VOUS EN PENSEZ QUOI VOUS ?
De façon générale, la science et la Torah font très bon ménage. Le judaïsme jette un regard très positif sur la science. L’homme a été investi d’une certaine mission divine qui consiste à
« cultiver » le monde et à y rechercher ce que D. y a mis. Plusieurs versets de la Torah vont dans
ce sens. Par exemple, il est dit : « D. installa l’homme dans le jardin pour le travailler et le
préserver ». De même, « D. y cessa toute l’oeuvre qu’Il avait créé pour faire », c’est à dire pour
laisser la place à l’homme d’agir à son tour et de percer les mystères de la création du monde.
Plusieurs livres ont été rédigés pour montrer la convergence entre la Torah et la science.
La principale divergence est le problème de la datation du monde. La science nous dit que
l’univers est vieux de millions, voire même de milliards d’années. L’homme de Neandertal
aurait vécu il y a trente-cinq mille ans et l’homme de Cro-magnon environ trente mille ans.
La science a montré également que la grotte de Lascaux date de –13.000 ans. Bien plus, l’ère
paléolithique a commencé il y a environ un million d’années.
Parallèlement, dans le judaïsme, on considère que la création du monde a eu lieu il y a 5770 ans.
Il nous incombe donc d’expliquer ce contraste entre la datation scientifique du monde et celle de
la Torah et montrer que ces deux visions sont parfaitement conciliables.
En effet, il faut veiller à ne pas tomber dans l’extrême de rejeter les théories scientifiques et
d’affirmer que la science est dans l’erreur. Cette réaction risquerait d’être taxée d’obscurantiste.
Mais l’autre extrême est aussi à écarter. Il ne faut pas non plus dire que la Torah se trompe. La
bonne réaction est plutôt d’accepter la question. De la sorte, nous montrerons que les deux points
de vue se concilient parfaitement et qu’une fois de plus, la science et la Torah convergent. Notre
étude se fera à partir de différentes théories inspirées des sources juives, à savoir Torah, Talmud,
Midrash, Zohar, …
I. La théorie de la création du monde adulte
La Guemara, au traité Roch Hachana (11 a), rapportée aussi dans ‘Houlin (60 a), enseigne :
Rabbi Yehochoua fils de Levi dit : « Toutes les oeuvres de la création ont été créées dans leurs tailles,
leurs beautés et leurs forces, comme il est dit : ‘‘Le ciel et la terre furent achevées avec toutes leurs
armées’’. Le terme ‘‘Tsevaam’’ traduit par ‘‘leurs armées’’ peut aussi être lu ‘‘Tsivyonam’’, qui
signifie ‘‘leurs forces’’. Ainsi, le monde fut créé dans toute sa force ».
Il en ressort de ce passage que le monde fut créé dans sa perfection. De même, Adam, le premier
homme, a été créé en tant qu’homme parfait, à un age adulte, alors qu’il n’avait vraiment qu’un jour. De
même, l’univers fut créé adulte.
Ainsi, on peut dire que ce monde, créé il y a réellement 5769 ans, est considéré comme s’il avait des
milliards d’années. C’est que le premier jour de sa création, le monde était déjà vieux.
De fait, il existe de âges concernant le monde. Tout d’abord, l’âge scientifique, qui décrit le monde tel
qu’il apparaît, à savoir vieux de plusieurs millions d’années. Puis, l’âge réel, qui date le monde en
fonction du jour de sa création effectif, il y a 5769 ans.
Le Rabbi de Loubavitch s’est fortement inspiré de cette théorie pour construire une critique des
méthodes de datation par carbone quatorze. Cette méthode, inventée par monsieur Libbi, est basée sur un
postulat selon lequel les processus de datation ont toujours été les mêmes et sont invariables.
En partant de cette hypothèse, il a prouvé que le monde était vieux de plusieurs millions d’années. Or, ce
postulat n’est pas vérifiable, car on ne sait pas ce qui s’est passé, il y a plusieurs millénaires. Bien plus,
l’enseignement talmudique cité plus haut au non de Rabbi Yehochoua fils de Levi infirme ce postulat
puisqu’il a permis d’établir que le monde a été créé adulte, ce qui prouve bien que le processus de
croissance n’était pas le même. Ce processus a été très accéléré à l’époque de la genèse et les paramètres
n’étaient donc pas les mêmes qu’aujourd’hui.
Mais, il faut aussi expliquer la découverte des fossiles. Ceux-ci sont la preuve que le monde existait il y a
des milliards d’années.
Deux réponses peuvent rendre compte de ce phénomène de fossilisation :
- Le processus de vieillissement du monde ayant été infiniment plus grand, il est donc logique
d’admettre qu’il en a été de même du processus de fossilisation. Cette explication se retrouve dans le
commentaire du Netsiv (Rabbi Naftali Tsvi Yehouda Berlin de Vologine), dans son ouvrage Hé’émek
Davar, sur la section de Noa’h. Il attribue le processus de fossilisation au déluge. Cette pluie diluvienne a
entraînée la fossilisation. Ainsi, le déluge a vieilli le monde.
- Mais, le Rabbi de Loubavitch considère qu’il y a une constance totale des paramètres de croissance
après la création du monde. La seule exception, où le processus de vieillissement du monde a été
accéléré, fut au moment de la création. De fait, selon lui, comment expliquer la fossilisation ?
Ce que l’on peut dire à ce propos, c’est que D. a créé un monde contenant des fossiles. Lors de la
création déjà, parmi les créatures se trouvaient des fossiles. Cette vision paraît cependant étonnante car
pour quelles raisons le Tout-Puissant aurait-Il fait une telle chose ? Quel aurait pu être son intérêt ?
Malgré cela, les voies de D. étant impénétrables, il n’est pas si impossible que D., pour une quelconque
raison que l’on ignore, aurait créé un monde déjà fossilisé.
D’après tout ce qui précède, l’affirmation selon laquelle le monde existe depuis des milliards d’années ne
nous pose plus de problème.
Cependant, cette théorie qui était suffisante il y a une période, peut aujourd’hui être critiquée et a
vieilli. En effet, la datation par carbone 14 a été précisée et prouvée par d’autres méthodes qui
convergent dans le même sens et qui prouvent que le processus de datation n’a pas changé (citons par
exemple la méthode par luminescence thermique, ou l’analyse des anneaux des arbres.)
D’autre part, l’hypothèse de création de fossiles reste inopérante concernant les groupes humains
organisés, avec l’utilisation d’outils vieux de plus de 120.000 ans. Or, il est un peu difficile de dire à
chaque fois que chaque phénomène s’explique par un processus de datation qui a changé.
II. La théorie des mondes successifs
Le Midrash Berechit Rabbah chapitre 3, paragraphe 8 et 9 enseigne :
Rabbi Youda fils de Simone a dit : « Le verset écrit : ‘‘et il y eut un soir et il y eut un matin’’ et non
‘‘qu’il y ait un soir…’’. Ceci suggère que le temps préexistait la création de notre monde et n’a pas été
créé avec ce monde ». Ainsi, Rabbi Abahou apprend de là que D. créa des mondes puis les détruisit,
jusqu’à ce qu’Il en vienne à créer ce monde.
De même, rapportons un enseignement du Zohar (24 a), à la section de Berechit, qui suit cette idée :
Il est dit : « Voici l’histoire du ciel et de la terre lorsqu’ils furent créés ». Or, nous avons établi qu’à
chaque fois que le texte s’exprime par le terme de « et voici », cela vient ajouter sur ce qui précède. En
revanche, le terme de « voici » vient annuler ce qui précède. Ainsi, la vocable « voici », présente dans
le verset précité, vient couper court avec l’histoire du chaos dont parle le verset : « la terre fut chaos ».
C’est à propos de cela qu’il a été enseigné que D. créa des mondes qu’Il détruisit.
Ainsi, il ressort de ces enseignements que ce monde a été créé sur la poussière d’autres mondes.
L’auteur qui s’est inspiré de cette idée et l’a développé fut Rabbénou Be’hayé fils de Acher, dans son
commentaire sur la section de Béhaalotekha, au chapitre 10, versets 35-36. Voici le verset commenté :
« Ce fut, lorsque l’arche voyageait, Moché dit : ‘‘Lève-Toi donc, Eternel, et que Tes ennemis se
dispersent, que Tes opposants fuient devant Ta face’’. Et lorsque l’arche faisait halte, il disait :
‘‘ Reviens siéger, Eternel, parmi les myriades de milliers d’Israël’’ ».
Rabbenou Be’hayé explique que ces deux versets font allusion à toute l’histoire de l’univers. C’est ainsi
que dans la version hébraïque de ces versets, on peut compter sept fois la lettre Alef (première lettre de
l’alphabet hébraïque, qui signifie aussi 1000). Cela fait allusion à un enseignement de nos Sages qui
détermine la durée de vie du monde à 6000 ans. Le septième millénaire sera désolation et destruction. Ce
monde est donc bien limité dans sa durée. C’est ainsi que la septième fois que la lettre Alef apparaît,
faisant référence au septième millénaire, celui de la destruction, c’est sur le mot « Israël ». En effet, le
terme « Israël », lu « Yasar El », signifie « retrait de force ». Cela évoque la destruction, caractérisée par
un retrait absolu de toutes forces. D’autre part, le terme « Israël », signifie aussi étymologiquement
« puissance ». C’est qu’après le septième millénaire, après l’annulation des énergies, il y aura un retour
de la puissance et un retour des forces. Ce processus se répétera jusqu’au grand jubilé (période dont la
durée est un multiple de 50), de sorte que la durée de tous les mondes est de 50000 ans. Cela sera suivi
d’une destruction. C’est pourquoi, le passage de la Torah cité plus haut est encadré de deux lettres Noun
(14ème lettre de l’alphabet hébraïque), dont la valeur numérique est de 50. De plus, ces Noun sont
renversés, faisant allusion à la destruction qui suit ce jubilé.
Mais, après ce jubilé de 50000 ans, il y a de nouveau un renouvellement du ciel et de la terre. C’est
pourquoi, ces deux lettres Noun sont chacune suivit du terme « ce fut », suggérant une nouvelle
existence suivant la destruction. Ce processus de jubilés sera répété 18000 fois, de sorte qu’il y ait 18
jubilés, chacun suivi d’une destruction. De la sorte, la durée totale des mondes successifs est donc de
50000 ans multipliés par 18000, soit 900 millions d’années (fin de l’exposé de Rabbénou Bé’hayé).
Ainsi, si nous nous trouvons vers la fin du processus, notre monde a donc été précédé de plusieurs
millions d’années. On peut donc considérer que les fossiles et autres découvertes scientifiques remontant
à des temps bien éloignés n’appartiennent pas à ce monde. Ils sont en fait la trace des autres mondes qui
l’ont précédé.
La même idée a été reprise par le Tiféret Israël, dans un de ses exposés qu’il prononça en 1842. Cet
auteur présente cette théorie comme étant un appui aux découvertes scientifiques. Selon lui, la vision de
la Torah, plutôt qu’en désaccord avec les scientifiques, est en parfaite concordance, car comme eux, le
monde est extrêmement vieux, datant de plusieurs millions d’années. Lorsque le judaïsme affirme que le
monde est âgé de 5764 ans, il se réfère à l’existence de ce monde-ci, le dernier à avoir été créé.
Le Tiferet Israël rajoute à cela que nous disposons d’une tradition selon laquelle, notre monde est le
quatrième cycle de 7000 ans d’un jubilé (peut-être bien le dernier…)
Nous pouvons donc penser que les différents hominidés antérieurs à l’homo sapiens proviendraient d’un
monde antérieur.
Cependant le Netsiv, qui développait la première théorie (la création d’un monde adulte), s’élève contre
le Tiféret Israël. En effet, le Netsiv pense que les mondes antérieurs au notre ont totalement été détruits
et il n’en reste plus aucune trace. De fait, cela ne peut servir de preuve pour répondre à la science. Mais
cet argument n’est pas décisif et on n’est pas forcé de se ranger selon la position du Netsiv.
Cependant, cette théorie des mondes successifs ne peut répondre que partiellement à notre
problématique, car elle établit que les différents mondes ne peuvent n’avoir qu’une existence de 900
millions d’années. Or, la science a découvert que le monde est vieux de milliards d’années. Malgré tout,
on peut lever cette difficulté en associant la première théorie, celle de la création d’un monde adulte.
III. Le mystère de la création
Dans le Talmud, au traité ‘Haguiga (11 b), il est rapporté l’enseignement suivant :
On ne développe pas les sujets qui ont trait à l’oeuvre de la création du monde à deux personnes.
C’est à dire que ce thème ne doit être transmis que de maître à un élève. On est donc amené à conclure
que le récit de la création du monde rapporté dans la Bible ne peut être pris à son sens simple. En effet,
si c’était le cas, pourquoi ce sujet à un caractère si mystérieux et de doit être étudié en comité si
restreint ?
C’est en s’inspirant de cette thèse que le Ramban (Rabbi Moché fils de Na’hman) explique la question
du Midrash, rapportée par Rachi dans son premier commentaire sur la Torah, qui demande pourquoi la
Torah commence-t-elle par le récit de la création. En effet, la Torah aurait dû débuter par le premier
commandement, à savoir la sanctification du mois ! Le Ramban montre son étonnement sur cette
question. Nous savons bien que toute notre foi en D. est principalement encrée dans ce récit de la
création. De fait, comment envisager d’en faire l’impasse ? Le Ramban répond qu’en réalité, l’oeuvre de
la création est un mystère qui ne peut être compris qu’à travers la tradition transmise par D. à Moché.
Bien plus, celui qui le connaît n’a pas le droit de le divulguer. De fait, la réalité de l’oeuvre de la création
ne peut nullement être comprise par une lecture du sens simple du texte biblique. Ainsi, la question du
Midrash est justifiée. Pourquoi la Torah commence-telle par l’oeuvre de la création si ce récit ne nous
apporte rien de précis ? (Voir la réponse à cette question dans le commentaire de Rachi).
Il en ressort que le récit de la création rapporté dans la Bible n’est pas à prendre au sens simple.
Le Rambam (Rabbi Moché fils de Maïmon) également, dans son ouvrage Le guide des égarés, confirme
que ce qui est rapporté dans la Torah au sujet du récit de la création ne doit pas être compris dans son
sens simple.
Le Rav Eliahou Eliezer Dessler écrit dans son Mikhtav Mééliahou au tome 2, page 151, que les jours
évoqués tout au long du récit de la création ne sont pas les mêmes jours de 24 heures que nous
connaissons aujourd’hui. En effet, déjà depuis le début de la création, la Torah parle de jour, comme il
est dit : « Il y eut un soir, il y eut un matin, un jour », « Il y eut un soir…, deuxième jour »,…
Or, le soleil et la lune, qui déterminent la durée du jour proprement dit, n’ont été créés qu’au quatrième
jour. Bien plus, le Midrash enseigne que le soleil et la lune attendirent le septième jour pour commencer
à officier. Avant cela, lumière et obscurité fonctionnèrent ensemble.
La notion de jour évoqué par la Torah concernant la genèse est donc bien différente que celle que l’on
connaît et renvoie à un concept plus abstrait. Seulement, la Torah qui s’attache à s’exprimer avec un
langage humain, a opté pour le terme « jour », qui exprime le plus fidèlement cette notion spirituelle
dont la Torah veut faire état. Cela, à l’image d’un aveugle à qui on essaie d’expliquer une image, on sera
contraint de lui parler avec un langage qu’il appréhende. On fera ainsi correspondre cette image à une
odeur ou à quelque chose qu’il a pu percevoir par ses autres sens. De même, la Torah exprime des idées
transcendantales avec des mots humains. Pour rendre accessible un concept spirituel, la Torah est obligé
de le matérialiser. C’est ainsi qu’en réalité, lorsque la Torah parle de sept « jours », elle fait en fait
allusion au sept Sefirot ou sphères spirituelles, qui sont les sept modes d’expression de la divinité dans
les mondes.
Il en ressort que la définition du jour dont parle la Torah lors du récit de la création, est nécessairement
différente de notre définition du jour. De fait, on n’est plus limité par le temps. Chaque jour a bien pu
duré en fait des milliards d’années.
On peut ainsi dire que les scientifiques décomptent l’âge du monde à partir du début de la création, d’où
une estimation extrêmement élevée, dépassant les milliards d’années. Mais, la Torah commence le
décompte à partir de la création de l’homme, vers la fin du sixième « jour ». Il s’agit là de la création de
l’homme pensant, doté d’une âme pensante. C’est Adam, en l’occurrence. Mais, les hominidés, qui
remontent à environ quarante mille ans, ont existé lors de la première partie du sixième « jour », qui a
bien pu se prolonger des milliers d’années.
Ainsi, le calendrier juif, qui parle de 5769 ans, remonte à la création de Adam. Cette théorie est
confortée par un enseignement du Talmud qui dit que D. a créé le monde le 1er Tichri (premier mois de
l’année hébraïque). Or, selon la tradition, le 1er Tichri fut le jour de la création de l’homme, et non des
autres créatures. Cela prouve bien que le calendrier juif démarre à partir de la création de l’homme.
Le Midrash Berechit Rabba, chapitre 9 verset 16, soutient cette thèse en affirmant, au nom de Rabbi
Chimon fils de Marata, que :
Jusqu’au sixième jour inclus la Torah s’intéressait au décompte du monde. Mais à présent, nous
comptons d’après l’ère de l’homme.
Cela fait donc intervenir clairement deux modes de décomptes, qui sont en réalité le décompte des
scientifiques et le celui du calendrier juif.
Ainsi, le problème posé est totalement levé.
Mais, dans la revue israélienne « Channa Bechanna », le professeur Mordekhay Kislev se pose la
question de savoir à quoi correspond Adam, le premier homme, à partir de qui débute le calendrier juif,
s’il y avait d’autres hommes, des milliers d’années avant lui.
Pour répondre à cette question, il rapporte une Michna (enseignement oral), dans les maximes des pères,
qui enseigne que D. créa dix choses le sixième jour de la création, un peu après le coucher du soleil.
Parmi elles figure la création de l’écriture, qui, selon Rabbi Cherira Guaon, consiste en la capacité
d’écrire. Ainsi, Adam fut le premier homme à avoir été doué de la capacité d’écrire. Or, les scientifiques
ont expliqué que le premier mode d’écriture était l’écriture culliforme (sous forme de clous), et ils
s’entendent pour dire que cette écriture remonte à environ 5700 ans ou 5800 ans… ! Il s’agit bien
approximativement du nombre d’année auquel se réfère le calendrier juif. D’après notre tradition, nous
pouvons ainsi dire avec plus d’exactitude, que cette première forme d’écriture remonte à 5764 ans.
De fait, les autres hominidés qui existaient avant Adam ne détenaient pas cette capacité d’écrire.
Seulement, on peut encore s’interroger. Si on admet qu’avant Adam, il y avait d’autres hommes, la
tradition juive aurait dû en parler. Or, il semble qu’elle n’en fasse pas mention !
Pour répondre à cette question, le professeur Mordekhay Kislev dit que c’est peut-être à cela que fait
référence la 5ème Michna du 8ème chapitre du traité Kilaïm, qui fait état d’une divergence d’opinions entre
nos Sages, pour savoir si la créature nommée « Adné Hassadé » est un homme ou un animal. Cette
créature n’a pas été exactement identifiée par la tradition. Certains commentateurs disent qu’il s’agit
d’un animal qui vit dans les champs et qui est relié à la terre par une sorte de corde qui lui assure sa
vitalité et lui permet de vivre. Cet animal a en fait une apparence humaine. Mais, il n’est pas si
improbable de dire qu’il s’agit en fait de ces hominidés qui précédaient l’existence de Adam.
En conclusion, trois théories permettent de répondre au problème de l’âge du monde et de rétablir
l’approche du judaïsme par rapport aux théories scientifiques, puisque il n’y a pas d’oppositions
fondamentales entre eux. Ces trois théories ne doivent pas être pris indépendamment, mais doivent au
contraire être cumulées, car elles sont toutes vraies. C’est ainsi qu’en les associant, les faiblesses
présentes dans chaque théorie isolément sont résolues.
Source : http://www.viejuive.com
[Mercredi 06/24/2009 17:04]