DEBKAfile Reportage special 12 Décembre 2010, 11:51 AM (GMT+02:00)
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Marc Brzustowski
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Deux experts nucléaires pris pour cibles à Téhéran
Les services secrets américains, britanniques et israéliens se préparent à des représailles, de la part de l’Iran, suite aux attaques dont ils sont accusés, contre ses principaux physiciens nucléaires. Les sources iraniennes de DEBKAfile confient que le comble, pour Téhéran, a été atteint avec les attentats du 29 novembre, en plein centre de la capitale iranienne, qui ont tué le Dr Majid Shahriari, chargé de la riposte nationale contre la cyber-attaque de Stuxnet, et blessé grièvement le Prof. Fereydoun Abbassi, directeur des opérations des centrifugeuses à Natanz.
L’Iran souffre, également, d’un contentieux qu’il n’a pas su résoudre, depuis le meurtre inexpliqué, il y a 11 mois, du Prof. Massoud Ali Mohammadi, suite à la détonation sous contrôle d’une motocyclette piégée, qui avait été parquée juste à l’extérieur de son domicile.
Au cours des dix derniers jours, les Iraniens ont monté une campagne de propagande d’intensité grandissante, consistant à accuser la CIA, le MI6 et l’espionnage israélien d’avoir combiné leurs forces pour liquider ses scientifiques nucléaires les plus importants à l’intérieur du pays, durant l’année 2010. Une source du renseignement occidental commentait, ce dimanche 12 décembre, en soulignant que Téhéran ne se serait pas permis de lancer une campagne aussi officielle sans avoir planifié une réplique imminente. Il a confié que : « Les trois agences ont, toutes trois, pris des mesures spéciales afin d’assurer la protection rapprochée de leurs propres scientifiques et de leurs principaux diplomates à travers le monde contre toute tentative d’assassinat ».
Les Iraniens pointent du doigt les Etats-Unis, Israël et la Grande-Bretagne, en tenant en public des propos accusateurs et diffamatoires :
Les négociations entre les 6 puissances nucléaires et l’Iran se sont ouvertes à Genève, le 12 décembre, par une tirade de 80 minutes, de la part du représentant iranien Saad Jalili, le conseiller à la Sécurité nationale de l’Iran et chef de sa délégation. Il a déclaré en substance, que : « L’Iran à, jusqu’à présent, perdu 13 000 citoyens dans des attentats terroristes… qui sont soutenus en sous-main par l’Occident. La même tendance se répète à nouveau ». Se tournant alors en direction de la représentante de l’Union Européenne Catherine Ashton, il a ajouté : « le dernier assassinat de deux scientifiques nucléaires était encore un cas différent par rapport aux précédents ».
Afin d’expliquer en quoi ils étaient si différents, il a prétendu que le directeur du MI 6, John Sawers et Israël auraient confessé qu’ils étaient derrière ces attentats. Jalili a poursuivi en demandant : « Pourquoi le monde reste t-il muet au sujet de ces actions terroristes et l’aveu direct d’un certain nombre de pays, concernant leur implication dans ce même acte ? ».
Les sources du renseignement proches de DEBKAfile font remarquer que : aucun régime, et certainement pas l’Iran, ne pourrait songer accuser tout haut que 13000 de ses ressortissants auraient été assassinés – et, dès lors, laisser les présumés coupables impunis. En citant nommément le chef des services secrets britanniques et Israël comme étant les coupables, Téhéran déclare à Londres et Jérusalem qu’ils ont franchi les lignes rouges et qu’ils devront en subir les conséquences.
Le jour précédent, Alil Salehi, directeur de la Commission nucléaire iranienne et le Ministre des renseignements, Heydar Moslehi avaient évoqué avec la plus haute sévérité, l’implication d’agences d’espionnage étrangères dans les attaques contre les experts iraniens et désigné leur mode opératoire comme relavant de l’utilisation de « bombes sales ».
Finalement, samedi 11 décembre, le Ministre de l’Intérieur Mostafa Najjar a prétendu que “des agents arrêtés avaient confessé qu’ils avaient reçu des équipements et un entraînement spécifique de la part du Mossad, de la CIA et du MI 6 ». Il a promis des mesures spéciales afin d’assurer la protection de l’élite iranienne et de ses scientifiques.
Selon les sources du renseignement de DEBKAfile : c’est la toute première fois que Téhéran mentionne l'existence d'un mécanisme clandestin conjoint entre les services américains, israéliens et britanniques, destiné à collecter des renseignements en vue de réaliser des opérations de liquidation à Téhéran. Cela indique que le pays est largement ouvert face à ce genre d’activités et que ses services de sécurité se trouvent profondément démunis pour les combattre efficacement.
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