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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 12:16

 

 

 


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Myths and Facts

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Le veto américain,

Mitchell G. Bard

(directeur de la Jewish Virtual Library)

 

Traduit par Fabien MIKOL

© 2011 www.aschkel.info

 

 

 

MYTHE:  
 "Le veto américain sur une résolution du Conseil de sécurité condamnant les implantations mine le processus de paix."

 

 

REALITE:

 En ce qui consiste en une fin de non recevoir directe à l'encontre de l'administration Obama, le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a rejeté nombre de propositions de compromis de la part du Président américain visant à exprimer des inquiétudes à propos des implantations et, à la place, le premier a insisté pour obtenir un vote au Conseil de sécurité des Nations unies sur une résolution condamnant les implantations israéliennes comme "illégales" et appelant à une fin immédiate des constructions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les Etats-Unis ont mis leur veto sur la résolution, selon l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice, parce que "[la résolution] pourrait encourager les parties à s'éloigner des négociations" (489).
    Il était particulièrement ironique de voir les Nations Unies dévouant leur énergie à débattre des implantations au moment même où une grande partie du Moyen-Orient était en plein bouleversement. Plutôt que d'orienter son attention sur les troubles en Egypte, en Tunisie, en Libye, au Bahrein et au Yémen, le Conseil de sécurité examinait une mesure qui n'aurait eu aucun impact direct sur la politique israélienne et n'aurait rien apporté à la cause de la paix.
    Les Palestiniens pourraient bien avoir insisté sur cette mise au vote afin de s'efforcer de détourner l'attention des révélations embarrassantes issues des documents dévoilés de leurs équipes de négociations qui indiquaient, parmi d'autres choses, une acceptation de quelques implantations israéliennes en échange d'un Etat palestinien (490). En allant devant l'ONU, les Palestiniens pourraient aussi avoir espéré trouver une justification à leur refus actuel d'engager des négociations directes avec Israël. Bien qu'ils n'aient jamais insisté sur un gel des constructions avant que le Président Obama n'y ait fait appel, Abbas en a désormais fait une précondition à toute future négociation.
    Abbas semble aussi avoir déduit, de l'échec d'Obama à contraindre Israël à un gel des constructions, que cela signifiait une incapacité américaine à forcer Israël à capituler devant les demandes palestiniennes. Ainsi, plutôt que des négociations directes, les Palestiniens tentent d'éviter le compromis en alimentant une pression internationale sur Israël afin qu'il cède sur les points clés. Depuis que les pourparlers ont pris fin en septembre 2010, l'Autorité palestinienne s'est engagée dans une campagne globale pour obtenir des autres pays qu'ils approuvent la création d'un Etat palestinien basé sur la ligne d'armistice de 1949. La résolution du Conseil de sécurité était donc un nouvel effort pour convaincre la communauté internationale d'imposer une solution à Israël.
    Même si la résolution était passée, cela n'aurait pas modifié le statut des implantations en droit international, puisque le Conseil de sécurité est un corps politique sans autorité juridique. Le Conseil aurait aussi contredit ses propres engagements précédents. La résolution 242 du Conseil de sécurité, qui est passée en 1967 et demeure la base mutuellement acceptée d'une solution au conflit israélo-arabe, appelle à un retrait indéterminé de territoires mais uniquement avec la garantie de frontières sûres et défendables.
    Plutôt que de discuter en commun sur les problèmes d'importance afin de résoudre le conflit, Mahmoud Abbas et les Palestiniens ont lancé, selon les mots du ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Lieberman, "une offensive politique contre l'Etat d'Israël"incluant l'exploitation des Nations unies afin d'affaiblir la légitimité internationale d'Israël (491). En acceptant d'être un pion du monde arabe, le Conseil de sécurité a de nouveau démontré son manque de légitimité ou de l'ossature requise pour jouer un rôle constructif en facilitant la paix entre Israël et les Palestiniens.
    "Les négociations directes entre Israël et les Palestiniens ont été et demeurent toujours la seule voie pour résoudre le long conflit de notre région. Par conséquent, la résolution proposée [au Conseil de sécurité] n'aurait jamais dû être soumise ici. La communauté internationale et le Conseil de sécurité devraient plutôt appeler les dirigeants palestiniens - d'une voix claire et résolue - a revenir immédiatement à la table de négociation sans préconditions et à renouveler les pourparlers directs." Meron Reuben, ambassadeur israélien aux Nations unies (492)."

489 Hilary Leila Krieger, "US Vetoes UN Resolution Condemning Settlements as Illegal", Jerusalem Post, (February 19, 2011).
490 Ian Black, "Israel Spurned Palestinian Offer of 'Biggest Yerushalayim in History'", The Guardian, (January 23, 2011).
491 Herb Keinon, "Israel has Shown Genuine Desire to Renew Negotiations", Jerusalem Post, (February 22, 2011).
492 Ambassador Meron Reuben, "The Situation in the Middle East Including the Palestinian Question", Permanent Mission of Israel to the United Nations, (February 18, 2011). 
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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 23:26

 

Dans le Monde du 4 septembre, Jean-Marie Hosatte faisait l’éloge des compétences technologiques de Tsahal. NanoJV avait salué l’article audacieux et bien documenté, en dépit de quelques exagérations (voir ici). Le journaliste très en forme, réitère la performance ce week-end dans VSD mais sort cette fois l’artillerie lourde et titre «Virus informatiques, assassinats ciblés, manipulations technologiques, explosions mystérieuses : les services de renseignements de Tel-Aviv ont lancé un conflit implacable».

Mais d’où Hosatte tire-t-il ses informations ? Mystère total. Car là ou la plupart des experts expriment encore de sérieuses réserves, le journaliste martèle des certitudes. Ainsi, la centrale de Busher aurait été totalement paralysée pendant des mois par Stuxnet. L’information devrait intéresser les scientifiques russes qui ne sont pas, mais alors pas du tout du même avis (voir article de NanoJV ici). Idem pour le site d’enrichissement de Natanz. Décidément, le journaliste français est plus fort que l’AIEA et ISIS réunis (voir ici). Le pompon c’est quand Hosatte cite Langner (l’expert allemand spécialiste des systèmes Siemens) à l’origine de la «piste» israélienne, pour lui faire dire que les dégâts informatiques causés sont plus importants que ceux qu’aurait provoqué une attaque aérienne massive sur les sites nucléaires iraniens. Stupéfiant ! En fait le journaliste extrapole, le propos exact de Langner «(Stuxnet is like) the arrival of an F-35 fighter jet on a World War I battlefield». Comme l’arrivée d’un F35 sur un champ de bataille de la premiere guerre mondiale. Une simple métaphore cybernétique, certainement pas un bilan des dégâts…

Bien sûr Hosatte se réfère avec délice à la boulette calculée de Dagan, ancien patron du Mossad, déclarant, en légère contradiction avec les renseignements de l’armée (voir ici), histoire de marquer son territoire, que l’Iran n’aurait pas la bombe avant 2015. On laisse au journaliste, emporté par son enthousiasme, la responsabilité de l’attribution des assassinats ciblés et des sabotages à Israël. On ne voit pas quelle source autorisée pourrait avoir l’irresponsabilité de faire de telles déclarations de guerre (ici). Léger ressaisissement en revanche dans la conclusion de l’article pour réconcilier un peu les lecteurs avec les faits : « L’usine d’enrichissement de Natanz vient d’être remise en service et tournerait déjà à plein régime ». Merci pour l’aveu. Mais la chute (la rechute ?) est grandiose : « Aussi le monde du renseignement guette-t-il avec impatience l’apparition de Stuxnet 2. Selon certains, le virus israélien dort déjà dans la mémoire d’un ordinateur iranien, attendant d’être activé l’heure voulue ». Stuxnet 2. il fallait oser. Ce n’est plus de l’info : c’est du (cyber?) cinéma.  A savourer avec modération dans VSD N° 1747, 2,50€.

Jean Marie Hosatte est bien sûr invité en toute amitié à la conférence-débat organisée le mardi 8 mars à 18H30 intitulée : « Stuxnet: boîte de Pandore ou coup de génie ? » .  Informations et incriptions en ligne ici.

 

Dominique Bourra, CEO of NanoJV

Copyrights « NANOJV » http://nanojv.com

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 14:23

 

 

Mythe et Réalité : "Les turbulences en Egypte sont-elles le résultat de l'échec à résoudre le conflit israélo-palestinien"? Dr Mitchell G.BARD

 

 

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Textes précédents : >Mohamed ElBaradei dans ses propres mots Par Dr Mitchell.G.BARD

Mythes & Réalité : la révolution égyptienne, Par Dr Mitchell G. Bard

A venir - Amr Moussa dans ses propres mots

 

 


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Mythes & Réalité : les turbulences en Egypte et le conflit israélo-palestinien,

Par Dr Mitchell G. Bard

(directeur de la Jewish Virtual Library)

Traduit par Aschkel Lévy

© 2011 www.aschkel.info

 

 

MYTHE:  
"Les turbulences en Egypte sont-elles le résultat de l'échec à résoudre le conflit israélo-palestinien"?


REALITE:  

Faisant écho à un dogme maintes et maintes fois répété de la dernière décennie, James Jones, ancien conseiller à la sécurité nationale du Président Obama, a récemment déclaré que le conflit-israélien reste au cœur du problème du Moyen-Orient et que l'échec de la résolution du conflit pourrait conduire dans d'autres pays de la région aux manifestations qui se produisent actuellement en Egypte.486.

 

De nombreux dirigeants arabes, y compris Amr Moussa, l'un des candidats potentiels à la présidence de l'Egypte, ont également favorisé le point de vue que le conflit entre Israël et les arabes "palestiniens" est la clé pour résoudre les problèmes du Moyen-Orient.

L'an dernier Moussa a déclaré sur France 24 que "la stabilité et l'avenir de la région" reposent sur la résolution du conflit israélo-"palestinien". 487

 

 

Confondre l'absence de progrès dans les négociations israélo-"palestiniennes" avec l'émergence de la crise égyptienne ou tout autre conflit individuel et intra-arabe au Moyen-Orient ne tient pas compte des conflits réels qui existent dans le monde arabo-musulman.

 

Dans le cas de l'Egypte, le peuple égyptien a souffert du régime autocratique du Président Hosni Moubarak depuis plus de trois décennies et, le peuple finalement s'est inspiré du soulèvement en Tunisie qui était une réponse à la dictature de son leader.

 

 

La question "palestinienne" n'a rien à voir avec le fait que les égyptiens aient vécu sous la loi martiale, qu'ils soient pauvres et vulnérables.

Les manifestants ne scandent ni ne demandent une fin au conflit israélo-"palestinien", mais exigent l'éviction de Moubarak et la mise en place de réformes démocratiques.

Comme Daniel Pipes l'a déjà fait remarquer, les Américains et autres occidentaux  ont tendance à penser que tous les différents et conflits au Proche et Moyen-Orient ont une relation quelconque avec Israël, ce qui est une  approche complètement superficielle. 488

 

 

Si la résolution du conflit israélo-"palestinien "est évidemment importante, elle n'aurait pas d'impact sur la crise actuelle en Egypte, sur la prise de contrôle du Liban par le 'Hezbollah, sur l'opposition croissante au Monarque en Jordanie et surtout sur l'affaire du nucléaire iranien, réelle menace pour l'ensemble de la région.

 

Ces analyses sont celles de nombreux myopes sur la question "palestinienne "qui ont contribué grandement aux échecs successifs et notamment celui de traiter les autres problèmes du Proche et du Moyen-Orient tels que le manque de libertés en Egypte pour ne citer que ce pays, manque de libertés et pauvreté qui sont actuellement la véritable source du mécontentement dans ce pays.



486 Herb Keinon, "Jones: Israeli-Palestinian Strife Still Core of ME ills", Jerusalem Post, (February 8, 2011).
487 Interview with Melissa Bell, "Amr Moussa: Secretary General of the Arab League", France 24, (April 14, 2010).
488 Daniel Pipes, The Long Shadow: Culture and Politics in the Middle East, (NJ: Transaction Publishers, 1990), pp. 273-74.

 

 

 

 

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 13:50

 

Exposer les mensonges arabes

Par Martin Sherman

terrepromise.

 

mensonge-56267

Le discours sur le conflit israélo-palestinien est fondé sur des légendes urbaines, et non pas sur des faits historiques

“En effet, au cœur même de la lutte palestinienne il y  une volonté de reconquérir  des droits et des protections  refusés par Israël.”

Hanan Ashrawi –  Les Palestiniens, l’Amérique et l’ONU, Jan NYT 20, 2011

“… Pas de paix avec Israël, aucune reconnaissance d’Israël, pas de négociations avec elle, et insistance sur les droits du peuple palestinien dans leur propre pays.”

Les «Trois Non» de la Ligue arabe à Khartoum, le 29 août 1967

“L’apparition d’une entité distincte nationale palestinienne vient comme une réponse à la revendication d’Israël que la Palestine est juive.”

Le roi Hussein, à Amman Sommet de la Ligue arabe, novembre 1987

Les citations ci- dessus  démontrent a quel point le discours sur le conflit israélo- palestinien est devenu intellectuellement corrompu, à quel point il est entraîné par des axiomes faux, par l’amnésie historique et les normes sociales de bon ton qui sont malheureusement détachés de la réalité.

En effet, le discours  est basé beaucoup plus sur des mœurs culturelles et des mythes urbains que sur des faits historiques. Il est devenu une production dramatique où la rectitude politique a repris le rôle principal;  tandis que celle de la vérité politique est quasiment nulle

Les accusations  d’Ashrawi concernant les actions d’Israël reflètent   les raisons  pour lesquelles les Palestiniens se trouvent dans l’état misérable dans lequel ils sont aujourd’hui: une maladie chronique et le mépris souverain pour la vérité; une propension persistante de blâmer les autres pour leur sort, et un refus obstiné de prendre en charge  leurs propres actions et l’inaction.

Toute personne ayant la moindre connaissance de l’histoire du conflit doit se demander précisément  quels “droits” les Palestiniens s’efforcent de «reconquérir». Après tout, jusqu’à la présence d’Israël dans la bande de Gaza», non seulement ils n’avaient aucun droit en tant que collectif mais ils  ont expressément évité de tels droits! Dans l’article 24 du pacte national de 1964, ils déclarent explicitement qu’ils n’avaient pas les aspirations à «exercer la souveraineté territoriale de la Cisjordanie dans le Royaume hachémite de Jordanie (sic), sur la bande de Gaza …”

En effet, avant  même toute présence israélienne, il a été très clair sur quel territoire  les Palestiniens ont concentré leurs demandes de leurs «droits». Le 18 Novembre 1965, le président égyptien Nasser a déclaré: «Notre objectif est le plein rétablissement des droits du peuple palestinien En d’autres termes, nous visons à la destruction de l’Etat d’Israël … L’objectif national: L’éradication d’Israël. ”

«Il n’ya pas de juste milieu”
Faisant écho à ce sentiment de triomphe, le 1er Juin1967, le prédécesseur de M. Arafat, chef de l’OLP Ahmed Choukeiri hurlait. “C’est un combat pour la patrie C’est nous ou  les Israéliens Il n’ya pas de juste milieu … .. Nous allons détruire Israël et de ses habitants et pour les survivants – s’il y en a; les bateaux sont prêts à les expulser .

“Ceci faisant écho   avec ses déclarations précédentes. Par exemple, le 27 mai 1967, Choukeiri jubile: ” Le D-Day approche. Les Arabes ont dû attendre 19 ans pour cela, et n’hésiteront pas à faire une guerre pour la libération. ”

L’utilisation des mots «libération» et «patrie» est révélateur – pour l’époque, les notions d ‘«occupation» et «colonies» n’avait ni sens ni utilité. En conséquence, ils ne pouvait pas tenir compte de cette hostilité féroce envers l’Etat-nation juif par les Arabes, qui, manifestement, ne cherchaient pas de “libération” pour les Palestiniens et la bande de Gaza n’a jamais été perçue comme la patrie .

De plus, l’allusion au fait que «les Arabes ont dû attendre 19 ans” est également ‘importante – trop souvent ignorée ou occultée. En effet, bien que la Cisjordanie et  Gaza ont été sous la domination arabe pendant près de deux décennies, aucun effort n’a été fait pour établir un Etat palestinien.

Bien au contraire, le roi Hussein avait annexé la Cisjordanie en 1950 (un acte formellement reconnu par la Grande-Bretagne et États-Unis et de facto par la Ligue arabe) et les Palestiniens qui y résident ont obtenu la citoyenneté jordanienne. Trois ans plus tard, il a annexé Jérusalem-Est déclarant la «capitale alternative du Royaume hachémite» et une «partie intégrante et inséparable» de la Jordanie.

Ce ne fut qu’en 1988 quand le roi Hussein a renoncé à sa revendication sur le territoire, désormais présenté comme l’ «ancienne patrie” des Palestiniens – et dépouillé ses habitants de leur citoyenneté jordanienne. En conséquence, le statut ”apatrides “des Palestiniens a été provoqué non pas par une action israélienne, mais par celle du monarque jordanien. Comme le souligne l’expert juridique palestinien, Anis F. Kassim: “...  un million et demi de Palestiniens  sont allés au lit, le 31 Juillet 1988 en tant que citoyens jordaniens, et se sont  réveillés le 1er août 1988 comme des apatrides.”

L’exemple de la bande de Gaza montre combien  les accusations d’ Ashrawi sont ridicules .Toutes les colonies de Gaza ont été rasées , des serres technologiques piétinées, les synagogues profanées et même les cimetières déracinés. Aucune initiative pacifique du côte  palestinien,  démontrant que les colonies sont un prétexte pour susciter l’hostilité palestinienne, . Toute tentative d’attribuer cette hostilité au «blocus» devrait être sommairement rejetée avec le mépris qu’elle mérite. Après tout, la mise en quarantaine de la bande de Gaza est une conséquence, pas une cause, de la violence palestinienne contre Israël.

Donc, si Israël ne peut pas être blâmé pour le sort qui a frappé les droits collectifs du peuple palestinien -

Qu’est ce qu’il en est de leurs droits individuels ?

À ce sujet, les faits sont irréfutables et documentés. Les conditions de vie des Palestiniens se sont améliorées   sous administration israélienne, à partir de 1967 jusqu’au début des années 1990 lorsque  la sagesse ”Oslophilique”  a commencé à dominer le discours et provoquer le retrait de la présence israélienne de la Bande de Gaza . Les faits sont  sans équivoque. Israël a élevé le niveau de vie des palestiniens qui sont passés  d’un niveau de vie  quasi-médiévale sous le régime hachémite a un niveau de vie du 20 eme siècle .

Sous l’administration israélienne, le PIB par habitant a été multiplie par 10 pour  et a devancé tous les autres pays arabes, l’espérance de vie est passé de  40 ans à plus de 70 ans, la mortalité infantile (décès pour 1000 naissances) a chuté de 60 à 15 (18 pour la bande de Gaza), l’accès à l’eau potable a augmenté de 500%, et de l’agriculture a subi une métamorphose  de modernisation en adoptant des méthodes modernes  de traitement d’irrigation.des cultures,  La production a augmenté de façon spectaculaire, en la transformant d’une entreprise de subsistance à une industrie commerciale.

De même, les Palestiniens ont eu accès au système judiciaire israélien, qui, souvent, a statué en leur faveur. Ainsi, bien que Ashrawi soutient que les Palestiniens ont vu leurs droits et protections bafoués par Israël, ils étaient en fait protégés  et manifestement plus efficaces que sous tout autre régime que ce soit le royaume  hachémite ou les successeurs palestiniens. Demandez à un membre du Fatah qui a subi des tortures de la part de militants du Hamas

Sans doute le temps est venu pour Israël de reprendre le récit – et le réécrire sur la base des réalités historiques, et non pas sur des distorsions politiques; sur la base des réalités qui prévalent sur les fantasmes fabriqués; sur la base des événements tels qu’ils se sont réellement produits, non pas comme ils sont faussement artificiels

Source Ynet

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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 11:58

 

 

 

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 Mythes & Réalité : la révolution égyptienne,

Par Dr Mitchell G. Bard

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MYTHE:

   "La révolution égyptienne n'a aucun impact sur la sécurité d'Israël".

"The Egyptian revolution has no impact on Israel's security."

REALITE:

 L'impact des troubles en Egypte sur la sécurité d'Israël ne sera pas connu tant que nous ignorerons qui dirigera le pays. Quels que soient ses échecs en tant que dirigeant en Egypte, Hosni Moubarak a fidèlement respecté le traité de paix avec Israël. Si toutefois Moubarak était remplacé par quelqu'un qui n'endosserait pas les engagements de son pays envers les traités, la sécurité d'Israël serait mise en danger.
    Depuis la signature de l'accord de paix avec l'Egypte en 1979, Isreaël a réduit le pourcentage de son PIB dévolu à la défense d'environ un tiers - de 23% dans les années 1970 à 9% aujourd'hui (479). Israël a aussi significativement réduit le nombre de soldats stationnés à sa frontière sud, et a pu focaliser ses planifications stratégiques sur d'autres menaces. La paix avec l'Egypte a contribué à la croissance économique d'Israël, et fut aussi un catalyseur pour d'autres négociations de paix. Psychologiquement, le traité a aussi montré aux Israéliens que la paix avec un Etat arabe et musulman est possible (480).
    Un changement de régime pourrait facilement conduire à renverser ces tendances. Si Moubarak avait suivi la lettre du traité de paix, il ne fut jamais soucieux de son esprit. Les médias, les militaires et le public en général ne furent jamais engagés à accepter Israël comme leur voisin. Les médias égyptiens en particulier ont souvent critiqué Israël jusqu'à l'antisémitisme, et les militaires ont régulièrement pratiqué des simulations de guerre contre Israël (481).
    Si le prochain dirigeant égyptien revient sur le traité de paix, Israël se retrouvera essentiellement environné d'ennemis - position qui était la sienne pendant les décennies suivant l'indépendance. Une Egypte potentiellement belliqueuse pourrait rejoindre les menaces actuellement posées à Israël par le Hamas à Gaza, la Syrie - qui reste formellement en guerre avec Israël -, et le Liban qui est devenu avant tout un avant-poste iranien dominé par le Hezbollah. La Jordanie fait aussi face à des troubles et son avenir est incertain (482).
    Si ce scénario se met en place, la région sera déstabilisée et deviendra une poudrière source de nouveaux conflits. Les risques inhérents à un compromis avec les Palestiniens seront également croissants, puisque la création d'un Etat palestinien conduirait à l'encerclement complet d'Israël par des forces potentiellement hostiles.
    Un changement du régime égyptien a tout autant des implications plus larges, en particulier si les Frères musulmans d'orientation islamiste - dont le rôle est crucial dans les manifestations - gagne le pouvoir. Ce scénario ouvrirait la possibilité d'une Egypte devenant une République Islamique - semblable à l'Iran, base de terrorisme et dont le régime serait encore plus répressif en interne qu'auparavant. Les Frères ont promis de révoquer le traité de paix israélo-égyptien et, puisque l'Egypte possède la plus importante force militaire de la région, elle pourrait menacer non seulement Israël mais aussi les régimes pro-occidentaux tels que la Jordanie et les Etats du Golfe (483).
    Mohammed ElBaradei a émergé comme un leader possible de l'opposition, mais la direction qu'il ferait suivre au pays s'il prenait le pouvoir n'est aucunement claire. Le fait qu'il soit désormais soutenu par les Frères musulmans est source d'inquiétude, de même que ses critiques bruyantes d'Israël et son passé de défenseur de l'Iran pendant son mandat à la tête de l'Agence Internationale pour l'Energie Atomique (484).
    Les Egyptiens méritent liberté et démocratie, mais ce n'est pas toujours le résultat des révolutions. La révolution iranienne de 1979, par exemple, commença par une révolte contre l'oppression du Shah mais se termina par l'établissement d'une tyrannie islamique ; la révolte de 2005 au Liban ouvrit la voie d'une prise de pouvoir du Hezbollah ; et les élections palestiniennes de 2006 amenèrent le Hamas au pouvoir, condamnant à terme les pourparlers de paix (485).
    Malgré les précédents historiques, l'Egypte qui émergera de ces turbulences pourrait être un gouvernement démocratique engagé à de bonnes relations avec Israël. L'Etat juif, malheureusement, doit se préparer à la possibilité d'un résultat différent."
 


 

479 Matti Friedman, "Israeli PM Says Ties With Egypt Must Be Preserved", The Washington Post, (January 30, 2011).
480 Yossi Klein HaLevi, "Israel, Alone Again?", New York Times, (February 1, 2011).
481 "Sports Show on Egyptian TV Turns into Platform for Spreading Anti-Semitism", MEMRI-TV, (March-April 2010).
482 Adrian Blomfeld, "King Abdullah II of Jordan Sacks Government Amid Street Protests", The Telegraph, (February 1, 2011).
483 Richard Cohen, "A Democratic Egypt or a State of Hate?", The Washington Post, (February 1, 2011).
484 Helene Cooper, "US Scrambles to Size Up ElBaradei", New York Times, (January 31, 2011).
485 Barry Rubin, "Obama Must Back Egypt's Regime, or Face a Disaster like US did in Iran", Christian Science Monitor, (January 31, 2011).

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 21:34

 

Dossier du mois DOCAS Banner Sacha 1

 

 

 

 

Les "Palestiniens" face à leur histoire :

la responsabilité du Haut Comité Arabe dans l'exode des Arabes de Haifa

 

Sources: Efraim Karsh: The Arab-Israeli Conflict. The Palestine 1948 War. Oxford, Osprey, 2002; Palestine betrayed. Yale University Press, 2010.

 

 

Par Sacha Bergheim

Pour © 2011 contrecourant1© 2011 aschkel.info et © 2011 lessakele

 

 

 

À retenir...

 

 La population arabe de Haifa est passée d'environ 60 000 habitants en 1947 à environ 3 000 en 1948.

 Plus de la moitié ont quitté la ville à partir de novembre 1947, soit environ six mois avant la prise de contrôle de la ville par la Haganah.

 Les représentants locaux du Haut Comité Arabe ont exigé l'organisation par les Britanniques du départ volontaire de la population arabe restante (environ 20 000 habitants) les 21-22 avril 1948 sur instruction explicite du Comité Arabe établi au Caire.

 Les autorités juives ont appelé sans relâche la population arabe à rester car la coexistence impliquait la reconnaissance et la légitimité du projet sioniste.

 Les autorités arabes sont responsables de l'exode des Arabes déplacés originaires de Haifa, ce qui discrédite l'accusation de nettoyage ethnique.

 

 

 

 

1.   Sacha Bergheim- Les palestiniens face a leur histoire – Dossier du Mois 02/01/2011- © 2011 contrecourant1© 2011 aschkel.info et © 2011 lessakele

 

 

La suite

Les arabes de Haifa- S.Bergheim-Dossier du mois Les arabes de Haifa- S.Bergheim-Dossier du mois  

 


 

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 11:51

 

 

 

 

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Mythes & Réalité : le "droit au retour",

Mitchell G. Bard

(directeur de la Jewish Virtual Library)

Traduit par Fabien MIKOL

Pour aschkel.info et lessakele.

mf

MYTHE:

"Israël doit accepter le "retour" des réfugiés palestiniens pour obtenir la paix."

REALITE:


    Le refus israélien d'autoriser un afflux de réfugiés palestiniens est une position à la fois légale et compréhensible qui ne devrait pas empêcher un accord de paix avec les Palestiniens.
    En public, les Palestiniens soutiennent que les réfugiés ont un "droit au retour". En décembre 2010, par exemple, le négociateur palestinien en chef, Saeb Erekat, a déclaré que la paix avec Israël serait "complètement impossible" si Israël continuait à "négliger les aspirations [des réfugiés palestiniens] à retourner chez eux" (476).
    En privé, toutefois, le président palestinien Mahmoud Abbas a reconnu, lors d'une réunion avec l'équipe palestinienne de négociateurs le 29 mars 2008 : "A propos du nombre de réfugiés, il est illogique de demander à Israël d'en accepter 5 millions, ou même 1 million, ce qui signifierait la fin d'Israël" (477).
    Lors des négociations avec Abbas, l'ancien premier ministre israélien Ehoud Olmert, comme les autres dirigeants israéliens avant lui, a offert d'accepter un nombre limité de réfugiés selon un critère humanitaire. Il n'y a pas eu d'accord, mais les archives montrent que le désaccord portait sur le nombre de réfugiés et la valeur de la compensation financière plutôt que sur l'acceptation israélienne de l'option d'un retour de tous les réfugiés en Israël.

    Dans la solution envisagée de deux Etats, les réfugiés auront un droit au retour - dans le nouvel Etat de Palestine. 

 

"Le conflit que nous essayons de résoudre est entre deux peuples. (...) Le fondement de la création de l'Etat d'Israël est qu'il a été créé pour le peuple juif. L'Etat [palestinien] sera la réponse pour tous les Palestiniens, dont les réfugiés. Mettre fin aux revendications [de droit au retour] signifie satisfaire les droits nationaux de tous." (Tsipi Livni, ancienne ministre israélienne des affaires étrangères)" 

476 Saeb Erekat, "The Returning Issue of Palestine's Refugees", The Guardian, (December 10, 2010).
477 The Palestine Papers, "Abbas Admits Refugee Return 'Illogical'",The Guardian, (January 24, 2010).

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 16:56

 

 

Logo - Gaza vous avez dit blocus


 

Mythes & Réalité : le "blocus" de Gaza, qui connait le Droit international ?

- Mitchell G. Bard

 

 

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Mythes & Réalité : le "blocus" de Gaza,

Mitchell G. Bard

(directeur de la Jewish Virtual Library)

 

Traduit par Fabien MIKOL

Pour aschkel.info et lessakele.


mf
MYTHE:
 
"Le droit international exige d'Israël qu'il approvisionne Gaza en biens et en services - son blocus est une "punition collective"."

 

REALITE:

 Les textes du droit international exigent uniquement qu'Israël permette le passage de nourriture, de vêtements et de médicaments pour enfants de moins de 15 ans, pour les femmes en grossesse et pour les cas de maternité. Israël, toutefois, n'est pas obligé par le droit international de procurer lui-même ces biens - l'obligation est seulement de ne pas interférer avec leur provision par d'autres parties (470). Israël s'est non seulement plié avec ces textes de loi, mais est allé plus loin - et ce sans précédent de la part d'autres pays - en procurant par lui-même du ravitaillement humanitaire. D'un autre côté, si Israël a des raisons de penser que le Hamas interceptera ce matériel et que l'ennemi ainsi en bénéficiera, même ces provisions de base peuvent légalement être prohibées.
    Plus encore, le droit international n'interdit pas à Israël de couper l'approvisionnement de Gaza en essence et en électricité, ainsi qu'en biens commerciaux ; le droit international n'interdit pas à Israël de celler ses frontières. De plus, Israël n'a aucune obligation de procurer même le minimum de ravitaillement pour prévenir une "crise humanitaire". En pratique, néanmoins, Israël est allé au-delà de ce que le droit international requiert - il procure ainsi environ 70% de l'énergie de Gaza, autorise les Palestiniens malades et blessés à être traités dans les hôpitaux israéliens, et a même aidé à améliorer les stations gazaouis de pompage et de purification des eaux (471). Israël maintient ce corridor humanitaire même si les attaques terroristes se poursuivent à partir du territoire de la Bande.
    Certains critiques ont qualifié les actions israéliennes de "punition collective" en faisant référence à l'article 50 de la Convention de la Hague sur les lois et les coutumes de guerre ; toutefois, cet article ne se rapporte qu'à "l'imposition de punitions pénales de type criminel à des individus ou des groupes sur la base de la culpabilité d'autres personnes" (472). Israël n'a jamais pratiqué de la sorte. Israël n'a aucune obligation à maintenir ses frontières ouvertes envers un territoire hostile. La suspension des relations commerciales et les embargos maritimes sont des outils fréquents de la diplomatie internationale et n'ont jamais été considérés comme des "punitions collectives" (473)."

 

470  Section II, "San Remo Manual on International Law Applicable to Armed Concflicts at Sea", International Humanitarian Law, (June 12, 1994).
471 "Beyond the Headlines: The Israeli Humanitarian Lifeline to Gaza", Israel Ministry of Foreign Affairs, (May 25, 2010).
472 Article 50 - Section III, "Military Authority over the Territory of the Hostile State", The Hague Convention (IV), (October 18, 1907).
473 Abraham Bell, "International Law and Gaza: The Assault on Israel's Right to Self-Defense," (January 28, 2008) and "Is Israel Bound by International Law to Supply Utilities, Goods, and Services to Gaza?", Jerusalem: Institute of Contemporary Affairs, (February 28, 2008).



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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 17:34

 

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La “dimension cachée” de la politique britannique au Moyen-Orient

 

Par MEIR ZAMIR 

 

Adapté par : Marc Brzustowski,

 

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

 
19/01/2011 00:41



jpost

 

 

Des documents, récemment mis en lumière, révèlent que les services secrets de Sa Majesté se sont assurés de l'entière collaboration des dirigeants arabes.

 

Charles De Gaulle et David Ben Gourion ont, chacun leur tour, accusés la Grande Bretagne de mener une politique d’intrigues et de conspiration au Moyen-Orient. De Gaulle, qui conduisait le gouvernement provisoire de la France à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, accusait Winston Churchill d’avoir délibérément fomenté la crise syrienne, à l’été 1945, afin d’évincer la France de sa position stratégique au Levant et de placer ainsi la Syrie sous l’hégémonie tacite de la Grande-Bretagne. Ben Gourion affirmait, aussi bien avant qu’après la déclaration d’indépendance de mai 1948, que la Grande-Bretagne travaillait ardemment dans le seul objectif d’empêcher l’établissement d’un Etat Juif, ou à tout le moins, de réduire autant que possible son territoire, et qu’elle avait secrètement encouragé les états arabes à l’envahir.  


En tout état de cause, en l’absence de preuves documentaires, les historiens se reposaient sur la psychologie pour expliquer le mécanisme des accusations des deux dirigeants qui, soutenaient-ils, découlait de leur “Anglophobie”, de leur “paranoïa » et de leur « obsession » quant au rôle joué par la Grande-Bretagne. On alléguait également que les mises en cause de Ben-Gourion étaient destinées à magnifier les réalisations héroïques des Sionistes, à partir de 1948.

 

Dans les années 1980, deux historiens britanniques, David Dilks et Christopher Andrew, mirent en garde leurs collègues contre le fait d’ignorer (ou sous-estimer) le rôle du renseignement dans les relations internationales – qu’ils définissaient comme la « dimension cachée », ou manquante – susceptible de déformer le sens de l’historiographie. Leur thèse a récemment été illustrée dans un article de cet auteur [MEIR ZAMIR] (« La dimension occultée », La Guerre Secrète Britannique contre la France en Syrie et au Liban, 1942-1945, Etudes Moyennes –Orientales, 46, 6, 791-899), qui examine le rôle des services secrets britanniques, spécifiquement du MI 6, au cœur des politiques arabes, durant et après la Seconde Guerre Mondiale.



L’article fournit plus de cent documents, antérieurement syriens et britanniques, récupérés par les services secrets français à Beyrouth. Les documents, découverts dans les archives françaises, donnent corps aux allégations de De Gaulle, et jettent un nouvel éclairage sur les activités sous couverture des Britanniques au Moyen-Orient. Ils révèlent que les services secrets britanniques ont joué un rôle-clé dans le renforcement de la politique anglaise en s’assurant de la collaboration tacite de dirigeants nationalistes arabes de tout premier plan, en Syrie et au Liban, contre le fait de les avoir aidés à s’emparer du pouvoir.

 
Ils dévoilent aussi que les agents secrets britanniques étaient à l’origine de projets d’intégration de la Syrie au sein d’une confédération irakienne conduite par les Hachémites, ou encore, consistant à fondre la Transjordanie dans une confédération Grande-Syrienne plus vaste, en y intégrant la “Palestine”. Ces documents comprennent une accord secret du 29 mai 1945, révélant que le Président syrien Shukri al-Qwatli a été contraint d’offrir une position stratégique prédominante et une position économique confortable à la Grande-Bretagne en Syrie, en retour de l’aide reçue contre l’attaque de l’armée française sur Damas (provoquée par les agents anglais eux-mêmes).



Les revendications des Syriens, selon lesquelles leur pays fut le premier état arabe à garantir sa complète indépendance à l’égard des régimes coloniaux sont, par conséquent, éminemment sujettes à caution. Dans cette perspective, il est hautement préférable de citer un télégramme du 5 novembre 1945, émanant du Ministre délégué syrien à Washington et envoyé à son Ministre des Affaires étrangères, qui fait référence aux déclarations faites par des diplomates américains :

 

« Aussi loin que l’influence britannique est concernée, le gouvernement américain pose la question suivante : « Devrions-nous reconnaître votre indépendance, juste parce que vous vous précipitez  dans les bras de la Grande-Bretagne ? » Leur ayant rappelé que la Grande-Bretagne nous avait délivré de l’oppression française, ils m’ont rétorqué : « Est-ce là une libération ? S’ils vous ont libérés, c’est tout simplement dans le but de vous utiliser pour leur propre compte. La Grande-Bretagne, sous prétexte de vous délivrer des Français, veut vous annexer, purement et simplement ! Nous ne permettrons pas à des Syriens à la mentalité féodale de vendre leur pays à la Grande-Bretagne ».


Des documents en voie de publication, des années 1945-1947 indiquent qu’après leur succès contre la France en Syrie, les services secrets britanniques, qui jouissaient même d’une plus grande liberté d’action au Moyen-Orient sous le gouvernement travailliste, ont employé des tactiques similaires contre le Mouvement Sioniste.


En fait, la “carte sioniste” devint vite un atout-maître utilisé par les agents britanniques pour conforter l’influence de leur pays dans le monde arabe, en jouant sur la peur de l’aspiration sioniste à un Etat Juif chez les Arabes.

 

Elle était également utilisée pour détourner l’hostilité des nationalistes arabes à l’égard de la Grande-Bretagne et justifier, au contraire, la perpétuation de l’influence britannique dans le monde arabe.



Constantine Zurieq, un diplomate, membre de la délégation syrienne à Washington, qui, plus tard, devint un intellectuel très en vue du nationalisme arabe, et qui, le premier, a employé le terme de “Naqba”, à propos de la défaite arabe de 1948, a cité, dans un télégramme à Damas, le 7 novembre 1945, les avertissements d’un responsable américain du Département d’Etat :

« La Grande-Bretagne fait tout pour exploiter le conflit arabo-juif, parce que c’est le seul moyen pour elle de rester en Palestine, et de dominer tous les pays arabes. Le gouvernement américain désire vivement trouver une résolution à l’amiable entre les Arabes et les Juifs. Mais, il est convaincu que les autorités coloniales britanniques feront tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher cela, puisque la Grande-Bretagne prie pour que des incidents éclatent afin d’envenimer les choses en Palestine, d’y semer le chaos et que le sang soit répandu, pour y conserver sa place. »


Ces documents découverts dans les archives françaises obligeront les historiens, et, plus spécifiquement, ici (en Israël), à réexaminer les déclarations de Ben-Gourion au sujet du rôle de la Grande-Bretagne dans la guerre de 1948. Les historiens devraient prendre note d’avertissements récurrents, d’après lesquels : “l’absence de preuve n’est pas la preuve d’une absence ».



.

L’auteur enseigne l’histoire du Moyen-Orient à l’Université Ben-Gourion du Neguev (Beer-Sheva).


Son article, “La dimension cachée : la guerre secrète britannique contre la France en Syrie et au Liban, 1942-1945”, a été publié en novembre 2010, dans le cadre des études moyen-orientales et a été mis à disposition pour être téléchargé gratuitement à partir du site internet de la revue. Un article précédent, étudiant les actions secrètes de la France durant la guerre de 1948, est paru dans le même journal en janvier 2010. 

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 11:52

 

 

 

Banner Alain Rubin

 

 

 

Je te remercie Alain pour cet excellent texte

Aschkel

 

Sous Israël la Palestine et sous la Palestine, quoi ?

Par Alain RUBIN

Pour aschkel.info et lessakele

 

 

Il y a quelques années déjà, un journaliste français faisait paraître un livre au titre choc : « sous Israël la Palestine ».

Le titre résumait le propos : Israël n’était qu’un greffon européen illégitime et oppresseur en terre arabe palestinienne ; Israël n’était qu’une variété de république de boers, dans laquelle les afrikaners protestants néerlandais et les Huguenots français étaient remplacés principalement* par des européens et des arabes de « confession » juive, les uns et les autres se prenant pour des Hébreux exilés en Europe et dans les pays arabo islamiques.

 

Ce genre d’ouvrages, ignorant ou ne voulant pas connaître plus de vingt siècles d’histoire passée, développe un argumentaire que l’on retrouve chez bon nombre de membres ou représentants de l’autorité palestinienne (à grand renfort de mensonges et de propagande), ce qui n’étonnera pas vraiment, mais aussi chez certains diplomates et représentants occidentaux et, bien entendu, sous la plume de cette cohorte de journalistes formatés qui nous servent des articles quotidiens hostiles à Israël, ou, sous emballage d’ouvrages d’Histoire, ils nous baillent des histoires, celles de leurs certitudes idéologiques vendues au grand public pour des vérités irréfragables.

 

Ces certitudes, visent à délégitimer Israël. Elles sont mises et remises en circulation pour obtenir par exemple la condamnation de la construction de  logements dans des quartiers juifs de Jérusalem. Ces quartiers nous dit-on, doivent devenir des portions de la future Jérusalem capitale palestinienne, une « terre arabe » disait il y a quelques mois un officiel syrien.

 

Tiens, une question : Si sous Israël on trouve la « Palestine », sous Jérusalem et plus généralement la Palestine, que trouve t’on?

 

En 1840, les Ottoman recensaient les habitants de la bourgade qu’était devenue Jérusalem. Ils y comptaient que plus de 50% de ses habitants étaient Juifs. Ces Juifs comptés par les Ottomans, c’étaient des descendants d’Hébreux, pas des arabes de confession juive même s’ils parlaient la langue arabe. A l’époque, dans ce qui deviendra un siècle plus tard, après 1948 et l’annexion jordanienne, la « vieille ville » dite aujourd’hui « Jérusalem est », c’étaient aussi des Juifs qui habitaient et constituaient la majorité des quelques vingt milles habitants permanents. La Jérusalem ou les Juifs résidant aujourd’hui sont des « colons », c’est à  dire des intrus indésirables pour nos journalistes et pour certains de l'administration américaine ou les tellements connaisseurs européens du Proche-Orient , cette Jérusalem était en 1840 une petite ville principalement peuplée par des Juifs. Mais peut être que les ottomans ne savaient pas compter, ou que par un étrange machiavélisme ils  avaient décidé de réaffirmer le caractère juif d’El Qods.

 

Les ancêtres arabo-musulmans des actuels Palestiniens constituaient, dans cette cité qui devrait absolument devenir leur capitale, moins de 25% des habitants de la grosse bourgade endormie qu’était devenue la prétendue troisième ville sainte de l’Islam.

En 1948, avant qu’elle soit annexée par la Jordanie, la partie orientale de Jérusalem comprenait la ville entre les murailles.  C’est dans cette partie de la ville que se trouvait le vieux quartier juif, celui des habitants juifs depuis au moins les 15ème, 16ème 17ème, 18ème et 19ème siècles, pour ne pas remonter plus avant dans le temps. C’est dans cette partie de la ville que l’écrivain français Chateaubriand observait en 1806 ces Juifs « étrangers dans leur propre pays ».

Jusqu’en 1948, la Jérusalem de l’époque du Ichouv** était une véritable capitale, ultra majoritairement juive.

« Terre arabe » devenue illégitimement capitale de l’Israël moderne, Jérusalem?

 

En d’autres termes, sous la Jérusalem palestinienne et son environnement, on trouve Israël (la Judée) et son peuple ! On comprend que l’archéologie soit considérée ici et là comme un crime colonialiste sioniste, comme une menace pour la stabilité de la mosquée Al Aqsa. Ce qui menace d’effondrement sous les coups des travaux archéologiques, ce ne sont pas les fondements matériels de la dite mosquée, ce sont les nuages de fumée destinés à délégitimer la restauration d’Israël. La recherche historique sur le terrain atteste ce que l’on trouve partout sous la Jérusalem ottomane, byzantine, romaine et grecque, ainsi que sous les bourgades et anciennes bourgades « arabes », la présence du soit disant comploteur « turco- tartare »***.

 

Tiens, une autre question : les Palestinien appellent aussi Jérusalem « El Qods » (prononcer el qouds). D’où vient ce nom ? Sous cette appellation arabe,  quel peuple, quelle culture, quelle langue?

 

Pour les Juifs, Jérusalem c’est en hébreu Iroushalaim ha kaddosha : Jérusalem la sainte. El Qods n’est donc rien d’autre que la déformation, par mimétisme, de Ha Kaddosh.

 

« Sous » la Palestine, pour reprendre le langage de nos pourfendeurs du « colonialisme des Juifs sionistes », on ne cesse de trouver Israël, ici et là, dans tout le pays. On nous objectera sûrement que si Jérusalem est la sainte, « El Qods », c’est parce que Muhammad l’a rêvée sainte, -quand il s’est envolé sur son cheval, depuis le rocher ou Abraham allait sacrifier son fils, pour aller visiter Salomon, Jésus, Moïse, et recevoir leur encouragement-, et c’est pourquoi les conquistadors arabes vainqueurs des byzantins l’ont surnommée ainsi, eux aussi, sans que cela ait un rapport quelconque avec le nom que les Juifs lui donnaient depuis déjà au moins deux millénaires.

 

Nous voyons ainsi que nos journalistes historiens du dimanche, écrivant sans complexe « sous Israël la Palestine », sont devant la question de Jérusalem et plus généralement devant celle de Israël/la Palestine, comme des géologues amateurs.

 

Ignorant la tectonique des plaques et observant des zones de régions de plissement, des zones de retournements et de chevauchement, en datant l’ancienneté de couches géologiques ils croient ou veulent faire croire que les couches de plus récentes sont celles du dessus. Alors que ces couches se retrouvent en surface, au dessus de sédiments moins anciens de formation, à la suite de mouvements de la croûte terrestre qui ont plissé le sol et retourné l’ordre des strates. C’est un peu comme cela que les journalistes et les « historiens » de l’école de pensée qui dominent les médias français peuvent voir sous Israël la Palestine, sans aller voir ce qui se trouve  et s’est passé sous la « Palestine ».

Et pour que leur dogme ne puisse pas être réfuté, l’archéologie doit devenir un crime colonialiste sioniste majeur, afin d’interdire l’investigation objective et la datation au moyen des procédés scientifiques. L’archéologie réduisant le dogme du complot sioniste turco-tartare à sa réalité de conte de ma mère l’oie.

 

 

D’un point de vue politique, l’ancienneté n’est pas toujours un critère. On vient de le voir récemment au Kosovo. Le cœur historique de la Serbie est devenue une seconde Albanie, sans que cela n’ait choqué quiconque, hormis les Serbes.

 

Que les Juifs soient, en tant que nation, plus anciens ou moins anciens sur le territoire d’Israël Palestine que les arabes et que les autres groupes musulmans formant le peuple palestinien (circassiens, tchétchènes, algériens, négro-africains descendants d’esclaves, fellah égyptiens, Syriens, albanais, bosniaque…) n’est pas non plus un critère absolu dans la négociation nécessaire entre les deux peuples.

 

La démocratie et l’esprit de compromis peuvent opposer à Israël que les nouveaux quartiers majoritairement juifs aujourd'hui, quartiers ou des logements doivent être construits pour loger les enfants des actuels habitants, n’existaient pas en 1948. La démocratie peut objecter qu’à l’est de la vieille cité où demeuraient majoritairement des Juifs, de 1840 à 1948, vivaient des « arabes » depuis fort longtemps, et que ces nouveaux quartiers ne sont devenus majoritairement juifs qu’après 1967.

 

La Démocratie peut objecter qu’ils doivent devenir palestiniens, sans que les Juifs doivent cesser de pouvoir y vivre : soit que les Juifs deviennent résidents israéliens en Palestine et soumis aux lois du nouvel état, soit qu’ils deviennent palestiniens de la minorité nationale juive, comme en Israël il y a des israéliens de la minorité nationale arabe, et comme il y pourra y avoir en Israël des résidents arabes anciens réfugiés de 1948 ou enfants de ces réfugiés, circulant librement entre Israël et la Palestine, dans le cadre d’un accord de paix et de reconnaissance mutuelle. Tandis que traiter de « colons » les Juifs de Jérusalem- est n’a rien à voir avec la Démocratie, cela revient, en réalité, à vouloir une future Palestine « juden rein »****.

 

La démocratie, qui cherche à apaiser, pas à exacerber, peut dire qu’une même et unique ville, Jérusalem Ha Kaddosh peut bien aussi être Jérusalem Al Qods et accueillir les sièges de deux  institutions gouvernementales, l’israélienne et la palestinienne et que la ville peut être dirigée par une municipalité élus par tous les résidents. En théorie m’opposera-t-on. En effet, avec deux états et deux législations quelle seront les lois qui s’appliqueront aux affaires générales de la ville. C’est en effet une difficulté, mais probablement pas la plus grande.

 

Alain Rubin

 

Notes

 

*        j’écris principalement, parce qu’au côté de ces prétendus « arabes » et « européens » de confession juive, on trouve, parmi les Juifs d’Israël, des Juifs d’Afrique noire, ces divers descendants d’une des tribus « disparues » d’Israël, la tribu de Dan.

En Côte d’Ivoire, 750 000 Ivoiriens se transmettent de père en fils qu’ils sont des Dan, des membres d’une des dix tribus hébreues dispersées à la suite de la conquête de l’ancien Israël par les assyriens, en 722 avant l’ère chrétienne. L’Afrique de l’ouest subsaharienne a conservé des souvenirs de la présence de ces Juifs. D’ailleurs, jusque il y a peu et depuis toujours, les Touareg appelaient les « Juifs » certains de leurs voisins noirs du sud.

Si les Dan de Côte d’Ivoire et d’Afrique subsaharienne de l’ouest ne sont guère connus, il en va différemment des Dan d’Ethiopie, les Beta Israël que leur voisins non Juifs appellent péjorativement « falasha », les exilés.

L’ancien Afghanistan avait une monarchie issue des tribus Pathans ou Pachtounes, son ethnie la plus nombreuse (plus de 15 millions d’âmes en 1996 ; les Pathans vivaient en Afghanistan, Pakistan et Cachemire ; ils possédaient des sous groupes tribaux portant encore des noms suggérant qu’ils étaient issus de tribus juives perdues : Reubeni (Reuven),  Efrida (Ephraïm) et Achouri (Acher). Le dernier monarque Afghan, renversé par les militaires membres des deux petits partis staliniens locaux, revendiquait avec fierté la filiation hébraïque des tribus Pathanes. Vers la fin du 18ème siècle, les voyageurs observaient que ces tribus, officiellement « musulmanes », pratiquaient un islam singulier, un « islam » dans lequel la circoncision se faisait sur des garçons de huit jours, un « islam » ou les patronymes étaient typiquement hébreux ; ils observaient aussi que d’autres traditions quotidiennes marquaient cette origine. Les autorités imposeront aux Pathans, à cette époque pas si lointaine, deux siècles, l’abandon des patronymes hébreux encore maintenus 25 siècles après leur dispersion.

Des descendants de la tribu perdue des Manassé, vivant dans des régions montagneuses excentrées de l’Inde, ont demandé ces dernières années à pouvoir bénéficier du droit au retour en Israël, dans la patrie jamais oubliée de leurs aïeux conquis et dispersés par les Assyriens.

Après 27 siècles d’exil, ces Manassé avaient conservé le souvenir de leur exil consécutif à la conquête de l’ancien Israël. Leur retour est-il moins légitime que celui revendiqué pour et par les exilés arabes victimes de la guerre de 1948 déclenchée par la ligue arabe, exilés dont, pour beaucoup d’entre eux, le lien au pays n’avait pas un siècle, ni même un demi siècle ? Dira t-on de ces israéliens de la tribu de Ménaché (Manassé) qu’ils sont des montagnards indiens convertis à la « confession juive » et des « colons »  dont la présence en Israël est illégitime ?

 

**    Ichouv, mot hébreu désignant l’auto organisation des Juifs de la Palestine ottomane de la fin du 19ème siècle à 1918, puis celle du mandat britannique jusqu’à la proclamation d’indépendance le 15 mai 1948 (le Ichouv possédait ses partis politiques, ses syndicats ouvriers et patronaux, ses organismes économiques, ses structures d’auto défense, son système de représentation locale et internationale, et bien sûr ses structurations religieuses spécifiques…).

Lorsque Bonaparte fit le célèbre discours devant Saint Jean d’Acre, il s’adressa aux habitants de « terre sainte » appartenant à la « nation juive ». Contrairement aux assertions d’Elias Sanbar, les Juifs existaient encore et déjà en terre sainte. Bonaparte s’adressa aux Juifs bien réels qu’il rencontra, les invitant à restaurer, grâce à l’aide de la République française, le royaume des Hébreux ; son discours n’eut guère d’écho, il ne pourra alors s’adresser qu’à une population juive misérable et sans droit, totalement délégitimée, des sortes d’ilotes en proie à la précarité institutionnelle, des propriétaires devenus squatters dans leur propre maison, qui ne pouvaient concevoir une restauration de leurs droits nationaux en dehors d’un acte messianique, un acte divin. Quelques années plus tard (1806) lorsqu’il rencontrera les Juifs dans les vieilles rues de la Jérusalem sous domination ottomane, Chateaubriand ne croisera lui aussi que de pauvres hères que préoccupaient uniquement le Livre et sa transmission à leurs fils ; l’écrivain français dira d’eux qu’ils étaient des « étrangers dans leur propre pays ».

Dans une certaine presse française bien pensante et respectueuse des droits des opprimés, surtout ceux des Palestiniens, plus opprimés que tous les autres opprimés parce qu’opprimés par ces oppresseurs en chefs que sont les ignobles sionistes, Elias Sanbar a pu présenter son dernier ouvrage. E. Sanbar passe pour un Palestinien ouvert au dialogue et favorable à la paix avec les Juifs. Dans le quotidien le monde il répondait à un interview au sujet de son  livre d’un siècle de photos de la Palestine et des Palestiniens ; comme dans ce livre il n’apparaît jamais le moindre Juif vivant en Palestine, le journaliste, étonné, en fait l’observation ; Sanbar lui répond : qu’il n’existait pas de Juifs dans le pays avant l’époque où démarre son livre de souvenirs photographiques, et qu’il y a bien de nombreux ouvrages israéliens ou l’on ne voit pas de Palestiniens. Alors, dent pour dent en quelque sorte…

 

***   les plus hostiles parmi les antisionistes arabes parlent fréquemment du « complot sioniste turco tartare ». Outre l’extrême impolitesse raciste vis-à-vis des Turcs, -relent de l’époque de remise en cause du califat ottoman (turc) ?-, on peut relier cette expression au mythe de l’origine Kazakh des Juifs de Russie et d’Ukraine. Ces Juifs formaient plus de 40% du peuple juif d’avant la shoah. La langue de leurs voisins slaves ne les appelait pas Juifs mais « yévreï », hébreu. A Rome, ou résidait avant la shoah la plus ancienne communauté de Juifs d’Europe occidentale, on parlait aussi d’Hébreux, les « Hébréo » en italien.

Dommage pour nos tenants de la thèse du complot sioniste turco tartare, « l’archéologie » des langues d’Europe ne milite guère en leur faveur. Mais peut être que l’étude de l’histoire des langues est aussi un complot sionisto tartare et que la philologie cherche à faire s’écrouler la mosquée Al Aqsa ?

 

****  en 1920 et 1921, la Société des nations (l’ancêtre de l’ONU) reconnaissait la légitimité de la reconstitution politique de la nation juive, son retour officiel et collectif sur son territoire historique, celui ou elle s’était formée il y avait pas loin de trois millénaires. Lieu résumé par Jérusalem, et qui constituait depuis toujours le centre de sa pensée et de ses aspirations quotidiennes et ou persistait une petite minorité juive, traitée par l’autorité ottomane et le voisinage un peu comme les blancs sudistes des Etats- Unis traitaient leurs anciens esclaves noirs jusqu’aux lois civiques des années soixante du siècle dernier.

La SDN autorisait le retour des exilés sur les différentes parties de l’ancien Israël (Judée- Samarie, Galilée, Galaadite sur la rive orientale du Jourdain). L’administration britannique interdira cependant le retour de Juifs sur la rive orientale du Jourdain (Galaadite). En 1947, le plan de partage de l’ONU prévoyait deux états nationaux sur le territoire de la Palestine du mandat britannique. L’un formé d’une majorité juive et d’une forte minorité arabe, l’autre d’une majorité arabe et d’une minorité juive. Qualifier de « colons » les Juifs habitant des portions du futur état palestinien revient à préconiser son exclusivité nationale arabe, tandis que l’on soutient à l’inverse le retour des cinq millions d’arabes affirmant descendre des 600 ou 700 milles réfugiés ayant quitté Israël en 1948 (volontairement et/ou expulsés) lors de la guerre déclenchée par la Ligue arabe.

Résultats de cette manière de présenter le conflit, il résulterait d’un accord de paix sur ces bases deux états arabes : l’un purement arabe, la future Palestine, et l’autre, à majorité arabe avec une forte minorité juive, l’actuel Israël. L’actuel Liban montre ce qu’il peut y avoir de moins pire avec cette dernière façon de voir la résolution du conflit né avec la guerre déclenchée en 1948 par la ligue arabe.

 

Alain Rubin-Pour © 2011 aschkel.info et © 2011 lessakele

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