L’Europe, et les USA, continuent manifestement de porter atteinte à l’indépendance d’Israël et d’imposer leur politique, en fonction de LEUR intérêt qui est contraire à l’intérêt de l’Etat et du peuple juif. L’heure est venue de se ressaisir.
Les pères fondateurs d’Israël avaient pour principe de bien faire et laisser dire. Ils ne se laissaient pas influencer par les « conseils » des « amis » ni ne se laissaient entamer par les menaces de nos ennemis. Contre les avis et les avertissements des uns et des autres, ils ont déclaré l’indépendance d’Israël en sachant qu’aussitôt les pays arabes l’envahiraient. Contre les conseils de de Gaulle, ils ont déclenché la Guerre des Six Jours avant l’attaque arabe.
Contre l’avis de tous et de Jacques Chirac en particulier, ils ont attaqué le réacteur Osirak de Saddam Hussein. Evidemment, Israël a du subir les interminable condamnations et résolutions. « J’aime mieux des condamnations que des condoléances » rétorquait placidement Golda Méir
Elle avait raison.
Mais lors de la première Guerre du Golfe pour libérer le Koweït, et pour la première fois, Its’hak Shamir finit avec regret devant les pressions et promesses de Georges Bush père de renoncer à riposter contre les 39 « Scud » de Saddam, car les Arabes refusaient formellement de combattre Saddam Hussein en s’alliant indirectement avec Israël.
Au lendemain de cette guerre, se tint la Conférence de Madrid, le 30 octobre 1991, soutenue conjointement par les États-Unis et l’Union soviétique. Ce fut la première tentative de la communauté internationale pour engager un processus de paix au Proche-Orient impliquant Israël et les pays arabes dont la Syrie, le Liban, la Jordanie et, indirectement, les Palestiniens.
A partir de là Israël a été conduit petit à petit à subir de fortes pressions de nombreux pays et à entrer dans un processus international qui a gravement entamé sa liberté et son indépendance.
Le danger n’était pas d’entamer un dialogue entre Israël et les Arabes. Bien au contraire depuis sa création, Israël n’a cessé de tenter de dialoguer avec le monde arabe. Le danger était d’introduire de nombreux pays désireux d’aider à régler le conflit, car les intérêts de ces pays étaient très largement influencés par le lobby et les intérêts arabes, pétroliers en particulier.
A partir de là, Israël est entré dans un engrenage dangereux face au nombre et aux intérêts propres de ces pays. Il aurait fallu – mais nul ne l’a compris, à commencer par nous-mêmes – après les préliminaires exiger de mener un dialogue face à face avec les Arabes. Les intermédiaires ont, en fait, suivi leurs propres intérêts et les pays ont fait coalition avec les Arabes contre Israël.
D’année en année, l’Occident s’est radicalisé avec Israël. On est loin du temps où Mitterrand tenait des propos au conditionnel avec Israël tout en soutenant Arafat. La gauche mitterrandiste a beaucoup tenté de convaincre Israël de prendre le pari et le risque de la paix y compris avec Arafat. Depuis, la situation a radicalement changé.
Clinton a délibérément choisi de diriger Israël par personne interposée. C’est ainsi que tout l’état-major politique s’est investi pour faire tomber Netanyahu, trop indocile, pour se fabriquer un dirigeant israélien plus docile en transformant un brillant général, Ehud Barak, en un médiocre mauvais Premier ministre. Clinton avait eu l’indécence de s’exclamer après l’élection de Barak que c’était le plus beau jouet qu’on lui avait offert (sic).
La défaite de Barak après Camp David et l’intifada provoqua un bouleversement de l’opinion israélienne qui plébiscita Sharon. On espérait ainsi que l’indépendance du gouvernement israélien allait être reconquise au désespoir de la France de Chirac et de l’Europe. On reprenait espoir en l’indépendance d’Israël et en ses intérêts nationaux.
Avec Bush il a existé, lors de son premier mandat, une certaine complicité entre Sharon et lui, unis par un même intérêt contre le terrorisme. Mais avec l’enlisement en Irak, Bush s’est laissé influencer par le lobby anti-israélien mené par Condoleeza Rice, qui a tenté de mettre en laisse Sharon. On ne sait exactement ce qui s’est passé entre Sharon et Rice, sauf quelques échos qui laissent entendre que Sharon a subi un très grave et très lourd chantage pour le contraindre à se retirer de Gaza.
Avec l’invalidation tragique de Sharon par la maladie, c’est Olmert qui prit le pouvoir. Il était un fidèle vassal de Sharon et se conduisit en vassal des USA en se montrant incapable et prétentieux. Avec lui, Israël devint plus que jamais une annexe du Département d’Etat. Il allait prendre ses instructions régulièrement à Washington.
L’Europe de son côté, a adopté, dès le choc pétrolier, la politique arabe de la France en imaginant une union, le projet Eurabia, qui l’a rendue tributaire et dépendante des Arabes. Elle s’est progressivement transformée en adversaire d’Israël à la demande expresse des accords Eurabia.
L’opposition de l’Europe à Israël, accentué par la haine chiraquienne contre Bush et Israël, a atteint alors son comble. La France et l’Europe, pour flatter la haine arabe anti-israélienne, a commencé à glisser vers l’antisionisme et l’antisémitisme dans l’espoir de gagner l’amitié des pays arabes.
L’antisémitisme redevint à la mode en Europe. Chasser le naturel…
La fin du mandat de Bush, l’accession d’Obama, l’élection Netanyahu ont obligé l’Occident à prendre position. L’élection de Netanyahu contrariait l’Occident et le choix de Lieberman comme ministre des Affaires étrangères n’arrangeait rien.
Il ne fait aucun doute que les USA, l’Europe et bien sûr, la France ont pris immédiatement le taureau par les cornes pour assujettir Israël, non pour le coloniser et l’exploiter, à leur habitude, mais pour élaborer leur politique extérieure selon leurs intérêts en court-circuitant Israël condamné à jouer les figurants.
Et, soyez-en certain, la meilleure façon et la moins coûteuse solution est domestiquer le monde politique israélien. Neutraliser Netanyahou, casser la droite nationaliste en la calomniant et en la démonisant, chercher les maillons faibles, Livni d’abord mais aussi Barak militaire d’exception, et politique médiocre.
Netanyahu a clairement posé le cadre de sa politique et Obama, comme Sarkozy et Merkel ont parlé et agi que comme si Netanyahu n’existait pas. Les « conseils » de Sarkozy, et les insultes sur Lieberman permettent de mesurer l’ambivalence douteuse de Sarkozy que l’on a vu mielleux avec Khadafi, Assad et autres dictateurs africains qui valent moralement bien moins que Lieberman.
Obama, avec un mépris hautain, a exposé ses préférences : les accords de Taba et la divison de Jérusalem déjà mise en carte rue par rue selon ces mêmes accords que la population a rejetés avec horreur et à une majorité écrasante par ses suffrages.
Aujourd’hui la balle est dans le camp de Netanyahu.
Va-t-il faire face et relever le défi ?
Robert Cotta
[Samedi 07/11/2009 23:56]