Khadhafi - 5 choses à savoir
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1. Identité : bédouine
De son vrai nom Mu'ammar abou Minyar al-Kadhafi, il est né en 1942 dans la région de Syrte, sous la tente dit sa légende, dernier enfant d'une famille de bédouins du clan des Ghous, appartenant à la tribu Kadhadfa (Kadhafi n'est donc pas son patronyme, mais signifie simplement qu'il appartient à cette tribu).
Il reçoit une éducation religieuse traditionnelle et étudie au lycée de Sebha, dans le Fezzan (sud). Très tôt admirateur du nationaliste égyptien Gamal Abdel Nasser, il sera renvoyé de l'école, en 1961, pour son activisme politique.
Diplômé de droit à l'université de Tripoli en 1963, il rejoint l'académie militaire de Benghazi puis, en 1965, part parfaire sa formation au British Army Staff College de Camberley (Angleterre).
De retour en Libye en 1966, il est nommé capitaine dans une unité de transmission. Trois ans plus tard, il dirige les officiers libres qui déposent le roi Idriss, alors que le monarque reçoit des soins en Turquie. Sans verser une goutte de sang. Les débuts sont propres.
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2. Etiquettes : kitsch
Sitôt le coup d'Etat, le jeune Kadhafi, s'auto-promeut colonel, grade plus seyant à sa fonction de plus jeune dirigeant de la planète. Il n'a que 27 ans et met le cap sur un socialisme matiné d'islam. Proche de Nasser, résolument tiers-mondiste, il s'arrime au bloc soviétique et sera reçu avec les honneurs par Brejnev à Moscou.
En 1975, il publie le Livre vert, équivalent libyen du petit livre rouge de Mao, où il théorise la République des masses, la Jamahiriya qu'il proclamera deux ans plus tard.
Dans cet Etat sans véritable appareil ni partis, où le pouvoir réside dans des Conseils populaires et révolutionnaires, Kadhafi n'a pas de fonction officielle. Il se déclare Frère guide et affirmait, hier encore, n'avoir "pas plus de pouvoir que la reine d'Angleterre".
Face aux insurgés qui réclament son départ, il répond, cinglant: "Mouammar Kadhafi ne démissionne pas, puis qu'il n'est pas président".
Il préfère l'étiquette ronflante de "Roi des rois d'Afrique", titre sur mesure qu'il se fit voter par une assemblée de chef locaux dûment soudoyés. Il arbore alors un énorme pin's représentant le continent. Très kitsch, à l'image de ses lunettes et de ses tenues excentriques (ici une galerie réalisée par Vanity Fair).
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Muammar, Mohamed, Saïf el-Islam, Hannibal, Saadi, Aïsha Kadhafi.
3. Famille : omniprésente
Pas de fonction officielle? Inutile. Son clan est là, qui quadrille tout, contrôle tout, verrouille tout à la place de Muammar.
Son fils aîné Mohamed, né d'un premier mariage, préside la compagnie nationale de télécommunications.
Moatassem Billa, dirige le Conseil national de sécurité.
Saadi, l'ancien footballeur professionnel de Pérouse (condamné pour dopage en 2003), dirige une unité militaire d'élite.
Saïf el-Islam dirige la Fondation Kadhafi pour le développement (qui répare les dégâts de papa en négociant libérations et rançons).
Hannibal, chauffard et petite frappe, condamné en France et en Suisse, dirige la compagnie maritime nationale.
Aisha, la seule fille dirige une organisation caritative.
Enfin Khamis, le plus jeune, commande les forces spéciales.
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4. Caractère : provocateur
Théatral, il ne se déplace, des années durant, qu'entouré de "gardiennes du corps", ses amazones en treillis et béret. Ces dernières années, une infirmière ukrainienne plantureuse les a supplantées.
Kadhafi adore provoquer, voire humilier ses interlocuteurs qui se prêtent parfois veulement au jeu, tel Berlusconi lui baisant la main en échange de quelques contrats.
En 1988, Kadhafi arrive à un sommet arabe la main droite gantée de blanc, pour ne pas serrer des mains pleines de sang, explique-t-il. Lors d'une autre réunion, il souffle ostensiblement la fumée d'un gros cigare au visage du roi Fahd d'Arabie Saoudite, assis à côté de lui.
A la tribune de l'Assemblée générale de l'Onu en 2009, il parle une heure et demi au lieu des cinq minutes allouées, et réclame justice pour les assassinats de John Kennedy et Martin Luther King.
En août 2010, en visite en Italie, il parle devant un parterre de jeunes femmes recrutées et payées par une agence pour assister à son discours et assène que l'islam doit devenir la religion de toute l'Europe.
Dans tous ses déplacements, il emporte avec lui sa tente bédouine, qu'il exige de planter au coeur des capitales et sous laquelle il reçoit. Il déplia ainsi sa toile dans la cour de l'hôtel Marigny, en plein Paris. Provocation? Pas sûr. Les diplomates américains, selon des notes publiées sur WikiLeaks, lui prêtent des phobies: il déteste l'avion et ne supporte pas de loger dans les étages.
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5. Profession : terroriste.
Depuis les années 1970, il souffle sur les braises des conflits africains(Tchad, Centrafrique, Congo, Sierra Leone, Darfour) par mercenaires interposés. En Europe, Kadhafi est soupçoné de financer et d'armer l'ETA basque et l'Ira irlandaise. En 1986, il est soupçonné d'avoir commandité un attentat contre une discothèque de Berlin fréquentée par des GI's américains. Ronald Reagan riposte en bombardant sa résidence de Tripoli. Kadhafi en réchappe de justessse, sa fille adoptive de deux ans est tuée. En 1988, un avion de la PanAm explose au dessus de Lockerbie, en Ecosse (270 morts). L'année suivante, le vol français d'UTA en partance pour Brazzaville explose à son tour (170 morts). La Libye finira par admettre l'implication de ses agents et livrera l'un d'eux à la justice britannique. Deux jours après avoir démissionné du gouvernement et apporté son soutien aux révoltés libyens, l'ex-ministre de la Justice Mostafa Mohamad Abdeljalil, a affirmé, mercredi, que Kadhafi avait personnellement ordonné l'attentat contre le vol de la PanAm.
Cette terreur, on est en train d'en prendre la mesure, Kadhafi l'a d'abord pratiquée contre son propre peuple.
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