DIPLOMATIE : AVIGDOR LIEBERMAN FAIT-IL MINISTERE A PART ?
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Par Mati Ben-Avraham
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C’est du moins, semble-t-il, l’opinion de la présidence du Conseil qui a répliqué laconiquement à une nouvelle incartade du ministre des Affaires étrangères par ces mots : « Les opinions émises par Avigdor Lieberman ne représentent que lui-même ! »
C’était hier, lors du traditionnel forum de fin d’année des ambassadeurs. Dans un premier temps, le chef de la diplomatie israélienne a critiqué acerbement la politique menée par Binyamin Netanyahou vis-à-vis des palestiniens. Parce que, dit-il, c’est entretenir une illusion que de vouloir parvenir à un accord avec l’Autorité palestinienne dans un an. Peut-être dans 20 ans, dans trente ans! Pour lui, les palestiniens ne sont pas intéressés à un quelconque accord, même sir Israël leur offrait Tel-Aviv en tant que capitale, ou acceptait de revenir au plan de partage de l’ONU, de fin novembre 1947.
Et d’accuser la partie palestinienne de double langage : d’une part déclarer urbi et orbi vouloir parvenir à un accord-cadre avec Israël mais, d’autre part, mener une véritable guerre diplomatique contre Israël, dans le but d’obtenir la reconnaissance par la communauté internationale d’un Etat palestinien, proclamé unilatéralement, sans passer donc par un accord bilatéral entre les deux parties.
D’autre part, Avigdor Lieberman a pris la présidence du Conseil à contre-pied, en ce qui concerne la Turquie. Pas question d’excuses israéliennes pour amadouer Ankara, a-t-il martelé. A ses yeux, si quelqu’un se devait de présenter des excuses dans l’incident meurtrier du Marmara, c’est la Turquie, et la seule Turquie.
Alors, le ministre s’est-il laissé emporter par son caractère, qui l’amène souvent à s’oublier, à faire fi de toute convenance diplomatique? Rien de moins sûr. Son parti, Israël Beytenou, a le vent en poupe. Il s’est lancé dans une offensive parlementaire qui a accru sa popularité, tout en embarrassant le premier ministre. Sa sortie d’hier, devant un parterre d’ambassadeurs, qui médusés, qui amusés, entre peut-être bien dans le cadre d’une stratégie de politique politicienne, destinée à renforcer son potentiel électoral. Et de fait, en clamant tout haut ce qu’une bonne partie de l’opinion publique pense tout bas, Avigdor Lieberman sait engranger des voix. Les derniers sondages ne le donnent-ils pas déjà au-delà des 20 mandats en cas d’élections législatives anticipées ?