de tonnes d'uranium ? Liliane Messika © primo Il était une fois un monde préhistorique où l’Homo Erectus n’était pas encore Sapiens et où il servait de nourriture aux bêtes sauvages plus souvent qu’à son tour. La seule loi qui prévalait était la force. Des millénaires ont passé et nous sommes devenus civilisés. La preuve : l’Homo tout court a mis au point la Gay Pride et l’Homo Téhéranus l’enrichissement de l’uranium déguisé en barbe à papa. Le mollah barbu aurait-il des ambitions moins festives que l'Interassociative Lesbienne, Gaie, Bi et Trans ? Rien ne permet de le supposer. Il suffit de connaître la définition de la fête pour les uns et les autres… Qu’est-ce qui a changé depuis la famille Pierrafeu ? Rien dans le fond, tout dans la forme. Seuls les rapports de force continuent de régir les hommes entre eux, mais nous sommes plus nombreux et vivons dans des cavernes plus largement disséminées, aussi nous sommes-nous organisés. Nous avons aussi inventé la politique. Une grande et belle chose, la politique, mais inégalement pratiquée à la surface du globe. Dans les théocraties, à Téhéran, par exemple, on ne fait pas semblant de s’intéresser au peuple : c’est Allah qui commande et çui k’est pas content, on le pend, notamment s'il est "homo". C’est simple, c’est clair et on ne perd pas de temps. La force pas tranquille Dans les démocraties, celui qui commande, c’est celui qui a le pouvoir. Vous croyez que ce sont les représentants du peuple ? Erreur : derrière l’élu, savez-vous quoi qu’y n’y a ? Y a un électeur, le plus mignon des électeurs, et puis un autre électeur… Eh oui : dans les démocraties, c’est l’opinion publique qui détient le pouvoir. Celui de ne pas réélire le gugusse qui voit Louis XIV dans la glace quand il se rase. Alors le Guignol en question essaie de faire plaisir à ses électeurs sans mécontenter le gendarme Flageolet dont le bâton le terrifie. Des Guignols, il y en a plusieurs, mais les gendarmes sont beaucoup plus nombreux. Sauf que notre époque a détricoté le sens des mots et qu’aujourd’hui, c’est aux bourgeois et aux élus que les gens d’armes font peur. TRÈS PEUR. Et les gendarmes professionnels ne leur courent plus après de crainte d’entamer une « spirale de la violence ». Rituels et mantras La spirale de la violence est une créature mythique dont l’habitat naturel est les médias. Certains lui donnent la forme d’un mille pattes (neuf cents pattes en jogging, cent pattes en uniforme), d’autres le reconnaissent quand vingt malabars armés rouent de coups un frêle binoclard. La spirale de la violence a une sœur jumelle : la symétrologie. Démonstration : si je dis que Landru a assassiné des femmes, il faut que je reconnaisse que des femmes assassinent aussi des Landrus de par le monde. Sinon, on risque de croire que j’émets un jugement. C’est-à-dire une injustice. Car l’objectivité a été remplacée par l’uniformité : tout se vaut, le bien et le mal, le voleur et le volé, l’assassin et le policier. Dans une telle configuration, le cambrioleur qui a tué des passants et qui se fait descendre par la police bénéficie de la commisération nationale, surtout s’il est « jeune » (c’est-à-dire, quel que soit son âge, s’il peut être considéré comme appartenant à une minorité identifiée comme naturellement victime). Une enquête sera immédiatement lancée pour déterminer le degré de culpabilité, non pas du cambrioleur assassin, mais du policier qui lui a tiré dessus pendant sa fuite. « Tuer, c’est tuer », ainsi raisonnent l’Homo Médiaticus et son disciple, l’Homo Décérébrus. Un criminel ou des passants, c’est pareil. Symétrologie a parlé, le rituel appelle maintenant Spiraledelaviolence. Microcosme et macrocosme sont dans le même bateau Ce qui vaut pour les petits malfrats locaux vaut également pour les Etats. Il y en a un qui est particulièrement gonflé, c’est l’Iran. L’AIEA, l’agence internationale pour l’énergie atomique de l’ONU a eu beau faire preuve d’une indulgence quasi maternelle envers lui, elle n’a pas pu ne pas reconnaître que les quantités d’uranium qu’il a enrichi et leur qualité ne pouvaient avoir d’autre objectif que la construction d’une bombe atomique. Ce n’est pas une grande surprise : le « Président » iranien, Mahmoud Ahmadinedjad, ne cesse de répéter que dès qu’il l’aura, sa bombe, il la lancera sur l’Etat juif. Pour autant, la « communauté internationale », une autre créature mythique qui vit sur les bords du Lac Léman, reste impavide. Elle est constituée de plus de dictatures que de démocraties, aussi sa solidarité de classe la conduit-elle à éviter au petit camarade islamique les remontrances des méchants occidentaux. Quand les puissances se réunissent, de quoi parlent-elles ? Quand c’est dans le cadre d’une conférence du Traité de non prolifération des armes atomiques, on imagine qu’elles parlent de l’Iran. Mauvaise pioche ! Certes, les Etats-Unis et quelques autres démocraties l’accusent de ne pas se conformer aux dispositions du traité. Mais elles sont minoritaires. De fait, le projet de déclaration finale du président de la conférence, le Philippin Libran Cabactulan, ne mentionne même pas l’Iran. En revanche, il distribue des mauvais points à l'Inde, au Pakistan et à Israël, qui ne font pas partie du club. Symétrologie a bien fait son boulot : « une bombe atomique, c’est une bombe atomique ». Qu’elle soit entre les mains d’un fanatique qui admet vouloir la lancer sur un Etat qui ne lui a rien fait ou dans les silos d’une démocratie qui n’en a jamais fait usage, c’est pareil. Le conseil de « sécurité » de l’ONU a pourtant fait les gros yeux… L’ONU a affirmé que l’Iran devait prendre des mesures concrètes afin d’apaiser les inquiétudes suscitées par son programme nucléaire. Un porte-parole du Premier ministre britannique David Cameron a même déclaré : « L’Iran a l’obligation de rassurer la communauté internationale et, en attendant, nous continuerons de travailler avec nos partenaires internationaux sur une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies prévoyant des sanctions. » Si qu’on serait Ahmadinedjad, on aurait grôlement la trouille. Eh ben pas lui ! Le Conseil de sécurité a exigé par cinq fois – conformément au chapitre 7 de la charte de l’ONU – que l’Iran suspende son programme nucléaire. Loin de suspendre l’enrichissement de son uranium, Téhéran convertit ses réserves d’uranium faiblement enrichi (uranium sous forme gazeuse, enrichi à un niveau compris entre 3,5 et 5%) en uranium enrichi à 20%, un niveau qui représente 85% du travail nécessaire à la production du combustible d’une arme nucléaire. L’Iran a annoncé le 9 avril qu’il a mis au point une centrifugeuse avancée de troisième génération, dix fois plus performante dans l’enrichissement de l’uranium que celles de la première génération. Allez, Mahmoud, sois sympa ! Puisqu’Ahmadinedjad le nargue et que l’ONU n’a ni l’intention ni les moyens de joindre le geste à la menace, il a accueilli avec soulagement une initiative conjointe de la Turquie et du Brésil, qui ont fait une proposition a minima : que l’Iran ne fasse sortir du pays que la moitié de son uranium faiblement enrichi en vue de son enrichissement, tout en continuant d’enfreindre des tas de résolutions du Conseil de sécurité. Mahmoud a été sympa : cette proposition lui laisse la même quantité d’uranium que ce que la proposition initiale devait retirer, c’est-à-dire suffisamment, en l’enrichissant davantage, pour fabriquer une bombe atomique. Du coup, il l’a acceptée. Elle est pas belle, la vie ? Bien entendu, la communauté internationale n’est pas dupe du stratagème. Elle va continuer à menacer et Téhéran va continuer à préparer sa bombe. Le jour où elle explosera au-dessus de Jérusalem, il faut espérer que le nuage radioactif fera comme celui de Tchernobyl et évitera soigneusement les côtes françaises. On est tranquilles : il aura 1000 km de plus à parcourir, cette fois-ci !
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[Mardi 18/05/2010 17:40] - source: israel7
Alors que le gouvernement, notamment par le biais de Bernard Kouchner, s'obstine à nier la déroute diplomatique française face à l'Iran dans l'affaire Kakavand/Vakili Rad, le président Sarkozy tente le tout pour le tout en forçant le trait et voyant dans le pseudo "accord" obtenu par Lula da Silva une avancée (?) dans les négociations.
Une attitude contrastant avec le triomphalisme du dictateur iranien qui réussit le coup double en quelques jours, terrassant Paris d'un échec et mat humiliant.
Une façon maladroite de ne pas trop regarder dans la direction de la France, un des premiers partenaires du programme nucléaire iranien ?