Cynisme de la presse
Comment le Haaretz façonne une crise israélo-américaine |
Par Daniel HAIK
Les journaux et médias israéliens s'en sont donné à cœur joie. L'annonce de la construction de logements à Har 'Homa durant le séjour de Binyamin Nétanyaou aux États-Unis leur a permis de s'en prendre une fois de plus à la « maladresse » du Premier ministre. Une vérification plus précise des faits prouve qu'en réalité, c'est le Haaretz qui aurait orchestré cette crise afin de salir Nétanyaou aux yeux des dirigeants américains.
Une fois de plus, la visite de Binyamin Nétanyaou aux États-Unis a été assombrie par l'annonce de la construction de plusieurs centaines d'unités de logement. L'an dernier, c'est durant le séjour du vice-président américain, Joe Biden, en Israël que la commission de planification de la municipalité de Jérusalem avait annoncé la construction de 1 300 logements dans le quartier de Ramat Chlomo, au nord-est de la capitale provoquant les foudres des Américains et déclenchant une crise sans précédent dans les relations israélo-américaines.
Cette fois-ci, à en croire la presse et les médias israéliens, c'est peu après la rencontre à la Nouvelle Orléans, toujours entre Biden et Nétanyaou, que l'on a appris l'autorisation de construire un millier de logements, cette fois dans le quartier de Har ‘Homa, dans la partie sud-est de la capitale.
L'annonce, massivement répercutée par certains médias hyperactifs, a de nouveau provoqué l'embarras à Jérusalem, la colère et la déception à Washington. Comment, en effet, expliquer que, par deux fois, les dirigeants israéliens aient commis la même erreur ? Les options sont multiples : soit Binyamin Nétanyaou et ses conseillers sont devenus machiavéliques au point de vouloir délibérément provoquer l'administration Obama, soit ils sont stupides, soit certaines bonnes âmes à gauche ou à droite de l'échiquier politique se sont dévouées pour mettre en évidence un développement qui pourrait nuire à Nétanyaou.
Mais il existe également une dernière option qui, si elle devait se confirmer, scellerait du sceau de l'infamie, ses principaux instigateurs, en l'occurrence les responsables du quotidien Haaretz. Le grand journal de la gauche libérale et ultra-laïque aurait apparemment, pour provoquer la crise, servi à ses lecteurs des informations « réchauffées » remontant à plusieurs semaines. En effet, le secrétaire général du gouvernement, Tzvi Haozer, l'a confirmé sur les ondes de Kol Israël : « La décision finale à propos de la construction à Har 'Homa a été prise le 21 octobre dernier soit près de trois semaines avant que le Haaretz ne l'annonce en exergue le 10 novembre et ne reproche à Nétanyaou de plonger l'administration Obama dans l'embarras ».
Le journaliste investigateur du Maariv, Kalman Lipkind, va plus loin : selon lui, la première information remontant aux permis de construire dans le projet de Har 'Homa remonte au mois de juillet 2008, soit il y a plus de deux ans !
Cela ne fait aucun doute : « Haaretz savait pertinemment que rien de neuf ne s'était produit. Mais quelqu'un au journal a estimé que la seule visite de Nétanyaou aux États-Unis justifiait de réchauffer cette vieille info afin de tenter de créer un « événement ». Et à partir de là, une série de journalistes ont répercuté l'information sans s'attarder sur le fait que la validation du projet était déjà ancienne…
Ce n'est pas du journalisme politique, c'est du bluff et pour salir Nétanyaou, le patron d'Haaretz, Amos Shoken, est prêt à attiser l'ensemble de l'opinion publique internationale contre Israël », affirme Kalman Lipkind qui s'est spécialisé ces dernières semaines dans une critique acerbe mais pertinente des dérives de la presse et des médias israéliens.
Et Lipkind avance d'autres exemples de la malhonnêteté foncière de certains médias ou de certains journalistes israéliens. Il raconte ainsi dans son blog : « Il y a quelques mois, des Palestiniens ont incendié des champs dans la petite localité juive de 'Harécha, en Samarie.
Finalement après moult difficultés les pompiers ont réussi à maîtriser le feu. Le porte-parole du village a envoyé par beeper un communiqué pour relater ce cas de vandalisme palestinien. Aucun des correspondants israéliens ne l'a rappelé. Surpris par ce silence, le porte-parole a décidé de mettre à l'épreuve ces journalistes à l'oreille " sélective ".
Le lendemain de l'incendie, il a envoyé, toujours par beeper, un message formulé ainsi : Urgent et non-publiable : À la suite de l'incendie d'hier, des colons ont incendié un champ palestinien proche de la localité. Immédiatement, l'ensemble des correspondants l'ont appelé pour avoir des renseignements et surtout pour demander pourquoi l'info n'était pas publiable : ‘ Parce qu'elle est fausse ’, leur a répondu le porte-parole israélien… Et à propos puisque vous appelez, où étiez-vous hier lorsque l'on a incendié notre champ ?! La plupart des journalistes, embarrassés, lui ont demandé de ne pas donner d'écho à cette affaire… ! », relate Kalman Lipkind dans son blog.
Daniel Haïk