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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 19:05

 

 

 

Barheïn au coeur de la nouvelle guerre froide

par Antonin Tisseron

Alors qu'au Bahreïn la majorité chiite affronte la dynastie sunnite au pouvoir, l'Iran chiite tente de tirer les marrons du feu en poussant ses pions face à son grand rival sunnite saoudien. Focus sur un pays en pleine ligne de front

 

Les racines locales de la contestation à Bahreïn s’enchevêtrent avec des enjeux plus vastes dans une région stratégique.


 

Le 3 avril dernier, les ministres des Affaires étrangères des pays du Conseil de coopération du Golfe se réunissaient à Riyad, en Arabie Saoudite, et dénonçaient l' "ingérence persistante de l'Iran dans leurs affaires intérieures". Si le Koweït venait alors d’expulser des diplomates iraniens, accusés d’entretenir un réseau d’espionnage, cette réunion intervenait surtout deux semaines après l’intervention le 14 mars de 1 000 soldats saoudiens et de 500 policiers émiratis, de la force conjointe du Conseil de coopération du Golfe dans le royaume de Bahreïn.

Iran vs États-Unis

Cette intervention, destinée à mettre fin à des troubles commencés le 14 février, a fait monter d’un cran la tension dans le Golfe. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad affirmait ainsi le 16 mars que l'intervention de forces des pays du Golfe pour mettre un terme aux manifestations populaires à Bahreïn était "un acte hideux voué à l'échec". Malgré les distances prises par une diplomatie américaine appelant les pays de Conseil de coopération des États arabes du Golfe à faire preuve de retenue et à agir de manière à soutenir le dialogue, le président iranien dénonçait dans le même discours le rôle des États-Unis dans la région.

Derrière ce thème classique de la rhétorique iranienne anti-américaine, l’objectif est double. D’une part, Téhéran renforce sur la scène internationale son image d’un pays défenseur de la rue arabe contre les tentatives hégémoniques extérieures. D’autre part, le régime iranien nourrit une dynamique interne de mobilisation. Quelques jours après l’intervention des troupes saoudiennes, le consulat saoudien à Mashhad, dans le nord-est de l’Iran, était d’ailleurs attaqué par plusieurs centaines de manifestants.

Renforcement des positions françaises

Les racines locales de la contestation à Bahreïn s’enchevêtrent en effet avec des enjeux plus vastes dans une région stratégique. Alors que la diplomatie iranienne est caractérisée par un fort volontarisme et que Téhéran s’est lancé dans un programme nucléaire inquiétant, la capitale Manama abrite le quartier général de la Ve flotte américaine, dont les navires sécurisent les routes d’approvisionnement en pétrole des États-Unis et constituent un outil de dissuasion à 240 km des côtés iraniennes.

La France et l’OTAN ont d’ailleurs récemment également renforcé leur positionnement dans le golfe Arabo-persique. Paris a ouvert une base à Abou Dhabi et l’Initiative de coopération d’Istanbul, lancée lors du sommet de l’Alliance atlantique de juin 2004, propose une coopération pratique entre les pays du Conseil de coopération des États du Golfe qui le souhaitent – dont Bahreïn – et l’OTAN.

Endiguer la tentative iranienne

Dans cette lutte avec l’Iran, dont l’annonce par les autorités de Bahreïn le 12 avril dernier de l’arrestation d’un Bahreïni et de deux Iraniens pour soupçon d’activité d’espionnage est le dernier épisode en date, des réformes politiques et la poursuite des programmes de développement économiques à Bahreïn sont le meilleur moyen de mettre fin à des mouvements de protestation bien antérieurs à la révolution tunisienne.

Réconcilier les manifestants avec la monarchie des Al-Khalifa permettrait en effet d’endiguer toute tentative iranienne pour accroître son influence dans l’île. Les autres monarchies du golfe mais aussi les États-Unis et les Européens ont en cela un rôle à jouer dans la construction de la sécurité dans le golfe Arabo-persique.

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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 19:01

 

 

 

 

Les révoltes en Syrie et la fin du baathisme
Lundi, 18 Avril, 2011

Par Jean-Sylvestre MONGRENIER, Chercheur associé à l’Institut Thomas More, Chercheur à l'Institut Français de Géopolitique (Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis).

En dépit de la répression menée par le régime de Bachar Al-Assad, la Syrie bascule à son tour dans une situation insurrectionnelle. L’effondrement de ce régime serait la conséquence logique de l’épuisement du baathisme et de l’échec historique du nationalisme arabe. En Syrie comme dans l’ensemble de la région, le découpage politico-territorial issu du « désordre post-ottoman » pourrait être menacé. Un bref retour sur la Syrie s’impose donc.

La Syrie est un État du Proche-Orient situé sur cet espace que le géographe Yves Lacoste nomme « isthme syrien », entre Méditerranée orientale et golfe Arabo-Persique (« Syrie » renvoie à l’« Assyrie » de l’Antiquité proche-orientale). Les données démographiques et géographiques (185 000 km² ; 22 millions d’habitants), plus encore la situation géopolitique, en font un pays clef, au cœur des équilibres régionaux et des complexes jeux d’alliances moyen-orientaux.

A la fin de l’Empire ottoman, la Syrie est le foyer du mouvement nationaliste arabe et la « révolte arabe » de 1916, avivée par le colonel Lawrence, est le point de départ d’un long contentieux historique avec la Turquie, contentieux aggravé par un litige territorial autour du Sandjak d’Alexandrette (un territoire concédé à la Turquie par la France, puissance mandataire, en 1939). A l’issue de la Première Guerre mondiale, Damas devait être la capitale d’un grand royaume arabe mais l’émir Faysal, fils du chérif de la Mecque (Hussein Ibn Ali, de la dynastie des Hachémites), est chassé par les armées françaises en 1920.

Les accords Sykes-Picot de 1916 qui lient Londres et Paris l’emportent donc sur la promesse d’un grand royaume arabe (les provinces arabes de l’Empire ottoman sont confiées sous la forme de mandats de la SDN à la France et au Royaume-Uni). Non sans contreparties pour les Hachémites toutefois. Réfugié à Londres, Faysal est ensuite placé sur le trône irakien, en 1921, et cette dynastie se perpétue en Mésopotamie jusqu’au 14 juillet 1958, date à laquelle le général Kassem et d’autres officiers nassériens mènent un sanglant coup d’État. En 1921, un autre fils d’Hussein Ibn Ali, Abdallah, devient émir de Jordanie, ensuite érigée en royaume (1946). Dans l’intervalle, la dynastie des Hachémites perd La Mecque, prise par Ibn Saoud en 1925.

Sous mandat français, l’espace syrien est divisé en quatre entités qui correspondent aux points forts de cet espace : les États de Damas et d’Alep, un État alaouite et le Djebel-Druze. Ces entités sont réunies en une sorte de confédération, en 1936, qui reste sous contrôle français. Quant au Liban, il est l’objet d’un mandat français spécifique. A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les troupes françaises évacuent la Syrie qui accède à l’indépendance (1946). Ses dirigeants soutiennent l’unification du monde arabe et c’est à Damas, en 1943, qu’a été fondé le parti Baath (Renaissance), à l’avant-pointe du panarabisme. Des sections « régionales » du Baath sont créées dans différents États arabes et la Syrie lie provisoirement son sort à l’Égypte de Nasser, dans le cadre de la République Arabe Unie (RAU), de 1958 à 1961.

Nonobstant la rhétorique unioniste, la RAU se défait et en Syrie, les coups d’État se succèdent. Au sein du Baath, le « régionalisme » l’emporte sur le panarabisme (les baathistes de Damas et de Bagdad entrent en conflit), et les défaites contre Israël affaiblissent le nationalisme arabe, l’islamisme prenant le pas dans la région. Le coup d’État du général Hafez Al-Assad, en 1970, institue un régime autoritaire et patrimonial qui s’appuie sur la minorité chiite des Alaouites (12% de la population) dans un pays multiconfessionnel (68% de sunnites et 10% de chrétiens auxquels il faut ajouter les druzes).

La géohistoire de l’isthme syrien (la province romaine de Syrie) et les représentations géographiques (le « désert de Syrie » de la géographie classique) inspirent un projet de « Grande Syrie » qui implique le contrôle géopolitique du Liban, de la Jordanie, de la Palestine, voire de la Mésopotamie. Les troupes syriennes entrent au Liban en 1976 pour y soutenir temporairement les Maronites contre les radicaux palestiniens (OLP et autres). Damas manipule ensuite les multiples antagonismes communautaires libanais et passe une alliance durable avec le Hezbollah chiite (une organisation classée comme terroriste en Occident). C’est seulement en 2005 que les Syriens évacueront le Liban, sous pression de la France, des États-Unis et de l’ONU.

Au cours des années de Guerre froide, Hafez Al-Assad s’appuie sur l’URSS, prend la tête du « front du refus » contre Israël, suite au traité de paix israélo-égyptien signé en 1979, et s’allie au régime islamique iranien contre l’Irak (voir la guerre Irak-Iran, 1980-1988). Lors de la guerre du Golfe (1991), la Syrie est partie prenante de la coalition mise sur pied par les États-Unis pour chasser les armées de Saddam Hussein du Koweït. Hafez Al-Assad met à profit ce contexte géopolitique pour renforcer son emprise sur le Liban, avec l’accord tacite de l’Arabie Saoudite mais aussi des Occidentaux.

En 2000, Hafez Al-Assad meurt et son fils, Bachar Al-Assad, lui succède. Il est présenté comme un réformateur, notamment en France où le jacobinisme à la syrienne a ses émules, mais la libéralisation politique ne suit pas une ouverture économique sélective et sous contrôle. L’ « Infitah » (l’ouverture) est confisquée par les clans au pouvoir. En 2003, le renversement de Saddam Hussein et la possible dislocation de l’Irak semblent ouvrir des perspectives au projet de Grande Syrie mais l’attentat contre Rafic Hariri (2005), le premier ministre du libanais, et les pressions internationales (résolution 1559) contraignent Damas à évacuer le Liban, non sans violences (les attentats dirigés contre les personnalités politiques libanaises jugées anti-syriennes sont nombreux).

Suite à ce départ précipité, le régime syrien y perd en légitimité intérieure et il est privé d’une partie des ressources qui alimentent le clientélisme politique, sans que le rapprochement diplomatique avec la Turquie post-kémaliste (voir la « diplomatie multivectorielle » de Davutoglu, ministre des Affaires étrangères d’Erdogan) ne puisse compenser cet affaiblissement.

Depuis quelques semaines, les « révoltes arabes » font sentir leurs effets jusqu’en Syrie où le principe et les pratiques du régime sont contestés. A proximité de la frontière avec la Jordanie, la ville de Deraa est l’épicentre de la contestation mais celle-ci a rapidement gagné d’autres centres urbains, sur le littoral de Méditerranéen orientale (voir le port de Lattaquié, entre autres villes), avec des effets jusque dans la capitale.

Il est difficile de penser que les tardives concessions du pouvoir en place suffisent à apaiser la situation politique intérieure. En Syrie comme dans d’autres États du monde arabe, c’est un mouvement de fond qui est amorcé. Dans le cas syrien, la multiplicité des clivages ethno-confessionnels fait redouter une remise en cause de l’ordre politico-territorial. C’est à des bouleversements d’ensemble qu’il faut donc se préparer.


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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 17:43

 

 

Mohammed Bouazizi, un inconnu entré dans l'histoire

par Daniel Pipes
National Review Online
20 avril 2011

http://fr.danielpipes.org/9701/mohammed-bouazizi-entre-dans-histoire

Version originale anglaise:Mohammed Bouazizi, Historical Figure
Adaptation française: Johan Bourlard

Soyez le premier de vos amis à indiquer que vous aimez ça.

Le 17 décembre 2010, l'immolation par le feu d'un obscur Tunisien, Mohammed Bouazizi, a déclenché à travers le Moyen-Orient une tempête politique qui fait toujours rage. Son histoire, telle que rapportée initialement, présente certaines imprécisions. Maintenant que les faits et leurs conséquences sont mieux établis, il est utile d'examiner la façon dont les soulèvements dans la région ont débuté.

Mohammed Bouazizi, un inconnu entré dans l'histoire.

(L'exposé qui suit s'appuie sur de nombreuses sources et particulièrement sur l'article de Marc Fisher, «In Tunisia, act of one fruit vendor unleashes wave of revolution through Arab world» (« En Tunisie, l'acte d'un vendeur de fruits déclenche une vague révolutionnaire à travers le monde arabe »), paru dans leWashington Post.)

Située au centre de la Tunisie et peuplée de 40 000 habitants, Sidi Bouzid, petite ville sans histoire (sauf le fait d'avoir donné son nom à la «Bataille de Sidi Bouzid» qui, pendant la Deuxième Guerre mondiale, opposa non loin de là les Allemands aux troupes américaines), a été le théâtre improbable du drame.

Sidi Bouzid, petite ville située loin des sentiers battus.

Là, comme partout ailleurs en Tunisie sous l'ère Ben Ali, la police exerçait sa domination sur les civils. Ils considéraient surtout le marché où Mohammed Bouazizi vendait des fruits comme, pour reprendre la description imagée de Fisher, « leur aire de pique-nique personnelle, prenant des sacs entiers de fruits sans même faire un signe de tête en guise de paiement. Les flics prenaient un réel plaisir à soumettre les vendeurs à toutes sortes d'humiliations, leur imposant des amendes, leur confisquant leurs balances et allant même jusqu'à leur demander de porter les fruits volés dans les voitures de police. »

Célibataire de 26 ans dont le travail constitue laprincipale ressourced'une famille sans père de huit personnes, Bouazizi est victime de ces prédations. Le jour fatal du 17 décembre à 10 heures du matin, il vient comme d'habitude installer, sans autorisation, sa charrette de fruits sur le marché. Au passage, deux agents de police – dontFadiya Hamdi, une femme de 36 ans qui a servi 11 ans dans l'armée – se mettent à se servir de fruits sur son étalage.

L'agent de police Fadiya Hamdi, celle qui a provoqué Bouazizi.

L'oncle de Bouazizi s'interpose pour le défendre et, après être parvenu à calmer les deux agents, se rend auprès du chef de police, le priant de leur dire de laisser Bouazizi tranquille. D'accord avec lui, le chef téléphone à Hamdi, la réprimande et lui ordonne de ne pas harceler le jeune homme.

Furieuse, l'agent Hamdi se rend au marché aux fruits et va trouver Bouazizi. Elle lui confisque un panier de pommes et le dépose dans sa voiture. Au moment où elle revient pour prendre d'autres fruits, Bouazizi tente de l'en empêcher mais selon Ala al-Din al-Badri, qui tenait l'étalage voisin, « elle a poussé Mohammed et l'a frappé avec sa matraque. »

Folle de rage, Hamdi parvient à prendre la balance de Bouazizi et quand celui-ci s'interpose à nouveau, Hamdi et deux autres agents le jettent au sol et lui confisquent d'autres articles en plus de la balance.

Bouazizi, en pleurs, les supplie : « Pourquoi me faites-vous ça ? Je suis juste quelqu'un qui veut simplement travailler. » C'est alors qu'en plein marché, sous le regard d'une cinquantaine de personnes environ, se produit l'acte qui va embraser le Moyen-Orient : Hamdi gifle Bouazizi.

Humilié, Bouazizi se rend à la mairie de Sidi Bouzid pour se plaindre auprès d'un fonctionnaire. On lui répond : « Non, tout le monde est en réunion. Rentre chez toi et oublie ça. » Cependant, au lieu de laisser tomber, il retourne auprès des autres vendeurs et annonce son intention de protester contre l'injustice et la corruption en s'immolant par le feu. À 11h30, tenant parole, il s'asperge d'un liquide inflammable, saisit une allumette et prend feu.

Bouazizi s'immolant par le feu.

Les tentatives pour le sauver au moyen d'un extincteur qui ne marche pas échouent. On fait alors appel à la police qui, comme on pouvait s'y attendre, ne répond pas. Au bout d'une heure et demie, arrive enfin une ambulance. Bouazizi, qui survit à cette épreuve du feu, est finalement transféré vers un hôpital de grands brûlés près de Tunis.

À Sidi Bouzid, des heurts éclatent. Filmés et diffusés sur Facebook, ils provoquent des troubles à l'échelle locale puis nationale. L'agent Hamdi est arrêtée. Le 28 décembre, le président Ben Ali se rend à l'hôpital au chevet de Bouazizi, grièvement brûlé, puis reçoit sa famille dans le bureau présidentiel.

Le président Ben Ali s'est senti contraint de rendre visite à Mohammed Bouazizi à l'hôpital.

Le 4 janvier, Bouazizi meurt des suites de ses brûlures. Sesfunéraillesqui ont lieu près de Sidi Bouzid, attirent une foule impressionnante de 5000 personnes qui scandent : « Adieu, Mohammed, nous te vengerons. Aujourd'hui c'est nous qui te pleurons, demain nous ferons pleurer ceux qui t'ont fait mourir. » Sa tombe devient un lieu de pèlerinage.

Le souvenir de Bouazizi reste vivant.

Comme annoncé, Mohammed Bouazizi est effectivement vengé. Son acte de désespoir a d'ores et déjà conduit au renversement de deux tyrans (en Tunisie et en Égypte), provoqué deux guerres civiles (en Libye et au Yémen) et déstabilisé deux gouvernements (au Bahreïn et en Syrie). C'est grâce à internet que cet inconnu est entré dans l'histoire.

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 10:18

 

Quand les experts occidentaux font de graves erreurs sur le monde arabe…Interview de Dore GOLD


 

De nombreux obstacles demeurent dans la transition des pays arabes vers la démocratie - hamodia

Géo-politologue spécialisé dans les affaires proche-orientales, ex-représentant d’Israël à l’ONU à la fin des années 1990 et auteur de nombreux livres et études détaillées sur le conflit israélo-arabe, Dore Gold est un expert de renommée mondiale. En faisant un premier bilan de l’énorme vague de soulèvements qui a déferlé dans le monde arabe depuis la Tunisie et qui s’est propagée en Égypte, au Yémen et au Bahreïn, puis en Jordanie, en Libye et maintenant en Syrie, il met en exergue la nécessité incontournable pour Israël d’analyser sur le fond ce processus complexe afin de pouvoir élaborer une politique cohérente à son égard.

-Hamodia : Le processus de bouleversements auquel on assiste aujourd’hui dans le monde arabe serait-il la première étape d’une réelle « transition vers la démocratie » ?

-Dore Gold : Comme Israël demeure à ce jour la seule démocratie dans un Proche-Orient toujours composé de régimes despotiques, de monarchies héréditaires ou bien de dictatures, il est clair que notre pays aurait un intérêt évident à voir les États voisins adopter un jour de véritables valeurs démocratiques leur permettant de transformer véritablement leurs structures nationales. Car c’est en fait bel et bien le manque radical de démocratie dans le monde arabe qui a contribué ces dernières décennies à entretenir et perpétuer le conflit israélo-arabe. 
Voilà pourquoi Israël suit avec une certaine préoccupation les troubles en cours dans presque tout le monde arabe, non sans redouter que cette instabilité - qui pourrait devenir chronique et s’étaler sur de longues années - ne génère en définitive des régimes encore beaucoup plus hostiles que les précédents. Même si, paradoxalement, il semble clair que c’est en fait l’absence de démocratie dans cette région si tumultueuse qui a fortement contribué à encourager l’hostilité face à l’État hébreu… 

-Comment expliquez-vous ce phénomène éminemment paradoxal ?

- Il existe dans presque tous les pays arabes une véritable « crise de légitimité » de leurs leaderships respectifs qui a exercé une grande influence sur la marche des événements régionaux. En effet, comme la quasi-totalité des dirigeants arabes exerçant le pouvoir n’ont jamais été élus par des élections authentiquement démocratiques, le problème se pose de savoir comment et pourquoi les diverses sociétés et populations ont accepté leur règne et, grosso modo, ont respecté les lois et décrets qu’ils édictent… Dans le cas des différents régimes militaires établis aussi bien en Égypte qu’en Syrie et en Irak, et en dépit du fait qu’ils ont réussi à mobiliser une bonne partie de leur opinion publique sur des objectifs « dérivés » leur ayant apporté un certain soutien populaire - comme la nécessité de « l’union arabe » et, bien sûr, la lutte contre Israël ! -, ces despotes ont pu détenir longtemps les rênes du pouvoir essentiellement grâce aux services efficaces de répression et de prévention policières de leurs « Mu’habarat » - les sinistres « polices secrètes » - arrêtant, torturant et même faisant disparaître en silence les moindres opposants sérieux à leur régime. 
Une stratégie politique qui s’est avérée tout spécialement vitale en Syrie et en Irak, deux pays despotiques aux populations peu homogènes et depuis longtemps gouvernés par des régimes minoritaires détestés, considérés en fait « illégitimes » par une bonne majorité de leur propre opinion publique… Or c’est une évidence que jusqu’au renversement de Saddam Hussein, l’Irak et la Syrie ont été les pays les plus extrémistes de la région !

-Vous voulez dire que ces dictateurs utilisent le conflit israélo-arabe comme une sorte de « bouc émissaire » pour détourner les préoccupations intérieures vers le même ennemi extérieur ? 

-Tout à fait ! Relisez ce que le président syrien, Bachar al Assad, avait déclaré en janvier dernier au Wall-Street Journal, à savoir qu’il n’y aurait pas de troubles en Syrie semblables à ceux intervenus en Égypte, tout simplement parce que son régime a systématiquement refusé pendant des décennies de nouer des liens diplomatiques étroits avec Israël comme l’avait fait Hosni Moubarak. En d’autres termes, Assad a ici explicitement reconnu que le maintien de l’hostilité contre Israël est bel et bien un alibi ou un « filet de sécurité politique » pour les régimes arabes qui permet en fait à leurs despotes de rester au pouvoir !
D’autant que cette haine entretenue contre Israël - comme autrefois la haine du Juif dans les sociétés médiévales occidentales - leur a toujours permis de détourner l’attention de leurs citoyens, se faisant beaucoup moins portés à critiquer leurs gouvernements. N’était-ce pas ainsi Mouammar Kadhafi qui avait appelé voilà quelque temps les « Palestiniens en exil » à envahir les côtes israéliennes et à initier ainsi une « crise mondiale », une diversion délirante qui lui a servi de dérivatif face aux appels constants lancés dans son propre pays pour de véritables réformes politiques !? Nous devrions créer une crise mondiale » a-t-il dit clairement. 
Voilà pourquoi, bien que l’avènement de la démocratie dans le monde arabe serait un pas en avant très positif susceptible d’aider à résoudre le conflit avec Israël, la période de transition vers de tels changements de régime est forcément truffée de nombreux problèmes et de graves questionnements... 

-Vous faites allusion aux forces anti-démocratiques et islamistes intégristes très actives dans bien des pays de la région… 

- C’est un fait que le monde arabe grouille de forces anti-démocratiques qui comptent utiliser - d’ailleurs une seule et unique fois ! - les élections démocratiques pour s’emparer du pouvoir… et supprimer aussitôt la démocratie. Ainsi en Égypte, le mouvement des Frères musulmans ne cesse depuis les années 1990 d’accroître son influence dans le parlement égyptien mais, sans trop vouloir s’appuyer jusque-là sur les rouages pseudo-démocratiques en vigueur à l’époque de Moubarak. 
Voilà pourquoi le recours apparemment salvateur à des « élections libres » sans transformation démocratique réelle de la société et sans engagement authentique de larges secteurs de l’opinion pour la démocratie et la paix pourrait donner des résultats totalement opposés à ce que certains « experts » occidentaux persistent à croire aujourd’hui…
Ainsi, c’est bien un scrutin législatif - démocratiquement organisé sous l’aval de l’administration américaine de l’époque dirigée par G. W. Bush - qui a porté en 2006 le Hamas au pouvoir à Gaza ! Or galvanisé par son triomphe électoral, le mouvement islamique intégriste a ensuite intensifié deux ans durant ses tirs à la roquette et au mortier contre les localités du sud d’Israël. Et ce, jusqu’à ce que l’opération « Plomb durci » menée par Tsahal en décembre 2008 n’y mette fin provisoirement. 
De la même manière que dans l’Histoire, les démocraties occidentales ont toujours cherché à se protéger efficacement contre les forces antidémocratiques existant en leur sein, cela devrait aussi être le cas dans le monde arabe… En clair, cela signifie que pour promouvoir un passage assuré de ces pays vers la démocratie, il faudra convenir partout de critères préalables, précis et adaptés définissant la participation aux élections !
Or on n’a pas toujours le sentiment que les Occidentaux - aussi bien leurs décideurs que leurs experts - se soucient de ces nécessaires précautions à prendre dans le monde arabe…

-En définitive, vous semblez donc assez pessimiste sur les chances d’avènement de démocraties véritables au Proche-Orient

- Dans un domaine aussi décisif pour l’avenir, la sécurité et la stabilité de toute la région, il faut toujours aller sans cesse au fond des choses et ne jamais faire l’économie d’analyses précises et documentées, en tous cas sans recourir à la pensée auto-suggestive ou « politiquement correct » !
Si bien qu’en dépit de l’approche apparemment assez prudente d’Israël sur ce début de transition vers la démocratie dans une partie du monde arabe, son apparition et son expansion constituent en soi un développement éminemment positif. Du moins tant que l’émergence, encore assez hypothétique de ces démocraties ne risque pas d’être purement et simplement balayée par des groupes hostiles à la démocratie, implantés à l’intérieur et à l’extérieur de ces pays - comme c’est hélas déjà le cas en Égypte avec les Frères musulmans. 


Quand les experts occidentaux font de graves erreurs sur le monde arabe…

 

« En Europe et aux États-Unis, souligne Dore Gold, on a hélas bien trop tendance à négliger l’importance des desseins véritables des groupes extrémistes et radicaux comme le Hamas et son organisation-mère, les Frères musulmans. Ainsi, James Clapper, le haut responsable des renseignements nationaux américains, n’a-t-il pas stupéfait son auditoire en déclarant en février dernier que l’appellation ‘Frères musulmans’ constitue ‘un simple terme générique concernant en fait une nébuleuse de mouvements non-violents et largement laïcs’ ! Il a aussi considéré que l’organisation terroriste Al Qaïda n’est qu’« un détournement de l’Islam authentique »… 
Or, rappelle Gold, le guide suprême actuel des Frères musulmans, Mohammed Badi, a ouvertement fait l'éloge du Djihad contre l’Occident et Israël dans ses derniers discours publics prononcés après son récent retour en Égypte. « Et, ajoute-t-il en réfutant Clapper, la plupart des chefs de Al Qaïda, comme Khaled Cheikh Mohammed - le principal responsable du méga-attentat du 11 septembre 2001 contre les tours-jumelles de New York -, n’est-il pas issu des Frères musulmans !? ». 
« Dans ces conditions, conclut Gore Gold non sans un certain désarroi, si un ‘expert’ comme ce Clapper peut prodiguer des conseils aussi peu avisés au président Obama, il ne sera guère surprenant de voir sous peu la Maison Blanche avaliser la participation des Frères musulmans dans le futur gouvernement égyptien. Une pseudo-analyse qu’Israël ne peut en aucun cas accepter ! ». 

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 10:12


 

Le propre réseau de contrebande d'Assad réquisitionné pour armer l'opposition 

 

 

 

DEBKAfile Reportage exclusif  17 avril 2011, 10:45 PM (GMT+02:00)

 

Adapté par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

debka

 


 

 

De longues files de camions en attente, avant d'entrer en Syrie, à la frontière libanaise

 

Les troupes syriennes se sont déployées dimanche 17 avril, tout au long des frontières du pays avec l’Irak, la Jordanie et le Liban, pour faire obstruction aux trafics d’armes, d’argent et d’agents étrangers qui affluent depuis ces dernières semaines pour venir à la rescousse de l’opposition dont le soulèvement s’est étendu à chaque coin du pays. Le Jour de l’Indépendance, ce dimanche, a été marqué par l’exposition, de la part des autorités, d’une collection d’armes automatiques, présumées avoir été transportées clandestinement à travers la frontière irakienne, parallèlement au défilé de cortèges réclamant le renversement du Président. A Homs, les forces de sécurité ont tiré et tué 4 manifestants et en ont blessé plus de 50. Certains manifestants portaient des banderolles proclamant : « La mort est préférable à la honte ! ».

 

De larges pans de l’économie syrienne ont été paralyses, selon les sources de Debkafile, du fait que 2500 camions d’approvisionnement restent bloqués à la frontière libanaise et 3000 autres aux frontières jordaniennes et irakiennes, sujets à des fouilles méticuleuses et chronophages. Les autorités syriennes soupçonnent l’Arabie Saoudite de convoyer clandestinement des armes en direction de l’opposition, à travers la Jordanie, l’Irak et le Liban, en ayant réquisitionné l’ensemble du réseau de trafic au Moyen-Orient, dont Assad était le principal organisateur et le maillon fort – et qui s’est désormais retourné contre son maître pour lui mordre la main.

 

Les fouilles des convois ont causé des dommages critiques à l’économie syrienne : l’approvisionnement des importations de transports de nourriture et de matières premières est suspendu et ne parvient plus aux magasins et aux industries et les exportations sont presque au point mort.

 

Les élites politiques, des cercles d’affaires, de l’armée et du renseignement, dont la famille Assad elle-même, ont amassé des fortunes personnelles en créant et en alimentant ces filières, dont les voies de passage proviennent du Soudan au sud à travers le Sinaï et de la Jordanie jusqu’en Irak et vers la Syrie au nord-ouest.

 

Les sources militaires de Debkafiles rapportent que le régime syrien était aussi leur meilleur client, employant ces réseaux pour transférer les contrebandes d’armes vers le Hezbollah libanais, les extrémistes palestiniens, comme le Hamas dans la bande de Gaza et ses groupes alliés dans la Bande Occidentale (de Judée-Samarie), ainsi que les terroristes sunnites, comprenant notamment al Qaeda, en Irak.

 

Assad et ses chefs de la sécurité ont, désormais décidé que le rôle de Damas, en tant que foyer principal de ce trafic au Levant menaçait leur mainmise sur le pouvoir, parce que l’Arabie Saoudite avait commencé à utiliser ces branches du réseau pour véhiculer discrètement des armes et des financements à l’opposition syrienne :


1.  Jordanie : Les services de renseignement syriens soupçonnent Riyad d’avoir établi ses quartiers généraux, dirigés par le Prince Bandar ben Sultan, Secrétaire Général du Conseil national de sécurité saoudien, à Amman, afin d’aider et d’armer le soulèvement.


La ville de Deraa, qui dirige le mouvement de protestation dans le sud syrien, se situe sur la route de la seule voie reliant la Syrie à la Jordanie. Elle est à 100 kms de Damas et à 88 seulement d’Amman. Plus de 1500 camions de fournitures, certains en provenance d’Arabie Saoudite, attendent aux barrages routiers de la sécurité syrienne, avant d’obtenir l’autorisation de reprendre la route.


Les tanks syriens et les forces spéciales camouflées sont aussi en embuscade pour intercepter tout traffic suspect le long de la rivière du Yarmouk qui traverse la Jordanie.


2.  Iraq : Assad soupçonne les Saoudiens d’alimenter l’afflux d’armes, d’argent et de provocateurs en Syrie, pour inciter à l’émeute, avec l’aide des milices sunnites de la province d’Al Bandar, dans l’ouest irakien. Ces locaux sont des habitués des chemins de contrebandiers de la frontière syrienne, cachés par la densité des arbres et de la végétation des rives des fleuves de l’Euphrate et du Tigre, entre Husaiba en Irak et Abu Kamal en Syrie. Cette dernière est le foyer de la tribu Shammar, dont les territoires s’étendent jusqu’en Arabie Saoudite et en Jordanie.

 

Depuis que l’armée syrienne a bouclé la seule frontière régulière avec l’Irak, à Rabiyaa-Tall Kujik, une autre file de 1500 camions sont arrêtés, en attendant l’autorisation de franchir le poste-frontière.


3. Liban :  

La Syrie a resserré l’étau de ses mesures les plus drastiques le long de sa frontière avec le Liban, particulièrement au terminal de stockage des produits de la frontière de Abboudiyeh. Damas accuse le Député Jamal al-Jarrah, un membre du Mouvement Mustaqal dirigé par Saad Hariri, le Premier Ministre sunnite renversé par le Hezbollah, d’être le relais du passage des armes et des fonds saoudiens qui alimenterait le soulèvement syrien. 

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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 19:00

 

 

Le conte moral de la Turquie

Par CAROLINE B. GLICK 
Jerusalem Post 15/04/2011

http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=216704

 

Adaptation française de Sentinelle 5771 © 

 
L’AKP en Turquie a utilisé la démocratie pour s’emparer du pouvoir. Maintenant qu’ils ont le pouvoir, ils détruisent systématiquement la liberté dans leur pays.

La Turquie est aujourd’hui un conte moral pour l’Occident. Mais les dirigeants occidentaux se refusent à comprendre ses leçons.

 

Depuis que le Parti islamiste AKP en Turquie de ‘la Justice et du Développement’ a gagné les élections en novembre 2002 sous la conduite de Recip Tayyip Erdogan, les officiels occidentaux ont tenu l’AKP, Erdogan et ses collègues comme une preuve que l’islam politique est miscible dans les valeurs démocratiques. Pendant la visite d’Erdogan à la Maison Blanche en juin 2005 par exemple, le président d’alors, George W. Bush fit l’éloge de la démocratie turque comme « un important exemple pour les gens  plus largement au Moyen Orient ».

Hélas, après neuf ans du régime « démocratique » de l’AKP, il est clair que l’adoption par Erdogan et ses collègues du langage et des outils de la démocratie était fort large mais dans un sens étroit. Ils ont utilisé la démocratie pour s’emparer du pouvoir. Maintenant qu’ils le détiennent, ils détruisent systématiquement la liberté dans leur pays.

La Turquie se place au 138ème  rang pour la liberté de la presse internationale selon l’index du groupe ‘Reporters Sans Frontières’. 68 journalistes moisissent dans les geôles turques pour le crime d’avoir fait leur travail. La plus récente rafle de journalistes est survenue au début mars. Et elle démontre l’utilisation par les dirigeants islamistes de Turquie de l’exploitation des libertés démocratiques au service de leurs fins tyranniques.  

Comme le journal ‘Der Spiegel’ l’a rapporté la semaine dernière, les journalistes chevronnés Ahmet Sik du journal d’extrême-Gauche ‘Radikal’ et Nedim Sener du journal de réflexion ‘Milliyet’ faisaient partie de cette rafle. Appartenant à la Gauche radicale, les deux hommes s’opposent à la politique islamiste de l’AKP. Mais ils partageaient son intérêt dans l’affaiblissement de l’armée turque.

 

La Gauche s’opposait au rôle constitutionnel de l’armée en tant que superviseur de la démocratie turque parce que l’armée usait de ce rôle pour persécuter les Gauchistes. Le Parti AKP s’opposait à l’armée parce qu’elle bloquait la voie du Parti vers l’islamisation de la société et de la politique turques. Quand l’AKP se retourna contre l’armée, elle utilisa les journalistes de Gauche pour soutenir ses actions.

 

Cette collusion prit tournure en 2007. Dans une tentative pour détruire la légitimité de l’armée, le régime de l’AKP avait engagé des mesures sans précédents d’enregistrement des communications sans fil des généraux en activité et de ceux en 2ème réserve.

 

L’opération d’enregistrement des communications a précédé la mise en avant en 2007 de la soi-disant conspiration ‘Ergenekon’ dans laquelle des généraux, des journalistes, des personnalités de la télévision, du monde du spectacle et des affaires ont été impliquées dans une tentative présumée de renverser le gouvernement de l’AKP. Faisant partie de l’enquête ‘Ergenekon’, au cours des quatre années passées, des centaines de dirigeants non islamistes, depuis des généraux et des journalistes, ont été arrêtés et détenus sans procès.


Ironiquement, Sik accusé maintenant d’être membre du complot ‘Ergenekon’, était rédacteur dans le magazine hebdomadaire gauchiste ‘Nokta’ qui « dévoila » l’affaire de la conspiration.


Comme le note ‘Der Spiegel’, l’arrestation de Sik et Sener démontre que l’adoption précoce par l’AKP de journalistes d’investigation champions de la liberté de la presse était purement opportuniste. Lorsque Sik et Sener et les 66 autres journalistes emprisonnés eurent fini de discréditer l’armée, le régime n’avait plus besoin d’eux.
 De fait, ils devenaient une menace.

 

De plus Sik et Sener ont récemment écrit des livres documentant comment la version turque des ‘Frères Musulmans’, le réseau ‘Fetulah Gulen’ s’est emparée des forces de sécurité du pays.

 

Dans un entretien ce mois-ci avec le quotidien d’informations et revue économique ‘Hurriyet’, l’ancien président Souleyman Demirel a prévenu que l’AKP avait établi « un empire de la peur » en Turquie.

 

La chute de la Turquie dans la tyrannie islamiste n’a pas seulement détruit la liberté en Turquie. Elle a transformé la posture stratégique de la Turquie d’une manière désastreuse pour l’Occident. Et pourtant, dans ce domaine aussi, l’Occident refuse de noter ce qui arrive.


Au début de cette semaine, l’ambassadeur des USA à Ankara, Francis Ricciardone a donné un entretien au media turc dans lequel il a soutenu avec romantisme le partenariat américano-turc. Comme il l’a formulé : « Nos intérêts sont similaires. Même si nous avons des méthodes et des objectifs différents, notre vision stratégique est la même ».

Hélas, on ne peut aucunement faire correspondre cette déclaration avec la politique turque.


Cette semaine, on a rapporté que la Turquie, membre de l’OTAN, ouvre quelque chose qui ressemble à une mission diplomatique des Taliban à Ankara. La Turquie soutient le Hamas et le Hezbollah. Elle a commencé à former l’armée syrienne. Elle soutient le programme d’armement nucléaire de l’Iran. Elle est devenue la ligne économique vitale du régime iranien autorisant les mollahs à user des marchés turcs pour transgresser le régime des sanctions de l’ONU.  


En moins de 10 ans, le régime de l’AKP a démantelé l’alliance stratégique de la Turquie avec Israël. Elle a inculqué au public turc autrefois tolérant, voire pro-Israël, un antisémitisme virulent. Cet endoctrinement systématique de la haine antijuive a enhardi les dirigeants turcs à annoncer publiquement qu’ils soutiennent l’option de faire la guerre à Israël.


Le gouvernement turc se tient derrière al Qaïda - et le Hamas – lié au groupe IHH. L’IHH a organisé l’an dernier la flottille pro-Hamas vers Gaza au cours de laquelle des membres d’IHH ont brutalement attaqué des commandos navals engagés dans une mission légale de maintien légal du blocus maritime de la côte de Gaza. Avec le soutien du gouvernement turc, IHH planifie maintenant une flottille encore plus vaste pour s’attaquer au blocus de Gaza par Israël le mois prochain.

 

En réalité, démontrant l’intimité de ses liens avec le régime de l’AKP, cette semaine IHH a annoncé qu’elle envisage de retarder la prochaine flottille pro-Hamas de façon a assurer que sa campagne pro-terroriste illégale ne nuira pas aux perspectives électorales de l’AKP lors des élections nationales en Turquie prévues en juin.


Des officiels américains et d’autres occidentaux ont mis en avant que leurs gouvernements auraient tort de prendre leurs distances avec la Turquie ou de censurer en aucune manière ce membre de l’OTAN parce que, ce faisant, on ne ferait que renforcer les forces anti - occidentales dans ce gouvernement anti occidental. Au lieu de cela, les dirigeants occidentaux ont tout fait pour apaiser Erdogan.

Les USA l’ont même autorisé à envahir le Kurdistan irakien.

 

Hélas, cette politique d’apaisement n’a fait que nuire à l’Occident et à l’OTAN. Prenez le comportement du secrétaire général de l’OTAN et ancien Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen. Comme Premier ministre du Danemark, Rasmussen tint bravement face aux islamistes quand ils exigèrent qu’il présente des excuses pour la publication de caricatures de Mahomet en 2005 dans le journal ‘Jyllands Posten’. Pourtant quand la Turquie menaça de mettre son veto à sa nomination comme secrétaire général de l’OTAN en 2009 sur le rejet par les islamistes de la liberté d’expression, Rasmussen abandonna sa forte défense des valeurs libérales de l’Occident pour complaire aux Turcs.


Dans un discours où il s’humiliait, Rasmussen déclara : « J’ai ressenti une profonde détresse que les caricatures aient été considérées par de nombreux musulmans comme une tentative du Danemark de manifester ou d’insulter ou de se comporter irrespectueusement envers l’islam ou le prophète Mahomet… Je respecte l’islam comme l’une des religions majeures dans le monde ainsi que ses symboles religieux ».

Rasmussen a ensuite procédé à la nomination de Turcs à des postes clés dans l’alliance.

 

Loin de maîtriser la politique anti -occidentale de la Turquie, en maintenant la Turquie dans l’OTAN, les puissances occidentales ont été obligées d’entraver la défense de leurs intérêts.


La mission incohérente de l’OTAN en Libye en est un exemple. On peut arguer qu’en Allemagne, l’importante minorité turque de plus en plus radicalisée a joué un rôle dans la décision de la chancelière allemande Angela Merckel de mettre en péril ses bonnes relations avec la Grande Bretagne et la France, et de refuser de soutenir la mission libyenne. De même, on devrait à la déférence du président Barack Obama envers la Turquie la défaillance des USA dans le soutien aux forces opposées au régime de Khaddafi, jusqu’à ce que celui-ci ait organisé une contre-offensive contre elles. Ainsi, si comme cela semble de plus en plus probable, Khaddafi est capable de survivre à la tentative de le renverser par les insurgés soutenus par l’OTAN, il devra sa survie à Erdogan dans une large mesure.


La Turquie est un conte moral pour l’Occident, qui est aujourd’hui confronté à la perspective de régimes à l’imitation de l’AKP, de l’Egypte à la Tunisie, de la Jordanie jusqu’au Golfe persique. Et la vraie question à laquelle les dirigeants occidentaux doivent répondre c’est : « Comment a-t-on permis que les affaires en Turquie se détériorent à ce point sans qu’un officiel américain ou européen ne lève le petit doigt pour arrêter la vague islamiste ? La réponse, semble-t-il, est une combinaison de paresse professionnelle et de faiblesse culturelle. Ce mélange de facteurs est aussi démontré dans le comportement des USA envers les forces révolutionnaires actives à travers la plus grande partie du monde arabe.


La paresse professionnelle se trouve à la racine de la décision de l’Occident de ne pas faire face à la vérité déplaisante que l’AKP est un parti islamiste dont l’idéologie fondamentale a plus en commun avec les valeurs d’Oussama ben Laden qu’avec celles de George Washington. Cette vérité était toujours accessible. Erdogan et ses collègues n’ont fait aucun effort particulier pour cacher ce pour quoi ils optaient.

 

L’Occident a choisi de ne pas y prêter attention parce que ses officiels de haut rang savaient que s’ils le faisaient, ils devraient faire quelque chose. Ils auraient dû prendre leurs distances avec la Turquie, retirer la Turquie de l’OTAN et chercher à contenir la puissance du régime Erdogan. Et cela aurait été difficile et déplaisant.


De même, ils savaient que s’ils faisaient mention de la nature de l’AKP, ils auraient dû se plonger en profondeur dans la société turque et défendre la supériorité des valeurs occidentales contres les valeurs islamistes. Ils auraient dû rechercher et soutenir des dirigeants turcs ayant la volonté d’adopter les valeurs occidentales et ensuite, les cultiver, les financer et les mettre en responsabilité. Cela aussi aurait été dur et déplaisant.


De même, dans l’Egypte post-Moubarak, il est plus facile de croire à des contes de fées sur des révolutions sur ‘Facebook’ et des dirigeants étudiants occidentalisés que de faire face à la sévère vérité que de Amr Moussa àMohamed el Baradeï jusqu’à Youssouf al Qaradawi, il n’y a pas de dirigeant égyptien qui soutienne la paix avec Israël ou croie que l’Egypte ait des intérêts communs avec Israël et les USA. Il n’y a pas de dirigeant potentiel en Egypte qui partage les valeurs occidentales de liberté individuelle et des droits de l’homme.


Et comme en Turquie, le prix de la reconnaissance de ces faits incommodes est de prendre des mesures efficaces pour s’y opposer. Comme en Turquie, l’Occident sera obligé de faire des choses difficiles comme de développer une politique de contention plutôt que de pourparlers avec l’Egypte, et d’identifier et cultiver des forces dans la société égyptienne ayant la volonté d’adhérer à John Locke, John Stuart Mill et Adam Smith plutôt qu’à Hassan al Banna et Qaradawi.


Plutôt que de faire l’une de ces choses difficiles, les dirigeants occidentaux se sont menti à eux-mêmes sur la nature de ces forces et de ces régimes. Ils se sont dit qu’il n’y a aucun problème avec les émules d’Erdogan et ses imitations égyptiennes, et ont choisi de limiter leur ingérence dans les affaires intérieures des autres dans des tentatives sans fin pour saper et renverser les gouvernements pro-occidentaux successifs, démocratiques, non gauchistes en Israël. Ces gouvernements, ont-ils prétendu, doivent être remplacés par des Partis de Gauche de manière à alimenter le fantasme de l’Occident que tous les problèmes de la région, tous ses Qaradawi et Erdogan, deviendront par magie des Thomas Jefferson et des John Adams si Israël voulait bien passer un accord avec l’OLP.   

 

Ce fantasme est commode pour les lâches de la culture occidentale. Ils savent qu’il n’y aura pas de repoussoir à leur politique. Israël ne les attaquera pas. Et en prétendant que les islamistes partagent leurs valeurs et intérêts stratégiques, ils sont libres de ne prendre aucune mesure pour se défendre contre l’agression islamiste.


Mais alors que cette stratégie a été commode pour les décideurs politiques, elle a provoqué un grave dommage dans leurs pays. La menace grandissante de la Turquie islamiste nous enseigne que la paresse professionnelle et la sensibilité culturelle excessive sont des recettes de désastres stratégiques.



caroline@carolineglick.com

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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 23:14

 

 

 

 

Egypte/Israël - Le Traité de paix est-il terminé ?

par Khaled Abu Toameh

Adapté par Aschkel

pour aschkel.info et lessakele

 

 

Is the Peace Treaty Between Israel and Egypt Finished?

 

http://www.hudson-ny.org/2039/peace-treaty-israel-egypt

 

 

A Lire également -

Le 'Hamas reçu par les Officiels égyptiens

 

L'Egypte veut se rapprocher de l'Iran

 

L'Obscurité s'Abat sur l'Egypte Par Giulio Meotti

Egypte - Nabil Al-Arabi, nouveau Ministre des affaires étrangères est un anti-israélien convaincu comme Amr Moussa...

Manifestation anti-israélienne au Caire

L'Egypte a décidé de revoir tous ses accords de fourniture de gaz, y compris avec Israël

 

 

Ceux qui avaient espéré que la révolution "pro-démocratique qui a renversé le régime de Hosni Moubarak n'affecterai pas les relations entre l'Egypte et Israël doivent maintenant se rendre compte qu'ils ont eu tord.

 

Dans l'ère post-Moubarak, beaucoup des égyptiens qui ont contribué a faire tomber Moubarak sont également fermement opposés au maintien du traité de paix avec Israël.

 

Les nouveaux dirigeants de l'Egypte (NDRL contrairement aux occidentaux qui ne connaissent rien aux réalités sur le terrain et qui ignorent les arlertes, Obama, Juppé) savent exactement ce que leur peuple pense au sujet du traité de paix avec Israël.

Le Conseil militaire suprême, le gouvernement de facto en Egypte, n'ose pas aller a l'encontre de la volonté des manifestants de la place Tahrir.

 

Si les manifestants veulent jeter Moubarak et ses fils, les dirigeants militaires s'y conforment, si les manifestants veulent que l'Egypte cesse de vendre du Gaz à Israël, il ne fait aucun doute qu'ils s'y conformeront aussi, d'ailleurs les autorités égyptiennes ont déjà annoncé cette semaine que les offres de gaz seront revues.

 

Les nouveaux dirigeants de l'Egypte ont clairement peur des jeunes manifestants sur la place Tahrir, en particulier pour ce qui est de traiter avec Israël.

Peut-être est une des raisons pour lesquelles un jeune blogueur pro-israélien a été arrêté et a écopé 3 ans de prison.

Cela explique aussi pourquoi les forces de l'ordre ne sont pas intervenues lorsque des centaines de "manifestants pro-démocratie" ont attaqué  l'ambassade d'Israël au Caire il ya quelques jours et ont brulé le drapeau israélien.

Les soldats qui avaient été affectés à la garde de l'ambassade à l'arrivée des manifestants ont tout simplement disparu.

Mais ce n'est pas seulement  le prix sur le gaz qui inquiète la génération apparemment modérée de Facebook en Egypte. Ils ne veulent pas voir l'ambassade d'Israël ouvrir à nouveau, ils ne veulent pas voir de diplomates israéliens de retour au  Caire.

Ils veulent que le gouvernement égyptien lèvent le blocus contre la bande de Gaza, les manifestants Facebook et Twitter préfèreraient voir à la place de l'ambassade israélienne au Caire, une ambassade du 'Hamas.

 

Avant le renversement de Moubarak il y avait déjà des signes que les manifestants anti-gouvernement étaient également fortement opposés à toute forme de relations avec Israël.

 

A l'époque des témoins rapportent que certains des manifestants avaient brulé des drapeaux israéliens et américains et scandé des slogans contre Israël et les USA.

Très peu voire pas du tout de couverture médiatique occidentale avait rapporté ces faits.

 

Alarmé par ces manifestations, Israël avait rapatrié ses diplomates, fermer son ambassade et même retiré son drapeau au dessus du bâtiment.

 

De plus les médias égyptiens restent extrêmement anti-Israël, il est difficile de voir comment dans ce cas le traité de paix avec Israël va pouvoir survivre.

La détérioration des relations avec Israël devrait servir de rappel a tous ces jeunes manifestants que le monde arabes n'est pas en marche vers la modération, en particulier quand il s'agit de faire la paix avec Israël ou même en reconnaissant son droit à exister.

 

En outre, compte tenu du fait que le ton dans les médias égyptiens reste extrêmement anti-Israël, il est difficile de voir comment le traité de paix entre Israël et l'Egypte allait survivre. La détérioration des relations entre Israël et l'Egypte devrait servir un triste rappel à tous que la nouvelle génération dans le monde arabe n'est pas en marche vers la modération, en particulier quand il s'agit de faire la paix avec Israël ou même en reconnaissant son droit à exister.

 

Et bien sur l'Iran s'en mèle….

 

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 09:57

 

 

Image: plan prétendue contre des manifestants syriens

 

http://www.msnbc.msn.com/id/42578969/ns/world_news-mideastn_africa/

Un document syrien top-secret visant a attaquer les manifestants 
14.04.11


jpost.com

Un document rédigé par des agents des renseignements syriens a été publié sur Facebook. Il décrit la marche à suivre afin de mener des assassinats ciblés de rebelles et pour infiltrer des organisations anti-gouvernementales.


PHOTO: REUTERS , JPOST

Parmi les instructions données aux forces de sécurité : limiter le nombre de manifestants tués à 20 par jour. Selon le document, cette limitation est nécessaire pour contrôler la colère internationale face à l'utilisation de la forc par le régime d'Assad contre les civils, d'après Kol Israël.

Le document appelle les forces anti-rebelles à faire le lien entre les manifestants anti-gouvernementaux et les Etats-Unis et Israël.

Dans une version traduite, publiée sur le site msnbc.com, mercredi, une campagne médiatique devait lier "les protestataires contre le régime à des figures haïes en Syrie, telles que les habituelles figures saoudiennes ou libanaises et faire apparaître que la plupart des manifestants sont liés aux sionisme et aux Etats-Unis".

Le président syrien, Bachar el-Assad, est mentionné comme "notre plus grand symbole", dans le texte.

Le document est séparé en deux sections : un "plan détaillé" et une analyse des impacts "économiques et politiques" que pourrait avoir une révolution.

Le "plan détaillé" inclut "une importante campagne de propagande médiatique ayant pour but d'accuser les manifestants d'être des agents envoyés par l'Arabie Saoudite, Israël et les Etats-Unis". Il prévoit éaussi "l'expulsion des journalistes des sites de protestation, la mise en place d'agents de sécurité en civils, et des "espions" dans les zones politiques sensibles pour tenir le pouvoir informé en temps réel".

Le volet "facteurs économiques et politiques" inclut la marche à suivre pour soutenir Assad : l'abaissement des prix de l'essence et de la nourriture, afin d'obtenir le soutien de la population, et faire des concessions "à certaines demandes kurdes".

L'authenticité de ce document n'a pas pu être vérifiée par les officiels américains. L'ambassade syrienne, elle, a refusé de commenter l'affaire.

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 07:43

 

 

Israël vainqueur des révoltes arabes

par Walloween 

 

Les victimes civiles sont la devise de la diplomatie du moyen-orient, La question militaire n'est pas de savoir si Israël peut battre ses opposants mais si la permission lui est octroyée. L' Iran et la Syrie ont fourni 50,000 missiles à Hezbollah, pour la plupart capables d'atteindre n'importe quelle cible en Israël avec précision. Beaucoup sont cachés sous les maisons, les écoles et les hôpitaux.


Des milliers de gens servant de boucliers humains involontaires périront si Israël décide de les détruire.

Trop de dommages collatéraux «  ferons tache sur la conscience mondiale », comme le dit le président américain.

En reconnaissant le phénomène libyen, le Président Bashar al Assad et les autres dictateurs arabes ont renforcé la position stratégique d'Israël en faisant bon marché de la vie des Arabes.

L'autre vendredi, 34 Syriens sont morts, durant les manifestations. 170 sur trois semaines. L' estimation des morts libyens se situent entre 1.000 et 10.000. Personne ne fait fort attention à la vingtaine de morts des ripostes israéliennes récentes sur Gaza. Le 7 avril le porte parole du département d'état a «  condamné dans les termes les plus vifs » les frappes d'Israël. Mais personne n'a évoqué sa réponse. C'est la réponse de Cassandre aux évènements à venir. Assad peut s'accrocher au pouvoir mais la Syrie s'évanouit comme négociatrice potentielle.

Une paix compréhensive est impossible sans la Syrie, raison pour laquelle, Washington ne demande pas l'éviction d'Assad comme celle de Kaddafi. Ceci demanderait l'annonce officielle de la mort des accords d'Oslo. La remise en question de sa sécurité alimentaire fera que la Syrie restera impuissante.

Ce qu'Israël peut faire de mieux, c'est de rester enterrée jusqu'au élections américaines de 2012 tandis que ses adversaires s'enfoncent dans le chaos tout en calculant le moment opportun pour régler ses comptes avec le Hezbollah et le Hamas. L' Iran et ses alliés, ne peuvent défaire Israël dans une guerre ouverte, mais ils espèrent mener des actions qui tendraient à l'isolement diplomatique et à l'imposition de la ligne de cessez le feu de 1949.

Avec seulement 13 kilomètres entre les territoires arabes et la mer, Israël deviendra vulnérable au nord, au sud et à l'ouest de ses frontières et plus contrainte encore par la présence de l'action militaire d'un état palestinien reconnu.

La Syrie et l'Iran croient que par cette tactique du salami, la position de l'état d'Israël deviendra éventuellement intenable. Le seul pays dont la voix pèse réellement, c'est celle des États-Unis. L'administration précédente a rejeté explicitement cette tactique en échange du retrait de Gaza. Dans une lettre à Ariel Sharon, Bush constatait : « A la lumière des nouvelles réalités sur le terrain, y compris celle de centres de population majeurs d'Israël, il n'est pas réaliste de penser que le résultats de négociations statutaires finales se solderont par un retour aux lignes d'armistice de 1949. » D'autre part, Condoleeza Rice avait mis au point un arrangement pour la guerre de 2006 sur la frontière nord en forçant Israël à accepter les garanties internationales pour démilitariser le sud Liban, ce que la Syrie et l'Iran ignorèrent et que l'Amérique ne fit rien pour appliquer.

Au contraire, Obama s'appuie sur des conseillers qui ont, dans le passé, proposer une intervention militaire internationale. Samantha Power, architecte supposée de la récente intervention en Libye et passage obligé de la campagne d'Obama en 2008 avait déclaré dans une interview qu'elle faisait explicitement appel à une solution militaire afin d'imposer une solution : « les deux chefs politique, Sharon comme Arafat restent dans un silence glacé, ce qui demande, malheureusement, une intervention extérieure. » Power a accusé le coup, durant la campagne, à cause d'une insulte délivrée à l'intention d' Hillary Clinton. Elle ne reçu, pour cela qu'un poste mineur, pour les droits de l'homme, au conseil national de sécurité d'Obama.

Mais, depuis, elle a émergé comme le conseiller privilégié d' Obama pour le moyen-orient. Elle désavoua sa proposition d'intervention de 2003, mais il très improbable que son point de vue puisse avoir changé au regard de sa dévotion à la politique des « droits de l'homme » Un article La Revue Nationale concluait : « Obama et Power essaient de nous habituer à une nouvelle vision de la guerre et de la place des États-Unis dans le monde. » L'objet de l'intervention n'est plus de protéger les USA ou les intérêts américains, mais de faire des victimes. Power n'est pas seulement insidieuse, elle est aussi incompétente. Ses prix littéraires ne l'ont pas préparer aux réalités du terrain au moyen orient. Elle a tiré trop fort en Libye et embarrasse ainsi la nation. Les frappes de l'OTAN ont eu peu d'impact et la fanfare hétéroclite des rebelles ( y compris des éléments d'al Queda) se sont dissous avant même que Kaddafi ne contre attaque.

L' Amérique a liquidé son vieil allié Moubarak et bombardé Kaddafi, qui collaborait à leurs efforts anti-terroristes, sans parvenir à le déloger. L'intervention limitée aidera à prolonger la guerre civile et la catastrophe sanitaire, réduisant à néant l'argument de l'intervention humanitaire.

Les doutes de Goldstone sur son propre rapport ne peut que rasséréner Israël. Susan Rice ambassadrice américaine aux Nations-Unies a dit que les États-unis voulait voir son rapport disparaitre de la commission des droits de l'homme de l'ONU.

La Syrie sera impossible à stabiliser, victime, derrières ces tensions, d'un passif socio-économique extrêmement grave. C'est un aspect important de la question syrienne que les observateurs occidentaux ont bien de la peine à cerner, La société syrienne est trop fragile pour absorber des réformes avec 30% des Syriens vivant en dessous du seuil de pauvreté : «  L'agriculture syrienne souffre de son accès à une 'économie de marché' L'introduction de nouveaux modes se subsidiations en application des traités de commerce internationaux, y compris une association avec la communauté européenne (que la Syrie n'a pas ratifié).

La politique agricole précédente était largement subventionnée et assurait, à grands frais, la sécurité alimentaire du pays tout en fournissant de la nourriture bon marché à la population. En remplaçant ceci par une politique plus libérale, on provoque des conséquences difficiles pour les fermiers et les paysans qui fournissent 20% des travailleurs et du produit intérieur brut. » Le secteur agricole syrien vient de souffrir de 4 ans de sécheresse, Les petites fermes sont les plus affectées, beaucoup n'ont même pas pu cultiver assez de nourriture pour leur famille. Comme résultat, des dizaines de milliers de paysans se sont installés dans des camps de fortune aux environs de Damas. Assad a aboli les subsides en carburant en 2008, les prix ont triplé d'un jour à l'autre.

En conséquence, les prix de la nourriture de base, exaspérés, de plus, par la sécheresse, ont grimpé de 30%. Le régime a bien tenté de stabiliser les prix mais il n'a fait que de provoquer plus de protestations. La crise des prix de l'alimentation a frappé la société syrienne comme une catastrophe exposant l'incapacité d'un régime corrompu et fracturé a se réformer. La Syrie ne peut bouger plus que l'Égypte. Les citadins craignent que l'évolution récente ne mène des élites rurales au pouvoir. Les élites urbaines ont été apaisées par la libéralisation économique et ils craignent que les paysans ne poussent au chaos. L'alliance des la communauté des affaires, principalement, sunnite et des forces de sécurité d'abord alaouïte forme la base du régime et, comme sections de la population rebelle, elles ont toutes les raisons de lutter .

La prospective indique une période d'instabilité prolongée, où les deux cotés n'ont rien à gagner du compromis et tout à craindre de la défaite, les pauvres dépossédés et les riches retranchés règlent leurs comptes dans la rue. La Syrie ne sera pas plus facile à stabiliser que le Yémen ou la Libye. Et il est douteux que l'armée égyptienne puisse éviter une descente aux enfers similaire. Anjar Raja, chef de la résistance palestinienne à Damas déclarait, début avril, à l'agence Novosti, «  la Syrie jour un rôle clé dans la région comme support des mouvements de résistance dans le monde arabe, en particulier au Liban et en Palestine, La déstabilisation de ce pays permettrait aux États-Unis et à Israël de restaurer leur domination dans la région, qu'ils ont perdu, en particulier suite aux évènements d'Égypte. »

C'est d'autant plus remarquable que c'est Washington qui a retiré le tapis de sous les pieds de Moubarak en fragilisant ainsi sa position dans la région mais en bénéficiant de la misère d'Assad qui n'y est pour rien.

L'administration Obama s'enivre de l'illusion que les démocraties vont fleurir au « printemps arabe » et qu' Assad est un partenaire crucial de la paix. Dans la course à la descente, Damas a une longueur d'avance sur Washington et va nous amener un scénario hilarant, si ce n'est pour le nombre de cadavres.

Hélas, les corps arabes vont continuer à s'empiler tant que la presse continue à les photographier et que la « conscience du monde » n'est pas fatiguée du spectacle. Il va sans dire que les islamistes vont s'évertuer à exploiter le chaos, mais que, même eux doivent manger tout les jours.

Pour les Syriens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, l'augmentation du prix de l'huile, en mars dernier, représente un quart de leurs revenus. Ce n'est pas tant la faim, mais bien l'humiliation et le désespoir qui jettent les manifestants sous les fusils des forces de sécurité. Le discours d' Obama, dans ces circonstances, sonne étrangement creux et l'urgence d'un règlement entre Israël et le Palestine, quand tout le monde joue, est illusoire.

Ni les bombes ni les dollars distribués avec plus de parcimonie du fait de la crise ne peut arrêter la glissade de ces régimes qui révèle un symptôme d'échec sociétal. La Palestine continuera à militer pour sa « reconnaissance » ce qui n'aura aucun sens à moins que les puissances ne l'entérinent. Angela lui a déjà dit de ne pas agir seule. Comme 63% des américains soutiennent les juifs et seulement 15% les Palestiniens, on ne voit pas grand chose bouger d'ici à l'échéance de 2012. Et peut-être, que d'ici là, la carte du moyen-orient sera différente.

Une chose est sure, c'est qu' Obama pousse Tel Aviv à des concessions unilatérales afin de maintenir l'illusion que le processus de paix existe encore. Le seul bâton qui lui reste est le droit de veto au conseil de sécurité si les palestiniens demandaient la reconnaissance de leur état dans les frontières de 1949. Mais cette menace est vide se sens comme l'écrivait un commentateur israélien début avril: »

Si Neta apparaissait s'incliner devant la reconnaissance de la Palestine par la communauté internationale, et impose souveraineté sur Jérusalem, La Judée, la Samarie et Gaza, si l'Assemblée Générale accepte la Palestine dans son sein, L' Amérique poserait son veto au Conseil de Sécurité. Obama ne pourra pas jouer le gambit et sa marche de manœuvre est très limitée. Le prix du veto serait prohibitif. Si il jette Israël sous le bus, çà lui couterait encore plus cher.

Rien n'est très plaisant pour Israël dans tout ceci, qui risque d'encourir des dommages considérables consécutifs aux missiles d'Hezbollah, dans l'éventualité d'une nouvelle guerre au nord. Dans cette perspective, Israël se battra et vaincra de manière décisive. Je ne souhaite la guerre pour personne mais il ne faut pas oublier que les ailes de la victoire feraient plus pour discréditer les islamistes du monde arabe que toutes les élections du monde.

Spengler

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 07:14

 

Friends of Israel Initiative

 

ISRAEL n'est pas le problème !

par friendsofisraelinitiative

Adapté par Aschkel

 © 2011 www.aschkel.info

 

A lire également de Friends of Israel

>Révoltes arabes - Civilisation Judéo-Chrétienne - Se poser les bonnes questions !


 

Israël n'a jamais eu la liberté de choisir entre la paix ou la guerre. Certains de ses voisins ont décidé pour lui et cela a été le cas depuis sa création en tant que nation indépendante.

Rien n'a changé depuis.

Une chose est certaine, après que le monde arabo-musulman ait commencé à être ébranlé par cette vague de changement, le principal problème qui affecte la région du Maroc au Pakistan n'a rien à voir avec les exigences israéliennes et encore moins avec l'absence d'un accord avec les Palestiniens.

L'effondrement des régimes de Ben Ali, de Moubarak en Egypte et Tunisie, la guerre ouverte contre le régime de Kadhafi en Libye, la crise en Syrie, au Yémen, l'intervention de l'Arabie Saoudite au Bahreïn sont le produit de causes purement internes au sein de sociétés qui sont embourbées dans l'arriération, la corruption et une absence totale de perspectives.

Néanmoins nombreux sont ceux qui croient que le moment est venu pour Israël de faire de nouveaux sacrifices et  plus grands encore pour parvenir rapidement à un accord avec les palestiniens, le moyen selon eux de générer automatiquement une plus grande stabilité dans la région.

Malheureusement, un accord de paix ne résoudra pas la guerre en Libye, ou encore n'empêchera pas les Egyptiens qui ont manifesté place Tahrir de persécuter leurs compatriotes coptes ou encore de bruler des églises chrétiennes.

Du point de vue israélien, les promesses de changements dans le monde arabo-musulman n'ont seulement apporté pour le moment qu'une plus grande insécurité sur le court terme, cette constatation ne doit en aucun être sous-estimée.

Le risque que les deux principaux "alliés" d'Israël dans la région l'Egypte et la Jordanie désavouent leurs traités n'est pas à exclure, et si cela se produisait cela rajouterait encore à la violence terroriste, à l'intensification des attaques de missiles, de roquettes depuis la bande de Gaza, et sans sécurité il n'y aura jamais la paix.


 Les changements dans le grand Moyen-Orient sont certes prometteurs, mais la vigilance s'impose afin de s'assurer que leurs effets soient le plus positifs possible pour tous ceux que cela concerne.


Quelle serait l'utilité de voir s'installer de nouveaux régimes, plus nationalistes par exemple qui seraient plus enclin à la confrontation ?


 Ce que nous avons déjà pu commencé à constater c'est que la dynamique politique et électorale a donné lieu à une rhétorique nettement plus anti-israélienne.

Si nous voulons vraiment avoir des sociétés plus ouvertes, nous devrions être en mesure de bien évaluer les progrès réalisés sur la voie de la démocratisation, par exemple en exigeant la tolérance religieuse envers les autres religions que celle de l'Islam, ainsi que les changements constitutionnels et juridiques qui permettent la pleine égalité entre les hommes et les femmes, et non moins important que l'Etat d'Israël soit reconnu, ainsi que son droit a exister en paix.

 

Si rien de cela n'est réalisé, alors nos espoirs seront vains.

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