Les autres synthèses
Quand l’Unesco remonte le temps et change le passé sur trois mille ans ???
Par Alain RUBIN
Pour aschkel.info et lessakele.
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L’UNESCO vient de prendre une décision tout à fait surprenante.
Comme on dit, l’antisémitisme, grimé en antisionisme, mène à tout, même à révolutionner la science de l’histoire et la technologie.
En la circonstance : haine irrationnelle pour les uns, pusillanimité pour les autres, ont produit au sein de la vénérable institution quelque chose de tout à fait miraculeux. L’UNESCO a enfin réalisé ce que les auteurs de science fiction n’avaient que rêvé et fait qu’offrir à des lecteurs bienveillants. C’est ainsi que les dernières décisions de l’organisation ont fait passer cette machine extraordinaire du stade d’invention littéraire à celui d’outil réel et quotidien pour favoriser l’action « éducative » des représentants des gouvernements.
Je vois d’ici votre petit sourire, ou votre index porté au front, pour signifier : il est maboule, complètement cinglé, ce pauvre Alain...
Malheureusement, dans l’affaire, je ne suis pas cinoque. Les instances de l’organisation internationale ont bien inventé une machine à voyager dans le temps. Elle est même capable de permettre de changer le passé. Elle a donné les moyens scientifiques, à madame la directrice de l’UNESCO et à ses proches collaborateurs, pour qu’ils remontent loin en arrière dans l’histoire humaine, aux fins d’agir pour changer un avenir qui pour nous reste un passé. Désormais, un pan du passé de l’histoire humaine a été profondément modifié. Il nous est enfin révélé dans sa vérité vraie.
Quitte à me répéter, j’insiste : Les experts qui officient dans les bureaux bien ensoleillés de la place Fontenoy, dans le magnifique 7ème arrondissement de Paris, -madame Irina Bokova et ses collaborateurs-, ont bien inventé pareille et extraordinaire machine, capable d’envoyer des gens dans un passé où ils ont changé le cours des choses, effaçant des mythes, révélant des vérités cachées. Et cela à marché. La preuve, les dernières décisions de l’organisation des Nations Unies pour la culture, la science et l’éducation.
C’est ainsi que le tombeau de Rachel, -une des matriarches du peuple hébreu-, racheté à prix d’or par Lord Montefiore au milieu du 19ème siècle, aux autorités légales d’alors, à savoir les dignitaires ottomans représentant du Califat islamique. Cette acquisition était destinée à faciliter les pèlerinages juifs, assurant leur pérennité, protégeant le lieu et les pèlerins. Grace à la machine mise au point place Fontenoy, ce lieu n’est plus un lieu juif...
Grace aux voyageurs du temps installés dans la grande maison parisienne, la propriété des héritiers légaux de Lord Montefiore n’est plus leur propriété, ni morale, ni légale. Grâce aux travaux scientifiques des fonctionnaires internationaux de la place Fontenoy, une machine à permis de modifier, en fait, révéler le passé caché. Extraordinaire, non ?
Le tombeau de la matriarche n’est plus le tombeau de la matriarche. L’acte d’achat du lieu, réalisé il y a 170 ans, ne s’est pas produit. Le tombeau hébreu et juif est même devenu une « mosquée », un lieu arabe et musulman.
Grâce à l’extraordinaire machine, mise au point par l’équipe de madame Bokova, on peut enfin savoir que ce que tout le monde croyait depuis un peu plus de trois millénaires, n’était qu’une vaste erreur : L’islam n’était pas né au 7ème siècle de l’ère actuelle mais bien plus tôt, deux mille ans plus tôt ; et les Juifs n’avaient jamais voyagé, de près ou de loin, pour venir se recueillir sur ce lieu. Quant à Lord Montefiore, un Juif sépharade anobli par sa gracieuse Majesté britannique, il n’avait pas acheté le lieu. Et même, ce Lord et la reine qui l’avait fait noble n’avaient pas existé. Lord Montefiore et la Reine d’Angleterre n’étaient que des mythes sionistes...
Par contre, on apprend enfin ce que tous nous ignorions, y compris les autorités califales ottomanes du début et du milieu du 19ème siècle : foin de tombeau d’une matriarche juive, il s’agissait d’une mosquée ; certes, une mosquée sans minaret, une mosquée sans salle de prière, une mosquée sans lieu d’ablution, mais quand même, de tous temps, ce fut néanmoins « une mosquée ». Et l’équipe de savants fonctionnaires et d’érudits vacataires lui a même découvert son nom, un nom que personne ne connaissait, à cette « mosquée » très particulière. Fantastique, la science des fonctionnaires et vacataires de la place Fontenoy !!
Revenons à la réalité. Quittons le fantasmagorique.
Pour qui pensait naïvement que la culture et l’histoire qui la produit sont des données objectives, en tant que telles, -mêmes si elles sont le produit des relations sociales et de la subjectivité humaine qui les accompagne et les nourrit-, qui ne doivent pas apparaître ou disparaître au gré des choix politiques, de leurs manipulations et de leurs ruses, l’UNESCO vient de choisir de devenir le contraire de ce pourquoi elle a été crée.
En remontant dans le passé, pour changer la nature des choses et favoriser des combines politiciennes répugnantes, elle vient de s’affirmer comme une sorte de « propaganda staffel ». Ses fonctionnaires sont sans manteau de cuir, leurs « bureaux » émanent d’une machine bureaucratique de taille internationale, mais le fond des choses marquent une continuité indéniable.
Dans le cas de la première, les Juifs étaient bien réels, il convenait de s’en débarrasser, par tous les moyens et les plus expéditifs étant les meilleurs. Les accuser de tout donnant le prétexte commode.
Pour la nouvelle, les Juifs n’ont jamais existé, ils n’ont aucun lieu propre, surtout, ils n’ont jamais eu de territoire national, ni lieu de pèlerinage, ils n’ont jamais rien acheté et payé de leurs deniers dans le territoire qui se serait appelé toujours et tout le temps « Palestine ». Bref, et pour faire court, ils sont un mythe. Mais un mythe bizarre quand même, parce qu’il existe depuis trois mille ans, et quand quelque chose ne va pas, on peut lui taper dessus à bras raccourci comme s’il était une réalité tangible et absolument détestable : l’archétype de la « tête de Turc », en quelque sorte. D’ailleurs, comme c’est la tête de turc idéal, ce non-être juif, il se dit même : que le projet national de ce non-être, « l’entité sioniste », est en réalité un « complot turco-tartare »...
En conférant au tombeau de Rachel, un lieu saint juif antérieur de plus deux millénaires à l’apparition de la prédication mahométane, le statut de « mosquée », l’équipe dirigeante de l’UNESCO se comporte ici comme les rédacteurs du précis d’histoire du PCUS (le parti communiste « bolchevique » de la défunte URSS). Comme ces derniers, nos experts de la nomenklatura de la place Fontenoy se croit autoriser à effacer tel événement et/ou à en inventer un autre aux grés des caprices du chef de la bureaucratie. Ici, ce qui tient lieu de chef de la bureaucratie, ce sont les oukases de ceux qui veulent faire définitivement disparaître le peuple juif en commençant par son état national.
Je crois quand même que ces messieurs et ces dames vivent un peu de nos impôts, ne serait-ce qu’au niveau de leurs locaux bien ensoleillés, bureaux, restaurant d’entreprise, électricité, et autres commodités. Il me semble que cela nous donne un tout petit peu le droit, à nous autres qui payons des impôts dans ce pays, de lui demander quelques comptes à la dame Bokova et à son équipe.
Une affaire à suivre donc.
Alain Rubin