Gaz - Les rapaces Russes, Turcs et libanais contre Israël
Légende 50 kms et non 500 kms
Carte de l'article Carte des forages de gaz au large d'Isaël
Moscou et Ankara emménagent au Liban, en projetant de développer "son" potentiel énergétique en mer.
http://www.debka.com/article/20435/
DEBKAfile Reportage exclusif 8 décembre 2010, 9:56 AM (GMT+02:00)
Adaptation : Marc Brzustowski
Pour © 2010 lessakele et © 2010 aschkel.info
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Un accueil plein d’effusions au Kremlin pour le Premier Ministre libanais
Doté de son instinct acéré pour toute opportunité dans le domaine de l’énergie, le Premier Ministre russe Vladimir Poutine a été piqué au vif par les découvertes des entrepreneurs israéliens, au cours de la dernière année, d’un « jack pot » gazier –les trois champs désignés comme Tamar, Dalit et Leviathan, au large des côtes d’Israël en Méditerranée, selon les sources de DEBKAfile à Moscou. Leurs réserves actuelles, estimées à 453 milliards de m-cubes, iraient bien au-delà des besoins domestiques d’Israël en énergie et pourraient lui permettre de devenir un exportateur de gaz, révolutionnant une économie qui a, pourtant, réussi à se développer jusqu’ici, malgré sa pauvreté apparente en ressources naturelles.
A aucun moment Poutine n’a manqué de prendre en compte les revendications de Beyrouth selon lesquelles les Israéliens “pillaient” les ressources gazières du Liban, ni que le Premier Ministre Saad Hariri avait rencontré un rejet poli, lorsqu’il était en visite à Nicosie, le 21 octobre, pour demander au Président chypriote Dimitris Christofias de l’aider à définir sur la carte les frontières des champs de pétrole et de gaz en Méditerranée.
Il ne restait à Moscou qu’à entrer en action en invitant Hariri, pour un séjour, qui s’est déroulé les 16 et 17 novembre. Le dos collé au mur, dans une lutte à mort afin de sauver son gouvernement, de peur qu'il n'échoie entre les mains du Hezbollah, le Premier Ministre libanais se voyait accorder le rare honneur d’un accueil en grandes pompes, aussi bien de la part de Poutine que du PrésidentDimitry Medvedev. Le Premier Ministre russe se lançait alors dans une opération de charme : Moscou pouvait aider le Liban à placer ses propres pions sur l’échiquier des champs de pétrole, de gaz et les pipelines en Méditerranée orientale. Mais, afin d’exploiter sa richesse sous-marine en pétrole et en gaz, le Liban avait besoin de la Russie en tant que partenaire énergétique et fournisseur de financements, d’équipement et de spécialistes expérimentés.
La Russie apporterait la réciproque par de lourds investissements dans l’économie libanaise, capables de restaurer l’ancien prestige de Beyrouth en tant que capitale financière du Moyen-Orient et en assurant son approvisionnement en armes de pointe à un prix défiant toute concurrence, afin de sécuriser ces investissements.
Rien de tout cela ne pouvait dissuader le Premier Ministre russe d’envoyer une délégation à Tel Aviv la semaine dernière, afin de sonder d'autres opportunités auprès des nouveaux « gros poissons » des affaires gazières en Israël. Parmi ses offres, des investissements russes dans le financement et l’équipement et un partenariat russo-israélien pour la pose du gazoduc qu’Israël et la Grèce projettent de réaliser, comme partie intégrante de leur alliance stratégique en pleine évolution.
Le Premier Ministre libanais a quitté Moscou en ramenant en poche un arrangement en trois points. Comme marque de la bonne volonté russe, on lui a promis un cadeau de 6 hélicoptères MI 24, 31 tanks T-72, 36 canons de 130 mm dotés d’un demi-million d’obus et de 30 000 obus d’artillerie –une donation sans précédent pour un pays sous la sphère d’influence de Moscou.
Cet arrangement s’étend sur trois aires de développement cruciales :
1. Il permettrait aux entreprises russes de négocier la construction d’un certain nombre de sites électriques fonctionnant au gaz au Liban, appuyées et financées grâce à des garanties du Kremlin – contre une garantie libanaise de poursuivre la production sur une durée de 30 ans.
2. Le Projet en phase II de gazoduc arabe construit par les Russes, conçu pour drainer le gaz d’Egypte et parcourir la Jordanie, la Syrie, le Liban et la Turquie, s’étofferait d’une succursale libanaise. Le 5 décembre, un responsable du Kremlin a déclaré : « nous souhaitons étudier la possibilité d’acheminer le gaz depuis la Syrie vers le Liban, par exemple, en utilisant les potentialités du gazoduc arabe ».
3. Moscou a offert à la Turquie d’y construire 3 sites nucléaires.
Le second volet des accords a été le véritable motif de la visite du Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan à Beyrouth, le mercredi 24 novembre et de ses entretiens avec Hariri. Erdogan dispose désormais d’un intérêt nouveau à évacuer les tensions au Liban et à maintenir Hariri au pouvoir.
Les sources militaires de DEBKAfile ajoutent qu’en supplément de son intérêt légendaire pour tout ce qui touche aux énergies, Vladimir Poutine garde un œil sur l’immense base navale russe qui s’accroît à Tartous, en Syrie. En tant que Quartier Général des flottes russes de la Mer Noire et de Méditerranée, cette base sera chargée de la protection ds investissements et parts détenues par Moscou dans les champs pétroliers et gaziers en Méditerranée.
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