Adapté par Aschkel
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Guide complet de 'Hanoucca - Guide 3/4
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9. Le Chabbat de 'Hanouccah
La veille de Chabbat
1. Celui qui n'a pas trouvé les moyens financiers nécessaires à l'allumage des lumières de Chabbat et celles de Hanouccah devra donner préférence à celles du Chabbat. Dans ce cas néanmoins, il pourra se contenter d'une seule lumière pour Chabbat et allouer le restant à la mitsva de Hanouccah.
2. Par contre, les lumières de Hanouccah ont la priorité sur l'achat de vin pour le Kidouch et la Havdalah. (Le Kidouch pouvant être fait sur le pain, la Havdalah dans la prière de Arvit).
3. Lors de l'allumage à la veille de Chabbat il faudra (d'autant plus) veiller à ne pas placer les lumières à un endroit faisant face à une ouverture vers l'extérieur, ce qui pourrait entraîner une transgression de Chabbat par leur extinction. Une protection adéquate (en verre) devra être prévue à cet effet lorsque nul autre endroit n'est disponible.
La priorité d'allumage
4. L'allumage des lumières de Hanouccah devra précéder celui des lumières de Chabbat. En effet, la coutume étant d'accueillir le Chabbat après l'allumage des lumières de Chabbat, il ne sera donc plus possible d'allumer par la suite celles de Hanouccah. (Cette coutume répandue chez les femmes s'applique également aux hommes selon certaines opinions).
5. Celui qui, par erreur, a allumé les lumières de Chabbat avant celles de Hanouccah, et a par cela accepté Chabbat, devra demander à quelqu'un d'autre qui n'a pas encore accepté Chabbat d'allumer pour lui les lumières de Hanouccah. Il devra répondre Amen à la bénédiction « LeHadlik Nèr 'Hanouka » récitée par ce dernier. La bénédiction « ChéAssa Nissim » et celle de « Chéhé'héyanou » (le cas échéant) pourront être récitées par la personne elle-même.
L'heure d'allumage
6. L'allumage des lumières de Hanouccah (tout comme celles de Chabbat) ne sera acceptable que s'il est fait après l'heure du Plag HaMin'ha, soit une heure et quart avant le coucher du soleil. L'heure dont il est question ici, n'est pas une heure de 60 minutes, mais correspond plutôt à une fraction de 1/12ème de la longueur du jour concerné, calculée depuis le lever du soleil jusqu'à son coucher ce jour-là.
7. Toutes les bénédictions appropriées seront récitées comme à l'accoutumé. On veillera cependant à ce que les lumières puissent brûler jusqu'à une demi-heure après la tombée de la nuit.
8. Il faudra préférablement allumer les lumières de Hanouccah juste avant celles de Chabbat de façon à rapprocher le plus possible cet allumage (qui est en fait celui de Chabbat) de l'entrée de Chabbat.
9. D'autre part on tâchera de faire la prière de Min'ha du vendredi avant l'allumage des lumières. Le fait de prier Min'ha (de la veille de Chabbat) après l'allumage constituerait une flagrante contradiction avec le fait que les lumières de Hanouccah du jour du Chabbat (identifiables à leur nombre) aient déjà été allumées. Chez 'Habad la coutume est de prier Min'ha avant l'allumage.
La sortie de Chabbat
10. A la sortie de Chabbat, l'ordre dans lequel les mitsvot d'allumage des lumières de Hanouccah et de récitation de la Havdalah doivent être accomplies est sujet à controverse.
11. Certains pensent que la Havdalah doit précéder en raison de son caractère habituel. D'autres au contraire, donnent la priorité à l'allumage de façon à retarder le plus possible la cérémonie de clôture du Chabbat.
12. En pratique, à la synagogue l'habitude est déjà prise, dans toutes les communautés, d'allumer les lumières de Hanouccah avant Havdalah. A la maison chacun agira selon sa coutume. Chez 'Habad, la coutume consiste à faire d'abord Havdalah mais attendre d'avoir allumer les lumières de Hanouccah avant de dire le passage « Véytène Lékha » (qui suit habituellement la Havdalah).
13. Lorsque la Havdalah est récitée après l'allumage il sera formellement interdit d'utiliser les lumières de Hanouccah pour réciter la bénédiction sur la flamme lors de la cérémonie de Havdalah.
10. L'allumage à la synagogue
La coutume
1. On a coutume d'allumer les lumières de Hanouccah dans les synagogues et les maisons d'étude afin de propager la connaissance du miracle auprès des fidèles (« Pirsoumei Nissa »).
2. Même s'il s'agit d'une coutume, d'allumage doit s'accompagner des bénédictions appropriées (aussi selon les Sépharadim). Il est bon cependant de s'assurer de la présence de dix fidèles au moment de réciter les bénédictions.
3. De même, lors de tout allumage public qui a lieu au dehors en présence d'une foule (dans le but de diffuser le miracle), les bénédictions seront récitées.
4. La coutume est également répandue dans de nombreuses communautés d'allumer à nouveau (sans bénédictions) les lumières de Hanouccah au moment de la prière du matin. La coutume introduite par le Rabbi de Loubavitch. est que celles-ci restent allumées pendant toute la journée (à condition qu'il n'y ait pas de risque que les enfants puissent y toucher).
5. Lors de chacun de ces allumages, la coutume est d'allumer également le Chamach.
Leur emplacement
6. La coutume à la synagogue est d'allumer sur le mur Sud (à droite lorsque l'on fait face au Heikhal) et de placer les lumières dans l'axe Est-Ouest (contre le mur).
7. On a coutume de les allumer à une hauteur supérieure à 10 tefa'him (dix palmes, soit 80 cm), de façon à ce qu'elles soient visibles de tous.
L'heure d'allumage
8. Les lumières sont allumées à la synagogue entre les prières de Min'ha et Arvit.
9. Chez 'Habad, la coutume est d'intercaler l'allumage entre la prière de Min'ha et le passage « Alénou Léchabéa'h », qui se dit à la conclusion de cette prière.
Celui qui allume
10. L'allumage qui se fait à la synagogue, bien qu'il soit accompagné des bénédictions, ne peut acquitter aucun des participants, pas même celui qui a récité les bénédictions. Chacun devra donc allumer en rentrant chez lui et réciter les bénédictions.
11. Cependant, celui qui a dirigé l'allumage à la synagogue le premier jour ne devra pas répéter chez lui la bénédiction de « Chéhé'héyanou » (qu'il a récitée à la synagogue), sauf s'il doit acquitter par son allumage d'autres membres de la famille.
12. A l'inverse, celui qui a déjà allumé chez lui le premier soir, pourra réciter en public cette bénédiction devant la congrégation.
11. Les autres obligations
« Al Hanissim »
1. Pendant les huit jours de Hanouccah le passage « Al Hanissim » doit être intercalé dans chacune des prières de la Amidah (y compris celle de Moussaf), à la 17ème bénédiction (celle de Modim), dans le but de remercier et de louer l'Éternel pour les miracles de la fête.
2. Si ce passage a été omis à l'endroit prescrit, il sera possible de reprendre tant que la mention du Nom de D.ieu, à la conclusion de cette bénédiction, n'a pas encore été faite.
3. Dans le cas contraire, il n'y aura pas lieu de recommencer cette bénédiction (et encore moins toute la Amidah). Il faudra cependant, si cela est encore possible, le réciter à la fin de la Amidah avant de dire le second « yéhi ratsone » de conclusion.
4. Toutefois, il sera interdit d'omettre volontairement ce passage, même si l'intention est de terminer plus rapidement afin de pouvoir répondre à laKédoucha.
5. De même, ce passage doit être incorporé à la deuxième bénédiction du Birkat Hamazone récité après chacun des repas de la fête.
6. En cas d'omission, ce passage pourra être repris avant d'avoir prononcer le nom de D.ieu à la conclusion de cette bénédiction.
7. Au-delà, il n'y aura pas lieu de reprendre. Il suffira de le mentionner à la fin du Birkat Hamazone sous la forme suivante :
« Hara'hamanne Hou Yaassé Lanou Nissim Kemo Chéassa LaAvoteinou BaYamim HaHem BiZmane HaZé... »
Le Hallel
8. Pendant les huit jours de Hanouccah le Hallel doit être récité à l'issue de la prière de Cha'harit, afin de louer l'Éternel pour le miracle qui s'est répété pendant huit jours.
9. Le Hallel sera récité sous sa forme complète, et précédé de la bénédiction appropriée. (« Ligmor êt HaHallel » chez les Sépharadim).
10. Par ailleurs, on omettra de dire pendant ces huit jours (ainsi qu'à l'office de Min'ha la veille de fête), les supplications (Ta'hanoun) quotidiennes, ainsi que tout passage (tel que le psaume 20 à l'office du matin) qui est généralement omis en de tels jours.
La lecture de la Torah
11. Pendant les huit jours de la fête, une lecture publique de la Torah est faite à la synagogue à l'office du matin. Cette lecture qui se fait à propos de l'inauguration du Michkan (Hanouccah venant aussi commémorer l'inauguration du Temple), remplace la lecture hebdomadaire du lundi et du jeudi.
12. Trois personnes sont appelées à cette lecture. Le découpage des portions lues par chacun des appelés diffère selon les coutumes. (Consulter le Sidour pour plus de précisions).
13. Le Chabbat de Hanouccah, après avoir appelé sept personnes à la lecture de la section hebdomadaire, le Maftir (huitième appelé) lira, dans un deuxième Séfer Torah la portion journalière de Hanouccah, suivie de laHaftarah de Hanouccah (qui remplace la Haftarah hebdomadaire). S'il y a deux Chabbat dans Hanouccah, une deuxième Haftarah de fête est prévue.
14. Roch 'Hodech Tévèt (qui se trouve toujours être un ou deux jours pendant Hanouccah), trois personnes sont appelés à la lecture de Roch 'Hodech. Le quatrième appelé lira, dans un deuxième Séfer Torah, la portion de Hanouccah du jour.
15. Lorsque Roch 'Hodech Tévèt tombe Chabbat, six personnes sont appelées à la lecture de la section Hebdomadaire. Le septième appelé lira, dans un deuxième Séfer Torah, la section de Roch 'Hodech. Le Maftir(8ème appelé) lira, dans un troisième Séfer Torah, la portion journalière de Hanouccah, suivie de la Haftarah.
16. Lorsque Roch 'Hodech Tévèt comporte deux jours et que Chabbat tombe le premier jour de Roch 'Hodech (il ne peut jamais tomber le deuxième jour), on a coutume chez 'Habad de rajouter à la fin de la lecture de la Haftarah (qui est celle de Hanouccah), le premier et le dernier verset de la Haftarah de Roch 'Hodech (qui est repoussée), ainsi que le premier et le dernier verset de la Haftarah de Ma'har 'Hodech (qui est également repoussée).
12. Les coutumes de la fête
Reliées à soi
1. On a coutume pendant les jours de Hanouccah d'augmenter les actes de bonté ainsi que les dons de Charité (Tsédakah). De nombreuses significations sont apportées à cette coutume parmi lesquelles :
2. La Tsédakah rapproche la Délivrance (selon nos Sages), de même les lumières de Hanouccah, dont il est dit qu'elles ne disparaîtront jamais (même dans le Monde Futur), symbolisent cette Délivrance.
3. Le fait d'utiliser notre argent pour faire la charité vient à l'encontre du fait que nos oppresseurs (à l'époque) ont abusé de nos biens.
4. Cette coutume peut également être reliée à l'opinion (selon la Kabbalah), qui soutient que la touche finale du jugement de Roch Hachanah, a lieu le dernier jour de Hanouccah (« Zoth 'Hanouccah »).
5. De même, on a coutume d'augmenter l'étude de la Torah pendant cette fête. La lumière étant symbole de la Torah, il convient que la fête des lumières soit marquée par une augmentation de l'étude de la Torah.
6. Le Rabbi Rachab avait ainsi coutume d'étudier la Torah auprès des lumières de Hanouccah (sans bien sûr, les utiliser comme éclairage).
Reliées à autrui
7. La fête de Hanouccah étant rattachée à la notion de « Pirsoumei Nissa » (diffusion du miracle), de nombreux allumages publics sont organisés, sur l'initiative du Rabbi de Loubavitch., afin de sensibiliser le plus grand nombre à l'accomplissement des commandements de la fête.
8. Cette campagne de sensibilisation se fait également par le biais de moyens publicitaires. De même, des rassemblements (particulièrement d'enfants) sont organisés dans ce but, ainsi que des visites à domicile.
Reliées à la famille
9. Ce désir de sensibiliser et d'éduquer (surtout les enfants) s'exprime aussi par rapport aux membres de la famille, et a donné naissance à de nombreuses coutumes :
10. On a coutume de distribuer de l'argent aux enfants (en hébreu Ma'ot 'Hanouccah, en yiddish, 'Hanouccah guelt) afin de les stimuler à l'étude de la Torah et à l'accomplissement des mitsvot, et également pour leur permettre de donner la Tsédakah avec leur propre argent.
11. Chez 'Habad la coutume est de distribuer cet argent à l'occasion de la quatrième ou la cinquième soirée de Hanouccah. Plus récemment, sur l'initiative du Rabbi de Loubavitch., on a coutume de le faire chaque soir et de donner un montant additionnel à l'occasion de la quatrième ou la cinquième soirée. Le Rabbi précédent avait l'habitude d'honorer cette coutume vis-à-vis de ses gendres et de ses filles même après leur mariage.
12. De même, on a coutume de réunir les membres de la famille (particulièrement les enfants) à l'occasion de la fête pour parler de Hanouccah et des mitsvot qui s'y rattachent, et raconter des histoires à propos de la fête et de ses enseignements. Les Rabbis de 'Habad avaient l'habitude d'organiser, l'un des soirs de Hanouccah, une réunion familiale pendant laquelle étaient servis des Latkés (beignets) et où tous ses sujets étaient évoqués.
13. Dans cette volonté d'imprégner les enfants des valeurs de la fête et de ses miracles, on a coutume de leur offrir pour jouer, des toupies (« dreidel »), sur lesquelles quatre lettres apparaissent, formant les initiales de la phrase : « Ness Gadol Haya Cham - Un grand miracle eut lieu là-bas ».