’étaient plus suffisantes, pour marquer sa propriété, et pour séparer des populations ennemies dans des situations d’impasse politique. Ethnographie appliquée et rappels juifs ou historiques… 



Des Murs de noblesse

       
Un mur c’est l’endroit idéal devant lequel se concentrer pour prier sans tentation externe de distraction et en consacrant ainsi ses pensées aux prières. La Halakha qui préconise d’orienter ses prières vers le Temple de Jérusalem n’oblige pas à utiliser une boussole mais demande de viser le mur le plus proche de la direction idéale s’il ne s’en écarte pas trop. 
        Les tentes de Hébreux dans le désert ne disposaient pas de murs, voire même, se faisaient face, sans que l’intimité de leurs occupants n’en souffrent, ce qui valut à Israël la bénédiction de Bilaam, venu pourtant les maudire : «Qu’elles sont belles tes tentes ô Jacob, tes demeures ô Israël». Cette situation n’a hélas pas duré ; avec l’expression du sentiment fort de la propriété privée, la pratique des maisons et des murs s’est généralisée. 





Des Murs de Sainteté



Les Murailles de Jérusalem bâties par David il y a 3000 ans, puis par les juifs de retour de Babylone il y a 2500 ans, délimitent, selon le Talmud Kelim, des sphères de sainteté du Monde. De ces Murs, ne subsiste que le Kotel, la muraille d’il y a 2500 ans ayant été détruite après une 1ère brèche ennemie célébrée dans le deuil le 17 Tammouz (vers juillet). 
        Ce deuil symbolise aussi les brèches faites dans nos vies par le malheur ou nos transgressions et doit nous rappeler le Mur 
spirituel qui lui survit : la Loi Orale. En effet, les Sages, après le retour de Babylone l'érigèrent en édictant : «Bâtissez un Mur autour de la Torah», jardin précieux qu'on aurait tôt fait de saccager si un mur protecteur ne l’entourait.


Des Murs de délimitation du privé

        

Des murs, c’est la garantie pour le citoyen de protéger son intimité contre l’indiscrétion  la convoitise et la malveillance des importuns. Qu’il soit en pierre taillée, brique, pisé, fait d’épineux ou bambous, ou encore, simple tissu jeté sur un fil tendu, le mur marque les limites à ne pas franchir, abritant en son sein les trésors de leurs propriétaires. Tels ceux des des juifs hongrois déportés dans les camps, détruits par des voisins jaloux à la recherche malsaine du légendaire or des paysans juifs (film «Le long chemin» de Simon Wiesenthal). Ou ceux que la Metsora (lèpre biblique) atteint pour la même raison selon nos exégètes. 
        D’autres références juives aux Murs comme protections ou dangers à éviter : on doit bâtir un mur (parapet) autour d’un toit pour parer au cas de la chute accidentelle de ce toit. On doit éviter de placer une barrière devant un aveugle...


Des Murs de délimitations géopolitiques



Des Murs immatériels mais solides

          

Pour démolir Jéricho, ville entourée de murs,
 D. donna ses bizarres mais efficaces instructions : les soldats portant trompettes et Arche d’Alliance devaient faire un tour de la ville en silence le 1er jour, jusqu'à sept le 7è jour, avec sonneries et clameurs. 
Face à des événements qui nous tourmentent tels des forteresses imprenables, Jéricho apprend à ne pas se fier au seul raisonnement humain en recourant à l’aide de D., comme les Hébreux qui ont attendu 7 longs jours, armés de patience et de confiance en Lui !
        Un mur n’est que l’expression d’une impasse politique qui, si elle durait, mènerait dans … le mur. On est loin du 'rideau de fer' attribué à l’URSS par les Nazis, formule reprise par Churchill qui l’adopta pour l’histoire. On ne parlera pas du 'mur du silence' qui entoure certaines situations indélicates ni de 'mur du mépris', tel le titre du livre de Sartre ou de ce film américain sur l’antisémitisme US. 
          Les murs rassemblent aujourd’hui ceux que l’extrême droite vilipendait dans les années 40 et qui restent la cible des rouges-bruns-verts, même s’ils ne sont pour rien dans la maçonnerie évoquée dans cet article : les francs-maçons avec leurs secrets enfermés dans un mur de silence, les juifs avec les 2 murs d’Israël, et la grande finance... 
à Wall Street** même : la Rue du … Mur !    NB : L'étymologie de "Wall Street" vient des Wallons francophones qui y habitaient. Comme il y avait aussi un mur, l'histoire a retenuà tort une étymologie issue du mot Wall = Mur...
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Les Murs d'Israël et ceux des Nations


Du fait du Mur érigé pour le protéger des terroristes, Israël est vilipendé par les médias. Nombreux sont les pays ayant construit des murs afin d'éviter, par exemple, l'immigration clandestine, 
mais sans subir de telles critiques...


Le Mur USA / Mexique
 représente une barrière contre des millions de Mexicains illégaux voulant pénétrer aux USA pour y trouver une réponse à leur misère. Construire un mur pour se protéger d'immigrants en détresse  serait-il plus légitime que le faire pour empêcher l'entrée de terroristes ?

Le Mur Corée du Sud / Corée du Nord
  La Corée du Sud se protège de la Corée du Nord par un mur de séparation sur une grande partie de leur frontière commune.

Le Mur Thaïlande / Malaisie
  La Thaïlande l'a édifié sur la partie peu accessible de sa frontière pour empêcher les terroristes de traverser ses provinces agitées musulmanes.


Le Mur Zimbabwé / Botswana, véritable barrière électrifiée se situe le long de sa frontière avec le Botswana. Officiellement, son but est d'empêcher les animaux de ferme d'entrer dans le pays pour éviter les risques de contamination. En réalité sa fonction est d'empêcher ceux qui fuient les troubles d'arriver au Zimbabwé.


Le Mur Ouzbékistan / Tadjikistan
  L'Ouzbékistan a érigé un mur équipé de capteurs sur sa frontière avec le Tadjikistan. 


Le Mur Inde / Pakistan
  Pour les mêmes raisons, l'Inde a construit une barrière de 3300 km pour figer sa frontière avec le Pakistan qui la conteste.


Le Mur  Pakistan / Afghanistan
  construit par le Pakistan sur 2400 km.


Le Mur EAU / Oman  construit par les EAU sur leur frontière avec le Sultanat.


Le Mur Arabie Saoudite / Yemen  L'Arabie, 1ère à pousser des hauts cris contre le Mur israélien, a construit une muraille en béton munie de caméras, afin d'empêcher les infiltrations venus du Yemen, sans hésiter à empiéter de plusieurs km sur le Yemen.

 

Le Mur Arabie Saoudite / Irak  Id. pour L'Arabie sur ses 900 km le long de l'Irak.


Le Mur Koweït / Irak  Fort de son expérience de l'invasion irakienne de 1991, le Koweït a renforcé le mur déjà existant de 215 km le long de sa frontière avec l'Irak.


Le Mur Turquie / Chypre  La Turquie a construit une barrière pour bien figer les territoires qu'elle revendique face aux revendications de Chypre.


Le Mur Maroc / Sahara  La "ceinture de sécurité" de 2700 km construite par le Maroc dans le Sahara marocain pour se protéger contre les invasions du Front Polisario.


Le Mur Croates / Bosno-musulmansDébut des années 90, la guerre croato-bosniaque fait 2000 morts à Mostar. De nombreux murs partagent la ville en 2 dans une forte tension intercommunautaire : l’Ouest et 40.000 croates, l’Est et 30.000 Bosno-musulmans.


Le Mur Espagne / Maroc   L'Espagne a construit une barrière électrifiée, gardée sur une partie de sa frontière Marocaine pour empêcher les immigrés marocains d'entrer en Espagne, touchée par un chômage record de 20% !

  
Les Murs Irlandais  Des dizaines de murs y séparent catholiques et protestants. 
Pour en permettre la construction : rues coupées pour mettre un terme aux attaques, quartiers entiers de Belfast défigurés, maisons rasées et habitants expulsés,

 

Le Mur Israélien  Parmi les plus de 20 murs de séparation entre pays, existant dans le monde, c'est le mur israélien, et lui seul, qui est vilipendé par les médias qui refusent de comprendre que ce mur a pour seul but de protéger la vie des israéliens (arabes ou juifs) face aux attentats kamikazes terroristes de tout genre. 


Le bilan est clair : le nombre de victimes d'attentats est tombé de 450 à moins de 10 !

La diminution progressive a suivi le rythme d'avancée de la construction du mur. Par exemple, les derniers attentats de début 2007 et 2008 ont été commis par des kamikazes à Dimona et à Eilat,soit dans les dernières zones où le Mur n'avait pas encore été érigé ! CQFD...
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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 06:07

Portraits des plus grands criminels communistes, au minimum 100 millions de morts


Côte à côte, les deux plus grands criminels de l'histoire de l'humanité : Mao et Staline.

Lénine, par qui tout à commencé


Bien avant le nazisme, Lénine a inauguré le génocide de masse et instrumentalisé les moyens pour y parvenir; Dès 1891, il confie à son ami Béliakov la nécessaire éradication de la classe paysanne. "En détruisant l'économie paysanne attardée, la famine nous rapproche objectivement de notre but final, le socialisme". En 1914, il jette les bases de la guerre civile :
"
Pas de révolution sans bain de sang. Nous ne faisons pas la guerre contre les personnes en particulier, nous exterminons la bourgeoisie comme classe. Ne cherchez pas ce que l'accusé a fait contre l'autorité soviétique. La première question que vous devez lui poser, c'est à quelle classe il appartient, quelles sont ses origines, son éducation, sa profession". Toute la pensée léniniste tourne autour de la négation de l'individu, de son élimination physique et d'une culture discriminatoire.
Une idéologie par essence anti-démocratique au service d'un dictature délibérément terroriste et sanglante.


Staline, au service de son clan


Culte de la personnalité et culture du clan. En succédant en 1924 à Lénine, Joseph Staline s'entoure d'hommes entièrement dévoués à sa cause, qui constitueront le bras armé de "la transformation radicale de la société". Premières victimes du génocide des classes, les paysans. Le "grand assaut" contre la paysannerie souhaité par le petit père des peuples fera 6 millions de morts et plus de deux millions de déportés. Cette folie meurtrière touchera rapidement les groupes sociaux qualifiés de "socialement étrangers à la nouvelle société soviétique". Membres du clergé, commerçants, artisans, toute personne ayant une origine "suspecte". Sous la grande terreur entre 1936 et 1938, cadres et dirigeants du Parti fourniront les quotats d'éléments à supprimer ! Des 200 membres du comité central du Parti communiste, 3 survécurent à l'épuration ! Les militaires qui avaient menés les campagnes bolchéviques vont être eux aussi purement et simplement éliminés. Une paranoïa obsessionnelle qui n'épargne pas les partis communistes étrangers jugés déviants. Pendant la guerre d'Espagne, Staline charge le NKVD de liquider ceux qui se mettent en travers de sa stratégie internationale.


Trotski, père du goulag


Léon Trotski aura été le cerveau de la politique d'extermination du régime soviétique. Grand artisan de la terreur, il prône inlassablement l'éradication de la bourgeoisie, "classe vouée à périr". Cet idéologue fanatique instaure rapidement à travers tous le pays des camps de concentration destinés aux "éléments douteux" qui y seront sytématiquement déportés dès 1918. A la tête de l'Armée rouge, il martyrise la Volga, traque tout opposant et planifie la liquidation en masse d'adversaires politiques ou de groupes sociaux entiers. La guerre civile à outrance et la politique de la terre brûlée qu'il mène de main de fer entraînent une famine sans précèdant dans les années 1921 et 1922. Cinq millions de personnes, dont beaucoup d'enfants, en sont les victimes. La mort de Lénine, la stalinisation du pouvoir, les divergences idéologiques, poussent Trotski dans l'opposition au nouveau maître du Kremlin. Il est assassiné sur ordre de Staline en 1940 au Mexique.


Mao, version chinoise de l'ignoble


Mao Zedong partage indubitablement avec ses homologues soviétiques ce culte de la personnalité et cette même folie meurtrière. La violence érigée par Mao en système de règne fera ses premières victimes au sein même des apparatchikis communistes. Dès 1931, des milliers de cadres du Parti et de l'armée populaire de libération sont exécutés, selon le principe arbitraire : "nous devons tuer tous ces éléments réactionnaires qui méritent d'être tués". L'aveuglement idéologique de Mao, sa frénésie à vouloir construire un socialisme triomphant et son obsession du développement industriel débouchent en 1958 sur le cataclysmique "grand bond en avant". En 4 ans, 30 millions de paysans sont victimes de la famine organisée par le régime. Sa main mise sur le parti et la forte influence dont il jouit au sein d'une jeunesse endoctrinée, lui perment encore de lancer en 1966 la "révolution culturelle", qui n'est en fait qu'une énième purification révolutionnaire contre les intellectuels. Pendant dix ans, répondant aux injonctions pyschopathiques de Mao, ses miliciens (parfois de jeunes enfants) détruiront, humilieront, lyncheront, assassineront près d'un million de personnes "déviantes".




URSS


En prenant le pouvoir en 1917, Lénine planifie l'élimination des "contre-révolutionnaires". En mars 1919, la révolte des ouvriers d'astrakhan est écrasée dans le sang par l'armée rouge, et près de 5 000 personnes sont noyées en une semaine dans la Volga. Le "nettoyage" des derniers bastions anti-communistes de crimée coute la vie à 50 000 personnes. La politique de "décosaquisation" frappe entre 300 000 et 500 000 cosaques qui seront assassinés ou déportés. L'arrivée au pouvoir de Staline va généraliser les massacres de masse. En 1932 et 1933, 6 millions d'ukrainiens mourront de la famine d'Etat imposée par Moscou. La folie meurtrière frappe jusque dans les rangs du régime. 650 000 d'entre eux feront les frais des purges staliniennes. 720 000 exécutions d'opposants et 300 000 morts dans les camps. A la fin de la seconde guerre mondiale, les déportations ethniques feront des centaines de milliers de victimes. Si la mort de Staline en 1953 marque la fin des massacres à grand échelle, les déportations s'accélèrent pour atteindre un point culminant de 900 000 personnes envoyées au goulags au début des années 60.


PAYS DE L'EST



De tous les pays de l'Europe de l'Est, la plogne et la Yougoslavie ont payé le plus lourd tribut à l'arrivée des communistes au pouvoir. Le retour de l'armée rouge en Pologne , début 1944, voit l'élimination par le NKVD des résistants polonais non communistes. Le stalinisme polonais se caractérisa par la suite par un fichage général de la population, des vagues d'arrestations massives et des milliers d'exécutions. La guerre de "libération" menée par Tito en Yougoslavie se chiffre quant à elle en centaines de milliers de cadavres. Outre l'élimination des résistants royalistes, nombre de croates et de slovènes furent massacrés en masse dans d'horribles conditions, après avoir été livrés aux titistes par les britanniques...
On se souviendra aussi de la répression soviétique en Hongrie en 1956, ou à Prague en 1968, des régimes sanglants d'Honecker en Allemagne de l'Est, de Ceausescu en Roumanie, et les massacres d'après-guerre en Bulgarie, sans oublier l'Etat-goulag albanais du fanatique Enver Hojda.


CHINE


A partir de 1949 et l'instauration de la république populaire de Chine, et jusqu'en 1957, intervient la plus sanglate vague de répression qu'ait lancée le PC chinois. Près de 5 millions de paysans chinois périssent, et 4 à 6 millions d'autres sont expédiés dans les sinistres "camps de rééducation politique", dits 
Laogai. L'épuration Maoiste élimine 2 millions de contre-révolutionnaires entre 1949 et 1952. En 1955, la chasse aux opposants fait 770 000 victimes, pendants que 400 à 700 000 personnes sont déportées. Le "grand bon en avant", politique massive de collectivisation forcée, entraîne l'une des plus grandes catastrophes humanitaires : Plus de 20 millions de chinois sont victimes de la famine. La révolution culturelle chère à Mao finira de saigner à blanc le peuple chinois. En 10 ans (1966-76), un million de personnes sont éliminées, victimes de la paranoïa du Grand Timonier. Au milieu des années 80, les laogaï comptaient encore 50 millions de prisonniers ! Aujourd'hui, la Chine reste sous domination communiste, et continue de réprimer avec le silence complice des USA et de l'Europe.


AFRIQUE


Pendant la guerre froide, le continent africain a été le champ d'expérimentation privilégié pour les marxistes africains formés dans les universités françaises et russes. Parmi les pays ayant payé les plus lourds tributs à cette marche forcée vers le communisme, l'Ethiopie. De l'assassinat de l'empereur Hailé Selassié en 1975 à la fin du règne du marxiste Mengistu en 1991, 30 millions de personnes sont déplacées, et plus de 300 000 périssent de famines ou sont exécutés par le régime.
Au Mozambique, le départ des portugais en 1975 coïncideavec l'avènement d'une "démocratie populaire" et plonge le pays dans la guerre civile : 900 000 tués, 3 millions de personnes déplacées et 75% du territoire détruit. On notera pour mémoire le calvaire du Congo, de la Guinée et du Bénin, où trente ans de pouvoir communiste ont jetés des dizaines de milliers de personnes en prison pour délit d'opinion, ruiné les économies, et dans certains cas conduits à des massacres planifiés.

CAMBODGE


Le régime Maoïste de Pol Pot a abouti à un génocide cauchemardesque. Déportation entière de la population de phnom Penh, réduction en esclavage des citadins, épuration impitoyable des éléments pro-viêtnamiens et royalistes, massacre des cambodgiens jugés réfractaires au régime. De 1975 à 1979, 2 millions de personnes sont exécutées, soit près d'un quart de la population khmère.


VIETNAM


Sur 20 000 français et viêtnamiens capturés lors de l'offensive de Dien Bien Phu, 9 000 miraculés survivront aux traitements inhumains des communistes vietminh. La répression du régime d'Ho Chi Minh n'épargnera ni les paysans (50 00 seront exécutés lors de la réforme agraire de 1954) ni les religieux systématiquement persécutés. Après la victoire communiste en 1975 contre les américains, 500 000 cadres et fonctionnaires sud-viêtnamiens sont envoyés dans des camps dont beaucoup ne reviendront pas.


COREE DU NORD


Purges, déportations massives, internements... La folie meurtrière de Kim Il Sung aura coûté la vie à environ 1 500 000 personnes.




BON ON VA S'ARRETER LA, JE PENSE ! J'AI CARREMENT LA NAUSEE !!!!!!

 Source : http://webresistant.over-blog.com/
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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 10:51

MEMRI    Middle East Media Research Institute

 

Lancement de MEMRI TV en FRANCAIS

 

Depuis 2004, MEMRI TV effectue 16 heures sur 24 la veille médiatique de 90 chaînes des pays du Moyen-Orient, des chaînes d´Etat et des chaînes privées qui diffusent en arabe et en farsi. Près de 2000 minutes d´extraits vidéo sous-titrés en anglais ont été mis en ligne sur www.memritv.org. Tous les extraits sont référenciés (date et source).

 

Aujourd´hui, MEMRI TV lance une section en français : une cinquantaine de clips sous-titrés en français sont déjà mis en ligne surhttp://www.memritv.org/francais . Les thèmes abordés sont nombreux et diversifiés : droits de l´homme et de la femme, incitation à la violence et à l´antisémitisme, enjeux et rivalités politiques, réforme dans les Etats islamiques…

 

CONSULTER GRATUITEMENT MEMRI TV EN FRANÇAIS :http://www.memritv.org/francais

 

Veuillez transférer ce mail à vos amis pour les informer de l´ouverture du site de MEMRI TV en français.

 

 

 

 

Pour consulter l´intégralité des dépêches de MEMRI en français et les archives, libres d´accès, visiter le site www.memri.org/french.

 

Veuillez adresser vos emails à memri@memrieurope.org.

 

Le MEMRI détient les droits d´auteur sur toutes ses traductions. Celles-ci ne peuvent être citées qu´avec mention de la source.

 

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 06:03

 par Rav Meir Hazan 
http://www.universtorah.com/ns2_dossier-753-les-ba-ale-hatossefote.htm
 

     

















Les Tossafote 
qui signifie Ajoutscomplémentspour désigner les maîtres issus de la prestigieuse école française des Tossafistes fondée par les petits fils de Rachi (1040-1105),Rabbénou Tam et leRachbam

      Ainsi sont désignés les recueils de commentaires sur les traités du Talmud et de la Tora écrite, agencés selon un ordre original, qui fait commencer chaque commentaire par le commentaire des maîtres plus anciens, principalement Rachi.

      La conception des Tossafote est liée, à l’origine, à la méthode d’étude caractérisant les écoles françaises et allemandes du XIIème au XIVème siècle. L’origine de cette production s’enracine dans la génération des disciples de Rachi et leurs descendants qui s’engagèrent dans l’entreprise d’approfondir et d’étendre les commentaires talmudiques du maître en posant ainsi les fondations de ce qui deviendra le propre des écoles talmudiques qu’ils dirigèrent. 

      Le commentaire original de Rachi se présente de manière concise, comme une adaptation littéraire de la tradition de l’étude de la loi orale prévalant en France et en Allemagne à son époque. 

      Ceux qui étudièrentavec lui purent parvenir à une compréhension harmonieuse et profonde du Talmud. En interrogeant les affirmations de Rachi, sur la base des discussions talmudiques ou d’autres textes, les Tossafistes élaborèrent une forme systématique d’explications et d’inductions fondées sur la mise en relation des différences entre un exemple et un autre ou une source et une autre. Ils conçurent de la sorte un nouveau système de déductions et de conclusions qui devenaient à leur tour objet de discussion, réfutées ou réaffirmées par les Tossafote ultérieures. 

      Ce vaste ensemble d’écrits fut produit dans les Yéchivote et rendu sous forme de discussions animées entre les maîtres et les disciples, d’où émergèrent des points de vue souvent divergents de ceux de Rachi. 

      Les Tossafistes saisirent toutes les occasions de citer de nouvelles opinions et de les comparer avec leurs traditions, en même temps que leur parvenaient de nouvelles versions du Talmud, issues de la tradition babylonienne et nord-africaine. Un autre phénomène qui leur ouvrait également des perspectives quasi illimitées d’interprétations, fut celui de l’étude du Talmud de Jérusalem. 

      L’école des Tossafistescommença avec les deux gendres de Rachi, Rabbi Méïr Bèn Chmouèl et Rabbi Yéhouda Bèn Nathan, et le plus illustre d’entre eux fut le fils de Rabbi Meïr, Rabbénou Tam

      Le mouvement se développa rapidement et il devint un courant dominant qui modela l’enseignement des siècles ultérieurs depuis la France et l’Allemagne (y compris la Provence) jusqu’à l’Espagne à partir de l’époque du Rambane. C’est surtout Rabbénou Tam qui marqua l’achèvement parfait des Tossafote pour les générations à venir. 



      Le premier Tossafiste allemand fut Rabbi Its’hak Bèn Achèr Halévi qui avait étudié sous l’égide de Rachi à Troyes et qui ouvrit une Yéchiva à Spire. 

      C’est l’une des raisons pour laquelle il n’existe aucune différence dite d’école entre les enseignements français et allemands de cette période, d’où une généalogie difficile à établir. 

      Les commentaires des Tossefote furent transcrites par les disciples qui ne sont pas tous identifiables, les notes et contenu des discussions Halakhiques ajouté aux arguments et commentaires soutenus, circulaient de Yéchiva en Yéchiva, chaque fois bénéficiant d’ajouts, ne laissant jamais l’enseignement initial intact. 



      Malgré la grande originalité des Tossafistes, il est impossible de dégager un style individuel. 

      Parmi les ouvrages complets on trouve : -le Séfèr Mitsvote Katane de Rabbi Its’hak de Corbeil surnommé le Smak, 
le Séfer Yéréïm de Rabbi Eli’ézèr de Metz, 
le Séfèr Mitsvote Gadol de Rabbi Moché Bèn Ya’akov de Coucy surnommé le Smag, 
le Séfèr Hatérouma de Rabbi Baroukh de Worms 
Le Séfèr Harokéa’h de Rabbi El’azar Bèn Yéhouda de Worms. 


      La plus importante collection est celle des Tossefote de Sens, rédigées par Rabbi Chimchone de Sens qui laissa un héritage littéraire plus important que les autres, que les érudits allemands désignent comme les les Tossefote françaises que l’on distingue des Tossefote allemandes. Les premières sont identifiables par l’abondance de références à la Guématria, utilisée comme principe d’exégèse. 

      En Espagne, la méthode Tossafiste fut introduite par Rabbénou Yona Gérondi et le Rambane

      Elle est ensuite intégrée à l’enseignement traditionnel parRabbénou Achèr Bèn Yé’hièl (le Roch) qui dut fuir l’Allemagne pour la péninsule Ibérique. 

      L’apport des Tossafistes est considérable dans la méthode et le contenu, désormais le texte des Tossefote occupe systématiquement la marge extérieure du texte de la Guémara, et le commentaire de Rachi occupe la marge intérieure
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29 octobre 2009 4 29 /10 /octobre /2009 20:47



On s'imagine souvent que le capitalisme est 
une invention récente. Pourtant une sorte de proto-capitalisme existait déjà dans l'antiquité. Cependant, contrairement au capitalisme actuel, il était surtout basé sur la possession d'esclaves et de terres cultivables. Par la suite, il disparaitra lors de la chute de l'empire romain et de l'avènement du christianisme. Et ce n'est que plusieurs siècles plus tard qu'un nouveau système comparable re-émergera petit à petit, à une date cependant moins tardive que ce qu'on pourrait croire.


Voici un petit résumé de l'histoire économique de notre civilisation :

- 3000 av.JC : A Sumer, dans le sud de la Mésopotamie, le temple rouge d'Uruk sert de banque et émet déjà des reçus de dépôt.

- 2500 - 2000 av.JC : En Mésopotamie, les damgars / tamkarus (marchands) développent la comptabilité. Ils pratiquent le prêt et utilisent déjà des reçus, des lettres de crédit et des billets à ordre. Ils connaissent aussi les "comptes à postes superposés", ceux-ci étant les ancêtres des "comptes en partie double", comportant une partie "recette" ("crédit") et une partie "dépense" ("débit").

-1800 av.JC : En Mésopotamie, des proto-banques prêtent à intérêt des semences aux paysans. Ceux-ci payent les intérêts en donnant une partie de l'orge qu'ils ont fait pousser.
Le Code d'Hammourabi à Babylone crée même un système d'assurances : Si un marchand demande un prêt pour effectuer un transport en caravane, il paye au prêteur une somme supplémentaire servant d'assurance contre le vol. Il n'aura ainsi pas à restituer le prêt si la marchandise se fait voler. Ce sera même les autorités de la ville ou a eu lieu le vol qui devront payer.

- 1700 av.JC : Le papyrus BOULAQ 18 montre qu'on utilisait déjà la comptabilité en partie double en Egypte sous la 13ème dynastie.

- 1300 - 1000 av.JC : En Chine, des coquillages cauris sont utilisés comme système d'échange. Cette proto-monnaie se répandra ensuite largement dans tous l'océan indien.

- 800 - 300 av.JC : En Chine, des objets de bronze remplacent les cauris lors des échanges. On trouve ainsi de la "monnaie-pelle" (ou "monnaie-bêche"), de la "monnaie-houe" (BU) et de la "monnaie-couteau" (DAO). Au sud, dans le royaume du CHOU, on utilisait des cauris (PAIs) de bronze appelés "monnaie en nez de fourmi" (YIBI-QIAN) ou "monnaie en face de démon".

- 652 - 615 (ou 687 - 675) av.JC : Le roi Ardys de Lydie fait frapper les premières pièces de monnaie rondes. Son sceau royal sur les pièces certifie que leur valeur correspond bien à celle du métal précieux qui les compose. 
Cette invention permet de faire reposer l'économie sur l'échange de monnaies et non plus sur le troc de grains, de lingots métalliques ou d'objets utiles.

- 600- 500 av.JC : De véritables banques se forment en Mésopotamie. On trouve ainsi la grande banque de la famille Egibi à Babylone (-600 -500) et celle de la famille Marashu à Nippur (-500 -400). Elles pratiquent le prêt à intérêt d'argent et de grains. (On a même retrouvé le texte de l'hypothèque d'un verger à Babylone, donnée pour garantir un prêt par la banque des Marashu en 430 av.JC). Des "lettres de crédit" étaient déjà employées.

- 520 av.JC : A Byzance, on trouve les plus anciennes traces d'activité de change chez les Grecs.

- 436 av.JC : Plus ancienne trace d'activité de change chez les Grecs d'Eleusis. A Athènes, les banquiers-changeurs (agents de change) sont appelés "trapézites", ils prennent des fonds en dépôt, prêtent de l'argent et procèdent au change des diverses monnaies existantes. Des "lettres de change" (ordres de paiements écrits) sont déjà utilisées dés le 3ème ou 4ème siècle av.JC. Certains temples peuvent également servir de banques ou on peut y retirer son argent déposé en présentant un "symbolon" / "signa" (sceau). Des découverts peuvent même être accordés.

- 340 av.JC : A Athènes un système d'assurance est déjà utilisé : le "prêt maritime" ("argurion nautikos" / "daneismata nautika"). Un prêteur prête de l'argent, avec un intérêt élevé, pour financer une traversée. Si le débiteur perd la cargaison, il ne remboursera pas le prêt.
A Rhodes un système d'assurance mutuelle existe déjà : le "Lex Rhodia de jactu". Les marchands cotisent à une caisse qui servira à rembourser ceux d'entre eux qui perdront leurs marchandises dans un naufrage. Ce système perdurera longtemps.

- 221 av.JC : Aprés avoir unifié la Chine, son 1er empereur impose l'usage des pièces de monnaie rondes avec un trou carré au milieu : la monnaie QIAN (sapèques).

- 140 (ou 119) av.JC : En Chine, Wuti invente l'argent fiduciaire. Il s'agit de pièces dont le cours est conventionnel et non plus basé sur la valeur du métal les composant. Il crée aussi des carrés de tissus dont la valeur équivaut à 40000 pièces de cuivre. Il s'agit la d'un lointain ancêtre du papier-monnaie ... mais cette invention sera ensuite oubliée pour plusieurs siècles.

- 318 av.JC / 300 ap.JC : A Rome les banquiers (changeurs et prêteurs) sont appelés "argentaris" puis "nummularis". Ils connaissent les "comptes en partie double" puisqu'on a retrouvé des "codex accepti et expensi" (livres de caisse) divisés en deux parties : une colonne "D" (= Debitum) et une colonne "CR (= CReditum). 
En Egypte romaine, on utilise déjà des sortes de chèque non endossable. Mais cette invention n'est pas utilisée à Rome. 
Les assurances (ou prêts) maritimes sont également connues, sous le nom de "pecunia nautica", "trajecticia pecunia " puis "nauticum foenus".

Toutes les inventions de ce système proto-capitaliste seront ensuite perdues en Occident à cause des invasions barbares ... mais aussi à cause de l'instauration du christianisme comme religion d'état. Toute richesse gagnée par la spéculation, et non par le travail, était en effet considérée comme un pêché par le christianisme.

- 325 : Le concile de Nicée condamne le prêt à intérêt.

- Au 4ème et 6ème siècle : Le Talmud de Jérusalem et le Talmud de Babylone apportent des modifications dans la vision juive sur l'usure. Le prêt à intérêt se codifie et devient permis au Juifs en se basant sur le chapitre 23-20 du Deutéronome : "Tu peux charger intérêt à un étranger, mais pas un frère israélite". 

- 789 : L'empereur Charlemagne publie d'Admonitio Generalis qui interdit les prêts à intérêt. C'est la fin des changeurs "Syriens" qui venaient faire des affaires en Occident. 
Mais comme cette loi ne concerne que les Chrétiens, les Juifs restent donc autorisés à pratiquer le prêt sur gage. Ils resteront donc les seuls usuriers tolérés en Europe pendant plusieurs siècles. Ils deviennent également les seuls marchands qui continuent à commercer avec les Musulmans en Orient (surtout les Juifs Radhanites). 

- 8 ème siècle : Les Arabes Abassides utilisent déjà des paiements signés : les SAKKs (ancêtres des chèques) et les HAWÂLAs (ancêtres des lettres de change).
A la même époque les Chinois utilisent les HEQUANs (billets de crédit / billets au porteurs). Ce sont des certificats de dépôts en banque qui peuvent être utilisés comme de la monnaie.
Et les Marchands Juifs utilisent des SUFTATAs, ancêtres des lettres de crédits.
On ignore si ces inventions sont apparues en premiers chez les Arabes, les Juifs de Bagdad ou les Chinois.

- 812 : L''état chinois s'inspire des HEQUANs pour émettre des bons de rachat (appelés FEY-THSIANs, "argent volant") en échange des pièces métalliques en nombre insuffisant. Ce sont, en fait, les premiers vrais billets de banque en papier.

- Fin du 9 ème siècle : Les banquiers juifs de Bagdad sont chargés de toutes les affaires financières des autorités musulmanes, permettant ainsi à ces dernières de contourner l'interdit coranique sur les prêts à intérêt.

- 969 : Formation du califat Fatimide en Egypte. Les banquiers juifs commencent alors à délaisser Bagdad pour s'installer au Caire.

- 1024 : Les billets de banque (appelés ZHU-QUANs) deviennent le monopole de l'état chinois.

- 1050 : Les Italiens du nord (appelés collectivement "les Lombards")commencent à installer des comptoirs en Orient et en Afrique du nord pour commercer avec les peuples musulmans. Ils y remplacent peu à peu les marchands Juifs Radhanites (Juifs du Rhône ?).
Inversement, de nombreux banquiers juifs des pays musulmans viennent s'installer à Cordoue.

- 1063 : Des marchands Italiens (de Gênes et Venise) et Anglais créent le "Code d’Amalfi". C'est une caisse ou cotisent les marchands et qui sert à les rembourser si jamais ils perdent leur cargaison en mer.

- 1080 : Venise obtient des privilèges commerciaux dans l'empire Byzantin.

- 1095 - 1099 : Début des croisades. Les Vénitiens en profitent pour étendre leur empire commercial en Méditerranée. Déclin du commerce juif à cause de l'antisémitisme grandissant.

- 1129 : Création de l'ordre du temple. Les Templiers formeront un grand réseau de commanderies fonctionnant comme des banques et couvrant l'Europe du sud et les pays conquis par les Croisés. Ils pratiquent des prêts sans intérêt (théoriquement) étant donné qu'ils sont un ordre religieux et que l'usure est interdite par la Bible. 

- 1137 : Le comte champenois Thibaud II commence à délivrer des "tractorius" et des "conductis" aux marchands étrangers venant commercer dans ses foires. Ce sont des saufs-conduits leurs garantissant la protection d'une escorte contre les bandits de grands chemins. Cela lui permet d'attirer les marchands Flamand et de doper le commerce champenois.

- 1141 : Création d'un lieu réservé au change sur le Grand Pont ("Pont au change") à Paris. 

- Avant 1150 : Les Lombards de Gènes inventent les "Contrats de change". Ces opérations de change permettent aux marchands d'obtenir des monnaies étrangères pour commercer dans les comptoirs avec les Arabes. C'est un système qui permet aussi aux agents de change de faire des bénéfices en contournant les lois contre l'usure.

- 1151 : Les Lombards créent la 1ère banque à Venise. Sous l'influence des Arabes, ils introduisent les "lettres de crédit" ("lettera di pagament" ou "lettres de paiement") puis les "lettres de change" en Europe.
Une "lettre de crédit" est un engagement d'un banquier de payer un vendeur, pour le compte de l'acheteur, pendant la durée de validité de la lettre (parfois via une banque intermédiaire "notificatrice").
Une "lettre de change" est un ordre écrit ou un "tireur" (emprunteur) demande à un "tiré" (banque débitrice) de payer le "bénéficiaire" (le porteur du document) à une date indiquée. Une opération de change peut être pratiquée en même temps si l'opération a lieu entre deux pays ou circulent des monnaies différentes. 
Les Templiers utiliseront un système du même genre : Les pèlerins pourront leurs confier leurs économies contre un bon de dépôt fonctionnant comme une lettre de change (arrivés à destination, ils peuvent échanger leur bon contre de l'argent local).

- 1170 : Les Lombards commencent à aller commercer dans les foires de Champagne. Ils répandent ainsi l'usage des "lettres de foire" ("lettres de change" et "billets à ordre").
Un "Billet à ordre" est un document ou le "souscripteur" (débiteur) s'engage à payer son "créancier" (bénéficiaire) à une date déterminée.

- 1191 : Les Français prennent Arras. Les banquiers Lombards qui s'y étaient installés préfèrent alors partir à Bruges, dans les Flandres, dont ils feront un grand centre économique.

- 1193 : Les Lombards créent la 1ère banque privée moderne à Sienne.

- 1179 et 1215 : Le concile de Latran rappelle que le prêt à usure est interdit aux Chrétiens... ce qui signifie qu’il est toujours toléré chez les Juifs.

- 1198 : Le prêt à intérêt est à nouveau permis au Juifs en France.

- 1223 : Le prêt à intérêt est à nouveau interdit aux Juifs en France.

- 1227 ou 1234 ou 1236 : Par la décrétale "Naviganti vel eunti ad nundinas", le Pape interdit les "contrats de compagnie" ou "prêts à la grosse". Ce sont des assurances couvrant les risques en mer (Elles existaient déjà dans l'antiquité grecque). Un prêteur avance de l'argent à un armateur qui ne le rend (avec un gros intérêt) que si son navire revient indemne. 
L’Italie, le Portugal et la France créeront alors d'autres systèmes pour remplacer ces contrats d'assurance.

- 1241 : Lübeck et Hambourg fondent la "Hanse Teutonique" (ou "Ligue Hanséatique"). C'est une ligue de marchands puis de villes libres formant un espace économique commun qui s'étendra sur les rives de la Baltique et de la mer du Nord. Expansion de l'usage des "lettres de change".

- Milieu du 12ème siècle : Les Lombards inventent les "comptes à vue" pour l'argent en dépôt dans leurs banques.

- 1250 : La "Société des moulins de Bazacle", prés de Toulouse, crée les premiers "UCHAUx". Ce sont des titres échangeables, ancêtres des actions et obligations.

- 1252 : Bruges, principal centre commercial flamand, se lie à la Hanse Teutonique.

-Vers 1300 : Création des premiers titres d'emprunts d'état par les Lombards en Italie du nord.

- 1277, 1291 et 1311: Les banquiers Lombards sont chassés de France.

- 1298 : Marco Polo décrit l'usage du papier-monnie qu'il a vu en Chine ... mais personne ne s'y intéresse en Europe.

- 1307 - 1312 : Le roi de France fait arréter les Templiers. C'est la fin du réseau banquier de l'ordre du temple. Les Templiers avaient cependant permis de développer l'emploi des lettres de crédit, des lettres de change, des dépôts à vue, des dépôts à terme et de la comptabilité en partie double (inventions lombardes). 

- 1329 (ou 1336 ou 1347) : Apparition des premières vraies polices d'assurances maritimes à Florence.

- Vers 1340 : Invention de la "comptabilité en partie double" chez les Lombards de Gènes (c'est plutôt une redécouverte, car elle était déjà connue dans l'antiquité).

- 1343 : Fin du pouvoir des financiers Lombards à Londres.

- 1348 : Peste noire. Fin du pouvoir des financiers Lombards en Champagne.

- 1408 : Première banque publique de dépôt et de virements (la "Casa di San Georgio") à Gènes, pour contrer le discrédit croissant des banques privées.

- 1409 : Fondation de la première Bourse de commerce à Bruges (ville flamande faisant partie de la Hanse). C'est un lieu d'échange (à ciel ouvert) pour les marchandises et les titres négociables.

- 1424 : Première société d'assurances maritimes à Gènes.

- 1441 et 1474 : Amsterdam arrache à la Hanse Teutonique le droit de commercer librement dans la Baltique. Les marchands Hollandais commencent à concurrencer ceux de la Hanse.

- 1455 : Lassés par les problèmes d'inflation, les Chinois décident d'abandonner l'usage des billets de banque.

- 1460 : Fondation de la Bourse de commerce d'Anvers.

-1474 : Création des premiers brevets à Venise.

- 1494 : A Venise, Luca Paciolo del Borgo codifie la "comptabilité en partie double" dans son livre "Summa di aritmetica, geometrica, proportioni è proportionalita".

- 1509 - 1564 : Le théologien protestant Calvin cesse de considérer le prêt à intérêt comme un pêcher.

- 1531 - 1534 : Construction de la première Bourse de commerce permanente, dans un bâtiment fixe, à Anvers.

- 1535 : Premiers emprunts publics en France.

- 1536 : Début des escomptes (reventes de lettres de changes et de billets à ordre à des banques). 

- 1540 : Ouverture de la première bourse de commerce française, à Lyon.

- 1545 : Dans sa "Lettre sur l’usure", Calvin justifie la légitimité de l’intérêt chez les Protestants.

- 1553 : Anvers prend la place de Bruges comme représentant de la Flandre à l'intérieur de la Hanse Teutonique.

- 1572 : En France, un édit réglemente le métier des "courratiers" (proto-courtiers).

- 1587 : Premiers récipissés de dépôt endossables dans les banques à Venise (billets à ordre correspondant à l'argent en dépôt). C'est un peu l'ancêtre des billets de banque en Europe.

- 1592 : Début de la Bourse des valeurs à Anvers. La liste des cotes (cours des valeurs) y est imprimée.

- 1602 : La Compagnie néerlandaise des Indes orientales lève des fonds auprès des marchands (société anonyme cotée en bourse).

- 1607 - 1611 : Fondation de la Bourse d'Amsterdam pour gérer les actions de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.

- 1609 : A Paris les changeurs sont remplacés par des banquiers. Création de la Banque de dépôt d'Amsterdam. Les pièces déposées sont échangées contre des certificats de dépôt. Ceux-ci sont des billets au porteurs qui peuvent être considérés comme des proto-billets de banque temporaires.

- 1619 : Création de la banque de dépôt de Hambourg.

- 1618 - 1648 : "Guerre de 30 ans" qui ruine le commerce de la Hanse Teutonique. En 1630, celle-ci ne réunit plus que Lübeck, Brême et Hambourg.

- 1637 : Premiers Krash boursier (sur le cours des bulbes de tulipes).

- 1639 : Les "courratiers" deviennent des "agents de change".

- 1658 ou 1661 : La Banque de dépôt de Stockholm émet plus de lettres de change qu'elle ne possède de pièces métalliques en réserve. Ces "Certificats" / "Banco-sellers" sont les premiers vrais billets de banque (argent fiduciaire) en Europe.

- 1669 : Fin de la Hanse Teutonique.

- 1688 : Début des cotations à Londres.

- 1701 - 1711 : Utilisation des "Billets de Monoye" en France (billets avec intérét).

- 1716 - 1720 : Système de Law en France (Essai d'instauration des 1ers vrais billets de banque en France). 

- 1724 : Création de la Bourse de Paris.

- 1742 (ou 1659 ?) : Premiers chèques en Angleterre.

- 1745 : Les billets de banque deviennent la monnaie officielle de la Suède.

- 1762 : Création à Londres de la première compagnie d'assurance sur la vie.

- 1774 : Séparation, en France, de la Bourse des marchandise et de la Bourse des valeurs. Début de la criée des cours.

- 1776 : Adam Smith écrit la "Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations" et pose les bases d'une théorie du capitalisme libéral.

- 1778 : Création de la première Caisse d'épargne, à Hambourg, pour les simples particuliers.. 

- 1787 : Création de la "Compagnie royale d’assurances sur la vie" en France.

- 1789 - 1797 : Création des assignats, en France, permettant d'acheter les biens nationalisés du clergé. Ils seront progressivement utilisés comme de véritables billets de banque.

- 1792 : création du Dollar et de la bourse de New York.

- 1801 : Fondation de la Bourse de Londres, qui détronera celle d'Amsterdam..

- 1818 : Création de la "Caisse d’Epargne et de prévoyance" à Paris.

- 1821 : Instauration de l'étalon-or en Angleterre (les pièces sont convertibles en or).

- 1826 : Création des "mandats blancs" en France. Ce sont des précurseurs des chèques.

- 1844 : Instauration de l'étalon-or strict en Angleterre (les billets sont convertibles en or).

- 1865 : Apparition des vrais chèques en France.

- 1871 : Instauration d'un étalon-or strict en Allemagne.

- 1873 : Instauration d'un étalon-or strict en Belgique, Italie, Suisse, France et USA.

- 1881 : Création des mandats postaux en Angleterre.

- 1929 - 1933 : La crise de 29-33 sape l'équilibre de l'étalon-or.

- 1944 - 1946 : Les accords de Bretton Woods instaurent l'étalon Dollar. Le Dollar restant lui-même indexé sur l'or.

- 1951 : Premières cartes bancaires de paiement, en carton.

- 1957 : Premières cartes bancaires de paiement en plastique.

- 1967 : Les accords de Kingston démonétisent officiellement l'or.

- 1971 : Le Dollar cesse d'être convertible en or. Premières cartes bancaires à pistes magnétiques.

- 1974 : Invention de la carte à puce.

- 1976 : Les accords de la Jamaïque (ou de Kingston) décident que la monnaie ne peut plus être étalonnée sur un poids de métal précieux.

 Source : http://www.webzinemaker.com/admi/m9/page.php3?num_web=18063&rubr=4&id=361726
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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 06:36
Pourquoi certains noms de pays sont-ils masculins et d'autres féminins?

Et pourquoi Israël n'a pas d'article?


Wednesday 21 October 2009

Nous nous sommes rendus coupables de faute d'orthographe (1) il y a quelques semaines en mettant l'Iran au féminin. Vous nous avez corrigés (2) et grâce à vous nous nous sommes demandés (3): pourquoi l'Iran serait-il de genre masculin? Et pourquoi d'autres pays sont-ils féminins?

Les noms féminins

Les noms féminins constituent la plus large catégorie des noms de pays. Il y en a toute une série qui se terminent en "-ie": tous féminins. Cela correpond au latin "-ia", que l'on retrouve dans les langues romanes.

Il y a aussi des formes dérivées de cela: certains noms féminins en "-e" sont des déformations des féminins en "-ia" ou "-ie": l'Allemagne était par exemple Allemania et s'est déformée oralement; l'Espagne était auparavant Hispanie.

Toute une série de noms de pays sont devenus des noms de pays après avoir été des adjectifs. Quand ils étaient accolés à des noms féminins, en se transformant en nom, ils ont gardé leur genre. La Belgique aurait pu être la Belgie, puisque l'ethnonyme (nom d'ethnie) la précédait: il y avait les Belges, comme il y avait les Francs (qui donnèrent la France) avant la Belgique. Mais ce n'est pas devenu la Belgie parce que l'on est passé par la Gaule Belgique. Le mot Gaule est simplement tombé dans l'oubli. On n'a gardé que la Belgique. Il en va de même pour l'Argentine. Quand l'Etat s'est créé au XIXe siècle, on parlait de la République argentine. Et on n'a finalement gardé que l'adjectif.

La République dominicaine n'a pas de nom de pays: seulement un nom d'Etat. (La France est par exemple le nom de pays de l'hexagone, le nom de l'Etat officiel, reste République française). En créole, on parle de Dominicanie, nom qui a été suggéré par la «Commission de terminologie et de néologie» du ministère des Affaires étrangères (oui, cette commission existe), mais refusée par le ministère. C'est parce que la République Dominicaine n'a pas de nom de pays qu'on l'appelle souvent par sa capitale: Saint-Domingue.

Les noms masculins

Les noms masculins sont moins courants. Ils doivent parfois leur genre au fait d'être des anthroponymes (noms de personnes). Avant d'être un Etat, Israël était surtout le nom donné à Jacob par Dieu, dans la Torah, après qu'ils se sont battus toute une nuit. (Israël signifie «celui qui a lutté avec Dieu» en hébreu). Israël ayant été un garçon, le pays garde le genre masculin.

Evidemment, s'il n'y avait pas d'exception ce serait trop facile. La Chine tire par exemple son nom de la dynastie Qin. On disait l'empire de Qin, on le prononçait «Tsin», puis c'est devenu Chine. Peut-être que le fait que le mot se terminait par un "e" a contribué à la féminisation, parce que culturellement le "e" est féminin. Ou peut-être pas.

En Afrique, beaucoup de pays sont masculins pour d'autres raisons. Plusieurs sont nommés d'après des fleuves, et les noms des fleuves ayant été masculins, les noms de pays le sont restés: c'est le cas du Sénégal et du Congo par exemple.

En outre, les pays africains sont souvent relativement jeunes (XXème siècle) et de plus en plus, les pays sont masculins. En général, à partir du XIXe siècle, c'est ce genre qui prime. C'est pour ça que même certains pays en «a» sont masculins: c'est que leur nom a été adopté récemment en français. Le Vénézuéla par exemple, (la petite Venise) a été introduit comme nom de pays au XIXème siècle, donc masculinisé. Idem pour le Nigéria (qui était féminin et a été masculinisé dans les années 70) le Botswana, Angola, le Libéria ou le Canada.

Qui tranche?

Récemment, la commision des affaires étrangères s'est occupé du Guyana. Le pays avait connu pendant plusieurs années une ambiguïté autour du genre grammatical de son nom; la commission a tranché en faveur du masculin. La Guyane anglaise est ainsi devenue officiellement le Guyana. S'il y a débat, pour trancher, la commission des affaires étrangères, qui soumet un avis au ministère qui décide, tient compte des articles qui précèdent le mot, du fonctionnement syntaxique, de l'harmonie sonore.

Israël

Et puis il y a Israël. Certes masculin, mais sans article. Cela vient du fait que le pays était sous mandat britannique, et que les noms de pays en anglais ne sont pas précédés d'article. Tous les traducteurs qui rencontraient Israël dans les textes copiaient ainsi la forme sans article. Du coup, la commission des affaires étrangères l'a validé tel quel.

En Hébreu moderne, lorsque l'on parle d'un pays, on emploie le genre féminin, car le mot lui-même pays est féminin : Médina - Aschkel 

Et l'Iran?

L'Iran fut longtemps la Perse. A la fin des années 20, les Pahlavi, dernière dynastie iranienne avant l'avènement de la République Islamique, décident d'imposer le nom arabe du pays, pour donner une connotation moderne: Iran. Le 21 mars 1935, Reza Shah Pahlavi publie un décret demandant aux pays étrangers de désigner ainsi le pays désormais. C'était le XXe siècle, la mode était déjà au genre masculin.

Merci à Ange Bizet, de la Commission nationale de toponymie et de la Commission de terminologie et de néologie du ministère des Affaires étrangères.

Charlotte Pudlowski
Source : http://www.slate.fr/ 

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