2003
Août : l'Allemagne, la France, et la Grande-Bretagne, dit UE3, proposent des négociations à l'Iran sur le nucléaire.
Octobre : accord entre l'UE3 et l'Iran. Téhéran accepte d'appliquer le protocole additionnel au traité de non-prolifération (TNP), qui permet des inspections inopinées de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
2004
Février et mai : victoire écrasante des conservateurs à l'occasion des élection législatives.
Novembre : Signature d'un accord entre l'UE3 et l'Iran. Téhéran suspend l'enrichissement de l'uranium.
2005
Juin : Mahmoud Ahmadinejad remporte l'élection présidentielle
Août : Téhéran annonce son intention de reprendre la conversion d'uranium dans son usine d'Ispahan.
Septembre : une résolution de l'AIEA (la Russie et la Chine s'abstiennent) prévoit un recours implicite au Conseil de sécurité des Nations unies.
2006
10 janvier : l'Iran lève des scellés placés par l'AIEA sur plusieurs centres de recherche nucléaire.
4 février : l'AIEA décide de transmettre le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'Onu. En réaction, l'Iran renonce à appliquer le protocole additionnel du traité de non prolifération nucléaire signé en décembre 2003.
26 février : échec des négociations russo-iraniennes sur la création d'une société conjointe d'enrichissement de l'uranium iranien en Russie.
8 mars : l'AIEA transmet le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité.
29 mars : le Conseil de sécurité exige que l'Iran cesse ses activités d'enrichissement d'uranium et lui impose une date limite fixée au 28 avril.
11 avril : le président Ahmadinejad annonce que "l'Iran a rejoint les pays nucléaires" avec l'enrichissement d'uranium à 3,5%, qui permet de produire du combustible nucléaire, grâce à une cascade de 164 centrifugeuses.
25 avril : l'Iran avertit qu'il suspendra ses relations avec l'AIEA s'il est soumis à des sanctions.
28 avril : date butoir fixée par le Conseil de sécurité de l'Onu pour que l'Iran suspende ses activités d'enrichissement d'uranium.
3 mai : Paris et Londres déposent un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'Onu, demandant formellement à l'Iran de suspendre son programme d'enrichissement. Ce projet se réfère au chapitre VII de la charte de l'Onu qui peut ouvrir ultérieurement la voie à d'éventuelles sanctions voire à une intervention militaire.
8 mai : Mahmoud Ahmadinejad écrit à George W. Bush pour proposer de «nouveaux moyens» de régler les tensions dans le monde, geste sans précédent depuis la révolution en 1979.
12 mai : le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan appelle les Etats-Unis à dialoguer directement avec Téhéran pour résoudre la crise.
31 mai : Washington, dans un changement majeur de politique vis-à-vis de l'Iran, propose de participer directement aux négociations sur le programme nucléaire iranien aux côtés des Européens, à condition que Téhéran suspende son enrichissement de l'uranium.
1er juin : l'Iran se dit prêt au dialogue avec les Etats-Unis mais refuse de suspendre l'enrichissement d'uranium.
6 juin : le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Javier Solana, remet à l'Iran une offre dont les détails sont gardés secrets. Les grandes puissances proposent d'aider l'Iran à construire des réacteurs à eau légère et de lui accorder des avantages commerciaux s'il suspend l'enrichisement de l'uranium, mais elles n'évoquent pas de sanctions.
16 juin : l'Iran est "prêt à commencer à négocier", mais "sans conditions préalables", déclare le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi.
31 juillet : le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution exigeant que l'Iran "suspende toutes les activités liées à l'enrichissement" d'uranium avant le 31 août, menaçant la République islamique de sanctions économiques et diplomatiques.
22 août : la République islamique refuse la suspension de l'enrichissement tout en proposant des "négociations sérieuses", par le biais d'un document remis aux Nations unies.
31 août : Téhéran ignore l'ultimatum fixé par les grandes puissances pour suspendre son enrichissement d'uranium.
25 octobre : l'Iran met en service, dans son usine de Natanz, une deuxième cascade de centrifugeuses destinées à enrichir de l'uranium.
23 décembre : le Conseil de sécurité de l'ONU impose des sanctions à l'Iran; la résolution 1737, édulcorée sous la pression de la Russie, interdit la vente de tout matériel ou technologie qui puisse contribuer aux activités de l'Iran dans les domaines nucléaire et balistique. Elle n'autorise pas le recours à la force et donne soixante jours à l'Iran pour "suspendre toutes ses activités nucléaires sensibles en termes de prolifération".
2007
21 février : le délai accordé en décembre par l'ONU à Téhéran pour suspendre ses activités nucléaires sensibles expire sans que l'Iran ne manifeste d'ouverture.
24 mars : le Conseil de sécurité de l'ONU alourdit les sanctions infligées à l'Iran dans sa précédente résolution (1737), pour son refus de suspendre ses activités d'enrichissement et de retraitement de l'uranium. L'Iran qualifie la résolution d'«illégale», et limite sa coopération avec l'AIEA.
23 mai : l'AIEA publie un nouveau rapport constatant que «L'Iran n'a pas suspendu ses activités liées à l'enrichissement» et accroît ses activités à l'usine de Natanz. Le pays aurait même accéléré le déploiement de ses centrifugeuses, dont 1300 tourneraient actuellement à plein régime.
13 juillet : Téhéran accepte que des inspecteurs de l'AIEA se rendent avant la fin juillet sur le site du réacteur à eau lourde d'Arak, qui était fermé aux inspections depuis mars, à la suite des sanctions imposées par l'ONU.
22 Août : un accord est conclu entre l'Iran et l'AIEA sur un calendrier de plusieurs mois pour que Téhéran réponde aux questions en suspens sur son programme nucléaire.
Fin août : un rapport de l'AIEA constate que l'Iran poursuit l'enrichissement d'uranium à Natanz, en y faisant fonctionner près de 2 000 centrifugeuses.
16 septembre : Bernard Kouchner, Ministre français des Affaires étrangères, affirme que le monde doit se "préparer au pire", c'est-à-dire à la possibilité d'une "guerre" avec l'Iran.
25 octobre : les Etats-Unis adoptent de nouvelles sanctions contre l'Iran. Elles visent les Gardiens de la révolution, l'unité d'élite Al Qods, et les trois principales banques du pays.
7 novembre : le président iranien affirme que son pays a atteint le cap des 3000 centrifugeuses, étape qui permet théoriquement d'obtenir suffisamment d'uranium enrichi nécessaire à la fabrication d'une bombe atomique. Il avait fait, le 2 septembre, une déclaration identique, mise en doute par l'AIEA.
15 novembre : un rapport de l'AIEA évoque des «progrès substantiels» dans la coopération de Téhéran avec l'agence mais qualifie ces avancées d'"insuffisantes".
3 décembre : publication d'un rapport des seize agences de renseignement américaines qui considère avec "un haut degré de confiance" que "l'Iran a arrêté son programme d'armement nucléaire à la fin 2003".
2008
4 février : la télévision iranienne filme le lancement d'une fusée "de recherche", à l'occasion de l'inauguration du premier centre spatial iranien.
22 février : l'AIEA expose dans le détail des éléments pouvant indiquer que le programme nucléaire iranien a "une possible dimension militaire".
3 mars : le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution qui aggrave légèrement le régime de sanctions économiques et commerciales imposé à Téhéran depuis décembre 2006.
8 avril : Mahmoud Ahmadinejad annonce l'installation prochaine de 6 000 nouvelles centrifugeuses destinées à enrichir l'uranium à l'usine d'enrichissement de Natanz.
26 mai : un nouveau rapport de l'AIEA stigmatise la république islamique pour son manque de transparence.
14 juin : nouvelle offre de coopération élargie du groupe des 5+1 (les cinq membres du Conseil de sécurité et l'Allemagne). En échange de la suspension de l'enrichissement d'uranium, les grandes puissances "reconnaissent le droit de l'Iran à développer la recherche, la production et l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques".
9 juillet : tir d'essai d'un missile Shahab-3, d'une portée de 1500 km.
23 juin : nouvelles sanctions européennes contre Téhéran en raison de son refus de renoncer à l'enrichissement d'uranium. Les mesures visent notamment la première banque iranienne, la Banque Melli.
19 juillet: nouvelle rencontre infructueuse des 5+1 et du négociateur iranien, malgré la participation inédite d'un diplomate américain.
28 septembre : une nouvelle résolution de l'ONU demande à l'Iran de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium, mais n'ajoute pas de nouvelles sanctions.
19 novembre : l'Iran continue à ignorer les injonctions du Conseil de sécurité et bloque toujours l'enquête sur un éventuel volet militaire de son programme nucléaire, déplore l'AIEA dans un nouveau rapport.
2009
19 février : l'Iran franchit une nouvelle étape en se dotant, selon le dernier rapport d l'AIEA, d'une quantité suffisante d'uranium faiblement enrichi pour fabriquer, s'il le souhaite, de la matière fissile pour une arme nucléaire.
8 avril : les Etats-Unis annoncent leur intention de reprendre toute leur place, et sur le long terme, dans le processus de négociationsengagé par les cinq membre permanents du Conseil de sécurité de l'ONU.
9 avril : le président iranien inaugure à Ispahan la première usine de fabrication de combustible nucléaire. Le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique déclare parrallèlement que l'Iran a installé 7000 centrifugeuses à Natanz.
28 août : un rapport de l'AIEA indique que Téhéran progresse dans son programme nucléaire, avec désormais 8 308 centrifugeuses à Natanz.
9 septembre : Téhéran transmet un texte de "propositions" aux grandes puissances.
14 septembre : l'Iran et le groupe des six annoncent la tenue d'une rencontre sur le dossier nucléaire, le 1er octobre, après les propositions formulées par Téhéran.
25 septembre : Barack Obama, Nicolas Sarkozy et Gordon Brown accusent l'Iran d'avoir dissimulé une usine secrète d'enrichissement de l'uranium près de Qom.
1er octobre : les six grandes puissances chargées des discussions sur le nucléaire iranien et Téhéran se retrouvent à Genève pour relancer, après 14 mois d'interruption, des entretiens destinés à tester la volonté iranienne de lâcher du lest sur son programme nucléaire.
4 octobre : une analyse confidentielle de l'AIEA estime que l'Iran a acquis "suffisamment de connaissances pour pouvoir élaborer et fabriquer" une bombe atomique "fonctionnelle", selon le soir le New York Times.
18 octobre :ouverture d'uneréunion au niveau des experts à Vienne pour discuter des modalités de la mise en oeuvre de l'accord entre l'Iran, l'AIEA et le groupe 5+1.
21 octobre : les Etats-Unis, la Russie et la France proposent à l'Iran un accord sur l'enrichissement de l'uranium iranien à l'étranger.
26 octobre : l'Iran est prêt à livrer une partie de son uraniumfaiblement enrichi dans le cadre d'un accord international, indique le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki.
7 novembre : l'Iran refuse d'envoyer son uranium enrichi à l'étranger, affirme un responsable du Parlement.
18 novembre : Manouchehr Mottaki annonce le refus de l'Iran de transférer à l'étranger son uranium faiblement enrichi.
27 novembre : résolution de l'AIEA condamnant l'Iran pour son programme nucléaire et demandant la "suspension" de la construction du site nucléaire de Fordo, près de Qom, dont la révélation en septembre avait provoqué un tollé.
29 novembre : Téhéran annonce qu'il s'apprête à examiner la possibilité de produire de l'uranium enrichi à 20% et à construire 10 nouvelles usines d'enrichissement.
2 décembre : l'Iran confirme son intention de produire lui-même l'uranium fortement enrichi dont il estime avoir besoin pour son programme nucléaire.
10 décembre : les ambassadeurs occidentaux à l'ONU menacent l'Iran de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité si Téhéran continue de violer ses obligations internationales concernant son programme nucléaire.
16 décembre : l'Iran procède à un nouveau test de son missile balistique Sejil-2 capable de frapper Israël.
2010
3 janvier : menacé de nouvelles sanctions, Téhéran donne aux grandes puissances un "ultimatum" d'un mois pour accepter un échange d'uranium selon ses propres termes, faute de quoi il produira lui-même l'uranium nécessaire pour son réacteur.
10 janvier : le commandant des forces américaines en Irak et en Afghanistan, David Petraeus, déclare que Washington a mis au point des plans militaires concernant les installations nucléaires iraniennes, dont des "bombardements".