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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 18:03



EDITOVDu « processus de paix » à la gestion de conflits et à la prévention des catastrophes ? 1ère Partie.




Marc Brzustowski pour
 lessakele et
 .aschkel.info
1ère partie : Outre-mer comme dans les airs, le savoir-faire israélien est le bienvenu

Le déploiement d’unités d’intervention rapide médicales, d’aide et de soutien de l’armée israélienne (commandement du front intérieur), mais aussi d’équipes de la police scientifique dans la recherche et l’identification des victimes du tremblement de terre sous les décombres de ce qu’il reste d’Haïti, a permis à l’Etat hébreu de faire la démonstration de ses aptitudes à faire front aux situations les plus catastrophiques et d’y apporter des solutions urgentes. Il a rappelé sa vocation universelle, fondé sur une éthique ancestrale d’aide envers son prochain affligé. Incidemment, il a constitué un modèle d’efficacité à mettre à disposition des populations accablées, en apportant l’hôpital de campagne et le matériel chirurgical, permettant aux autres équipes internationales de se tourner vers lui pour les opérations les plus dramatiques, tout en poursuivant les fouilles sous les bâtisses effondrées. Cet effort consenti au plus haut niveau, dès les premières heures du drame haïtien, s’est soldé par des appréciations enthousiastes, de la part des Haïtiens, premiers concernés, autant que des partenaires du corps expéditionnaire de sauvetage, qui mettent du baume au cœur des responsables et des membres d’une armée, sous le feu ininterrompu des clichés médiatiques les plus éculés, visant à sa diabolisation constante et à la judiciarisation de ses moindres faits et gestes.

De même, ce sont l’ONU et les Etats-Unis, les mêmes avec lesquels se posent des problèmes diplomatiques de long ou plus court terme, qui ont fait appel à Israël pour qu’il dépêche sur place une centaine de policiers chargés du maintien de la paix sociale, dans le cadre de la reconstruction des institutions haïtiennes, à cette heure, complètement pulvérisées et dépassées par l’ampleur des évènements. Incidemment, notons que ce rôle requis et acquitté avec un haut degré de performances, permet à Israël de sortir de l’enfermement dans les perceptions d’un conflit régional sans vraies perspectives de moyen terme, d’une imagerie préfabriquée et entretenue depuis des décennies, à propos de sa puissance militaire et de sa supériorité technique conduisant, nécessairement, à « l’injustice ». Elle s’avère, sur d’autres théâtres d’opération, offrir les meilleures garanties et les bienfaits directs qu’on vient d’indiquer. N’en déplaise aux antisionistes convaincus qui n’ont de cesse de gonfler leurs rangs au moindre frémissement. Ce modèle d’intervention, très professionnalisé, peut-il avoir des incidences sur les conceptions que le monde se fait, quant à la résolution des conflits qui perdurent au Proche et Moyen-Orient ?

Il y a peu de temps, alors que les services de renseignement américains exposaient leurs failles les plus criantes, au sujet du vol mal contrôlé de la Nordwest Airlines au-dessus de Détroit, nombre d’experts du contre-terrorisme ont vanté les mérites des techniques de profilage individuel des services de sécurité israéliens au départ des aéroports. Il apparait que si celles-ci avaient été transférées correctement au personnel d’embarcation, jamais un tel incident ne se serait produit. De telles capacités de discernement, permettant d’identifier les éléments dangereux dans une foule de voyageurs, ne donnent-elles aucune indication sur la façon dont une armée saura se comporter, sur la base de renseignements dument collectés, face à une population indistincte au sein de laquelle se cachent des terroristes avérés ? Ou dans la maîtrise des risques, face à une file de voitures, à un check-point ou un barrage, à l’orée de Gaza ou de Judée-Samarie/Cisjordanie ?

Ceci, pour les tous derniers événements révélateurs, mais il y a un certain temps déjà que l’état juif participe aux patrouilles de l’OTAN en Méditerranée, pour contrer les risques d’attaques maritimes, ou encore, qu’il est bien à l’origine des répliques anti-insurectionnelles basées sur l’efficacité des drones, auxquelles l’Administration Obama a, de plus en plus, recours, à la lisère des zones tribales talibanes ; que d’autres matériels à la technologie sophistiquée sont prisés par les armées confrontées à ce type de situations, sur toutes sortes de terrains extérieurs.

Sur le plan économique, un premier accord, en vue d’une intégration prochaine de l’état hébreu au sein de l’OCDE, insistait, à la fois, sur sa gestion saine, qui lui a permis de bien résisté durant la durée de la crise économique en cours, avec le maintien d’un PNB positif de 0, 5% et des perspectives de croissance entre 3 et 5% pour 2010, tout en insistant sur la persistance des inégalités sociales, par des aides inférieures aux autres états membres (dépenses sociales : 16% en Israël, contre 21% en moyenne chez les autres).

Ces exemples, tirés de différentes configurations, démontrent, au moins, une chose : quelle que puisse être la virulence de campagnes acharnées contre son identité ou son « image », il n’en ressort jamais que l’exemplarité de la résilience juive comme vision du monde, le sang-froid face aux enjeux les plus problématiques, et que ces aptitudes conservent toute leur fraîcheur dans les situations où le monde extérieur est conduit à faire appel à elles.

Perspective qui autorise un certain optimisme tempéré sans triomphalisme. Le temps des images d’Epinal et des louanges qui les commentaient, reflétant le courage des valeureux paysans-soldats et pionniers des kibboutzim est bel et bien obsolète. Mais, l’inversion des valeurs et représentations qui a suivi la victoire de 67, métamorphosant la victime en bourreau et s’appuyant sur la dénonciation unilatérale et outrancière du « fort » pour ses supposées exactions contre le « faible », peut, elle aussi, rencontré ses limites dans les situations paroxystiques qui constituent le sel des défis majeurs pour le monde contemporain : terrorisme biologique-chimique ou atomique, catastrophes naturelles, pouvoirs despotiques menaçant leurs voisins de poussées hégémoniques, crises en chapelets à prévenir plutôt que guérir, pathologies hier réputées incurables par la médecine classique, … Tous ces domaines requièrent une expertise de haut vol et de longue haleine, où les inclinations aux partis-pris idéologiques irresponsables, les rejets a priori, les vues de l’esprit, les scénarii conformes à ce que le monde « devrait être » et qu’il n’est pas, n’ont pas leur place et cèdent rapidement le pas aux compétences éprouvées sur le terrain, dans l’acceptation du risque et l’évaluation correcte des menaces patentes.

A ceux, donc, qui nourrissent leur quotidien de suspicions à propos du « machiavélisme » avec lequel un état donné, présumé pire que tous les autres, mènerait de sourds complots, par une succession d’actes mettant en valeur ses compétences, à des fins forcément néfastes et occultes, selon la trame des « Protocoles » (des Sages de Sion), les récents développements rappellent que les images et les mots, les insultes à l’intelligence s’envolent, là où les actes s’accomplissent, envers et contre, ou en dépit des commentaires que, ma foi et quoi qu’on fasse, on ne fera pas taire…

Au-delà même des effets secondaires positifs, en tout cas, apaisants, en termes de communication, l’art, en matière sécuritaire ou sanitaire, l’emporte, en définitive, sur la critique. Certaines vieilles recettes de la calomnie (Goebbels), de l’accusation mensongère, ou de l’inculpation univoque et sans contrechamp, - de droit de contre-expertise pour la partie incriminée- (comme dans les suppositions aventureuses et télécommandées du Juge Goldstone qui ne tiennent pas à l’examen objectif des faits) restent de portée limitée, souvent criarde et spectaculaire (les manifestations antisionistes de l‘hiver dernier), mais dont les lendemains qui chantent ne sont jamais assurés. L’enchaînement des actes et la démonstration par la preuve effective, efficace et efficiente, et non les suppositions oiseuses, les associations sémantiques contre-intuitives (Sionisme = racisme, apartheid, voire, « nazisme ») de journalistes ou/et de justiciers intellectuellement paresseux, ayant perdu toute notion de déontologie et d’équité de traitement, suffisent au pragmatique.

Cela veut-il dire que les évolutions, au sein et à la périphérie de la société israélienne soient indemnes de toute critique raisonnée ? Qui le prétendrait, qui, surtout, l’a jamais prétendu, hormis les esprits malveillants, dans un pays qui dispose d’une des presses parmi les plus libres au monde, aux dires mêmes des associations journalistiques, à l’inverse de tous les pays avoisinants ? Dans des institutions où l’on s’invective facilement entre représentants de telle ou telle tendance, courant ? Dans le cadre d’une société où bien des injustices, certes, subsistent, dans le flux incessant d’un melting-pot unique au monde sur une superficie aussi réduite, mêlant Russes, Ethiopiens, Francophones, Anglo-Saxons, Yéménites, Hindous, Sabras, laïcs et religieux… ?

En quoi cela permettrait-il, comme certains s’y emploient, de déduire que ce qu’Israël donne en Haïti ou dans la protection des aéroports, n’est que le contrepoids de ce qu’il aurait « usurpé » aux Palestiniens ? Ainsi a-t-on relevé telle ou telle rumeur d’une présence juive aux Caraïbes pour s’y livrer au prélèvement et aux trafics d’organes, de la part d’un activiste noir-américain de Seattle, dégoulinant de cynisme, qui a trouvé là une position d’inquisiteur plus confortable que de se retrousser les manches et d’entreprendre quoi que ce soit à l’intention de ceux en réelle difficulté.

Qu’est-ce qui permet au tribunal médiatique, manouvrier des opinions, de douter que les règles qui prévalent dans un cas ne sont pas les mêmes, en tout cas, trouvent leur origine dans celles qui ont cours à domicile ? Qu’y a-t-il de si difficile à comprendre que le savoir-faire qui puisse être utilisé ailleurs n’est autre que le fruit de compétences à la gestion de crise, quelle qu’en soit la nature, sécuritaire ou sanitaire, qui sont quotidiennement mobilisées  par une société exerçant ses talents transhistoriques de survie ? Que l’Haïtien sauvé des décombres bénéficie indirectement de la dextérité de tel policier, ou médecin, apprise lors de la dernièreIntifada, d’attentats à la bombe humaine (Zaka), de la protection de tel membre des unités de sécurité civile, généralement, affectées auprès des populations de Sderot ou de toute autre ville du Sud ?

La situation qui prévaut, actuellement, à l’égard des territoires palestiniens, est, d’un point de vue sécuritaire et diplomatique, difficile à définir précisément, comme se situant dans un « no man’s land » du « ni guerre ni paix », « ni accord ni trêve ». Elle semble trouver sa stabilité problématique par le vide, la quasi-absence d’hostilité, sinon manifestée par des actes relativement isolés en intensité et dans le temps. L’incident est toujours possible, des tentatives épisodiques de mettre le feu aux poudres ont bien eu lieu, à Jérusalem, durant l’automne, ou il y a quelques temps en lisière de Gaza. L’élément nouveau, c’est qu’elle est, de plus en plus, similaire, du côté égyptien de la frontière, où la même défiance prévaut à l’encontre de ces groupes. On a beaucoup hurlé et l’on manifeste encore contre la barrière de sécurité, notamment. Il n’empêche que si « ça marche », d’autres protagonistes proches s’en inspirent pour réduire et prévenir tout débordement.

Cette politique « du moindre risque », sans certitude totale sur le devenir, est la résultante de deux opérations militaires majeures, ces dernières années : l’opération « Rempart » menée par Moshé « Boogie » Ya’alon et Ariel Sharon, en 2003, et l’opération « Plomb Durci » de l’hiver dernier, conduite par Gaby Ashkenazi et le gouvernement Kadima d’alors, l’une comme l’autre, mais l’une plus que l’autre encore, tellement décriée sur la scène internationale.

Malgré l’absence totale d’accord définitif, malgré le refus de négocier de la partie palestinienne, côté OLP, ou même de reconnaître le droit d’existence de l’entité juive, côté Hamas, sans le moindre consensus d’ensemble, un modus-vivendi s’installe, toujours de façon provisoire, mais de ce genre de « provisoire » qui, néanmoins, tend à durer. Chaque entité, Hamas ou Fatah, mène bien, ou croit mener, sa propre stratégie dans l’ignorance ou aux dépends de l’autre, en faisant comme si la réalité d’une présence indéfectible ne s’imposait pas à eux.

( à suivre)
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