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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 13:36


Allez !!!! A QUI LE TOUR ????????




Par : Mohamed Zainabi /

Dans le domaine de l’armement nucléaire, l’Algérie doit être classée dans les pays « à risque » du point de vue de la prolifération. C’est là l’une des principales conclusions de Bruno Tertrais. Cet expert français, spécialiste des questions internationales, travaille depuis plus d’une décennie sur le dossier nucléaire. Il vient de publier un livre-événement : « Le marché noir de la bombe ». Un long chapitre y est réservé au projet de la bombe atomique algérienne. Analyse.

 

Le dossier du projet algérien de fabrication d’une bombe atomique refait surface. C’est l’expert français de renommée internationale, Bruno Tertrais, qui vient de briser le silence sur ce sujet. A travers son nouvel ouvrage « Le marché noir de la bombe » qu’il vient de publier chez Buchet-Chastel, cet expert démontre que l’Algérie reste encore un pays suspect en ce qui concerne l’armement nucléaire. Au terme d’une recherche approfondie sur la question, Bruno Tertrais est formel. « L’Algérie est un autre candidat possible au statut de puissance nucléaire. Ses capacités dans ce domaine sont peu connues, mais pourtant bien réelles », écrit-il dans le long chapitre qu’il réserve dans son livre au projet algérien. « Le programme secret conduit par l’armée algérienne n’a été découvert que très tard », rappelle-t-il, avant de donner ces détails précis : « En 1991, l’Agence internationale pour l’énergie atomique savait que l’Algérie s’était dotée d’un petit réacteur de fabrication argentine, et qui était entré en service deux ans auparavant. Ce réacteur à eau légère dénommé « Nour » (lumière) de faible puissance (un mégawatt thermique), était surveillé et ne comportait pas de risque de prolifération. Mais ce que l’Agence ne savait pas, c’est que l’armée algérienne avait signé, en 1983, un accord avec la Chine pour la fourniture d’une installation beaucoup plus importante. Un réacteur de quinze mégawatts thermiques, dénommé es-Salam (paix) avait été construit à la fin des années 1980, dans le secret le plus total, sur le site d’Aïn Oussera, dans le désert du Sahara, à deux cent cinquante kilomètres au sud de la capitale. Il n’a été découvert qu’en 1991 par les satellites américains. Utilisant l’eau lourde comme fluide modérateur, il se prêterait assez facilement à une utilisation militaire : il pourrait permettre, à partir d’uranium naturel, de produire en un an assez de plutonium de la qualité nécessaire pour une bombe ». S’appuyant sur le témoignage d’un ancien ministre en fonction à l’époque, qui n’avait pas été tenu au courant du programme nucléaire de son pays, l’auteur souligne : « cela ne fait aucun doute : les militaires voulaient disposer d’une ‘option nucléaire’ ».


Et maintenant ?


Qu’en est-il du fou projet algérien aujourd’hui ? « Le réacteur étant opérationnel depuis 1992, l’Algérie pourrait disposer aujourd’hui de combustible irradié ayant refroidi plus de dix ans, ce qui rendrait sa manipulation plus facile. Il est possible que certaines barres de combustible aient été retirées sans que l’AIEA soit avertie », répond l’auteur. Et d’ajouter : « au regard des sources publiques, le statut exact des capacités actuelles de l’Algérie en matière de séparation de plutonium reste incertain. Plusieurs bâtiments du complexe d’Aïn Oussera ont été identifiés par des analystes comme pouvant accueillir de telles installations – mais l’AIEA n’y a pas eu accès. Un analyste israélien parle de capacités « dormantes » mais réelles ». Autre raison évoquée : « l’Algérie dispose également d’une usine de fabrication de combustible et de réserves d’uranium significatives. Elle est ainsi l’un des seuls pays du Moyen-Orient qui pourrait prétendre à un programme nucléaire entièrement autonome ».

« Certes, Alger n’a probablement pas de raison immédiate de lancer ou de relancer des activités dédiées au nucléaire militaire. De fait, en dépit de relations traditionnellement difficiles avec certains de ses voisins (Libye, Maroc), aucun d’entre eux ne constitue aujourd’hui une menace militaire immédiate. Alger prétend d’ailleurs ne pas être intéressée par l’enrichissement ou le retraitement. Mais les caractéristiques de son programme, son soutien ouvert à l’Iran, et son refus de souscrire au Protocole additionnel de vérification de l’AIEA, attisent les soupçons et ne peuvent que conduire à la conclusion que l’Algérie doit être classée dans les pays « à risque » du point de vue de la prolifération ». Si Alger n’a rien à se reprocher, s’interroge l’auteur, pourquoi les autorités algériennes n’ont toujours pas ratifié le texte du protocole additionnel concernant leur pays. Ce document a été pourtant approuvé par l’AIEA depuis 2004.

« Le moins que l’on puisse dire est qu’Alger ne semble pas pressé de voir les inspecteurs de l’Agence mettre leur nez dans ses installations nucléaires. Pour des raisons de statut, elle pourrait ne pas vouloir laisser l’Arabie Saoudite, et surtout l’Égypte, devenir la première puissance nucléaire arabe. Un éventuel programme nucléaire militaire pourrait aussi contribuer, comme cela a été le cas au Pakistan par le passé, à garantir la pérennité du contrôle de l’armée sur le régime », conclut Bruno Tertrais.

Focus

- « Si l’armée avait laissé le Front islamique du salut (FIS) remporter le deuxième tour des élections législatives en janvier 1992 – au lieu de les annuler, au prix d’une terrible guerre civile dans les années qui suivirent – l’Algérie serait peut-être aujourd’hui gouvernée par un régime islamiste disposant de l’arme atomique… », peut-on lire dans « Le marché noir de la bombe »

- « L’Algérie dispose d’une infrastructure nucléaire très importante, quasiment équivalente à celle de l’Égypte, et de solides compétences scientifiques et technologiques dans ce domaine, fédérées par plusieurs institutions de recherche (notamment le Centre des sciences et de la technologie nucléaires) », écrit Bruno Tertrais.

Fébrilité des autorités algériennes

Comme le relèvent différents spécialistes des questions nucléaires, Alger se montre à chaque fois fébrile dès que des questions sur son arsenal militaire nucléaire sont posées. C’est encore le cas aujourd’hui avec la publication du livre « Le marché noir de la bombe ». C’était aussi le cas en 1991. Cet extrait du livre de Brunon Tertrais est édifiant à ce sujet : « après la découverte du réacteur, les soupçons furent attisés par le rappel par Londres, le 10 avril 1991, du colonel William Cross, l’attaché militaire britannique en poste à Alger. Ce rappel avait été exigé par le gouvernement algérien, l’officier ayant eu l’idée de s’approcher un peu trop près de la base d’Aïn Oussera. Le lendemain, l’existence du réacteur est révélée publiquement par un article du Washington Times, sous la plume du journaliste Bill Gertz (spécialisé dans les fuites, calculées ou non, en provenance du Pentagone et des services de renseignement) ».

Le problème c’est que les responsables algériens qui pilotaient le projet de la bombe atomique, ont su si bien gagner du temps, même si leur projet est sorti du domaine du secret. « L’Algérie s’apprêtait alors à mettre en service le réacteur d’es-Salam. La révélation publique de l’existence du réacteur la força à déclarer son existence à l’AIEA et de le mettre sous le contrôle de l’Agence. Sans doute les dirigeants algériens n’avaient-ils guère le choix : le gouvernement était en difficulté, et dépendant de l’assistance étrangère. Mais les questions relatives au programme algérien restent d’autant plus pertinentes qu’après la mise en service du réacteur es-Salam, Pékin a poursuivi sa coopération avec Alger au travers de deux contrats signés en 1996, qui concernaient la production d’isotopes et la construction de cellules chaudes », écrit Tertrais.

Alger adopte aujourd’hui encore la même attitude. Dès après la publication du livre de Bruno Tertrais, le ministre algérien de l’Énergie et de Mines, Chakib Khelil a répliqué que son pays « est en train de mettre en place les mesures qui lui permettraient de signer le protocole additionnel au Traité de non-prolifération des armes nucléaires ». C’est d’ailleurs ce que laissent entendre les responsables algériens à chaque fois qu’ils sont interpellés sur le programme nucléaire de leur pays. « L’Algérie est soumise à toutes les inspections de l’AIEA (Agence internationale pour l’énergie atomique). Donc, tout le monde sait que nous sommes transparents et ouverts à toutes ces inspections. Ce qui n’est pas le cas, peut-être, de beaucoup de pays qui s’érigent en juges des autres », a lancé le même responsable qui n’a pas pu cacher son irritation.

Seulement, les déclarations officielles ne suffisent pas à l’Algérie pour montrer sa bonne foi à l’Agence internationale de l’énergie atomique et à la communauté internationale. Alger doit ouvrir effectivement les portes des centres secrets situés près du village de Aïn Oussera où un second réacteur susceptible de servir à fabriquer des armes nucléaires serait en construction, comme le confirment différents experts internationaux.

Pour rappel, bien avant Bruno Tertrais, le spécialiste américain Henry Sokolski, a publié un ouvrage intitulé « America’s Campaign Against Strategic Weapons Proliferation » (La campagne américaine contre la prolifération des armes stratégiques), où il a plaidé en faveur de «la nécessité» de stopper les programmes nucléaires de la Corée du Nord, de l’Iran, de la Syrie, du Pakistan, de l’Arabie Saoudite et de l’Algérie. Selon cet expert de renommée internationale, ces pays constituent « un danger pour l’humanité ». Bien sûr que cette conclusion pourrait être contestable du fait que Sokolski n’inclut pas Israël dans sa liste, mais il n’en demeure pas moins que là encore l’Algérie est pointée du doigt dans le domaine de l’armement nucléaire. Ce qui est loin d’être le fruit d’un hasard. Encore moins d’une « cabale contre l’Algérie » comme le laissent entendre certains journalistes algériens. Eux-mêmes doivent être les premiers à pousser les autorités de leur pays à lever toute zone d’ombre sur le dossier du nucléaire militaire. Pour cela, il n’y a pas 36 mille solutions. Il suffit que l’AIEA puisse inspecter tous les lieux suspects pour qu’elle établisse son rapport officiel en connaissance de cause. C’est quand ce rapport sera publié, que tout le monde en aura le cœur net. Mais pas avant. Surtout qu’il est quand même bizarre que monsieur le ministre algérien de l’Energie puisse déclarer en février de cette année que vers 2020 son pays aura sa première centrale nucléaire et qu’il aura ensuite une centrale tous les cinq ans, avant de revenir sur ses paroles cinq mois plus tard pour dire : « l’énergie nucléaire n’est plus une priorité pour l’Algérie ». N’est-ce pas étonnant ?


 

 

Entretien avec Bruno Tertrais auteur du livre « Le Marché noir de la Bombe »

 

L’Algérie s’est dotée en secret d’un réacteur nucléaire adapté à la production de plutonium militaire

. Vous venez de publier « le Marché noir de la Bombe » aux éditions Buchet-Chastel où vous soutenez notamment que l’Algérie doit être classée parmi les pays « à risque » pour ce qui est de la prolifération de l’armement nucléaire. Comment en êtes-vous arrivé à cette conclusion ?

Il y a d’abord des faits : l’Algérie s’est dotée en secret, à la fin des années 1980, d’un réacteur nucléaire adapté à la production de plutonium militaire ; et elle n’a pas encore ratifié le « protocole additionnel » de vérification de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique, ce qui peut alimenter les soupçons. Ensuite, il y a des scénarios et des hypothèses. J’imagine par exemple que si l’Egypte faisait mine de s’intéresser au nucléaire militaire, l’Algérie pourrait vouloir suivre le mouvement.

. D’après vous, est-ce que le programme secret visant à doter l’Algérie d’une bombe atomique est toujours en cours ?

Je n’ai aucune raison de le penser. Mais les installations sont toujours là.

. En évoquant ce programme secret, vous nous apprenez que même certains ministres algériens n’étaient pas tenus au courant de son existence, à la différence de certains généraux. Pourriez-vous nous donner quelques détails sur ce point ?

J’ai recueilli le témoignage d’un ministre en fonction à l’époque, qui m’a dit qu’il avait découvert l’existence de ce réacteur dans la presse internationale. Pour lui, il n’y a guère de doute sur le fait que les militaires voulaient une option nucléaire…

. D’après vous, l’Algérie ne dit pas tout à l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique concernant son programme nucléaire. Qu’est-ce que ce pays cache à cette Agence ?

Je ne sais pas si l’Algérie a des choses à cacher. Mais il semble que l’AIEA n’ait pas accès à tout ce qu’elle voudrait visiter.

. Sachant qu’il n’y pas de menaces militaires potentielles qui pèseraient sur l’Algérie, comment expliqueriez-vous que ce pays se soit lancé dans cette dangereuse course à l’armement nucléaire ?

Je ne suis pas sûr que l’Algérie se soit « lancée dans la course ». Ce que je dis, c’est que les militaires y ont sans doute pensé à la fin des années 1980. Aujourd’hui, si Alger allait dans cette direction, ce serait probablement pour des raisons de prestige et d’influence dans le monde arabe.

. La presse algérienne rapporte que le ministre algérien de l'Energie et des Mines a déclaré le 24 février dernier à la radio algérienne que l’Algérie aura sa première centrale nucléaire vers 2020 et il a annoncé que le pays aura ensuite une centrale tous les cinq ans. Seulement, selon la même source, le même ministre a déclaré, le 14 juillet dernier, que l’énergie nucléaire n’est plus une priorité pour l’Algérie. Quel est votre commentaire sur ce surprenant revirement ? Et pensez-vous que ces déclarations soient crédibles ?

Je ne sais pas comment interpréter ces déclarations. Ce que je sais, c’est que l’Algérie a droit au nucléaire civil, et qu’il est tout à fait normal pour un grand pays en développement de souhaiter se doter de centrales nucléaires. C’est vrai aussi pour le Maroc, d’ailleurs. Et on ne peut pas fabriquer la bombe atomique à partir d’un réacteur électronucléaire du type de ceux qui sont vendus aujourd’hui par la France, la Russie, les Etats-Unis, ou le Japon.

. Henry Sokolski de la revue The National Review, a aussi publié un ouvrage intitulé America’s Campaign Against Strategic Weapons Proliferation (La campagne américaine contre la prolifération des armes stratégiques) où il a également plaidé pour «la nécessité» de stopper les programmes nucléaires de l’Algérie, entre autres pays qui constituent, selon l’auteur, « un danger pour l’humanité ». Si vous avez pris connaissance de cet ouvrage, pourriez-vous en résumez les principaux points qui se rejoignent avec vos propres conclusions concernant l’Algérie ?

Je n’ai pas en mémoire tous les détails de cet ouvrage, mais M. Sokolski est un très bon connaisseur des affaires nucléaires.

. Que doit faire aujourd’hui la Conférence spéciale sur la facilitation de l'entrée en vigueur du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) pour lutter efficacement contre la prolifération de l’armement nucléaire dans le monde ?

L’interdiction complète des essais nucléaires est une priorité pour le désarmement et la non-prolifération. Les Etats-Unis ont annoncé leur intention de ratifier ce traité, il y a donc un espoir pour qu’il puisse entrer en vigueur prochainement.

. Pour en revenir à votre livre, aviez-vous reçu, après sa parution, des réactions directes de la part des responsables algériens ?

Au jour d’aujourd’hui, je n’ai pas reçu de réactions directes de la part des responsables algériens. Mais je ne suis qu’un modeste expert des questions stratégiques.

. En tout cas, l’une des toutes premières réactions officielles à votre livre est celle, toute récente, de Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. Ce dernier a affirmé que l'Algérie est en train de mettre en place toutes les mesures pour la signature du Protocole additionnel au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Il a aussi souligné que son pays développe son programme nucléaire civil dans la transparence. Votre commentaire ?

Si Alger ratifiait le protocole additionnel de vérification de l’AIEA, ce serait une excellente nouvelle, et cela permettrait d’alléger les soupçons. Et ainsi de faciliter la coopération nucléaire civile avec l’Algérie.

. Les media algériens se sont montrés virulents après la publication de votre livre. Certains journalistes vous accusent d’avoir pris le relais d'experts américains proches des néo-conservateurs pour accuser l’Algérie de développer une bombe atomique. Que leur répondriez-vous ?

Rien, car pour ma part je ne profère pas d’accusations. Je rappelle des faits qui ne sont pas connus de tous, et je construis des hypothèses et des scénarios. Si cela suscite un débat, tant mieux. C’est un travail d’expertise et de prospective, je n’ai aucun projet politique derrière.

 

 


Bio-expresse

Bruno Tertrais est maître de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique. Une fondation française reconnue d'utilité publique depuis1993 et dont le siège est à Paris. L’auteur est ancien membre de la commission du Livre blanc sur la Défense en France. Il était aussi chargé de mission auprès du Directeur des affaires stratégiques au ministère français de la défense (1993-2001). Il avait également occupé le poste de directeur de la Commission des affaires civiles à l’assemblée de l’OTAN de 1990 à 1992.

Par ailleurs, Bruno Tertrais est membre de International Institute for Strategic Studies (IISS) ; membre du comité de rédaction de « The Washington Quarterly » ; membre du comité de rédaction de « Survival » et membre de Global Agenda Council on International Security du World Economic Forum (WEF).

Avant de sortir dernièrement « Le marché noir de la bombe », Tertrais a publié plusieurs ouvrages dont notamment « La Guerre sans fin » (Éd. du Seuil, 2004), « Dictionnaire des enjeux internationaux » (Éd. Autrement, 2006) et « L'année nucléaire » (Presses universitaires de France, 2007).

 


Aperçu sur « Le marché noir de la bombe » par son éditeur

Pendant longtemps, l'arme nucléaire est restée entre les mains du club des grandes puissances - États-Unis, Union soviétique, Grande-Bretagne, France et Chine. Cet ordre a commencé à changer lorsque Israël, puis l'Inde, se sont également dotés de l'arme atomique. Le Pakistan s'est lancé à son tour dans la course. Mais Abdul Qadeer Khan, l'un des artisans du programme nucléaire du pays, en a profité pour mettre sur pied un formidable réseau international de prolifération des technologies, des outils et des matériaux nécessaires à la fabrication de la Bombe. Il a offert ses services à l'Iran, à la Corée du Nord, mais aussi à l'Irak, à la Libye et sans doute à d'autres. Aujourd'hui, le programme nucléaire iranien suscite, au Moyen-Orient, à la fois l'envie et la crainte. Qui sera le prochain domino du grand jeu nucléaire ? L'Égypte, l'Arabie saoudite, l'Algérie et la Turquie sont des candidats potentiels. Mais alors que le Pakistan s'enfonce dans la crise, Ben Laden s'intéresse également à l'atome... Bruno Tertrais travaille depuis plus de dix ans sur ce dossier. II a eu accès aux documents les plus sensibles et à des témoignages essentiels. Avec Le Marché noir de la Bombe, il lève le voile sur les secrets de la prolifération nucléaire. Dans ce livre où la réalité dépasse parfois la fiction, il explique comment la CIA a réussi à pénétrer le " réseau Khan " après avoir longtemps fermé les yeux sur ses trafics. Il décrit les ramifications du complexe atomique ; pakistanais et analyse avec lucidité le risque de terrorisme nucléaire.

Détails sur le livre : Broché : 260 pages - Editeur : Buchet-Chastel (17 septembre 2009) - Collection : DOCUMENTS

 


Ce que c’est que le Traité additionnel

Le dispositif du protocole additionnel du 22 septembre 1998 est venu compléter le Traité de base sur la non-prolifération des armes nucléaires. Il complète ainsi les mesures de l'accord de garanties fondé sur la vérification par l'AIEA de la comptabilité des matières nucléaires déclarées.

L'agence internationale de l'énergie atomique est chargée en vertu de l'article III du TNP, de contrôler l'usage pacifique des matières nucléaires dans les pays non dotés de l'arme nucléaire, parties au Traité.

C’est la suite à la découverte d'activités nucléaires clandestines en Irak  que le programme de renforcement des garanties de l'AIEA, dit « 93 + 2 », a été lancé. Ce programme vise à accroître l'étendue et la précision des contrôles de l'AIEA afin de garantir l'efficacité du régime de non-prolifération nucléaire.

 

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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 05:39
Nucléaire iranien : le succès de Téhéran à Genève inquiète les pays arabes - L’Occident divisé, ridiculisé et berné une énième fois

par Khaled Asmar « MediArabe.info »

samedi 3 octobre 2009




Les négociateurs iraniens, connus pour leur ténacité et leur sens de la manœuvre, viennent de marquer un nouveau point contre un Occident désuni et démuni d’une vision stratégique sur le long terme. A Genève, Téhéran a réussi à diviser ses interlocuteurs et à les berner. Car, au lieu d’évoquer le fond du problème nucléaire et de sa finalité inquiétante, ils se sont contentés de quelques promesses de "transparence hypothétique", et de l’enrichissement dans un pays tiers.

En proposant d’enrichir une partie de l’uranium dans un pays tiers, le négociateur iranien, Saïd Jalili, a marqué plusieurs points dans le camp des « 5+1 » (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, plus l’Allemagne) :

D’abord, à Genève, l’Iran a rétabli un minimum de dialogue direct avec les Etats-Unis, après une interruption de trois décennies, profitant de la main tendue de Barack Obama. Au même moment, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manoushehr Mottaki, était autorisé à se rendre à Washington où il a visité l’ambassade du Pakistan (qui représente les intérêts iraniens aux Etats-Unis), et y a tenu une conférence de presse, geste qualifié d’arrogant, relevant d’une volonté manifeste de narguer l’Occident chez lui.

Ensuite, en proposant d’enrichir une partie de ses besoins d’uranium dans un pays tiers (et non pas la totalité), l’Iran a mis ses interlocuteurs en concurrence et accentué leurs divisions. Tous les pays présents à la table des négociations de Genève rêvent en effet de remporter ce marché. La Russie s’est félicitée de cette proposition et fait part de sa disponibilité à fournir du combustible à Téhéran, au moment où le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a caressé cette même idée depuis Moscou. Les Etats-Unis, l’Allemagne et la Chine convoitent aussi ce marché. Cependant, l’Iran avait rejeté cette même solution, proposée depuis plusieurs mois par l’Arabie saoudite et le Koweït, soucieux autant des retombées d’un conflit armé avec Téhéran que de l’aboutissement de son programme nucléaire.

Téhéran a accepté le principe d’une inspection, par l’AIEA, de son usine d’enrichissement de Qum, dont l’existence n’a été révélée que la semaine dernière. Les pays arabes craignent que l’ouverture de cette centrale ne soit un leurre destiné à focaliser l’attention sur un seul site, pendant que les centrifugeuses tournent à plein régime dans d’autres complexes secrets. Ce qui légitime aussi les interrogations sur la disponibilité de l’Iran à enrichir juste une partie de ses besoins, et non pas tous ses besoins. Le reste étant fait sur place, dans la clandestinité.

Parallèlement aux efforts nucléaires de l’Iran, son allié stratégique, la Syrie, multiplie les ouvertures dans une manœuvre qui complète celle de Téhéran. Après la visite de Bachar Al-Assad en Arabie saoudite, la semaine dernière (à l’inauguration de l’Université du Roi Abdallah à Jeddah), son ministre des Affaires étrangères, Walid Al-Moallem, était reçu à Paris cette semaine, et son adjoint Fayçal Al-Mokdad s’est rendu à Washington. Cette ouverture permet à Damas de neutraliser l’hostilité américaine à son égard, et de renforcer le dialogue avec Paris tout en continuant son travail de sape au Liban par l’intermédiaire de ses alliés. Dans un jeu de rôle orchestré, la Syrie cherche à constituer une « soupape de sécurité ». En tendant la main aux « arabes modérés » et à l’Occident, elle cherche à désamorcer leur hostilité à l’égard de l’Iran et à retarder toute solution musclée. Elle se présente également comme un facteur de stabilisation régionale et met à pied d’égalité le nucléaire iranien et israélien. Ce faisant, l’axe syro-iranien conditionne toute concession en matière d’armes non-conventionnelles au démantèlement de l’arsenal nucléaire israélien, et renvoie la solution aux calendres grecques.

C’est en tout cas l’avis de Mohammed Abdel Salam, directeur du programme de la sécurité régionale à l’institut d’études géostratégiques d’Al-Ahram, au Caire. Il soupçonne l’Iran de « manœuvrer pour gagner du temps et mener les Occidentaux sur de fausses pistes nucléaires ». En renouant un semblant de dialogue et en ouvrant une partie de son parc nucléaire - toutes ses installations n’étant pas connues - l’Iran espère bénéficier du temps nécessaire pour parvenir à sa bombe. Car, selon les Iraniens, l’Occident ne peut pas mener des frappes militaires avant la rupture définitive du dialogue, et avant d’avoir épuisé toutes les solutions politiques, diplomatiques et pacifiques. Pendant ce temps, l’industrie de l’armement iranienne continue à fabriquer des missiles balistiques de longue portée, capables de transporter des ogives non-conventionnelles.

Vue sous cet angle, la réunion de Genève a permis à l’Iran de remporter une victoire sans bavure qui lui permet, au mieux, de tergiverser pour échapper aux sanctions et poursuivre son programme nucléaire, au pire, de confirmer son statut de Puissance conventionnelle. Dans les deux cas, les pays arabes, Egypte et Arabie saoudite en tête, s’inquiètent de cette évolution. D’autant plus que l’hégémonie iranienne menace l’ordre régional, tant en Irak qu’au Liban, ou au Yémen et dans le Golfe. Mais l’Iran n’aurait pu en arriver là si les Occidentaux étaient plus unis, s’ils avaient une vision stratégique claire et s’ils étaient moins ridicules.

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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 09:11
Nucléaire : Téhéran mis au pied du mur ???
Alain Barluet
01/10/2009 |
http://www.lefigaro.fr/
Le négociateur en chef iranien Saeed Jalili en juillet 2008, à Genève.
Le négociateur en chef iranien Saeed Jalili en juillet 2008, à Genève. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

Un échec des négociations qui se déroulent jeudi à Genève ouvrirait la porte à d'autres sanctions contre l'Iran.

La réunion est qualifiée de «cruciale», même si les diplomates qui gèrent depuis cinq ans la crise nucléaire avec l'Iran ont appris à ne pas s'emballer. Javier Solana s'est lui-même montré plus que prudent à la veille du rendez-vous des Six (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et l'Allemagne), représentés par leurs directeurs politiques, avec l'émissaire iranien Saïd Jalili, jeudi près de Genève. «Il ne sera pas facile» d'obtenir de l'Iran qu'il garantisse le caractère pacifique de son programme nucléaire, a jugé le négociateur de l'UE. Téhéran, de son côté, a affirmé qu'il abordait la rencontre avec un esprit «positif» tout en récusant d'emblée toute discussion sur son programme nucléaire.

Derrière le jeu habituel des petites phrases, le feuilleton iranien arrive pourtant à un nouveau tournant. La mise au jour, la semaine dernière, d'un deuxième site clandestin d'enrichissement d'uranium, caché sous une montagne, près de Qom, a renforcé les soupçons sur les intentions de l'Iran de se doter de l'arme atomique.

Le site de Qom était connu des services de renseignement américains depuis plusieurs mois. C'est tout récemment, pourtant, qu'à Washington le curseur diplomatique, positionné jusqu'alors par Barack Obama sur une ligne plutôt favo rable au dialogue, s'est déplacé vers une plus grande fermeté.

Un échec des pourparlers de Genève rouvrirait la porte à de nouvelles sanctions contre l'Iran. Depuis 2006, trois résolutions de l'ONU (1737, 1747 et 1803) ont déjà prévu une batterie de mesures restrictives à l'égard de Téhéran, une limitation des déplacements à l'étranger des responsables du programme nucléaire et balistique iranien, un embargo sur les armes en provenance d'Iran et une mise sous surveillance des activités financières du pays. Outre de nouvelles limites imposées aux banques iraniennes, un blocus sur l'essence est également envisagé, même si cette mesure ne fait pas l'unanimité.

 

Moscou traîne les pieds

 

Car le poids des sanctions, associé à la gestion économique calamiteuse de Mahmoud Ahmadinejad, se fait déjà sentir dans la vie quotidienne. L'Iran, qui tire des hydrocarbures 90 % de ses revenus d'exportation, doit importer plus d'un tiers de ses besoins en essence, faute d'infrastructures de raffinage. Une poli tique de subvention massive a atteint ses limites, l'explosion des dépenses publiques (+ 40 % depuis 2005) provoquant une poussée d'inflation et exacerbant le mécontentement au moment où le pays est en proie aux vives tensions politiques consécutives à l'élection présidentielle du 12 juin. Certains experts considèrent que Téhéran n'aura d'autre choix à brève échéance que de relever le prix à la pompe, ce qui risquerait de susciter des troubles, comme ce fut le cas en 2007 lorsque fut mis en place un plan de rationnement de l'essence.

Si l'option de nouvelles sanctions est retenue, les Six devront se concerter sur leur urgence et leur contenu. Deux volets sur lesquels l'unité des grandes puissances est loin d'être acquise. Instruits par le précédent irakien, les services secrets américains restent relativement prudents sur l'évaluation de la menace iranienne, plus en tout cas que leurs homologues européens et israéliens. Selon la CIA, l'Iran aurait cessé en 2003 ses efforts pour doter ses missiles de têtes nucléaires.

La Chine et surtout la Russie continuent de traîner les pieds. Moscou n'est pas près de lâcher la carte «iranienne» dans son dialogue stratégique avec les États-Unis, malgré la récente révision par Washington du système antimissile prévu en Europe centrale. Selon les services de renseignements américains, Moscou aurait même un «plan B» pour soutenir son partenaire iranien en cas d'embargo pétrolier : l'approvisionner en essence via l'Azerbaïdjan et le Turkménistan.

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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 09:06
La Russie, maillon faible du front anti-iranien
De notre correspondant à Moscou, Pierre Avril
01/10/2009 |
http://www.lefigaro.fr/


A
H, Les joueurs d'échec !!!!!

Spécialistes de l'enroulage dans la farine  

Dans l'apparente chaîne de solidarité internationale qui se noue face à l'Iran, la Russie apparaît comme le maillon faible. Les hésitations russes se sont manifestées lorsque le président Dmitri Medvedev, en présence de son homologue américain, Barack Obama, à New York, n'a pas écarté le principe de sanctions supplémentaires contre le régime des mollahs. Cette déclaration de bonne intention visait d'abord à cajoler Washington après la décision de l'Administration américaine de renoncer à son projet de déploiement de boucliers antimissiles en Europe. Trois jours plus tard, à l'avant-veille de la réunion de Genève, et après que Téhéran eut procédé à un nouveau tir de missiles, le tropisme iranien reprenait le dessus à Moscou : le fait de procéder à des tests balistiques «ne doit pas servir de prétexte à attiser la discussion sur l'introduction de sanctions», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, prenant ainsi le contre-pied des positions américaines.

Même si elles restent empreintes de méfiance, les relations entre Moscou et Téhéran obéissent à une myriade d'intérêts auxquels le pouvoir russe n'est pas prêt à renoncer. Au plus fort de la contestation électorale à Téhéran, c'est auprès de Dmitri Medvedev que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait trouvé un semblant de réconfort.

Ces intérêts sont d'abord stratégiques et commerciaux : après l'éclatement de l'URSS, c'est grâce à la fourniture de matériel militaire au régime iranien - aussi bien avions que sous-marins - que la Russie a pu reprendre pied sur la scène moyen-orientale. Même si l'exécution de ces contrats a connu ensuite des vicissitudes, les liens commerciaux n'ont jamais été interrompus, faisant de Moscou le principal fournisseur d'armes de Téhéran. En décembre 2005, Moscou a conclu un contrat d'environ 800 millions de dollars (550 millions d'euros) pour la livraison à l'Iran du système antiaérien de courte portée Tor-M1. À la même époque, la Russie s'est engagée à fournir des missiles S 300 au régime de Téhéran. Depuis que ce dernier multiplie les provocations, ce contrat est au centre des polémiques, côté occidental.

Allié de la Russie, à laquelle il a récemment vendu des petits avions de surveillance (drones), l'État hébreu fait régulièrement pression sur Moscou pour tenter de bloquer les livraisons de missiles S 300. Adepte du double jeu, la Russie acquiesce à ces demandes sans mauvaise grâce, utilisant ce contrat comme une poire pour la soif dans ses relations avec l'Occident.

L'opposition iranienne en exil accuse Moscou de recourir aux mêmes stratagèmes dans sa gestion de la construction de la centrale nucléaire de Bouchehr, qui fut confiée à la Russie en 1995 pour quelque 700 millions d'euros. Sous des prétextes divers et variés, le pouvoir russe a régulièrement retardé la mise en œuvre de ce projet, au fil des épisodes de tension qui ont émaillé les négociations avec l'Iran. L'Occident craint que le site de Bouchehr dissimule des objectifs militaires. Moscou, qui livre du combustible à la centrale, a annoncé sa mise en service pour la fin 2009, mais l'incertitude demeure. Les intérêts énergétiques russes en Iran sont complexes. Dans le domaine du gaz - ressource alternative à l'atome -, les deux pays, qui abritent plus de la moitié des réserves mondiales - sont à la fois alliés - à travers notamment le géant Gazprom - et concurrents.

 

En position de médiateur

 

Parallèlement à ces liens économiques inextricables, Téhéran joue depuis des décennies un rôle plutôt pacificateur dans les anciennes républiques soviétiques, que ce soit en Asie centrale, et notamment au Tadjikistan, en Arménie ou dans le Caucase du Nord. L'Iran, en particulier, s'est toujours gardé d'attiser la rébellion islamique tchétchène. En contrepartie, la Russie a accordé à son partenaire un siège de membre observateur au sein de l'Organisation de coopération de Shanghaï, qui vise à stabiliser l'Asie centrale. Néanmoins, les deux états sont rivaux pour le partage des ressources énergétiques de la mer Caspienne.

«La Russie sait parfaitement que l'Iran a les moyens de lui causer de gros problèmes dans la région», résume Fedor Loukianov, rédacteur en chef de La Russie dans le monde. Même si son territoire est à portée de main des missiles iraniens, la menace nucléaire que fait peser l'Iran ne constitue pas un motif d'affolement pour la Russie. Elle est inférieure en tout cas aux dividendes que la diplomatie russe est en droit d'attendre sur la scène moyen-orientale. Le fait de devoir jouer les médiateurs entre un régime iranien incontrôlable et son ennemi juré américain est loin de lui déplaire.

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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 12:46

Pourquoi la nucléarisation de l’Iran est si menaçante

par Jean-Pierre Bensimon, pour Objectif-info, le mercredi 30 septembre 2009

Le dialogue (1) politique avec l’Iran, tant espéré et tant attendu par la présidence américaine, va s’ouvrir sous la forme d’une série de conférences à six pays plus l'Iran, à partir du 1er octobre prochain à Genève. Pour donner une idée de son état d’esprit, l’Iran a précédé ce grand rendez-vous international par la révélation de l’existence d’une usine clandestine de production d’uranium enrichi, et l’organisation de trois sessions de tirs de missiles expérimentaux à longue et moyenne portée.

La volonté évidente et déjà ancienne de l’Iran de se doter d’un binôme nucléaire et balistique, et cette attitude provocatrice de ces derniers jours, rendent totalement illusoire un retournement véritable de la politique de ce pays, même si des sanctions économiques sévères sont adoptées, d’autant que la Russie et la Chine peuvent en réduire considérablement les effets. Les pays occidentaux sont donc d’ores et déjà placés face à une alternative unique : détruire militairement le programme nucléaire iranien ou s’accommoder d’un Iran possédant la bombe et les moyens d’atteindre déjà des cibles au sud de l’Europe.

L’apparition d’un nouvel acteur nucléaire dans un monde où un certain nombre de pays disposent eux-mêmes d’arsenaux extrêmement performants devrait être gérable en vertu de la doctrine de la dissuasion : quel pays utiliserait effectivement le feu nucléaire, sachant qu’il serait l’objet d’une riposte immédiate et très hautement destructive ? C’est pour cela que de nombreux observateurs considérant comme acquis que ni les États-Unis d’Obama, ni les Européens, ne sont prêts à se lancer dans une guerre aux contours en partie incertains, pensant eux-mêmes qu’il s’agirait d’une aventure, tentent aujourd’hui d’expliquer que l’Iran nucléaire peut être apprivoisé, qu’il se soumettra aux contraintes communes aux puissances régionales au sein du système des relations internationales et que l’on pourra même faire de ce pays la pierre angulaire d’un dispositif de stabilisation du Moyen-Orient.

Dans cette logique, l’idée qu’Israël est la véritable menace collective est en train de s’imposer et elle va faire l’objet dans les jours et les semaines qui viennent d’une vaste popularisation. En effet, Israël, en proie à une certaine paranoïa, abusé par la rhétorique purement verbale d’un Ahmadinejad, se sentant excessivement menacé, pourrait lancer un raid aérien sur l’ennemi persan et mettre le feu aux poudres dans une région agitée, où passent des lignes d’approvisionnements stratégiques pour l’Europe et les États-Unis. Les conséquences seraient incalculables pour le monde, car outre un blocage du Détroit d’Ormouz, l’Iran ouvrirait des hostilités sous forme d’opérations militaires et de terrorisme sur les nombreux théâtres où il a implanté et entretenu des appuis dévoués. Zbigniew Brzezinski, l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter et membre influent de l’entourage d’Obama, a même menacé de faire décoller l’aviation américaine au-dessus de l’Irak et d’abattre les appareils israéliens qui s’aviseraient d’attaquer l’Iran sans autorisation (2).

Cette idéologie d’apaisement, qui est en train remporter une victoire décisive chez les décideurs et les observateurs occidentaux, est fondée sur une estimation de la menace nucléaire iranienne comme « contrôlable ». Cette appréciation ne prend en compte, ni la place singulière du nucléaire dans la dynamique contemporaine de l’Iran, ni les particularités de la région, ni l’intégralité des modalités d’usage possibles du nucléaire par l’Iran.

Le programme nucléaire de l’Iran, dont l’histoire est bien retracée par Bruno Tertrais dans un ouvrage récent (3), daterait de 1984, le régime prenant finalement la mesure de sa vulnérabilité au cours de l’épouvantable guerre contre l’Irak. Cette guerre s’est cependant achevée en 1988. Le programme nucléaire n’a pas été enterré mais il a connu au contraire une accélération notable ces dernières années. On ne peut pas disjoindre cette accélération du choix stratégique d’une politique expansionniste en direction des terres de l’islam sunnite suivie par les gouvernements successifs, ni de l’échec socio-économique catastrophique de la révolution théocratique de 1979. C’est parce que le régime des mollahs se résume en un désastre économique et une dislocation sociale (4) à peine masqués par la rente pétrolière qu’il a besoin de mobiliser le sentiment national dans un projet impérialiste. Les électeurs qui se prononçaient pour l’amélioration des rapports entre l’Iran et l’Occident, et les manifestants de la journée « Al Qods » qui hurlaient il y a deux semaines dans les rues des principales villes du pays « Nous donnerons nos vies à l’Iran, pas à Gaza, pas au Hezbollah », exprimaient tous leur rejet de ces aventures. Le régime, qui est en train de se donner un système nucléaire et balistique, tremble donc sur ses bases depuis bien longtemps ; c’est un régime aux abois cherchant une légitimité dans une fuite en avant qui ne manque pas de rappeler celle des nazis en Allemagne. Ne s'étaient-ils pas lancés dans des offensives irrationnelles et n'avaient-ils pas poursuivi leurs illusions, au prix du sacrifice de leur population, par millions, On ne peut pas attendre du pouvoir des mollahs la recherche de cette dynamique universelle d’enrichissement du pays comme du peuple, dans la sécurité et la paix, qui est aux yeux des Occidentaux du 21ème siècle un horizon indépassable. On doit craindre que son armement nucléaire soit annexé purement et simplement à une autre dynamique, celle des aventures étrangères, qui lui permet de serrer les rangs et de durer au pouvoir aussi longtemps que possible. Son comportement échappe donc au jeu rationnel des rapports internationaux, et il est rationnel d’estimer en revanche qu’ils cherchera des voies pour contourner la logique de dissuasion, et ces voies existent on le verra.

Les pays d’islam sunnite du Moyen-Orient ont exprimé à haute voix, dans d’innombrables cénacles, leur crainte de l’expansion iranienne. Face à la nucléarisation de plus en plus avérée de l’Iran, nonobstant les espoirs qu’ils placent dans une action d’Israël, ils ont logiquement bâti des projets de développement de forces nucléaires autonomes. L’Égypte, l’Arabie saoudite et la Turquie sont actuellement dans cette logique, et ils ne manqueront pas de partenaires plus ou moins présentables en Europe, dans l’ancien bloc soviétique, en Chine, en Corée du Nord et au Pakistan. Une course aux armements nucléaires, mais aussi l’acquisition d’armements conventionnels sophistiqués, sont la suite logique du feu vert par abstention donné par l’Occident à l’Iran depuis une dizaine d’années. Toute la région va donc opérer une montée en puissance militaire, une militarisation concurrente qui multipliera mécaniquement les occasions de conflits. Il s’agit en fait d’une généralisation des situations de guerre. Or les régimes politique en place, du moins en Égypte et en Arabie saoudite sont loin d’être stables. Autoritaires, dictatoriaux, en faillite économique, incapables de gérer l’urbanisation et la croissance démographique, ce sont des poudrières politiques qui peuvent tomber dans n’importe quelles mains, celles d’islamistes d’obédiences diverses qui sont innombrables dans la région par exemple. Qui peut parier sur les comportement rationnels de régimes fourbus, menacés, ou de révolutionnaires fanatiques fraîchement parvenus aux commandes ? La nucléarisation de l’Iran va s’accompagner d’une montée des tensions et d’un niveau l’instabilité que personne n’est en mesure de calculer sérieusement, dans une région déjà agitée et toujours stratégique pour l’Occident.

Mais la fuite en avant des mollahs et la détérioration générale des équilibres locaux du Moyen-Orient, s’accompagnent d’une dimension supplémentaire, propre à révoquer les lois de la dissuasion. Le régime théocratique iranien s’est fait une spécialité, on le sait, d’un terrorisme généralisé et innovateur. A la place du terrorisme sacrificiel à connotation islamo-tribale des Palestiniens, les Iraniens ont inventé l’implantation de petites armées terroristes à l’étranger, les attentats massifs, les explosifs à déclenchement aléatoire, l’emploi généralisé des roquettes et des missiles à très courte portée, la guerre des tunnels, etc. En un mot, ce sont des experts inégalés des conflits non conventionnels, les fameuses guerres de quatrième génération(5). Ne peuvent-ils pas imaginer l’exportation d’un nombre limité d’armes nucléaires vers leurs relais à l’étranger (par exemple au Liban et à Gaza, pourquoi pas au Venezuela) ? Ne peuvent-ils pas confier de telles armes à des groupes écrans qui les déclencheraient depuis des sites géographiquement éloignés de l’Iran, avec lesquels ils nieraient toute relation ? Ne peuvent-ils pas convoyer dans de simple cargos ou dans des avions civils, des charges dont l’origine deviendrait incertaine et les faire exploser dans des ports ou des aérodromes par exemple ? Ne peuvent-ils pas expérimenter le fameux EMP (Electromagnetic pulse), des rayonnements électromagnétiques renvoyés par les couches atmosphériques suite à une simple explosion nucléaire, pouvant détruire une bonne part de l’électronique d’une région, avec à la clé la mise en panne de tous les systèmes automatiques de régulation, et un retour à la vie du début du 20ème siècle ?

Tous ces facteurs combinés sont la preuve que le coût d’un Iran nucléaire est surement infiniment supérieur à celui que lui attribuent les experts occidentaux aujourd’hui, qui sont convaincus de l’opportunité et de la rationalité de la politique d’apaisement. Selon eux le coût d’une intervention maintenant est supérieur à celui d’un Iran nucléaire. S’ils révisent leur calculs en prenant en compte la dynamique aventurière des mollahs, la militarisation tous azimuts de la région et la probabilité du contournement du rapport de dissuasion classique par un régime expert en terrorisme, le déclenchement d’une opération militaire sans délais se révèlera être l’attitude la plus économique en vies humaines, en sang, en peine, en sueur et en larmes. Mais il y en aura.

Notes :
1- « Engagement » dans le vocabulaire politique d’Obama
2 - 
Brzezinski: U.S. should forcibly stop IAF flying over Iraq to reach Iran Haaretz Service 21 sept 2009 http://www.haaretz.com/hasen/spages/1115891.html 
3 - 
Le Marché noir de la bombe : enquête sur la prolifération nucléaire Buchet-Chastel 2009
4 - Le cataclysme se manifeste par un effondrement démographique endogène sans précédent dans l’histoire moderne et la généralisation de la prostitution comme moyen d’accès à la rente pétrolière au sein de l’élite intellectuelle féminine du pays. Voir 
Sex, drugs and Islam par Spengler Asia Times 24 février 2009 http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/KB24Ak02.html , traduit en français par Objectif-info.fr sous le titre L’Iran est un pays qui meurthttp://www.objectif-info.com/index.php?id=1168 
5 - Voir 
Les guerres batardes : Comment l'Occident perd les batailles du XXIe siècle Jean-Marc Balencie et Arnaud de la Grange Librairie Académique Perrin janvier 2009
 
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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 06:12
Iran : la nouvelle usine
http://www.primo-info.eu/



En ces temps de morosité économique, il est rassurant d’apprendre que certaines usines se construisent à grande vitesse. 


Les syndicats pourraient se réjouir de ce signe de reprise, sauf qu’il s’agit d’une usine nucléaire et que celle-ci se trouve en Iran. 

La taille de cette structure correspond en tout point aux dimensions d’une unité de production de combustible nucléaire destinée à une utilisation militaire. 

Et c’est beaucoup moins réjouissant. 

Les services de renseignements connaissaient ce fait depuis à peu près une année et cela commençait à filtrer dans les « milieux bien informés », selon l’expression consacrée. Des fuites vers les médias orchestrées vraisemblablement par l’opposition iranienne ont permis à une agence de presse d’avoir le scoop. 

Et cela même au moment ou Ahmadinejad tentait, avec son habituelle logorrhée, de convaincre ses partisans au sein de l’Assemblée générale de l’ONU du caractère pacifique de son programme nucléaire. (Lire la bombe nucléaire pour les nuls de Liliane Messika)

En catastrophe, le président iranien réunit une conférence de presse pour prouver au monde qu’il n’a rien à cacher puisque son pays a lui-même annoncé la construction de cette usine. 

« Il ne s'agit pas d'un site secret. Si cela était le cas, pourquoi aurions-nous informé l'AIEA ? » a dit Ahmadinejad.

Ben voyons ! Peut-être parce que la nouvelle allait être bientôt rendue publique et qu’il aurait été pris en flagrant délit de mensonge pendant son discours à l’ONU. 

Autre élément. 

Sans prendre de gants, et au mépris des règles instaurées par l’AIEA, Ahmadinejad a affirmé lors de cette conférence de presse que ce nouveau site ne sera pas opérationnel avant 18 mois, ce qui selon lui ne constitue pas une violation vis-à-vis de l'AIEA. 

D'après le président iranien, l'Agence internationale demande à être informée de l'existence d'un nouveau site d'enrichissement six mois avant qu'il ne soit opérationnel.

Malheureusement, cela est faux. Le règlement stipule que chaque pays doit notifier la mise en chantier de tels sites dès leur conception. Ce qui ne plaide pas en faveur de la transparence du régime iranien. 

Le brave homme n’a décidément pas de chance. 

Au moment où il vantait la capacité de son armée à résister à une attaque aérienne, le seul avion Awacs de l’Iran s’écrasait lors d’un défilé militaire le 22 septembre. 

Rappelons que l’avion Awacs est un avion civil modifié (Boeing ou Grumman pour citer les plus connus) surmonté d’une coupole tournante contenant un puissant radar. 

L’avion est bourré d’électronique et l’équipage est sensé pouvoir surveiller un territoire et prévenir de toute attaque aérienne dans un rayon de 800 à 2000 km, même si l’adversaire vole à basse altitude. Il est normalement capable, en triangulation avec des appareils du même type, de guider sa propre aviation vers les aéronefs ennemis. 

Pour faire court, privé de cet awacs, l’aviation iranienne est désormais quasi aveugle. 

Ce qui arrange bien les affaires d’un pays qui voudrait pénétrer l’espace aérien iranien sans trop se faire remarquer. 

De là à penser que la collision en vol de cet Awacs n’est pas uniquement due à la maladresse des pilotes iraniens, il y a un pas qu’il serait aventureux de franchir, en l’état actuel de nos connaissances. 

Près de la ville sainte

Cette nouvelle usine, preuve s’il en est de la prospérité économique de l’Iran, est située, et c’est certainement un hasard, dans une région montagneuse. Les mauvaise langues diront que c’est pour rendre plus difficile un éventuel bombardement. 

Mais, autre hasard, elle se situe dans la grande banlieue d’une ville sainte pour le peuple chiite, la ville de Qom. 

Qom est LE centre théologique du chiisme et un lieu de pèlerinage important. En 1915, lors de l’agression russe, de nombreux iraniens vinrent s’y réfugier et la ville garda l’image symbolique de foyer de résistance contre les puissances coloniales. 

Les grands ayatollahs du chiisme vécurent et enseignèrent dans cette ville. Ils y sont aussi enterrés. Les restes de Khomeiny y sont également, du moins les quelques os qui ont pu être récupérés lors de son enterrement après le passage de la foule hystérique qui a vandalisé le linceul. 

Selon la tradition, c’est dans le mausolée de Khomeiny que se prépare la venue du douzième imam, celui dont ne cesse de parler Ahmadinejad et dont l'arrivée annoncera la fin des temps et le triomphe de l’Islam. 

La proximité de cette usine avec la ville sainte entre toutes rendra plus difficile toute action contre elle. 

Ce centre est situé dans une base des Gardiens de la Révolution et serait en grande partie souterraine. Et il n’existe pas beaucoup de solutions militaires pour détruire une telle installation. La plus efficace est nucléaire. 

Mais, aux environs de la ville de Qom, cette solution aurait pour conséquence une révolte immédiate du monde chiite, une déstabilisation de plusieurs régimes arabes, dont le fragile Irak, et des réactions politiques, militaires et économiques en chaine dont personne ne peut prévoir l’ampleur aujourd’hui. 

Qom vitrifiée et transformée en parking, il y a en effet peu de chances que les mollahs se contentent d’envoyer des troupes pour peindre les bandes blanches. 

Reste l’option des nouvelles bombes anti-bunkers américaines, dérivées de la fameuse GBU39 à l’uranium appauvri. 

Ces nouvelles bombes pourraient détruire des installations situées à plus de soixante mètres de profondeur. Lorsqu’elles sont équipées de missiles tactiques, elles deviennent terrifiantes. 

Et il n’est pas certain que les installations civiles en surface sortent indemnes de l’explosion. 

Ce serait un cataclysme dans un Moyen-Orient déjà instable et prêt à s’enflammer pour une affaire de caricatures danoises. 

Alors, un bombardement sur la ville de Qom, pensez donc…

En attendant, les centrifugeuses sont de plus en plus nombreuses à tourner. 

Ce nouveau complexe est en capacité de faire fonctionner 3000 centrifugeuses. Avec les 5000 que possèdent déjà l’Iran, notamment du côté de Natanz, les mollahs sont d’ores et déjà en capacité de produire leurs toutes premières bombes atomiques. 

Ajoutez à cela que la fusée iranienne Safir-2 (lire) est susceptible de transporter autre chose qu’un satellite et toutes les conditions sont désormais réunies pour avoir vraiment peur. La communauté internationale ne s’y trompe pas. 

En marge du G20, pendant lequel on a finalement parlé d’autre chose que d’économie ou d’écologie, Obama, Brown et Sarkozy ont donné à l’Iran jusqu’au mois de décembre pour se mettre en conformité. Même la Chine et la Russie commencent à parler de sanctions. 

Sans doute est-il déjà trop tard. 

Il convient désormais de se poser deux questions dont l'une a finalement peu d'importance : Pourquoi Obama a-t-il choisi de révéler cette nouvelle inquiétante pendant le G20 ? Est-ce pour détourner les travaux de ce sommet dont les conclusions risquaient d'être handicapantes pour l'économie américaine ? 

La deuxième question est vitale : Israël pourra-t-il attendre le mois de Décembre ? 

Pierre Lefebvre
© Primo, 26-09-2009
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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 05:56
La guerre est enclenchée depuis longtemps (info # 012209/9)
Par Guy Millière
F-15
© Metula News Agency 

http://www.menapress.com/






L'Iran estime que l’administration Obama n’est pas très loin de partager l’idée que sans « entité sioniste », le Proche-Orient se porterait mieux





A lire les journaux en France, à regarder la télévision, on pourrait imaginer que tout va bien ou presque sur terre. Des faits sont énoncés, que nul ne se donne la peine de mettre bout à bout. Un attentat a lieu en Irak ou au Pakistan. Un accrochage a lieu avec des talibans en Afghanistan, très loin.

 

Hugo Chavez rend visite aux dirigeants russes et signe avec eux des contrats. Les dirigeants iraniens rendent public un texte définissant leur politique étrangère, mais on va, dit-on, bientôt négocier avec eux.

 

Les Etats-Unis ont un président qui « veut la paix », tend la main à tous les ennemis de l’Occident, coupe les budgets militaires et plante des germes de socialisme dans son pays, et nul ne songerait à lui reprocher quoi que ce soit : sa cote de popularité, montrent les sondages, se situe, dans toute l’Europe occidentale, au dessus des 90% d’opinions positives.

 

Un seul pays se trouve régulièrement incriminé dans les media français, Israël. Et les dénonciations d’Israël sont si fréquentes, qu’elles semblent aussi normales que l’air qu’on respire.

 

Il y a quelques semaines, des journaux scandinaves ont repris des accusations de trafic d’organes censé être effectué par des soldats hébreux ; cela a été présenté par des politiciens européens comme relevant de la « liberté d’expression », et nul ne s’est indigné.

 

Ce fut ensuite un rapport de l’Organisation des Nations Unies accusant Israël de crimes de guerre abominables, et pas le moindre chroniqueur des grands media n’a relevé ce que ces accusations avaient de monstrueux et d’infondé.

 

Sur les sites de magazines, on trouve des questions intéressantes, telles celle-ci, disponible chezMarianne : existe-t-il un risque de « fascisme à l’israélienne » ?

 

On pourrait songer, en se laissant prendre par l’air du temps, que si l’Etat d’Israël disparaissait, tout serait lisse, calme, paisible ou presque. Il resterait, bien sûr, quelques éléments de pollution atmosphérique à conjurer par des injections massives de taxe carbone, mais on pourrait globalement se sentir rassurés.

 

On pourrait se consacrer aux débats essentiels qui font les gros titres : Martine Aubry a-t-elle fraudé pour prendre la tête du parti socialiste ? Olivier Besancenot est-il facteur à plein temps ? Faut-il interdire la burqa et le burqini ?

 

Quand le bonheur intérieur brut, conçu par l’économiste altermondialiste Joseph Stieglitz, va-t-il remplacer le produit intérieur brut, et permettre enfin des calculs économiques prenant en compte la longueur de l’herbe des pelouses et le temps dont on dispose pour boire un apéritif avec des amis grâce à la réduction du temps de travail ?

 

En consultant des journaux français d’il y a soixante dix ans, il m’arrive d’avoir l’impression qu’ils dépeignaient les mêmes choses que je lis aujourd’hui, à quelques points près. On pouvait imaginer, à l’époque, que tout allait bien ou presque.

 

Des faits étaient énoncés que nul ne mettait bout à bout, comme aujourd’hui. On n’évoquait pas l’Irak, l’Iran ou le Pakistan, non, mais on parlait de Chine ou de Japon, d’accrochages et de batailles, très loin.

 

On rendait visite aux dirigeants d’Union Soviétique, et on passait des accords avec eux. Adolf Hitler définissait sa politique étrangère, et on se promettait de négocier avec lui.

 

Les Etats-Unis étaient dirigés par un Président qui voulait la paix, tendait la main, coupait les budgets militaires, plantait des germes de socialisme dans son pays : ce Président avait diminué de quarante pour cent les dépenses consacrées de la défense dès 1933. Et il déclarait encore, le 9 septembre 1938, que son pays ne rejoindrait aucune alliance destinée à arrêter Hitler.

 

Et cela le rendait très populaire de ce côté ci de l’Atlantique. Israël n’existait pas et ne pouvait donc se trouver incriminé, mais les accusations contre les Juifs étaient si fréquentes, qu’elles semblaient procéder de la normalité.

 

Des journaux accusaient déjà les Juifs de trafic d’organes, d’être des buveurs de sang, des criminels, et cela faisait partie de la libre parole, clamait-on. Nul n’accusait des Juifs d’être fascistes, mais on leur attribuait de multiples complots. On aurait pu songer, alors, en se laissant prendre par l’air du temps, que si les Juifs disparaissaient, tout serait lisse, calme, paisible.

 

Nul ne parlait de pollution atmosphérique, bien sûr, mais on savait se consacrer aux débats essentiels : Maurice Thorez était-il un « fils du peuple » ? Les « deux cents familles » tiennent-elles l’économie française ? Le bonheur apporté par les congés payés venait balayer toute forme d’inquiétude et ouvrir au bonheur intérieur, première étape vers le bonheur intérieur brut. 

 

Je ne pense, bien sûr, pas que nous sommes, comme il y a soixante dix ans, à la veille d’une guerre mondiale. Non : je pense que c’est infiniment plus grave, et que nous nous trouvons dans une guerre mondiale qui est enclenchée depuis longtemps, et qui se mène par d’autres moyens que les guerres conventionnelles d’autrefois.

 

Je ne pense, bien sûr, pas que nous sommes en état d’aveuglement. Non encore : je pense que c’est infiniment plus préoccupant, et que nous sommes bien au delà de l’aveuglement.

 

Je pense que, s’il y a soixante dix ans, le mot d’ordre générique face au danger totalitaire était celui de l’apaisement, il est aujourd’hui infiniment pire encore, puisqu’il est celui de la reddition préventive.

 

Je pense que, s’il y a soixante dix ans, on s’accoutumait à la solution finale et à l’extermination des Juifs d’Europe, aujourd’hui, on s’accoutume à une forme de solution finale tout aussi abjecte : celle qui règlerait la question d’Israël.

 

Je pense que les praticiens et disséminateurs de cet état dans lequel nous baignons, et qui est bien au delà de l’aveuglement, en sont au point où ils ne peuvent plus entendre un autre discours que celui avec lequel ils s’intoxiquent eux-mêmes, tout en intoxiquant les autres.

 

La réalité, qu’il faut dire et décrire, est qu’en Afghanistan, les avancées des talibans font monter le spectre de la défaite de la coalition emmenée par des Etats-Unis, dont le commandant en chef est désormais, et ceci explique cela, un défaitiste actif.

 

La réalité est qu’une chute de l’Afghanistan serait à même d’encourager les forces djihadistes partout où elles se trouvent, à commencer par le Pakistan.

 

La réalité est que l’Iran, qui se rapproche à grands pas de l’arme nucléaire, n’a renoncé en rien à effacer l’ « entité sioniste » (comme ils disent) de la surface de la terre, considère désormais comme une donnée acquise que les Européens sont trop lâches pour lui répondre, et estime que l’administration Obama n’est pas très loin de partager l’idée que sans « entité sioniste », le Proche-Orient se porterait mieux.

 

La réalité est qu’un réseau des dirigeants autoritaires et totalitaires se reconstitue et entend appliquer une stratégie d’asphyxie graduelle de l’Occident : Pékin et Moscou ont des liens étroits avec le régime de Téhéran.

 

Chavez ne voyage pas pour le plaisir de voyager et cherche lui-même à accéder au nucléaire, tout en accueillant sur son sol des gens tels des membres armés du Hezbollah libanais. La Syrie est dans presque tous les mauvais coups. L’Allemagne continue à vendre à l’Iran tout ce dont il a besoin pour continuer dans la direction que Khamenei et Ahmadinejad lui ont choisie. Et l’Allemagne a un tel besoin du gaz russe qu’elle ne fera rien qui contrarie Poutine et Medvedev.

 

La France pratique plus que jamais sa politique arabe, et Nicolas Sarkozy tient désormais, à intervalles réguliers, sur Israël, des propos que n’aurait pas reniés Jacques Chirac : la différence étant que, dorénavant, il n’y a plus un seul ami d’Israël dans les parages de la Maison Blanche, et que Nicolas Sarkozy peut emboîter le pas de Barack Obama.

 

Je ne vois rien ni personne qui puisse changer le cours des choses en Europe : de l’extrême-gauche « antisioniste » à l’extrême-droite antisémite, en passant par tout ce qu’il y a entre l’une et l’autre, il ne surnage aucun discours digne, je dis bien aucun, sinon, peut-être, celui de Vaclav Klaus en République Tchèque, celui de Geert Wilders aux Pays-Bas.

 

Le peuple américain discerne de plus en plus qu’un imposteur favorable à l’islamo-gauchisme est président du pays. Et seule la vigilance du peuple américain pourra sauver le monde d’un risque de servitude et de glissement vers le gouffre.

 

Les deux millions de gens qui sont montés sur Washington, le 12 septembre, dans le cadre de l’une des plus grandes mobilisations qu’ait connu le pays depuis quarante ans, ne manifestaient pas tous contre le projet de réforme du système de santé, quand bien même c’était aussi l’un des thèmes qui les avait rassemblés.

 

Ils manifestaient pour la survie de la liberté aux Etats-Unis et dans le monde, pour l’idéal américain, contre l’autoritarisme croissant d’Obama, contre la posture générique de faiblesse et d’auto-flagellation adoptée par Obama, contre les gestes d’amitié d’Obama envers les dictateurs antiaméricains de la planète, contre la façon qu’Obama a adoptée de faire d’Israël une sorte de bouc émissaire, sur un mode qui ressemble, de plus en plus, à la diabolisation d’Israël pratiquée en Europe.

 

La veille du 12 septembre, lors du huitième anniversaire des pires attentats qu’aient connu les Etats-Unis, Obama avait, fidèle à son attitude générale, insulté la mémoire des victimes en prétendant faire du onze septembre, désormais, non plus une journée du souvenir d’une agression, mais une journée de repentance et de travaux d’utilité sociale.

 

Le peuple américain, si la mobilisation se poursuit, peut éviter le pire : la mobilisation a d’ores et déjà entraîné la démission de deux des personnages les plus sinistres à avoir été nommés par Obama : Yosi Sergant, qui, dans un geste sans précédent, tentait de faire du National Endowment for the Arts (l’allocation nationale pour les arts) un instrument de propagande au service d’Obama.

 

Out aussi Anthony Van Jones, communiste fier de l’être, ancien du Black Panther Party, adepte des théories de la conspiration, qu’Obama avait nommé « tsar aux emplois verts », parmi quarante autres « tsars », personnes en charge d’un dossier et ne rendant de compte qu’au Président, hors de toutes règles constitutionnelles.

 

Israël est isolé, diffamé, sali, soumis à des pressions qui vont sans doute s’accentuer.

 

Le peuple israélien sait, au moins, à la différence des peuples européens, à quoi s’en tenir concernant Barack Obama. La tâche de Binyamin Netanyahu et du gouvernement israélien n’est pas facile. Mais tôt ou tard, cela doit être rappelé sans cesse, Obama s’en ira, et si chaque jour qui passe lui donne l’occasion de nuire davantage, chaque jour qui passe rapproche aussi du moment où Obama quittera la Maison Blanche.

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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 05:47

Par JPOST.FR 
29.09.09

http://fr.jpost.com/


Téhéran mène la danse. Le chef du programme nucléaire iranien a promis d'indiquer prochainement la date pour une visite du nouveau site d'enrichissement d'uranium. Ali Akbar Salehi l'a en effet expliqué lundi à la télévison étatique, Press TV.

Le président Ahmadinejad après son allocution à la 64e session de l'Assemblée générale des Nations Unies. 
PHOTO: JPOST

Les révélations sur ce site, jusque-là inconnu, ont provoqué l'inquiétude des Etats-Unis et de ses alliés, quelques jours avant les entretiens prévus entre les six puissances mondiales et la république islamique.

Le site nucléaire, qui sera achevé dans les 18 mois, est situé dans les montagnes arides près de la ville sainte de Qom.Le site est très surveillé par les « Gardiens de la Révolution », selon le rapport envoyé par l'administration Obama.

Israël a jugé que ces dernières découvertes étaient la preuve indéniable que l'Iran cherche à créer des armes nucléaires.

L'iran met en garde mardi les Etats-Unis et les autres puissances mondiales contre les pressions supplémentaires sur son programme nucléaire, quelques jours avant une réunion internationale clé.

Jeudi, les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies avec l'Allemagne se réuniront avec l'Iran à Genève pour déterminer l'orientation de son programme nucléaire.

Le ministère des Affaires étrangères iranien a indiqué que les récents essais de missiles n'avaient rien à voir avec les sites d'enrichissement. Selon lui, ils'agit juste d' exercices militaires. Affirmation rejetée par les États-Unis et ses alliés européens.

Le Parlement iranien a dénoncé les critiques internationales mais n'a pas précisé quelles mesures seraient prises si la pression montait d'un cran.

« Si les 5 +1 répètent les erreurs du passé, le Parlement prendra des décisions », a menacé le Parlement, faisant référence aux cinq membres du Conseil de sécurité et l'Allemagne.

Un possible projet de loi pourrait être voté pour accélérer les activités d'enrichissement d'uranium.

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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 22:36


Par HAVIV RETTIG GUR 
27.09.09

http://fr.jpost.com/

Article détaillé de Gilles RAPHEL : http://aschkel.over-blog.com/article-36385486.html


La découverte d'une nouvelle centrale d'enrichissement pourrait marquer un tournant dans les négociations avec la République islamique : les responsables israéliens estiment que cette installation, aux abords de la ville sainte de Qom, devrait inciter la communauté internationale à agir plus énergiquement contre le programme atomique de Téhéran.

Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères 
PHOTO: JPOST , JPOST

"Le monde libre a ici une dernière occasion de prendre parti vis-à-vis de l'Iran. De nombreux pays occidentaux voient désormais le masque du régime islamique tomber et révéler la véritable face de Téhéran," a déclaré un haut fonctionnaire, samedi soir.

"Mais nous ne savons pas encore si la Russie et la Chine s'engageront contre la République chiite», a ajouté le responsable. Ces deux grandes nations, en désaccord avec l'opinion internationale, considèrent que le programme nucléaire iranien répond à des fins pacifiques et civiles.

Les membres du Conseil de sécurité - États-Unis, France, Russie, Royaume-Uni et Chine - et l'Allemagne rencontreront, jeudi prochain à Genève, les responsables iraniens. Selon un responsable de l'administration Obama, les puissances de l'Ouest exigeront de l'Iran un «accès illimité» aux informations concernant le programme d'enrichissement à l'uranium. Ils espèrent que les spécialistes de l'Agence internationale de l'énergie atomique pourront visiter les sites nucléaires et seront autorisés à inspecter ordinateurs portables et documents liés au développement nucléaire.

Si l'annonce du nouveau site d'enrichissement iranien a étonné l'opinion internationale vendredi dernier, "la nouvelle n'a pas été une surprise pour le Premier ministre", d'après un proche de Netanyahou.

Lors du sommet de l'ONU à New-York, le chef de l'Etat hébreu a voulu engager de nombreux pays dans la lutte contre la menace iranienne. "Si nous n'agissons pas maintenant, alors quand?"

Contrairement à la plupart des diplomates israéliens, qui refusent de commenter les révélations sur les installations iraniennes, Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères, s'est exprimé sur les ondes de la radio israélienne.

"Nous sommes désormais certains que l'Iran développe une énergie nucléaire militaire et les puissances mondiales doivent en tirer les bonnes conclusions», a-t-il déclaré. Le ministre des Affaires étrangères israélien appelle également la communauté internationale à «renverser le régime fou de Téhéran».

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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 22:59

Lettre adressée par l’Iran aux « cinq puissances plus une »

(P5 + 1 ; Etats Unis, Russie, Chine, Royaume Uni, France et Allemagne)

dans le cadre de la préparation de la rencontre du 1er octobre prochain

 

Traduction : Gilles RAPHEL

 pour http://aschkel.over-blog.com et http://lessakele.over-blog.fr


Cadrage de lecture : l’Iran est invité le 1er octobre devant les « cinq puissances plus une » afin de fournir des éclaircissements quant à son programme nucléaire. Le 11 septembre dernier, il adresse cette missive de cadrage aux six nations partenaires. Le contenu en est … étonnant.

 

 

 

 

                     

 

Au nom du Tout-Puissant


Coopération pour la Paix, la Justice et le Progrès


Paquet de propositions de la République islamique d'Iran pour des négociations globales et constructives.

 


Il ne fait aucun doute que notre monde est au seuil d'entrer dans une nouvelle
ère. La période difficile caractérisée par la domination des empires, la prédominance des puissances militaires, la prédominance des réseaux de médias organisés et liés entre eux, la concurrence basée sur la capacité offensive, le pouvoir des cultures conventionnelles ainsi que des armes non conventionnelles touche à sa fin .. Une ère nouvelle caractérisée par une approche culturelle, la pensée rationnelle et le respect de la véritable essence divine de l'humanité pour son développement et son épanouissement. Un grand nombre des crises et de situations difficiles s’imposent à notre monde d'aujourd'hui, tels que la crise économique sans précédent, la crise culturelle et identitaire, les dilemmes politiques et sécuritaires, la prolifération du terrorisme, le crime organisé et les drogues illicites sont le produit de l'ère de la domination des modes de pensée impies qui prévalent dans les relations mondiales et leurs séquelles sont de mauvaise augure pour les générations présentes et futures de l'humanité.
La résolution de ces problèmes et la création d’un monde rempli de spiritualité, d'amitié, de prospérité, de bien-être et de sécurité exige une réorganisation et la création d’une opportunité pour un renouveau et la participation collective dans la gestion du monde. Les mécanismes existants ne sont pas capables de répondre aux besoins présents de l'humanité et leur inefficacité s’est dramatiquement avérée dans les domaines de l'économie, de la politique, de la culture et de la sécurité.

 Ces mécanismes et ces structures sont les produits directs de relations fondées sur la puissance brute et la domination, alors que notre monde d'aujourd'hui a besoin de mécanismes venant du divin et de penser selon Dieu à une approche fondée sur les valeurs humaines et de compassion. Ces nouveaux mécanismes devraient ouvrir la voie au progrès, au complet épanouissement des talents et des potentialités de toutes les nations ainsi qu’à l'établissement d'une paix mondiale durable et sécurisante.


La nation iranienne est prête à entamer le dialogue et la négociation en vue de jeter les bases d'une paix de forme et d'inspiration régionale pour générer la stabilité de la région et au-delà pour le progrès et la prospérité des peuples de la région et du monde. Notre désir est d'entrer dans ce dialogue et ces relations de coopération avec l’effort de notre capacité inhérente nationale, régionale et internationale et la force notre engagement de principe et historique dans l'application de cette capacité à la progression de la paix, la tranquillité, le progrès et le bien-être des peuples de notre région et au-delà. Nous sommes prêts à entrer dans ce dialogue sur la base des principes et des valeurs des croyants et des hommes, y compris la reconnaissance des droits des nations, le respect de la souveraineté,  les principes de la démocratie et le droit des peuples d'avoir des élections libres  ainsi que l’abandon des imposantes pressions et menaces afin d’avancer sur les bases solides de la justice et de la loi.


La République islamique d'Iran estime que dans le cadre des principes de justice, de démocratie et de multilatéralisme, un large éventail concernant les données de sécurité, les questions politiques, économiques et culturelles au niveau régional et mondial pourrait être inclus dans ces négociations en vue de favoriser une coopération constructive pour l'avancement des nations, la promotion de la paix et la stabilité de la région et du monde.


Comme il a été clairement indiqué l'an dernier dans notre paquet de propositions, la République islamique d'Iran estime que tirer les leçons des erreurs du passé,  ne pas insister sur les chemins futiles et inutiles qui se sont avérés d'aucune utilité est la condition préalable pour le succès des prochaines négociations. En conséquence, toutes les parties concernées s’engageant d'une part à la composition d’une nouvelle structure de droit concernant les interactions internationales  qui sera exempte d'erreurs de fonctionnement  et à exprimer d'autre part de bonnes intentions pour toutes les parties à la fois en paroles et en actes en démontrant qu’un engagement pour la justice et le droit peuvent développer une nouvelle phase de négociations en vue d'une coopération à long terme pour consolider une paix durable et la sécurité dans la région et le monde.
Les questions politiques, sécuritaires, économiques et internationales sont les principaux sujets qui ont soulevé des préoccupations communes dans la région et le monde pour les gouvernements et les nations. La République islamique d'Iran est convaincue que au vu de principes et fondements susmentionnés et compte tenu de l'état actuel des choses dans notre monde  nous devons tous faire preuve de compassion et de préoccupation pour le destin de l'humanité afin de transformer ces préoccupations partagées par des engagements collectifs dans le but d'ouvrir la voie à une coopération régionale et internationale efficace.


La République islamique d'Iran a fait part de sa volonté de s'engager de façon exhaustive dans des négociations globales et constructives visant à l'acquisition d'un cadre clair pour les relations de coopération en assurant le respect de toutes les parties dans des engagements collectifs pour un avenir libéré de l'injustice qui promet le bien-être et le progrès exempts de doubles standards pour toutes les nations de la région et du monde.

 
Se fondant sur les priorités régionales et internationales, les axes des négociations pour la paix et la prospérité peuvent être inclus dans ces trois domaines principaux : les questions politiques et les problèmes de sécurité, les questions internationales et les questions économiques.


1 : Les questions politiques et les problèmes de sécurité


1.1 : Protéger la dignité humaine, le respect pour les cultures et les droits.


1.2 : Renforcer la stabilité et de favoriser une paix juste, la promotion de la démocratie et l’amélioration de la prospérité des nations dans les régions qui souffrent de l'instabilité, du militarisme, de la violence et du terrorisme sur la base de :

Premièrement: le respect des droits des nations et des intérêts nationaux des Etats souverains.
Deuxièmement: la consolidation de la souveraineté nationale des pays dans le cadre des pratiques démocratiques.

Troisièmement: l’abstention du recours à la violence et au militarisme. Quatrièmement: s'attaquer aux causes profondes du terrorisme.


Certaines parties du monde, en particulier au Moyen-Orient, les Balkans, des régions d'Afrique., d’Amérique du Sud et d’Asie de l'Est doivent se voir accorder la priorité. Des efforts conjoints et des interactions pour aider le peuple palestinien à établir un plan global, démocratique et équitable en vue d'aider le peuple de la Palestine à parvenir à la paix pour tous, la sécurité et la garantie de ses droits fondamentaux pourraient être de bons exemples de ces relations de coopération .


1.3 : Lutte contre les menaces de sécurité communes en traitant efficacement et fermement les principales causes de menaces à la sécurité y compris le terrorisme, les drogues illicites, les migrations illégales, la criminalité organisée et la piraterie.


2 : Questions internationales


2.1 : Réforme de l'Organisation des Nations Unies et du Conseil de sécurité afin d’élever leur efficacité sur la base des principes de démocratie et de justice.

 
2.2 : Rehaussement du poids et de la position des questions environnementales dans les relations internationales et favoriser la participation collective dans la gestion des questions environnementales.


2.3 : Définition équitable et codification des droits à l'espace et le partage de tous les possesseurs de technologies spatiales dans la gestion et l'utilisation équitable de l'espace.


2.4 : Définition et codification des droits relatifs aux nouvelles
technologies avancées.

 

2.5 : Promotion d'une base de règles et d’un fonctionnement de contrôle équitable de l'AIEA et création des mécanismes nécessaires pour l'utilisation de l'énergie nucléaire propre dans l'agriculture, l'industrie et la médecine
ainsi que la production d'énergie.

2.6 : Promotion de l'universalité de l'HPT
(NDLR : technologie de cycles thermiques à haute pression pour l’enrichissement d’uranium dans les centrifugeuses nouvelle génération) en mobilisant la volonté mondiale et sa mise en œuvre réelle et élaboration des programmes fondamentaux pour un désarmement complet en empêchant le développement et la prolifération d’armes nucléaires, chimiques et microbiennes.

 
2.7 : Mise en valeur des considérations éthiques et humaines ainsi que leur respect intégral dans les relations, les pratiques et les mécanismes internationaux.


3 : Enjeux économiques


3.1 : Sécurité pour l’énergie dans la production, la fourniture, le transport et sa consommation.


3.2 : Commerce et investissement.


3.3 : Renforcement des capacités pour la promotion du bien-être public, l'atténuation de la pauvreté mondiale, la réduction des écarts sociaux et le comblement du fossé entre le Sud et le Nord.


3.4 : Fin des causes profondes de la crise économique et financière mondiale et prévention de la survenue d'autres manifestations de la crise dans l'économie mondiale, conception de nouveaux mécanismes plus justes.


3.5 : Lutte contre l'économie souterraine, la corruption économique, les fraudes financières et les activités du crime organisé qui nuisent à la sécurité économique.

                                ………………………………………………………

 

Gilles
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