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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 05:44

Petraeus: Les infrastructures nucléaires iraniennes peuvent certainement être bombardées

 


Rapport spécial de DEBKAfile  11 Janvier 2010, 10:14 AM (GMT+02:00)

Adaptation : Marc Brzustowski pour :
http://www.aschkel.info/ et http://lessakele.over-blog.fr/ 

 


http://img146.imageshack.us/img146/6140/aircraftfondoscj0.jpg

L’USS Dwight D. Eisenhower arrive!


Le déploiement au Moyen-Orient du groupe d’attaque de l’USS Dwight D. Eisenhower durant la première semaine de janvier ajoute de la force aux propos du Général David Petraeus, le Commandant en chef du CENTCOM, le 10 janvier, affirmant que les infrastructures nucléaires iraniennes, bien que renforcées contre les attaques par leur mise en sécurité dans des tunnels souterrains, n’étaient pas, pour autant, complètement protégées.

 

“ Et bien, je dis que, oui, certainement, elles peuvent tout-à-fait être bombardées », a-t-il confié à CNN. « Le niveau d’impact varierait selon celui qui fait cela, ce que sont les ordres qui ont été donnés et quelle capacité la chasse transporte avec elle. »


Ce jugement contredit les récentes estimations des média américains selon lesquelles les installations nucléaires iraniennes, étant enterrées profondément dans des tunnels fortifiés, sont désormais protégées contre les frappes aériennes et l’envoi de missiles.


Refusant de commenter l’hypothèse d’une frappe israélienne, le Général Petraeus a expliqué qu’il restait encore du temps pour la diplomatie, mais a fait remarquer que : “Ce serait totalement irresponsable de penser que le CETCOM ne doive pas prévoir « ce qui se passerait si jamais » et n’avait conçu de plans précis en fonction d’une palette complète de moyens pour parer à toute éventualité ».


Les sources militaires de Debkafile ajoutent : “Le CETCOM a été substantiellement renforcé par l’envoi de l’USS Eisenhower que le Président Obama a fait se déployer, durant la période du nouvel an, vers le Golfe persique et en Méditerranée pour soutenir les Vè et VIè flottes américaines. Il a ordonné ce déploiement de 6 mois, le premier depuis qu’il a pris ses fonctions il y a un an, en prévision des tensions croissantes autour du Yémen et de l’Iran.


L’Eisenhower embarque à son bord 8 escadrons aériens sur ses ponts.


L’aile aérienne n°7 est constituée de 4 escadrons de bombardiers de combat, dote chacun d’un escadron de surveillance et d’alerte, de guerre électronique et d’avions de soutien aérien et un autre d’hélicoptères anti-sous-marins. Sa force de frappe est constituée du croiseur transporteur de missiles guidés, l’USS Hue City et de trois destroyers lance-missiles, l’USS Mc Faul, l’USS Farragut et l’USS Carney.


Obama a déclaré dans une interview récente, qu’il n’avait pas l’intention d’envoyer de troupes de combat américaines vers les sanctuaires terroristes de Somalie et du Yémen, parce que “travailler avec des partenaires internationaux est plus efficace à ce stade”.


Cette déclaration entre en concomitance avec le gonflement de la force navale et aérienne américaine dans ces deux régions volatiles afin d’éviter d’avoir à envoyer plus de troupes au sol, ce que les Etats-Unis ne peuvent se permettre en ce moment.

 

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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 09:44
Petraeus : les États-Unis ont l’intention de traiter du programme nucléaire de l’Iran
http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=16597

Agences

lundi 11 janvier 2010

En plus de la diplomatie et des sanctions, les États-Unis ont élaboré l’éventualité de plans pour faire face aux installations nucléaires de l’Iran, selon ce qu’un haut commandant militaire américain a déclaré à CNN. Le général David Petraeus, chef du Commandement central américain, n’a pas donné de précisions sur les plans dans l’entretien à CNN. Mais il a dit que l’armée avait examiné les répercussions de toute action qui serait prise.

"Il serait complètement irresponsable que le Centcom (le commandement de l’armée américaine en charge de la région) n’ait pas envisagé plusieurs scénarii et fait des plans pour toute une série d’éventualités différentes", a dit Petraeus sur CNN.

Le programme nucléaire iranien est devenu une épine pour les États-Unis et leurs alliés, et Washington a élevé le ton sur les tractations à propos du programme de Téhéran. La République islamique dit entretenir son programme est à des fins pacifiques, mais les États-Unis et d’autres pays occidentaux craignent que l’Iran ne veuille acquérir des armes nucléaires.

Israël a qualifié le programme nucléaire de l’Iran de la plus grande menace pour sa nation.

Lorsqu’on l’interroge sur les rumeurs selon lesquelles Israël pourrait attaquer les installations de l’Iran, Petraeus se refusz à tout commentaire sur les capacités militaires d’Israël. Mais lorsqu’on l’interroge sur la vulnérabilité des installations, Petraeus déclare que l’Iran a renforcé ses matériels militaires et a renforcé les tunnels souterrains.

Pourtant, ses installations ne sont pas à l’abri des bombes. "Eh bien, elles peuvent certainement être bombardées", a-t-il dit. Le niveau d’effet varierait en fonction, de ce qui sera effectué, des munitions qu’ils ont et quelle est leur capacité de resistance.

Il a ajouté toutefois qu’il faut un certain temps, avant que tout cela puisse se produire. Le général David Petraeus a déclaré qu’il pense qu’il est encore temps de s’engager dans la diplomatie avec l’Iran. Le général David Petraeus a des plans en place pour faire face aux ambitions nucléaires de l’Iran, mais il n’y a pas de délai ni d’urgence pour les plans américains.

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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 22:12

Le guide suprême : les autorités des trois pouvoirs doivent faire leur devoir jusqu'au bout contre les corrompus et les émeutiers

Par l'Agence de Presse de la République Islamique


Traduction : Ca va saigner !!!
 

Téhéran.Irna. 09 Janvier 2010.

PolitiqueIran.

"Les autorités des trois pouvoirs, l’exécutif, le législatif et le judiciaire ont vu ce que voulait le peuple. Ils doivent faire leur devoir jusqu'au bout contre les corrompus et les émeutiers", a estimé le guide suprême.

C’est en ces termes que le guide suprême s’est exprimé lors d'un rassemblement devant des milliers de fidèles réunis dans la ville sainte de Ghom.


Le guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, a apporté samedi son soutien à la condamnation des manifestations du 27 décembre, appelant les autorités à faire "leur devoir contre les corrompus et les émeutiers".


Il a également estimé que les grandes contre-manifestations organisées trois jours plus tard par le gouvernement actuel constituaient un "dernier avertissement" à ces corrompus dans un discours prononcé devant de nombreux fidèles.


Lors de ces rassemblements qui ont réuni des centaines de milliers de personnes dans tout le pays, la foule a apporté son soutien au guide réclamant que les manifestants du 27 décembre soient punis.

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 04:02

Iran de 1979 à 2010 : les grandes dates

par Cyril Gaucher | dijOnscOpe | jeu 07 jan 10 |


Berceau d'une des plus anciennes civilisations, l'Iran est aussi le premier pays moyen-oriental à faire sa révolution constitutionnelle en 1906. Tiraillé entre monarchie, théocratie et démocratie, le pays aura connu divers régimes et bouleversements tout au long du 20ème siècle, jusqu'à la "révolution islamique" de 1979. A l'heure où la contestation se radicalise dans les rues de Téhéran, nous sommes revenus sur les grandes dates de ces trois dernières décennies, avec Kaveh Kalilola, Iranien d'origine installé en Bourgogne, et Sara Horchani, présidente de l'association dijonnaise Libertés-Culture, qui a consacré à l'Iran de nombreuses manifestations, notamment dans le cadre de son Festival des Droits Humains...

16 janvier 1979 : Le Shah Mohammad Reza Pahlavi quitte l’Iran, après avoir dirigé le pays pendant plusieurs décennies et mis en place un régime souvent qualifié d' "autocratique et dictatorial", fondé sur l’appui américain.

Kaveh Kalilola : "Les cinq dernières années de pouvoir du Shah ont été marquées par des revendications grandissantes : beaucoup demandaient la liberté d'expression mais les religieux ont alors pris l'ascendant, d'abord sur les plus pauvres, puis sur les classes moyennes. Le Shah avait de toute façon perdu le soutien de son peuple. Il se croyait très fort et devenait incontrôlable pour les occidentaux et notamment les Américains : c'est aussi pour cela que ces derniers n'ont plus voulu le soutenir. Les deux dernières années ont été marquées par une certaine répression, qui restait toutefois bien faible à côté de ce qui suivra après la révolution islamique"...

1er février 1979 : Retour en Iran de Rouhollah Khomeiny après un exil de 15 ans, notamment en France. Il déclare la fin de la monarchie le 11 février et met en place un gouvernement provisoire.

Sara Horchani : "Au début tout le monde y a cru. La majorité du peuple, y compris certains défenseurs des Droits de l'Homme, avait placé ses espoirs dans la révolution. Tous voulaient le changement. Seulement, la situation s'est rapidement retournée contre eux.

Kaveh Kalilola : D'un seul coup, des millions de pauvres ont réclamé la révolution. Mais ce que les intellectuels demandaient avant tout depuis des années, c'était la liberté d'expression. Tout a été beaucoup trop vite. Trois ans avant la révolution islamique, le peuple n'avait jamais entendu parler de l'ayatollah Khomeiny et seuls quelques pratiquants le connaissaient. D'autres religieux étaient plus puissants que lui mais il avait une grande influence sur le bazar de Téhéran, où beaucoup de grandes fortunes et de décideurs iraniens ont des intérêts".

4 novembre 1979, jusqu'au 20 janvier 1981 : Prise d'assaut et occupation de l’ambassade des États-Unis à Téhéran par des étudiants iraniens militants. Prise en otage des personnels. Débuts des relations conflictuelles avec les États-Unis.

Kaveh Kalilola : "Cette initiative a été encouragée par Khomeiny, qui qualifiait les USA de "grand satan". Aujourd'hui, malgré cet antiaméricanisme apparent, la majorité des jeunes Iraniens est beaucoup plus américanisée qu'européanisée. Même si certains intellectuels ont un grand intérêt pour l'histoire et le modèle européens, les idoles des jeunes sont surtout américaines.

Sara Horchani : En Orient, il suffit parfois de rappeler que les USA sont l'allié historique d'Israël pour les discréditer vis-à-vis de l'opinion publique. Malgré cela, il me semble que les idéaux d'humanisme et de liberté rapprochent les peuples d'Orient et d'Occident, au-delà des régimes qui les gouvernent".

22 septembre 1980 : Début de la guerre Iran-Irak. Soutenu par les États-Unis et leurs alliés qui lui fournissent armes et technologie, l'Irak de Saddam Hussein envahit l'Iran avec l'objectif de s’emparer des champs de pétrole du Khuzestan. Pour leur part, les alliés cherchent à isoler l'Iran.

Kaveh Kalilola : "Il y avait depuis longtemps des petits conflits à la frontière Iran-Irak. Un an après l'arrivée au pouvoir de Khomeiny, le régime était affaibli et l'Irak en a profité. De plus, une guerre extérieure devait aider les mollah à renforcer le régime, sachant combien les Iraniens sont nationalistes".

3 août 2005 : Election à la présidence du maire ultra-conservateur de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad. Son discours nationaliste vise à asseoir la légitimité du programme nucléaire iranien et ses décisions de politique étrangère malgré l’opposition américaine.

Kaveh Kalilola : "Ahmadinejad est d'origine assez modeste. Il a de nombreux appuis dans le peuple et il me semble que pour sa première élection, il était vraiment soutenu par une majorité d'Iraniens. Mais beaucoup de gens vont rapidement regretter Khatami, l'ancien président, religieux modéré, alors que nombre d'entre eux l'avaient critiqué à la fin de son mandat et que certains électeurs s'étaient même abstenus lors de cette première élection d'Ahmadinejad".

12 juin 2009 : Réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République d'Iran. Manifestations de masse de l'opposition, probablement les plus importantes depuis la Révolution de 1979.

Sara Horchani : "Cette opposition confirme la fragilisation du pouvoir d'Ahmadinejad : il y a deux ans, nous avions reçu à Dijon le président de la Ligue Iranienne des Droits de l'Homme, qui nous disait déjà que cela commençait à se fissurer et que les gens en avaient marre du régime.

Kaveh Kalilola : Je ne pense pas que 100% des voix ont été trafiquées mais il y a sûrement eu fraude. Cependant, Ahmadinejad a toujours de nombreux partisans, certainement plus encore à l'étranger qu'en Iran".

Juin 2009 - janvier 2010 : Les manifestations contre le régime d'Ahmadinejad se multiplient, gagnant en intensité depuis le mois de décembre. Elles sont réprimées avec violence par le pouvoir. Des dizaines de manifestants auraient été tués, plus de deux mille arrestations auraient été opérées selon Amnesty International.

Sara Horchani : "Ce qui me surprend, c'est la détermination des gens qui manifestent sans cesse depuis juin, souvent sans couverture médiatique internationale. Malgré le risque d'emprisonnement, 70 000 personnes ont signé une pétition demandant l'évolution de la situation des femmes en Iran. Un mouvement contestataire demande aux Iraniens, à chaque fois que le président s'exprime à la télévision, d'allumer tous les appareils électroménagers bruyants afin de couvrir sa voix. Il y a quelques jours, lors de la visite du ministre de l'enseignement supérieur dans une fac, un étudiant lui a même lancé une chaussure !

Kaveh Kalilola : Au début du mouvement, l'opposition demandait "Où sont nos voix ?" ; désormais, elle dit "Mort au dictateur !" Moins de gens participent aux manifestations mais le phénomène est plus radical. La seule solution possible pour sortir de cette situation serait d'accorder une plus grande liberté des mœurs, voire la liberté d'expression. La société iranienne est majoritairement prête pour ces évolutions : les filles n'ont pas le droit de montrer leurs jambes mais elles mettent des collants très moulants. Tous les soirs, il y a des soirées privées à Téhéran, facilement accessibles, où l'on reçoit les "amis des amis". Des boîtes de nuit privées en quelque sorte, qui permettent des tourner l'ensemble des interdictions touchant les lieux publics"...

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 16:29

Saïd Montazeri: «J'espère qu'on évitera un bain de sang»


 


Le décès le 19 décembre, à l’âge de 87 ans, du grand ayatollah dissident Montazeri a valu à l’Iran les manifestations les plus violentes depuis les élections contestées de juin 2009. Acteur de la révolution de 1979 et cheville ouvrière de la Constitution, Hossein Ali Montazeri passait pour le successeur de l’ayatollah Khomeiny. Mais, pour avoir critiqué la sanglante répression politique et culturelle, il fut écarté du pouvoir en 1989 et assigné à résidence dans sa ville de Qom. Les obsèques de cet infatigable défenseur des droits humains ont débouché, à Téhéran, Tabriz, Ispahan et Qom, sur un nouveau mouvement de protestation contre le régime du président Ahmadinejad. Il y eut plusieurs morts parmi les manifestants qui, pour la première fois, répliquaient par la violence aux attaques des forces de l’ordre. Pour Saïd Montazeri, 47 ans, fils du défunt ayatollah et lui-même érudit en religion avec le titre de hodjatoleslam, il est clair que «ça ne peut plus durer longtemps ainsi».

 

Saïd Montazeri, nous vous joignons sur votre téléphone cellulaire. Où êtes-vous ? Aux arrêts domiciliaires ?

 

Je suis à Qom, dans ma maison, à côté de celle de mon père. Officiellement, ma liberté de mouvement n’est pas restreinte mais je trouve parfois des carreaux de fenêtres brisés. Ce sont sans doute des sbires du régime qui me provoquent. Le bureau de mon père est sous la surveillance étroite d’agents de sécurité.

 

Avez-vous au moins pu ensevelir dignement votre père qui fut un des guides spirituels les plus respectés d’Iran et le mentor des mouvements d’opposition ?

 

Les forces de sécurité ne se sont retirées que durant les 24 heures qui ont suivi sa mort. Tout de suite après les obsèques, elles se sont mises à faire du grabuge autour de la maison de mon père et à le vilipender à grands cris.

 

Qui étaient ces gens ? Des soldats en uniforme, des policiers ?

 

Non, les hommes en uniforme se sont bornés à regarder. Les auteurs de violences sont des miliciens bassidjis envoyés par le régime. Mais ce fut aussi la première fois qu’on entendit à Qom des contre-manifestants crier «Mort au dictateur». Ça ne peut plus durer longtemps ainsi.

 

Le septième jour après le décès de votre père, un jour de deuil officiel, coïncidait avec la fête chiite de l’Achoura. Ce fut l’occasion, à Téhéran et ailleurs, de grandes manifestations qui ont fait au moins huit morts…

 

Les organes du régime sont responsables de ces morts.

 

Mais, parmi les manifestants, on a aussi noté une disponibilité nouvelle à la violence. Ils ont incendié des véhicules de police, attaqué des bassidjis.

 

Les gens simples n’ont pas d’intérêt à réduire des biens en cendres. Ils voulaient manifester en faveur de leurs intérêts légitimes. Ils ont été provoqués par l’Etat.

 

Votre père, qui plaidait pour une opposition non violente, aurait-il aussi vu les choses ainsi ?

 


Grand Ayatollah Montézari
 

Bien sûr. Mon père n’a pas cessé de condamner les débordements de l’Etat et affirmé qu’il existait un droit et même un devoir religieux de s’opposer aux potentats qui abusent de leur pouvoir. Pour l’avoir dit, il a sacrifié des années de sa vie. Même si sa mort est due à une défaillance cardiaque, le régime en est coresponsable, et pas seulement pour l’avoir harcelé: mon père a été très éprouvé par ce que ce régime a fait aux gens ces derniers mois.

 

Sur la fin, votre père donnait-il encore une chance à la République islamique ? Croyez-vous que cet Etat théocratique a de l’avenir ?

 

Peu importe la forme de notre futur ordre social: ce peut être une république islamique, une république laïque et, quant à moi, même une monarchie. Ce qui compte, c’est que les gens vivent dans la liberté et le bienêtre, qu’ils soient libres de leurs mouvements, que leur voix soit entendue.

 

Une telle ouverture est-elle envisageable sous la férule du guide suprême Ali Khamenei ?

 

Difficile à dire. Les responsables devraient commencer par s’excuser pour les crimes commis ces derniers mois. Ce serait la condition préalable à la survie de la République islamique. Et, après le retrait d’Ahmadinejad, la présidence devrait être attribuée au candidat qui a obtenu le plus de voix aux dernières élections: Mir Hossein Moussavi.

 

Vous faites confiance à Moussavi pour ce poste ? Cet ex-premier ministre n’est-il pas lui aussi un homme du passé ?

 

Moussavi n’a jamais prétendu être l’instigateur du mouvement. Pour ce qui est de l’avenir de notre pays, il faudrait constituer un conseil dont feraient partie, aux côtés de Moussavi, le religieux de l’opposition Mehdi Karoubi, ainsi que le très estimé ex-président réformiste Mohammad Khatami. L’ancien président Rafsandjani devrait en être aussi. Ce sont des amis, je partage leurs positions. Moussavi et Karoubi ont pris part aux obsèques de mon père et m’ont rendu une visite de condoléances non politique. Quant à mon rôle, je le vois comme militant des droits de l’homme plus que comme politicien actif.

 

Peut-on encore séparer ces deux rôles ?

 

Vous avez raison, dans l’Iran d’aujourd’hui c’est devenu difficile. De nos jours, qui que vous soyez, vous êtes politiquement impliqué. Aux avant-postes, quand les choses dégénèrent, on trouve surtout des jeunes, étudiants et travailleurs. Mais lors des manifestations pacifiques on voit des gens de toutes les couches sociales, de tout âge, hommes et femmes, religieuses ou occidentalisées. Moussavi et Karoubi parlent la langue d’une partie de l’opposition.

 

On a pourtant le sentiment qu’ils ont emboîté le pas aux manifestations. Ne sont-ils pas les figures de proue de l’opposition ?

 

Moussavi et Karoubi ont toujours souligné qu’ils ne représentaient pas tous les déçus. Et ils refusent la violence. Mes amis et moi insistons toujours pour que les gens apprennent la patience. On ne résout pas un problème comme le nôtre en un jour. Mais quand des jeunes gens sont confrontés au spectacle de leurs amis tabassés en pleine rue, arrêtés ou même abattus, toute tentative de les rappeler à la modération devient illusoire. Franchement, je trouve cela compréhensible même si je n’approuve pas.

 

Le neveu de Moussavi, Seyed Ali, 43 ans, a été abattu pendant les manifs de l’Achoura. En sait-on davantage ?

 

Il ne faut pas croire qu’il est mort d’une balle perdue. Il s’agit indubitablement d’une action concertée. Nous avons appris de diverses sources que cet acte avait été planifié de longue date par des organes de l’Etat avant d’être mis en œuvre. On peut y voir une sorte de dernier avertissement à Moussavi. Je ne suis pas devin, je ne saurais donc dire s’il sera lui aussi abattu un jour ou si le régime va l’arrêter. Les conséquences seraient catastrophiques.

Pourquoi ?

 

Les processus historiques s’accompagnent de souffrances et de victimes. Beaucoup de gens sont arrêtés, torturés, exécutés. Beaucoup perdent leur famille. Ce n’est qu’au terme de tels développements sanglants que l’on peut jauger le résultat.

 

Vous vous attendez à un bain de sang ?

 

J’espère qu’on l’évitera. J’espère toujours que les dirigeants auront la sagesse d’accepter des compromis et emprunteront le chemin d’une réconciliation nationale. S’ils ne le font pas, dans un an ma patrie sera dans une situation bien pire qu’aujourd’hui.

 

Dans un an, Ahmadinejad sera-t-il encore président, Khamenei encore guide suprême ?

 

Ahmadinejad n’est pas fait pour être président…

 

… Mais pour quoi ?

 

Plutôt pour être le maire d’une petite ville. Quant à Khamenei, je ne veux pas commenter. Mais mon défunt père était convaincu qu’il ne possédait pas les qualifications pour ce poste.

 

En vous exprimant si librement, vous risquez l’arrestation. N’avez-vous pas peur pour vous-même et la sécurité de votre famille ?

 

J’ai déjà été souvent en prison, la dernière fois 325 jours à l’isolement. Je n’ai pas peur. Qu’ils m’arrêtent! Qu’ils viennent s’ils le veulent!

 

Sources:
- texte original: 
Dieter Bednarz & Erich Follath, Der Spiegel - mardi 5 janvier 2010
- traduction et adaptation: Gian Pozzy, L'Hebdo - jeudi 7 janvier 2010 

 http://www.cicad.ch/ 


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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 05:53

De grandes manœuvres maritimes débuteront fin janvier dans le détroit d’Hormuz

Téhéran.Irna.06 Janvier 2010.

Agence Presse République Islamique

Le Commandant en chef des forces navales du corps des Gardiens de la Révolution a déclaré que de grandes manœuvres maritimes débuteront fin janvier, dans le détroit d’Hormuz.

S'exprimant sur la situation politique, militaire et sécuritaire névralgique de la région, et en expliquant les politiques dissuasives de la République Islamique d'Iran, dans le golfe Persique et le détroit d’Hormuz, l'Amiral Morteza Safari, commandant de la marine du Corps des gardiens de la révolution a réitéré que la situation de la région du Moyen-Orient avait nécessité la multiplication des capacités défensives et de combat.


Tout en mettant l’accent sur l’importance stratégique du golfe Persique et du détroit d’Hormuz, Morteza Safari a ajouté que les forces navales du corps des Gardiens de la révolution sauraient démontrer leur puissance et leur disponibilité totale à faire face à tout aventurisme éventuel.


Les Gardiens de la révolution, également appelés Pasdaran, sont une organisation militaire placée sous l'autorité du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 04:35

Les pasdarans, qui jouent le rôle d'armée idéologique du régime, ont été créés en 1979 par l'ayatollah Khomeiny.<BR/>




Alain Rodier
05-01-2010
http://www.cf2r.org/ 





Les  services de renseignement occupent une place privilégiée au sein de l'Etat iranien. En effet, c'est en grande partie sur eux que repose la sécurité du régime théocratique.

Leur mission première est de combattre toute menace qui pèse sur le régime des mollahs, qu'elle soit d'origine intérieure ou extérieure. Ainsi, traditionnellement, ces services ont toujours fait une chasse féroce aux opposants politiques, ethniques ou religieux.

Leur deuxième tâche consiste à s'opposer aux actions du « grand » et « petit Satan » et à leurs alliés (les Etats-Unis, Israël et les Occidentaux en général), c'est-à-dire combattre ces Etats en menant une guerre secrète qui a beaucoup fait appel au terrorisme dans le passé. Cette action se poursuit actuellement sur les théâtres afghan et irakien. Plus discrète encore sont les opérations que mènent les services iraniens au Yémen et sur l'ensemble des continents africain et sud-américain via l'importante diaspora libanaise qui est infiltrée depuis des lustres par le Hezbollah libanais, lequel sert d'intermédiaire aux services de Téhéran.

La dernière mission qui leur est confiée, et non des moindres, consiste à participer à la mise à niveau des forces armées et du potentiel nucléaire. En effet, face à l'embargo décrété par la communauté internationale, les services iraniens doivent trouver sur le marché parallèle les pièces de rechange et les composants qui sont indispensables au pays pour poursuivre la modernisation de son arsenal militaire en général, et la réalisation d'une force de frappe nucléaire en particulier.

Afin de mener à bien ces missions aussi variées que diverses, les services de Téhéran ont mis en place un maillage serré dans toutes les provinces iraniennes et sur l'ensemble de la planète.

Le ministère du renseignement et de la sécurité (Vevak)

 Entre 1981 et 1984, un organisme portant le nom de Savama ( Sazman-e Ettela'at vaAmniyat-e Melli-e Iran ) a existé. Il s'apparentait à un service spécial, car il semble que sa seule mission ait consisté à éliminer tout ce qui pouvait être considéré comme une opposition directe ou potentielle au régime des mollahs, aussi bien en Iran qu'à l'étranger. En effet, à l'époque les nouveaux maîtres de Téhéran craignaient d'être renversés par une opposition intérieure car ils n'avaient pas encore réussi à asseoir solidement leur régime.

Une fois que la situation a été jugée suffisamment stabilisée, un véritable service de renseignement a vu le jour : le ministère du Renseignement et de la Sécurité nationale, Vevak (Vezarat-e Ettela'at va Amniyat Keshvar ). Il est créé officiellement le 18 août 1984, alors que Mir Hossein Moussavi est Premier ministre. Son premier chef est alors l'ayatollah Mohammad Mohammed Reychari (tous ses successerus seront également ds religieux). Le Vevak reprend les attributions de la Savak, service spécial particulièrement redoutable qui sévissait du temps du Shah. Bien que nombre d'officiers de ce service aient été exécutés après la révolution, le nouveau pouvoir a l'intelligence d'en retourner un certain nombre qui apportent leurs compétences professionnelles à la constitution du nouveau service. Le plus connu est l'ancien numéro deux de la Savak, le général Hossein Fardoust, qui est affecté comme conseiller auprès du bureau de renseignement du Premier ministre de l'époque, Medhi Bazargan. C'est sous l'égide de cet organisme que la Savama puis le Vevak voient le jour. Cependant, Fardoust est ensuite emprisonné et décède en prison le 18 mai 1987.

Le Vevak est très actif à l'intérieur comme à l'étranger. Sa mission première consiste toujours à traquer les opposants au régime. Mais, avec le temps, d'autres objectifs sont venus se greffer à la mission initiale. Un des plus importants consiste à approvisionner l'Iran en matériels soumis à embargo, au premier rang desquels se trouvent les armements, les pièces de rechange militaires et tout ce qui est nécessaire au développement d'un programme nucléaire. Une autre mission nouvelle consiste à préparer les représailles au cas où les Etats-Unis ou Israël (ou les deux Etats ensemble) envisageraient une intervention armée afin d'interrompre le développement du programme nucléaire national.

Le chef actuel du Vevak est le mollah Heydar Moslehi. Son prédécesseur, Qolem Mohseini Ejei, a été démis de ses fonctions la 26 juillet 2009. Il lui aurait été reproché de ne pas avoir su bien gérer la crise contestataire qui secoue le pays. Il avait été investi après la première élection du président Mahmoud Ahmadinejad, le 24 août 2005. Il avait lui-même succédé à Ali Younessi, qui était affublé du terme de « réformateur ». Un des chefs les plus célèbres du Vevak est l'hodjaloteslam Ali Fallahian, qui a été en fonction de 1989 à 1997. Avec d'autres dignitaires du régime - dont l'ayatollah Hachemi Rafsandjani, Mohsen Rezaï et deux de ses successeurs, Dorri Najafabadi (nommé en 1998) et Ali Younessi (nommé en février 1999) - il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour l'assassinat de dissidents en septembre 1992, à Berlin.

Organisation

En théorie, le Vevak est placé sous l'autorité du Conseil suprême de la Sécurité nationale (CSSN), l'organisme le plus élevé de la Défense. En fait, il répond de ses actes directement auprès du Guide suprême de la révolution, l'Ayatollah Ali Khamenei. Son quartier général est situé à Téhéran, dans les anciens locaux de la Savak.

Le Vevak comprend 15 000 personnels, tous civils, à la différence de la défunte Savak qui avait un statut militaire. Entre 2 000 et 8 000 de ses membres sont affectés à l'étranger. Cette estimation est imprécise car il est difficile de comptabiliser les officiers traitants, présents pour des missions de courte ou moyenne durée, à l'étranger. En général, un résident sous couverture diplomatique reste en place de trois à cinq ans. Un clandestin peu passer sa vie à l'étranger.

Le Vevak se compose de cinq directions, placées sous l'autorité d'une direction générale qui porte le numéro 10 :

  • la direction de l'Analyse et de la Stratégie (n°11) a en charge une mission d'analyse au profit des hautes autorités, mais aussi les opérations de désinformation ;
  • la direction de la Sécurité Intérieure (n°12) est chargée de la protection des institutions étatiques et du contrôle des lieux de transit internationaux (aéroports, ports, frontières) ;
  • la direction de la Sécurité nationale (n°13) a pour mission de surveiller tous les mouvements d'opposition ;
  • la direction du Contre-espionnage (n°14) est compétente aussi bien à l'intérieur qu'à l'étranger ;
  • la direction du Renseignement extérieur (n°15) regroupe les missions de recherche et d'analyse de renseignements. Elle est divisée en départements géographiques et thématiques. Le département n°155 a en charge le soutien de mouvements islamiques. Le département n°157 qui est implanté au sein du ministère des Affaires étrangères a pour mission de gérer les postes dissimulés dans les représentations diplomatiques.

A côté de ces directions se trouve des départements d'importance inégale :

  • le département des affaires extérieures ;
  • le département du renseignement intérieur ;
  • le département de la planification ;
  • le département d'étude des religions ;
  • le département du renseignement sur Téhéran ;
  • le département de la documentation ouverte ;
  • le département du procureur général ;
  • le département des opérations ;
  • le département de la formation ;
  • le département de l'administration ;
  • le département des approvisionnements ;
  • le département des services financiers.

Les membres du Vevak sont étroitement contrôlés et encourent les pires sanctions en cas de manquement à la sécurité. Par le passé, certains de ses responsables, même parmi les plus importants, ont fait l'objet de purges sanglantes, à l'exemple du vice-ministre de la Sécurité (statutairement, le numéro deux du Vevak), Saïd Emami qui a été incarcéré puis qui s'est « suicidé » en prison pour « raison d'Etat ». En fait, Emami aurait supervisé l'assassinat d'une centaine d'opposants en Iran. Cette sale besogne étant devenue trop voyante, le pouvoir aurait supprimé ce témoin gênant.

Généralement, les fonctionnaires du Vevak ne sont pas des islamistes purs et durs mais plutôt des nationalistes. C'est pour cette raison qu'ils sont surveillés de près par des pasdaran qui s'assurent de leur loyauté. Il y a d'ailleurs là un mystère. En effet, une grande partie des personnels du Vevak sont d'anciens pasdaran. On peut s'interroger sur le pourquoi de cette défiance affichée. Peut-être que leur contact avec le monde extérieur a émoussé leur foi dans le régime. C'était déjà le cas avec beaucoup de membres du KGB qui purent constater, à leur époque, que le monde capitaliste ne correspondait pas à l'image que le Parti communiste véhiculait.

Infrastructure à l'étranger

Les agents officiels servent à l'étranger sous couverture diplomatique. D'ailleurs, le Vevak agit en étroite coopération avec le ministère des Affaires étrangères. Certains ambassadeurs iraniens sont même des officiers traitants du Vevak, chose qui est impensable dans tout pays ayant une apparence minimum de démocratie...

Pour leur part, les agents clandestins sont souvent des personnels d'Iran Air, de l'agence de presse IRNA, de la radiotélévision IRIB, d'associations culturelles ou caritatives (la Fondation des martyrs, la Fondation des opprimés et des dépossédés, l'Organisation pour la culture et les relations islamiques, etc.), des étudiants, des hommes d'affaires, des commerçants, des employés de banques, des médecins, des infirmières, etc. Même le Croissant Rouge iranien sert à l'occasion de couverture. Certains des agents clandestins ont réussi à infiltrer les divers mouvements d'opposition iraniens installés à l'étranger. Leur mission consiste alors, non seulement à surveiller de l'intérieur ces mouvements jugés hostiles, mais aussi à se livrer à des opérations d'intoxication et de désinformation.

Les banques iraniennes, comme la banque Melli, servent également à fournir discrètement les fonds nécessaires à la vie des réseaux constitués par les officiers traitants du Vevak.

Etant donné le nombre important d'officiers traitants résidant à l'étranger, il est évident que toutes les grandes capitales en accueillent plusieurs. Traditionnellement,, l'Irak, l'Arabie saoudite, les pays du Golfe persique et d'Asie centrale constituent des objectifs importants pour les services iraniens.

Un des plus important poste du Vevak à l'étranger se trouve situé à Amman, en Jordanie. En dehors du fait que la capitale jordanienne est géographiquement intéressante car elle permet de couvrir le Proche-Orient, des liens étroits unissent le Vevak avec les services de renseignements militaires jordaniens.

Les Syriens, les Soudanais, les Libyens, les Russes et les Tadjiks constituent également des interlocuteurs privilégiés pour le Vevak avec lequel ils échangent fréquemment des informations.

Etant donné l'intérêt stratégique de la zone, des postes sont également présents au sein des représentations diplomatiques iraniennes en Arabie saoudite et dans les Emirats arabes unis (EAU), particulièrement à Dubaï et à Barhein. Ces pays zone servent à faire transiter discrètement des fonds en provenance d'Iran vers le Hezbollah libanais.

En Europe, des postes importants ont été localisés à Paris, Bruxelles, Berlin (précédemment à Bonn), Vienne, Genève, Nicosie (Chypre), Ankara et Istanbul.

Objectifs

Traditionnellement, la première mission du Vevak est la surveillance, l'influence, la neutralisation - pouvant aller jusqu'à l'élimination physique -de membres de l'opposition réfugiés à l'étranger. C'est ainsi que plus de cent meurtres ont été commis depuis 1979. Le mouvement le plus visé est le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), qui chapeaute l'Organisation des moudjahiddines du peuple d'Iran (OMPI). Le Parti démocratique kurde iranien (PDKI) est également sur la liste de ses objectifs. Son chef, Sadegh Sharah-Kindi, et trois de ses fidèles ont été abattus dans un restaurant en Allemagne, le 17 septembre 1992. Le chef du Vevak de l'époque, Ali Fallahian, a été inculpé en mars 1996 par un tribunal allemand pour avoir commandité ces assassinats. Quelques autres personnalités ont aussi été assassinées : Kazem Radjavi, en Suisse en avril 1990 ; Cyrus Elahi, à Paris en octobre 1990 ; Abdelrahman Boroumad, à Paris, en avril 1991 ; Chapour Bakthiar, à Suresnes en août 1991 ; Mohammed Hossein Naghdi, à Rome en mars 1993 ; Zera Rajabi, à Istanbul en février 1996 ; et Reza Mazlouman, à Créteil en mai 1996, etc. Les opérations homo (élimination physique en jargon des services spéciaux) se sont intensifiées en Irak depuis l'invasion américaine de 2003, Les opérateurs du Vevak faisant souvent passer la mort d'un opposant pour un crime crapuleux ou une action des milices sunnites. A titre d'exemple, le 13 octobre 2006, Abdul-Rahim Nasrallah, le leader du Parti national pour la justice et le progrès (NJPP) - un mouvement politique irakien fortement opposé à Téhéran - a été assassiné avec dix de ses fidèles à Bagdad par des hommes portant des uniformes de la police. Certains experts voient la main du Vevak derrière cette attaque parfaitement ciblée.

Les Kurdes

Les mouvements kurdes sont une des préoccupations principales du Vevak. Si les Kurdes iraniens sont très surveillés, les membres du PKK (Turquie) tiennent une place à part. En effet, Osman Öcalan - le frère d'Abdullah Öcalan, le leader historique du mouvement aujourd'hui emprisonné en Turquie - résidait en Iran depuis le début des années 90. Il partage désormais la direction politique du mouvement séparatiste et se serait replié en Irak du Nord. Cette politique ambiguë permet à Téhéran de faire pression sur Ankara afin de limiter la coopération de la Turquie avec les Etats-Unis. L'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani est également infiltrée par le Vevak depuis de très longues années. Il suffit, pour s'en convaincre, de constater comment Talabani, actuellement président irakien en exercice, est intervenu rapidement pour que les Américains libèrent des membres des services spéciaux iraniens faits prisonniers en Irak fin 2006 et début 2007.

Les sunnites

Un autre objectif prioritaire est constitué par les mouvements sunnites extrémistes (salafistes/wahhabites), du Pakistan, des Emirats arabes unis et d'Arabie saoudite. A l'occasion, les services iraniens se sont frottés à l'Inter Services Intelligence (ISI) pakistanais et aux services saoudiens ( Istikhbarat al'Am ). Les zones d'action prioritaires sont Lahore, Karachi, Quetta et l'Afghanistan, où sept diplomates en poste au Consulat de Mazar I-Sharif et un « journaliste » iraniens ont été assassinés en 1998.

Depuis sa création, Al-Qaida est l'objet de toutes les attentions du Vevak. Des rumeurs laissent penser que les services iraniens ont assassiné Abdullah Azzam, ce Palestinien, chef du Bureau d'aide aux moudjahiddines (MAK) en novembre 1989. Ce dernier semblait faire un peu trop d'ombre à Oussama Ben Laden qui fut pourtant son élève. En octobre et novembre 2001, les services iraniens ont facilité l'exfiltration de membres d'Al-Qaida - dont des membres de la famille de Ben Laden - d'Afghanistan ,suite à l'intervention américaine. De nombreux indices laissent penser que Téhéran utilise une partie d'Al-Qaida pour mener à bien sa politique extérieure. L'objectif principal de Ben Laden, qui est de déstabiliser le régime en place en Arabie saoudite, paraît intéresser également Téhéran. L'ampleur des actions de la nébuleuse djihadiste permet en outre de cacher certaines opérations clandestines des services iraniens.

Certains réfutent cette thèse en déclarant que les chiites et les sunnites ne peuvent s'entendre. C'est oublier un peu vite que l'imam Khomeiny a toujours déclaré que les différences entre chiites et sunnites «  sont plus historiques que théologiques  ». Si la période intermédiaire des présidents Hachemi Rafsanjani et Khatami a mis entre parenthèses cette vision des choses, l'arrivée au pouvoir d'Ahmadinejad semble avoir été un retour aux sources.

En effet, à l'image des Frères musulmans, du Jamaat-i-Islami égyptien, du Hamas, du Djihad islamique et du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), divers mouvements sunnites se sont joints à la lutte engagée par l'Iran contre l'« impérialisme judéo-chrétien ». En échange, Téhéran a accordé, dès l'automne 2006, 50 millions de dollars au Hamas qui peine à trouver des fonds depuis la défection d'une partie des financements occidentaux. En janvier 2007, le ministre des Affaires étrangères palestinien, Mahmoud al Zahar reconnaissait que Téhéran avait déjà fourni plus de 120 millions de dollars d'aide au gouvernement dirigé par le Hamas ! Il a même ajouté que cette aide devrait se poursuivre dans l'avenir. Il est aussi très significatif de constater que de nouvelles tactiques, copiées sur celle du Hezbollah libanais formé par des instructeurs iraniens, sont désormais employées par les forces du Hamas et du Djihad islamique.

La donne a encore changé avec la conquête de la bande de Gaza par le Hamas en juin 2007. Cette opération a été méticuleusement préparée à l'avance par les services spéciaux iraniens. Leur objectif est de constituer une base arrière solide au sud de l'Etat d'Israël afin de pouvoir, le jour venu, lancer des opérations de harcèlement à l'intérieur même du territoire hébreu. La phase suivante consiste à renforcer le pouvoir du Hamas dans la région, l'approvisionner en armes et munitions, et parfaire l'entraînement militaire de ses activistes.

L'Irak et l'Afghanistan

L'Irak constitue actuellement un terrain d'opérations privilégié pour le Vevak. Les réseaux de renseignement iraniens en Irak datent du temps du Shah. Certains officiers traitants de la Savak, spécialistes de ce pays, ont même été rappelés à leur poste par le régime des mollahs après leur prise du pouvoir en 1979, car les nouveaux gouvernants avaient confiance dans leur expertise. Le parti Baassiste de Sadam Hussein (aujourd'hui disparu à la plus grande satisfaction de Téhéran) était également infiltré par des agents iraniens, exploit que même les services américains et israéliens ne sont jamais parvenus à réaliser. Depuis l'invasion américaine de 2003, le Vevak, en coopération étroite avec les pasdaran, a installé des postes de renseignement à Bagdad, Nadjaf, Kerbala, Kut, Bassora et Kirkouk.

A l'est, l'Afghanistan fait aussi l'objet de toutes les attentions des services iraniens. Les tribus du pays n'ont aucun secret pour les Iraniens qui les ont infiltré depuis des années. Le Vevak aurait même réussi à recruter une taupe au sein de l'armée britannique. Malgré son faible grade, un caporal d'origine iranienne -parlant couramment le pachtoun - qui servait d'interprète au commandant des troupes de l'OTAN et avait accès à de nombreuses informations sensibles. Dans ce pays, Téhéran s'appuie sur des ennemis d'hier, notamment le Hezb-I-Islami de Gulbuddin Hekmatyar, qui fut combattu en son temps comme les taliban, car Téhéran pensait que les uns et les autres constituaient une menace pour le régime iranien.

Les services iraniens ont également apporté directement leur aide à l'armée bosniaque depuis 1993. Les estimations les plus répandues évoquent la présence de 2 500 « conseillers » en 1995.

Israel

Enfin, le Vevak est actuellement engagé dans une lutte sans merci pour empêcher le Mossad de nuire à sa politique d'acquisition de l'arme nucléaire. En effet, les Israéliens mènent une guerre secrète pour ralentir le processus qui doit amener à terme Téhéran à posséder l'arme nucléaire. Le Mossad n'hésite pas à s'en prendre à des scientifiques et à des industriels qui sont susceptibles d'apporter leur aide à Téhéran.

Le recours à la méthode forte

Il est convient de souligner que le Vevak n'est pas doté d'un service action. Ce type de mission est confié aux pasdaran, en particulier à la force Al Qods. C'est d'ailleurs le chef des pasdaran, le général Suleimani, qui aurait traité personnellement Al-Zarkaoui, le chef d'Al-Qaida en Irak. En effet, ce dernier aurait été un agent iranien jusqu'en 2004. Ce sont également les pasdaran qui ont eu la charge de former des « résistants » irakiens à l'emploi d'IED, lesquels ont causé tant de victimes parmi les forces de la coalition. Plus récemment, selon les autorités américaines et britanniques, il semble que les pasdaran ont formé des activistes irakiens au maniement de missiles anti-aériens portables.

En règle générale, le Vevak apporte les renseignements nécessaires et les pasdaran s'occupent des opérations. Les moyens d'action des services iraniens sont souvent violents. Ils n'hésitent pas à employer l'arme terroriste. Les opérations les plus célèbres sont : l'attentat contre des détachements militaires français et américains au Liban en 1983, qui ont causé la mort de 299 personnes ; une série d'attentats à la bombe à Paris en 1989 (12 morts) ; les attaques contre l'ambassade d'Israël et la communauté juive à Buenos Aires, en 1992 et 1994 (125 tués) ; et vraisemblablement l'attentat de Dahran dirigé contre les Américains en Arabie saoudite, le 26 juin 1996 (19 Américains avaient été tués et 372 personnes blessées). Le Hezbollah saoudien est suspecté avoir commis ce dernier attentat en liaison avec Al-Qaida. Dans le cadre de cette affaire, Le nom d'un officier supérieur des pasdaran est souvent cité : Ahmad Chafiri.

 

 

L'Organisation du renseignement du Corps des gardiens de la Révolution islamique

 

En ce qui concerne l'étranger, l'Organisation du renseignement du Corps des gardiens de la Révolution islamique ( Ettella at e Sepâh ) est composée de deux comités. Celui du renseignement et celui de l'exécution des opérations. Cette organisation a été créée à l'origine par Mohsen Rezaï, un des candidats malheureux à l'élection présidentielle de 2009. Etroitement lié au Vevak, utilisant les mêmes couvertures, ses membres gardent cependant leur autonomie, servant parfois à surveiller leurs homologues des services de renseignement. Cependant, on peut trouver certains d'entre eux au poste d'attaché de défense. Ils servent alors es qualité.

En Iran, les pasdaran ont des bureaux de renseignement implantés dans tout le pays et plus particulièrement au sein des unités militaires. Une partie de leur mission peut alors être apparentée à celle d'une sorte de « sécurité militaire ». En effet, les mollahs ont toujours gardé une grande défiance vis-à-vis des cadres de l'armée, même si aujourd'hui plus aucun officier n'a servi du temps du Shah [1]. En effet, les officiers, toutes nations confondues, sont généralement plus motivés par un sentiment nationaliste qu'idéologique ou religieux. Cela peut les mener à des contradictions psychologiques qui les conduisent à se révolter contre le pouvoir politique. Une rébellion de l'armée iranienne pourrait avoir raison du régime. Toutefois, elle paraît être bien verrouillée à l'heure actuelle.

Comme cela l'a été décrit précédemment, les pasdaran sont plus tournés vers l'action, la force Al-Qods fournissant les exécutants aussi bien en Iran qu'à l'étranger. Cette dernière commandée par le général Qassem Suleimani est forte d'environ 20 000 hommes. Son état-major est installé dans l'ancienne ambassade des Etats-Unis à Téhéran rebaptisé « caserne Kazemi ».

En Europe, le responsable des cellules dormantes serait Mohammad Reza Yazdan Panah - alias Hossein Allah-Karam. Il aurait été détaché au sein du Hezbollah. Il est secondé par le colonel Sa'id Ghasmi. Dans les Etats du Golfe persique, ce serait un Arabe (nationalité inconnue) du nom de Bad al Emir Efrawi qui aurait cette responsabilité. Il dépendrait de la division Al-Qods et utiliserait comme couverture le Croissant rouge iranien.

Les autres structures de renseignement

Il existe également une multitude d'autres structures traitant du renseignement :

  • le bureau 101 rattaché directement au Guide suprême de la Révolution,
  • le Bureau de sauvegarde du renseignement de l'armée,
  • le J-2 de l'état-major général, qui a particulièrement en charge le renseignement fourni par les satellites,
  • l'Unité de renseignement et d'enquête du bureau du Premier ministre,
  • le Direction de la sécurité des milices bassidjis,
  • l'Unité du renseignement des komitehs de la révolution islamique,
  • le Bureau du renseignement du Procureur de la Révolution.

Des rumeurs laissent entendre que le renseignement iranien aurait été placé, à l'automne 2009, sous l'autorité d'un seul homme : Hossein Ta'eb, l'ancien chef des milices bassidjis. Il aurait établi ses bureaux à Qars-e Firouzeh, l'état-major même des pasdaran. Il ne rendrait compte qu'au Guide suprême de la révolution via son chef de cabinet, Ali Asghar Hejazi.

 

 

*

 

 

Les services de renseignement iraniens jouent un rôle de tout premier plan pour soutenir le régime des mollahs. Tant que ceux-ci seront fidèles à leurs maîtres, il n'y a pas de raison de penser que le pouvoir en place à Téhéran soit déstabilisé ou renversé. En effet, quoiqu'en disent les médias occidentaux, l'opposition actuelle n'est absolument pas une menace majeure pour le pouvoir. Les services paraissent parfaitement verrouiller la situation et, suprême paradoxe, l'agitation leur a même permis d'identifier les individus qui pouvaient à terme représenter une alternative politique crédible. Il leur est désormais d'autant plus facile de les neutraliser, soit en les décrédibilisant, soit parfois, en les éliminant physiquement.


  • [1] Ce phénomène s'observe dans beaucoup d'autres dictatures : les officiers de l'Armée rouge soviétique et actuellement de l'Armée populaire de Chine étaient contrôlés par des commissaires politiques acquis à l'idéologie communiste, ceux de l'armée nazie étaient contrôlés par les SS, etc.
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    5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 12:18

    L’opposition iranienne se renforce sous la surface

     

    par   and 

    adapté par Marc Brzustowski pour
    http://lessakele.over-blog.fr/ et http://www.aschkel.info/ 

     

    http://www.washingtontimes.com/news/2010/jan/01/iranian-opposition-grows-beneath-surface/

     

    ISTANBUL | Selon les spécialistes de l’Iran, du Mouvement de l’opposition en Iran doit encore surgir un dirigeant charismatique, mais il dispose d’un panel diversifié et grandissant d’organisateurs, comprenant de nombreux étudiants et vétérans d’un soulèvement avorté en 1999.


    Les têtes du Mouvement Vert demeurent Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi, les deux candidats à la Présidentielle qui ont refusé d’accepter les résultats de l’élection de juin qui ont donné au Président titulaire Mahmoud Ahmadinedjad une « large » victoire empoisonnée.


    La répression gouvernementale a limité leur capacité à se déplacer parmi le peuple. Mardi, le fils de M. Karroubi a raconté que les autorités ne fournissaient plus de protection à son père, dès qu’il quittait son domicile, le mettant, par contrecoup, sous assignation à résidence. Dimanche, selon les sites internet de l’opposition, un neveu de M. Moussavi a été tué par les forces de sécurité,  dans le but de l’intimider.


    Cependant, et alors que le Gouvernement se focalise sur ces deux hommes, une nouvelle génération de militants travaille en dehors de la scène pour soutenir l’agenda du mouvement.


    “Il apparaît y avoir un noyau dur de dirigeants étudiants, récemment diplômés et de gens qui étaient étudiants en 1999 », explique Kenneth Katzman, un spécialiste de l’Iran au service de recherche du Congrès à Washington.


    Il précise que ces dirigeants “se sont mis d’accord sur le principe de non-violence et tentent de rallier la génération de leurs parents » et des soutiens hors d’Iran.


    M. Katzman décrit ces militants comme organisés par cellules de dix  individus environ pour raisons de sécurité. 


    “Ils sont très optimistes”, raconte Mr Katzman. «  Ils pensent qu’ils se débarrasseront [du régime] d’ici six mois à un an. Ils sentent que beaucoup de membres de la sécurité commencent à baisser les bras parce qu’ils ne savent pas comment cela va tourner et ne souhaitent pas se retrouver »  dans le camp des perdants.


    Amir Abbas Fakhravar, 35 ans, un ancien dirigeant étudiant, qui a passé plusieurs années en prison en Iran et qui vit aujourd’hui dans la région de Washington, explique que les contacts ont lieu sur Facebook et Skype et que les militants projettent de créer un « conseil révolutionnaire » d’environ 15 personnes à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran pour conduire la « Révolution Verte iranienne ». Il confie que ce directoire devrait émerger avant le 11 février, pour le 31è anniversaire de la chute du Shah Mohammed Reza Pahlavi – un autre jour de fête officiel lors duquel la grande masse des Iraniens est susceptible de se rendre dans les rues pour poursuivre ses manifestations.


    Nader Uskowi, un autre spécialiste de l’Iran base à Washington et consultant du Gouvernement américain, expose que : « Nous sommes, probablement, actuellement, encore quelques mois avant le jour où nous verrons vraiment émerger un leader ».


    Il poursuit : “Les organisations étudiantes des principales universités sont encore les mieux organisées, mais il y a aussi d’autres organisations « naturelles » qui apparaissent apolitiques, mais qui, en fait, partagent des positions grâce auxquelles sont diffusés les actions planifiées et les slogans, comme les associations de peintres, de calligraphes, etc. »


    “Les étudiants et les jeunes sont les forces motrices du mouvement, mais il s’est rapidement étendu  à leurs parents qui soutiennent activement leurs enfants ».


    Mr. Uskowi insiste sur le fait que le problème du leadership semble moins urgent que la tâche plus difficile d’organiser un large mouvement organique. Il explique qu’une autre forte incitation qui conduit des personnalités dirigeantes à conserver un profil bas est la propension du régime à arrêter quiconque est identifié en tant qu’organisateur.


    Le Ministère du Renseignement a infiltré des agents au sein du Bureau de Consolidation de l’Unité, un organisme étudiant qui menait la dernière vague de manifestations étudiante en 1999.


    En juillet de cette année-là, les étudiants de l’Université de Téhéran se sont rassemblés pour protester contre la fermeture d’un journal réformiste et ont été réprimés par les vigiles mis en place par le gouvernement, connus sous le nom de Ansar-e-hezbollahi. Ils ont jeté des étudiants du haut des balcons des dortoirs, tuant au moins l’un d’entre eux et blessant et capturant un grand nombre. Outragés, les jeunes gens se sont répandus à travers les rues de Téhéran durant plus d’une semaine, arrachant les rideaux de fer, lançant des pierres à la police et brûlant des portraits de l’Ayatollah Ali Khamenei, le Guide Suprême de l’Iran. Puis, le Président Mohammed Khatami, qui, à l’origine, soutenait les étudiants, laissa tomber sous la pression de l’Ayatollah Khamenei et des Gardiens de la Révolution, et le mouvement fut dissout.


    A la différence de la situation qui prévalait en 1999, cependant, le mouvement actuel s’est étendu très au-delà des campus universitaires pour rassembler des groupes disparates et intereliés, comprenant des militants des droits de l’homme, des femmes, des religieux mécontents, des chômeurs et des travailleurs sous-employés, des membres désorientés de la troisième génération d’après la Révolution, en colère contre l’ordre actuel.


    L’implication du clergé, qui est restée relativement secondaire durant les semaines et mois qui ont succédé le vote de juin, est devenue vivace après la mort, le 20 décembre, du grand ayatollah Ali Montazeri, un dissident évincé de la voie le menant au rôle de guide suprême de l’Iran. Les efforts du gouvernement pour restreindre la participation au deuil du dignitaire religieux ont poussé des milliers de Chi’ites dévots en colère dans les rues, dans le centre théologique de Qom et à Najafabad, la ville de résidence du dirigeant religieux, qui ont dû être mis sous le coup de la loi martiale.


    “Les réformistes ont organisés les manifestations pour la mort de Montazeri”, explique Ruhollah Shahsavar, un jeune militant de la ville de Mashhad au nord de l’Iran, qui s’est enfui  du pays après plusieurs arrestations consécutives et dirige actuellement un journal qui s’appelle  Nedaye Sabz (La Voie Verte) depuis son exil parisien. « Le mouvement de la Révolution Verte est composée de supporters réformistes de Khatami, de Karroubi et de Moussavi qui se sont répandus à travers la Turquie, la France, la Belgique, mais également en Iran », dit-il.


    De très nombreux exilés prétendent au contrôle du mouvement. Parmi eux, M. Fakhravar et Reza Pahlavi, le fils du dernier Shah.


    Jeudi dernier, M. Pahlavi a appelé les nations à travers le monde à retirer leurs ambassadeurs de Téhéran. Dans un entretien avec Associated Press, il a fait le parallèle entre l’atmosphère des troubles actuels en Iran avec « l’atmosphère révolutionnaire » qui avait précédé la chute de son père. La différence, remarque t-il, c’est qu’aujourd’hui, le peuple sait ce qu’il veut –une démocratie laïque.


    “Chaque veut diriger ce mouvement, mais la question demeure de savoir si le peuple sorti dans les rues pour risquer sa propre vie acceptera des dirigeants autoproclamés venus de Washington, Paris ou même de récents exils dans des pays proches de l’Iran », affirme Delbar Tavakoli, un journaliste qui a été contraint de quitter le pays pour Ankara après les dernières élections. « Même Moussavi et Karroubi sont devenus des jouets entre les mains du peuple – ils n’ont pas la latitude d’orienter quoi que ce soit au-delà des déclarations convenues ni d’instruire leurs propres supporters sur ce qu’il conviendrait de faire ».


    Un journaliste du Washington Times ayant  l’expérience de l’Iran immédiatement après les élections de juin donne un sens sur la façon dont les manifestants sont en train de s’organiser :


    Un dirigeant étudiant, depuis une chambre de l’un des dortoirs de l’Université de Téhéran, diffuse de brèves instructions par son téléphone portable à l’intention des étudiants dans la rue.


    “Ils peuvent  incendier des poubelles de détritus, mais pas de nouvelles banques”, disait-il.


    La chambre spartiate est décorée de cactus en pots, d’un écran de télé et d’une fenêtre dont la vitre a éclaté lorsque les groupes paramilitaires Basijis ont lancé une pierre à travers, durant un raid les semaines précédentes.


    “Les supporters de Moussavi sont près de Tajrish, maintenant” l’informe un interlocuteur par téléphone cellulaire, illustrant la façon dont les manifestations sont organisées dans des endroits opposés de la ville de manière à contraindre la police à disperser ses effectifs pour répliquer.


    Le dirigeant étudiant fait partie des centaines de militants qui ont plongé dans la clandestinité dès que la crise a éclaté, comptant sur l’hébergement de sympathisants et ne réapparaissant que les jours de manifestation pour coordonner la résistance au gouvernement.


    Djavad Salehi-Esfahani, professeur d’économie à Virginia Tech et spécialiste de l’Iran, explique que Moussavi, ancien premier ministre et pivot de la Révolution, dispose encore du potentiel pour conduire le mouvement.


    Il “manoeuvre bien, pour autant qu’on sache. Je n’arrive pas à l’imaginer perdre le leadership au profit d’autres, vivant hors du pays », expose M. Salehi-Esfahani. « Il dispose d’une vaste audience et devra probablement se battre contre des éléments au sein même du mouvement vert qui font pression pour renverser la république islamique, plutôt que de devoir la réformer ».


    M. Katzman, quant à lui, dit, cependant, que la plupart des jeunes gens avec lesquels il a pris contact ne sont pas intéressés par ce que propose les réformateurs. Il explique que ces jeunes militants critiquent les médias étrangers parce qu’ils portent une trop grande attention à M. Moussavi et à M. Karroubi.


    A mesure que l’escalade de la violence se poursuit, le nouveau leadership devrait être militaire, réduisant la menace des gardiens de la révolution au status-quo.


    Quel que soit celui qui émergera, “le régime est définitivement ébranlé”, conclut M. Katzman.


    Barbara Slavin s’est chargé du reportage à Washington.

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    4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 11:23
    Solidarité accrue entre Hamas et Hezbollah



    Un chef du Hamas, Ali Baraka, confirme par ses propos menaçants, les pronostics des experts du terrorisme: Baraka a déclaré à Beyrouth que son organisation lutterait aux côtés du Hezbollah lors de la prochaine guerre entre Israël et le Liban. Il a ajouté que "les terroristes du Hamas ne pourraient pas rester les bras croisés et viendraient en aide à leurs frères si Israël attaquait une nouvelle fois".

    http://www.actu.co.il/


    L'Iran coordonne des ripostes en cas de raid contres ses sites nucléaires


    Selon le journal saoudien Al Madina, le chef du Conseil iranien à la sécurité nationale, Saïd Jalili, s'est entretenu dernièrement dans le plus grand secret à Damas et à Beyrouth avec les chefs du Hamas, du Hezbollah et du mouvement libanais Amal. Il leur a demandé de renforcer la coopération entre eux et de préparer des attaques militaires restreintes contre Tsahal pour l'humilier, si Téhéran estime qu'Israël ou les USA s'apprêtent à bombarder ses sites nucléaires.

    http://www.guysen.com/news_
      

    La Palestine "libre de toute implantation"


    Alors que le président de l'Autorité palestinienne a entrepris une série de consultations en Egypte, qui se termineront par une rencontre ce lundi avec Hosni Moubarak, dans le but de trouver le moyen de reprendre les négociations de paix avec Israël, son Premier ministre, Salem Fayyad a affirmé à Ramallah que l'Etat Palestinien serait "vide de toute implantation et de toute barrière".


    Le chef du gouvernement de l'A.P a également appelé la communauté internationale "à intervenir pour forcer Israël à cesser ses violations du droit international et de celui des Palestiniens" affirmant qu'il était grand temps que "la période de transition prenne fin". 

    D'après des sources israéliennes, Benjamin Netanyahou - ayant, lui aussi, été reçu la semaine dernière par le président égyptien - a proposé la tenue d'un sommet avec Mahmoud Abbas qui donnerait le coup d'envoi de la reprise du processus de paix, et de hauts responsables palestiniens ont estimé pour leur part que celui-ci pourrait être relancé dans les prochaines semaines.
     

    http://www.israel-infos.net/ 
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    3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 18:17
    Réflexion sur les émeutes en Iran
    Par Guy Millière
    Emeutes Iran
    © Metula News Agency
    http://www.menapress.com/ 






















    Le courage de montrer son visage




     

    Il est encore trop tôt pour savoir ce que sera l’issue de la vague d’émeutes qui parcourt l’Iran. Toute personne imprégnée d’amour de la liberté et des droits de l’être humain ne peut que souhaiter que ce qui se passe conduise à un changement de régime.

     

    Toute personne lucide ne peut que voir, au même instant, que les espoirs de voir un tel changement survenir sont assez fragiles. Des millions de gens sans armes, confrontés à des militaires, des policiers, des miliciens, ne peuvent l’emporter que si militaires, policiers et miliciens changent de camp en proportion suffisante.

     

    Ce qu’on doit dire, dans l’immédiat, est que ceux qui descendent dans la rue à Téhéran et dans les autres grandes villes du pays font preuve d’un courage, d’une détermination et d’une opiniâtreté qui suscitent l’admiration. Ils mériteraient bien davantage que de vagues paroles d’encouragement et l’attitude de spectateur prudent adoptée par l’essentiel des commentateurs dans le monde occidental.

     

    Ce qu’on doit ajouter est que les gouvernements européens font, comme à leur habitude, preuve d’une réserve qui ressemble à de l’impuissance. Les Etats-Unis, puisqu’ils sont au temps de l’administration Obama, ont adopté une attitude plus réservée encore que les gouvernements européens - ce qui montre, une fois de plus, s’il en était besoin, de quelle étoffe est faite une administration qui restera dans les annales comme la plus inepte de toutes celles qui ont occupé la Maison Blanche.

     

    Ce qu’on peut noter au passage – et, malheureusement, je serai sans doute seul à le faire – est qu’on peut discerner dans ce qui se passe les prolongements du processus révolutionnaire enclenché au temps de George Walker Bush.

     

    Celui-ci a dit, à de nombreuses reprises, qu’une guerre avait lieu entre la société ouverte et les tenants de l’islam radical. Il a précisé que, comme dans toute guerre où l’ennemi est un totalitarisme, les hostilités ne cesseraient qu’avec la mise hors d’état de nuire du totalitarisme.

     

    L’analyse du monde musulman qui sous-tendait ces propos était que seule une minorité, dans tous les peuples du monde, est imprégnée d’idées totalitaires. L’espoir de liberté doit valoir pour tous les hommes. La guerre, avait précisé Bush, a été déclarée par les tenants de l’islam radical, et s’achèvera par leur défaite. Elle durera jusqu’à cette défaite finale, même s’il y faut le temps que passe une génération.

     

    Où en sont, aujourd’hui, les deux grands chantiers de libération lancés par Bush ?

     

    L’Irak n’est pas une société parfaitement démocratique, mais c’est un pays qui a été débarrassé d’un dictateur et où existe une liberté de parole, d’action et d’entreprise qui n’existe pas en Iran. C’est un pays où se situent les lieux saints du chiisme et où les autorités spirituelles chiites sont en faveur de la séparation de la religion et du pouvoir politique.

     

    L’Afghanistan est un pays instable où, depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, la situation est gérée de manière médiocre et sans ligne claire, mais c’est un pays où l’islam radical s’est trouvé bousculé.

     

    L’Iran se situe entre l’Afghanistan et l’Irak. L’instabilité afghane inquiète les Iraniens. La chute du dictateur à Bagdad, la relative liberté qui règne en Irak, les discours religieux qui se tiennent à Najaf ou Kerbala leur ont donné des forces et de l’inspiration.

     

    Dès l’élection truquée qui a vu la pseudo « victoire » d’Ahmadinejad et qui a mis le feu aux poudres il y a six mois, les slogans entendus en Iran disaient : « Mort au dictateur », « Après Saddam, les tyrans de Téhéran », ou, « A bas le velayat e faqih », la doctrine établie par Khomeiny et qui sert de base à la république islamique.

     

    Il est, en revanche, regrettable que le soulèvement du peuple iranien n’ait pas eu lieu au temps où il y avait, à Washington, un Président digne de ce nom. L’un des slogans, amer et un peu désespéré, des manifestations ces derniers jours était : « Obama, tu es avec nous ou avec eux ? ».

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