Nous ne savons pas si Hitler est sur le point de fonder un nouvel islam. Il est d’ores et déjà sur la voie; il ressemble à Mahomet. L’émotion en Allemagne est islamique, guerrière et islamique. Ils sont tous ivres d’un dieu farouche. Jung (1939) Mein Kamp (…) Tel était le nouveau Coran de la foi et de la guerre: emphatique, fastidieux, sans forme, mais empli de son propre message.Churchill Si le Reich allemand s’impose comme protecteur de tous ceux dont le sang allemand coule dans les veines, et bien la foi musulmane impose à chaque Musulman de se considérer comme protecteur de toute personne ayant été imprégnée de l’apprentissage coranique. Hassan el Banna (fondateur des Frères musulmans et grand-père de Tariq et Hani Ramadan) Israël existe et continuera à exister jusqu’à ce que l’islam l’abroge comme il a abrogé ce qui l’a précédé. Hasan al-Bannâ (préambule de la charte du Hamas, 1988)
Les enfants de la nation du Hezbollah au Liban sont en confrontation avec [leurs ennemis] afin d’atteindre les objectifs suivants : un retrait israélien définitif du Liban comme premier pas vers la destruction totale d’Israël et la libération de la Sainte Jérusalem de la souillure de l’occupation … Charte du Hezbollah (1985)
Depuis les premiers jours de l’islam, le monde musulman a toujours dû affronter des problèmes issus de complots juifs. (…) Leurs intrigues ont continué jusqu’à aujourd’hui et ils continuent à en ourdir de nouvelles. Sayd Qutb (membre des Frères musulmans, Notre combat contre les Juifs)
La libération de la Palestine a pour but de “purifier” le pays de toute présence sioniste. Charte de l’OLP (article 15, 1964)
Les nazis ont probablement tué moins d’un million de Juifs et le mouvement sioniste a participé au massacre. Abou Mazen (alias Mahmoud Abbas, thèse, 1982) Ce sera une guerre d’extermination, un massacre dont on parlera comme des invasions mongoles et des croisades. Azzam Pasha (président de la ligue arabe, le 14 mai 1948) L’Allemagne national-socialiste lutte contre la juiverie mondiale. Comme dit le Coran : “Tu apprendras que les Juifs sont les pires ennemis des musulmans.” Les principes de l’islam et ceux du nazisme présentent de remarquables ressemblances, en particulier dans l’affirmation de la valeur du combat et de la fraternité d’armes, dans la prééminence du rôle du chef, dans l’idéal de l’ordre. Voilà ce qui rapproche étroitement nos visions du monde et facilite la coopération. Haj Amin al-Husseini
Tuez les Juifs partout où vous les trouverez. Cela plaît à Dieu, à l’histoire et à la religion. Cela sauve votre honneur. Dieu est avec vous. (…) [L]es Allemands n’ont jamais causé de tort à aucun musulman, et ils combattent à nouveau contre notre ennemi commun […]. Mais surtout, ils ont définitivement résolu le problème juif. Ces liens, notamment ce dernier point, font que notre amitié avec l’Allemagne n’a rien de provisoire ou de conditionnel, mais est permanente et durable, fondée sur un intérêt commun. Haj Amin al-Husseini (mufti de Jérusalem, discours sur Radio Berlin, le 1er mars 1944) C’est l’histoire d’une alliance inattendue [?]: celle du panarabisme et du nazisme. (…) C’est pourtant cette même occupation britannique qui lui offre l’ennemi de sa vie en encourageant, dès 1917, les Juifs à s’installer en Palestine. Télérama Pourtant, durant la première moitié de sa vie, il apparaît comme un dirigeant soucieux surtout de ses intérêts, prêt à tout pour renforcer son pouvoir. Il fait partie d’une des grandes familles de Jérusalem. Les Husseini revendiquent leur filiation avec le Prophète et sont, traditionnellement, alliés au pouvoir en place. Après avoir brièvement servi dans l’armée ottomane, hadj Amin aide les Britanniques à recruter 2 000 volontaires en 1917 pour terminer la guerre. Comme beaucoup, il compte sur eux pour créer un grand Etat arabe. Et à l’instar de son peuple, il va se sentir trahi par les accords Sykes-Picot qui consacrent le partage du Proche- Orient entre Paris et Londres et, plus encore, par la déclaration de Balfour promettant au peuple juif un «foyer national» en Palestine. Le Nouvel Observateur Organisateur de pogroms, lanceur de jihad contre les Juifs, admirateur d’Hitler, voix des nazis au Proche-Orient, installé à Berlin dès novembre 1941, initiateur de la création d’une division de Waffen-SS de musulmans bosniaques, éditeur de brochures antisémites, possible supplétif pour le Einsatzgruppe prévu par Himmler pour la Palestine, canal pour les aides financières et en armes nazies, conseille aux autorités hongroises en 1943 d’arrêter le transfert d’enfants juifs vers la Palestine, accueil après-guerre des criminels de guerre nazis …
Tous à vos postes mercredi!
A l’heure où profitant de leur présidence européenne nos amissuédois, si modestes quand il s’agit de rappeler leur contribution à l’effort de guerre nazi, s’apprêtent à déclarer Jérusalem-est capitale palestinienne …
La chaine franco-allemande Arte (“La croix gammée et le turban – La tentation [?] nazie du Grand mufti” Mercredi 09 décembre 2009, 20h45) se décide enfin, comme le rappelle notre confrère de Philosémitisme, à rendre justice à l’un des fondateurs de l’antisémitisme (pardon: du nationalisme) arabe et à sa collaboration trop injustement oubliée à la “Solution finale” …
Le “Grand Mufti” de Jérusalem Haj Amin al-Husseini qui, comme son plus fidèle émule le feu Yasser Arafat 40 ans plus tard à Beyrouth, avait bénéficié de l’aide des services français (et du grand-père d’un certain…Tariq Ramadan!) pour sa ré-exfiltration en Palestine après la défaite nazie …
A quand le tour de la famille et des Frère musulmans de notre Européen de l’année 2006 et Tariq Ramadan national de nos voisins hélvétiques?
Jihad et haine des Juifs, retour sur le Mufti de Jérusalem
Philosémitisme
samedi 5 décembre 2009
“Arabes, levez-vous comme des hommes et combattez pour vos droits sacrés. Tuez les Juifs partout où vous les trouvez. Cela plaît à Dieu, à l’histoire et à la religion. Cela sauve votre honneur. Dieu est avec vous.” (Haj Amin al-Husseini, “Grand Mufti” de Jérusalem)
La chaîne Arte diffuse le mercredi, 9 décembre 2009 à 20:45, un documentaire allemand réalisé par Heinrich Billstein, “La croix gammée et le turban – La tentation nazie du Grand mufti”.
Il est impossible de comprendre le conflit israélo-arabe si l’on ne se fie qu’à ce qu’en rapportent les journalistes, et si on ne connaît pas l’idéologie qui animait des hommes comme Haj Amin al-Husseini, Hassan al-Banna, Sayyid Qutb, Izz al-Din al-Qassam.
Extraits de la préface de P.-A. Taguieff à l’ouvrage de Matthias Küntzel, “Jihad et haine des Juifs”, repris du site UPJF
“Des années 1920 aux années 1940, avant la création de l’État d’Israël, la haine des Arabes nationalistes contre les Juifs était d’autant plus grande qu’ils percevaient les Juifs de Palestine comme une population étrangère établie par les Britanniques [1]. La haine antijuive était attisée par le “Grand Mufti” de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini, leader arabo-musulman ayant déclaré la guerre aux Juifs dès la fin des années 1920 et dont l’action a été décisive dans la formation du nationalisme palestinien, toutes tendances confondues [2]. Peu après la nomination d’al-Husseini comme mufti de Jérusalem, en 1921, paraissait la première traduction arabe des Protocoles des Sages de Sion, publication “antisioniste” qui aurait bénéficié de l’approbation et du soutien enthousiaste du nouveau mufti [3]. Organisateur de pogroms en août 1929 et dans les années 1936-1939, décidé à lancer le jihad contre les Juifs et admirateur d’Hitler, al-Husseini voyait dans l’alliance avec les nazis le seul moyen d’en finir avec l’emprise britannique et la présence juive au Proche-Orient. C’est pourquoi al-Husseini, que la plupart des Arabes de Palestine considéraient comme leur chef légitime, s’est mis au service de la propagande nazie, incitant les Arabes et plus largement les musulmans à s’engager du côté de l’Axe durant la Seconde Guerre mondiale. Après s’être installé à Berlin en novembre 1941, il s’est employé à donner l’exemple d’une collaboration arabo-musulmane active à la guerre nazie contre les Juifs [4]. Le “Grand Mufti” est ainsi intervenu personnellement dans la création par Himmler, en février 1943, de la division de Waffen-SS “Handschar”, composée principalement de musulmans bosniaques [5]. Sur les photos d’époque, on le voit, faisant le salut nazi, passer en revue les troupes musulmanes bosniaques de la Waffen-SS, auxquelles avait été distribuée la brochure de propagande rédigée par ses soins, Islam und Judentum (“L’Islam et la juiverie”) [6]. Ce qu’ont bien établi les nombreux et récents travaux historiographiques consacrés à l’itinéraire d’al-Husseini, c’est que le fondateur du nationalisme palestinien a joué un rôle non négligeable dans la réalisation de la “Solution finale” [7].
En janvier 1944, al-Husseini fit une visite de trois jours en Bosnie pour galvaniser les combattants musulmans de la division de Waffen-SS “Handschar”. Il fit à cette occasion un discours dont il reprit les éléments le 21 janvier 1944, au cours de son émission retransmise par les radios nazies. Le mufti pro-nazi, réaffirmant que la “juiverie mondiale” était le “principal ennemi de l’islam”, y pointa et célébra une fois de plus les convergences de vues et les intérêts communs entre “les musulmans” et les nazis :
“Le Reich mène le combat contre les mêmes ennemis, ceux qui ont spolié les musulmans de leurs pays et anéanti leur foi religieuse en Asie, en Afrique et en Europe. L’Allemagne est la seule grande puissance qui n’a jamais attaqué un pays musulman. L’Allemagne national-socialiste lutte contre la juiverie mondiale. Comme dit le Coran : “Tu apprendras que les Juifs sont les pires ennemis des musulmans.” Les principes de l’islam et ceux du nazisme présentent de remarquables ressemblances, en particulier dans l’affirmation de la valeur du combat et de la fraternité d’armes, dans la prééminence du rôle du chef, dans l’idéal de l’ordre. Voilà ce qui rapproche étroitement nos visions du monde et facilite la coopération. Je suis heureux de voir, dans cette division [de Waffen-SS composée de musulmans], l’expression visible et la mise en pratique de nos deux visions du monde. [8]“
Le 1er mars 1944, dans son émission retransmise par la radio nazie de Berlin, al-Husseini, désireux d’étendre au Moyen-Orient les exterminations de masse conduites par les nazis, incitait les Arabes au meurtre des Juifs au nom d’Allah :
“Arabes, levez-vous comme des hommes et combattez pour vos droits sacrés. Tuez les Juifs partout où vous les trouvez. Cela plaît à Dieu, à l’histoire et à la religion. Cela sauve votre honneur. Dieu est avec vous. [9]“
Quelques mois plus tard, dans une lettre datée du 3 octobre 1944 adressée à Himmler, qu’il assurait de sa “plus haute estime”, al-Husseini proposait au Reichsführer SS de mettre à sa disposition une légion de volontaires arabes et musulmans pour combattre à la fois les Britanniques et les Juifs [10]. L’une des principales conséquences de cette politique d’alliance entre le nazisme et le monde arabo-musulman aura été la “convergence de l’antisémitisme et de l’antisionisme dans le régime nazi” durant la Seconde Guerre mondiale [11].”
[1] Voir Lukasz Hirszowicz, The Third Reich and the Arab East, Londres, Routledge and Kegan Paul, 1966.
[2] Voir Zvi Elpeleg, The Grand Mufti : Haj Amin al-Hussaini, Founder of the Palestinian National Movement, op. cit.
[3] Kenneth R. Timmerman, Preachers of Hate : Islam and the War on America [2003], New York, Three Rivers Press, 2004, p. 101 ; David G. Dalin and John F. Rothmann, Icon of Evil : Hitler’s Mufti and the Rise of Radical Islam, New York, Random House, 2008, p. 111.
[4] Maurice [Moshe] Pearlman, Mufti of Jerusalem : The Story of Haj Amin el Husseini, Londres, Victor Gollancz, 1947, pp. 41-74 ; Lukasz Hirszowicz, The Third Reich and the Arab East, op. cit., pp. 262-263, 312-313 ; David G. Dalin and John F. Rothmann, Icon of Evil, op. cit., pp. 39-78.
[5] Voir George Lepre, Himmler’s Bosnian Division : The Waffen-SS Handschar Division 1943-1945, Atgen, PA, Schiffer Publishing, 1997 ; Amandine Rochas, La Handschar. Histoire d’une division de Waffen-SS bosniaque, préface de Jean-William Dereymez, Paris, L’Harmattan, 2007. [6] Voir Yossef Bodansky, Islamic Anti-Semitism as a Political Instrument, Houston, TX, Ariel Center for Policy Research, 1999, p. 30 ; George Michael, The Enemy of my Enemy : The Alarming Convergence of Militant Islam and the Extreme Right, Lawrence, KS, University Press of Kansas, 2006, p. 117.
[7] Joseph B. Schechtman, The Mufti and the Fuehrer, op. cit., pp. 152-166 ; Yehuda Bauer, Repenser l’Holocauste [2001], tr. fr. Geneviève Brzustowski, postface d’Annette Wieviorka, Paris, Éditions Autrement, 2002, p. 219.
[8] Haj Amin al-Husseini, 21 janvier 1944 ; cité par Maurice Pearlman, Mufti of Jerusalem, op. cit., p. 64. Voir aussi Richard Bonney, Jihad : From Qur’an to Bin Laden, op. cit., pp. 275-276 ; David G. Dalin and John F. Rothmann, Icon of Evil, op. cit., pp. 57-58.
[9] Haj Amin al-Husseini, 1er mars 1944, cité par Maurice Pearlman, Mufti of Jerusalem, op. cit., p. 51. Voir aussi Zvi Elpeleg, The Grand Mufti, op. cit., p. 179 ; Joseph B. Schechtman, The Mufti and the Fuehrer, op. cit., pp. 150-151.
[10] Lettre d’al-Husseini intégralement traduite in Joseph B. Schechtman, The Mufti and the Fuehrer, op. cit., p. 309. Voir aussi Jeffrey Herf, The Jewish Enemy : Nazi Propaganda during World War II and the Holocaust, Cambridge, MA, et Londres, The Belknap Press of Harvard University Press, 2006, pp. 243-244.
[11] Voir Jeffrey Herf, “Convergence : The Classic Case. Nazi Germany, Anti-Semitism and Anti-Zionism during World War II”, The Journal of Israeli History, 25 (1), mars 2006, [pp. 63-83], pp. 66-79.
Sur le Mufti et ses disciples :
- Entretien avec un Vampire …, par Richard Zrehen (Rencontre entre le Mufti de Jérusalem et Adof Hitler – compte-rendu de l’entretien)
- La sombre histoire de l’hôtel Shepherd, par Lenny Ben-David
- Abdel Aziz Rantisi: “la question n’est pas ce que les Allemands avaient fait aux Juifs, mais ce que les Juifs avaient fait aux Allemands”
- Pas de progrès possible tant que vivra l’hydre du Hamas, Amir Taheri
- National Socialism and Anti-Semitism in the Arab World, Matthias Küntzel, JCPA
- Maryland historian links roots of radical Islam with Nazi propaganda Elimination of the Jewish National Home in Palestine: The Einsatzkommando of the Panzer Army Africa, 1942, Klaus-Michael Mallmann and Martin Cüppers, Yad Vashem
- Jeffrey Herf: The Jewish Enemy: Nazi Propaganda during World War II and the Holocaust, review by Karl Pfeifer, Engage
- The Mufti and the Holocaust, John Rosenthal on Der Mufti von Jerusalem und die Nationalsozialisten by Klaus Gensicke, Policy Review (The Hoover Institution)
- Middle East Anti-Semitism, by Dr Denis MacEoin, A Liberal Defence of Israel blog
- Hitler’s Jihadis : Muslim Volunteers of the SS, by Jonathan Trigg
- Multiculturalisme à Berlin: cachez-moi ce Grand Mufti allié d’Hitler
- Livre: Croissant fertile et croix gammée, Le IIIe Reich, les Arabes et la Palestine
La croix gammée et le turban
Christophe Boltanski
Teleobs
Retour sur Amin al-Hussein, figure controversée, ancien grand mufti de Jérusalem, qui collabora avec les nazis et fut l’un des défenseurs de la cause panarabe.
Défenseur de la cause panarabe dès les années 20, Amin al-Hussein lutte contre l’émigration des juifs organisée par les Britanniques dans son pays, la Palestine. Affichant une sympathie évidente pour les thèses nazies dès 1937, il s’installe à Berlin, fréquente les dignitaires du IIIe Reich et s’intéresse à la «solution finale». Il est également à l’origine de la création d’un corps d’élite musulman destiné à combattre les Alliés, incorporé à la Waffen SS et composé de 12 000 hommes recrutés en Bosnie et en Croatie. A partir de biographies récentes, ce document revient sur la collaboration du grand mufti avec les nazis, mais aussi, plus largement, sur son rôle historique et politique, expliquant pourquoi il reste encore aujourd’hui un héros et un grand leader nationaliste dans la plupart des pays du Proche-Orient.
Les actualités allemandes de l’époque le montrent, tout sourire, derrière sa barbe, face à Hitler, ou encore en train d’inspecter une division SS, avec son turban blanc et son bras mollement levé. Jusqu’où hadj Amin al-Husseini s’est-il compromis avec le régime nazi ? Le rôle joué par le premier leader palestinien auprès du Führer fait encore maintenant l’objet d’une violente polémique. Les Arabes ont d’abord passé sous silence, puis minimisé, son ralliement au IIIe Reich, invoquant des raisons purement tactiques ou circonstancielles. Pour décrédibiliser le mouvement palestinien, les Israéliens ont, quant à eux, été jusqu’à l’accuser d’être l’un des inspirateurs de la solution finale. Le documentaire d’Arte dresse un portrait implacable d’Amin al- Husseini, celui d’un extrémiste qui non seulement collabore avec les puissances de l’Axe, mais partage aussi leur idéologie.
Pourtant, durant la première moitié de sa vie, il apparaît comme un dirigeant soucieux surtout de ses intérêts, prêt à tout pour renforcer son pouvoir. Il fait partie d’une des grandes familles de Jérusalem. Les Husseini revendiquent leur filiation avec le Prophète et sont, traditionnellement, alliés au pouvoir en place. Après avoir brièvement servi dans l’armée ottomane, hadj Amin aide les Britanniques à recruter 2 000 volontaires en 1917 pour terminer la guerre. Comme beaucoup, il compte sur eux pour créer un grand Etat arabe. Et à l’instar de son peuple, il va se sentir trahi par les accords Sykes-Picot qui consacrent le partage du Proche- Orient entre Paris et Londres et, plus encore, par la déclaration de Balfour promettant au peuple juif un «foyer national» en Palestine.
Paradoxe : c’est aux Anglais qu’il doit sa fulgurante ascension. Au lendemain des émeutes de 1920, les autorités mandataires le désignent comme le principal responsable des troubles et le condamnent à dix ans de réclusion par contumace. Un an plus tard, le nouveau Haut Commissaire, Samuel Herbert, annule un verdict qui l’a rendu très populaire auprès des siens et le nomme grand mufti de Jérusalem. Un poste occupé précédemment par son frère, son père et son grand-père. Sir Samuel espère ainsi en faire son obligé. Amin al-Husseini lui promet de maintenir le calme en Palestine et s’y emploie pendant quinze ans. Mais en 1936, il prend la tête de la révolte arabe et combat avec la même virulence l’Empire britannique et ses rivaux palestiniens plus modérés, emmenés par le clan Nashashibi. Laissant un peuple exsangue et déchiré, il prend la fuite un an plus tard et s’exile au Liban, alors sous mandat français. Après avoir pris part à une tentative de soulèvement en Irak, il rejoint l’Axe, l’Italie d’abord, puis l’Allemagne.
A Berlin, il tente d’obtenir de Hitler la promesse qu’il instaurera après sa victoire un grand Etat arabe. Rien ne permet de penser que le Führer, qui considérait les Arabes comme des «demi-primates», aurait fini par satisfaire ses revendications. Pour le mérite de sa démonstration, le film exagère le rôle d’Amin al-Husseini auprès des nazis. Selon les travaux récents d’historiens, comme Tom Segev ou Philip Mattar, le chef palestinien n’a jamais été, pour les Allemands, qu’un supplétif. Les masses arabes, en Egypte, ou en Palestine, n’ont pas répondu à ses appels au djihad, à la guerre sainte contre les Anglais. Son seul véritable apport sera d’aider à la création d’un corps de SS dans les Balkans, la division Handschar, composé en majorité de musulmans bosniaques et chargé de lutter contre les partisans de Tito.
En revanche, Amin al-Husseini adhère sans difficulté aux thèses nationales- socialistes. «Votre Excellence, la sympathie des peuples arabes vous est acquise, écrit-il dans une lettre à Hitler en date du 28 janvier 1941. Ils sont prêts à s’insurger avec enthousiasme contre la coalition anglo-juive.» Dans un appel, il traite les juifs de «rebuts de la terre», de «microbes qui véhiculent la peste». Malgré sa connaissance des camps de la mort, il demande, en 1943, aux autorités hongroises, alliées de l’Allemagne, de stopper le transfert de 900 enfants juifs vers la Palestine, et leur conseille de les envoyer dans un lieu où ils pourront être «contrôlés, comme par exemple en Pologne».
A la chute du Reich, il gagne la Suisse, puis l’Egypte. Il s’oppose au plan de partage de la Palestine, adopté par l’ONU, en novembre 1947, et prône la violence. Depuis Le Caire, il dirige une sorte de gouvernement en exil, le Haut Comité arabe, mais n’exerce aucun pouvoir, pas même sur la bande de Gaza placée sous administration égyptienne. Nasser lui-même finira par le lâcher. Il meurt en exil, à Beyrouth, en 1974, discrédité, y compris aux yeux des siens.