Comme ce fut le cas en mai 1967, quand les armées arabes associées se rassemblèrent dans le but explicite d’effacer l’Etat juif de la carte – aujourd’hui de nouveau, Israël est seul à l’heure du plus grand péril.
Chaque jour, des affaires majeures surviennent au Moyen-Orient. Et derrière chacune de ces histoires, il y a des développements majeurs qui méritent notre attention et, plus souvent que jamais, notre intense préoccupation. Cette semaine précisément, des affaires majeures sont survenues en Syrie, dans l’Autorité palestinienne, en Egypte, en Turquie, au Liban, au Yémen et au Pakistan qui sont toutes profondément troublantes.
En Syrie, la violente répression du dictateur Bashar Assad de la révolte populaire contre son régime minoritaire et tyrannique, a révélé le caractère meurtrier brutal du dirigeant syrien. Alors qu’il existe un espoir pour que le Peuple syrien parvienne à le renverser, avec le refus des USA de fournir une assistance tangible aux opposants au régime, il est difficile d’entrevoir comment un tel heureux dénouement pourrait advenir.
Pour sa part, Assad bénéficie d’un courant constant de soutien de la part du régime iranien. Les mollahs et les Gardes Révolutionnaires d’Iran lui assureront de ne jamais manquer de balles pour tuer son propre Peuple.
De même dans l’Autorité Palestinienne, cette semaine les négociations pour la coalition Fatah-Hamas au Caire ont révélé la profondeur et l’ampleur du contrôle du Hamas sur le gouvernement d’unité en formation. Malgré la pression américaine massive, le Hamas est parvenu à mettre son veto sur la tentative du Fatah de maintenir Salam Fayyad comme Premier ministre du gouvernement d’unité.
De plus, malgré à la pression internationale significative, le Hamas maintient son refus d’accepter les conditions du soi-disant Quartette, à savoir – la reconnaissance d’Israël, la renonciation au terrorisme et l’acceptation de tous les accords précédents signés entre les Palestiniens et Israël.
Avec le maintien des objectifs du Hamas d’annihilation d’Israël et l’incapacité du Fatah de convaincre le Hamas d’accepter ses exigences minimales, il est évident que le Hamas est la force la plus puissante dans le gouvernement d’unité palestinien. Il est clair aussi que ce gouvernement ne donnera en aucune circonstance son accord pour faire la paix avec Israël.
Et pourtant, face à ces réalités, le président des USA Barack Obama intensifie sa pression sur Israël pour donner son accord aux préconditions à négocier avec le désormais impuissant Fatah. De fait, il a adopté les préconditions du Fatah comme siennes.
Obama exige qu’Israël accorde de céder son droit à des frontières défendables en insistant pour que le Premier ministre Benyamin Netanyahou accepte les limites d’avant 1967 - c’est-à-dire les lignes d’armistice d e1949 – comme point de départ de futures négociations. Puisque Obama reconnaît certainement qu’une Autorité Palestinienne contrôlée par le Hamas n’acceptera pas le contrôle d’Israël sur quoi que ce soit depuis le Mont du Temple à Jerusalem jusqu’à la vallée du Jourdain, il sait qu’il demande à Israël de céder son droit à des frontières défendables avant même de commencer à négocier.
Il n’est pas surprenant que les pourparlers d’unité qui ont couronné le Hamas comme roi de la politique palestinienne aient eu lieu dans l’Egypte de l’après Moubarak. Malgré les scénarios post-Moubarak à l’eau de rose mis en avant pendant la révolution en janvier par les intellectuels libéraux américains et les néo-conservateurs, l’Egypte post-Moubarak prend une forme dangereuse et effrayante.
Après le Parti Wafd présumé libéral fusionnant avec les ‘Frères Musulmans’ cette semaine, les ‘Frères’ ont fait un pas significatif vers la consolidation de leur ascension vers la direction politique du pays aux élections programmées en septembre.
La décision de la junte militaire au pouvoir d’arrêter l’israélo-américain Ilan Grapel sur des accusations d’espîonnage forgées de toutes pièces la semaine dernière, n’est qu’un signal de plus que l’Egypte post-Moubarak tourne le dos à la paix entre l’Egypte et Israël.
Et comme le journal ‘Washington Times’ l’a rapporté la semaine dernière, les USA en ont été réduits à supplier les autorités militaires égyptiennes d’arrêter de nouveau nombre de terroristes jihadistes de haut vol, libérés des prisons égyptiennes suite à l’éviction de Moubarak. Pourtant, non seulement les terroristes n’ont pas été remis en prison, mais certains d’entre eux ont formé de nouveaux partis politiques et ont de fortes chances d’aller aux élections de septembre. Clairement, les USA ont aussi été trahis par le nouveau régime.
Si les ‘Frères Musulmans’ contrôlent le prochain gouvernement égyptien, l’Egypte rejoindra le Liban et la Turquie en tant que tout dernier membre du club grandissant des nations dirigées par des radicaux islamiques. Cette semaine, le Premier ministre libanais nommé par le Hezbollah, Najib Mikati a formé finalement son gouvernement contrôlé par le Hezbollah.
Le Hezbollah a désormais avalé officiellement le Liban. Les répercussions régionales et de fait mondiales de ce développement dépassent l’imagination.
Puis il a la Turquie. Cette semaine, les Turcs sont allés voter et ont réélu comme Premier ministre Recyp Erdogan et son Parti radical islamique AKP pour conduire le pays pour un troisième mandat. Dans son discours de victoire, Erdogan a dévoilé ses ambitions islamiques et néo-impérialistes en disant que les villes contrôlées par l’ancien empire ottoman, de Sarajevo à Jerusalem, de Damas à Beyrouth et à Ramallah, devraient toutes acclamer sa victoire. Des intellectuels turcs comme Sinan Ulgen, qui dirige le Centre de l’Economie et de la Politique Etrangère basé à Istanbul, mettent en avant un rôle plus indépendant de la Turquie au sein de l’OTAN.
Aussi bien le Pakistan doté de l’arme nucléaire que le Yémen s’approchent rapidement du jour où ils seront dirigés par al Qaïda ou ses affiliés. Le départ forcé du président yéménite Ali Abdullah Saleh il y a deux semaines après qu’il eût été blessé dans une attaque sur son palais présidentiel a été considéré comme une victoire majeure pour al Qaïda. Les forces d’al Qaïda continuent d’attaquer les installations du gouvernement à Aden et d’autres villes à travers le pays.
De même au Pakistan, l’assassinat d’Oussama ben Laden le mois dernier a révélé le sale secret de la collaboration de l’armée pakistanaise avec al Qaïda à la vue de tous. L’arrestation cette semaine de cinq Pakistanais accusés d’agir comme informateurs des USA dans leur tentative de localiser le chef d’al Qaïda est une nouvelle preuve – s’il en était besoin –que les 21 milliards de $ d’assistance économique et militaire dont les USA ont arrosé le Pakistan depuis 2002 leur ont rapporté fort peu de soutien stratégique ou de partenariat de la part d’Islamabad. Des rapports récents indiquent une préoccupation accrue sur l’arsenal nucléaire du Pakistan qui pourrait finalement tomber aux mains des sympathisants d’al Qaïda.
Etonnamment, alors que tous ces développements sont alarmants, et alors que tous ont dominé de façon justifiée la plus grande couverture au Moyen-Orient dans les semaines et les mois récents, le fait est que tous sont bien pâles comparés à ce qui survient en Iran. Et cette affaire reçoit seulement une attention faible et généralement superficielle de la part des media internationaux et des principaux gouvernements du monde occidental.
Lundi, les éditorialistes du ‘Wall Street Journal’ ont résumé le principal développement sur ce front. D’abord, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) de l’ONU a publié des parties auparavant classifiées de son dernier rapport sur l’Iran. Ils rapportent qu’au cours des six derniers mois, Téhéran a enrichi 970 kilos d’uranium à des niveaux de qualité réacteur, révélant ses réserves connues publiquement d’uranium faiblement enrichi à 4105 kilos.
L’Iran a aussi enrichi 56.7 kilos d’uranium au niveau de 20 %, à partir duquel Il est relativement simple d’augmenter l’enrichissement au niveau de 90 % nécessaire pour fabriquer une bombe nucléaire.
L’Iran a aussi installé des centrifugeuses de plus haute qualité dans son installation d’enrichissement tenue jusqu’à récemment secrète à Qom.
L’universitaire Gregory S. Jones de la ‘Rand Corporation’ a écrit ce mois ci que l’Iran a atteint la capacité de percée nucléaire. Selon ses termes : « L’Iran peut maintenant produire une arme de 20 kilos d’uranium de qualité militaire dès qu’elle le souhaite. Avec le nombre actuel de centrifugeuses fonctionnant en Iran, le processus de recyclage des bains prendra environ deux mois ».
Apparemment du fait de leur certitude que l’Iran est une puissance nucléaire inarrêtable, les Gardes de la Révolution d’Iran ont baissé la garde dans un récent numéro de leur journal interne. Le magazine a publié un article décrivant le ‘jour d’après’ un test nucléaire iranien.
Et la marche continue. Hier, l’Iran a lancé avec succès dans l’espace un deuxième satellite espion. Le lancement indique que l’Iran acquiert une plus grande capacité dans le développement de missiles balistiques intercontinentaux. De telles capacités associées au programme nucléaire de l’Iran et à des ambitions mondiales constituent un danger clair et actuel pour l’Europe et les USA.
Le progrès continu de l’Iran vers un arsenal nucléaire est rendu d’autant plus effrayant face aux récents commentaires du directeur du Mossad parti en retraite : Meir Dagan. Dans une atteinte choquante au protocole et en violation apparente de la loi, l’homme qui jusqu’à il y a quelques mois se tenait à la barre des efforts d’Israël pour empêcher les ambitions nucléaires de l’Iran, a tenté d’écarter l’option militaire d’Israël de frapper les installations nucléaires de l’Iran. Dans des entretiens à la presse, Dagan a déclaré qu’il serait désastreux pour Israël de frapper ces installations.
Dagan n’a pas remarqué qu’il serait beaucoup plus désastreux de permettre à l’Iran d’acquérir des armes nucléaires.
A ce point, il est indiscutable que la stratégie politique des sanctions contre l’Iran favorisée par les USA et l’Europe n’a pas refroidi l’engagement de l’Iran à développer des armes nucléaires. Elle n’est pas non plus parvenue à ralentir les progrès de l’Iran vers la bombe atomique. A l’évidence, le seul moyen possible pour arrêter l’Iran dans le développement d’armes nucléaires à cette heure tardive, c’est d’attaquer ses installations nucléaires.
Depuis des années, les gouvernements d’Israël sont restés en arrière de Washington sur l’Iran. D’Ariel Sharon à Ehud Olmert et Netanyahou, depuis que le programme nucléaire de l’Iran a été révélé en premier en 2003, Israël s’est laissé aller à croire qu’on pourrait se fier aux USA pour écarter de la table la plus grande menace pesant sur la survie d’Israël.
La conviction que les USA mèneraient une frappe militaire contre l’Iran a toujours été davantage fondée sur une foi aveugle que sur la réalité. Quand en 2003, George W. Bush a décidé d’oeuvrer via le Conseil de Sécurité de l’ONU sur la question, malgré l’assistance ouverte de la Russie aux programmes nucléaires et de missiles de l’Iran, et à l’addiction croissante de la Chine au gaz naturel iranien, il était déjà apparent que les USA n’étaient pas sérieux pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires.
Et quand à la fin 2007, l’Evaluation Nationale du Renseignement des USA a publié la déclaration manifestement fausse que l’Iran avait abandonné son programme d’armes nucléaires en 2003, il était devenu évident pour tous ceux qui voulaient bien voir que les USA avaient décidé de ne prendre aucune mesure significative pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires.
Ce sinistre état des affaires a été renforcé avec l’inauguration d’Obama comme président des USA en 2009. La seule stratégie politique d’Obama pour traiter le régime iranien à la recherche d’armes nucléaires et ouvertement génocidaire, ça a été la compromission. Et Obama ne cherche pas de compromis avec les mullahs pour les convaincre de mette fin à leur programme nucléaire.
Pour Obama, la compromission est une fin en soi et pour soi. Voilà pourquoi – même après que l’Iran ait refusé avec mépris toutes ses offres de compromission et ait été prise de façon répétée la main dans le sac, à aider des forces qui tuent des soldats américains en Irak et en Afghanistan, et malgré le rapide progrès de l’Iran vers un arsenal nucléaire – Obama refuse même de déclarer ouvertement qu’il utiliserait la force pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires.
Ce que cela signifie, c’est que - Comme ce fut le cas en mai 1967, quand les armées arabes associées se rassemblèrent dans le but explicite d’effacer l’Etat juif de la carte – aujourd’hui de nouveau, Israël est seul à l’heure du plus grand péril. Toutes les autres menaces de moindre degré qui se rassemblent en Egypte, dans l’Autorité Palestinienne, en Syrie, au Liban et en Turquie deviendront insurmontables si l’Iran devient une puissance nucléaire.
Comme ce fut le cas en mai 1967, Israël est parvenu à un moment crucial : Agir ou mourir. Et nous devons tous prier pour la force et le courage de nos dirigeants, de nos soldats et de notre nation, à cette heure.
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