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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 08:35

 

DÉCLARER LA LIBYE ZONE D’EXCLUSION AÉRIENNE, PAR JOSHUA MURAVCHIK

 

*Joshua Muravchik est Fellow à la School of Advanced International Studies de l’Université Johns Hopkins (Washington DC), contributeur au World Affairs Journal et analyste à l’American Enterprise Institute. Il tient un blog et a écrit près d’une dizaine d’ouvrages, le dernier en date étant The Next Founders: Voices of Democracy in the Middle East. Il a été décrit par le Wall Street Journal comme « peut-être l’auteur néoconservateur le plus convaincant et le plus prudent en politique étrangère ».

 

Par Joshua Muravchik* pour le worldaffairsjournal Traduit de l’Anglais avec l’aimable autorisation de l’auteur pour Le bulletindamerique

Mouammar Kadhafi est prêt à se battre jusqu’au dernier libyen pour conserver le pouvoir. Cependant, les enjeux de cette bataille sont plus grands que la Libye elle-même.

L’une des réalités tragiques de la politique est que les dictateurs renversés sont généralement les plus modérés. Les plus incontestés sont par nature plus difficiles à évincer.

En effet, le règne de Moubarak reposait sur la force et l’intimidation – et la corruption. Mais celui-ci avait peu de sang égyptien sur les mains, et il s’en est finalement allé paisiblement – mais pas de son plein gré. Le Tunisien Ben Ali était plus répressif, et il aurait peut-être versé davantage de sang. Mais l’armée l’a abandonné et nous n’avons pas assisté à ce scénario. Malheureusement, les régimes qui n’ont que faire du meurtre de leurs propres citoyens l’emportent souvent. « Une bouffée de mitraille» est efficace d’ordinaire, comme disait Carlyle qualifiait des actions de Napoléon contre les rebelles à Paris.

Le renversement de Ceaucescu a été l’une des exceptions glorieuses à cette règle. Mais les conséquences de la révolte en Iran en Juin 2009 et de la place Tiananmen en 1989 sont plus typiques. Les régimes fascistes et communistes ont été renversés, mais le plus souvent par une force extérieure – ce fut le cas pour Mussolini en Italie et Hitler en Allemagne – ou par un changement au sein de son cœur même – Gorbatchev en URSS, – et très rarement par une révolte du peuple lui même, venant d’en-dessous.

Les régimes baasistes de Syrie et d’Irak n’avaient pas hésité à faucher des dizaines de milliers de personnes afin d’écarter toute menace. Kadhafi est de la même engeance. Néanmoins, il chancelle, et sa chute, si elle se produit, aura des conséquences disproportionnées à l’importance de son petit pays.

La leçon  marquera inévitablement l’esprit des autres dictatures et de leurs populations. Ces régimes reposent toujours sur un calcul de la peur – même si certains peuvent être populaires au début. Les individus qui ploient sous une règle autocratique ont peu envie de risquer leur mort ou la  douleur pour une cause désespérée. Ils sont plus susceptibles de prendre des risques s’ils croient que leur cause triomphera. Alors que la victoire du peuple libyen sur Kadhafi encouragerait les opprimés d’ailleurs, elle fera, dans le même temps, réfléchir à deux fois les dirigeants avant de recourir à une extrême brutalité, comprenant qu’elle peut échouer et attiser davantage de haine à leur encontre.

Pour cette raison, il serait préférable que Kadhafi finisse comme le «martyr» qu’il affirme vouloir être – bien qu’il ne serait pas celui d’Allah mais celui de sa propre mégalomanie, – avec son corps traîné dans les rues ou pendu par les chevilles comme Mussolini. Inversement, même s’il est aisé de comprendre le désir des Egyptiens de régler leurs comptes avec M. Moubarak, il serait préférable de lui permettre de finir ses jours tranquillement à Charm el-Cheikh. Ensuite, le message se répandrait aux dictateurs du monde entier: abandonnez votre trône sans vous battre et vous pourrez bénéficier d’une retraite paisible; versez le sang et vous mourrez ignominieusement.

La chute de Kadhafi, en dépit des tactiques brutales qu’il a utilisées récemment, signifierait qu’aucun dictateur dans la région, et peut-être au-delà, est à l’abri de tout danger. En particulier, il apporterait de nouvelles pressions sur le régime syrien. Nasser en Egypte, le parti Baas de Syrie et d’Irak et Kadhafi ont été les avatars de l’ère pan-arabique, du socialisme arabe dans la pensée du Moyen-Orient. Si Kadhafi tombe, Bachar al-Assad sera le seul rescapé.

L’administration Obama devrait faire tout ce qu’elle a en son pouvoir afin de veiller à ce que cela se passe ainsi. Une mesure simple serait de déclarer la Libye zone d’exclusion aérienne, comme nous l’avons fait au nord et sud de l’Irak dans les années 1990 afin de protéger les Kurdes et les chiites. Kadhafi utilise ses avions et ses hélicoptères contre sa propre population civile. Les Etats-Unis pourraient aisément empêcher cela. Kadhafi a évidemment engagé d’autres armes lourdes dans la bataille. Mais si les États-Unis lui refusent le ciel, cela pourra probablement se révéler être un coup fatal dans le dos. Cette mesure n’entraînerait pas l’envoi d’un seul soldat américain et serait largement applaudie par les Libyens et probablement par l’opinion publique dans toute la région. Et naturellement pas par tous les gouvernements.

L’objectif principal de la politique étrangère d’Obama a été d’améliorer l’image de l’Amérique dans le monde musulman. Voici quelque chose de concret, qu’il pourrait faire immédiatement, lui permettant de poursuivre son objectif et de faire davantage encore de bien.

 

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 08:00

 

Etude très intéressante

 © 2011 www.aschkel.info

 

Internet dans le monde arabe et en Egypte : quelques repères

Par   Yves-Gonzales Quijano -

chercheur à l'Intitut Français du Proche-Orient

 

ce billet va prendre la forme d’un texte, sans doute trop long, en tout cas rédigé pour le papier et non pas pour la lecture sur écran. Il doit paraître prochainement dans les actes du colloque, organisé en juillet 2009 par Sarah Ben Nafissa pour le CEDEJ en collaboration avec le Centre d’études politiques et stratégiques d’Al-Ahram et le Danish-Egyptian Dialogue Institut sur le thème : « Mobilisations collectives, media et gouvernance publique en Egypte ».  Au regard des événements actuels, notamment en Egypte, le CEDEJ a bien voulu qu’il puisse être proposé à la lecture dès maintenant, grâce à une publication numérique dont on comprend, à travers cet exemple, les vertus de rapidité et de facilité par rapport aux délais de publication dans des revues classiques ! Insistons sur le fait que ce texte a été écrit il y a maintenant presque deux ans : une éternité pour internet !

Depuis quelques années, l’apparition d’internet dans l’espace politique arabe en général et égyptien en particulier retient l’attention de chercheurs qui s’interrogent notamment sur la manière dont le nouveau système de communication s’intègre aux anciennes formes de mobilisation politique, les renouvelle, voire en suscite de nouvelles. Bien que les études se soient multipliées, nombre de problèmes de fond demeurent sans réponse, alors que l’objet d’étude, lui, ne cesse d’évoluer toujours plus rapidement. Ainsi, il n’est guère besoin d’être expert de ces questions pour constater que les contours de ce que l’on se propose d’observer ont déjà, à l’évidence, beaucoup connu de modifications en très peu d’années : pour les seuls blogs du monde arabe, on est ainsi passé, entre 2006 et 2009, de quelques milliers de titres, écrits majoritairement en anglais par de jeunes hommes usant de pseudonymes, à près d’un demi-million dont les auteurs, une femme dans un cas sur quatre, écrivent en arabe, très souvent en affichant leur identité… Entretemps, les interrogations les plus immédiates demeurent encore sans réponses satisfaisantes.

On peut ainsi se demander par exemple s’il est seulement possible de s’entendre sur ce que l’on désigne par l’expression « internet en Egypte » ? Si Marc Lynch, l’un des meilleurs analystes de ces questions, a raison de s’interroger sur l’existence d’une blogosphère arabe unifiée ou au contraire formée d’unités relativement autonomes correspondant aux frontières des Etats-nation1, où situer les limites de ce que l’on pourrait appeler l’« internet égyptien », à supposer qu’une telle approche soit utile vis-à-vis d’un ensemble de paramètres techniques pour lesquels, en principe, la localisation spatiale, en l’occurrence celle des frontières de l’Etat égyptien, n’a pas forcément de valeur ?  On voit bien tout l’arbitraire qu’il y aurait à ne retenir que les utilisateurs d’internet dans un pays donné, sans tenir compte des flux incessants, sur toutes sortes de plans, qui donnent sens à leurs productions en ligne et aux usages qu’ils font des techniques disponibles, au sein d’un ensemble bien plus vaste, lui-même composé de multiples « mondes » emboîtés de façon complexe et labile (les « communautés » des internautes, arabes ou non ; les diverses configurations qui, sur les plans politiques et médiatiques par exemple, les réunissent autour de tel ou tel élément agrégeant, précisément à la manière dont fonctionne ce que l’on appelle les « agrégateurs » de blogs, etc.).

Dans cet « internet égyptien », même la langue fait problème ! Pour peu qu’ils soient plus attentifs à la réalité des échanges qu’à la commodité des catégories qu’ils posent, ceux qui voudraient croire que le critère linguistique constitue un marqueur imparfait mais néanmoins utile, au moins dans une première approche, sont rapidement confrontés à des réalités qui contredisent très vite une telle approche. Dans ses premiers temps, qui ne sont pas si lointains, ce que l’on peut appeler par convenance l’internet égyptien s’est ainsi majoritairement exprimé en anglais avant d’opter quelques années après, tout aussi majoritairement, pour l’arabe (dans ses formes dites « standard », en particulier avec l’essor des sites personnels exploitant la forme du « weblog » ). Par la suite, la dissémination sociale des nouvelles pratiques d’internet, tout autant que la transformation des données techniques (le Web2 notamment2), produisent de nos jours une inflexion des pratiques linguistiques de telle sorte que l’utilisation fréquente d’une langue plus locale – plus relâchée diraient les puristes – pourrait faire croire à une « égyptianisation », où les usages les plus locaux de la langue arabe (ou si l’on veut les plus « égyptiens ») prennent une place de plus en plus grande3.

La question, bien entendu très disputée et par ailleurs très politique, d’une langue qui serait l’apanage de la communauté égyptienne sur internet, montre bien toute la difficulté qu’il y a à seulement vouloir poser la réalité d’un internet national. Pour peu que l’on veuille prendre en compte les données qui constituent l’appareillage technique et économique de la Toile, et plus encore si l’on s’intéresse, non pas à son fonctionnement dans le « circuit fermé » de la sphère politique proprement dite, mais au contraire à ses interactions avec la sphère sociale en général, et la sphère politique en particulier4, on voit bien qu’il est vain d’espérer se fonder sur une définition opérationnelle de l’« internet égyptien ». Faute d’autre solution, et sans ignorer les limites d’une démarche qui ne peut qu’être inductive, les pages qui vont suivre n’ont d’autre ambition que de proposer une mise en perspective des faits qui paraissent comme les plus significatifs au regard des réalités égyptiennes depuis les cinq dernières années. Cependant, pour ne pas la présenter hors de tout contexte, cette chronologie raisonnée de l’internet politique égyptien sera introduite par le nécessaire rappel de quelques données d’ensemble ; et elle se refermera sur une tentative d’évaluation, appelant en particulier à modifier la perspective généralement adoptée pour réfléchir sur les conséquences de l’usage désormais banalisé d’internet dans l’espace public égyptien.

Pour le grand public, ou encore en tant que fait social au sens donné par Durkheim à cette expression, ce que l’on nomme « internet » (improprement car il s’agit d’un bouquet de techniques et d’application fort diverses) existe sous cette forme depuis le début des années 1990. Son essor dans le monde arabe est un peu plus tardif ; on considère en général que l’entrée de l’Arabie saoudite sur le Réseaux des réseaux à l’orée du nouveau millénaire est une date qui fait sens pour le développement de cette technique à l’échelle de la région. Néanmoins, quelle que soit la datation adoptée, le constat est le même : internet, qui n’a pas de réelle « profondeur » historique, est de plus incomparablement dynamique puisque le nombre des internautes arabes, en l’espace d’une décennie, a crû de 300 %5, pour atteindre 19 % de l’ensemble des populations concernées (lesquelles constituent aujourd’hui, précisément en raison de leur relatif « retard » dans ce domaine conjointement à leur dynamisme démographique, un des principaux foyers de croissance dans le monde des usages de l’internet6.

Avec une moyenne de 16 % d’utilisateurs par rapport au total de la population, l’Egypte est loin de se situer à la toute première place (occupée par les Emirats avec plus de 60 % d’internautes). Au regard de la situation générale du pays, le résultat obtenu montre néanmoins que les politiques volontaristes menées dans ce domaine par l’Egypte – premier Etat arabe par exemple à créer, en 1999, un ministère de l’Information et des Technologies de l’information – ne l’ont pas été totalement en vain. Et surtout, compte-tenu de son poids démographique l’Egypte constitue, en données brutes, la population la plus importante (près d’un demi-million d’internautes, moins que leur total aux Emirats mais où figure cependant une très forte proportion d’utilisateurs non nationaux, posant, à nouveau, la question des « frontières » d’internet).

Comme on l’a déjà mentionné, la courte histoire d’internet peut d’ores et déjà s’analyser en périodes. La première, celle du Web public, ouverte au début des années 1990 dans les pays industrialisés, a donné lieu à d’autres usages, plus interactifs, de la Toile vers la fin de la même décennie. Aujourd’hui, Facebook et Twitter7 sont les « pointes » les plus actives d’un mouvement lancé dans le monde arabe avec les blogs. Pratiquement inconnu jusqu’à la fin des années 1990 quand apparurent les premières initiatives arabes presque exclusivement en anglais (et donc largement à destination d’un lectorat étranger), le phénomène du Web interactif et participatif a connu une croissance exponentielle dans la région, en particulier à partir de l’année 2005. Même si les données quantitatives que l’on possède n’ont qu’un très faible degré de précision, elles restent néanmoins utiles pour aider à percevoir, dans ses grandes lignes, l’ampleur du phénomène. Au milieu de l’année 2008, les experts locaux, et notamment ceux de la société Google, estimaient qu’il y avait ainsi près d’un demi-million de blogs arabes8. Sachant que près de 40 % d’entre eux sont « égyptiens » (environ 200 000 blogs) alors que la population internaute du pays ne représente que 20 % du total des usagers arabes de l’internet, on constate que la blogosphère égyptienne est donc, au moins à l’échelle de la région, particulièrement active9. Cette activité en ligne, indéniable, est-elle pour autant « connectée » aux évolutions de la scène politique locale ?

Pour répondre aux questions que nous avons-nous-mêmes soulevées quant aux « frontières » de l’internet, il convient de préciser que, dans ces statistiques, 80 % des blogs considérés sont mis en ligne depuis l’Egypte, principalement depuis les grandes villes du pays (et, pour le quart d’entre eux, par des femmes). Toujours selon les mêmes sources, 17 % de ces blogs seraient de nature politique, affirmation qui ne peut que conforter les analyses qui soulignent la place prise, aujourd’hui, par ce type d’expression dans l’espace public. Malheureusement, la méthodologie qui semble avoir été utilisée pour arriver à ce résultat – une étude de contenu basée notamment sur l’extraction des noms propres10 – est très loin d’être satisfaisante. Mais surtout, on est en droit de s’interroger sur la pertinence d’une analyse qui s’efforce de retrouver, dans les messages mis en circulation sur le Réseau des réseaux, les articulations d’un discours politique produit sur d’autres supports et dans d’autres contextes. En effet, pour arriver à une véritable évaluation de leur rôle, il faut sans doute examiner de quelle manière les nouveaux modes de communication favorisent, ou non, de nouvelles formes de mobilisation collective. Et bien que les « blogs politiques » – ou plus exactement ce qu’il est tentant, au regard des classifications traditionnelles, de ranger dans cette catégorie – aient presque toujours focalisé l’attention des chercheurs, c’est peut-être ailleurs, en cherchant  à observer d’autres pratiques sur la Toile avec d’autres effets politiques, que l’attention doit se porter11. Mais dans un premier temps, il reste utile de suivre, sur le Web, les échos de débats et de luttes qui s’inscrivent dans une définition encore « traditionnelle » du politique en proposant, pour la période qui va de 2004 à 2009, une périodisation s’appuyant sur l’essor, dans un premier temps, des mobilisations via internet et le mouvement des blogueurs, avant leur reflux conjointement à l’intensification de la répression étatique12.

2004-2006 : les premiers temps de l’internet politique égyptien

Un homme, devenu à juste titre une sorte d’icône de la contestation sur l’internet arabe, incarne mieux que personne les débuts du « Web politique » en Egypte. Journaliste de la jeune génération (il est né en 1975), Wael Abbas fait partie des premiers activistes de la blogosphère arabe encore naissante lorsqu’il s’investit de plus en plus, à partir de l’année 2004, dans une activité éditoriale en ligne. Au départ, celle-ci n’est pas vraiment militante, au sens strict du terme13, mais elle le devient toujours davantage lorsque que le jeune internaute se rend compte que l’instrument qu’il utilise peut éventuellement dépasser le simple cadre d’un chatt (discussion en ligne) à propos de toutes sortes de sujets plus ou moins futiles pour aborder « des sujets importants14 ».

Ce qui n’était au départ qu’une liste de diffusion auprès d’un petit nombre d’abonnés (sur le mode de ce que l’on pouvait observer à l’époque dans d’autres pays comme la Syrie15) va rapidement se transformer en l’un des plus célèbres blogs de la région, capable en particulier de diffuser des informations souvent laissées de côté par la presse locale. Wael Abbas se fait ainsi l’écho d’événements politiques, au sens strict du terme – la répression subie par le mouvement Kefaya(Assez !) lors des élections présidentielles de 2005 par exemple, un de ses premiers « faits d’armes » – mais également de phénomènes à caractère davantage social, tels les « émeutes sexuelles16 » dans les rues de la capitale cairote à la fin de ramadan de l’année 2006.

La jonction de ces deux domaines d’intervention, l’un plus « politique » et l’autre plus « social », se fera presqu’au même moment, lorsque l’animateur de Misr Digital (selon l’adresse IP du blog également connu sous son appellation arabe, assez différente : Al-Wa’y al-misrî [La Conscience égyptienne]) mettra en ligne un enregistrement vidéo d’un officier de police violentant un de ses concitoyens à l’intérieur d’un commissariat. Reprise par la presse indépendante17 (en l’occurrenceAl-Fajr fondé un an plus tôt par Adel Hamouda), cette dénonciation des tortures policières provoquera, un an plus tard, la condamnation, assez inédite dans l’histoire locale, du fonctionnaire de police incriminé dans cette affaire.

L’exemple de Wael Abbas – qui connaîtra ensuite, tout comme d’autres activistes égyptiens sur internet, la répression policière – est donc tout-à-fait représentatif de cette première période, entre 2004 et 2006, quand les premiers blogueurs profitent de l’ouverture offerte par les nouvelles techniques de médiatisation pour prendre en quelque sorte par surprise un pouvoir visiblement mal préparé à ce nouveau défi. Dans la même dynamique s’inscrivent d’autres initiatives qui permettent de compléter cette rapide esquisse d’une blogosphère politiquement militante.

Car, à l’image de Misr Digital, la blogosphère locale s’enrichit d’une constellation de mudawwinât(traduction arabe de « blog », terme qui entre dans le vocabulaire courant dès cette époque). Ces derniers se veulent des fenêtres éditoriales se faisant l’écho d’informations peu ou mal relayées par la presse « traditionnelle », même si celle-ci, comme on l’a vu dans le cas de Wael Abbas, s’associe rapidement au mouvement en reprenant, sous forme imprimée, les informations diffusées sur internet. A ce courant appartient par exemple le couple que forment Alaa et Manal Abdel-Fattah, proches de l’opposition laïque également, qui tiennent, sous une forme totalement inédite à cette époque, une sorte de chronique de la vie politique locale18. Par la langue et le ton qu’ils utilisent, par le choix des sujets qu’ils traitent, par l’angle qu’ils retiennent pour le traitement des informations, Alaa et Manal – ainsi que tous leurs semblables dont les prises de parole sont naturellement loin d’avoir toutes reçu le même écho mais qui n’en ont pas moins joué un rôle très important – contribuent à mettre en évidence un changement médiatique, particulièrement visible sur la presse en ligne mais sans doute loin de se limiter à ce seul domaine. Sur ce point également, la blogosphère ne fonctionne pas comme un univers clos, replié sur lui-même ; au contraire, les interactions avec la presse traditionnelle, écrite ou audiovisuelle, sont manifestes. Parallèlement à l’essor des blogs, et inévitablement en partie à cause de lui, le développement de l’information en ligne contribue à un puissant renouvellement générationnel de l’information arabe dans l’ensemble de ses supports19.

Cependant, les médias traditionnels les plus récents et les plus dynamiques, à l’image de la chaîne satellitaire Al-Jazeera qui, à cette époque, a clairement assis sa suprématie sur la scène médiatique locale, sont également ceux qui sont le plus « en phase » avec les premières manifestations de la presse en ligne. Ainsi, le débat qu’organise la chaîne qatarie, en mai 2006, sur Les blogueurs arabes : une opposition dotée d’une nouvelle voix [Al-mudawwinûn al-‘arab : mu’ârada bi-sawt jadîd], avec, parmi les invités, Muhammad Hassanayn Haykal, peut être considéré comme la confirmation de l’entrée des blogs dans l’espace public arabe20.

Un espace public dont, politiquement, internet constitue dès cette époque une dimension à part entière. Ainsi, la création du premier site égyptien appartenant à une force politique « constituée »  est sans doute à mettre au crédit du mouvement Kefaya, et cela dès l’automne de l’année 2004. Deux ans plus tard, l’importance de la scène politique sur internet, en tant que relai des mouvements d’opposition, est parfaitement manifeste lors de l’important mouvement de protestation des juges égyptiens durant l’année 200621. Année qui voit également la première véritable riposte des autorités locales. Clairement prises au dépourvu au début des premières conséquences d’un usage directement ou indirectement politique d’internet – dont elles s’efforcent par ailleurs comme on l’a vu précédemment de promouvoir l’utilisation en tant que vecteur de développement économique et social –, ces autorités commencent à organiser leur riposte. Sans surprise, celle-ci prend la forme de la répression avec l’emprisonnement en novembre 2006, une première dans l’histoire du pays, d’un acteur de l’internet local, Kareem Amer [‘Abd al-Karim Nabîl Sulaymân], auteur sur son blog22 de commentaires jugés offensants pour l’islam.

2007-2009 : diversification de la blogosphère et montée de la répression

Deux ans après une apparition dans l’espace public local, l’internet égyptien ne cesse de conforter toujours davantage la place qu’il occupe désormais sur la scène politique. Durant les premiers mois de l’année 2007, on assiste ainsi à une diversification manifeste des acteurs. Alors que les premiers activistes appartenaient pour l’essentiel aux milieux proches de ce que l’on appellera par commodité l’opposition laïque, on trouve parmi celles qui se font connaître à cette époque sur le Net un certain nombre de voix proches de ce que l’on nommera, par commodité également, l’opposition religieuse23.

L’organisation des Frères musulmans, la principale formation de cette partie du spectre politique, devient de plus en plus active sur la Toile, une évolution qui fait suite à nombre de débats internes, certainement pas sur la licéité des modes de communication électronique (ces modes ont été investis, dès leur apparition, par nombre de propagandistes religieux), mais bien en raison de divergences entre, d’un côté, les plus jeunes des membres, en faveur de ce déplacement de l’action politique, et, de l’autre, les cadres, inquiets de voir les choses échapper à leur contrôle.

Perceptibles dès la fin de l’année 2006 aux yeux des observateurs les mieux informés – ‘Abd Mun‘im Mahmûd ouvre alors son blog appelé Anâ ikhwân [Je suis Frère (musulman)], l’intégration des militants de l’islam politique sur la Toile égyptienne devient particulièrement visible quelques mois plus tard avec, notamment dans le milieu étudiant, quelque 150 blogueurs affiliés, ou manifestement très proches du mouvement des Frères musulmans (à l’image d’Ahmad Dûma, promoteur de la campagne « Un million de visages » [Milyûn wajh]24. Comme l’analyse très tôt Marc Lynch25, le mouvement est important au regard des rapports de force intergénérationnels au sein de l’opposition religieuse, mais également par ses conséquences sur la blogosphère locale dont elle renforce les orientations les plus récentes et les plus ouvertes à la diversité socioculturelle – et politique – de la population égyptienne.

Dès le milieu de l’année 2007, l’activité de ce nouveau type d’internautes dans la blogosphère politique locale devient particulièrement manifeste sur You Tube, où les documents illustrant les thèses de l’islam politique se comptent par centaines26. Une réalité qui n’est pas forcément étrangère à la décision qui frappe à cette époque le « doyen » des internautes politiques égyptien, Wael Abbas, dont le compte sur le site de diffusion de vidéos en ligne est fermé en novembre27. Il sera rétabli un peu plus tard, à la suite d’une des premières mobilisations de la « communauté » des internautes arabes, relayée par différentes organisations internationales.

Si l’on ajoute aux éléments déjà mentionnés le fait que Al-Ghad, le parti officiellement fondé, non sans difficultés, par Ayman Nour en octobre 2004, a investi lui aussi la Toile (le site du parti sera fermé en août 2007 mais vite disponible depuis l’étranger), on constate aisément que, deux ou trois ans au plus après son véritable lancement en Egypte, la blogosphère locale est devenue une dimension à part entière des acteurs politiques locaux. A l’exception du parti au pouvoir, qui, à cette date, se tient encore à distance de la Toile, dont la nouvelle importance n’a cependant pas totalement échappé aux responsables. En effet, il semble bien en effet que ce soit vers la fin de l’année 2007 qu’est créé, au sein de la Sureté générale, un service spécial chargé du contrôle de l’internet.

L’action de ce nouveau service ne tardera pas à se faire sentir mais, dans un premier temps, l’année 2008 paraît d’abord comme celle de toutes les victoires pour les milieux activistes de l’internet égyptien. En écho à une série de mouvements sociaux, un appel à la grève générale est lancé sur internet pour le 6 avril, en utilisant une nouvelle donnée technique (pour laquelle les forces de répression sont encore mal préparées) : les « listes d’amis » du système de « réseautage social » offert par Facebook28.

Avec cet appel qui réunit virtuellement près de 70 000 personnes, on parle véritablement pour la première fois en Egypte de « militants électroniques » [munâdhilûns ilaktrûniyûn]. Ils ont en commun ce mode d’action, le fait d’appartenir à la génération Moubarak (celle qui est née depuis l’arrivée au pouvoir du dirigeant égyptien presque trente ans auparavant), ainsi qu’un agenda qui est loin de se confondre totalement avec celui des forces politiques constituées. Une indépendance qui pose naturellement la question de l’organisation de ces nouvelles mobilisations, et de la pérennité de leur « mouvement »29.

Dans l’immédiat, cet éventuel défaut de structures n’entrave pas la marche du  mouvement. Avec le soutien des partis de l’opposition (y compris celui des Frères musulmans), il appelle avec plus de succès encore à une nouvelle manifestation pour le 4 mai (anniversaire du président Moubarak). A l’instar de Wael Abbas un peu plus tôt, la « mobilisation électronique » prend les traits d’une figure particulière, celle d’Isrâ’ ‘Abd al-Fattâh, qui devient immensément célèbre, en Egypte comme dans le monde arabe, sous le surnom de « la fille de Facebook »30. Emprisonnée en même temps qu’un certain nombre d’autres militants de la « génération de Facebook » (elle sera libérée peu de temps après), la jeune femme, inscrite au parti Al-Ghad, illustre à la fois une évidente dynamique mobilisatrice, et ses limites au regard des modes de fonctionnement de l’expression politique en Egypte.

Car la grève générale du 6 mai a alerté le régime. Après avoir joué de tous ses relais (y compris religieux) dans l’opinion pour tenter de limiter la mobilisation31, sans oublier des mesures techniques aussi drastiques que la fermeture de quelque 250 000 lignes téléphoniques, le choix de la répression est devenu inévitable. Celle-ci se confirme quelques semaines plus tard, avec de nouvelles arrestations de blogueurs, plus ciblées, durant l’été, ainsi que la mise en place (à moitié réussie) de mesures de contrôle beaucoup plus strictes des services internet publics (cafés internet, connections Wifi notamment). Il n’est pas jusqu’à la publication d’un rapport réalisé par une structure officielle dépendant du Gouvernement égyptien, le Information and Decision Support Center (IDSC) qui ne puisse être interprétée comme la volonté de mieux comprendre – et de mieux contrôler – un phénomène devenu politiquement gênant par sa capacité de mobilisation32.

Vraisemblablement pris au dépourvu dans un premier temps par un phénomène auquel il n’avait pu (ou su) se préparer, et sans doute aussi parce que l’entrée dans la blogosphère de militants de l’islam politique l’inquiète davantage que l’activisme autour de la mouvance Kefaya, le pouvoir égyptien organise le contrôle de ce nouvel espace d’expression, un exercice auquel il est rompu par de longues années d’Etat d’urgence (pratiquement ininterrompu en Egypte depuis la fin des années 1960). Sans crainte pour une réputation qui n’est plus vraiment à défendre, les autorités adoptent une série de mesures qui les font apparaître parmi les régimes les plus répressifs d’une région qui se distingue déjà dans ce domaine.

L’actualité de l’année 2009 est ainsi une longue succession33 d’arrestations de blogueurs, de fermeture de sites, de ruptures de service tels que Facebook, d’annonce de mesures visant à « nettoyer » la Toile des sites « moralement » ( ?) nuisibles ou encore de projets de limitation de la bande passante réservée aux internautes locaux… Même si l’adoption de nouveaux procédés techniques, et notamment celle du « micro-blogging » répandue par Twitter, desserre momentanément l’étau qui s’est refermé sur l’expression en ligne, celle-ci n’a pas retrouvé le capital de mobilisation qui avait pu être le sien auparavant. L’échec du nouvel appel à la grève générale, via Facebook, le 6 avril 2009, apporte certainement la meilleure illustration du nouveau rapport de force.

Mobilisation politique et internet en Egypte : bilan et perspectives

 

Quel bilan tirer, sur le plan politique, de ces premières années de l’internet égyptien ? Le sujet, tant pour la seule Egypte qu’à l’échelle du monde arabe, a naturellement fait couler beaucoup d’encre, notamment de la part des chercheurs américains, à l’évidence plus alertés sur ces questions que leurs collègues européens. Sous un titre en forme d’interrogation34, Tom Isherwood distingue ainsi plusieurs niveaux où apparaît le rôle nouveau joué par les blogs politiques : renforcement des capacités de mobilisation des forces politiques existantes ; contribution à la création d’actions en dehors des forces constituées ; modification des équilibres au sein des forces en présence ; renforcement des liens entre les scènes nationale et extérieure (à l’intérieur et à l’extérieur du monde arabe). Néanmoins, nombre d’observateurs s’interrogent avec lui sur la signification ultime de mouvements qui se déroulent pour l’essentiel dans l’univers numérique et trouvent de plus en plus difficilement une traduction sur le terrain concret des luttes, même si l’Egypte, tout au moins durant les expériences des années 2005 et 2006, constitue précisément une exception dans ce domaine au regard des réalités régionales35.

Cependant, ne faut-il pas aussi se poser la pertinence des catégories traditionnelles pour saisir ce qui est véritablement en jeu dans la nouvelle blogosphère égyptienne et arabe ? Les articulations classiques du placement politique correspondent-elles encore aux représentations des acteurs qui sont apparus avec la diffusion d’internet ? La question mérite d’être posée lorsque l’on constate que les clivages les plus marqués, ceux qui opposent la « gauche nationaliste laïque » du mouvement Kefaya au « nationalisme religieux » des Frères musulmans notamment, sont loin d’être dupliqués à l’identique dans l’univers de l’activisme en ligne, comme le révèle une certaine affinité entre « blogueurs engagés », qui dépasse la seule solidarité générationnelle.

Au-delà de ce premier constat, on remarque également que le développement de cette activité en ligne, toujours plus importante, accompagne une tendance, toujours plus marquée elle aussi, à la politisation des questions culturelles et identitaires. Le développement de la blogosphère arabe, irriguée d’innombrables groupes sur Facebook et de réseaux de micro-blogging s’inscrit dans un contexte où le marché politique est de plus en plus dominé par ce type de débats qui recouvrent – ou « habillent » – les luttes idéologiques conventionnelles. Espace d’expression encore relativement vierge des frontières ordinaires de l’action politique, Internet devient ainsi une scène où, avec un très faible coût d’entrée pour ceux qui y participent, se multiplient des « campagnes de mobilisation » qui utilisent le nouveau médium pour « agir », en dehors des mots d’ordre partisans, sur toutes les questions de société possibles (les femmes, le harcèlement sexuel, la drogue, la corruption, le football, etc.). Issu des cercles de la nouvelle prédiction religieuse et utilisateur avisé des nouvelles technologies de la communication, ‘Amr Khaled, avec ses réseaux de « bâtisseurs de la vie » [sunna‘ al-hayât], montre que cette mobilisation virtuelle peut éventuellement trouver des traductions concrètes.

Néanmoins, ces premières réflexions sont loin de rendre compte de l’impact politique d’internet, car c’est sans doute à plus long terme que les effets des nouvelles technologies de communication se feront sentir. S’inscrivant dans le modèle explicatif proposé notamment par l’anthropologie politique américaine36, Marc Lynch considère ainsi que la véritable question concerne la capacité de la très active blogosphère égyptienne à « transformer les dynamiques de l’opinion publique et de l’activisme politique. (…) Même s’il est improbable que les blogs politiques arabes conduisent à une révolution, ils ouvrent la perspective d’un espace public différent qui pourrait modifier la nature de la politique dans les décennies à venir37. » Dans le même esprit, Brian Ulrich, replaçant utilement le développement des blogs dans la perspective plus vaste de la transformation des systèmes de communication depuis l’époque moderne, considère de son côté que « bloguer renforce la possibilité de créer de nouvelles perceptions et de nouveaux moyens d’exercer une autorité dans le domaine de la diffusion des idées, sur la base d’interactions avec des personnes avec lesquelles il n’aurait pas été possible autrement d’entrer en contact au sein de communautés d’intérêt données38 ».

Semblables réflexions, qui interrogent les effets mobilisateurs d’internet moins à court terme que dans la moyenne durée, méritent d’être prolongées alors que la gestion par les différents pouvoirs arabes d’une scène internet, désormais mature, met en évidence, dans cette partie du monde comme ailleurs, les illusions trop faciles du « prophétisme fétichiste39 ». S’il est vrai que l’existence de « réseaux ouverts » ne suffit pas à briser la « fermeture des régimes40 », c’est bien du côté de transformations plus souterraines, moins immédiates, qu’il faut chercher d’éventuels effets mobilisateurs en postulant que le jeu des interactions individuelles que développent les usages les plus récents d’internet contribuent, aussi bien chez les producteurs de contenus que chez leurs utilisateurs, à une « fabrique du social » susceptible de contribuer à une nouvelle dynamique politique.

Les « blogs » que développe aujourd’hui la jeunesse du monde arabe, qu’il s’agisse d’« Une tribu nommée Sarah » [Qabîla tud‘a sâra] en Arabie saoudite41 ou de « Deux paires d’yeux » (Two Pairs of Eyes) en Egypte42, ne livrent pas de discours de revendication ; ils n’appellent pas à l’action contre telle ou telle injustice, ou alors sous des formes qui sont très loin de la revendication traditionnelle, et se contentent le plus souvent de réunir des cercles de pairs qui, parfois par dizaines de milliers, se reconnaissent dans une parole délivrée publiquement sur internet à propos de questions qui les concernent. Ils ne se donnent pas comme des plates-formes de mobilisation mais sont peut-être malgré tout davantage porteurs de changements que les modes d’expression, y compris sur la Toile, qui relèvent d’une prise de parole en apparence plus politique. Outre le fait que leur prolifération et leur manière d’aborder, en quelque sorte de biais, le politique rendent assez vaine toute tentative de contrôle, on peut également penser que les véritables changements naîtront des nouvelles formes de communication électronique qui favorisent la constitution de « communautés virtuelles » où l’affirmation individuelle s’allie au refus des hiérarchies sociales héritées.

YGQ, juillet 2009


  1. M. Lynch, « Blogging the new Arab public », Arab Media & Society, printemps 2007. []
  2. On désigne sous ce terme, largement répandu à partir de 2005, l’ensemble des nouvelles technologies et des usages permettant aux internautes d’interagir de façon simple à la fois avec le contenu et la structure des pages mais aussi entre eux. Cf. Tim O’Reilly, What is Web2.0 ? Design Patterns and Business Models for the Next Generation of Softwares, 30 sept. 2005 (http://oreilly.com/web2/archive/what-is-web-20.html : adresse accédée début 2010, comme les autres références de cet article). []
  3. Avec même une certaine institutionnalisation de ce phénomène puisqu’il existe par exemple sur le projet d’encyclopédie mondiale Wikipedia une section en « égyptien », « Egyptian Arabic […] spoken by more than 70 millions of persons in Egypt and other countries ». Cf.: http://arz.wikipedia.org/wiki/Wikipedia_Masry_introduction_in_English. []
  4. Cf. F. Cantelli et O. Paye, « Star Academy : un objet pour la science politique ? », in Star Academy, un objet pour les sciences sociales ?,Y. Cartuyvelks (Ed.), Bruxelles : Publication des facultés universitaires Saint-Louis, 2004. []
  5. On avance le chiffre de plus de 53 millions d’utilisateurs arabes à la fin de l’année 2009, soit une progression de près de 300 % par rapport à l’année 2000. Cf. Kh. ‘A. aql-Khalaf, « Fajwat  al-nashr al-ilaktrûnî lâ tardumu-hâ al-arqâm al-maghlûta » [La trou de la publication électronique arabe ne sera pas comblé par des chiffres inexacts], Elaph, 10 décembre 2009. []
  6. Pour le cas égyptien, cf. « Promoting the IT business », Egypt, Oxford Business Group, vol. 240, 30 sept. 2009 : http://www.oxfordbusinessgroup.com/weekly01.asp?id=4626. []
  7. Autour d’une douzaine de milliers d’utilisateurs de Twitter dans le monde arabe au milieu de l’année 2009, avec néanmoins de très forts taux de croissance. Cf. http://www.slideshare.net/ArabCrunch/twitter-stats-in-the-arab-world-mena15-jul09-around-12266-users et S. Ayûb, « Al-twitariyûn al-‘arab : khutwa bi ittijâh al-‘âlamiyya [Les twitteristes arabes : un pas vers l’universalisation], Al-Akhbâr, 13 août 2009 : http://www.al-akhbar.com/ar/node/151482. []
  8. « Nisf al-mudawwinîn al-‘arab misriyûn » [La moitié des blogeurs arabes sont Egyptiens], Middle-East Online, 7 février 2009 : http://www.middle-east-online.com/?id=73543. Les chiffres les plus récents (décembre 2009) donnent un total de 600 000 blogs, actifs pour le quart d’entre eux (The Arabic Network for Human Rights Information, One Sopcial Network With a Rebelious Message, [2009] :http://www.openarab.net/en/node/1612. []
  9. Donnée confirmée par les enquêtes les plus récentes. Cf. B. Etling, J. Kelly et J. Palfrey (Eds.), Mapping the Arabic Blogosphere: Politics, Culture and Dissent, Berkman Research Center Publication, juin 2009. []
  10. Les donnée sur les orientations rédactionnelles des blogs sont extraites d’un rapport publié en mai 2008 par un organisme officiel dépendant du Conseil des ministres, l’Information and Decision Support Center, sous le titre Al-mudawwannât al-misriyya : fadâ’ ijtimâ’i jadîd [Les blogs égyptiens : un nouvel espace social] (www.idsc.gov.eg). []
  11. Cf. les remarques introductives à son étude de G. Weyman, « Speaking the unspeakable : personnal blogs in Egypt », Arab Media & Society, automne 2007. [ ink footnote-back-link" href="http://cpa.hypotheses.org/2533#identifier_10_2533">↩]
  12. Cette perception d’ensemble est reprise par nombre d’observateurs. Cf. par exemple, le point de vue, articulé autour de trois périodes (experimentaiton phase, activist phase, diversification and fragmentation phase), développé par C. Radsch, « Core to common place : the evolution of Egypt’s blogosphere », Arab Media & Society,automne 2008. []
  13. Cf. à ce sujet l’analyse d’une figure importante de la blogosphère marocaine, Mohammed Sahli (Qantara, 29/12/2009 : http://www.qantara.de/webcom/show_article.php?wc_c=478&wc_id=990. []
  14. Devenu une sorte de star de la blogosphère arabe, Wael Abbas a accordé un nombre incalculable d’entretiens. En français, on peut retenir par exemple celui qu’il a donné pour le quotidien algérien Al-Watan(http://www.elwatan.com/Wael-Abbas-Createur-du-blog-La) ou encore celui qu’a publié la journaliste Françoise Clément (http://monmulhouse3.canalblog.com/archives/2008/08/17/10262480.html). De nombreux liens sont disponibles sur la notice (en anglais) de l’encyclopédie participative Wikipedia :http://en.wikipedia.org/wiki/Wael_Abbas. []
  15. Y. Gonzalez-Quijano, « Sammi‘ sawtak ! : les sites d’information en ligne dans l’espace public syrien », in La société de l’information au Proche-Orient. Internet au Liban et en Syrie (sous la dir. de Y. Gonzalez-Quijano et Ch. Varin), Beyrouth : Presses de l’Université Saint-Joseph, 2006 :http://www.cemam.usj.edu.lb/sipo/files/publications.htm#ouvragesipo. []
  16. Cf . Y. Gonzalez-Quijano, « Le diable et le bon dieu : les deux visages de la modernité arabe », Culture et politiques arabes, 2 avril 2008 : http://cpa.hypotheses.org/245. []
  17. Saisie du billet de l’époque avec une reproduction de l’article du journal sur Y. Gonzalez-Quijano, « Le nouveau ‘divan’ des Arabes », Culture et politiques arabes, 26 novembre 2006 : http://cpa.hypotheses.org/172. Cette période de la blogosphère égyptienne, essentiellement autour du mouvement Kefaya, est décrite en détails dans l’article de R. Al Malky, « Blogging for reform », Arab Media & Society, printemps 2007. []
  18. http://www.manalaa.net/ (inactif depuis début 2009. Emprisonné en mai 2006 (il restera en prison durant 45 jours), Alaa fait partie des premiers blogueurs victimes de la répression policière. []
  19. Pour le cas libanais, cf. « Les données de l’information sur Internet au Liban » (en coll. avec M. Taha), Les documents du Cermoc, n° 11, été 2001 : http://archives.univ-lyon2.fr/166/1/Quijano_taha_final.htm. La question de la langue et des choix opérés sur les différents registres plus ou moins formels de l’expression constitue à coup sûr un indicateur intéressant de ces « changements de ton » , mais les études rigoureuses sur cette question continuent à faire défaut. []
  20. L’ancien ministre de l’Information au temps de Nasser y déclarera notamment : « Je fais partie de ceux qui lisent le plus les blogs. […] Je lis [un blogueur] plus que n’importe quel journaliste de la presse écrite. Il y a de la vie qui parle dans ce blog, une jeunesse qui monte, une société dont on sent battre le pouls. » ; http://www.aljazeera.net/NR/exeres/E6A0A606-DDE9-49DB-820A-9E0562D9DAF8. []
  21. Sur le « club des juges », voir le site de l’organisation (en arabe) : http://egyptjudgeclub.org ; et sur les manifestations de 2006, une vidéo précisément mise en ligne à l’époque par Wael Abbas : http://www.youtube.com/watch?v=gNUJnmnYheo. []
  22. Le blog (http://www.karam903.blogspot.com/ : aujourd’hui inactif) a longtemps été poursuivi par des blogueurs solidaires de celui qui a été condamné, en février 2007, à trois ans de prison pour « insulte à l’islam et incitation à la sédition », parallèlement à une condamnation d’un an pour « insulte au président Moubarak ». []
  23. Intégrant à son analyse ce qu’il appelle deux « vagues » de blogueurs, Tom Isherwood (“A new direction or more of the same?”, Arab Media & Society, automne 2008) note que c’est également la perception que les blogueurs égyptiens eux-mêmes ont de l’histoire de leur mouvement. []
  24. I. ‘Abd al-Mun‘im, « Ikwani walla mudawwin ?! » [Frère (musulman) ou bloggueur !?] et  « Risâla li-mudawwin misrî » [Lettre à un blogueur égyptien], Islam Online, 18 et 29 juillet 2007. []
  25. M. Lynch, « Young Brothers in Cyberspace », MERIP, n° 245, hiver 2007 : “An important aspect of the Muslim Brother blogging phenomenon is the connections it has bred between young Brothers and other Egyptian youth. Several bloggers (intriguingly, almost always women) said that their blogs were the first venue in which they had presented themselves to others as part of the Muslim Brothers”. []
  26. M. Khalîl, « Al-ikhwân al-muslimun hukkâm fî al-‘yû tûb’ », Islam Online, 2 décembre 2007. []
  27. C’est également à cette époque qu’est prononcé le jugement à l’encontre du policier dénoncé un an plus tôt sur le blog Misrdigital (cf. note 11 supra). []
  28. Pour la fin de l’année 2008, certaines estimations avancent le chiffre d’un demi-million d’utilisateurs du système local (égyptien), avec le même nombre d’utilisateurs sur sa version originale. []
  29. Cf. par exemple Kh. Abû Bakr, « ‘Al-munâdhilûn al-ilaktrûniyûns’ : ‘al-tarîq al-thâlith’ bi-Misr », Islam-Online, 7 avril 2008. []
  30. Cf. par exemple le long portrait que lui consacre le quotidien Al-Hayât (5 mai 2008) sous le titre « ‘Fatât al-fâysbûk, fâtat al-milyûn rajul’. Tajribat isrâ’ al-misriyya. Dars hukûmî li ashâb ‘al-rây’ al-âkhar’ » [La fille de Facebook, la fille au million d’hommes. L’expérience d’Irâ’ l’Egyptienne. Une leçon gouvernementale pour ceux qui pensent autrement]. Cf. également D. Farris, « Revolutions without revolutionnaries ? Network theory, Facebook, and the egyptian blogosphere », Arab Media & Society, automne 2008. []
  31. Non sans quelque succès, relativement paradoxaux d’ailleurs. La communication autour de cette grève organisée par ce qui reste une « élite [urbaine] Facebook » a pu donner l’impression à une partie de l’opinion égyptienne que le mouvement était organisé, d’une manière ou d’une autre, par le gouvernement. Cf. par exemple les commentaires apportés par les lecteurs au billet publié à l’époque dans Culture et politique arabes: « Mai 08 : joyeux anniversiare M. Moubarak » : http://cpa.hypotheses.org/249. []
  32. A. Sandels, « Rebels with a cause : Egypt’s’Facebook Youth’ », 19 août 2008, et D. Mukhalled, “Egypt’s vibrant blogosphere”, Menassat, 19 et 15 août 2008. []
  33. Plusieurs organisations tiennent la chronique régulière de cette actualité. Outre les sites des organisations internationales les plus connues du type Reporters sans frontières, on peut consulter les donner réunies par The Initiative for an Open Arab Internet (http://openarab.net/en), ou par The Arabic Network for Human Rights Information (http://www.anhri.net/en/). []
  34. T. Isherwood, “A new direction or more of the same?”, art. cit. []
  35. Plusieurs organisations tiennent la chronique régulière de cette actualité. Outre les sites des organisations internationales les plus connues du type Reportesr sans frontières, on peut consulter les donner réunies par The Initiative for an Open Arab Internet (http://openarab.net/en), ou par The Arabic Network for Human Rights Information (http://www.anhri.net/en/). []
  36. Cf. notamment D. Eickelman et J. Anderson, New media in the Muslim World. The Emerging Public Sphere,Bloomington: Indiana University Press, 2003. []
  37. “In short, even if Arab political blogs are unlikely to lead a revolution, they hold out the prospect of a new kind of Arab public sphere which could reshape the texture of politics in the decades to come.”, M. Lynch, “Blogging the new Arab public”, art. cit. []
  38. B. Ulrich, “Historicizing Arab blogs: Reflections on the transmission of ideas and information in Middle Eastern history”, Arab Media & Society, printemps 2009. []
  39. D. Wolton, Internet et après ? Une théorie critique des nouveaux médias, Paris : Flammarion, 1999. []
  40. S. Kalathil, Shanthi et T. Boas, Open Networks, Closed Regimes, Washington DC: Carnegie Endowment for International Peace, 2003. []
  41. Y. Gonzalez-Quijano, « Communautés virtuelles de la Toile arabe : une nouvelle ‘fabrique du social’ », in Les Arabes parlent aux Arabes. La société de l’information arabe (Y. Gonzalez-Quijano et T. Guaaybess Eds.), Paris : Sindbad, 2009. []
  42. G. Weyman, « Speaking the unspeakable : personnal blogs in Egypt », art. cit. []
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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 07:20

 

 

 

Lybie - Quelques chiffres

Par Aschkel  pour  © 2011 www.aschkel.info

source - cia.gov

 

Population 6.461.454 (dont non nationaux - 166.510)
Structure de la population
0-14 ans: 33% (male 1,065,606/female 1,020,102)
15-64 ans: 62.6% (male 2,036,780/female 1,923,566)
65 ans et plus: 4.4% (male 136,224/female 142,079) (2010 est.)
Densité de population 3.4/km
Part de la population urbaine 78 %
Espérance de vie
homme: 75.18 ans
femme: 79.88 ans
Groupes ethniques

Berbères et arabes 97 % - autres 3 %

Fonctionnement tribal

Religion Sunisme 97 % - Autres 3 % - Charia appliquée depuis 1993
Taux d'alphabétisation

 

Population totale - 89.6%

Hommes - 90.4 % - Femmes 72 %

Gouvernement coup d'état militaire en 1969 par l'auto-proclamé Général Kadhafi
PIB 67 millairds de dollars
PIB /Hab  11.630 dollars
Taux de chômage  30 %
   
   
   
   
   
   
   
   


 


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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 06:21

 

 

Blague du jour - Ah'madinedjad fustige Khadafi de réprimer les manifestants

 

Le monde des dingues !

 

Au rayon ironie de l’Histoire, grands malades et hôpital qui se moque de la charité, voici Mahmoud Ahmadinejad qui ose critiquer l’usage de la force en Libye et soutenir les aspirations du peuple libyen en matière de démocratie :

 

« C’est inimaginable que quelqu’un tue ses citoyens (…) C’est inacceptable. Laissez les peuples parler, être libres, décider, imposer leur volonté. Il ne faut pas résister face à la volonté des peuples » (…)Comment un dirigeant peut-il faire viser ses citoyens par des mitrailleuses, des chars et des canons? (…) Je demande aux dirigeants de tous les pays de tenir compte de la volonté de leur peuple, de les écouter, de dialoguer et de les entendre », a-t-il insisté.

Pour la vidéo d’anthologie rapportant ces déclarations c’est ci-dessous -extremecentre

 

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 17:38

 

 

Merci Pierre-Alain

 

tensions-regionales.jpg

 

 

Tunisie et Egypte, le bouleversement de tous les dangers

Par Pierre-Alain LEVY

© 2011 www.aschkel.info

 

 

Nul ne peut prédire pour l'heure ce dont demain sera fait dans ces pays en proie au désordre de la rue, on ne peut que craindre un bouleversement des équilibres qui laisserait le champ libre aux laudateurs du grand zéro, de l'irrationnel, de la haine et de la guerre

La Tunisie comme l’Egypte sont les victimes à la fois de la crise économique et financière internationale et de la mondialisation qui provoque le renchérissement des vivres de première nécessité et de la corruption des élites politiques.

Tout comme en Iran au moment de la révolution Khomeyniste, la petite bourgeoisie et les classes moyennes du bazar ruinées par l’inflation appuyées par les étudiants se retrouvent aux côtés des plus pauvres face à un pouvoir autoritaire et aveugle dans l’incapacité de se réformer ; on connaît la suite ! 

Si on chantait et dansait la carmagnole sur les ruines fumantes des châteaux des nobles en 89, quatre ans après la machine de Guillotin fonctionnait au quotidien Place de la Révolution.

Autres temps autres mœurs dit-on, cependant comme le rythme de transformation des sociétés humaines s’est accéléré et il ne faudra guère de mois pour que ne se broient les espoirs que les naïfs pour le meilleur ou les salauds pour le pire avaient cru entrevoir ; et comme disait Brecht, « si le ventre est encore fécond d’où est sorti la bête immonde » l’islamisme ne manquera pas d’avancer ses hommes de paille pour infiltrer avec les Frères Musulmans son poison dans la société et asseoir sa conquête du pouvoir. 

Rappelons-nous l’état de la société française au moment de la révolution en Iran quand il était de bon ton de vénérer ce vieillard enturbanné en exil à Neauphle-le-château et de vomir le Shah, toutes postures sociales qui ne sont pas sans similitude avec ce que l’on observe aujourd’hui chez nombre de nos compatriotes et dans une certaine Intelligentsia sur ce qui se déroule en Tunisie ou bien plus grave en Egypte 

La fin espérée de la crise économique interdit qu’un maelstrom politique bouleverse une région stratégique et empêche toute reprise de l’activité mondiale

Le risque prévisible du chaos, menace pour la paix du monde par l’éventuelle conquête de pouvoir du chiisme iranien islamique et son effet domino ne pourra pas être accepté tant le cauchemar du 11 septembre marque un point de rupture en opposant des systèmes politiques et de civilisation.

 

Les états sunnites du Golfe ne pourront pas non plus ne pas s’impliquer pour stabiliser la rue égyptienne et soutenir de leur économie un état égyptien aujourd’hui exsangue et sans grandes ressources financières et damer le pion à l’impérialisme chiite menaçant pour leur propre stabilité 

Il est aussi possible et même vivement souhaitable que la crainte du pire puisse aussi rassembler des solidarités composites entre les acteurs proches orientaux du conflit en cours en Egypte : les états-majors militaires et les responsables économiques du pays et les dirigeants américains, européens et israéliens

De la même manière l’agitation de la rue égyptienne signe paradoxalement la défaite de la pensée stratégique du Président Barack Obama qui a confondu l’université du Caire avec Harvard, et le corps social américain avec les faubourgs de Guizeh.

 

Il ne suffit pas des belles postures morales et médiatiques pour transformer par le verbe des siècles d’obscurantisme et de soumission des esprits en ne s’attachant qu’à la critique inadaptée d’un pouvoir et d’un gouvernement autoritaire, expression jusqu’à aujourd’hui exclusive des pays musulmans.

 

Les inconséquences politiques des discours lénifiants et à court objectif pour des raisons le plus souvent de politique intérieure entendus à jet continu des deux côtés de l’Atlantique et exprimés par d’aimables Saint-Jean bouche d’or agissent à revers des rêves de ceux qui les écoutent

Et ne nous faisons nulle illusion, nos sociétés européennes seront percutées par ce qui se passe au Caire ou à Alexandrie et les thèses d’Huntington sur le choc des civilisations pourraient bien se révéler douloureusement exactes, vérité d’un côté de la Méditerranée mensonge au-delà ?

 

Il sera bien difficile tant dans les écoles, les universités que pour les journalistes sérieux et exigeants de faire comprendre que le départ d’un chef d ‘état autoritaire ne signifie pas pour autant des lendemains de fêtes pour son peuple et que la démocratie ne se crée par d’un trait de plume, qu’il lui faut du temps, des efforts, de la prospérité, beaucoup d’éducation et des institutions stables avec un personnel politique respectable pour s’ancrer dans le paysage politique de façon pérenne.

Faut-il encore que le terme même de démocratie ait un sens partout dans le monde ! 

On vient de comprendre tardivement et avec grandes maladresses dans les grandes capitales tant à Washington qu’à Paris que le temps de la communication et des paroles creuses est révolu

La planète Internet dramatiquement connaît elle aussi ses limites

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 17:26

 

Merci Yéochoua

 

 

Yéochoua 2 couvyeochoua4

 

Faut-il être jaloux des «révolutions» dans les pays arabes?

 Par Yéochoua SULTAN  

 © 2011 www.aschkel.info

 

 

Quand on suit tous ces mouvements de révoltes, qui vont de la Méditerranée au Golfe persique, on pourrait presque se sentir jaloux des pays arabes.

 

Tout d'abord, ils règnent chez eux en maîtres absolus. Ce ne sont pas leurs citoyens qui seraient confrontés, quand ils doivent recevoir des soins médicaux ou quand les femmes doivent accoucher, à un choc des cultures en étant envahis par des ressortissants de religions ou habitudes de vie radicalement différentes des leurs.

 

Et si vous vous promenez en Israël, et que vous arrivez, en théorie, du côté de Ramallah, vous pourrez constater à la maternité qu'il n'y a absolument aucune Juive dans les services.

Et si jamais un jour un cas se présentait, ce serait tellement invraisemblable que ça ferait la une des journaux. Mais c'est en fait tellement impossible qu'il faudrait en réalité inventer l'affaire de toutes pièces. Si une mère, en revanche, veut accoucher sans choc des cultures, mais cette fois du côté israélien, elle risquera de passer pour inconvenante, si elle demande à être dans une chambre avec d'autres Juives uniquement.

 Par contre, à Ramallah, une jeune mère arabe qui demanderait à ne se retrouver qu'en compagnie d'autres jeunes mères arabes susciterait des sourires.

 

Mais, pourrait-on objecter, il y a des pays arabes dans lesquels vivent des communautés juives, où elles sont respectées, et où les manifestations d'islamistes sont condamnées par le gouvernement! Là, on constate que les chiffres ne parlent plus du tout.

L'une des plus grandes communautés juives du monde arabo-musulman est celle de Tunisie, avec mille sept-cents membres, soit à peu près 0.017 %, et encore, en raison des derniers événements, quelques familles l'ont quittée.

 

On s'attache à ce nombre comme s'il comportait quelques zéros de plus, comme s'il s'était agi d'un million sept-cent mille. D'aucuns diraient: «Mais qu'importent les chiffres, c'est le principe qui est honorable!» Etonnant, s'il en est!

 

Imaginons un seul instant qu'il y ait en France une communauté musulmane de mille sept-cents âmes, et qu'elle soit l'une des plus grandes du monde non-musulmans ; ou qu'il y ait en Israël mille cinq cents Arabes, au lieu de mille fois plus.

Or, dans ce dernier cas, on ne compte pas leur nombre là où ils n'ont pas la nationalité israélienne, avec des zones de non-droit comme Gaza, interdites aux Juifs et d'où on bombarde ses voisins, ou comme Ramallah, la ville sans Juifs précitée.

 

Et pourtant, quand on observe la Tunisie, l'Egypte, le Bahreïn (non, pas l'Alsace), on se dit: «Mais quel courage! Quelle détermination! Quel idéalisme!» On se dit qu'il en faut, du courage, surtout quand on considère que nous avons affaire à des révoltes musulmanes contre une mainmise musulmane dans des pays musulmans, alors que, au même moment, des non-musulmans ne se révoltent pas contre la mainmise musulmane dans des pays non-musulmans.

 

Est-ce que les masses européennes descendent dans la rue et affrontent les pouvoirs quand des gens comme Wilders en Hollande, qui préviennent du danger de l'islamisation de l'Europe, sont traînés en justice pour avoir trop parlé?

 

Par raisonnement a fortiori, on pourrait se dire que si des gens musulmans se révoltent contre des musulmans dans des pays musulmans, des non-musulmans devraient à plus forte raison se révolter contre des musulmans dans des pays non-musulmans.

 

Or, ces derniers se font agresser, fuient leurs contrées qui deviennent peu à peu interdites aux Européens de souche européenne, au risquent de se faire «contrôler» par des milices, comme dans le 9-3 près de Paris ou à Malmö, s'ils font de la résistance passive.

 

Même  à Paris, des rues sont interdites à la circulation des autochtones à cause de rassemblements islamiques au beau milieu de la route, sous la surveillance d'une «police», que dis-je, d'une milice, ce qui est un affront aux lois et aux règles de la bienséance de tout Européen qui se respecte, alors que des observateurs rapportent que les mosquées sont vides.

 

De la nourriture conforme à la loi musulmane est servie contre leur gré à des ressortissants européens qui ne sont pas sortis de chez eux, avec taxes aux imams et à la propagation de leur doctrine. Leur nourriture traditionnelle, où «tout est bon», leur est supprimée. Sans compter les agressions de toutes sortes contre la culture et les habitants des pays d'accueil. Mais rien, pas de révolutions. De quoi être jaloux de l'Egypte!

 

Et en Israël, alors que le peuple juif rentre chez lui après un long exil, et qu'il n'a pas eu d'indépendance politique, même pour ceux qui y ont toujours vécu, depuis plus de mille neuf cents ans, il n'y a pas de révolte non plus.

 

Massacrés pendant des siècles, puis à nouveau en 1929 et 36, à Jérusalem et à Hébron, d'où ils ont été chassés par les Britanniques, après les pogroms fomentés par le mufti Husseini, nom qui ne présage rien de bon pour les Juifs (Saddam, Obama, etc.), il a fallu attendre encore près de vingt ans d'occupation jordanienne, d'un pays fondé par la fourberie britannique, alors que la Palestine devait être restituée à ses légitimes propriétaires (voir la carte associée à la Déclaration Balfour et le premier vote des nations à San Remo), pour que les Juifs redevenus Judéens puissent enfin se rétablir dans le cœur de leur terre tant languie et désirée, alors que l'Etat d'Israël était à nouveau rétabli.

 

Or, que se passe-t-il sur leur terre?

On leur limite, si on ne le leur interdit pas totalement, l'accès aux lieux les plus importants de leur patrimoine, comme le tombeau des Patriarches et Matriarches, à Hébron, ou le tombeau de Joseph, à Sichem.

 

On prend contre eux des mesures discriminatoires, comme l'interdiction de la construction, le «gel de dix mois», qui se poursuit encore bien au-delà, les autorisations restant bloquées au niveau de la signature du ministre de la Défense, manipulateur politique placé à ce poste malgré l'échec de son parti, l'historique parti travailliste, dont il a parachevé l'effritement en en proclamant un nouveau, et qui a pour membres presque tous les parlementaires de sa formation brisée ayant obtenu des postes de ministres, sinistrement accordés par le gagnant de la majorité.

 

D'autres terrains, toujours dans la partie qui représente le cœur historique et spirituel d'Israël, sont inscrits sur un cadastre d'un pays qui n'y a plus d'emprise depuis presque quarante-quatre ans, et qui y a renoncé il y a vingt-trois ans.

 

Et ces terrains, dignes par leur étendue de la propriété d'un baron ou autre seigneur moyenâgeux, bien que vides et inexploités, ont été reportés dans les registres de l'administration civile, alors que là où les Juifs peuvent construire, ils ont droit tout au plus à 400 m2 de surface, jardin compris.

 

D'ailleurs, on distingue à vue d'œil un village juif d'un village arabe sur toute la terre d'Israël, selon la proximité ou l'espace qui sépare les différentes maisons ou propriétés.

 

Et pourtant, pas de révolte! Quoique, on pourra toujours réfuter cette «démonstration», en disant qu'elle ne concerne que les Juifs de Judée-Samarie, même si des centaines de milliers de Juifs, israéliens ou en visite de l'étranger, se rendent chaque année sur le tombeau des Patriarches, ce qui serait bien sûr impensable et impossible en cas de fondation d'un Etat raciste fondamentaliste musulman sur la terre d'Israël.

 

Considérons à présent le cas de la poursuite contre les rabbins. Le Rav Ya'acov Yossef, et le Rav Dov Lior!

 

Des mandats d'arrêt pour interrogatoire ont été émis contre eux par la police, sous l'ordre du vice Procureur de l'Etat.

Quel en est le «déclencheur»? Ils ont simplement donné leur accord à un auteur pour un livre de halakha, Toraht Hamelekh, qui traite de l'attitude à adopter en temps de guerre.

Cette pratique est courante: quand un livre dont les sources et le contenu sont conformes à l'esprit de la halakha, leur authenticité est garantie dans les premières pages par des lettres de rabbins de grande notoriété. Récemment, c'est le rabbin de la ville de Safed qui a été menacé pour avoir émis une décision halakhique concernant la location ou la vente d'appartements à des minorités hostiles, alors que dans les localités habitées par ces mêmes minorités, aucun Juif n'est admis sans que ça ne choque personne.

Et quand des Juifs se réinstallent dans le quartier du Shiloa'h, ou de Simon le Juste, d'où leur présence a été éradiquée d'abord pas la haine du même mufti, puis par l'occupation jordanienne, le monde «libre» s'insurge et exige à nouveau leur éradication.

 

Et pourtant, point de révolte! Juste quelques dizaines de citoyens qui ont manifesté jeudi soir près du domicile de Shaï Nitzan, responsable de l'ordre transmis à la police.

 

Et pourtant, les charges invoquées contre les rabbins, contre les habitants de Judée-Samarie, ou les opposants à l'époque à l'expulsion des Juifs de Gaza, n'ont rien à envier aux dictatures les plus dures: incitation contre le pouvoir, et fomentation de révoltes (הסתה    et המרדה   dans le texte). Mais là encore, on peut réfuter la «démonstration», en limitant l'importance des dégâts, et en affirmant que seuls les religieux sont visés, et pas tous encore, juste les rabbins qui osent s'exprimer, même si beaucoup d'Israéliens s'inquiètent de voir des poursuites qui rappellent, pour reprendre le vent des réactions des internautes sur les sites des grands quotidiens, les anciennes méthodes du régime communiste, ravivées par des politiciens formés sous l'égide de ce régime.

 

Alors, passons à l'expulsion des Juifs de Gaza. On a bien vu une marche de protestations qui a été canalisée sur les terres du mochav de Kfar Maïmon, et une manifestation de trois cent mille personnes à Tel-Aviv peu avant cette expulsion, mais point de révolution.

 

On pourrait soutenir que la décision a été prise par un homme élu démocratiquement, mais son score jamais égalé ne lui avait pas été attribué pour un acte qui a ouvert un nouveau front, avec déjà un enlèvement suivi de séquestration d'un soldat, et une première guerre sur ce même front, dont le «redéploiement» israélien n'a pas fait penché la balance de l'opinion en faveur d'Israël, mais qui a au contraire alimenté les revendications et autres boycotts.

 

Là encore, on pourrait soutenir qu'au départ, la démarche contre les Juifs de Gaza ne concernait qu'une partie infime de la population globale du pays, huit mille personnes environ, mais, dans ce cas, la mobilisation de l'armée et des réservistes et les bombardements concernent déjà bien plus de monde.

 

D'autres démarches n'ont pas entraîné de révoltes, encre moins de révolutions: le retrait du Sud-Liban, d'où le Hezbollah menace de ses missiles cette-fois jusqu'à Tel-Aviv et toute l'agglomération du bord de mer. Et tous ces politiciens continuent à ne pas changer de cap, en cherchant, avec plus ou moins de conviction, à abandonner les montagnes du centre du pays aux terroristes du Fatah, ou du Hamas, ce dernier pouvant d'un jour à l'autre prendre la place du premier, ouvrant ainsi un front de bombardements sur toutes les villes du pays, sauf peut-être Eilat.

 

La Cour suprême non plus n'a pas agi pour la sécurité et les droits légitimes des Israéliens, alors qu'elle avait été saisie par de nombreuses plaintes contre l'expulsion des Juifs de Gaza. Mais là, pour ces chers juges, il ne s'agissait plus d'agissements condamnables, de judenrein, de ségrégation contre les Juifs, mais de considérations politiques dans lesquelles la Cour, selon ses propres réponses, n'avait pas à s'immiscer.

 

On pourrait ajouter aussi les accords d'Oslo – la liste est longue – engagés d'une façon totalement antidémocratique, puisqu'ils avaient débuté à l'insu du peuple, sans qu'il ne le sache. Ensuite, ils ont été entérinés par la Knesset en s'appuyant sur des députés représentant une population qui se déclare elle-même en guerre contre le «sionisme», et qui ne fait pas l'armée pour la même raison. Pour arrondir, quelques «cadeaux» ont fait le reste. Et pourtant, de révolution, point!

 

Alors, faut-il être jaloux des pays arabes?

Et pourquoi Israël, comme on le lui a reproché par a fortiori, n'a pas soutenu la révolution égyptienne, alors qu'il aurait dû, selon des observateurs plus animés par l'émotion que par leur cerveau, encourager l'avènement d'un régime démocratique, étant lui-même la seule démocratie de la région?

Ce qui est curieux dans cette question, c'est le manichéisme poussé.

 

Qui peut si aisément affirmer que la chute d'un dictateur et non d'une dictature voudrait dire qu'on aurait ensuite la démocratie?

 

Et qui a dit que la démocratie ne préludait pas à une autre dictature?

 

Le Néo-Destour ne devait-il pas, après la prise du pouvoir, organiser des élections libres?

Si la Tunisie s'est montrée plus humaniste que l'Egypte, sans s'être battue à coup de fleurs de jasmin pour autant, elle a laissé les islamistes s'implanter fortement dans son paysage.

 

Quant à l'Egypte, ses émeutes ont canalisé la haine du Juif, et ont été dans un premier temps encouragées par la dictature iranienne et l'opposition égyptienne fondamentaliste.

 

Donc, rien pour inspirer la sympathie en Israël, qui ne s'est pas rallié au mouvement de désinformation martelée par des observateurs aveugles, croyant voir au Caire, comme dans un mirage, la démocratie à l'occidentale marcher à grands pas, et ne voyant pas les pancartes à caractère profondément antijuif brandies par les manifestants.

 

Il est vrai que personne n'est devin, mais il est difficile de s'imaginer que des démocraties vont venir remplacer les dictatures ; on l'a vu avec le FIS en Algérie, qui a tué pendant des années des milliers d'opposants, ou de présumés opposants, et qui écrase la liberté des Kabyles.

 

On y verrait plutôt des aspirants califes voulant devenir califes à la place des califes, ou dictateurs à la place des dictateurs, la raison du plus fort étant plus que jamais la meilleure, en sachant tirer partie de la colère des peuples exploités, ce qui ne présage rien de bon. 

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 12:01

 

 

 

Les Etats-Unis ont la capacité d’aider les Libyens à vaincre Kadhafi

Si des mercenaires arrivent pour sauver le dictateur, les Etats-Unis et l’ONU doivent se mobiliser pour arrêter le massacre.

Par PAUL WOLFOWITZ

Adapté par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

http://online.wsj.com/article/

SB10001424052748704476604576158584257313372.html

 

Mouammar Kadhafi est l’un des despotes les plus méprisables au monde. Depuis 42 ans, il a retenu ses sujets au cœur d’une prison d'effroi, qui, par comparaison, ferait ressembler l’Egypte de Moubarak à un pays libre. Il a entraîné et soutenu des serial-killers comme Charles Taylor et Foday Sankoh, alimentant d’horribles guerres au Libéria, en Sierra Leone et dans d’autres pays d’Afrique, qui ont fait des centaines de milliers de morts, parmi les Africains – on estime la seule guerre au Libéria à 200 000 morts, soit 5% de sa population. Et c’est bien lui, et non son agent Abdel Baset al-Meghrabi, qui a été accueilli en héros, une fois de retour en Libye, l’an dernier – et sur lui que porte la responsabilité ultime de l’attentat contre le vol 103 de Pan Am et la mort de 270 civils innocents.

Il est difficile de comprendre pourquoi les Etats-Unis restent équivoques, alors qu’ils devraient exprimer un soutien clair pour les Libyens remarquablement courageux que Kadhafi est en train de massacrer [sous nos yeux]. Il n’y a aucun moyen de savoir ce qui pourrait faire suite au renversement du dictateur libyen, alors que Kadhafi s’est assuré qu’aucune gouvernance alternative ne puisse seulement montrer son visage, qu’aucun groupe émanant de la société civile ne puisse s’organiser, et que des mercenaires étrangers se renforcent, pour remplacer ce genre de militaires professionnels qui ont agi avec discernement en Tunisie et en Egypte. La menace que des groupes islamistes – parmi les seuls capables de s’organiser dans de telles conditions de répression extrême – puissent exploiter un vide politique libyen est patent. Mais il n’y a pas de raison d’espérer, non plus, en une continuation de la sinistre bouffonnerie de Kadhafi.

Les Etats-Unis doivent s’engager, sans plus attendre, aux côtés du peuple libyen – et de nos principes et valeurs. Plus longtemps le bain de sang en cours se poursuivra, pire sera ce qui en découlera. Le silence des Etats-Unis, au cours de ces derniers jours cruciaux nous a valu les railleries de commentateurs dans les médias arabes, qui ont republié avec délectation la photo, datant de 2009, de la Secrétaire d’état Hillary Clinton en compagnie de l’un des fils les plus atroces de Kadhafi, Mutassim [ndlr : à la tête de la répression à Tripoli, actuellement]. Nous n’obtiendrons plus la moindre écoute d’une Libye de l’après-Kadhafi si c’est ainsi que nous continuons à être perçus.

Une déclaration claire de soutien américain serait déjà significative par elle-même. Mais la situation requiert une action d’urgence, et pas seulement de la rhétorique améliorée. Malheureusement, nos options ne sont pas ce qu’elles auraient dû être si les décideurs politiques américains, depuis des années, avaient développé des relations avec des forces d’opposition potentielles. Quoi qu’il en soit, il y a énormément de choses que nous devons prendre en considération.

Il existe une pénurie désespérante de fournitures médicales dans les rares hôpitaux de Benghazi. L’Associated Press rapporte que des Libyens vivant en Egypte font passer des produits d’urgence en Libye. Ayman Shawki, un juriste de la ville frontalière égyptienne de Matrouh a fait savoir que la puissante tribu Awlad Ali, dont les membres vivent dans la zone frontalière, se sont portés volontaires pour transporter ces produits en Libye. Les Etats-Unis pourraient les y aider directement ou encourager des organismes de dons privés à déployer de tels efforts, comme on l’a fait pour le Tsunami en Indonésie ou le tremblement de terre en Haïti.

Les Etats-Unis devraient également faire pression pour la suspension de la Libye en tant que membre du Conseil des droits de l’homme à l’ONU. On devrait enquêter sur la crédibilité des informations disant que les responsables d’Ambassades de Libye ont menacé les étudiants aux Etats-Unis, pour les forcer à assister à des manifestations favorables au régime, à Washington. Et une enquête devrait être diligentée de façon urgente au sujet des rumeurs que des hommes de main du dictateur tunisien Zine El Abidine Ben Ali organisent des avions bourrés de mercenaires à destination de la Libye. Si ces rumeurs ont quelque consistance, les Etats-Unis doivent travailler avec les responsables en France, en Tunisie et partout ailleurs, pour mettre immédiatement un terme à une telle activité.

Peut-être que l’assistance la plus pertinente que les USA pourraient apporter serait de briser le blocus des communications grâce auquel le régime Kadhafi est en train d’isoler le peuple libyen et de dissimuler ses derniers crimes. Un tel effort peut inclure le simple fait de distribuer des cartes SIM aux Libyens qui ne peuvent plus utiliser leurs téléphones ou qui redoutent que leurs appels téléphoniques ne soient plus sécurisés.

Il y a encore bien plus que les départements et agences du Gouvernement américain peuvent faire pour assister le peuple libyen – particulièrement pour déverrouiller le blocus sur les communications- , mais cela exigerait une déclaration de politique claire, laquelle a, jusqu’à présent, fait défaut.

Depuis des jours, les porte-parole de diverses administrations, dont celui de la Présidence, n’ont rien su faire de plus que de réciter le mantra selon lequel « les Gouvernements du Bahreïn, de Libye et du Yémen » devraient faire preuve de « retenue pour répondre aux manifestations pacifiques », comme s’il s’agissait surtout de montrer qu’il n’y a aucune différence entre les erreurs des dirigeants du Bahreïn et les records de brutalité, de terreur et de massacres des manifestants pacifiques par Kadhafi.

Dans la rencontre avec la presse de dimanche sur NBC, l’Ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Susan Rice a refusé de répondre clairement à la question de savoir si Kadhafi était en train de tuer des manifestants, rétorquant plutôt qu’« il y a eu moins de violence, vraiment très peu à Tripoli », alors qu’ « à Benghazi –les zones côtières- nous sommes très préoccupés au sujet des rapports disant que les forces de sécurité tirent à balles réelles contre les manifestants pacifiques ».

Plus tard, ce même dimanche, le Département d’Etat a juste commencé à feindre de combler son retard sur les évènements, en publiant une déclaration qui appelaient les responsables libyens à mettre en application «  leurs engagements déclaratifs… à préserver les droits des manifestants pacifiques » et à « tenir pour responsable tout officier de sécurité qui n’agirait pas en concordance avec ces engagements ». Presque aussitôt après que cette déclaration ait été faite, quoi qu’il en soit, cela n’a pas empêché le fils de Kadhafi, Saïf, de diffuser son discours répugnant, menaçant ses sujets de grabuge et de guerre civile. De façon stupéfiante, un membre important de l’Administration, qui a préféré rester anonyme, a alors déclaré devant CNN, que la Maison Blanche était en train « d’analyser » ce discours, pour voir «  les possibilités qu’il offrait en matière de réformes significatives ».

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Associated Press

Moammar Gadhafi in a video image broadcast on Libyan state television Tuesday

 

 

Sur la Libye, même le gouvernement britannique s’est montré plus réactif que l’américain. Samedi, le Ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague a condamné la « violence inacceptable » de Kadhafi contre les manifestants et exprimé ses préoccupations au sujet des rapports faisant état de tirs à l’arme lourde et de snipers contre les protestataires. Ces rapports, a dit M. Hague, « sont horrifiants. Et…juste parce qu’il n’y a pas de caméras de télévision présentes sur place… cela ne signifie pas -ni ne comprend- que le monde ne voit pas ce qui se passe ».

On peut remercier le ciel, la politique américaine semble avoir un peu progressé, depuis. «  Il est temps, désormais, de mettre un terme à ce bain de sang innacceptable », a déclaré la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, dans un discours puissant, même s’il arrive un peu tard, lundi. Mais encore, elle a coupé court aux appels à une transition rapide du pouvoir, comme l’Amérique aurait pu le faire, comme cela s’est passé, en regard des évènements en Egypte.

Ce que les Etats-Unis devraient réellement faire, maintenant, c'est de lancer des enquêtes sur la foi des rapports disant que des mercenaires réalisent les menaces de Saïf de renvoyer le pays à l’âge de pierre. Si ces rapports sont véridiques, les Etats-Unis doivent pousser le Conseil de Sécurité des Nations-Unies à décréter une action [militaire] pour arrêter le massacre.

Mr. Wolfowitz, est conférencier épisodique à l’American Enterprise Institute, il a servi l’état en tant qu’assistant au Secrétariat de la Défense et en tant qu’Ambassadeur des Etats-Unis en Indonésie. 

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 10:14

 

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USA : Le site Internet  de VOA " Voice of America ", piraté par les Cyber-pirates du régime Islamique.

 

 

F.DADRAS

Faramarz DADRAS

 

Chercheur et expert du renseignement

 

Ancien officier du service renseignement de la garde impériale de l’armée d’Iran, chercheur et expert du renseignement, fondateur et le directeur du site Internet de www.farhangiran.com en langue persane, auteur et traducteur des nombreux articles et études sur la question Iranienne et consultant d’auprès les medias.

Intervenant pour le site  © 2011 aschkel.info 

 Sur le site du Ministère israélien des affaires étrangères en langue persane

http://www.hamdami.com/MFAFA

 


  

22 février

Depuis une semaine, c’est la deuxième fois que le site Internet de la radio et télévision Américaine " VOA "  fait l’objet d'un piratage informatique par la Cyber- armée de la république Islamique. C’est le fruit de l'inefficacité de la politique américaine envers le régime Islamique. 

  

Un message en Persan et Anglais apparait sur l’écran ; "nous avons prouvé que nous pourrons le faire, madame Clinton. Voulez-vous entendre la voix des peuples opprimés au cœur des Etats-Unis? Nous exigeons que vous cessiez votre ingérence dans les pays islamiques!”

  

Ces attaques arrivent juste à la suite de la nomination d’un nouveau directeur pour la section en langue Persane de la  " VOA ", un Américain d’origine Iranienne, Ramin Asgard, ancien diplomate Américain en Turquie et dans les Émirats Arabes Unis et conseiller du Général américain, David Petraeus, à Kaboul. Ramin Asgard, est docteur en droit, il a également des expériences dans le renseignement.

  

Depuis l’élection du président Obama à la Maison Blanche, plusieurs médias américains dont le Washington Timesparlent d’infiltration par des agents  du régime Islamique d’Iran dans la section persane de la VOA . 

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 18:27

 

 

Banner Alain Rubin

 

La révolution tunisienne, qui la menace ?

Par Alain RUBIN

pour  © 2011 www.aschkel.info


 


On apprend ce matin l’assassinat d’un prêtre polonais salésien, Marek Rybinski, battu puis égorgé dans une rue tunisienne et retrouvé déposé dans un local appartenant à son ordre. Ce crime fait suite aux descentes d’islamistes contre les prostituées tunisiennes. A Tunis, l’ordre « moral » se conjugue avec l’assassinat sanguinaire.

 On se souvient que la semaine passée, c’était la grande synagogue de Tunis qui était l’objet de rassemblements hostiles, de sauvages vociférations, mises en scène sous le patronage moral du massacre des Juifs de l’oasis d’Arabie de Khaybar perpétré au 7ème siècle par les hommes du djihad initial.

On n’aura pas non plus oublié l’expulsion, d’une manifestation tunisienne, d’une femme affirmant ouvertement que le renversement de Ben Ali ne voulait pas dire que le peuple tunisien allait se jeter dans les bras des Khomeiny locaux d’Ennhada.

On ne fera pas semblant de ne pas savoir que si des milliers de supporters délirant vinrent à l’aéroport accueillir le chef d’Ennhada, seulement quelques centaines de Tunisiens vinrent au même moment lui faire comprendre qu’il n’était pas question de revenir sur les acquis bourguibiste concernant le statut des femmes.

Ici, certaine presse relaie l’appel à la formation de « comités de défense de la révolution » tunisienne. Pourquoi pas, mais pour dire et faire quoi ?

Les CDR, cela rappellera à certains nostalgiques les premières années de la révolution cubaine, quand tout en frappant les trotskistes, l’équipe castriste n’était pas encore tout à fait ralliée aux méthodes gouvernementales émanant d’une bureaucratie dominante.

Les CDR, c’est la mobilisation pour préserver les acquis de la révolution. Mais cela veut dire aussi qu’après presque deux mois de révolution tunisienne, après deux mois de « révolution ouvrière », il n’existe pas encore d’organisations émanant de la masse elle-même et s’affirmant comme son auto gouvernement.

Cela veut dire que cette « révolution ouvrière »  tunisienne est tellement novatrice qu’elle en a rendu caduc les conseils élus, les regroupements libres de ces comités de délégués élus et la tenue de leur congrès ??? Curieuse, non, cette révolution à défendre, sans s’interroger sur les actions des organisations pogromistes qui agissent ouvertement et brutalement pour étendre à la Tunisie la dictature qui en 1980 a détruit la révolution iranienne.

Répétons notre question : Qui menace la révolution tunisienne ?

Est-ce l’ambassadeur de France fraîchement débarqué, chahuté et hué, traité  de « sarkoboy se croyant en Irak » après sa réponse sommaire, peu digne du langage mesuré des diplomates classiques, à des journalistes tunisiens? 

Qui menace la « révolution tunisienne » ?

Qui menace, l’équipe Ben Ali ? Ses nostalgiques voudraient-ils restaurer un despotisme plus ou moins éclairé, propice à leur enrichissement personnel ? Qui menace, et en faisant quoi ?

N’est-ce pas plutôt la contrerévolution à l’iranienne, qui menace d’emporter les Tunisiens vers les ténèbres abyssaux de la dictature de la charia ?

Non, ce ne sont pas les tenants de l’ordre dictatorial de la charia qui menaceraient la révolution « ouvrière » ? Mais en ce cas, peut-être que nous aurions affaire, en Tunisie, à une situation miraculeuse, avec une nouvelle génération de révolution ouvrière, avec une révolution ouvrière islamo compatible ? Les soviets plus l’électricité, comme pré condition de l’édification nécessaire du socialisme seraient devenus, pour la « révolution ouvrière » en Tunisie : les Imam, les Imam et encore les Imam ?? En ce cas, on doit comprendre ce qui enthousiasme la compagne de l’avocat islamiste qui ambitionne a faire à l’échelle de la France ce qu’elle va faire demain à Lille, quand elle recevra  l’homme qui a pris la parole devant deux millions de cairotes vendredi, pour les appeler à la guerre sainte pour éradiquer « l’entité sioniste », pour mener jusqu’au bout le combat de l’islam pour exterminer les Juifs jusqu’au dernier.

Question : que va faire la Licra ? Que fera SOS racisme ? Que fera le procureur de la république ?

Les uns vont-ils déposer plainte contre un maire collaborant à une entreprise d’appel au meurtre raciste, au meurtre génocidaire pour motif de religion ou d’irréligion ?

L’autre va-t-il saisir un juge, pour qu’il intervienne immédiatement et diligente une enquête, pour provocation au meurtre raciste d’ampleur génocidaire ?

Va-t-il laisser un chef de guerre sainte, cherchant à transformer un peuple, le peuple égyptien, en machine à tuer, mettre les pieds en France,  venir à Lille pour venir y parader devant des milliers de musulmans rassemblés par les Frères musulmans de l’UOIF, pour y recruter des combattants pour cette guerre, en particulier des candidats Shahid ?

Deux secrétaires du PS satisfaits de la condamnation d’Eric Zemmour demandent que les choses aillent plus loin. Ces messieurs, au nom de leur parti, semble-t-il, réclament des sanctions professionnelles*1.

Peut-être aussi que : comme nous voyons de curieux personnages s’insurger contre la loi décrétant l’illégalité de la bourqua, au nom de la liberté personnelle, au nom de la liberté vestimentaire des femmes, comme nous sommes interpelés par des défenseurs d’une « révolution ouvrière » tunisienne charia-compatible, nous serons interpelé par des défenseurs de la liberté d’appeler au massacre des Juifs qui protesteront contre une interdiction frappant Al Qaradhawi et ses acolytes ?

Peut-être aussi, que ces « laïques » d’un type nouveau s’associeront à la vindicte des deux secrétaires du PS et de SOS racisme ?

Pour revenir à la révolution tunisienne, un ami me disait ce matin : Alain, n’es tu pas inquiet à tord ? Ne crois tu pas que tu manques de confiance dans les capacités du peuple tunisien et dans la force et la volonté démocratique de l’UGTT?

Je souhaiterai me tromper. Mais, ai-je répondu à cet ami qui m’envoyais cette question, as-tu vu ce qui c’est passé vendredi place Tahir au Caire ?

Deux millions d’Egyptiens s’y sont rassemblés. Le chef moral des Frères musulmans, le prédicateur Al Qaradhawi, s’y est adressé à la foule. Il a centré son discours sur le « retour et le rassemblement de l’armée de Mahomet, qui s’en allait bientôt exterminer les Juifs jusqu’au dernier ». Ces appels à la guerre et au meurtre génocidaire on recueilli les hourrahs délirants de l’assistance. Cela n’a aucun sens pour toi, lui ai-je demandé ? J’attends sa réponse.

Et les médias, les diplomates, l’équipe Obama, les « révolutionnaires » en France, les « amis » professionnel de Gaza (Gaza qui est tellement victime de l’embargo israélien que c’est elle qui a exporté des vivres au profit des Egyptiens), continuent de parler béatement de « révolution », de « mouvement populaire ».

Ouvrons une parenthèse. Tiens, au fait, ai-je aussi fait remarquer à mon optimiste ami : si l’indigné, tu sais le jeune apprenti diplomate -qui a regardé écrire la charte de Droits de l’homme des Nations-Unies- s’indigne du meurtre sauvage du salésien polonais et du discours de fanatique forcené de vendredi après-midi dernier place Tahir, tu as peut-être raison d’être optimiste…

Fermons notre parenthèse. Ceux qui ont proposé de renvoyer les Suisses aux urnes, après leur vote contre les minarets, sont aujourd’hui muets comme des carpes. Un des partis de la coalition gouvernementale ayant succédé à Moubarak appelle à la guerre exterminatrice. Ce parti propose  ouvertement au peuple musulman d’Egypte d’agir, comme en 1947 le firent les Frères musulmans, entrainant alors les arabes de Palestine mandataire dans une guerre totale, dans une guerre destinée à exterminer tous les Juifs, une guerre qu’ils ont alors perdue et qui fut la cause unique du problème dit des réfugiés palestiniens, et voici qu’ils se proposent de recommencer en 2011 ce qu’ils ne réussirent pas en 1947-1948.

C’est cela qui menace la révolution égyptienne

Ce qui menace : c’est une contre révolution totalitaire, c’est une nouvelle et plus stricte dictature, entrainant le peuple égyptien dans une aventure d’auto enfermement sous la chape totalitaire de la charia intégrale, source exclusiviste du droit pour tous. C’est la liquidation des autochtones d’Egypte, les Coptes, voués à être assaillis plus férocement que jusqu’alors, pour subir les pogromes ou l’émigration.

C’est cela que refusent de voir les commentateurs, ce que nient les diplomates et les « révolutionnaires », ainsi que les sortes « socialistes » d’opérette, de droite, du centre, de « gauche », qui occupent le devant de la scène et nous rejouent, en 2011, avec une unanimité touchante, le rôle de Chamberlain rencontrant le chef du Reich hitlérien lors de la « négociation » de Munich. Cette fois, le chancelier s’appelle Al Qaradhawi-Ghannouchi.

C’est cela aussi qui menace la révolution tunisienne,

C’est cela qui menace la révolution égyptienne

En tant que mouvement démocratique et social.

Alain Rubin

*1 les bourgeois de Calais du démembrement de la république laïque, sous les coups de boutoirs des exigences spécifiques de l’islam, dont la liberté religieuse ne devrait être bornée par aucune autre liberté ni aucune loi humaine, les bourgeois de Calais de la direction du PS demandent d’ouvrir une boite de pandore.

C’est ainsi, qu’avec l’exigence de deux d’entre eux, que le journaliste Zemmour soit sanctionné par son employeur, ces irresponsables réclament que le code du travail soit décrété caduque sur plusieurs points.

Si on les suivait, si l’employeur d’Eric Zemmour les suivait :

 Les interdits professionnels pour cause d’opinion pourraient légalement se produire, remettant en cause un principe de base de l’actuel droit du travail.

Des sanctions pénales non causées par des fautes lourdes (vol, agression sur le lieu du travail ou hors de l’entreprise pour des motifs nés dans l’entreprise) deviendraient des « causes réelles et sérieuses » et pourraient entrainer des fautes professionnelles sanctionnables.

Les deux secrétaires du PS préconisent d’ouvrir une boite de pandore. Les relations professionnelles ne seraient plus fondées exclusivement sur la loyauté dans l’exécution du contrat de travail mais sur la conformité de la pensée et de l’expression avec un modèle de pensée et d’expression obligatoire pour pouvoir travailler...

En Europe, après guerre, la RFA connaîtra un régime d’interdits professionnels qui frappait les militants du KPD (le parti communiste reconstitué en Allemagne de l’ouest).

Ceux qui appellent, contre Zemmour, à la mise en place de ce système, réprimant devant et par le tribunal puis frappant par l’employeur, le condamnaient pour l’Allemagne. Ils le condamnaient lorsqu’il frappait les militants politiques solidaires de l’écrasement du prolétariat d’Allemagne de l’est par les chars de l’armée de la bureaucratie du Kremlin, ceux solidaires de l’écrasement à coups de pièces d’artillerie et de dizaines de milliers de déportations d’ouvriers hongrois, les hommes, les femmes, les enfants, dans le goulag, ceux solidaires des assassinats de ces allemands qui fuyaient le stalinisme en tendant de franchir le mur de Berlin ou les barbelés de la DDR.

Mais aujourd’hui, parce que Zemmour n’a fait que constater et dire ce que les services officiels signalent en interne, il doit être qualifié de délinquant et sanctionné sur un plan professionnel. Qui peut accepter cette situation ?

La situation est grave. Elle voit de ceux qui usurpent les mémoires de Blum et Jaurès, hurler avec les loups de la dhimmitude (Licra, SOS Racisme) et vouloir transférer dans les relations professionnelles le point de vue obligatoire selon eux. Cet « antiracisme » frelaté, à sens unique, serait une sorte de nouveau « marxisme léninisme », idéologie obligatoire du 21ème siècle.

La situation est grave. Elle voit aussi que ceux que « choque » Zemmour ne sont guère choqués par les invités de leur secrétaire générale.

Donner publiquement l’accolade, à des hommes qui appellent au meurtre général de Juif (Al Qaradhawi) ou à ses compagnons de combat (le Mufti de Jérusalem, les dirigeants Frères musulmans de l’UOIF), ça, c’est respectable ?

Cela, ce n’est pas favoriser ni la discrimination ni la provocation à la haine raciale ? Non, ce ne serait qu’une simple rencontre et une amicale accolade entre braves gens ? De qui se moque la direction du PS ?

Selon que vous serez puissant ou misérable, selon que vous vous prosternerez ou pas devant les tenants de la dictature de la charia, devant les organisateurs de rezzou encore artisanaux déclinant les premières étapes du « petit djihad », les jugements de cour vous feront blanc ou noir. Jusques à quand ???

Alain Rubin

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 18:19

Merci au Dr Emmanuel Navon pour l'envoi de cet article

 

Emmanuel NAVON

 

 

 

Un État peut-il être arabe et démocratique ?

Par Emmanuel Navon

pour  © 2011 www.aschkel.info

 

 

Lorsque Natan Sharansky publia son livre Plaidoyer pour la démocratie peu après l’invasion de l’Irak par les États-Unis, il suscita un débat sur la démocratisation du monde arabe.  Le Président Bush tomba amoureux du livre et le recommanda à ses associés.  L’idée que la démocratie n’est pas incompatible avec la culture arabe et qu’elle serait à même de contribuer à la paix au Proche-Orient constituait un argument idéal pour justifier l’invasion d’un pays arabe où les armes de destruction massive sont toujours introuvables.  Mais la question de savoir si la démocratie peut prendre racine dans un pays arabe était à la fois complexe et pertinente à l’époque.  Aujourd’hui, la réponse à cette question est d’une importance primordiale.

 

Comme le Premier Ministre israélien l’a remarqué avec une ironie bien placée, même les journalistes du New York Times ne savent pas ce qu’il adviendra des révoltes arabes.  Assistons-nous à une répétition de l’Europe de l’est en 1989 ou à une répétition de l’Iran en 1979 ?  Quel est le véritable pouvoir des Frères musulmans ?  La démocratie est-elle viable dans des pays sans véritable classe moyenne ? 

 

C’est précisément parce que la réponse à ces questions est partiellement spéculative, que le débat est essentiellement idéologique.  Aux États-Unis, les Démocrates en appellent aux employés de Google de tous pays à s’unir, et accusent les sceptiques de gâcher l’ambiance.  Les Républicains roulent les yeux avec un sentiment de déjà vu, et accusent l’Administration Obama de ne pas avoir tiré les leçon de l’abandon du Shah par Carter. 

 

Tandis que ni Sharansky, ni le New York Times, ni les experts du Proche-Orient ne savent si la démocratie finira par l’emporter dans le monde arabe, nous pouvons tirer certaines conclusions du passé et faire des pronostics raisonnables sur l’avenir. 

 

Premièrement, signer des accords de paix avec des régimes autocratiques comporte bien un risque.  Depuis le traité de paix avec l’Égypte, l’intelligentsia israélienne a tenté de discréditer avec dédain l’idée selon laquelle une paix véritable ne peut prévaloir à long terme qu’entre pays démocratiques.  Bien que la théorie de la « paix démocratique » fût formulée par Emmanuel Kant, elle est présentée en Israël comme un prétexte habile inventé par la droite pour retarder l’avènement inévitable de la paix. 

 

Deuxièmement, aucune révolte anti-autocratique dans les sociétés arabes n’a abouti à la démocratie.  Les Nassers et les Kaddafis de l’ère postcoloniale n’ont renversé des monarques que vous rivaliser avec leur longévité et leur autoritarisme.  Les Libanais, qui se sont révoltés en 2005 contre la Syrie pro-iranienne, sont aujourd’hui gouvernés par le Hezbollah.

 

Troisièmement, les rares élections libres organisées dans les pays arabes ont généralement été remportées par les Islamistes.  Le Front islamique de Salut (FIS) a gagné les élections de 1991 en Algérie, et le Hamas a gagné les élections de 2006 dans l’Autorité palestinienne.  De la même manière que l’Union européenne considère qu’un référendum est un examen avec une bonne et une mauvaise réponse, le Département d’État pense que des élections libres ne peuvent qu’engendrer une société libre.  

 

Quatrièmement, les États-Unis ne laisseront pas l’armée égyptienne « s’enfuir » avec les 50 milliards de dollars d’aide versés depuis trente ans.  Les États-Unis feront tout pour que l’armée égyptienne garde son pouvoir, et ce tout en feignant de soutenir les réformes démocratiques.  Si les États-Unis soutiennent trop ouvertement la démocratisation de l’Égypte, les Frères musulmans se serviront de ce soutien pour accuser les partis démocratiques égyptiens de trahison pro-américaine.  Si les États-Unis gardent un profil bas en laissant l’armée repousser les élections ad vitam eternam, le régime militaire sera accusé de voler la révolution pour défendre les intérêts américains.  Dans les deux cas, les Islamistes y gagneront et les États-Unis y perdront. 

 

Les détracteurs d’Israël affirment qu’un État ne peut pas être à la fois juif et démocratique.  Pensent-ils qu’un État puisse être arabe et démocratique ?  Théoriquement, cela est possible : si l’identité nationale et le droit des minorités peuvent être conciliés dans les États-nation démocratiques tels que le Japon, la Suède ou Israël, ne peuvent-ils pas être conciliés dans un État-nation arabe ? 

 

L’accusation arabe selon laquelle un État ne peut être à la fois juif et démocratique relève en réalité de ce que les psychologues appellent la « projection. »

 

Sharansky conclut son livre en affirmant que les peuples sont créés égaux, et pas seulement les hommes.  Très bien.  Mais aussi bien sa Russie d’origine que son Proche-Orient adoptif semblent confirmer que toutes les cultures n’ont pas la même attitude envers la démocratie. 

 

Joseph de Maistre a immortalisé sa critique acerbe des « droits de l’homme » proclamés par la Révolution française avec son ironie très aristocratique : « J’ai rencontré dans ma vie des Français, des Anglais et des Russes.  Je sais même, grâce à Montesquieu, qu’il existe des Persans.  Mais quant à l’homme, je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie ; s’il existe, c’est sans ma connaissance. »  Tous les hommes et tous les peuples sont égaux.  Mais ils sont aussi différents.  De la même manière que les Arabes font de la « projection » lorsqu’ils accusent Israël de ne pas être démocratique, les Américains font de la « projection » lorsqu’ils attendent des Arabes qu’ils donnent la « bonne réponse » au bureau de vote. 

 

Emmanuel Navon est professeur de relations internationales à l’Université de Tel-Aviv et candidat à la Knesset sur la liste du Likoud. 

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