Adapter les traités au Jihad transfrontalier et, surtout, ne jamais s’excuser d'exister.
Par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info
Le 20 septembre se profile à deux semaines d’ici à peine, désormais. Il prétend instaurer unilatéralement et contre tout accord, un Etat sans paix au cœur et en lisière de l’Etat juif qu’il ne reconnaît pas. En d’autres termes, un Etat en guerre, ou, dans tous les cas, en revendication permanente supplémentaire, devant les instances du monde, l’ONU, mais qui ne propose rien en échange.
C’est, non seulement, une illustration de la perversité du processus engagé depuis 18 ans, mais une incitation ouverte à l’environnement resté hostile à Israël, de passer à l’action. Et l’on trouve des "amis" à géométrie variable tels que Sarkozy pour guider l’Europe dans le sens de cette agitation antisémite-antisioniste permanente.
On ne sait pas encore si la montagne d’Abbas, voulant récupérer Canaan, accouchera d’une souris. Si c’est le cas, on ne le devra qu’aux réticences internes, à la fois de l’OLP, qui se fera ipso facto, déposséder de toutes ses prérogatives devant les Nations-Unis, et du Hamas, qui ne reconnaît aucune légitimité à Abbas et Fayyad. En aucun cas aux diviseurs pro-palestiniens de l’Europe, comme Nicolas Sarkozy, qui auront tout fait pour dresser le vieux continent contre Israël, à mille lieues de tout lien de civilisation entre l’îlot juif, ou d’autres menacés, comme Chypre, la Grèce sous la pression turque, et l’Afrique du nord, sous la pression des Jihadistes.
Quoi qu’il en soit, toute « négociation » sera remise aux calendes grecques, en cas de réussite de ce « coup d’Etat » juridique. Il ne saurait plus être question de discuter de futures frontières, simplement, de protéger les populations des enclaves juives, réparties des deux côtés de la ligne verte.
La coïncidence des temps intervient au moment même où la souveraineté d’Israël est remise en cause, par terre et par mer : d’une part, à cause de la jonction des islamismes des deux côtés de la frontière égyptienne. Et parce que le néo-ottoman Erdogan et son sinistre Ministre des affaires étrangères, Davutoglu, exigent de pouvoir envoyer impunément des flottilles bourrées de militants de l’IHH pro-al Qaeda contre les frontières maritimes d’Israël. Ce matin, Ankara a congédié tout diplomate israélien, annulé toute coopération sécurité et jure, avec la dernière arrogance, de traîner Jérusalem devant la "Justice Internationale". Depuis Goldstone, chacun sait que ces manoeuvres visent à consacrer les groupes terroristes comme massacrant, au nom de leur bon droit.
Le premier sujet brûlant, comme le sable du désert, est l’accumulation de moyens terroristes dans le Sinaï et la mise en cause du traité de paix avec Israël, par la rue du Caire et le Secrétaire-Général de la Ligue Arabe, Nabil Alarabi. Cette question devient d’autant plus sensible que ce terrorisme ne s’équipe pas en Egypte, mais au Soudan et dans les anciens arsenaux de Kadhafi, au risque d’acheminer des armes tirées, ensuite, contre Ashkelon, Ashdod ou Beersheva. L’Iran veille comme une mère-porteuse sur son bébé dans le dos d’Israël, via ses mouvements-croupions comme le Jihad islamique.
La réponse de l’Egypte à ce problème, dont il détient la responsabilité première, est d’exiger un renforcement de sa présence militaire dans une zone, jusque-là démilitarisée, depuis les accords de paix entre les deux pays, signés par Anouar al Sadate. Cette remise en cause est aussi l’occasion d’une poussée revendicatrice et revancharde, de la part des mouvements islamistes, qui se sont débridés depuis la « révolution » contre Moubarak.
L’exercice de sa propre souveraineté et sécurité égyptienne sur cette zone à risque est à l’essai. Dans un premier temps, Jérusalem a laissé faire, en s’assurant d’un mouvement identique de renfort de sa propre présence, de l’autre côté de la barrière. Mais c’est la nature même du mouvement combattu et les sympathies qu’il peut trouver Square Tahrir qui pose le véritable problème. Comme l’OLP et le Hamas, de leur côté, ne sont pas, à proprement parler des mouvements nationalistes se posant en aternative pour deux Etats, mais bien porteurs de projet irrédentiste qui ne se limite pas à une frontière. Par leurs demandes ou leurs assauts, c’est toujours le même message qui passe : Israël ne sera jamais en paix, à moins que l’Etat hébreu ne mette définitivement un terme aux agressions qu’il subit par le Sud et aux revendications sans fin de la partie adverse devant les Institutions internationales.
La révision en cours des traités avec l’Egypte, en ce cas, doit s’adapter aux réalités de l’anti-terrorisme transfrontalier, et non se limiter à de nouvelles clauses unilatérales, où le Caire donnerait le change d’un rétablissement de façade des contrôles à la frontière. Parallèlement à cette présence, Israël doit aussi pouvoir survoler les régions à risque qui restent hors de contrôle pour l’armée égyptienne et définir, avec elle, une répartition des missions qui soutiendrait sa propre activité. Mais ce type d’ajustement ne peut se faire que dans la mesure du maintien et en vue du renforcement de ces traités. Pas à l’inverse, comme prétexte à les remettre radicalement en cause, au motif de violations et de manquements réciproques.
Les zones à risques se répartissent dans le Nord-Sinaï proche débouchant, par les tunnels, dans Gaza et le Sinaï Central qui se transforme en réservoir à futurs taliban. Ces deux questions sont de l’ordre de la sécurité nationale pour l’Egypte. Elle représente déjà une menace, depuis la tragédie d’Eilat, le 18 août pour Israël. L’armée du Caire a-t-elle, seule, les moyens de faire face à une guérilla de type afghan dans ses propres montagnes ?
L’OTAN, de son côté, sera tenue comptable des égarements du Conseil National de Transition libyen, sur la frontière ouest de l’Egypte : une poignée de ses dirigeants est issue d’Al Qaeda et menace l’ensemble de l’Afrique du Nord et, à terme, l’Europe, au cas où l’Islamisme continuerait de prendre du galon avec l’appui aérien de la Maison Blanche et des ministères de la Défense à Paris, Londres et Bruxelles.
Les Américains ont toujours apprécié les double-jeux, utilisant le Jihad comme un épouvantail contre les Russes ou, demain, les Chinois. Aucun média français ne remettra en cause que Tripoli est dirigé par un membre officiel d’Al Qaeda, Abdel Hakim Belhadj, chef du Groupe Combattant Islamiste Libyen. Cette pression et ce nouveau pouvoir pourraient, dans les mois et les années à venir, enflammer un peu plus la région et fragiliser les militaires du Caire. Ceux-ci sont déjà soupçonnés n’être que les successeurs de Moubarak et non des « révolutionnaires » pur sucre. Le Président français se sent des ailes de géant, capable d’imposer sa vision du monde, en Europe. A commencer, bien entendu, par la reconnaissance d’un Etat palestinien. Elle ne serait que la fiction nécessaire, selon lui, à dégonfler les aspirations au Jihad, même si tout ce que nous venons de dire sur la prolifération d’armes et de volontaires démontre le contraire.
Ce double-jeu, ou la croyance dans le fait que l’islamisme finirait par se retourner contre l’influence russe et les derniers dictateurs à Damas ou ailleurs, mérite d’être mis à jour dans ses conséquences. Ce serait la seule façon de continuer à croire qu’il existe un front anti-terroriste occidental, alors que, pratiquement, l’Europe et les Etats-Unis passent des accords en sous-main avec des chefs de guerre, en Afghanistan et en Libye, en espérant épargner bien des souffrances à leurs propres populations, sans se préoccuper de celles de leurs alliés sur le papier.
De la même façon, on ne peut passer aucun compromis acceptable à terme, avec l’Islamisme réputé « modéré » du panturc Erdogan. Celui-ci assure sa mainmise sur les Frères Musulmans sunnites, dans les villes syriennes comme Alep, tout en maintenant la pression contre Jérusalem, de façon à octroyer des avantages substantiels au Hamas. Il est le fer de lance d’une drôle de politique de compromission de l’OTAN, comme « parrain » d’un islamisme à sa solde. A la veille des commémorations du 11 septembre, il serait bon qu’on s’en souvienne à Washington, Paris, Londres et Bruxelles… : les retours de flammes se paient très chet et comptant.
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