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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 04:25





 
 No 113 03 mars 2010, Editorial

hamodia.

La thématique « aryenne » propagée par les Allemands entre 1890 et 1941 – cinquante ans – est devenue partie intégrante de la pensée politique iranienne.

 
Un Moyen-Orient « libre de sionistes » : c’est le but que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad s’est fixé le 24 février, à l’issue de sa visite officielle en Syrie, au cours d’une conférence de presse tenue conjointement avec le président syrien Bashar al-Assad.
Cette expression semble calquée sur l’euphémisme qu’employaient les nazis pour décrire les effets de Shoah, sinon la Shoah elle-même : dans leur vocabulaire, un pays où la communauté juive avait été assassinée, d’une façon ou d’une autre, était réputé « libre de Juifs » - Judenfrei. Il y a lieu de penser que le parallèle n’est pas fortuit, mais délibéré. Ahmadinejad a en effet souvent employé, dans le passé, des thèmes et des formules rhétoriques empruntées à l’idéologie néo-nazie.
L’interview qu’il a accordée le 10 avril 2009 au magazine allemand Der Spiegel constitue à cet égard un morceau de bravoure. En quelques mots soigneusement choisis, anodins en apparence mais en fait explosifs (ce qui suppose l’assistance de conseillers allemands, ou ayant vécu suffisamment longtemps en Allemagne pour être au fait des débats officiels ou officieux, avoués ou inavoués, qui ont cours dans ce pays), et avec une touche d’humour méphistophélique rappelant celui de « feu le chancelier Hitler », il engage le peuple allemand à secouer les exigences morales qui lui ont été imposées après la Seconde Guerre mondiale, notamment vis à vis des Juifs, et à mener une « politique de puissance » spécifiquement dirigée contre les États-Unis.
Voici ses propos, cités verbatim. Les journalistes du Spiegel lui faisant observer que le refus de reconnaître l’existence d’Israël pèse comme une hypothèque sur les relations irano allemandes, le président iranien répond : « Croyez-vous que le peuple allemand soutienne le sionisme ? (…) Si un référendum pouvait être organisé sur cette question, vous découvririez que le peuple allemand hait le régime sioniste ». Les journalistes rétorquent qu’ils ne sont pas de son avis et lui demandent, dans la foulée, s’il a bien reçu un DVD sur l’Holocauste qu’ils lui ont envoyé dans le passé. Ahmadinejad : « Mon opinion est que la controverse sur l’Holocauste ne concerne pas les Allemands. C’est un problème beaucoup plus profond ». Puis, sans transition, il ajoute : « Soit dit en passant, merci beaucoup d’être venus m’interviewer. Vous êtes Allemands, et nous avons une très haute opinion des Allemands. » Les journalistes du Spiegel lui demandent s’il a un message à transmettre au gouvernement de Berlin. Ahmadinejad : « J’ai envoyé voici trois ans une lettre à Angela Merkel où… j’appelais l’Allemagne à faire preuve de plus d’indépendance ». Dans un autre passage de l’interview, il demandera s’il est « juste » que « les États-Unis possèdent 5 400 têtes nucléaires et l’Allemagne aucune ».
Le politologue allemand Matthias Küntzel a retracé l’histoire de l’antisémitisme iranien moderne dans un article publié dans la dernière livraison du Israel Journal of Foreign Affairs, publié par le Conseil israélien pour les relations internationales. Cette question a également été étudiée de façon approfondie par le chercheur franco-américain Laurent Murawiec, prématurément disparu en 2009, dans son opus magnum, paru aux Presses universitaires de Cambridge : The Mind of Jihad (« L’Esprit du Jihad »).
Premier point : l’Iran (ou la Perse, pour reprendre ce qui fut son appellation jusqu’en 1935), comme tous les pays non européens et plus particulièrement comme tous les pays musulmans, a vécu la suprématie occidentale, aux XIXe et XXe siècle, comme une « humiliation » effroyable. Au début du XIXe siècle, il croyait être une très grande puissance. À la fin de ce siècle, il n’était plus qu’un État semi colonial, que s’étaient plus ou moins partagé les Russes au nord, et les Anglais au sud.
Deuxième point : la seule consolation, pour les Iraniens, c’est qu’ils appartenaient, au moins par la langue, au monde dit « indo-européen » ou « indo-germanique », dont se réclamaient également les Européens, maîtres du monde. Politiquement et géopolitiquement, ils n’étaient rien. « Racialement », ils étaient tout.
Troisièmement point : le pays européen qui accordait le plus d’importance aux théories raciales, l’Allemagne, ne colonisait aucun pays musulman, et soutenait au contraire, à partir de 1890, les plus puissants d’entre eux, l’Empire ottoman et la Perse. Bien entendu, cette situation résultait de hasards historiques (Bismarck, le fondateur de l’Allemagne moderne, ne croyait pas aux colonies) ou de calculs stratégiques (la Turquie et la Perse, menacés par la Russie et l’Angleterre, ne pouvaient que se tourner vers l’Allemagne). Mais les Musulmans l’interprétaient fantasmatiquement comme l’expression d’une amitié profonde, qui ne pouvait résulter, elle-même, que de la « conversion » à l’islam, tenue secrète mais indubitable, de l’empereur Guillaume II et d’une partie des élites allemandes…
Quatrième point : sous le IIIe Reich, les Allemands ont déployé des efforts considérables pour transformer le capital de sympathie dont ils disposaient en Iran en un ralliement géopolitique. Le premier shah Pahlavi, Reza Shah, a peu à peu cédé à cette opération de séduction. En 1941, sa neutralité dans le second conflit mondial se transformait peu à peu en un soutien actif à l’Allemagne. Ce qui a conduit l’URSS et la Grande-Bretagne à occuper l’Iran, et à contraindre Reza à abdiquer en faveur de son fils Mohamed Reza, le second et dernier souverain Pahlavi.
Cinquième point, la thématique propagée par les Allemands entre 1890 et 1941 - cinquante ans - est devenue partie intégrante de la pensée politique iranienne à partir de la fin des années 1940 - plus de soixante ans -, sous une forme nationaliste « laïque » ou islamique. C’est ce substrat idéologique, bien plus que la théologie musulmane, même chiite, qui nourrit l’antisémitisme du régime khomeiniste et plus particulièrement de la dictature actuelle d’Ahmadinejad. C’est lui, par ailleurs, qui fédère autour de l’Iran les antisémites et néonazis européens, quel que soit leur degré de coming out.
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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 04:20

Nouvelles menaces iraniennes

Téhéran déploie des armes chimiques pour menacer les pays arabes du Golfe

Selon l’opposition sunnite des Ahwaz, les Gardiens de la Révolution installent des missiles munis d’ogives chimiques


mercredi 3 mars 2010 - 14h40, par Chawki Freïha - Paris

 


Logo MédiArabe.Info

S’appuyant sur un mouvement d’opposition sunnite iranien, basé à Al-Ahwaz (Arabistan, dans le sud-ouest de la République islamique), le site "islammemo.cc" affirme, ce mercredi, que les Gardiens de la Révolution iranienne accélèrent l’installation de batteries mobiles de missiles munis de têtes chimiques sur la rive iranienne du Golfe, pour menacer les pays arabes, sur l’autre rive.

Selon les révélations du mouvement sunnite ahwazi, les Pasdaran renforcent leur dispositif dans la région, notamment avec l’installation d’un nouvel arsenal balistique visant la rive arabe du Golfe. Ce dispositif comprend le déploiement de missiles de type SS-4, de fabrication russe, munis d’ogives chimiques (Gaz Moutarde, Gaz Sarin et Gaz Cyanide). Ces missiles auraient été assemblés et équipés dans le complexe militaro-industriel secret de Karaj, à l’ouest de Téhéran, et qui est soupçonné d’abriter des activités liés à l’industrie d’armes prohibées.

Le mouvement d’opposition sunnite ajoute que des missiles - dont les têtes ont été ainsi modifiées - ont été transférés à l’usine chimique d’Aghajari, une ville de l’est des Ahwaz situées entre Omidiyeh et Bahbahan.

Le déploiement de cet arsenal non-conventionnel et mobile a été décidé discrètement à l’été 2008. Il est capable d’atteindre toutes les régions de la Péninsule arabique et l’ensemble des monarchies du Golfe. L’Iran vise ainsi à menacer l’industrie des hydrocarbures et les infrastructures industrielles, portuaires et aéroportuaires de ces pays, mais également la population. Le commandement de ce projet de destruction massive est confié, selon le rapport établi par l’opposition, à Mohammed Moussavi Djazaêri, le représentant du Guide Ali Khamenaï dans Al-Ahwaz.

Ces nouvelles menaces interviennent alors que la marine iranienne organise d’importantes manœuvres dans les eaux du Golfe, pour tester et améliorer sa réactivité à toute agression. Mais également, au lendemain des menaces proférées par le vice-commandant des Pasdaran à l’encontre de l’Occident, affirmant que l’Iran privera l’Occident de pétrole et de gaz en cas de conflit armé. De ce fait, et en cas de conflit, le régime iranien tentera de fermer le détroit d’Ormuz et de détruire les installations pétrolières dans le Golfe (Arabie, Emirats, Koweït...) et il exhibe ses moyens pour le confirmer.

Traduction de Chawki Freïha

© Nos informations, analyses et articles sont à la disposition des lecteurs. Pour toute utilisation, merci de toujours mentionner la source « MediArabe.info »

 

Lire l'article original : Islammemo.cc

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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 07:35

Ahmadinejad a mis la main sur 50% des réserves de pétrole de la planète

 


Par ARIé


Pendant qu’Ahmadinejad 
priaiten compagnie de Bashar el Assad dans la grande et belle Mosquée sunnite de Damas, son Ministre de la Défense, Ahmad Vahidi signait à Doha unaccord de coopération militaire avec le Qatar, représenté par le Chef d’Etat major des forces armées qatari, Hamad bin Ali Al Attiyah. L’objet de cet accord, dixit les iraniens, est « d’accroitre la coopération avec les États de la région », sachant que; je traduis : « la stabilité et une sécurité durable dans la région du Golfe persique est considéré comme une priorité dans la diplomatie iranienne ». Monsieur Vahdi ajoute « l’accord signé à Doha doit servir de modèle aux autres Etats de la région et que les capacités défensives de l’Iran ne constitue une menace à aucune nation ».

Il faut tout de même rappeler au passage, pour ceux qui l’auraient oublié, que le Qatar abrite une base militaire américaine tout ce qu’il y a de sophistiquée,

 

En quoi les qatari ont besoin de signer un accord militaire avec l’Iran, dans la mesure où ils sont censés être protégés par les États-Unis Amérique? Qui sont les agresseurs que redoute le Qatar pour se placer sous la protection de l’Iran? Que signifie, en bref, cet invraisemblable méli-mélo ? Tout simplement qu’un nouveau Shérif est arrivé en ville en la personne d’Ahmadinejad et que ce nouveau Shérif fait le ménage, met de l’ordre, redistribue les cartes … géopolitiques, et assoit son autorité sur tout le Proche et Moyen-Orient.

Premier temps: il place sous sa coupe les États voyous et les organisations terroristes, genre Syrie, Liban, Hezbollah, Hamas et consorts. Deuxième temps, il accorde sa protection, genre Cosa Nostra, aux mini États gorgés de pétrole du Golfe persique, en commençant par le Qatar. Non, les capacités défensives – lire nucléaires – dont il dispose, « ne constituent pas une menace » …. à moins que, ses obligés ne marchent pas droit. Dans ce cas, je ne vous fais pas de dessin. Situation inconfortable pour le Qatar, qui, d’un côté, abrite sur son sol une base militaire américaine, et de l’autre, signe un accord militaire avec l’Iran. J’ai comme l’impression que l’heure du choix, pour un des ses deux protecteurs, va bientôt sonner.

Pour donner le change aux très sunnites Émirs du Golfe et au Roi d’Arabie saoudite, chef des Croyants, Ahmadinejad y va d’une prière de deux heures dans une mosquée sunnite. Qu’est ce qu’il ne faut pas faire pour se faire agréer par ses protégés. Cette réconciliation religieuse en trompe l’oeil lui permet d’entonner le credo de laOUMA, la grande nation islamique, ferment de tous les Croyants, qui fait fi des sensibilités chiites, sunnites, alaouites and Co, car, seule compte l’Union; à condition, bien entendu, qu’elle se fasse sous sa coupe. Le Shérif Ahmadinejad semble fortement s’inspirer des méthodes du Führer de la Grande Allemagne, d’avant 1939, qui promettait à tout un chacun, la paix, la sécurité, des pactes de non agression, avant d’envahir tous azimuts l’Europe molle et naïve.

Le 27 et 28 février se tient à Téhéran une conférence secrète des 11 organisations terroristes qui opèrent à partir de la Syrie et du Liban; Hossein Salami, Chef en second des gardiens de la Révolution annonce aux participants que l’Iran dispose désormais de 50% des réserves mondiales de pétrole et que si les Occidentaux s’avisaient de voter de nouvelles sanctions, il fera froid très froid, chez eux en hiver. Pas nécessaire d’être plus explicite. Il est vrai que si l’on additionne les réserves iraniennes, celles du Qatar et ce dont disposent quelques autres principautés qui ne vont pas tarder de signer – ou ont déjà signé – des accords militaires avec l’Iran, on arrive allègrement à 50 % des réserves mondiales. Un blocus du Détroit d’Ormuz est si vite arrivé!!

L’accord Iran-Qatar n’est bien entendu en aucune façon d’un accord de coopération mais d’un pacte d’allégeance d’un État croupion riche à la nouvelle puissance nucléaire du Golfe, qui dicte sa loi et envoie un clin d’outil appuyé aux autres vassaux potentiels, les invitant à signer, vite fait bien fait, des accords similaires. Comment va réagir l’Arabie saoudite et pourquoi les média français n’ont pas traité cet événement, abondamment relaté par la presse arabe, perse, israélienne et anglo-saxonne?

La réaction des États-Unis n’a pas tardé à venir: le 2 Mars, Hillary, en route pour Buenos Aires déclare aux journalistes qui l’accompagnent que les sanctions sur l’Iran prévues dans un délai de 30 jours, seront …… repoussées de plusieurs mois mais que les États-Unis y travaillent sérieusement.

Jusqu’où ira l’humiliation qu’inflige Ahmadinejad aux Etas-Unis et aux Européens? Combien de couleuvres peut avaler Hillary. Quant à Obama, tout semble avoir été dit sur l’homme au téléprompteur.

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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 16:57

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510672745_09f77c4c23.jpg__Nous ne nous fatiguons pas, à Dabbag.info, de répéter depuis notre création, que la communauté internationale, sous la houlette des six, n'en finira pas de sitôt de danser sur la musique iranienne. Malgré les menaces de sanctions, les gros yeux d'Hilary Clinton et les professions de foi exacerbées, il apparaît que le temps des atermoiements soit encore bien loin de s'achever .

De Paris à Washington, en passant par Pékin et Moscou, on est au moins d'accord sur un principe: "l'Iran ne doit pas franchir le seuil du nucléaire militaire mais...houlala, faut quand même qu'on fasse attention!". Voici donc la doctrine qui prévaut, celle du "houlala".

Quelques commentateurs sont assez lucides pour commencer à comprendre qu'il ne se passera rien avant longtemps qui changera fondamentalement la donne, rien sauf peut-être ce à quoi il serait normal de s'attendre dans les semaines qui viennent, c'est à dire à ce qu'Israël décide de quitter la piste de danse et de claquer la porte.

"Le train de la course iranienne à l'armement nucléaire roule beaucoup plus vite que la réaction de la communauté internationale", vient de déclarer Binyamin Netanyahu devant la commission des Affaire Etrangères de la Knesset. Ce qui signifie, on ne peut plus clairement, que la patience d'Israël arrive à son extrémité et que les puissances occidentales, l'Amérique en tête, ne pourront pas encore longtemps demander à l'Etat Hébreu d'attendre, ou d'espérer, que leurs décisions soient synchronisées à la vitesse du train de la bombe islamique.

Les dernières déclarations d'Ahmadinedjad, de Nasrallah ou celles publiées dans le très officiel journal syrien "Tichrine" qui appellent, en simultané, à la destruction de" l'entité sioniste" ne peuvent pas être décemment reléguées en un négligeable arrière-fond du conflit actuel.

Les millions de barils de pétrole qui rythment le tango de tout ce beau monde occidental n'est pas une raison suffisante pour que l'Etat Juif accepte indéfiniment que son existence-même soit traitée comme le simple papier peint de leur salle de bal.

Et Netanyahu a mille fois raison de prévenir, avec cette petite phrase, diplomatiquement lourde de sens, qu'Israël en a marre d'avoir mal aux pieds. 
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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 11:27
Explosion-Nucleaire-1
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Merci à Aldo-Michel MUNGO pour cette nouvelle analyse 


La prolifération nucléaire risque de toucher tout le Moyen-Orient

 

Par Aldo-Michel Mungo

Analyste en géostratégie

Directeur de la rédaction du magazine militaire Carnets de Vol

 

 

carnet de volMungo




 

 

Longtemps restés passifs face au programme nucléaire israélien, les pays arabes ont été réveillés par les ambitions de l'Iran, à l'instar de l'Égypte, de nombreux pays ont manifesté leur ferme intention de développer un programme nucléaire. La crainte d'une bombe perse incite les arabes à maîtriser le cycle nucléaire.

 

L’Arabie Saoudite, un des pays les plus concernés, n'a jamais renoncé à se doter de l'arme atomique, au cas où l'Iran s'en équiperait. Riyad aurait discuté avec ses alliés régionaux de l'option nucléaire comme élément dissuasif au Moyen-Orient. L’Arabie Saoudite sait qu’elle risque gros à laisser l’Iran chiite devenir la première puissance militaire nucléaire islamique au Moyen-Orient. Signataire du TNP, le royaume wahhabite a contribué financièrement au développement du programme nucléaire irakien. Ryad est depuis soupçonné d’avoir passé un accord secret avec le Pakistan portant sur l’échange de technologie nucléaire contre du pétrole. Parallèlement, les Saoudiens tentent d’obtenir un statut particulier à l’AIEA. Riyad négocie, en effet, un protocole d'accord l’exemptant de certains contrôles, jouant sur le caractère saint de certains lieux du Royaume, que les Saoudiens interdisent d’accès aux inspecteurs.

Ces grandes manœuvres nucléaires ont contribué à réveiller le spectre d'une prolifération au Moyen-Orient.

 

 

L’Egypte

 

Le début du programme nucléaire égyptien date des années ’50. Initié en secret par Gamal Abdel Nasser, il fut abandonné après la catastrophe de Tchernobyl en 1986 ; alors que le pays, signataire du TNP en 1981, avait annoncé la construction de huit centrales à Dabaa, sur la côte méditerranéenne. Les deux décennies suivant le gel du programme, Le Caire prône l'instauration au Moyen-Orient d'une zone exempte d'armes de destruction massive. Les essais nucléaires de l'Inde puis du Pakistan, en 1998, entraînent un raidissement. Le Caire continue de promouvoir la dénucléarisation du Moyen-Orient mais critique l'inefficacité du TNP. Des intellectuels égyptiens appellent, dès lors, l'Egypte à se doter de l'arme nucléaire dans un souci d'équilibre avec Israël. Le sentiment d'injustice faite aux Arabes ne cesse de s'exacerber avec la deuxième Intifada en 2000, l'invasion américaine de l'Irak en 2003 et la crise du nucléaire iranien. La perception du danger s'est aiguisée au fur et à mesure de la montée en puissance de l'Iran. Expression de cette inquiétude, le président Moubarak fait scandale en déclarant en 2006 que «Les chiites sont en général toujours loyaux à l'Iran et non aux pays dans lesquels ils vivent.»

Du programme nucléaire initial, il reste à l’Egypte deux réacteurs expérimentaux à Inchass, dans le delta du Nil à 60 kilomètres au nord du Caire, ce centre rassemble plusieurs laboratoires et réacteurs de recherche. Il est composé de l’ICF (Inshas Cyclotron Facility), un accélérateur de particules de 4 MW, de l’ETRR-1, un réacteur à eau légère de 2MW, fourni par l'URSS et mis en service en 1961 et de l’ETRR-2 : un réacteur à uranium enrichi de 22MW destiné à la recherche médicale, fourni par l'Argentine et mis en service en 1997. Le centre comprend également plusieurs laboratoires de recherche : rayonnements ionisants, traitement et analyse des matériaux irradiés, mécanique, électronique, eau lourde et un incinérateur de déchets à faible activité.

En 2006, Gamal, fils et successeur présumé du président Moubarak, annonce que l’Egypte va relancer son programme civil avec trois réacteurs à construire à Dabaa. Certains s'interrogent sur les motivations du régime. Outre le fait que l'énergie renouvelable, notamment solaire, pourrait être plus rentable, cette relance du programme égyptien intervient en effet en pleine crise du nucléaire iranien.

En mai de la même année, des extraits d’un rapport confidentiel de l’AIEA fuitent dans la presse, concernant des traces de plutonium et d’uranium enrichi retrouvées à Inchass. En 2005, le pays a déjà fait l’objet d’une enquête de l’AIEA et a également été cité comme acheteur possible de matériel nucléaire via le réseau du Dr Khan. Le pays est aussi accusé d’avoir utilisé la Libye comme plateforme souterraine pour sa propre recherche nucléaire.

D'après le rapport, l'Egypte a importé sans le signaler, après 1982, 67 kilos de gaz d'uranium et plusieurs autres produits utilisés dans l'enrichissement. Le Caire a aussi omis de signaler des expériences secrètes d'irradiation d'uranium naturel et de thorium. Ces expériences portent sur la fabrication de métal d'uranium, pouvant servir à du plutonium militaire, et la production de tétrafluorure d'uranium (UF4). Des dessins d'une usine pouvant servir à la fabrication de plutonium ont également été découverts. Certains rappellent que Le Caire n'a pas ratifié le traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT). Le programme nucléaire égyptien est encore loin de pouvoir se transformer, techniquement, en potentiel militaire. Mais l'Egypte possède le potentiel humain pour le mener à bien. Et les pays du Golfe, Arabie Saoudite en tête, semblent prêts à payer une partie de l'addition.

 

Le programme nucléaire algérien

 

L’Algérie poursuit un programme nucléaire civil depuis les premières années d’indépendance, mais le soupçon sur le caractère militaire de ce programme reste tenace. Et si l’Algérie cherchait à réaliser un programme d’armement nucléaire depuis 1980 ? Dans l’affirmative, l’a-t-elle abandonné ? Ne serait-elle pas plutôt en train de maîtriser la manipulation du plutonium ?

Le lièvre est levé en 1991. Les Américains découvrent, grâce à un satellite de reconnaissance de l’US Air Force, un grand site nucléaire à Aïn Oussara, 200km au sud d’Alger. Jusque-là, l’Algérie n’a, officiellement depuis 1989, qu’un seul réacteur, celui de Draria, à 20 km à l’est d’Alger, dont la puissance n’excède pas 1MW et qui est déclaré comme un site de recherche civile. Le réacteur baptisé Nour (Lumière) a été fourni par l’Argentine en collaboration avec la Chine. Il fonctionne à l’eau légère avec de l'uranium 235 hautement enrichi à 20% fourni par l’Argentine.

Le nouveau réacteur baptisé Es Salam (La Paix) provient de la même filière sino-argentine et a été commandé en 1983 et construit en secret. Il développe une puissance de 15MW et est officiellement inauguré en 1993, il se révèle être un réacteur à eau lourde.

En août 1998, les services secrets espagnols (Centro Nacional de Inteligencia) établissent un rapport sur le potentiel nucléaire algérien. Il y est écrit que l’Algérie est prête pour produire du plutonium de type militaire. Le Washington Times dans son édition du 3 juin 2000 va plus loin : l’éditorialiste estime que «Le programme militaire algérien se trouve à un stade très avancé et cela suscite l'inquiétude dans plusieurs capitales, à commencer par les pays de l'Europe du Sud».

En mars 2003, sous le titre «Two, three, many North Koreas», The Weekly Standard donne la parole à Henry Sokolski, directeur du Non Proliferation Policy Education Center (NPEC). Ce dernier avance que l’Algérie a l’intention de fabriquer des armes nucléaires. Pour étayer son argumentation, Sokolski rappelle que, l’Algérie a mis en service un second réacteur nucléaire sur le site d’Aïn Oussara. «Ceci suscite la crainte à cause de la taille de ce réacteur (trop grand pour un usage de recherche civile), de la large défense antiaérienne dont il bénéficie (des batteries de S-300) et du fait qu’il soit sous des constructions couvertes», explique-t-il. La sortie médiatique d’Henry Sokolski est porteuse de sens parce que le personnage fait partie des spécialistes de la question de la non-prolifération qui sont les plus écoutés à Washington. Il rappelle que la CIA avait conclu, dans un autre rapport, à l’éventuelle utilisation militaire du premier réacteur d’Aïn Oussara. Les deux réacteurs sont capables de produire cinq kilos de plutonium par an, la quantité nécessaire à la fabrication d’une tête nucléaire chaque année. Dans l’interview de Sokolski, on apprend également que les inspecteurs de l'AIEA ont découvert plus de 3 kilos d'uranium hautement enrichi et une quantité d'uranium naturel provenant de Chine, malgré la signature par l’Algérie du TNP en 1995.

Avec Ain Oussera, l’Algérie veut entrer dans la cour des grands.

Ce qui irrite au plus haut point les services occidentaux, c’est que les Algériens et les Chinois travaillent sur la deuxième étape, celle des vecteurs, c'est-à-dire les modifications nécessaires sur certains missiles pour leur permettre d'être équipés d'une charge nucléaire ou chimique. Tous les pays côtiers de la Méditerranée sous la menace d’un feu nucléaire ; un cauchemar encore plus effrayant que l’Iranien. Comment ne pas craindre qu’un gouvernement islamiste aspergerait ses voisins de plutonium. Alors, qu’est-ce qui mijote vraiment sous les képis des généraux algériens? Car l'émergence d'un pouvoir islamiste dans un pays converti au nucléaire de fraîche date constitue l'un des pires cauchemars depuis les attentats de septembre 2001. Et cela vaut pour tous les pays musulmans.

 

La Syrie a-t-elle un programme ?

 

L’inquiétude va croissant depuis l’Opération Orchard, le raid mené le 6 septembre 2007 par Israël contre de mystérieuses installations syriennes. Le silence gêné observé par Jérusalem et les pays occidentaux répond à l'étrange embarras du régime syrien, qui n'a pas cru bon de hurler au scandale. Que cachait donc le désert syrien ? Un réacteur nucléaire d'inspiration nord-coréenne, sous maîtrise d'œuvre des ingénieurs de Pyongyang ? Ou bien un lieu de stockage pour du matériel sensible en partance pour l'Iran ? Dans les deux cas, l’incident conforte les craintes des voisins de la Syrie, et la prise de conscience de leur vulnérabilité, au cœur du dangereux bras de fer irano-américain.

Plus on dispose d'informations sur le raid Israélien contre la Syrie, plus les enjeux semblent élevés.

Traditionnellement, en matière de défense, Israël agit beaucoup et parle peu.

Au mois d’août 2007, Jérusalem apprend que la Syrie est sur le point de recevoir des éléments d’armes nucléaires opérationnelles (ogives ou lanceurs, ou les deux) de provenance nord-coréenne. Le dossier est transmis aux Etats-Unis. Après étude des données satellites, ceux-ci accordent leur feu vert pour une action israélienne.

Damas, qui dispose à la fois d’un arsenal chimique et bactériologique important et de missiles, avait récemment menacé Israël d’une «surprise terrible», peut-être une allusion à l’acquisition de l’ultime échelon non-conventionnel, le nucléaire. Mais les Américains et les Israéliens n’excluent pas une autre hypothèse : la livraison nord-coréenne serait en fait destinée à l’Iran. Un transit par la Syrie, via Lattaquié, étant moins repérable qu’un acheminement direct, via le golfe Persique.

Le 6 septembre, Israël attaque. Un raid aérien détruit d’abord la surveillance radar dans le nord de la Syrie, du matériel d’origine russe. Une autre attaque détruit diverses installations, et un convoi motorisé, à la base militaire secrète de Daïr az-Zwar, sur les rives de l’Euphrate, au nord-est du pays. Cette attaque est menée par une unité aéroportée, ayant parallèlement pour mission de collecter des preuves matérielles d’une implication nord-coréenne. Un commando du Sayereth Mathkal, la force chargée des missions de choc, tue des dizaines de Syriens et de Nord-Coréens, sans pertes du côté Israélien ; dès que les commandos se retirent, les F-16 Sufa et F-15 Ra’am israéliens détruisent à l’armement guidé l’ensemble de l’infrastructure.

Trois jours auparavant, un cargo battant pavillon nord-coréen a mis à quai dans le port syrien de la ville de Tartous un chargement de «ciment». Longue route pour du ciment…

Moins de huit jours plus tard, un accident tue des douzaines de Syriens et d’Iraniens chargeant une tête balistique de gaz innervant sur un missile syrien. La coopération entre la Syrie et l’Iran dans la construction d’un missile balistique est avérée et des ingénieurs des deux pays y participent.

Les frappes israéliennes ne visaient pas un site destiné à une centrale nucléaire mais à l’entreposage secret de missiles. Secret, est un euphémisme puisque c’est semble-t-il à l’insu de sa propre armée que le président Al-Assad a engagé son pays dans un programme clandestin. Le 1 août 2008, le Général Souleimane, un proche conseiller d’Assad, est tué par un tireur d’élite. Ce haut gradé était le responsable du dossier nucléaire syrien.

Exécuté par un commando israélien ?

 

 

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Quelques données complémentaires

pour mieux maîtriser la problématique

 

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Pays soupçonnés de développer un programme nucléaire militaire 

 

Algérie : les Algériens ont mis en marche un second réacteur nucléaire, qui est particulièrement protégé. Il suscite des craintes à cause de sa taille et de la large défense anti-aérienne dont il bénéficie.

Arabie Saoudite : elle a signé avec le Pakistan un accord secret sur la coopération nucléaire qui fournirait aux Saoudiens la technologie en échange de pétrole bon marché.

Brésil : le président Lula a signé un accord en 2008 avec l'Argentine pour le développement conjoint d'un programme nucléaire, qui n'écarte pas un possible volet militaire. Le pays avait déjà renoncé à la bombe dans les années ‘80, lorsque la dictature militaire a cédé la place à un gouvernement civil.

Egypte : des traces d’expériences sur de l’uranium ont été retrouvées à Inchass.

Iran : le programme nucléaire iranien est repris depuis janvier 2006 avec la décision de l'Iran de produire elle-même de l'uranium enrichi. Le pays est signataire du TNP.

Maroc : l'Espagne a fait part de ses craintes après la construction d’un réacteur d’expérimentation dans la région de Rabat en 2006.

Syrie : elle coopère avec la Corée du Nord, en bénéficiant de financements iraniens, pour le développement de la filière plutonium.

 

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Le programme de la Corée du Nord

 

La Corée du Nord est le seul pays qui a acquis l'arme nucléaire après avoir ratifié le TNP. Elle a dénoncé ce dernier en janvier 1993. En septembre 2005, elle déclare renoncer à l'arme nucléaire en contrepartie de garanties de sécurité et d'un accès au nucléaire civil. Cependant, le 9 octobre 2006, elle réalise un essai souterrain puis renonce à son armement nucléaire suite à l'accord de Pékin du 13 février 2007. Mais contre toute attente, un second essai, plus puissant et sans aucune ambigüité, est réalisé le 25 mai 2009 quelques temps après l'essai d'un missile balistique qui survole le Japon. Ce programme nucléaire a été rendu possible par la construction d’un réacteur de 5 mégawatts, régulé au graphite et refroidit au gaz, qui est opérationnel depuis 1986, alors que le pays était sous le régime du TNP. Ce réacteur a produit depuis lors plus de 45kg de plutonium.

Le nombre de têtes nord-coréennes est estimé à moins d'une dizaine, dont quelques-unes seraient peut-être opérationnelles ; auxquelles s'ajoute une tête par an. Si la Corée du Nord parvient à terminer la construction de son deuxième réacteur d’une puissance de 50MW, elle pourrait produire 60kg de plutonium par an lui permettant d'augmenter ses stocks de 10 à 15 têtes par an.

 

 

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Pays ayant abandonné son programme nucléaire militaire

 

Afrique du Sud : a disposé, avec l’aide d’Israël, d'un arsenal clandestin de sept têtes dans les années ’80 ; mais ces têtes n'ont jamais été véritablement opérationnelles car trop volumineuses pour être vectorisées. Elles ont été démantelées avant la passation de pouvoir à l’ANC de Mandela en 1989. L'Afrique du Sud a adhéré au TNP en 1991.

Argentine : le programme militaire a été arrêté en 1983, après l'élection de Raul Alfonsin et le retour du pouvoir aux mains des civils.

Irak : a arrêté son programme nucléaire après la première guerre du Golfe en 1991, ses installations ont été partiellement démantelée par l’ONU. L’Irak a repris ses recherches fin 1999. Ses installations ont été définitivement détruites après 2003.

Libye : a abandonné son programme nucléaire en 2003, après 9 mois de tractations secrètes avec les États-Unis et la Grande-Bretagne.

Suède : a développé un programme secret d'arme nucléaire dans les années ‘50 et ’60. Ce programme lui a permis de réaliser une bombe atomique qu’elle s'apprêtait à tester en 1968. Elle décide cependant de démanteler son programme nucléaire militaire pour rejoindre le processus de négociation qui conduit à la signature du TNP.

Suisse : a construit des installations pour l'enrichissement de l'uranium, puis a pris des contacts avec la France pour acquérir une arme nucléaire avant d'abandonner le projet au milieu des années ’60.  

Anciens Etats de l’Urss : tous les États issus de la dissolution de l'Union soviétique ont rendu les ogives, qui se trouvaient sur leur territoire, à la Russie qui a repris les engagements de l’Urss. Toutes  les installations nucléaires existantes sur leur sol ont été démantelées et ils ont renoncé à l’arme atomique en adhérant tous au TNP

 

 

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Pays détenteurs signataires du TNP

 

Cinq pays sont juridiquement reconnus comme États dotés de l'arme nucléaire par le TNP :

Russie : 16.000 têtes, dont 5.830 opérationnelles. Depuis 1949, l'Union Soviétique/Russie a produit plus de 55.000 têtes nucléaires, dont 30.000 étaient en service en 1991 à la fin de la Guerre Froide. En 1986 l'Union Soviétique avait 45.000 têtes nucléaires en stock. Une décennie plus tard près de la moitié de ces têtes avaient été démantelées. La Russie a démantelé un peu plus de 1.000 têtes par an durant les années ’90.

États-Unis : 9.962 têtes, dont 5.735 opérationnelles. Plus de 60.000 têtes, sur les 70.000 fabriquées depuis 1945, ont été démantelées à ce jour. Près de 4.500 têtes doivent encore être démantelées à l'usine de Pantex près d'Amarillo au Texas. Le Département de l'Energie possède plus de 12.000 bâtons de plutonium intacts provenant de têtes nucléaires démantelées.

France : 348 têtes opérationnelles ; réduction à moins de 300 en projet. Le pic a été atteint en 1992 avec 540 têtes. La France a produit plus de 1.260 têtes nucléaires depuis 1964. Durant la dernière décennie, la France a démantelé ses missiles balistiques terrestres. Les installations françaises en Algérie ont été démantelées en 1962.

Royaume-Uni : un peu moins de 200 têtes opérationnelles, dont 48 à tout moment à bord d'un SNLE en patrouille. Depuis 1953, la Grande Bretagne a produit plus de 1.200 têtes nucléaires. L'arsenal britannique a atteint son maximum dans les années ‘70 avec 350 têtes. La base britannique d'essais nucléaires en Australie a été démantelée.

Chine : environ 200 têtes, dont environ 145 opérationnelles. Ce pays en avait 435 en 1993 et a produit plus de 600 têtes depuis 1964, mais les experts prévoient qu’un nombre accru de têtes devraient être en service dans les dix prochaines années.

 

Le total mondial des armes nucléaires entreposées est considérablement inférieur à ce qu'il était durant le pic de la Guerre Froide en 1986, époque où il y avait 70.000 têtes nucléaires. Depuis 1945, plus de 128.000 têtes nucléaires ont été construites dont 55% par les Etats-Unis et 43% par l'Union soviétique et la Russie.

Lors du sommet Obama-Medvedev en juillet 2009 à Moscou, deux objectifs ont été fixés pour le nouveau traité de désarmement qui doit être signé en 2010: abaisser dans une fourchette de 1.500 à 1.675 le nombre de têtes nucléaires et dans une fourchette de 500 à 1.100 le nombre de vecteurs

 

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Pays, non-signataires du TNP, disposant de l'arme nucléaire

 

Inde : 40 à 50 têtes, presque toutes opérationnelles; ce pays a produit suffisamment de matériau fissile pour la fabrication de 105 têtes nucléaires. L’Inde réalise le 18 mai 1974 son premier essai, puis annonce renoncer à son programme nucléaire. Le 11 mai 1998, sur le site de Pokhran, dans le désert du Rajasthan, elle procède à trois essais avec un engin à fission (bombe A), et un quatrième avec un engin thermonucléaire (bombe H). Le 13 mai, elle effectue deux nouveaux essais avec des charges inférieures au kilotonne, des armes tactiques. Elle annonce dans le même temps un moratoire unilatéral sur les essais.

Pakistan : 50 à 60 têtes, presque toutes opérationnelles; ce pays a produit suffisamment de matériau fissile pour fabriquer 90 têtes. Ce pays réalise quelques jours après l'Inde, le 28 mai 1998, cinq essais nucléaires et un sixième, le 30 mai. Un seul essai portait sur une bombe, d'une puissance de 30 à 35 kilotonnes, soit deux fois celle de Hiroshima. Les autres concernaient des armes tactiques, destinées à être montées sur des missiles de courte ou moyenne portée utilisables contre des concentrations de troupes sur un théâtre d'opérations. Après ces essais, le Pakistan a également déclaré un moratoire unilatéral sur les essais.

Israël : 200 têtes, dont une centaine opérationnelles. Israël a procédé, avec l'aide de l'Afrique du Sud, à un essai sous-marin dans l'Océan Indien, à proximité de l'île Marion, le 22 septembre 1979, connu sous le nom de l'Incident Vela du nom du satellite américain de surveillance qui a repéré le flash.

 

 

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Le programme israélien

 

Israël est considéré comme un pays du seuil : possession et production du nucléaire militaire mais de façon officieuse. Aucune déclaration officielle des autorités publiques n’a jamais été faite, l’Etat hébreu préférant cultiver l’ambiguïté dans ce domaine.

Dès 1949, les savants atomistes israéliens collaborent avec leurs homologues français et se mettent à fouiller le désert du Néguev pour y trouver de l’uranium. Le premier réacteur israélien de recherche à Dimona entre en service en 1955. En Novembre 1956 est passé un accord secret entre la France et Israël pour la construction d’un nouveau réacteur plus puissant (24MW). Cet accord est complété l’année suivante par une disposition non écrite autorisant Israël à retraiter les combustibles du réacteur pour en extraire le plutonium nécessaire à la bombe. La construction du réacteur débute en 1958 et les travaux se poursuivent en parallèle avec ceux menés en France à Marcoule par le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) où un réacteur similaire est installé. Ainsi de nombreux techniciens français travaillent-ils à Dimona tandis que de nombreux techniciens israéliens travaillent à Marcoule. Cette connivence franco-israélienne s’achève avec la Guerre des Six jours en 1967 et l’embargo décrété par le Général de Gaulle. L’année 1974 marque le début d’une nouvelle coopération nucléaire avec l’Afrique du Sud qui débouchera sur un premier essai commun au Sud de l’océan Indien en 1979. A partir de 1987, l’assemblée générale de l’ONU et la conférence générale de l’AIEA vont voter une douzaine de résolutions demandant à Israël de signer le TNP. Toutes resteront lettre morte, l’arme nucléaire constituant pour Israël une assurance-vie.

 

 

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Les cas argentin et brésilien

 

Membre du Groupe des fournisseurs de combustible nucléaire, l'Argentine est dotée de deux réacteurs, Atucha et Embalse, qui fournissent environ 8% de l’électricité nationale. Le programme nucléaire de l'Argentine date du général Perón, dans les années ’50, avec l’ambition affirmée de détenir l’arme atomique, mais sans jamais y parvenir. En juin 1968, sous la dictature du Général Onganía, commence le chantier de construction de la centrale nucléaire d'Atucha, la première d'Amérique latine. Equipée d'un réacteur à eau lourde pressurisée, elle entre en service en 1974. Lors du troisième et dernier mandat de Perón, en mars 1974, la construction de la centrale d'Embalse est lancée. La junte qui prend le pouvoir en mars 1976 continue le programme nucléaire. L'enrichissement d'uranium est abandonné, lorsque le pouvoir est rendu aux civils, en 1983 avec l’arrivée de Raul Alfonsin. Mais le pays continue à exporter des technologies nucléaires au Pérou, en Algérie, en Égypte et en Australie. Le pays se lance surtout dans une coopération importante avec l’Iran. Un accord qui est officiellement suspendu en 1991 par l’Argentine, qui continue néanmoins à livrer de l’uranium faiblement enrichi à Téhéran, jusqu’à ce que Buenos Aires signe le TNP en 1995. En août 2006, le président Nestor Kirchner annonce un plan de réactivation du nucléaire, visant notamment à augmenter jusqu'à 15% la production d’électricité. Le plan comprend un volet d'enrichissement d'uranium et de production d’eau lourde.

Le Brésil, de son côté, inaugure au début du mois de mai 2006 son premier complexe nucléaire d’enrichissement de l’uranium, dans la municipalité de Resende, à Rio de Janeiro.

Le pays dispose de deux centrales nucléaires, Angra I et Angra II. Une troisième est en cours de construction ; elle commencera à fonctionner en 2013. Le Brésil occupe le sixième rang mondial en termes de réserves d’uranium et va cesser de l’exporter. Le pays est suspecté de développer un programme militaire. En effet, le gouvernement de Lula a refusé d’autoriser des inspections sans limites à l’AIEA, en soutenant qu’un accès complet à ses centrifugeuses ferait courir à son pays le risque de devenir la cible d’actes d’espionnage industriel. Lorsqu’il a commencé à enrichir de l’uranium, l’agence Associated Press a diffusé un article affirmant que le Brésil «suit avec précaution le chemin de Téhéran». Le gouvernement brésilien ne cache pas que son programme nucléaire est lié, outre la création d’énergie électrique, à la construction d’un sous-marin nucléaire.
 


Un accord de coopération a été signé entre le Brésil et l’Argentine en 2008.


A.M.MUNGO 
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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 11:09
Dans l'éditov de l'un de nos correspondants, celui-ci insistait sur le déploiement sans précédent de la diplomatie israélienne, à Bruxelles, en Russie, à Washington et en Chine. Mais dès le lendemain des retours de mission, Hilary Clinton s'empresse de repousser siné dié toute échéance fixée avant l'arrivée de Barak en Amérique : de "30 à 60 jours", on passe désormais à dans "quelques mois" et ainsi de suite... Il va être temps de comprendre que les Etats-Unis n'ont l'intention de ne rien faire du tout ou le plus tard possible, ou par des injonctions purement symboliques... C'est cher payé du billet d'avion pour un résultat aussi famélique...

 
 
 

Comment Washington roule la diplomatie israelienne en repoussant les sanctions

Des sanctions contre l’Iran pas pour tout de suite ? - © Juif.org
La secrétaire d’état américaine, Hillary Clinton, a déclaré lundi que ca prendrait des mois avant d’arriver à faire passer une résolution au Conseil de Sécurité pour prendre de nouvelles sanctions contre l’Iran et son programme nucléaire.
 
Parlant dans un avion en direction de Buenos Aires, la chef de la diplomatie américaine a apparemment fait marche arrière suite à ses déclarations devant le Senat américain, où elle disait qu’une nouvelle résolution serait obtenue dans les prochains « 30 a 60 jours ».
 
« Nous avançons dans nos discussion avec le Conseil de Sécurité. Je ne peux pas vous donner de date exacte, mais je dirais que ca sera dans les prochains mois, » a-t-elle dit avant d’atterrir pour des discussions avec la présidente Cristina Kirchner.
 
Le nouveau chef de l’AIEA, Yukiya Amano, a accusé l’Iran lundi de ne pas suffisamment coopérer avec l’Agence dans ses investigations sur le programme nucléaire contesté de la République Islamique.
 
Le porte parole du Département d’Etat, Phillip Crowley, a aussi déclaré que l’Iran ne coopérait pas, et a demandé à la République Islamique de montrer une attitude positive, et de répondre aux demandes de l’Agence onusienne s’occupant du nucléaire.
 
Le ministre iranien des affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a réfuté ces allégations lors d’un voyage à Genève, en disant : « nous avons pleinement coopéré avec l’Agence. Cette coopération va continuer. »

 
 
Photo : Mottaki au sujet de la coopération avec l’AIEA.
 Source :Juif.org Des sanctions contre l'Iran pas pour tout de suite
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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 07:14
Dmitri Medvedev et Nicolas Sarkozy
22:54 01/03/2010
© POOL
PARIS, 1er mars - RIA Novosti

La Russie est prête à discuter des sanctions contre l'Iran, qui refuse d'arrêter ses travaux d'enrichissement d'uranium, à condition qu'elles ne compliquent pas la situation humanitaire au Proche-Orient, a déclaré lundi à Paris le président français Nicolas Sarkozy à l'issue d'une rencontre avec son homologue russe Dmitri Medvedev.

Le président français a estimé que Moscou et Paris avaient des positions proches sur l'Iran qui poursuit ses travaux d'enrichissement d'uranium.

L'Iran dispose de 1,5 tonne d'uranium faiblement enrichi (3,5%). En octobre 2009, L'AIEA et les Six médiateurs internationaux sur l'Iran (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) ont proposé à Téhéran d'échanger son uranium contre du combustible enrichi à 20%. Téhéran n'a pas rejeté cette offre mais les parties ne parviennent pas à se mettre d'accord sur les modalités de cet échange.

La décision iranienne prise début février 2010 d'enrichir son uranium à 20% pour alimenter le réacteur de recherche de Téhéran a provoqué de nombreuses critiques dans le monde et en Russie. La France et les Etats-Unis ont annoncé qu'ils exigeraient l'adoption de nouvelles sanctions contre l'Iran après que Téhéran eut annoncé avoir produit le premier lot d'uranium enrichi à 20%.

Lundi, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Yukiya Amano a déclaré que l'Iran ne coopérait pas suffisamment avec l'Agence.

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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 05:37
Menace nucléaire iranienne: dernières tractations avant sanctions ?
Par Michaël Bloch pour Guysen International News - Lundi 1 mars 2010 


 © AFP Dieter Nagel

L'Iran encore et toujours au cœur des discussions de l'AIEA alors que s'ouvrait à Vienne, la réunion du conseil des 35 gouverneurs du "gendarme nucléaire" de l'ONU. Face à l'absence de coopération de l'Iran sur le dossier nucléaire, les Israéliens mobilisent leurs propres canaux diplomatique. Une délégation israélienne se trouvait la semaine dernière à Chine pour convaincre les officiels de ce pays d'accepter de nouvelles sanctions contre l'Iran.


L'Iran ne coopère toujours pas sur son dossier nucléaire  avec l'Agence internationale de l'énergie atomique empêchant de confirmer le caractère "purement pacifique" de ses objectifs, a déclaré lundi 1er mars à Vienne le nouveau directeur de l'AIEA, le Japonais Yukiya Amano.

"L'Agence continue (...) de vérifier que les matériaux nucléaires en Iran ne sont pas détournés, mais nous ne pouvons pas confirmer que tous les matériaux nucléaires sont utilisés à des fins pacifiques parce que l'Iran n'a pas fait preuve de la coopération nécessaire", a constaté M. Amano en ouvrant la réunion de mars du Conseil des 35 gouverneurs de l'agence onusienne, largement consacrée à l'Iran.

La proposition d'octobre toujours sur la table

M. Amano a expliqué que la proposition, faite en octobre par Washington, Moscou et Paris, sous les auspices de l'AIEA, d'échanger l'uranium enrichi iranien, hors d'Iran, contre du combustible pour son réacteur de recherche médicale, restait valable.

Cette proposition avait été faite pour "assurer la poursuite des opérations du réacteur de recherche de Téhéran" et qe cela "servirait à créer un climat de confiance" si le régime islamique l'acceptait, a-t-il poursuivi.

Dans sa seule réponse écrite à l'offre internationale, Téhéran a indiqué le 18 février qu'il envisageait soit d'acheter le combustible nucléaire nécessaire pour ce réacteur sur le marché, soit de procéder sur son sol à un échange d'uranium faiblement enrichi contre le combustible en question.

Mais Washington, Moscou, Paris et l'AIEA ont refusé un tel échange en Iran car cela ne permettrait pas d'éloigner l'uranium enrichi d'Iran pendant une longue période

"Inquiétude" de l'AIEA                                 

Dans son rapport sur le dossier nucléaire iranien, qui fera l'objet des discussions au sein du conseil des gouverneurs, et qui a circulé il y a dix jours à Vienne, M. Amano avait fait état des "inquiétudes" de l'agence quant aux capacités actuelles de l'Iran de fabriquer des têtes nucléaires. 

Sa position contraste ainsi avec celle de son prédécesseur, l'Egyptien Mohamed ElBaradei, qui avait maintenu jusqu'au bout de son mandat que la bombe nucléaire iranienne n'était pas une menace à court terme.

Le 1er septembre dernier, le président de l'AIEA Mohamed ElBaradei affirmait par exemple que la "menace (nucléairé iranienne) a été exagérée". "Oui, les intentions de l'Iran sont un sujet de préoccupation et l'Iran doit être plus transparent avec l'AIEA et la communauté internationale", déclarait-il. "Mais l'idée que demain, à notre réveil, l'Iran se sera doté de l'arme nucléaire est une idée qui ne résiste pas à l'épreuve des faits".

Le rapport de l'AIEA pourrait, en tout cas, ouvrir la voie à de nouvelles sanctions contre Téhéran à l'ONU mais, selon les diplomates le conseil des gouverneurs de l'AIEA ne devrait pas voter de nouvelle résolution condamnant l'attitude de Téhéran.

L'Iran critique "l'absence de fiabilité" des occidentaux

"Fondamentalement, le problème concerne plus New York en ce moment. Le rapport d'Amano et les discussions du Conseil des gouverneurs formeront la base de prochaines consultations à New York", affirme à l'AFP un diplomate occidental sous couvert d'anonymat.

Lundi, le régime islamique a critiqué, dans une lettre ouverte au Conseil des gouverneurs publiée par l'agence Fars, "l'absence de fiabilité" des Etats-Unis, de la France et de l'Allemagne sur son programme nucléaire.

Il y souligne les "manquements" de ces trois pays aux contrats passés avec l'Iran avant la révolution islamique de 1979 et la non-livraison par eux, après la révolution, de combustible nucléaire acheté par le régime du Shah pour le réacteur de Téhéran et la centrale nucléaire de Bouchehr .

S.Fisher en Chine

La semaine dernière, une délégation israélienne était, en tout cas, en Chine pour essayer de convaincre ce pays de s'allier à d'éventuelles sanctions contre l'Iran à l'ONU.

La délégation était composée du ministre des affaires stratégiques Moshé Ayalon et de Stanley Fisher, gouverneur de la Banque israélienne. La présence de S.Fisher ne doit rien au hasard. Israël essaye de convaincre la Chine que des sanctions économiques contre l'Iran ne nuiront pas à ses exportations. Qui, mieux qu'un économiste pour propager cette parole.

Fisher a expliqué qu'un Iran nucléaire ne pouvait qu'augmenter les prix du pétrole. Or la Chine est extrêmement dépendante du pétrole étranger et une telle situation alourdirait significativement la facture énergétique du pays. 

Pour achever de convaincre les chinois, les officiels israéliens ont présenté des preuves précises de la réalité du programme nucléaire iranien à des fins non pacifiques.

L'Iran continue, pour le moment, de jouer au chat et à la souris avec la communauté internationale. Le ministre des Affaires étrangères iranien Manouchehr Mottaki a déclaré, sans ironie aucune, ce lundi 1er mars que l'Iran "coopérait pleinement" avec l'AIEA contredisant les déclarations du principal intéressé, le président de l'organisation Yukiya Amano.
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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 18:13


Publié avec l'autorisation de l'auteur
 :



del-valle.jpgQuelques jours après la visite du président iranien Ahmadinejad à Damas. A peine élu, le président américain Barack Obama a inauguré une politique de réconciliation et de dialogue avec le monde musulman, pour améliorer l’image ternie des Etats-Unis.

Dans ce contexte, Obama avait « tendu la main » à l’Iran et s’était adressé avec respect au « leader du peuple et de la République islamique iranienne », invitant son homologue iranien à « un nouveau départ ». En guise réponse, Ahmadinejad intensifia ses attaques verbales et menaces à l’encontre des Etats-Unis, de l’Occident et d’Israël. En effet, après avoir gagné du temps dans les négociations sur le dossier nucléaire engagées depuis 2006 avec le groupe des « 5 + 1 » (
Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), le président iranien a catégoriquement refusé l’accord des 6 pays chargés des pourparlers visant à faire enrichir le stock d’uranium iranien par la France et la Russie, afin de garantir la promesse iranienne de poursuite d’un programme nucléaire civil et non militaire, ce dont la communauté internationale doute fort.

Ainsi, prenant acte du fait que la main tendue d’Obama n’a profité qu’à la dictature islamique et que Téhéran n’a pas renoncé à acquérir un arsenal nucléaire qui menacerait autant les pays arabes qu’Israël, la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, qui espère que le Conseil de sécurité de l’ONU approuvera des sanctions renforcées contre Téhéran d’ici deux mois, a tenté la semaine dernière de convaincre la Syrie de s’éloigner de Téhéran. Ceci en échange d’une promesse non dite d’un retour progressif de la Syrie dans le concert des nations, comme cela a été fait avec la Libye depuis 2006 (
afin de la convaincre d’abandonner son programme nucléaire militaire et dans le cadre de la lutte contre al-Qaida).

Il est vrai que la Syrie, dirigée par un président, Bachar al-Assad, issu de la minorité chiite alaouite, détestée par les islamistes, et qui est à la tête du parti nationaliste laïc Baas, aurait apparemment tout intérêt à coopérer avec l’Occident contre al-Qaida, qui déteste le régime des Assad. La Syrie apparaît ainsi aux yeux des dirigeants américains mais aussi de la France, comme un pays incontournable sans lequel toute solution de paix au Proche-Orient est vouée à l’échec. Car, bien qu’étant anti-islamiste à l’intérieur, le régime syrien soutient à l’extérieur, comme son allié iranien, les deux mouvements terroristes qui embrasent le Proche-Orient et agressent continuellement Israël : le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban.

Le deal que proposent la France et l’Amérique à la Syrie impliquerait par conséquent que Damas s’éloigne de l’Iran islamiste et de ses deux protégés islamo-terroristes Hamas et Hezbollah, en échange de la restitution du plateau du Golan, occupé par Israël, à la Syrie, qui le réclame et en fait un casus belli, au point de participer au chaos régional et d’accueillir sur son sol les dirigeants en exil du Hamas et de protéger le Hezbollah. Théoriquement, la proposition est rationnelle. Mais la visite du président iranien Ahmadinejad à Damas la semaine dernière à l’invitation de son « ami » et allié stratégique Bachar al-Assad a déçu les derniers espoirs occidentaux allant dans ce sens. Pouvant difficilement être plus clair, les deux présidents les plus anti-israéliens de la région ont non seulement réitéré leur alliance stratégique, signant en passant un accord sur les visas, mais ils ont dénoncé fort violemment l’Etat « sioniste » israélien et « l’arrogance américaine » concernant le programme nucléaire iranien totalement soutenu par la Syrie.

En fait, la gifle infligée par ces déclarations à Clinton et Obama s’explique par le fait que la Syrie, dirigée par la minorité musulmane « hérétique » alaouite, issue du chiisme, honnie par les sunnites et donc par les capitales arabes voisines, a besoin de façon existentielle de l’allié iranien chiite, lui aussi issu d’un courant de l’islam honni par les sunnites, mais détenteur d’énergies fossiles, dont est dépourvue la Syrie. Par ailleurs, le régime de Damas, dont l’idéologie officielle est la cause anti-juive, anti-sioniste et nationaliste arabe, ne veut pas réveiller la rébellion sunnite interne des islamistes des Frères musulmans honnis, qui attendent leur heure et qui sont eux aussi existentiellement anti-sionistes.

Toute paix avec Israël, même en échange du Golan, signifierait ainsi l’explosion d’une guerre civile et la mort du régime baasiste de Bachar al-Assad, qui ne veut pas finir assassiné par les Frères musulmans, comme l’ancien président égyptien Anouar al-Sadate qui, lui, accepta courageusement de signer un accord de paix avec l’Etat juif diabolisé, considéré par les masses arabes comme la cause de tous les maux de la Terre…

Alexandre Del Valle pour France Soir le 01er mars 2010

 

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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 17:56
L'Iran s'apprête à tester une nouvelle bombe d'aviation (agence)
L'Iran s'apprête à tester une nouvelle bombe d'aviation (agence)
18:46 01/03/2010
© flagpedia.net
MOSCOU, 1er mars - RIA Novosti

Les militaires iraniens procéderont prochainement aux tests de bombes d'aviation de nouvelle génération, rapporte lundi l'agence FARS, se référant au commandant de l'Armée de l'air iranienne, le général Hassan Chahsafi.

"Des "bombes intelligentes" baptisées "Ghassed-2" (Messager) de nouvelle génération qui remplaceront à l'avenir les "Ghassed-1" équipant à présent l'Armée de l'air de la République islamique seront testées sous peu", a déclaré le général.

La Qassed-2 qui sera bientôt opérationnelle a une plus longue portée, une plus grande précision et un pouvoir explosif plus fort que l'ancienne version, a indiqué M.Chahsafi.

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