Une équipe des opérations spéciales a éliminé deux hauts trafiquants d’armes iranien et membre du Hamas au Soudan.
DEBKAfile Reportage exclusif April 7 avril 2011, 10:06 AM (GMT+02:00)
Adapté par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info
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Les débris de la voiture des trafiquants près de Port Soudan
En accusant Israël du meurtre de deux passagers d’un HyundaïSonata près de Port-Soudan, mardi 5 avril, le Ministre des Affaires étrangères soudanais, Ali Karti a prétendu que le missile avait été tiré par un drone ou un navire stationné sur la Mer Morte. Les sources du renseignement militaire de Debkafile révèlent que c’est une unité des opérations spéciales, débarquée par la mer, qui a utilisé un missile sol-sol pour frapper la voiture et tuer deux cerveaux, iranien et membre du hamas, du réseau de contrebande d’armes au Soudan. Les assaillants ont attaqué le véhicule, alors qu’il circulait dans la région de Kalaneeb, sur la seule route goudronnée qui existe, à travers le désert soudanais entre Khartoum et Port-Soudan.
Nos sources ont révélé, plus tard, que les passagers tués à bord du véhicule n’étaient pas arrivés à l’aéroport de Port-Soudan par voie aérienne, comme il a été précédemment rapporté, mais par la route, où ils arrivaient de Atbara, la ville soudanaise du nord, qui se situe à 344 kms de Khartoum, au point de convergence entre les bras bleu et blanc du Nil.
Cette ville (Atbara) d’environ 120 000 habitants est la base d’opérations de l’un des plus vastes et impitoyables réseaux de traffic d’armes opérant au Soudan.
Ce long et sombre record détenu par ce réseau date des années 1980 et 1990, lorsqu’il était au service d’Al Qaeda. Ses opérateurs de premier plan comprenaient le clan de Massoud al-Qosi, dont certains ont rejoint Ben Laden et quitté le Soudan avec lui, quand il est retourné en Afghanistan en 1996.
L’un des gardes du corps de Ben Laden, Ibrahim al Qosi, a passé les sept dernières années au camp de détention de la baie de Guantanamo, dans l’attente de son procès.
Au fil des années, les agents iraniens et du Hamas se sont vus attribuer une niche dans les filières de trafic soudanais, afin de superviser l’exécution des contrats, où ils prenaient des commissions pour transférer clandestinement des armes vers Gaza. Ces agents se sont récemment retiré de toute implication directe, et ont délégué à des membres du réseau le contrôle des acheminements pour gaza.
Son plus récent marché correspondait au transfert secret des chargements de gaz moutarde et innervant achetés à la direction des rebelles libyens à Benghazi, par les représentants du Hamas et le Hezbollah, grâce au financement iranien, devant ensuite être chargés vers le Liban et la Bande de Gaza.
La “marchandise” a rejoint le Soudan depuis la Libye dans des convois sous bonne garde des unités spéciales du Hezbollah et du Hamas.
Le 6 avril, après l’attaque sur le véhicule, les enquêteurs de haut niveau du renseignement et de l’armée soudanaise sont arrivés sur les lieux à environ 18 H pour tenter d’établir qui avait perpétré l’attaque et d’identifier les deux hommes morts. Ils ont découverts les corps trop noircis et calcinés pour les identifier et leurs papiers personnels presque entièrement détruits par les flammes.
Khartoum s’est alors tourné vers Le Caire, en lui envoyant une requête urgente d’experts du contre-terrorisme et des missiles, afin de les aider dans l’enquête. Ils ont également été immobilisés par le manque d’indices et de moyens d’enquêtes appropriés.
Lors de leur examen initial, les enquêteurs soudanais ont cru trouvé une carte d’identité iranienne appartenant à l’un des passagers, alors que le second ressemblait à un Palestinien ; l’un d’eux était mort dans la voiture, le second à l’extérieur. En l’absence d’individus d’origine locale portés manquants, ils ont présumés que le duo était étranger.
Ils ont aussi déduit que l’équipe ayant réalisé la frappe avait été exfiltrée par hélicoptère immédiatement après l’attaque et déposés sur un bateau prêt à partir, sur la côte soudanaise de la Mer Rouge. Le bruit répercuté par l’explosion a donné corps à la théorie selon laquelle al voiture avait été percutée par un missile tiré par un engin aérien.
La mode opératoire de l’attaque et la faculté d’exfiltration ont désigné une organisation militaire sophistiquée, capable d’opérations non-conventionnelles sur de longues distances couvrant des milliers de kilomètres. Elle aurait requis le soutien de renseignements militaires compétents déjà sur place dans des coins aussi reculés que Atbara, Kalaneeb, Port-Soudan et la Mer Rouge.