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Eliézer Ben Yéhouda : le père de l'hébreu moderne
La Langue Hébraïque aura désormais son jour anniversaire, ainsi en a décidé la Knesset. Il s’agira du 21 Tevet (cette année, jeudi 7 janvier), date de naissance d’Eliézer Ben Yehouda, qui fut le « réinventeur » de l’hébreu à la fin du 19e siècle. Né en 1858 en Lituanie, Eliézer Ben Yehouda – de son vrai nom Perlman – fut élevé dans la pure tradition juive. Comme jeune adulte, il subit l’influence des idées de la Haskala au point de s’éloigner presque totalement de la tradition juive, mais à une exception près: son amour pour la langue hébraïque. Comme beaucoup de penseurs juifs de l’époque, il adhéra ensuite peu à peu à l’idée du retour du peuple juif sur sa terre ancestrale, et en 1877, il disait: « Les Juifs ne peuvent être un peuple vraiment vivant que s’ils retournent au pays de leurs pères et s’ils retrouvent la langue hébraïque. » C’est à cette tâche qu’il s’adonna dès lors durant le restant de sa vie, en utilisant l’hébreu biblique et traditionnel pour en faire une langue vernaculaire nationale. Il monta en Eretz Israël en 1881, mais continua à se rendre dans les plus grandes bibliothèques d’Europe pour y accomplir un travail de titan, et élaborer le premier dictionnaire d’Ivrit moderne. Le « Comité de la Langue Hébraïque » qu’il avait créé, devint en 1953 « l’Académie de la Langue Hébraïque », 31 ans après sa mort.
En plus de la fixation de ce jour anniversaire, le gouvernement a décidé de mettre sur pied une commission interministérielle qui sera chargée de définir les moyens de préserver et renforcer la langue hébraïque dans la vie quotidienne. Il a été également décidé d’accorder un « Prix du Premier ministre » d’un montant de 70.000 shekels qui sera remis annuellement à des personnes, organismes ou institutions qui auront contribué à la langue hébraïque. Un timbre et une médaille seront également créés et décernés aux 200 personnes qui auront le plus œuvré en faveur de la renaissance et le maintien de la langue nationale. Rappelons qu’il y a quelques semaines, le ministre de l’Education, Guidon Saar s’était dit « très inquiet de la déliquescence de l’hébreu parmi la jeunesse et particulièrement dans les écoles ».
[Lundi 04/01/2010 17:15]