Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, au directeur général de l'agence de l'énergie atomique locale, Ali Akbar Salehi d'intensifier la production d'uranium enrichi. "Si Dieu le veut, un enrichissement à 20 % va commencer", a-t-il déclaré à la télévision d'Etat, dimanche. L'enrichissement de l'uranium en Iran est une préoccupation internationale majeure dans la mesure où il pourrait être utilisé à des fins belliqueuses. La République islamique a toujours affirmé le contraire.
Mahmoud Ahmadinejad.
PHOTO: AP , JPOST
La déclaration d'Ahmadinejad vient seulement quelques jours après l'annonce de l'exportation d'une partie de l'uranium iranien. Annonce qui n'avait cependant pas convaincu les leaders occidentaux, selon un représentant des Nations unies.
Vendredi, une réunion s'est tenue à Munich, en présence de responsables de la défense du monde entier. Les délégués européens et américains ont notamment rejeté les déclarations du ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, selon lesquelles Téhéran était proche d'"un accord final". Une déclaration destinée simplement à gagner du temps, selon le ministre allemand de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg.
Les responsables américains et européens participant à la Conférence sur la sécurité de Munich ont écarté, samedi, les affirmations du chef de la diplomatie iranienne. Ce dernier affirmait la veille que Téhéran était "proche d'un accord définitif" sur son programme nucléaire.
Mahmoud Ahmadinejad.
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"La réalité est qu'ils n'ont rien fait pour rassurer la communauté internationale" ou pour "arrêter leur marche vers la (construction) d'une arme nucléaire", a déclaré le ministre américain de la Défense Robert Gates. "Par conséquent, différents pays doivent réfléchir à la question de savoir s'il est temps d'adopter une autre stratégie", a estimé le ministre en visite à Ankara.
En marge de la conférence, Mottaki a rencontré le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Yukiya Amano. Mais on ignorait s'il avait présenté des idées nouvelles sur l'offre de l'agence onusienne, qui a proposé à l'Iran d'envoyer à l'étranger une large partie de son uranium enrichi. Invité de dernière minute de la Conférence de Munich, le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki avait déclaré vendredi soir que Téhéran était "proche d'un accord définitif". Il avait assuré les délégués du "sérieux" de l'Iran à cet égard, remarquant que le président Mahmoud Ahmadinejad avait laissé entendre cette semaine qu'il pourrait finir par accepter l'offre de l'AIEA sur son uranium enrichi.
Les Six sont sceptiques
Mais le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle assurait qu'il n'y avait rien de nouveau dans les déclarations iraniennes. "S'il n'y a rien de plus que ce que nous avons entendu hier, alors malheureusement nous devons dire qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle transparence", a-t-il dit. "Cela ne veut pas dire qu'il y ait un changement, c'est la situation actuelle et nous devons y faire face", a-t-il ajouté alors que le Conseil de sécurité envisage de prendre une quatrième série de sanctions à l'encontre de Téhéran. L'Allemagne fait partie, avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies du Groupe des Six, qui tente de convaincre l'Iran de renoncer à ses activités nucléaires sensibles, comme l'enrichissement d'uranium, en respect des résolutions de l'ONU.
Le conseiller à la sécurité nationale américaine James Jones estimait également que le régime iranien ne donnait pas de signe de vouloir geler son programme d'enrichissement d'uranium. "Nous n'avons pas vu d'indications qu'il soit prêt à le faire à ce stade".
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